chapitre 10

Le débriefing avec la décision du vainqueur se fait ce matin.

Nous sommes à présent assis dans la salle de conférence je pense; là où ils travaillent pour la mise en page du magasine. Il y a des tables positionnées en carré face à un tableau noir au centre et sur les côtés des panneaux en bois sur des grands chevalets qui doivent servir à la mise en page des articles aux vues de ceux qui s'y trouvent épinglés.

Voilà l'objet de mes convoitises qui rentre. Apparemment, il est toujours le dernier à arriver.

"Bonjour! Vous allez bien ?" Dit il

Il n'a même pas l'idée de s'excuser pour son retard.

"Bonjour, Riccardo" dit l'assistante à sa droite avec un grand sourire niais. Elle m'énerve, elle est toujours collée à lui pourtant son homosexualité n'est pas un secret.

Je n'avais pas vu que Fabrice me fusillait du regard.

"Tu es jaloux" dit il moqueur.

"Même pas vrai..."

"Ouais c'est ça"

"Tu es chiant"

"Vous deux taisez vous! Ça serait dommage que je vous exclu maintenant" dit il avec un regard glacial

"Pardon Monsieur"

"Bien donc nous sommes ici réuni afin de vous rendre les résultats. Je vais vous indiquer, sans plus attendre, chaque gagnant avec son lot. J'ai décidé de porter cette année ce concours à trois au lieu d'un seul vainqueur tant le niveau était élevé. Je suppose que vous avez hâte. Donc ne perdons pas plus de temps."

"Oh" dis je en regardant vers mon ami. En reprenant ma position initiale, mes yeux se posent automatiquement sur lui. Je constate que les siens sont toujours vers moi. Nos regards se croisent et je baisse la tête instinctivement gêné...

" La personne qui arrive troisième et qui aura la chance de voir son article diffusé dans notre magasine est : Franck Mérolis."

Tout le monde cherche du regard ce Franck pendant que moi, le mien, reste toujours fixé sur mon idol.

"Viens t'asseoir sur la chaise à droite. Tu remportes également un assortiment d'articles qui te permettront de poursuivre ta passion."

Il avance fièrement et prend son siège.
"Merci beaucoup" dit il heureux.

"La deuxième personne qui nous a touché, en particulièrement pour son style d'écriture, est Julie Boyer. Viens Mademoiselle à gauche. Elle sera aussi publié et un lot est également à sa disposition."

Elle marche sous les félicitations de ses accompagnateurs.

"Je suis trop contente. Merci" dit elle

Je constate qu'elle est très à l'aise contrairement au précédent gagnant.

"Bien passons à notre grand gagnant. Nous avons été bluffé par ce candidat à la fois lors des qualifications mais également pour ce dernier article. Il se trouve qu'il est le gagnant le plus jeune que l'ont a eu depuis la création de ce concours. Je suis touché par la fluidité de son écriture. Par la recherche de son vocabulaire et par la qualité de ses photos. Ma mise en page est soignée et claire. Il nous a rendu deux fois un travail quasi professionnel."

Je me demande qui peut bien être cette personne pensais je. Riccardo a posé ses yeux sur moi tout le long de son discours. Au point que j'ai l'impression qu'il s'adresse qu'à moi. Mais c'est impossible que ce soit moi. Je suis loin de ressembler au portrait exceptionnel du vainqueur. Je suis pas sur de moi et je suis loin d'être satisfait de ce que j'ai fait. Avec plus de temps ça aurait été bien meilleur. Je suis tres exigent avec moi même. Bien plus qu'avec les autres.  Mamita me répète toujours "ne soit pas trop dur avec toi. Tu es un brave jeune homme."

Je sors de mes pensées lorsque je me prends un coup de coude dans le bras.

"Tu es dingue ?" Dis je à Fabrice

"Mais ton playboy t'appelle ! Imbécile." Crie t'il

Je rougis comme une écrevisse sous ce sentiment de honte qui m'empare. Je regarde Riccardo qui me dévisage.

"Frédéric Imbert! le playboy te demande de venir t'asseoir." Dit il en gardant son calme. Je note un rictus en coin qui se dessine.

Oh my god, je suis pétrifié. Je ne sais plus où me mettre. La honte!.

"Allez viens t'asseoir que je puisse terminer d'expliquer ce que tu as gagné." Dit il plus en douceur, voyant probablement mon malaise.

Ma bouche s'entrouvre et se referme sans qu'aucun son ne sorte. Je vais m'asseoir parce que je me sens défaillir.

" Bien ça va?" Me demande t'il une fois que je sois assis.

C'est la première fois que je note une once de douceur en lui. Il apparaît froid, autoritaire avec un charisme de fou. Mais là il est prévenant.

"Oui... Monsieur" j'arrive enfin à sortir deux mots.

" Bien donc comme tes voisins tes articles seront publiés. Tu gagnes également de quoi faire un vrai journaliste bien que tu t'en sors bien avec ce que tu as. Et tu as aussi une jolie petite caméra portative qui te permettra de faire des reportages si tu en as envie. Et pour finir, si tes parents sont d'accord, j'aimerais que tu m'accompagnes pendant les vacances d'été en Patagonie justement. J'ai un reportage à faire et j'ai besoin d'un assistant. Et tu m'as paru être le plus intéressé par le sujet donc c'est ma façon à moi et à l'agence de t'offrir ce voyage en récompense. C'est une tres belle opportunité d'en apprendre plus sur le travail de journaliste puisque tu nous a dis vouloir en faire ton métier. Est tu d'accord ?"

Je reste sans voix. Je suis sur que si on me regarde je ressemble aux personnages de dessins animés qui écarquillent et clignent des yeux parce qu'ils entendent les paroles mais n'y croyent pas ou sont éberlués.

"Oui Monsieur, il est d'accord mais il est plus avec nous là et vous inquiétez pas pour ses parents, on en a pas." Dit Fabrice en fanfaronnant comme à son habitude.

"Qui es tu toi?"

"Je suis son manager." Dit il en rigolant

"Mais tais toi. Bordel!" Dis je en sortant de mon silence

"Oh putain j'ai cru tu avais perdu ta langue et tes neurones tellement tu baves en le regardant stoïque"

Tout le monde dans l'assemblée commence à rigoler...

Fermes la pitié... pensais je

"Bon les jeunes c'est pas que je m'ennuie mais j'aimerais conclure."

"Pardon " dis je penaud

"Bien sur ceux je remercie tous les participants pour leur travail. Aucun d'entre vous n'a démérité mais il fallait faire un choix. Nous vous souhaitons une bon retour et n'hésitez pas à retenter votre chance. Pour ceux qui le souhaitent, la réception finale commencera par un repas à 19h et une soirée jusqu'au bout de la nuit. Quand à  vous, j'attends votre réponse au plus vite pour préparer votre départ au niveau administratif."

"Monsieur, je suis d'accord. Je suis  sur que m'a tutrice le sera aussi."

"Bien dans ce cas nous réglerons ça demain. Merci encore à vous tous."

Riccardo suivi de ses associés quittent la salle et nous de même.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top