Chapitre trente-trois

CHAPITRE TRENTE-TROIS

Je n'ai jamais aimée pleurer. Je n'aime pas les larmes et leur goût salé. Je n'aime pas la sensation que cela procure sur mes joues. C'est anormal de pleurer, en vrai, parce que les larmes servent de moyen de défense. Pleurer quand on est triste, c'est un phénomène qui restera à jamais inexpliqué.

Certains disent que pleurer c'est pour les faibles. D'autres disent que c'est pour les forts, ceux qui se sont retenus depuis trop longtemps. Moi ce que j'en pense? C'est pour les humains.

On est tous humains, et on finit tous par pleurer un jour ou l'autre, même si on essaye de résister.

Tout comme moi. Je pleure en ce moment. Je déteste ça, parce que cela fait rire Gérard. Pourquoi est-ce que je pleure? Je ne sais même pas. Question de logique, je dirais la douleur sur mes cuisses. C'est vrai que ça fait vachement mal.

Mais d'un autre point de vue, je crois que je me défoule. Ma mère me manque plus que jamais. Je veux retourner à San Francisco où rien de cela ne m'arrivais. Je ne veux plus être ici.

Sauf que je tiens tant à rester, en même temps. Il y a des tas de gens à qui je tiens et avant que je sois tombée ici, je me plaignais que ma vie était trop banale. J'ai eu ce que je voulais. Ma vie n'est plus banale du tout et j'ai rencontrée le cast de Teen Wolf. Quand même, ce n'est pas rien.

Les larmes coulent sur mes joues parce que je ne sais plus quoi faire. Je suis trop faible pour utiliser mes pouvoirs et me téléportée. Je ne sais même pas comment les utiliser de toute façon. Ça marche une fois sur deux. Je suis une mauvaise voyageuse. Mon clone est meilleur que moi. Bref, c'est bizarre et je ne comprends plus rien.

- Oh, on s'inquiète pour le beau Derek? j'entends la voix moqueuse de Gerard.

Après sa révélation, concernant Derek et le couteau planté dans ma cuisse, il est soudainement parti. Je crois que c'est parce qu'il avait faim. Cela fait probablement une heure que je suis assise ici, à rien faire. Enfin, j'essaye de m'en aller, mais je perds trop de sang et je suis trop faible pour ne serais-ce que bouger ma tête. Mes yeux sont à moitié-clos et j'ai une soudaine envie de dormir.

Mais ça doit être seulement la voix de Satan qui me fait cet effet. C'est vrai, il peut être ennuyeux des fois.

- Ne t'inquiètes pas, Gemma chérie, il est entre bonnes mains. Il doit souffrir en ce moment.

Bon. Il fait son rire diabolique et tout. Vraiment. Il ne pourrait pas faire plus cliché?

C'est vrai par contre que je me fais du souci pour Derek. Je ne pense qu'à ça. Je me dis que c'est de ma faute. C'est évident que cela l'est. Mais je refuse de ne penser qu'à ça. J'essaye de trouver un moyen de m'en aller et d'aller le sauver. Ce n'est pas la demoiselle en détresse, mais le chevalier qui a besoin d'aide. Je peux me dégager d'ici. Il faut simplement que je trouve la force.

Gérard est soudainement en train de me décrire ce qu'ils font subir à Derek, avec plein de détails ajoutés. Je ferme les yeux fort et j'essaye de ne pas entendre. Des images viennent dans ma tête et je les chasse rapidement.

Il. Faut. Que. Je. Sorte. D'ici. MAINTENANT.

Je soupire. Toujours rien. Stupide pouvoir. À quoi ça sert d'être une voyageuse si je ne peux pas maîtriser ces pouvoirs? J'aurais dû pratiquer plus fort, avec Deaton. Je suis beaucoup trop paresseuse pour mon propre bien.

- Maintenant, commence-t-il en se posant sur une chaise devant moi, est-ce que tu te sens prête à tout me dire?

- Dans tes rêves, vielle biche.

Il sourit cruellement.

- Si tu continues avec tes insultes comme cela, je vais devoir te faire encore plus mal.

- Allez s'y.

Oh mon dieu, pourquoi j'ai dis ça? Il va me tuer! Bordel, Gemma, il va falloir que tu apprennes à contrôler ta bouche.

- Oh pas maintenant. Nous devons discuter. Tu vas me dire tout ce que tu sais sur toi-même.

- Je m'appelle Gemma Callaghan, j'ai une mère et-

- Pas ça. Ce n'est jamais cela. On s'en fou de qui tu es en façade Gemma. Ce que les gens aiment chez toi, c'est que tu es différente. Tu es intrigante. Pas parce que tu es drôle, avec tes répliques débiles et tout. Ils détestent tous cette partie de toi. Même Stiles, qui te ressemble beaucoup sur ce point de vue. Tu te crois forte, tu provoques tout le monde. Si tu es si forte, pourquoi es-tu toujours attachée sur cette chaise? Hein, dis-moi? Pourquoi ne pars-tu pas? Parce que tu es faible, voilà la raison. Tu es faible, Gemma. Quand ils vont tous réaliser que tout cela n'est qu'une façade, croit moi, ils vont tous te laisser tomber. Tu ne laisse personne te connaître trop bien, parce que tu sais que ce qu'ils vont découvrir vont les décevoir.

- Oh monsieur Argent. Vous croyez me faire mal avec ces propos? Vous croyez que je vais tout vous dire parce que vous m'insultez? Je ne vais pas crier que ce n'est pas vrai. Oh, c'est sûrement vrai. Mais je m'en fou. S'ils ne m'aiment pas comme je suis, ils ont qu'à partir. La différence entre vous et moi, Gérard, c'est que les gens ne me détestent pas instantanément. Je ne suis pas hypocrite. Je n'essaye pas non plus de paraître forte, comme vous le dites. Ce n'est pas une façade. Je ne suis pas forte, ce n'est pas ce que je dis. Je suis humaine, j'ai mes faiblesses. Le truc c'est que je réagis comme cela. J'ai l'air forte? Tant mieux. Je ne le suis pas? Tant pis. J'ai beau être faible, mais d'après moi, vous l'êtes encore plus.

Ses yeux se plissent. Je me demande s'il va encore me poignarder sur les jambes. Cette fois, peut-être que cela sera ailleurs. Il va peut-être me tuer. Il a l'air fâché.

Puis, soudainement il part à rire fortement.

Il est dérangé ce type. Sérieusement.

- Je ne suis pas aussi faible que toi, Gemma. Pourquoi crois-tu cela? dit-il alors, après s'être calmé.

- Parce que vous l'êtes. Sinon, pourquoi serais-je ici? Attachée sur une chaise? Vous êtes obligés de me torturer pour que je vous donne des réponses. Non, attendez, même ça, cela ne marche pas.

- Ce n'est pas être faible.

- Oui, ce l'est. Vous ne vous rendez même pas compte comment ce n’est pas bien. Je suis une jeune fille de seize ans et vous me mettez des couteaux dans les cuisses! Ce n'est pas ce que j'appelle être fort. Vous êtes lâches. Vous ne pouvez même pas entrer dans une bataille que vous savez que vous aller perdre. Vous ne prenez pas de risques. Vous torturez parce que c'est la façon la plus facile.

- La plus amusante, plutôt.

Bon, mon plan pour le frustrer n'a pas marché. Merde, je me croyais plutôt bonne dans ce domaine.

Je veux le provoquer, l'énerver. Je veux qu'il vienne vers moi avec un couteau, pour que je le frappe où ça fait mal. Enfin, je pourrais peut-être avoir du courage et me sortir de là. Un bon coup de pied, ça devrait me donner des forces. Le voir souffrir. Oui, certainement, je me sentirais mieux après.

- Tu essayes de détourner le sujet de conversation, s'exclame-t-il.

- Ah oui? je réponds innocemment, ce qui l'énerve probablement.

 - Oh, je dois avouer que tu es plutôt bonne à ce petit jeu. Sauf qu’on n’apprend pas au vieux singe à faire des grimaces, huh?

Il se lève alors, s'approche de moi doucement. Me regarde dans les yeux. Il ne fait que me fixer. Sa main frôle la table avec des instruments de torture dessus. Sauf qu'il n'en prend aucun. Je fronce les sourcils. Moi qui croyais que ces outils étaient l'extension de lui-même. Ses jouets préférés.

Mais je comprends pourquoi il n'en a pris aucun lorsque je reçois son poing dans ma figure. Aouch, putain de merde. Je vais avoir un cocard. Super, y'a rien en plus pour couvrir ça. À moins que je veux ressembler à une orange vivante taille humaine.

- PARLE. DIS-MOI TOUT SUR CE QUE TU ES!

- Moi tout sur ce que tu es.

Une gifle cette fois. Argh.

- Tu te crois marrante hein? Tu sais que plus tu vas résister, plus ton petit copain va souffrir.

Je sens soudainement une envie de le frapper venir en moi. Je suis en colère, je réalise finalement. Derek n'a rien fait de mal, il est là-bas par ma faute. Ils lui font du mal. Il doit souffrir. Par ma faute. Et celle de Gérard. Et je suis là, à provoquer Satan alors qu'on lui fait du mal! Je suis égoïste. Tout ça pour préserver mon secret, sur ce que je suis.

Je suis dans une impasse. Est-ce que je devrais lui dire tout ce que je sais? Non. Je sais qu'il ne faut pas que je le fasse. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais que je ne dois pas. Et puis, honnêtement, ce n'est pas comme si je lui dis et qu'il va tout de suite nous libérer. Il est beaucoup trop cruel pour ça.

C'est Satan, quand même.

Il me fait une gifle sur l'autre joue, voyant bien que je n'allais pas répondre.

Là, c'est assez. J'en ai marre de me faire frapper et poignarder. J'ai de la haine pour ce type. J'ai une envie de tuer. Et puis, je commence à devenir claustrophobe avec ces cordes autour de moi. J'en ai marre. Marre. Marre. Marre.

MARRE.

C'est alors que je me sens flotter, puis, j'atterris sur mes deux jambes. Et je m'écroule par terre, à cause de la douleur. Je gémis. Gérard se retourne, les yeux écarquillés, puis il sourit. Il s'approche de moi.

Non, non, non, non. Il ne doit pas s'approcher. Je dois partir d'ici.

Je me lève, malgré que ça fasse un mal de chien. Je le confronte du regard.

- Tiens, tiens, la voyageuse est de retour.

Oui, elle l'est.

En un clin d'œil, je m'avance vers la table avec les instruments et je prends un couteau. Gérard me voit et tente de me frapper. Je reçois un coup sur la mâchoire, mais je me ressaisie. Je ne sais pas comment je réussis, mais je me téléporte dans son dos. Mon bras fait un mouvement et je sens le couteau qui transperce sa peau. Je ne l'ai pas tué, je le sais, mais il s'effondre quand même par terre.

Oh bordel, oh bordel, oh bordel.

Je sais qu'il l'a mérité. Il mérite pire. Sauf que je me suis abaissée à son niveau.

- Désolée.

Je dis ces mots avant de partir de la pièce. Je me demande où est Derek. Seul son nom circule dans ma tête.

Derek, Derek, Derek.

Où es-tu?

Un chasseur me voit, un instant de panique lui passe dans les yeux, puis il tire un truc sur moi avec son arbalète. Il me manque. Je m'approche de lui, le couteau que j'ai retiré de Gérard à la main et je me téléporte derrière lui. Je mets mon bras autour de son cou et je le menace avec le couteau.

- Où est Derek? je lui demande d'une voix froide.

Il me répond. Me dit l'endroit exact sans hésiter. Je sais qu'il n'a pas menti. Il avait si peur. C'est fou comment la peur peut vous faire trahir un ami. Enfin, supposons que Gérard est son ami. Ce qui m'étonnerais parce que personne tiens vraiment à être ami avec un truc pareil.

Je me dépêche. Mes jambes me font mal. Je réussis quand même à trouver Derek, qui en vrai, n'était pas très loin d'où j'étais. Je ne pouvais pas l'entendre à cause que je n'ai pas une oreille de loup-garou. Merde, ça veut dire que lui m'a peut-être entendu. Oh mon dieu, pauvre lui.

Je le retrouve attaché. Personne n'est là pour le torturer, tant mieux. Je me grouille du mieux que je peux et je m'avance vers lui pour le détacher. Il est vraiment mal en point.

- Gemma? murmure-t-il.

Je lui mets un bras par dessus mon épaule et je le tire en dehors de cette pièce.

- Oui, c'est moi.

- Oh, Gemma...

- Shh, ne parle pas.

Il m'écoute. Voyant bien que mes pouvoirs m'obéissent présentement, je prends le risque de transporter Derek jusqu'à chez Deaton. Arrivant chez lui, je pose Derek sur une chaise et me tourne vers Deaton, qui accourt vers nous. Je m'effondre alors devant lui et je perds connaissance.

Je suppose que c'est ça que ça fait perdre une grande quantité de sang.

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OKAY. Je n'aime pas ce chapitre.

Mais j'espère que vous oui! :)

Je n'ai pas grand chose à dire honnêtement, à part MERCIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII! :p

-22smiles

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