Chapitre 1

Chapitre 1

Point de vue de Heather

-Fini!

Je m'arrêtai de courir, essoufflée. J'essuyai la sueur qui perlait sur mon front avec la serviette qu'Annie me lança au visage. Je saisis ma bouteille d'eau et la bu à moitié d'une seule gorgée. Annie me rejoint avec le minuteur dans une main, l'autre sur la hanche. Ma coach était petite, pourtant assez musclée et battait énormément de records. Ses cheveux blond cendré coupés courts lui donnaient un air de jeune fille, mais ses yeux bleus qui exprimaient la compétition dévoilaient la grande sportive féroce qu'elle était.

-Heather, je suis très fière de toi, me lança Annie, mais ton temps est similaire à celui de la dernière course. Il faut tout donner ce samedi, tu n'auras pas deux chances! Imagine si tu pouvais te rendre en demi-finale! Allez, refais un tour de piste.

-Mais coach...

Ses yeux bleus froids me fixèrent avec une autorité bien connue. Je lâchai un soupir en passant ma main sur ma nuque, la massant, avant de repartir pour un tour de piste. Le soleil me claquait, mais je n'avais pas le choix de continuer: cela faisait au moins 1h que je courais sans relâche, selon mon téléphone, que je regardais subtilement tandis qu'Annie consultait des fiches d'entraînement. J'avais reçu un message de ma mère, et je l'ouvris, essayant tant bien que mal de continuer à courir en même temps. De toute façon, je n'avais rien à me prouver: j'étais possiblement une des meilleures coureuses de ma catégorie dans notre état, et les compétitions ne me faisaient pas peur. Je fronçai les sourcils lorsque j'ouvris le message de ma mère, ma perplexité se transformant en torrent de culpabilité.

"Heather White, où es-tu bon sang? Nous avions une rencontre avec le proviseur!"

Je plaquai ma main sur ma bouche, rebroussant chemin jusqu'à ma coach avec une moue désolée au visage.

-Heather! me cria Annie. Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "Fais un tour de piste"?!

-Coach, je dois vraiment y aller. J'avais totalement oublié que ma mère et moi avions une rencontre avec le proviseur de l'école.

Annie blêmit à l'évocation de son patron.

-Elle était à quelle heure, cette rencontre? me questionna Annie.

-Euh...

Je regardai l'heure sur mon téléphone avant de déglutir péniblement.

-C'était il y a trente minutes.

-Bon sang! s'exclama-t-elle. Va vite te laver, ne traîne pas! Bon sang, répéta Annie pour elle-même, Jay va me tuer de t'avoir retenue...

-Ce n'est pas grave, Annie, je lui expliquerai que c'est ma faute.

Annie me chassa en gesticulant avec ses bras, comme si tout cela me permettrait d'arriver plus vite.

-Ouste! N'oublie pas l'entraînement demain, d'accord?

-Promis! criais-je, tandis que je me dirigeais vers les vestiaires.

Celui-ci était déjà vide depuis une bonne demie-heure. Comme d'habitude, je restais plus longtemps que les autres filles à m'entraîner sur la piste. La course, c'était ma vie: mon père m'y avait initier lors de ma jeunesse, étant lui-même un fan de sport. Je n'avais perdu qu'une course, et je m'étais juré de ne plus jamais en perdre une tant que je serais toujours en tête. Je me dirigeai vers les douches et laissai l'eau chaude couler sur ma peau, comme pour remplacer la sueur par une source pur. Même si l'idée de me prélasser sous la douche m'était venue en tête pour me détendre un peu, je m'enroulai rapidement dans une serviette en me dirigeant vers mon casier pour y prendre mes vêtements. Je sortis de la cabine habillée, en face d'un miroir. D'un mouvement agile, j'attachai mes cheveux toujours mouillés en une queue de cheval. Je me dirigeai alors au pas de course à l'intérieur de l'école, plus précisément vers le bureau du proviseur. J'y entrai sans frapper, et je m'apperçus que ma mère y était toujours, impatiente, en face du proviseur.

-Heather, merci mon Dieu! s'exclama ma mère. Mais que faisais-tu voyons?!

Les cheveux vénitiens de ma mère était retenue par une petite barrette noire. Ses yeux vert recelaient d'inquiétude et de frustration. Pourtant, elle resta assise, ne faisant que me jeter un regard sévère. Mes cheveux mouillés avaient laissé une petite trace d'eau sur mon chemisier vert.

-À l'entraînement..., bafouais-je timidement.

Le proviseur secoua la tête. Il me désigna d'un geste du menton, ce qui me fit sentir coupable.

-Vous voyez, madame White? Cette enfant ne fait que penser à la course. Il faut faire quelque chose! Elle en oublie presque tous ses examens!

-Ce n'est pas vrai! me défendis-je en croisant les bras sur ma poitrine.

-Heather..., chuchota ma mère d'un ton sec.

Je baissai les yeux en m'asseyant finalement sur la deuxième chaise de la salle, en face du bureau du proviseur, Jeremiah Johnson, ou Jay, comme tous les professeurs l'appelaient. Celui-ci soupira en se redressant sur sa chaise. Il croisa ses mains et me fixa longuement d'un regard grave. Renfrognée, je m'enfonçai dans ma chaise.

-Heather, il reste quatre semaines avant la fin de l'école. J'ai très peur pour votre réussite. Ces temps-ci, on dirait que la course prend une proportion... Trop grande pour votre petit être.

Je levai les yeux au ciel. J'étais loin d'être petite, avec ma grandeur! J'étais naturellement grande et dépassais un tas de garçons, j'étais même sûre d'être plus grande que ce stupide Johnson.

-Monsieur Johnson, comprenez-moi, je peux avoir la chance de participer aux classements de ma catégorie pour me rendre...

-Mademoiselle White, nous parlons de votre avenir.

-Mais la course est mon avenir! me défendis-je.

Monsieur Johnson secoua la tête en passant sa main sur sa barbe légère.

-Heather, j'ai déjà rencontré des tas de jeunes qui proclamaient vouloir devenir joueurs de basket, de foot ou champion de natation. Ils avaient tous un énorme potentiel comme toi, mais leur histoire a échouée, et ils en sont probablement maintenant au chômage. Tu as la chance de te reprendre en main, d'augmenter tes notes et de choisir une filière que tu apprécieras.

Je soufflai d'impatience, lassée de toujours entendre ce stupide discours sortir de la bouche de tous mes professeurs. Ils ne pouvaient pas comprendre! Je n'avais pas choisi la course, c'était elle qui m'avait adopté, et je savais que je me rendrais loin avec elle. Pourtant, mon proviseur n'était pas du tout du même avis.

-Je redoublerai une année, alors, lâchais-je.

-Pas question, jeune fille! trancha ma mère. Tu vas continuer ton parcours scolaire aussi bien que tu l'avais commencé.

-Ah ouais, quand j'avais cinq ans et 100% pour un dessin d'arc-en-ciel qui ne ressemblait... À rien?

Je détestais utiliser le ton de la moquerie avec ma mère, mais parfois j'étais tellement en colère que ça sortait seul.

-Heather..., lança monsieur Johnson, j'ai eu l'opportunité de discuter avec ta mère plus tôt, et nous en sommes convenus à un accord. Alors écoute-moi bien...

***

-L'école ou rien?! m'exclamais-je pour une quatrième fois, alors que nous arrivions à la maison.

-Heather, nous en avons déjà parlé. C'est soit l'école et la course, ou rien.

Je voyais la douleur dans ses yeux. Elle me privait de la seule chose qui réussissait encore à me remonter le moral, et elle en était consciente au plus profond d'elle.

-Ne sois pas offensée, ma belle..., chuchota ma mère en entrant dans notre maison, mais c'est pour ton bien. Je suis sûre que tu peux équilibrer tes entraînements avec l'école. Tu l'as déjà fait auparavant!

Je secouai la tête en passant ma main sur mes tempes.

-Maman, et si je ne réussis pas? La course partira à jamais?

Ma mère s'approcha doucement de moi et embrassa mon front. Je me détendis à ce geste si maternel. Je ne voulais pas me fâcher contre ma mère, puisque j'étais la seule personne à qui elle tenait vraiment. Bien sur, elle avait son mari, mais ce n'était pas le même amour. Merissa, ma mère, m'avait adopté lorsque j'étais bébé, à peine âgée de quelques jours. Je ne savais pas ce qui avait pris à ma mère biologique de me laisser aussi jeune, mais j'avais eu une sacrée chance de tomber sur Merissa, qui était probablement la femme la plus extraordinaire que je connaissais. D'ailleurs, penser à elle en utilisant son prénom me parut étrange: même si Merissa était ma mère adoptive, je l'avais toujours appelé "maman".

-Je sais que tu peux réussir, mon cœur. Tu en as la force. D'ailleurs, si ça va vraiment mal, Jay a une idée en tête.

J'haussai les sourcils dans sa direction.

-Jay?! Depuis quand tu appelles mon proviseur Jay?

-Jeremiah, ou Jay, quelle importance! lança ma mère en secouant la tête. Maintenant, suis-moi, nous allons sécher ces cheveux mouillés. Il ne faudrait pas que tu attrapes froid!

-Maman... Nous sommes au mois de mai. Je n'attraperai pas de froid. Et tu as vu cette température? Nous sommes en Floride, si je peux me permettre!

-Sans importance!

Je me dirigeai vers la salle de bain, mais ma mère me stoppa dans mon élan.

-Tu as laissé le séchoir en haut, hier soir, me rappela ma mère. Je doute qu'il se soit téléporté en bas!

Je souris et me dirigeai vers les escaliers. Je les grimpai avec lasse. Je détestais le fait de penser que la course allait disparaître de ma vie si je ne passais pas mon année. Merissa ne pouvait pas me faire cela, non? Non, elle ne pouvait pas. Je fermai les yeux et m'arrêtai au milieu des marches. Et si je ne passais pas en première et que ma mère avait vraiment le courage de me priver de la course? Non, elle ne pouvait pas. Je doutais tellement que je ne sentis pas ma mère arriver par derrière. Elle me poussa légèrement pour que je grimpe le reste des escaliers. Avec un soupir, je me rendis à la salle de bain, et ma mère sortit un séchoir mauve d'une armoire, et entreprit de me sécher les cheveux. Lorsqu'ils étaient mouillés comme tout à l'heure, ma chevelure avait une teinte brune foncée, mais lorsqu'on les séchait, ils retrouvaient leur couleur bien singulière. Mes cheveux étaient d'un brun très foncé avec des reflets roux naturels. Mes cheveux étaient peut-être la seule partie de mon corps que j'appréciais: je me trouvais trop grande pour une fille de seize ans, même si tout le monde me disait que j'étais ravissante avec cette grandeur. J'étais assez mince, pourtant sans l'être trop, dans les proportions moyennes enfin. Mes grands yeux étaient d'un brun perçant tellement foncé que, parfois, lorsqu'on me regardait de loin, j'avais l'air d'avoir les iris noirs. Quelques tâches de rousseurs à peine visibles se trouvaient sur mes pomettes. J'étais le genre de fille avec qui on aimait traîner, mais rarement celle que les garçons voulaient fréquenter dans une relation amoureuse. Je n'avais eu qu'un copain, mais je l'avais lâché le moment où il avait voulu promener sa main sous mon t-shirt sans mon consentement. Je frissonnai d'horreur à cette pensée, et ma mère cru que je pensais toujours à la course. Elle cessa de me sécher les cheveux et pris une brosse pour me les brosser doucement.

-Heather, tu en es capable, je suis sûre. De plus, je te l'ai dit, Mondieur Johnson a une autre idée pour t'aider.

Je fus soulagée de l'entendre nommer mon proviseur autre que par son surnom "Jay".

-De quoi s'agit-il? demandais-je.
Du chantage?

-Du chantage? pouffa ma mère. Ma belle, il n'as pas le droit de faire cela. Non, il pensait à de l'aide scolaire.

Je grimaçai, inquiète à l'idée de me retrouver à faire des maths avec cet étrange de Curtis Layle, ce garçon qui curait toujours, selon une rumeur, son nez.

-Pitié, pas ça!

-Alors fait tout pour ne pas en arriver là! me reprocha ma mère.

-Merissa? appela une voix d'en-bas.

Je l'identifiai à celle du nouveau mari de ma mère, Lucas, qui rentrait sûrement du travail. Bon, "nouveau" était peut-être un peu exagéré: ils étaient mariés depuis quatre ans maintenant, mais pour moi il serait toujours le nouveau mari, celui qui occupait une place que mon père avait jadis occupé.

-En-haut! s'exclama ma mère.

Lucas grimpa les marches et nous rejoint dans la salle de bain avec un sourire. Il embrassa la joue de ma mère, puis la mienne. Lucas était un homme charmant, avec ses fossettes qui apparaissaient lorsqu'il souriait, ses cheveux châtain et ses yeux noisette. Il était toujours de bonne humeur et nous aimait les deux comme un fou.

-J'espère que mes deux femmes favorites ont passé une bonne journée!

Même si ça ne faisait que cinq ans que Lucas était dans ma vie, il me considérait comme sa propre fille, et moi je le considérais comme un deuxième père. Notre relation était ce qui se rapprochait le plus de celle entre un vrai père et sa vraie fille.

-Il faut pas demander à Heather.., marmonna ma mère en commençant à tresser mes cheveux.

Lucas sourit en haussant les sourcils.

-Qu'est-ce que ma petite Heather a fait de mal à l'école, cette fois-ci?

Ma mère frappa le bras de Lucas avec un regard dérangé.

-Lucas, ne l'encourage pas je t'en prie.

-Merissa, je ne l'encourage pas, répliqua Lucas en glissant une main sur la nuque de ma mère. Je suis simplement... Curieux.

Je réprimai un sourire en plaçant ma main devant ma bouche. Lucas n'était pas du tout curieux: en fait, il aimait bien entendre l'histoire des bêtises que je faisais parfois à l'école, quand tout cela n'était pas trop grave bien entendu.

-Heather avait oublié sa rencontre avec le proviseur et moi.

Lucas planta son index sur ma taille et je lâchai un gloussement.

-Ah, ma petite fille, tu ne seras jamais capable de faire passer quelque chose d'autre avant la course non?, demanda-t-il avec un sourire.

-À ce sujet..., marmonna Merissa.

J'eus un coup au cœur lorsque je me rappelai la discution que j'avais eu plus tôt au sujet d'interdiction de courir si mes notes n'augmentaient pas. En un seul regard à Lucas, il comprit que quelque chose n'allait pas, et ma mère se prit dans des explications tandis que je filais dans ma chambre, les cheveux maintenant tressés et l'esprit en feu.

***

-Heather! Ici!

Je tournai la tête vers Ashley, une de mes amies, qui m'appelait en secouant la main. Nous étions à l'heure du déjeuner, à la cantine. Je m'approchai de la table à laquelle était assise mon amie et y déposai mon repas en m'effondrant près d'Ash. J'enfonçai mon visage dans mes mains.

-Je suis foutue Ash! Jamais je ne réussirai à comprendre tous ces mathématiques.

Je tournai doucement mon visage vers Ashley qui me fixait en pinçant ses minces lèvres. Elle avait les cheveux châtain et de jolis yeux bleu clair. Elle devait être une des plus belles filles de seconde, avec son air innocent mais aussi aimable.

-Allez, Heather... Tu doubleras ton année, et puis?

Elle se mit à examiner ses ongles manucurés.

-Je peux dire Adieu à la course si je ne me force pas, grognais-je.

Ashley leva la tête avec des yeux ronds, abasourdie.

-Tu es la meilleure de l'équipe de course, tu ne peux pas ficher ton camp!

Ashley était aussi une coureuse, une des plus performantes avec moi.

-Je sais, mais le proviseur veut me coller de l'aide scolaire... Au secours...

Je mimai un pistolet avec ma main et fit semblant de me tirer une balle dans la tête.

-Oh, Heather, arrête ces gestes suicidaires veux-tu?

Je levai les yeux pour rencontrer ceux de Trevor et d'Anya, nos deux amis qui arrivaient avec leur déjeuner à leur tour.

-Ouais, garde ça pour notre contrôle de français, roucoula Anya avec son accent britannique.

Anya était née en Angleterre, et elle était décidément elle aussi très belle. Sa peau chocolat au lait nous montrait qu'elle avait une parentée africaine et ses cheveux noirs étaient bouclés à la perfection. Elle avait emménagé ici, en Floride, l'année dernière.

-Quoi? On a un contrôle?, s'exclama Trevor.

Je pouffai de rire en lui lançant un regard en biais. Ses yeux noisette étaient confus et il passa la main dans sa chevelure blonde. Trevor était un beau gosse, du genre à ne pas laisser les filles de seconde indifférentes.

-Merde, j'ai rien étudié...

-Comme si c'était dans ton habitude..., souffla Ashley en levant les yeux au ciel.

Trevor se renfrogna en lui jetant un regard noir. Notre ami traînait avec nous depuis le mois de janvier, lorsqu'il était arrivé au lycée, au grand damne d'Ashley, qui semblait le détester. Ils arrivaient à s'entendre, mais parfois une chicane éclatait entre eux sans raison.

-Vous ne cesserez donc jamais de vous disputer?

Ashley et Trevor secouèrent la tête en même temps. Anya, quant à elle, se pencha sur la table en me jetant un regard entendu.

-Tu sais ce qu'on dit? "Il n'y a qu'un mince filet entre amour et haine." Ils vont finir ensemble.

Ashley et Trevor se redressèrent à ces mots, offusqués.

-Avec lui?!, s'exclama Ashley, en même temps que Trevor, qui lui dit:

-Avec elle?!

-N'importe quoi!, lâcha Ashley. C'est plutôt Anya qui va finir avec Trevor.

Je lançai un regard amusé à Anya. Ashley et Trevor n'étaient pas au courant, mais cela ne risquait pas d'arriver. Anya n'était pas du genre intéressée aux hommes: elle avait une petite amie qui habitait en Angleterre, son pays d'origine. Puisque j'avais été sa première amie, elle me l'avait timidement confié, en me faisant promettre de ne pas répéter cela, de ce fait Ashley et Trevor ne savaient rien. Elle avait confiance en moi, et son secret était bien gardé à mes côtés. Soudain, aux messages vocaux, on annonça que le proviseur voulait me voir dans son bureau. Mes amis me lancèrent un regard moqueur et je soupirai.

-Et merde! En plus, j'ai même pas touché à mon déjeuner!

-Allez, Heather, me poussa Trev, ne fait pas attendre monsieur Johnson.

Je grognai en me redressant. J'adressai un regard à Anya:

-Surveille ces deux-là pour ne pas qu'ils se tuent, okay?

Anya porta sa main à son front et se mit droite sur sa chaise.

-Oui, capitaine!

Je levai les yeux au ciel en me dirigeant vers le bureau du proviseur. En route, je sentis un bras se glisser autour de mes épaules. Je levai les yeux vers la personne: c'était Scott, un de mes amis.

-Qu'est-ce que t'as encore fait, White?, me demanda Scott en arquant les sourcils. Pour aller voir le proviseur?

-Rien de bien grave, lâchais-je.

-Super, parce qu'il faudrait pas qe tu sois privée de sortie! Il y a une fête chez Clara vendredi, on compte tous sur toi.

Il me pinça la taille et je gloussai.

-Scott! Arrête de faire ça, lâchais-je en le poussant, hilare.

-À plus tard, ma chérie!

Je grognai de frustration, mais je ne pus retenir mon sourire. Scott était un de mes meilleurs amis depuis l'enfance et il aimait bien s'amuser à m'agacer, ce qui revenait souvent à me faire des chatouilles. Malheureusement, je détestais me faire chatouiller. Je me rendis compte que je souriais toujours lorsqu'une voix m'interpella.

-La séance de chatouilles est finie?, demanda une voix impatiemment.

Je sursautai et me tournai vers monsieur Johnson qui, les bras croisés, me fixait avec frustration.

-Je suis désolée, bafouais-je.

"Va en enfer, Scott!"

-Allez, entrer.

Je pénétrai dans son bureau et remarquai qu'il y avait un élève qui m'était complètement inconnu près de moi. Je décidai de ne lui jeter aucun regard.

-Qui a-t-il, monsieur?

Monsieur Johnson me fixa longuement en soupirant.

-Heather, votre prof de maths est venu me voir ce matin. Il paraîtrait que pour une des premières fois depuis un moment, vous écoutiez en classe. Malheureusement... Il semblerait que vous étiez perdue comme tout. Je n'ai eu la chance que de parler avec votre professeur de mathématiques, mais je m'entretiendrai bientôt avec celui de français et de science, où il me semble que soyez le plus en difficulté. Votre professeur de mathematique n'a cependant pas accepter de vous faire des cours privés, étant donné le temps avancé de l'année, alors j'en suis venu à me trouver ma propre solution. Heather, je te présente Hayden Joy. Il sera ton tuteur pour les prochains jours.

Je me convainc finalement de glisser mon regard sur le garçon. Je le fixai un moment dans les yeux, interdite. Ses cheveux étaient noir jais, coupés courts, mais assez long pour pouvoir être légèrement ébouriffés. Son regard bleu était tellement profond, assuré, que je me sentis nerveuse à l'idée de le fixer directement. Je le ne l'avais jamais vu ici.

-C'est un éleve de terminal, lâcha le proviseur. J'ai jugé que c'était la personne la plus placée à t'aider: il a réussit ses mathématiques avec une moyenne de A partout. C'est un des élevés les plus brillants, et il s'est gentiment proposer, malgré le fait qu'il est lui-même débordé par la préparation des examens. Les garçons et les filles de seconde avec toi ont beaucoup de travaux à faire: pour Hayden, c'est comme du gâteau puisqu'il sait sait toute sa matière, alors que certains de ton niveau ne savent pas encore comme la maîtriser.

Un élève de terminal? Pourquoi? À ce stade, j'aurais mieux préférée Curtis Layle comme prof! Je pris finalement la décision de fixer Hayden dans les yeux. Il avait ce regard suffisant, valorisant, d'un élève qui semblait se prendre pour un supérieur. Celui que tout le monde détestait puisqu'il était le chouchou des profs. Oh, non!

-Mondieur Johnson... Je vous remercie, mais je refuse de travailler avec ce garçon.

-Mademoiselle White...

-Je vous en prie! Je ne veux vraiment pas de son aide.

En vrai, il me fichait la trouille. Il n'avait pourtant rien d'intimidant, mais son regard était tellement confiant qu'il en faisait peur. Comme si il voulait me prouvait que je n'étais bonne à rien. Bon sang! Il me mettait si... Mal à l'aise, je dirais même mise à nue. On dirait qu'il pouvait connaître des détails de ma vie sans me connaître. Je n'avais jamais rencontrer quelqu'un avec un tel regard...

-Heather ne veut pas mon aide, monsieur Johnson, souligna pour la première fois Hayden d'une voix étonnamment douce, avec un accent que je n'arrivai pas à trouver.

Sans lui lancer un regard, je me tournai vers monsieur Johnson.

-Je vous en prie! Laissez-moi.. Trois jours pour faire mes preuves, monsieur Johnson. Si j'y arrive pas seule... Hayden m'aidera.

Je suppliai le proviseur du regard. Il n'était pas question que ce garçon se mette à m'aider, avec son air hautain et suffisant. Le proviseur souffla. Si je m'y mettais, ce ne serait pas si difficile non?

-Trois jours. Seulement.

Soulagée, j'hochai la tête.

-Vous allez voir, je vais me rattraper, monsieur! Merci, merci beaucoup!

En fait, je savais que je n'y arriverais pas. C'était comme penser que je pouvais devenir chanteuse populaire en trois jours, alors que chaque note que je poussais cassait les oreilles. Mais je ne pouvais m'empêcher de vouloir repousser mes "leçons" avec Hayden.

-Je l'espère bien, Heather... Au fait, bonne chance pour la course samedi.

Je souris en m'empressant de sortir du bureau, sentant le regard brûlant d'Hayden Joy dans mon dos, comme si je venais d'être marquée au fer par cette rencontre. Ce qui était probablement le cas.

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Bonjour mes chers lecteurs!

Bon sang ça m'avait manquer de poster sur Wattpad ^^' Alors voilà c'est le chapitre 1, j'espère que vous appréciez! Si vous avez lu "Les Contraires font Paire", cette histoire sera un genre différent mais bon c'est une histoire d'amour en même temps hein :P

Une amie à moi voudrait savoir si, En France, vous avez une semaine de conger ou plus lors du mois de mars/avril du genre "Spring Break"! {On vous lâche pas avec nos questions hein? :P}

J'espère que vous vivrez encore cette belle aventure d'écriture avec moi!

Le prochain chapitre devrait venir bientôt si je suis pas trop débordée!

Si vous aimez,
Votez, commentez, partagez! ;)

Je vous aime fort,

-Marie xxx

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