•4•

Dans le salon, Ginny était assise, une petite tête rousse sur ses genoux. Lily, bien qu'elle ne comprenne pas pleinement la situation, sentait l'atmosphère pesante. La maison semblait silencieuse, trop silencieuse. Le temps s'étirait alors qu'elles attendaient le retour de Harry.

La porte s'ouvrit enfin, et Harry entra dans le salon, les yeux rougis. Il avait l'air épuisé, comme si chaque pas lui coûtait un effort considérable.

— Tout est arrangé... dit-il d'une voix basse, en esquissant un léger sourire qui n'atteignait pas ses yeux.

Ginny soupira de soulagement, mais son cœur se serra à la vue de son mari, visiblement affecté.

— Oh, par Merlin... je suis soulagée...

Lily, attentive, observa son père.

— Ça va, papa... t'as les yeux tout rouges...

Harry tenta de masquer son trouble derrière un sourire.

— He... oui, oui... Ça doit être le pollen. Je n'ai pas faim... mangez sans moi.

Sans attendre de réponse, il monta à l'étage, laissant derrière lui une ambiance lourde de non-dits. Ginny sentit un nœud se former dans son estomac. Elle prit Lily par la main pour la faire manger et la coucher, la tristesse de son mari lui pesant sur le cœur.

Lorsque Ginny entra dans leur chambre, elle trouva Harry assis sur le lit, la tête entre les mains.

— Mon chéri... ça va ? demanda-t-elle doucement.

— Oui... bien sûr... répondit-il, mais sa voix trahissait son désespoir.

— Harry... je sais très bien que ce n'est pas l'allergie qui te fait ça.

— ...je... non, mais ça va, je... j'ai juste besoin de repos...

Elle ne pouvait pas le laisser dans cet état.

— Je... d'accord, bonne nuit mon chéri, dit-elle en l'embrassant sur le front.

— Bonne nuit, mon amour...

Au cours de la nuit, Ginny entendit Harry se retourner plusieurs fois, des murmures de cauchemar s'échappant de ses lèvres. Une fois, elle le vit quitter la chambre, son cœur se serrant d'inquiétude. Elle jura l'entendre pleurer en bas, mais lorsque le matin vint, il prétendit ne pas se souvenir de ses rêves tourmentés. Elle connaissait trop bien Harry pour le croire.

Les jours passèrent, et le silence entre eux s'épaississait comme un brouillard. Les semaines avaient filé, Harry s'enfermant dans sa solitude. Il parlait à peine, mangeait peu, et Ginny était à bout de nerfs, incapable de le voir sombrer ainsi.

Elle savait que tout avait commencé après sa soirée avec Albus. Il était temps d'agir. Elle décida d'écrire à James pour lui expliquer la situation sans inquiéter Albus.

                                                                ——

James marchait vers la volière, le cœur lourd. Cela faisait presque trois semaines que son père ne lui avait pas écrit. Il avait l'habitude de recevoir des nouvelles chaque mardi, mais le silence s'était installé. En approchant de la volière, il aperçut Clémentine Dragoneau, sa camarade de classe, qui se dirigeait vers lui.

— Salut... Ça va ? demanda-t-elle, son regard brillant d'une curiosité amicale.

James devint rouge comme une tomate, la nervosité lui serrant l'estomac.

— Je... Salut, répondit-il, balbutiant.

Clémence scruta son visage, son expression empreinte de sympathie.

— Je me demandais comment tu gérais avec Daphné...

James soupira, la frustration perçant dans sa voix.

— Je... Je m'en fous... De toute façon, fallait bien que je m'en doute. Des fois, je me dis que les gens que je connais m'apprécient seulement pour ma famille...

— Mais non, James... Enfin pour ma part... En tout cas... répondit-elle, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres.

Il haussait les épaules, un sentiment d'insatisfaction l'envahissant.

— C'est gentil... Mais alors cite-moi une chose que je suis à part le fils de Harry Potter.

Clémentine semblait réfléchir intensément.

— Tu... Tu es...

James leva les yeux au ciel, lassé.

— Tu vois...

Il commençait à s'éloigner, mais elle le retint.

— Non... Attends...

Son cœur battait plus vite.

— Tu... tu es intelligent, beau, attentionné, et... Enfin moi je tiens à toi... Enfin... pas pour ton père, quoi... murmura-t-elle en baissant les yeux.

Il sentit une chaleur monter à ses joues.

— Je... vraiment... répondit-il, ne pouvant s'empêcher de sourire.

Clémentine se déroba légèrement, puis, avec un souffle d'audace, elle s'approcha.

— He... je... oui... Mais ne t'inquiète pas, je... Je vais... Y...

James, pris d'un élan d'audace, l'embrassa. À sa grande surprise, elle réagit immédiatement, ses bras entourant son cou. Leur baiser était doux et innocent, rempli d'un frisson d'émotion.

— Alors... je... tu m'aimes bien... demanda-t-elle, le visage rougi par l'embarras.

— Bien sûr ! s'exclama James, le cœur léger. J'avais déjà commencé à ressentir des choses pour toi en première année... Et quand... tu m'as prévenu pour Daphné... ça a confirmé ce que je pensais...

Clémentine sourit, un éclat de malice dans ses yeux.

— Et... tu pensais quoi ?

— Je suis amoureux de toi, Clémentine Dragoneau... comme un fou !

Elle l'embrassa à nouveau, le cœur battant.

— Moi aussi, James... Je t'aime... avoua-t-elle, en rougissant encore plus.

— Moi aussi... répondit-il, une chaleur douce se répandant en lui.

La tension qui l'étouffait quelques instants auparavant s'était dissipée, remplacée par la légèreté d'un amour naissant. Ils savaient qu'ensemble, ils pourraient affronter toutes les épreuves, qu'elles soient d'origine familiale ou scolaire.

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