Chapitre trente-six
CHAPITRE TRENTE-SIX
Ma mère me regarde, gentiment, comme si c'était normal que je me suis soudainement retrouvée ici. Je regarde autour de moi. Tout est normal, je sais que je ne suis pas en train de rêver. Tout est comme avant, rien n'a vraiment bougé de place.
Tout d'un coup, je panique un peu. Positivement, si c'est possible. J'hyperventile un peu, pas tellement. Ma respiration est simplement plus saccadée. Les larmes me viennent aux yeux. Je suis chez moi. Je ne sais pas si c'est une bonne chose. Je sens alors les bras de ma mère m'envelopper, et je me sens en sécurité.
Il y a si longtemps que je n'ai pas ressenti cela.
Pourtant, une partie de moi ne peut s'empêcher de penser à Beacon Hills. Je ne peux que me demandée pourquoi je suis là? Comment je suis arrivée ici? Que va-t-il se passer en suite?
- Maman, je murmure contre son épaule.
Elle me caresse les cheveux, alors que j'essaye de retrouver mon calme. Quelques larmes de bonheur ont coulés de mes yeux. Je les essuie rapidement, m'éloignant un peu d'elle, brisant notre étreinte. Je renifle bruyamment, ce qui n'est pas très chic de ma part, mais qu'est-ce que je m'en fou. Je suis avec ma mère.
Elle m'avait tellement manquée. C'est la seule famille que je n'ai jamais eu. Avec Jenni. Jenni qui est encore à Beacon Hills. Merde!
J'ai toujours été comme cela. Je pense toujours à ce qu'il ne faut pas penser. Je ne suis jamais présente complètement, parce qu'une part de mon esprit est toujours ailleurs. Il y a des fois où j'aimerais ne pas penser du tout. J'aimerais juste fermer les yeux et ne pas réfléchir. Le vide complet. Me mettre à off, si je peux dire. Sauf que je ne suis pas un robot et ce n'est pas comme cela que ça fonctionne.
En plus, je suis vraiment nulle pour faire la danse du robot.
Ma mère me caresse toujours les cheveux, me regardant dans les yeux, mais quelque chose change dans son sourire. Il devenu... triste? Elle me lâche, soupire bruyamment et laisse ses yeux fermés.
- Oh, Gemma.
Elle ouvre les yeux de nouveau, se tourne vers moi et se penche, me donnant un baiser sur le front.
Il y a quelque chose qui ne va pas, je peux le voir. Ma mère est comme un livre ouvert, honnêtement. J'ai toujours su lorsque quelque chose n'allait pas bien, lorsqu'elle mentait ou avait un secret. Elle ne sait pas mentir, tout comme moi, alors voilà. En réalité, je ressemble beaucoup à ma mère.
- Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? Je suis morte? On est au paradis? Tu es morte aussi? Pourquoi y'a pas de nuages? On est sur Mars? J'ai de la salade dans les dents? Quoi, j'aime même pas les salades, je n'en ai pas mangé. Du poulet, alors?
Oui, effectivement, je n'aime pas les salades, au contraire de maman et Jenni. J'ai eu une mauvaise expérience étant très jeune. Jenni m'a défié de manger du gazon, et pour moi, ça goûte exactement pareil. Je n'aime pas le gazon, ni la salade.
Bref. Je continu rapidement mes questions, peu importe ce que je dis. Je ne m'écoute même pas. Je dis tout ce qui me passe par la tête. Ce qui est beaucoup de choses.
Ma mère me coupe en mettant sa main sur ma bouche. Par réflexe, je continue de parler, jusqu'à ce que je réalise que je ne peux plus. Je me mets alors à lécher sa main. C'est un autre réflexe, okay?
Elle retire sa main avec une expression de dégoût, mais aucune d'étonnement. Pff, elle avait qu'à pas mettre sa main sur ma bouche. C'est inhumain, vraiment. Une bouche c'est fait pour parler, quelques fois respirer et baver, oh aussi manger! Wow, la nature humaine est si étonnante.
- Gemma, il faut qu'on parle. C'est pour ça que tu es ici.
Elle me dit ça, ultra sérieusement. Bien sûr, un sentiment de panique m'envahis. Je suppose qu'elle va me dire que je suis folle, que je suis dans ce monde parallèle que dans ma tête. Qu'on me donne des médicaments, que je suis branchée et que je suis dans un hôpital psychiatrique. Ce qui serait une explication vraiment logique. Ce serait comme dans cet épisode avec Buffy. Et je suis Buffy. Donc, j'ai sûrement un choix à faire.
Retourner dans le monde parallèle ou rester dans le monde réel?
Bon, je savais déjà que j'avais cette décision à prendre. C'est pas nouveau. Depuis le premier jour que je le sais. Parce que je suis intelligente! Et perspicace! Parce que je suis parfaite! Ou pas. Ouais, ou pas.
- Bon, okay, dis-je, finis le suspense. Crache le morceau.
Elle me sourit, rit un peu, à cause sûrement de mon enthousiasme face à sa révélation. Puis, elle se lève, se dirige vers la cuisine et me laisse seule dans le salon. Okay. Elle fait exactement le contraire de ce que j'ai dis. Elle fait continuer le suspense. Bon sang, ce que je déteste quand elle fait ça.
Elle revient quelques minutes plus tard, deux bouteilles de coca-cola à la main. Elle m'en lance une, que j'attrape au vol et j'attends un peu avant de l'ouvrir. Je n'ai pas envie que ça éclabousse partout sur moi. Ma mère s'assied à côté de moi, encore une fois et elle se met à boire. J'ouvre ma boisson et je fais pareil. Nous nous regardons dans les yeux, sans rien dire, puisqu'on peut pas parler lorsqu'on boit, sauf si on veut que tout le coca sort de notre bouche.
Nous avons comme un concours de lancer. On se lance un défi du regard. Qui va tenir le plus longtemps à fixer l'autre dans les yeux? Moi, bien sûr. Je plisse les yeux, elle fait pareil. Finalement, elle arrête de boire et pose son coca sur la table. Elle dérive son regard du mien pour quelques secondes, mais ces secondes comptent.
- AH J'AI GAGNÉE! je m'écris alors, la cannette dans la main gauche.
Je lève mon bras droit en l'air, comme dans The Breakfast Club, geste que j'aime beaucoup faire. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve ça cool. Et vu que c'est cool, pour que je devienne cool, il faut que je fasse un truc cool parce que c'est cool. Ouais, j'abuse du mot cool et alors?
- Bon t'explique ou pas? je demande la fixant intensivement.
- Oui, bien sûr.
J'attends.
Silence.
Un train passe.
Je crois que je viens de mourir.
Oh, un ange!
- T'attend quoi? dis-je finalement.
- Oh, tu veux dire maintenant?
Les amis, voici ma mère, Ashlee Callaghan, deuxième du nom. Oui, deuxième du nom parce qu'elle est nommée après sa grand-mère. C'est la joie pour elle non?
Je hoche la tête, essayant de paraître le moins exaspérée possible. Mais je crois que c'est rater, puisque je lève les yeux au ciel par accident. Encore une fois, ça aussi c'est un réflexe! J'y peux rien moi si j'en ai beaucoup!
Bizarrement, je n'ai pas de réflexe quand quelqu'un me lance quelque chose. Je fais que l'attraper avec ma tête, la plupart du temps. Bon, c'est peut-être pour ça que je suis si nulle en sport.
- Ah oui, donc, comment ma mère. Par où commencer?
- La fin, s'il-te-plaît.
- Je savais que t'allais dire ça, réplique-t-elle en roulant des yeux. Donc, la fin est : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Non, attend! C'est pas la bonne histoire. On est pas Disney. La fin est : FIN. Non, pas ça non plus. Attend, Gemma, arrête de me regarder comme cela, je cherche vraiment la fin de mon histoire. Il faut une phrase accrocheuse, la fin c'est super important. Il me faut une chute, comme dans une nouvelle.
- Maman, on est pas dans un livre.
Ah moins que...
Nah, ça serait idiot. J'ai été dans une série, okay, mais je suis pas dans un livre quand même. Ce serait stupide.
Complètement stupide.
- Ah, je sais, dit-elle enfin. Mon histoire ce termine par : Maintenant, tu sais d'où vient tes pouvoirs.
Je reste choquée pendant un instant. Okay, là je suis vraiment intriguée. Que va-t-elle me racontée? Comment sait-elle à propos des mes pouvoirs?
- Maman! Dis-moi tout! Là! Pas tantôt! Pas dans une seconde! EN CE MOMENT MÊME! Ah, je déteste être aussi intriguée.
- Tout d'abord, tu dois me promettre quelque chose.
Elle me regarde gravement. Ouh, j'ai presque peur.
- Oui? je questionne, hésitante.
- Tu me laisse parler jusqu'à ce que j'ai finis et tu te tais. Aucun commentaire.
Ouh la la, ça c'est beaucoup à me demander. Je ne sais pas si je vais réussir. Vais-je relevé le défi? Ou vais-je devenir un poulet?
On est pas dans une publicité pour un livre, sorry, je devrais pas demandée des questions comme ça.
- Bon, j'accepte ta condition. Seulement parce que je suis curieuse. Je vais essayée.
- C'est beaucoup venant de toi, répondit-elle en riant.
Je lui fais un regard blasé, alors qu'elle prend une nouvelle gorgée de coca. Elle fait un petit rot (ma mère et moi on est pas très chic), puis, pose la boisson et se tourne vers moi de nouveau. Elle me regarde dans les yeux, ouvre la bouche et se met à parler.
- J'ai faim, pas toi?
- MAMAN! je m'écris soudainement. RACONTE!
- MAIS ÇA ME REND NERVEUSE D'ACCORD? IL ME FAUT DU CHOCOLAT ET DU POP-CORN! JE NE PEUX PAS SURVIVRE À CE GENRE DE DISCOURS SI J'EN AI PAS! J'AI BESOIN D'UN SUPPORT MENTAL. ET LA BOUFFE C'EST UN BON SUPPORT.
Elle croise les bras et fais la moue, comme une gamine. Ma mère est pire qu'une enfant, sérieusement. Je ne sais même pas comment je fais pour la supporter des fois. En ce moment, je sais exactement pourquoi, en fais, c'est parce qu'elle m'a manquée. Je souffle et elle se met alors à sourire.
Elle se dirige vers la cuisine pour un deuxième fois. Quelques temps plus tard, je l'entends jurer contre le sac de pop-corn qu'elle a de la difficulté à ouvrir. Puis, elle crie de joie, et j'entends le micro-onde qui part. Elle siffle un peu, attendant son 'support mental'.
Vraiment, je lui ressemble beaucoup trop je trouve.
J'espère qu'elle ne va pas faire éclater le pop-corn comme Stiles. Ou c'était le micro-onde qui a éclater? Je ne me rappelle plus. Tout ce que je me souviens de cette journée c'est le baiser qu'on a eu.
Ahem. Bref.
- AHHHH POP-CORN YES YES YES.
Je roule des yeux, l'attendant, les jambes qui bougent. Je suis impatiente. J'ai hâte. Je ne peux m'empêcher de me questionner sur ce qu'elle va raconter. Je me fais plein de scénarios dans ma tête. Sauf que je ne saurais aboutir à un qui aurait du sens.
Parce que c'est sûr qu'une histoire d'une orange et d'un ananas qui se rencontrent n'a aucun rapport avec mes pouvoirs.
Enfin, je suppose.
- Je suis de retouuuur! Avec du mangeeeer! Mais Gemma va pas en avoiiiir! Parce qu'elle est méchannnnnte!
Elle chante, doucement, en se posant à côté de moi encore une fois. Elle se met à manger son pop-corn, ainsi que sa barre de chocolat, regardant la pièce autour d'elle. Elle fait ça parce qu'elle est nerveuse. Elle connaît cette pièce par cœur, pourquoi l'observer soudainement?
- Maman! je grogne.
Je commence à ressembler à Derek, en grognant comme ça.
Je lui vole son bol, le mets derrière moi. Pendant un instant, elle est si triste qu'on dirait qu'elle va pleurer. Je comprends, c'est dur d'être si loin de la bouffe. Elle regarde sa barre de chocolat et sourit, avant d'en prendre un morceau.
Ses yeux rencontrent les miens alors qu'elle finit d'avaler. Elle soupir, puis ouvre la bouche. Elle parle, raconte l'histoire. Et ce n'est pas une fausse alerte cette fois, heureusement.
- Ton père n'est pas mort, Gemma. Il ne l'a jamais été. Il l'est peut-être maintenant, je n'en sais rien, en fait. Mais je suppose qu'il est en vie. Je ne vais pas continuer à te mentir, maintenant. Oui, sa mort était un mensonge. C'est pour ça que je n'ai jamais voulu te dire où était sa tombe, parce qu'il en avait pas. Je peux tout te dire tout ça aujourd'hui, car tu as pris connaissance de tes pouvoirs. Tu es une voyageuse, comme l'était ton père. Ou l'est. J'en sais rien. FERME LA BOUCHE. NE PARLE PAS. Ton père m'a quitté car il devait retourner chez lui. Il ne savait pas que j'étais enceinte de toi, je n'ai jamais voulu lui dire. Je savais qu'un jour, ce moment viendrait, et je savais également qu'il avait des obligations ailleurs. Ton père était venu dans ce monde pour vivre un vie tranquille, du moins, la moitié d'une vie. On s'est effectivement rencontrés à l'université, tu vois. Il était si intelligent! NON. TAIS-TOI J'AI PAS FINIS. Il n'a jamais voulu me dire de quel monde parallèle il venait. Ça lui a pris si longtemps avant de me dire qui il était vraiment. Mais il l'a fait et je ne l'ai que plus aimé. Je suis comme toi, tu vois, Gemma. J'ai toujours cru à d'autres mondes, à un monde surnaturel. Tu retiens beaucoup de moi. Sauf que tu as son courage et son cœur. Ton père était un homme bon, fort et courageux. Aussi très beau. GEMMA AUCUN COMMENTAIRE. Enfin, bref. Il était loin d'être l'homme parfait, mais il l'était presque à mes yeux. Il était un voyageur. Je suis désolée de t'avoir menti pendant tout ce temps, Gemma, vraiment désolée. Cela a été très dur pour moi, tu sais. Mais je n'ai pas menti sur tout. Seulement sur sa mort. Il a bien été à l'armée, sauf qu'il n'est pas mort là-bas. Il est seulement parti. Il avait d'autres obligations ailleurs. PARLE PAS AVANT QUE J'AI TERMINÉE. VRAIMENT TU M'ÉNERVE À FAIRE LE POISSON. Bref, ton père n'est pas une mauvaise personne pour m'avoir quitté tu sais, il avait un devoir envers son peuple. Je l'ai pardonné pour ça. Ce n'est pas comme s'il ne m'avait pas prévenu. Je suis néanmoins tombée amoureuse de lui. Et il est partit. Je ne l'ai jamais revu depuis. Je ne sais pas si je pourrais, en fait. SHHHHHHH. Cela fait si longtemps. Cette histoire, ouah, la remontée à la surface c'est dur... Oh et la fin : Maintenant, tu sais d'où vient tes pouvoirs.
Attends....
QUOI?
Et pour la première fois de ma vie, je ne sais vraiment pas quoi dire.
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WHATTTTTTTTTTTT????????!!!!!!!! ALORS HEIN QUI S'Y ATTENDAIT?
MOIIIIIIII. Ou enfin, parce que c'est moi qui l'a écrit.
ALORS ALORS ALORS ALORS ALORS ?????????
BREF JE VOUS AIME OKAY?
MERCI BEAUCOUP COMME TOUJOURS KISS KISS LOVE LOVE BYE BYE
Oh fait, il se peut que les espaces ça soit super bizarre. Wattpad change et moi ça me mêle.
-22smiles
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