Catherine Maillet (1)

Je pris mes dossiers avant de me diriger vers le bureau du professeur Falcovy. Voyant que l'ascenseur était déjà parti, je décidai de prendre les escaliers. J'étais très en retard, et ma tenue ne m'aidait pas: ma jupe droite bloquait mes mouvements et mes escarpins noirs me gênaient pas mal à vrai dire. Arrivée au cinquième étage, je remis mon blaser en ordre et me recoiffai rapidement. Je finis par toquer et entrer.

Je surpris alors le professeur avec sa fille en pleine discussion. Le père avait l'air agacé de ma venue, pourtant je gardai ma tête haute avant d'énoncer mon rapport.
- Il s'agit de l'hôte qui vous semblait intéressant.
Je remarquai le regard effrayé de la jeune brune qui ne pût s'empêcher de mordre sa lèvre inférieure. Malgré cela, je continuai:
- Il semblerait qu'elle ait entré ses coordonnées dans l'inscription du jeu The Pact qui sera normalement opérationnel à minuit.
Le professeur qui était assis sur un fauteuil se leva pour emmener sa fille vers la sortie, mais celle-ci se débattit.
- Papa, écoute moi une fois pour toute! Cette expérience tue beaucoup trop de personne. Je n'hésiterai pas à te dénoncer.

Je restai indifférente au regard noir que la gamine de quatorze ans me jetait. Une fois qu'elle fut partie, je poursuivis:
- Il semblerait que le père de cette dénommée Kelly est prêt à signer le contrat.

Un sourire surnois s'afficha alors sur le visage de mon supérieur. Il se versa un verre de champagne et le leva vers moi.
- Ce n'est alors qu'une question de temps, dit-il.
Je refusai gentiment la boisson qui m'était offerte et il haussa les épaules tout en déclarant :
- Tu ne sais pas ce que tu rates.
Je ne répondis que par un sourire. Je déposai alors les dossiers que je tenais sur son bureau. Tandis que je m'apprêtais à partir, le professeur m'attrapa le bras brusquement. Je sursautai, ne m'attendant pas à ce geste. Je tentai de me retirer de son emprise, mais la force qu'il avait utilisée m'empêchait de me libérer. Il approcha son visage du mien tout en caressant ma joue de sa main inoccupée. Un sentiment de dégoût traversa mon esprit. Je voulais riposter mais il me plaqua contre le mur. Je me débattit du mieux que je pus, mais l'énergie que je dépensais ne me mena nulle part. Je tournai ma tête en ferment les yeux tout en craignant le pire. Je sentis alors ses lèvres se déposer sur ma joue. C'était officiel, je voulais gerber.
- Voyant comment tu réagis, je préfère te donner un conseil, ou même un avertissement. Si tu t'avises de trahir ma confiance, tu sais ce qui t'arrivera.

Il lâcha un rire horrible avant de passer sa main dans mes cheveux blonds. Je voulais hurler mais ma gorge était nouée.
- Choisis bien ton camps ma belle. Je pense que tu pourrais le regretter, me chuchota-t-il d'un air menaçant.
- Lâcher moi... S'il vous plait, le suppliai-je.
Il afficha un sourire surnois. Il n'était pas prêt d'abandonner. Ne pouvant vraiment plus supporter la situation, j'envoyai mon bras dans son visage répugnant. Une rougeur apparut sur son nez qu'il essayait de maintenir avant qu'il ne saigne. Je profitai de la situation pour m'enfuir en larmes. Je convulsais, tellement que j'étais apeurée. Mes jambes avaient lâché, je luttais pour tenir debout. Je me dirigeais avec difficultés vers la cage d'escaliers. Je pleurais toute ma haine et ma peine.
- Il est allé loin je présume, entendis-je.
C'était la voix d'Amy, la fille du professeur. Je m'empressai d'essuyer mes larmes et elle poursuivit. Voyant comment elle était posée - elle était adossée contre le mur - j'en déduisis qu'elle m'attendait.
- À te voir, il a tenté de te vio...
- Tais-toi! l'ordonnai-je offensée. Et arrête de me tutoyer.
- Pourquoi? Tu as à peine vingt-cinq ans. Tu te vois vieille, demanda-t-elle d'un ton moqueur.
Je n'avais même pas la force de répliquer. Elle m'agaçait fortement.
- Je ne suis pas venue pour ça Catherine. C'est pour quelque chose qui pourrait nous mettre en danger. J'aimerais que tu cesses ces rapports sur Kelly.
- Bien sûr, affirmai-je ironiquement. J'ai besoin de faire ces rapports justement pour préserver mon corps de cet homme répugnant.
- Je peux savoir pourquoi tu t'acharnes? demanda la brune très curieuse. Tu peux très bien démissionner non?
Mon coeur fit un bon. Certes, je le pouvais mais j'avais une mission dans cet endroit. Il fallait que je libère mon frère qui était coincé dans les labo de l'entreprise. Et pour pouvoir y accéder, je devais "gagner des points" aux yeux de son père. Le bémol dans tout ça était que mon frère était devenu handicapé à cause de l'une de leurs expériences. Il ne pouvait plus utilisé ses membres qui étaient devenus violacés. Et si je ne me dépêchais pas, je risquais de ne plus le revoir.
Voyant que je ne répondais pas, Amy soupira en disant:
- Je tiens à t'avertir. Tu as déjà fait un faux pas ma grande, déclara-t-elle l'air désolée.
- De quoi tu parles? demandai-je angoissée.
- Il se pourrait que ce que tu tenais tant à protéger ait disparu.
La couleur de ses iris étaient rouges sang à cet instant précis.
- Que veux-tu dire par là? demandai-je le regard dans le vide, refusant de comprendre ce qui était pourtant clair.
- Ce que je suis en train de te dire, c'est que...
Elle se stoppa net, remarquant mon état. Je m'étais effondrée. Mon monde s'était écroulé.

J'étais à l'extérieur de l'entreprise, assise sur un banc. Je me frottais les doigts, n'arrivant pas à digérer l'information. Quelques temps auparavant, alors que je sortais des toilettes tellement j'avais la nausée, le professeur Falcovy avait glissé ses mots d'un ton froid:
- Ton bien aimé est mort.
Je me trouvais déstabilisée, ne sachant plus quoi faire. Je voulais juste le tuer une fois pour toute.
- C'est le coup que tu m'as donné, qui m'a donné cette idée.

- Tu n'es qu'un idiot, avais-je entendu.
Amy, qui était derrière moi, s'avança vers le professeur avant d'ajouter :
- Cette folie te mènera à ta perte, pauvre imbécile!
Encore une fois, ses iris étaient rouges sang. Je pouvais à présent être sûre qu'il allait payer pour ce qu'il avait fait.

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