Une fille rentre. Elle vacille, porte une main à sa tête, gémit, tombe. Je me redresse, alarmée. Je veux me lever. Il faut que je l'aide... J'attrape le drap blanc qui me recouvrent le corps et l'envoie valser, je saute en bas du lit. L'atterrissage me provoque une vive douleur à la poitrine. Je veux avancer mais les fils de ma perfusion et de mon masque m'en empêchent. Je défais mon masque, décroche ma pochette à perfusion de sa tringle et me précipite vers Elle.

Je saisis son bras – le secoue. Aucune réaction. Elle est tombée à plat ventre, je la retourne. Je passe ma main sous ses narines, elle respire.

Je ne sais pas quoi faire. Ses yeux sont fermés, sa respiration saccadée mais elle s'est juste évanouie. Je me lève, cours –marche vite plutôt – et appuie sur le gros bouton rouge d'alarme. Une infirmière ne devrait pas tarder. En attendant je retourne auprès d'elle, je m'agenouille à ses côtés et la dévisage. J'ai peur pour elle. Je ne la connais pas mais je la sens reliée à moi.Comme une fusion étrange. Elle a l'air pleine de vie. Elle est écroulée par terre, évanouie, pâle et cernée, mais elle semble plus vivante que toutes les personnes que j'ai rencontrées jusqu'ici.

L'air commence à me manquer.