Chapitre 1

(ok, le média n'est pas extra haha XD)

Noël J-24.

Rien n'est près. Ni le traiteur ni le pâtissier et les décorations. Je n'ai même pas le thème. Qu'est-ce qui me correspond ? Sobre : noir et blanc ? Sensuelle : rouge ? Ou plus classique, rouge et vert ?

Dans moins d'un mois, je serais attablée avec ma famille et mes amies autour d'une dinde. La musique festive rendra chaleureux le repas, mais ne calmera pas mon angoisse.

Tout doit être parfait. Absolument tout ! Mon père compte sur moi, sa fille unique. Je dois donner bonne impression à mon futur époux ; Kallen Wade. Son associé depuis bien une décennie.

Mon père, Donovan Thibault, est banquier depuis l'obtention de ses diplômes. Il n'a jamais changé de voie. À désormais cinquante-trois ans, il est le plus respecté des banquiers du comté. Que soit dans la vie professionnelle ou privé.

Il m'a élevée seul suite au décès de ma mère, atteinte d'une foutue tumeur à ses vingt-neuf ans. J'avais un an et ne me souviens pas d'elle, à part avec les histoires qu'on me conte. S'il a eu quelques relations courtes, son métier reste le plus important. Après moi. Il me couve depuis qu'il est veuf. Je n'ai pas été très tendre durant mon adolescence. Je me sentais bloquée dans une vie que je ne désirais pas. Je désirais être libre, alors qu'il n'aspirait qu'à mon bonheur.

Oui, mon père est bourgeois et je le suis aussi. J'ai grandi là-dedans, malgré moi. Quand je voulais un petit-ami, totalement éprise d'un jeune garçon de ma classe, il arrivait à me le faire regretter. De même avec les sorties entre amis. Pour lui, il s'agissait d'une perte de temps qui ne me rendrait pas plus intelligente. J'ai vécu, cela dit, dans le luxe. Grande demeure et caprices cédés en un claquement de doigts. Je suis la petite princesse.

Encore aujourd'hui, à l'aube de mes trente ans, je suis capricieuse. Comment pourrait-il en être autrement ? Après tout, on ne m'a jamais corrigée. Si j'ai eu des nounous, elles avaient ordre de tout me céder. Il ne faut pas être devin pour imaginer les dégâts !

Sous le ciel gris, pleurant des flocons, j'avance la tête baissée. Ce rendez-vous est crucial. Laszlo Harvey, pâtissier de trente-deux ans, est le spécialiste des gâteaux d'Angel City. Connu, il attire les foules à chaque nouveau gâteau. Il est tout naturellement dans ma ligne de mire.

Jusqu'à présent, je n'ai obtenu que des refus. Traiteurs et pâtissiers ne veulent pas travailler ce jour. Ou du moins, travailler pour la fille de Donovan Thibault. Autant l'avouer, cet homme est ma dernière chance. Pour le repas, je me débrouillerais seule. Par contre, pour les desserts, mission impossible. La dernière fois que j'ai fait un gâteau, j'ai oublié la farine !

La boutique du pâtissier apparaît sous mes yeux. Au-dessus de la porte se trouve le logo "Pâtisserie Laszlo Harvey" dans une police d'écriture fine et noire. Sur la grande vitre d'exposition où quelques gâteaux sont visibles, est écrit "maître artisan depuis 2007". Tout ce que je sais de lui est qu'il a ouvert sa boutique à la fin de son cap pâtisserie à ses dix-neuf ans. Au fil des années, il a parcouru le monde pour découvrir de nouvelle saveur.

N'ayant jamais goûté à ses pâtisseries, je suis modérée. Bien qu'un peu excitée pour cette rencontre. Cet homme à toutes les clés en main. S'il refuse, je serais dans la merde. Quel pâtissier accepterait de me faire trois gâteaux et des dizaines de gourmandises pour le vingt-quatre ? Ce sont des heures de travaux, mais qui seront très bien payées.

Mon métier de styliste paye bien, au vu du travail acharné que je donne. Mais ce n'est pas avec cet argent que je vais organiser le réveillon. Mon père m'offre un sérieux budget. Il n'y a donc pas de raison qu'on me refuse quoi que ce soit à nouveau !

Je passe la porte vitrée et pénètre dans un espace clair et lumineux. Au milieu se trouve un îlot dont des mets sont exposés sous une vitre. Le sol est dans un bois clair et les murs en beige. Toutes les finitions des meubles sont dorées et rendent un côté luxurieux à la salle. Le grand comptoir aussi en verre, dévoile de grands gâteaux tout à fait appétissants.

Bon sang, celui avec le chocolat entre un fraisier et un opéra à l'air succulent !

La bouche entrouverte, salivant littéralement devant la belle vue, un bruit me fait sursauter. Je me redresse sur-le-champ, retire ma capuche et découvre un homme en tenue professionnelle blanc sortir d'une porte derrière le comptoir. Ses pupilles bleutées interceptent les miennes et me sondent. J'en reste décontenancée.

S'il s'agit du pâtissier, j'en ferais bien mon quatre heures !

Regard envoûtant, mâchoire carrée parsemée de courts poils et fossette au menton. Il est bien loin du physique trouvé sur le net par Alice, ma meilleure amie.

La lueur qui traverse ses yeux m'arrache un sourire. L'homme est amusé de ma présence. Où de mon examen au peigne fin. Il contourne son comptoir pour me présenter sa main. J'en profite pour admirer son physique. Grand, mince, cheveux courts bouclés et bruns. Il a des fossettes aux joues quand il étire ses fines lèvres.

— Madame Thibault, je suppose ?

Voix grave, limite suave. Il va me rendre folle, c'est sûr !

Peut-être est-ce une blague ? Un acteur qui a pris la place du pâtissier ? Si c'est le cas, j'ai tout intérêt à être sage.

— Vous supposez bien..., dis-je sans terminer ma phrase.

— Laszlo Harvey, enchanté.

— Enchanter, Monsieur Laso.

Ses paupières se plissent. Il penche sa tête sur le côté en grimaçant.

— Laszlo, pas Laso.

Oups. Quelle idée d'avoir un prénom aussi compliqué ! Je me sens gênée par mon erreur.

— Désolée, heu... las...

— Las-zl-o, m'épelle-t-il avec attention.

Je retente. Cette fois-ci, j'y arrive. J'ai l'air stupide, mais j'ai appris un nom.

Nous nous serrons la main avec chaleur. Lorsqu'il me relâche, je lance un coup d'œil sur les gâteaux. Mon coude se courbe et mon doigt désigne une forêt noire.

— Alors, Madame Rugby Thibault, me questionne-t-il en désignant sa boutique des mains, que me vaut cet honneur ?

Rugby ? Mon prénom n'est pas si compliqué que ça !

Je serre les poings et la mâchoire.

— C'est Ruby.

L'homme écarquille, faussement, ses yeux. Sa bouche se tord en un sourire moqueur.

— Oh désolé. Il semblerait que j'ai aussi des problèmes d'élocutions, en plus d'ouïe.

Il se fout de ma gueule, en fait. Je vais pour répliquer, mais il ne m'en laisse pas le temps.

— Faut dire que votre prénom ne vous va pas.

Quel connard. Qui ose dire ça à une inconnue ?

J'ai l'impression d'avoir commis une erreur en prenant rendez-vous ce matin. J'aurais mieux fait d'insister avec Christopher Fabrin.

— Ah ouais ? Et quel prénom m'irait mieux ?

Ma voix, acide, le déride. Il hausse nonchalamment les épaules et observant un gâteau.

— Diamant.

Ok, celle-ci, je ne m'y attendais pas. Vient-il de me draguer ? Où est-ce une phrase qu'il sort à chaque cliente ? Je me sens mal à l'aise. Aucun son ne sort de ma bouche.

— Ou caillou, ajoute-t-il.

Au lieu de m'énerver, j'explose de rire. On ne me l'avait jamais faite, celle-ci.

— Parlez-en avec mon père. Bon, je suis ici pour le réveillon. Je cherche un pâtissier qui me ferait trois gâteaux différents et dits petits gâteau individuels. Mon budget est très élevé.

Le beau brun, dont ses boucles sortent de sa toque blanche et sont collées à son front, me dévisage hébété.

— Pardon ? Mais vous savez déjà les gâteaux que vous voulez ? Vous les voulez pour quand ?

Au moins, il n'a pas – encore – refusé. Il y a un mince espoir.

— Pour le vingt-quatre au soir. Et non, je ne sais pas vraiment ce que je veux.

Nos yeux se percutent à nouveau. J'y lis de l'incompréhension. À croire qu'il me prend pour une folle !

— Donc, vous êtes en train de me dire que vous cherchez un pâtissier à la dernière minute et que rien n'est choisi ?

Le timbre de sa voix est traumatisé. Je prends un visage neutre et élève une épaule.

— Oui, c'est exactement ça, affirmé-je sûr de moi.

Le pâtissier secoue sa tête. Il n'exprime rien durant de longues secondes et fais les cent pas dans sa boutique. Les mains croisées dans le dos, ses yeux observent le sol. Je reste en retrait, un peu amusée par son comportement. On dirait qu'il travaille sur une formule pour guérir le cancer.

— Vous ne savez aucun goût ou fruit que vous désirez ?

— Heu... j'en ai qu'un au chocolat et pour un individuel, un mille-feuille.

Ma déclaration le stoppe net. Il se tourne dans ma direction, toujours les mains dans le dos et refuse de la tête.

— Je comprends le manque de précision au téléphone. Mais c'est non. Je ne peux pas vous aider. Ou alors, achetez tout fait.

Mes épaules s'abaissent. Je me sens au plus mal. Il était ma dernière chance. J'entreprends de partir. Je n'ai plus rien à faire ici. Autant gagner du temps et retourner chez Farbin.

— Je suppose qu'un montant à quatre chiffres ne vous intéresse pas ? Et non, je ne peux pas faire ainsi. On attend de moi que ce soit fait pour ce jour.

Mes talons noirs claquent au sol. J'observe deux secondes la neige tomber à l'extérieur. Cette vision me donne froid.

— L'argent n'est pas ma motivation, gente dame. C'est donner du plaisir avec mes gâteaux.

Dos à lui, je retiens un rire. Avec sa gueule, d'autres métiers s'offraient à lui où il pouvait donner du plaisir.

— C'est vrai, vous avez raison. Vos gâteaux ont l'air délicieux, je repasserais les goûter.

Le sous-entendu me vient qu'une fois la phrase dite. Mes joues rougissent. Derrière moi, j'entends Laszlo Harvey pouffer. Nous sommes sur la même longueur d'onde.

Qu'est-ce qui m'a pris de lancer ça ? Si on me voyait, je serais la risé de ma famille.

Jouer le jeu de la bourgeoise, passe encore, mais que mon père l'apprenne ; je serais reniée. Lui qui a tout mis en œuvre pour créer un mini lui. Il serait on ne peut plus déçu.

Ce n'est pas de ma faute, d'ailleurs. Cet homme a commencé. J'ose espérer qu'il n'ébruite rien. Une soi-disant bourgeoise qui fait des sous-entendus sexuels n'est pas acceptable.

— Bon, trois jours. Vous revenez avec vos idées et j'aviserai.


Coucou !!

Désolée pour le retard :) Nous entrons lentement dans l'histoire... j'espère qu'elle plaira ;) Pour être honnête... j'ai bien plus avancé l'autre que celle-ci haha. Je n'ai même pas la trame entière ! Je vais donc faire de mon mieux, afin de publier un chap par jour. ^^

Je vous remercie de lire encore et toujours mes histoires et de les commenter. Vous m'aidez vraiment, même si je ne réponds pas à tous le monde (bien trop impossible haha)

À demain ^^

LT

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