-II-
Les deux amis étaient la assis à regarder le désastre. l horrible réalité se dressait devant leurs yeux: du feu, des ruines. La demeure de cette famille n existait plus. La mort de madame Fetiss les attristaient encore d avantage.
Isaac, inquiet pour son amie, lui demanda de venir chez lui pour qu elle se repose. Elle restait dans un état d hébétude , ne voulant pas quitter sa ferme et surtout sa mère désormais morte dans ses bras, sa blessure étant trop importante pour être soignée. Bien qu il ne voulait pas trop insister pour la laisser tranquille, il ne voulait pas non plus partir et l abandonner dans cet état de détresse. Il essaya de la rassurer du mieux qu il put, lui affirmant avec aplomb qu il ne laisserai pas ces brigants s en sortir à si bon compte. Soudain, une pensée lui parvint. Il fallait qu il vérifie si ils n étaient pas venus jusqu à la forge de son père. Sans doute pas, c était assez loin d ici, et puis pourquoi seraient ils allés là-bas? Il n y rien d exceptionnel chez eux, aucune richesse, aucun profit. Il commençait à se faire tard et plus l obscurité approchait, plus son inquiétude s intensifiait.
Son père et sa forge étaient là, intacts, devant ses yeux. Il aurait dû se réjouir, mais quelque chose clochait. Il ne savait pas quoi. Il s avança doucement en compagnie de Silvia qui était à deux pas derrière lui. Celle-ci cria ou plutôt etouffa un cri. Isaac empoigna son bâton, prêt à défendre son amie aux périls de sa vie. En se retournant, il découvrit l origine de son hurlement. Un homme vêtu de noir la retenait. Trois similaires l encadraient. Celui de droite prit la parole mais ce fut une voix inhumaine qui sortit de sa bouche.
<< Tu dois venir avec nous>>
<< Pourquoi?? Qui êtes vous ??>>
<<Tu es particulier. Tu dois venir avec nous>>
Isaac était en pleine confusion. Particulier?? Que voulaient ils dire par là?? Silvia ne pouvait plus bouger d un pouce, elle semblait affolée. Il compris que c étaient ces mêmes personnes qui étaient avec les Fetiss au moment de la mort de sa mère, au moment du saccage. Qui étaient ces êtres assez inhumains pour détruire une ferme entière et tuer ses occupants sans avoir aucun remord?? Celui de gauche rajouta pour appuyer son propos:
<<Nous laisserons en paix ceux qui te sont chers.>>
C était une voix métallique, comme préenregistrée. Son père ne bougeait plus, appuyé sur son enclume. Étrange.
<<Tu dois venir avec nous. >>
Un peu limité niveau vocabulaire. Silvia lui disait non avec les yeux. Il regarda de nouveau son père avec plus d attention. Il ne respirait pas. Il ne faut pas que je panique, ne cessait de se répéter intérieurement le jeune homme. Extérieurement il restait impassible. Alors il fit son choix.
D un accord tacite, Silvia se dégagea avec un coup de boule suivi d un du coude dans les côtes. Isaac la rejoignit en position de combat. Il lui passa son bâton qui lui avait été arraché des mains précédemment. Tout cela n avait pris que quelques secondes, c était suffisant pour que les "autres" réagissent. Isaac et Silvia, dos à dos, s attendaient à tout sauf à ce qui suivit. Au lieu de les attaquer, ils reculèrent de deux pas, complètement synchronisés. Ils psalmodiaient en choeur que le particulier devait venir avec eux. Ils avaient l air vide. Ils avaient l air morts. Isaac ne savait pas quoi faire, Silvia non plus. Devaient-ils attaquer?? Car il leur était impossible de fuir en étant encerclé comme ils étaient. Soudain, ils se turent. Il n y eu plus aucun bruit, même la nature se taisait. Cela sembla durer des heures. Le père d Isaac se réveilla. Il marcha lentement vers eux, tel un pantin désarticulé, et stoppa à moins d un mètre de son fils. Sa bouche s ouvrit, un son horrible en sortit. Sombre, rauque, impersonnel, sa voix évoquait celle d un autre.
<<Fils. Rejoins nous. >>
<<qu' avez vous fait à mon père?!>>
<<Telle n est plus la question. Il est temps. >>
Isaac était perdu. Une chose était sûre: ce n était plus son père qui se tenait devant lui.
<<Non.>>
<<Et tu sûr de ta décision??>>
Bien-sûr qu' il l était. Et leur deuxième chance, il n en voulait pas.
<< Laissez nous tranquille. Je ne suis rien.>>
<< Non. Tu es bien plus que tu ne le crois. Tu es particulier. Et tu viens avec nous.>>
Et une dague s enfonça dans le ventre de Silvia. Celui qui était derrière elle venait de la tuer. Il le retira promptement et Silvia, sa Silvia, s écroula sur l herbe. Dans un dernier souffle, un dernier regard, elle le fixa. La peur et l amour impregnaient ses yeux si verts, si intenses, tellement magnifiques. De si beaux yeux qui se fermeraient à jamais.
<<NOOOOONNN!!>>
<<Elle t aurait gêné. Tu n en as pas besoin.>>
Le cercle se refermait sur lui. Un pas. Deux pas. Isaac était en état de choc. Il tomba à genoux, le visage inexpressif, perdant tout espoir. La brume le mouillait légèrement. Les geais reprirent leurs chants. La nuit était tombée sur la vallée. Tout était calme et serein. La brise lui fouaittait le visage, ses cheveux blonds virevoltant. C était comme si la lumière qui eclairait sa vie avait quitté ce monde. Silvia et son père l avaient abandonné. Il était seul.
La particularité d Isaac se réveilla.
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