🎶James Bay- Bad🎶

Ella- Jean

Jimmy vient chercher Kate une heure plus tard, ils semblent plus détendu ensemble et se montrent enfin.
Leurs gestes ne sont plus désespérés et discrets.

- Shane a avoué hier à Jimmy être au courant de tout. M'annonce Raph une fois seul. Et ça c'est plutôt bien passé.

Je me contente de hocher la tête.
Je ne serais dire si c'est les émotions ou alors l'ennuie de notre conversation gênante qui me rend comme ça.

Il finit par soupirer et sort de sa poche son portable.

- Désolé, je souffle au bout d'un moment.

- hum, je sais ne t'en fais pas. Shane dit qu'il passera plus tard il avait un rendez-vous important avant.

C'est à mon tour de soupirer. Je ne leur en demande pas tant et surtout pas de lui.

- Il n'est pas obligé. Je m'agace, plus par l'idée de le voir que pour la raison de sa présence.

- Je ne sais pas ce qui s'est passé entre vous mais il m'a dit qu'il fallait que vous parliez.

- Tu parles ! Ce n'est pas comme si on avait l'habitude de beaucoup discuter tous les deux !

Il rit à ma remarque et range son portable dans la poche de son jeans avant de se tourner vers moi le sourire jusqu'aux oreilles.

- Au moins on ne peut négliger qu'il te fait réagir et ça change.

- Qu'est-ce que tu entends par là ? Que je suis amorphe en temps normale ?

Il hausse les épaules, le sourire toujours collé sur son visage.

Je lui frappe gentiment le bras puis me lève pour m'étirer, j'ai besoin d'air, mais les journalistes sont toujours là et la maison est devenue, sans m'en rendre compte, ma prison.

Je soupire une nouvelle fois en me rasseyant à côté de Raph sur le vieux canapé.
Il passe son bras sur mes épaules et j'y pose la tête lasse.

- Attend encore deux jours et tout redeviendra comme avant. Me dit-il plus sérieusement.

J'aimerais le contredire, lui expliquer qu'il a tort, que plus rien ne sera comme avant, mais je sais qu'il le sait déjà. Alors je ne dis rien et fini par m'endormir.

À mon réveil, je suis toujours sur le vieux canapé ma tête posé sur les genoux de Raph qui pianote encore sur portable tout en parlant de chose et d'autre avec ma mère et Peter.

Je me relève la nuque endoloris avec l'impression d'avoir trop dormis.
Je fais un tour vite fait de la pièce et je reste stoïque devant le visage fermé de Shane assis en face de moi.

Qu'est-ce qu'il fait là ?

Shane

Après avoir chacun avoué ce qu'on avait tous les deux sur le cœur, Jimmy me donne quelques conseils les plus absurdes pour un type comme moi.

Mais au point où j'en suis pourquoi ne pas essayer ? Ça me donnera l'occasion de démontrer que sa technique est pourrie et cause plus de problème qu'autre chose.

Il m'encourage à parler avec mon père, il dit que de toute façon je n'ai pas le choix et que si je veux qu'il ait le moins de problème possible je dois avoir une conversation avec lui.

Je l'ai écouté et me voilà devant mon père, le type qui n'a pas eu une pointe de regret quand il nous a lâchement abandonné.

Son visage n'a pas un signe de fatigue, il semble étonnamment allé bien pour quelqu'un qui va perdre sa fille.

Ce serait se mentir de dire qu'on ne se ressemble pas, je suis son portrait craché en plus jeune.
J'ai ses yeux bleus, le même regard, les mêmes cheveux indomptables, même le sourire en coin est le même.
Et clairement ça me dégoute.

Il porte un costume sur mesure et pu le parfum de luxe. New-York lui réussit et ça me donne encore plus envie de vomir.

- Comment va ta sœur ? Il demande en coupant son steak.

- Aussi bien que quelqu'un en phase terminal.

- Shane... Je pense que les médecins que je t'ai conseillé d'aller voir pourraient...

- Pourraient quoi papa ? Elle ne va pas guérir ! Je m'énerve en tapant du poing.

Il pose sa fourchette et son couteau essayant de contenir la rage que je peux lire dans ses yeux.

- Tu n'en sais rien. Fini-t-il par dire.

- Si papa, je sais ce que je dis, c'est incurable, il s'est métastasé un peu partout et... Je pense connaître mieux que toi la maladie, j'étais là la première fois. Et... Kate veut arrêter le traitement.

Il soupire et repousse son assiette à peine entamée. Il évite mon regard et je le vois cligner plusieurs fois des yeux pour ne pas pleurer.

- Je veux que vous reveniez à New York avec moi. Est-ce un crime de vouloir ma fille près de moi pour ses derniers instants ?

- Oui.

Sa tirade m'a agacé, comment peut-il dire ça ? De quel droit ce permet-il ?

- Quoi ?

Son air étonné et désemparé me satisfait plus que nécessaire.

- Fais pas l'étonné, ça ne te vas pas. Dis-moi, tu étais où quand maman est partit en vrille ? Pour la premier chimio et la première ponction lombaire de Kate ?
Où bien quand... Laisse tombé. Tu n'étais pas là. Je ne parlerais pas au nom de ma sœur, si elle veut venir alors on viendra.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et après avoir récupéré ma veste, je m'en vais.
Dehors il fait déjà nuit, merde j'espère qu'il n'est pas trop tard.
J'ai besoin d'un verre et d'une clope, pas forcément dans cette ordre.

Je cours presque jusque devant chez elle, il n'y a plus de photographe et je suis rassuré en voyant les lumières encore allumées.

Devant la porte j'hésite à frapper, est-ce que je suis prêt à faire ce que je m'apprête à faire ?
Fais chier ! Elle m'a complètement retourné la tête.
1, 2,3, je frappe et attend la respiration coupé.
Je suis dans la merde.