XV

     Les singes étaient pétrifiés, le regard rivé sur ces êtres qu'ils ne connaissaient pas et qui, assurément, leur ressemblaient. Mais lorsqu'ils réalisèrent qu'ils s'échappaient vers la ville, Antonio, le chef de l'opération, ordonna à trois de ses congénères de rester pour observer la progression du feu, tandis que les autres le suivraient pour rattraper les extraterrestres.

     La stupeur d'Apuuntak retomba, et il se rappela des Woukini et du Kontikaj. Il jura, lâcha la main de sa femme et se précipita vers la forêt. Eflinntak lui cria de revenir, en vain. Apuuntak n'avait jamais couru aussi vite. Le feu ne pouvait plus être arrêté, et tous ceux qui resteraient n'en réchapperaient pas.

     Il arriva en premier chez les Woukini. Heureusement, ils comprirent qu'un énorme feu brûlait la forêt entière. Apuuntak leur indiqua le chemin à suivre tout droit pour éviter de se retrouver piégé par les flammes, et courut chez le Kontikaj. Il allait s'élancer, quand il entendit des pleurs. Puisque les Woukini étaient trop loin, il dut prendre l'enfant âgé de quelques jours et il repartit sans perdre de temps. Malheureusement, il en avait perdu. Pas beaucoup, mais la moindre seconde était précieuse et pouvait tout faire basculer. Il fut contraint de prendre la même direction que la tribu Woukini. Il trébucha des dizaines de fois, ses pieds étaient meurtris, et ses mollets entaillés par les plantes, au sol, qui le fouettaient saignaient, mais il réussit à atteindre l'air libre. Et là, il ne s'arrêta toujours pas. Il continua jusqu'à rattraper les Woukini. Il tendit le bébé au premier qui se retourna. Puis s'écroula.

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