Un parfum de chocolat
Une douce odeur embaume le petit appartement parisien et se diffuse dans les moindres recoins. Elle vient chatouiller les délicates narines du jeune homme encore endormi, enfermé dans un rêve au parfum de chocolat.
- Aller réveille toi Damien... j'ai fait un chocolat.
Le jeune homme est tiré de son paradis ensommeillé par la douce voix de son ami. Il émerge calmement, charmé par cette divine odeur.
Il regarde autour de lui et met quelque seconde à se recontextualiser. Il est resté dormir chez son coéquipier au cheveux bouclé. Ce dernier entre d'ailleurs dans la pièce précautionneusement avec à la main un beau plateau sur lequel sont posées deux tasses.
Le bouclé pose le plateau sur la table de nuit avec prudence. Damien le regarde, ému. Chez son partenaire le chocolat du matin est sacré. Ce n'est pas juste une cuillère de cacao rapidement jetée dans du lait, c'est une recette complexe qu'il garde secrète. Le plus grand sait juste qu'il y a du lait et du chocolat suisse car son ami y avait un jour laissé échapper.
Le chocolat est réserve pour les grandes occasion, le bouclé n'en fait jamais des jours normaux. C'est donc tout naturellement que Damien le regarde avec un air interrogateur.
- Bois, on parlera après.
Docile Terracid se redresse contre la tête du lit et attrape sa tasse avant d'y tremper religieusement les lèvres. Comme toujours, le goût l'empli. Il le rassure, le réconforte. Il ferme les yeux et laisse le breuvage faire son effet.
Une douce chaleur se repend dans son cœur, elle le calme. Il a le sentiment que le chocolat remplit un vide, que cela l'apaise enfin.
Une nouvelle fois il se demande quelle recette magique son compère a bien pu utiliser.
Il repose sa tasse vide, et regarde son ami droit dans les yeux. Celui-ci lui tend une serviette sans un mots mais au lieu de l'attraper Damien lèche ses lèvres pour ne pas perdre une goutte du précieux liquide.
- Je crois, non, je suis sûr qu'il faut que l'on se dise les choses. On est en train de s'éloigner, lentement mais sûrement. Ça me rend extrêmement triste. Tu sais que j'ai du mal à réellement entendre les critiques, mais si le problème vient de moi je suis prêt à changer. Totalement. Je serais prêt à tout pour toi. Je ne te le dis peut-être pas assez, mais je t'apprécie énormément, voir même... non oublie. Oh et puis merde. Je t'apprécie tant que je t'aime. C'est con hein... je me suis tellement attaché à toi que c'est de l'amour que je ressent. Je commence en me plaignant que l'on s'éloigne et je fini par prononcer les mots qui nous sépareront encore plus... Je n'ai jamais été doué pour ce genre de truc et tu le sais. C'est toi d'habitude qui fais ça. Mais je me retrouve là, comme un con à te dire tout ce que j'ai sur le cœur, je suis un enfant un peu perdu, ouais un enfant un peu simplet qui découvre l'amour pour la première fois et qui sais pas trop comment y gérer... Tu sais, celui à qui on a toujours dit que non il ne fallait pas mettre sa main dans le feu, que c'était dangereux, que ça faisait mal, mais qui se croit plus fort que les autres et qui a envie d'essayer quand même. Bah tu vois, ça c'est moi. Je sais que l'amour ça brûle, que ça fait mal et je ne peux m'empêcher de me dire que pour moi ça sera différent, que ça va marcher... Tu te souviens quand je te disais que j'étais con ? Bref... je suis parti beaucoup trop loin... dire qu'au début je voulais juste te demander pourquoi on était distant... Maintenant je vais rester planté là. Toi tu seras déjà parti et je ne comprendrai toujours pas. Tu dis rien ? J'comprends, tu dois être en train de réfléchir à comment me dire que c'est mort, qu'on ne se reverra plus... t'sais c'est pas la peine, j'suis prêt, vas y, dis le moi cash. Je parle là comme un con parce que j'ai peur du silence, peur qu'on se regarde dans les yeux en attendant de voir ce qui va débloquer la situation. Tu te rend peut-être pas compte mais c'est la galère de se mettre à nu, d'étaler tout ce qu'on pense comme ça. C'est pas un truc que j'ai l'habitude de faire moi, j'ai plutôt tendance à garder tout pour moi... Bon faut vraiment que j'arrête de raconter de la merde moi, je fais que de m'enfoncer un peu plus. Putain j'ai jamais vu une déclaration aussi nulle....
Les deux jeunes hommes se regardent de longues minutes après que les derniers échos de ces mots se soient doucement éteints. Pour la première fois le bouclé est incapable de lire quoi que ce soit dans les yeux de son double. Non qu'ils soient vides, loin de là, mais ils sont traversés par tant d'émotions contradictoires qu'il lui est tout simplement impossible d'y déchiffrer quelque chose. Aucun des deux ne se décide à agir, l'un attend patiemment une réponse en se préparant au pire et l'autre réfléchissante à une réponse qu'il ne connaît pas encore.
Finalement Damien ferme les yeux en une vaine tentative d'y voir plus clair, mais cela ne fait que d'égarer ses pensées un peu plus.
Étrangement il revient sur le chocolat de tout à l'heure, il lui semble sentir encore le goût doux amer sur sa langue. Si cette pâle image n'est pas aussi forte, elle ordonne tout de même ses pensées, chassant les nuages et lui permettant d'y voir un peu mieux.
Damien rouvre les yeux et vient les figer dans ceux de son voisin tout en lui attrapant les mains. Les deux restent là, perdu dans le regard de l'autre. Un regard devenu limpide, dans lequel ils lisent de l'amour pur.
*****
982 mots.
Voilà un petit OS que j'ai pris du plaisir à écrire et que je voulais vous partager.
N'hésitez pas à me dire ce que je pourrais améliorer!
Bref
À bientôt
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