Chapitre 1

Chat noir était en patrouille. Et contrairement à ce que le commun des mortels pourrait croire, être un super héros en patrouille, ce n'était pas si amusant que ça. C'était même carrément casse pied par moment. Les nuits étaient fraîches et calmes. Il était rare que lui ou sa lady rencontre un akumatisé lors de celles-ci. Et il devait toujours trouver une bonne excuse pour que personne ne se rende compte qu'il n'était pas dans son lit à cette heure. Sans compter les cernes qu'il devait supporter le lendemain matin. Pour un mannequin, ce genre de défaut était impardonnable. Mais Chat noir s'en fichait un peu. Il n'acceptait d'être mannequin sous sa forme civile que parce que cela faisait plaisir à son père. Mais en réalité, s'il avait eu le choix, il aurait volontiers abandonné la célébrité qui lui était imposée.

Le menton posé sur le bout de son baton, Chat noir observait distraitement la Tour Eiffel illuminée de magnifique couleur. La Dame de fer resplendissait dans la nuit silencieuse. Quelques voitures rompait parfois le calme : c'était là la douce mélodie des rues de Paris la nuit. S'il devait cité l'un des avantages que lui conférait sa vie de super héros, il répondrait sans doutes la vue que lui offrait les toits sur Paris. Personne ne pouvait contempler la capital comme lui ou sa Lady. Ils étaient les seuls à pouvoir la voir ainsi.

Penser à Ladybug rendit Chat noir morose. Elle continuait de refuser ses avances. Encore et toujours. Et bien qu'Adrien sorte désormais avec Kagami, le coeur de Chat noir était toujours épris de la délicate jeune fille qui bondissait de toit en toit à ses côtés dans son costume rouge à pois noirs. Il se demandait ce qu'il allait faire de cet amour qui lui compressait la poitrine. Il espérait qu'un jour, celui-ci trouverait une réponse. Chat noir sourit. Il fallait rester positif. Il ne devait pas laisser son amour se transformer en tristesse. Il devait le conserver en lui, comme un sentiment doux et chaleureux. Même s'il était probable qu'il ne trouve jamais réponse. 

Chat noir soupira, il se redressa et s'étira. Il s'était accordé une petite pause pour admirer Paris et mettre un peu d'ordre dans ses sentiments, mais il était tant de repartir en vadrouille. Ladybug serait furieuse s'il ne prenait pas sa ronde au sérieux. Il sourit. Lorsque sa Lady était en rogne, elle faisait une moue qu'il trouvait somme toute assez irresistible. Cependant, celle-ci ne valait pas le coup qu'il se mette la jeune fille à dos.

Alors qu'il se remettait en route sur les toits de Paris, il entendit soudainement proche de lui un bruit sourd et mat. Son ouï surdévellopée lui donna plusieurs information sur ce bruit. Déjà d'un part, qu'il ne s'agissait pas de l'un des bruits habituel de Paris. Ensuite, qu'il se situait à environs dix mètres de l'endroit d'où il se trouvait. Enfin qu'il s'agissait vraisemblablement d'un corps humain ejecté à une vitesse surprenante.

Toutes ces informations faisaient dire à Chat noir qu'il ferait mieux d'aller voir ce qui avait causé ce bruit.

Il se dirigea vers l'endroit le plus vite possible, usant de sa super agilité pour augmenter sa vitesse. En arrivant, il vit que le corps qu'il avait entendu avait creusé un long sillon dans le bitume. La tranchée était énorme. Disproportionnée. Chat noir se demanda un instant si son ouï de super héros ne l'avait pas trompé. Est-ce qu'un corps - un corps humain - pouvait réellement laisser une telle trace dans le sol ? Il tressaillit à l'idée qu'un akumatisé puisse être à l'origine de ce dégât disproportionné.

Le jeune homme en costume noir s'avança dans la ruelle où menait le sillon tout en composant le numéro de Ladybug sur son baton. Il le porta à son oreille. Il était important qu'il previenne sa Lady au cas où il lui arrive quelque chose.

- Salut ma Lady, on a un truc bizarre rue Jeanne D'Arc. Il y a quelqu'un à terre. Il a l'air blessé.

Chat noit s'avançât de la masse qui tentait de se relever.

- Ça alors, avait-il soufflé.

Avant qu'il ne puisse réagir, une main gantée avait refermé son cat-phone. Une main gantée de rouge et de noir.

- Ladybug ? avait murmuré Chat noir.

Il peinait à reconnaître sa coéquipière. Son costume était différent. Son visage était différent. Plus adulte. Plus mature. Plus ravagé. Il était couvert de bleus, de crasse et d'égratignure. Sous son masque, elle portait visiblement un coquart à l'oeil gauche qui déformait sa paupière. Elle tremblait, sous les mains gantée de noire de son chaton. Ses yeux bleus étaient encombrés de larmes.

- Chat noir... avait-elle dit d'un voix faible. C'est toi. C'est bien toi.

Elle s'était assis péniblement. Chat noir n'avait pu rien dire. Sa voix avait été coupée. Il regardait sa partenaire, découvrait à chaque coup d'oeil de nouvelles blessures, de nouvelles contusions. Il passât son pouce sur la joue de sa Lady. Elle s'y était blottie.

- Je... Je... avait bredouillé Chat noir, perturbé par le geste de sa Lady. Il faut prévenir ladybug... Enfin, toi... enfin...

- Non, non ne me préviens surtout pas... Ça bousculerait le continuum espace temps...

Elle avait papillonné des yeux. S'était ressaisi.

- Je viens du futur, Chat noir, un futur.... un futur terrible où le Papillon s'est emparé de ton miraculous.

Chat noir l'écoutait, effaré. Il osa enfin fixer son regard sur les pupilles bleues fatiguées de sa future partenaire.

- Je suis venue pour éviter tout cela. J'ai utilisé le miraculous de Bunnix pour revenir à ton époque... Pour te prévenir de ce qu'il va se passer et te dire comment éviter cela.

- Ok, avait dit Chat noir, affolé, saisissant la main de sa partenaire. Ok, dit moi ce que je dois faire pour que... Pour que tu te retrouves dans cet état.

Ladybug commença a tourner de l'oeil. Chat noir raffermit sa poigne sur sa paume. Il devait la garder avec lui. Elle devait lui dire comment éviter qu'elle finisse dans cet état.

- Il... Il faut que tu me dises ton identité... Pour que Bunnix et moi nous puissions... Nous puissions faire en sorte que ton miraculous... Ne tombe pas entre...

La tête de Ladybug vacilla. La jeune fille - qui était désormais plus proche d'une jeune femme - semblait si fragile. Chat noir ne l'avait jamais vu ainsi. Cela le rendait faible, lui aussi. Si faible. Il ferma un instant douloureusement les paupières. Il expira, inspira. Il n'avait plus le temps de réfléchir. Il devait prendre une décision.

- Plagg, détransformation... avait-il dans un souffle.

Des étincelles vertes désintégrèrent doucement son costume. D'abord ses bottes, puis son pantalon et sa veste, jusqu'à sa ceinture. Enfin son masque et ses oreilles. Ses cheveux blonds s'étaient remis en place, eux qui finissaient toujours décoiffés lorsqu'il se transformait. La faute au chaos que recelait Plagg. Le visage de Chat noir devint celui d'Adrien Agreste.

- Adrien... Qu'est- ce que tu as fait ? avait fait Plagg d'une voix incrédule.

- C'est bien comme ça ? avait-il doucement demandé, sans préter attention à son kwami.

Sa lady gardat les yeux dans le vague. Comme si elle ne le voyait plus. Sa paume était froide dans la sienne. Si froide. Sa bouche était légèrement entrouverte. Elle semblait... Elle semblait être.

- Ma lady ? Ma lady regarde moi ! avait fait Adrien affolé. Ladybug !

Il l'avait secoué. Ses yeux verts s'étaient illuminés de larmes. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas le laisser comme ça.

- Adrien, ce n'est...

- La ferme Plagg ! avait dit Adrien tout en essayant de trouver une solution à l'inertie de Ladybug.

Le kwami noir était venu se mettre en face de son porteur avec un soupir.

- Adrien, je crois que tu es entrain de faire une énorme bêtise.

- Pousse toi de là Plagg ! Il faut que je sauve Ladybug, qu'est... pourquoi tu t'interpose ? avait hurlé Adrien au bord de la crise de nerfs.

- Adrien, regarde la de plus près ta ladybug. Je ne ressens aucune trace de son kwami. Elle n'est pas la vraie Ladybug.

Adrien s'était figé.

- Qu'est ce que tu dis ? avait-il bafouillé.

Comme en réponse à cette question, l'image de Ladybug s'était doucement effacée. Le corps délicat arborant les couleur rouge et noir de la coccinelle s'effacèrent doucement entre les doigts du jeune homme qui regardait s'évaporer entre ses mains impuissantes le corps de celle qu'il aimait.

- Un mirage, avait dit le jeune mannequin, terrifié.

Non loin de là, Volpina souriait sur un toit.

Le sceptre du Papillon gisait au sol.


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