CHAPITRE 4

Ladybug atterrit gracieusement sur le toit d'un des bâtiments principaux du Lycée. Elle se sentait angoissée, son cœur battait à tout rompre, et son sang dans ses veines n'avait fait qu'un tour. Elle savait pertinemment que le Papillon frappait toujours aux moments où personne ne s'y attendait, mais c'était à croire que le sort s'acharnait injustement sur elle ; à chaque fois qu'elle tentait une approche auprès d'Adrien, un akumatisé faisait son apparition ! C'était à ne plus savoir où donner de la tête !

En fait, c'en était presque désespérant.

La jeune héroïne fit tournoyer son yoyo entre ses doigts, tout en jetant un coup d'œil sur les environs. Entre la fumée, les flammes s'échappant du réfectoire, et une foule de Lycéens apeurés, Ladybug ne parvenait pas à voir à quoi ressemblait la nouvelle victime du Papillon.

Elle n'arrivait pas à la localiser.

Et cela allait très rapidement s'avérer problématique, surtout si leur ennemi continuait à mettre le feu à tout ce qu'il touche.

« J'hésite à m'aventurer là-bas, j'ai un peu peur de me faire griller les poils ! »

Une voix moqueuse s'éleva brusquement derrière Ladybug, et celle-ci tourna la tête pour voir Chat Noir bondir près d'elle. Le félin se tenait désormais à droite de sa partenaire, les mains sur les hanches, et plissait les yeux pour tenter de déceler quelque chose dans le fouillis de la cours du Lycée.

« C'est comme tu veux, Chaton. Si tu as trop peur et que tu préfères me laisser toute la gloire, c'est toi qui vois ! rétorqua Ladybug en jetant un coup d'œil malicieux à son coéquipier, le regard emplit de malice.

- Je pense revenir sur ma décision alors... »

Sans rien ajouter de plus, Chat Noir sauta du bâtiment et atterrit gracieusement au sol, profitant de son habileté féline. Ladybug le rejoignit aussitôt, improvisant un salto-avant avant d'arriver aux côtés du matou.

Les deux héros tentèrent de garder leur calme, et s'empressèrent premièrement de mettre le plus de Lycéens possible à l'abri. Ils essayaient tant bien que mal de les rassurer et leur assurer que tout irait bien, qu'il fallait simplement se mettre à l'abri des flammes qui semblaient détermines à vouloir tout ravager sur leur passage.

Ladybug chercha désespérément Alya, sa meilleure amie, dans la foule paniquée, mais elle ne la trouva malheureusement pas. L'angoisse commençait à monter en elle, et elle sentit sa gorge se serrer et ses entrailles se nouer. Mais elle savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de se laisser déstabiliser. Alya était intelligente, elle avait déjà dû se mettre en sécurité.

Enfin j'espère...

Une fois que la cohue se fut quelque peu dispersée et qu'une grande majorité des élèves furent mis à l'abri, Ladybug put enfin apercevoir une femme vêtue d'une robe rouge aux motifs représentant des flammes, et portant un masque rouge. Entre ses mains virevoltaient une boule de feu, qui semblait prête à détruire tout ce qu'elle touchait.

« Je suis Pyromania ! On m'a humilié parce que j'ai dit devant toute ma classe que j'étais fascinée par les cracheurs de feu, et que je voulais en faire mon métier ! »

Chat Noir, qui était revenu vers Ladybug après avoir fermé la dernière porte de la pièce enfermant une foule d'élèves apeurés, ricana et haussa la voix.

« Eh, la demoiselle au tempérament de feu ! Pourquoi est-ce que tu ne te bats pas contre quelqu'un qui saurait refroidir tes ardeurs ? »

Ladybug sursauta et se pinça l'arête du nez, agacée.

« Chat Noir, ne la provoque pas ! »

Pyromania, qui avait entendu les paroles du héros, fit volte-face et son sourire s'élargie lorsqu'elle aperçut les deux justiciers de Paris.

« Selon tout le monde, le métier de cracheur de feu est trop stupide ! Pas assez sérieux ! C'est ridicule ! C'est vous qui allez brûler dans les flammes de ma colère désormais ! »

A ces mots, l'akumatisée joignit ses mains et projeta par la suite une énorme boule de feu vers Chat Noir. Le félin l'esquiva de justesse en faisant une pirouette, et retomba agilement sur ses pieds. Cependant, la boule de feu qui était destinée à Chat Noir, avait continué sa course. Et Ladybug la vit avec horreur s'écraser contre une poutre, la réduisant en cendres sur le champ.

La coccinelle, furieuse, tenta d'enrouler la ficelle de son yoyo autour des poignets de Pyromania pour lui immobiliser les poignets dans le but de l'empêcher de générer de nouvelles flammes, mais son ennemie tira violemment sur la ficelle. Ladybug, prise par surprise, fut projetée en avant et alla s'écraser contre un mur.

L'héroïne en eut le souffle coupé et, sonnée, elle se releva difficilement. Malgré tout, elle avait eu le temps de voir que Pyromania possédait un collier avec comme pendentif une petite flamme.

Une sorte d'hommage pour les cracheurs de feu, je suppose.

Une fois ses esprits retrouvés, Ladybug fit un grand signe à Chat Noir, qui venait d'éviter un nouveau choc, avant de le rejoindre et d'être suffisamment près de lui pour lui chuchoter à l'oreille.

« L'akuma doit être dans son collier. C'est un pendentif en forme de flamme, ça coïncide. »

Le félin plissa les paupières, fit parcourir son regard de la tête aux pieds de Pyromania, avant d'hocher la tête.

« Bien vu, Buguinette.

- En attendant, ne la laisse pas te toucher si tu ne veux pas te transformer en brochette, lui lança Ladybug en lui faisant un clin d'œil, avant de faire à nouveau tournoyer son yoyo dans les airs. »

Chat Noir resta un instant sans répondre, avant de finalement assimiler les paroles de la coccinelle. Le félin explosa alors de rire, malgré la gravité de la situation.

Pyromania, ayant remarqué l'hilarité du matou, fronça les sourcils et haussa la voix.

« Ça te fait rire toi aussi, chat de malheur ? cracha-t-elle, furieuse. »

Pyromania s'élança alors brusquement vers Chat Noir, le frappa au niveau du torse, et alla le plaquer contre un mur. Elle passa son coude sous sa gorge pour lui immobiliser la tête et lui couper la respiration.

Pris par surprise, le héros avait laissé tomber son bâton, et était dans l'incapacité de le récupérer. Ses pupilles se dilatèrent brusquement, et il commença à tousser tout en attrapant les bras de Pyromania pour tenter de lui faire lâcher prise. Son ennemi était dotée d'une force spectaculaire, et Chat Noir en était le premier étonné.

Ladybug, de son côté, prépara son yoyo juste à temps pour empêcher l'akumatisée de lancer une boule de feu sur le visage de son coéquipier. La ficelle s'enroula autour d'un des poignets de Pyromania, et elle fut tirée brusquement en arrière. Elle tomba ensuite sur le dos pendant que Chat Noir se laissa glisser au sol, se tenant la gorge, cherchant à amener de l'air à ses poumons meurtris.

Profitant du désarroi de Pyromania, Ladybug l'abandonna un instant pour aller aider Chat Noir à se relever. Son regard trahissait son inquiétude pour le blond, et elle ne put s'empêcher de laisser sa voix trembler lorsqu'elle prit la parole.

« Tu-tu vas bien ? »

Le concerné toussa une dernière fois avant de se secouer et d'aller récupérer son bâton. Il était pâle et ses cheveux étaient en bataille, mais il reprenait rapidement du poil de la bête et semblait de nouveau prêt à contre-attaquer.

« J'ai eu chaud aux fesses, se contenta de lui dire Chat Noir avec une touche d'ironie dans ses paroles. »

Ladybug, soulagée, leva tout de même les yeux au ciel avant de faire volte-face pour retourner toute son attention sur Pyromania. Malheureusement, lorsqu'elle s'apprêtait à donner un énième coup, Ladybug remarqua qu'il n'y avait plus personne devant elle.

Leur ennemie s'était volatilisée.

Prise de panique, la jeune femme commença à tourner sur elle-même, cherchant désespérément un indice sur l'endroit où aurait pu se cacher Pyromania.

Malheureusement, elle ne trouvait rien.

« Mais c'est pas vrai, se lamenta Ladybug, tétanisée. Où est-ce qu'elle est passée ?! »

Chat Noir tentait vainement de percevoir un son ou une odeur qui pourrait leur permettre de retrouver la trace de Pyromania, mais c'était sans succès. Le matou était aussi perdu que sa partenaire.

Ladybug, qui continuait à parcourir les environs de ses yeux perçants, fut finalement frappée par une pensée qui ne lui était pas venue à l'esprit jusqu'à présent.

« Attend.

- Quoi ? questionna Chat Noir, surpris. »

La jeune héroïne regarda la bague de Chat Noir, puis effleura ses propres boucles d'oreilles. Comment cela se faisait-il que... ?

« Quelque chose cloche. Pourquoi Pyromania n'a-t-elle pas essayé de te prendre ton Miraculous lorsque tu étais plaqué contre le mur ? Ça aurait presque été un jeu d'enfant, étant donné que tu étais quasiment assommé ! »

Chat Noir ouvrit la bouche, avant de la refermer.

Effectivement.

Le félin toucha sa bague du bout d'une de ses griffes, et se mordit la lèvre inférieure.

« Mmmh... »

Ladybug était sur le point d'ajouter quelque chose, toujours perdue dans ses pensées, lorsque quelque chose frappa le sol, séparant les deux héros qui tombèrent au sol. Un nuage de poussière s'éleva, les aveuglant. Les deux jeunes gens se mirent à suffoquer, à tousser et, pris au piège, ne voyaient plus du tout où ils mettaient les pieds.

Ladybug ne comprit que trop tard qu'il avait été là question d'un piège, et qu'ils étaient tous les deux tombés droit dedans comme des idiots de première.

La coccinelle, dont ses yeux la piquaient affreusement, chercha quelque chose auquel elle pourrait accrocher son yoyo pour s'extirper de ce nuage de poussière. Elle finit par entrapercevoir la poignée d'une fenêtre d'un bâtiment du premier étage, et lança la ficelle de son yoyo dessus. Elle s'enroula autour de la poignée, et Ladybug parvint à se hisser hors du nuage aveuglant.

Une fois en hauteur, elle put apercevoir Chat Noir qui, encore prisonnier de la poussière, se protégeait les yeux autant qu'il le pouvait. Le matou tournait sur lui-même, toussait, et trébuchait.

« Chat Noir !! »

Les oreilles du matou remuèrent au son de la voix de Ladybug, et il releva la tête. Cependant, il ne voyait toujours rien. Comprenant finalement où Pyromania voulait en venir, Ladybug sentit un élan d'horreur la transpercer.

« Chat Noir ! Protège ton Miraculous ! lui cria Ladybug, effarée. »

L'avertissement arriva cependant trop tard. La poussière commençait juste à se dissiper, lorsque Chat Noir sentit sa bague glisser de son annulaire. Un ricanement victorieux s'éleva, et Ladybug vit avec horreur Chat Noir commencer à se détransformer. Un éclat vert et blanc illuminait le bas du corps de son coéquipier.

Ladybug plissa les yeux, puis sursauta, hoqueta, avant de reprendre ses esprits et de bondir sur Pyromania. Elle ne DEVAIT pas s'attarder sur l'apparence de Chat Noir. Elle n'avait même pas à se poser la question sur son identité secrète.

Ladybug fonçait sur Pyromania, déterminée à sauver son partenaire. Elle parvint à la prendre par surprise et réussit à lui arracher la bague des mains.

« Attrape ! lança-t-elle à Chat Noir, se forçant à ne pas le regarder pour ne pas voir encore plus de ses vêtements de sa forme de civil. »

Ladybug lança la bague vers Chat Noir. Le félin ouvrit ses mains pour intercepter la bague, et une fois qu'il l'eut entre ses doigts, s'empressa de la passer autour de son annulaire. Le félin reprit directement son apparence totale de héros, à son plus grand soulagement. Heureusement pour lui, la détransformation n'avait pas été totale et son masque était resté sur son visage.

Ladybug, quant à elle, donna un violent coup d'épaule à son ennemie, ce qui l'envoya à terre, avant de souffler et de lancer son yoyo en l'air.

« Lucky Charm ! »

Une fois que la pluie de coccinelles rouges et blanches eut finie d'éclairer le ciel, l'objet qu'allait devoir utiliser Ladybug, lui tomba dans les mains. A la vue du Lucky Charm, Chat Noir écarquilla les yeux.

« Un bidon d'essence ?! Heu, le but c'est de la battre, pas d'alimenter sa colère. »

Ladybug intima le silence à Chat Noir, avant d'esquiver un coup de Pyromania qui s'était relevée et foudroyait la coccinelle du regard. Ladybug commença à scruter les objets autour d'elle, cherchant le moindre indice nécessaire pour lui permettre d'utiliser son Lucky Charm à bien.

Après un court instant, elle eut vite fait de trouver les indices qui lui étaient essentiels. Elle se tourna vers Chat Noir et éleva la voix.

« Ton bâton et ta ceinture, Chat Noir ! J'en ai besoin !

- A vos ordres ! »

A ces mots, le félin détacha la ceinture de son costume, et la lança avec son bâton en direction de Ladybug. Celle-ci s'approcha rapidement de son coéquipier pour lui intimer discrètement de distraire Pyromania. Le blond comprit rapidement le message, et se mit à courir sur les murs à une vitesse fulgurante.

« Eh, viens donc attraper le chachat ! »

Pyromania, piquée au vif, se mit alors à suivre Chat Noir du regard et ne prêta plus aucune attention à Ladybug. Celle-ci en profita alors pour lancer son yoyo sur son ennemie et l'attirer vers elle. L'akumatisée poussa un cri de surprise, et commença à se débattre lorsque Ladybug l'immobilisa en passant la ceinture de Chat Noir autour de son corps, et la bloqua avec le bâton en acier du félin.

Ladybug commença ensuite à répandre de l'essence autour de Pyromania en un cercle quasi parfait, puis s'agenouilla devant elle, le regard victorieux. Elle savait que Pyromania ne pouvait plus rien faire, sans quoi elle risquait de s'immoler vivante.

« Tu es prise au piège. Tu ne peux plus lancer de boules de feu, auquel cas tu brûlerais sur place. La partie est terminée, Pyromania. »

L'akumatisée grinça des dents, poussa un grognement de frustration, avant d'essayer de donner un énième coup à Ladybug. Pyromania savait que, même immobilisée de la sorte, elle était toujours en capacité de créer une boule de feu. Mais avec l'essence répandue autour d'elle, c'était du suicide.

Chat Noir, quant à lui, était revenu auprès de Ladybug et plaça ses mains sur ses hanches.

« Dis-moi ma Lady, normalement tes Lucky Charms sont moins... violents ? Risqués ? Je ne sais pas trop comment dire ça, mais là imagine une seule seconde qu'elle ait tout de même eut le réflexe de créer une autre boule de feu. Ça aurait pu tourner... très mal. »

Ladybug se mordit la langue avant de comprendre que Chat Noir avait raison. C'était bien une des premières fois que son Lucky Charm lui faisait faire quelque chose d'aussi dangereux. Cependant, cela avait marché, et c'était le principal.

Il fallait juste mettre un terme à ce combat une bonne fois pour toute.

Chat Noir s'empressa alors d'aller arracher le collier du cou de Pyromania. Il le brisa en deux, et un papillon violet en sorti. Ladybug soupira, soulagée, et s'empressa de purifier l'akuma.

Lorsque l'insecte blanc s'envola, Ladybug alla attraper le bidon d'essence vide, et le lança dans les airs.

« Miraculous Ladybug ! »

Une nuée d'étincelles et de coccinelles traversa tout le Lycée, et lorsque tous les crépitements se furent estompés, Ladybug fut soulagée de voir l'établissement scolaire était redevenu intact. Très vite, Pyromania laissa place à une jeune fille rousse, aux yeux bleus et au visage marqué par de très belles taches de rousseur. Elle se redressa, perdue, et se massa les tempes.

« Que... que s'est-il passé ? »

Ladybug tendit alors le poing vers Chat Noir, qui lui rendit immédiatement son salut.

« Bien joué ! »

Peu à peu, les Lycéens commencèrent à sortir des salles dans lesquelles ils s'étaient mis en sécurité. Tous murmuraient, chuchotaient, en regardant la victime du Papillon d'un œil intrigué. Ladybug alla finalement aider la jeune fille à se relever, et lui sourit amicalement.

« Ne laisse jamais personne te juger sur ce que tu aimerais faire plus tard. D'accord ? »

Ces mots prononcés, l'héroïne tendit le collier redevenu normal à l'élève encore un peu déboussolée, avant de tapoter l'épaule de Chat Noir.

« Je dois y aller, Chaton. »

En effet, les boucles d'oreilles de Ladybug bipaient, ce qui indiquait sa détransformation imminente.

Le matou lâcha un sourire, avant de faire une petite révérence devant sa partenaire.

« Au plaisir de te revoir vite, ma Lady. »

Ladybug se mit à rire, secoua la tête, et s'élança derrière un des bâtiments du Lycée. Elle atterrit dans une cours déserte, et s'empressa alors de se détransformer. Tikki lui tomba dans les mains, et la jeune Lycéenne se dépêcha de donner un cookie à sa kwami.

« Tiens, Tikki. Régale-toi. »

La minuscule créature engloutit sa pâtisserie en moins de temps qu'il n'en faut pour dire « ouf ». Cependant, elle remarqua l'air préoccupé de sa porteuse, et ne put s'empêcher de la questionner à ce sujet.

« Marinette, quelque chose te tracasse ? »

Aucune réponse.

« Marinette ?

- Rien, rien ! C'est juste que... Rien, oublie. »

Si Marinette ne voulait rien dire, c'était bien à cause de ce qu'elle avait vu lorsque Chat Noir avait commencé à se détransformer devant elle, au moment où Pyromani avait failli lui arracher pour de bon son Miraculous. Chat Noir n'avait été séparé de sa bague que durant quelques toutes petites secondes, mais cela avait suffi pour que la moitié de son corps soit détransformé. Bien que Marinette n'ait presque rien vu des vêtements de Chat Noir, cela avait suffi pour que la jeune fille ait peur. Peur de découvrir l'identité secrète de son coéquipier.

Si les choses continuaient ainsi, si le Papillon et les akumatisés continuaient à gagner en puissance et en ruse, elle et Chat Noir finiraient par se faire avoir.

Tôt, ou tard.

La jeune fille se remua, et ordonna à Tikki de se cacher dans sa sacoche. Si elle restait ici trop longtemps, sa disparition risquait de se faire remarquer par ses amis.

Marinette se dépêcha alors de retourner dans la cours principale, et arriva au moment où la foule commençait à disperser. D'instinct, elle se mit à chercher ses amis, mais surtout Adrien. Avant le début du combat, elle avait planté le mannequin sur place en prétextant avoir oublié son agenda dans une salle de classe. Elle ne savait même pas s'il avait réussi à se mettre en sécurité !

Bien évidemment, son Lucky Charm était censé tout réparer, mais... et si jamais Adrien avait été blessé ? Si jamais il était resté coincé quelque part ? Si jamais—

« Marinette ? »

Essoufflée, surprise, l'interpellée fit volte-face en poussant un petit cri, et se retrouva devant Adrien qui avait la bouche entrouverte. Son teint était livide, mais lorsqu'il vit que c'était bien à Marinette qu'il s'était adressé, son visage reprit des couleurs.

« A-Adrien ? »

Marinette était incapable de faire le moindre geste. D'un côté, elle aurait voulu sauter au cou de son ami, mais d'un autre, elle ne voulait pas se taper la honte devant tout le monde. Cependant, Adrien, lui, se mit à trembler et se précipita vers Marinette pour la prendre dans ses bras. Le blond donna une forte étreinte à la styliste, si bien que celle-ci en eut le souffle coupé. Elle resta stoïque, les joues brûlantes.

Etait-ce vraiment en train d'arriver ?

Petit à petit, les mains de Marinette parvinrent à bouger et vinrent se poser dans le dos d'Adrien. Les deux Lycéens partagèrent alors une étreinte lourde de sens, avant de se séparer.

Marinette sentit alors la panique grimper en elle, mais les paroles d'Adrien l'empêchèrent de dire quoi que ce soit.

« J'ai eu tellement peur pour toi. »

La jeune étudiante crut qu'elle allait littéralement mourir sur place, et elle dut froncer les sourcils, se répéter la phrase plusieurs fois dans sa tête, pour se persuader qu'elle n'avait pas rêvé.

« Je... je... »

Sans s'en rendre compte, Marinette avait commencé à pleurer. Des larmes avaient perlé aux coins de ses yeux, et quelques gouttes roulaient désormais sur ses joues rebondies. Elle déglutit avec difficulté, avant de, par réflexe, poser sa tête sur le torse du garçon.

« Je t'aime, lâcha-t-elle brusquement, sans prévenir. »

Temps de réflexion.

Une seconde passa. Puis deux. Puis trois.

Et vint la réalisation de ce qu'elle venait de dire.

Oups.