Naruto avait à peine dormi cette nuit-là. Les mots d'Iruka tournaient en boucle dans sa tête. "Tu es important pour moi." Était-ce simplement l'affection d'un professeur pour son élève, ou y avait-il quelque chose de plus profond ?

Le lendemain, Naruto se présenta à l'académie avec des cernes visibles, mais une détermination nouvelle. Il ne savait pas encore ce qu'il ressentait exactement, mais il voulait comprendre.

Iruka, de son côté, tentait de rester professionnel. Pourtant, chaque fois que son regard croisait celui de Naruto, il sentait une chaleur familière et troublante monter en lui. Il s'efforçait de ne rien laisser paraître, mais ses gestes étaient plus maladroits qu'à l'accoutumée, ce qui n'échappa pas à Naruto.

Ce soir-là, Iruka s’était retiré tôt chez lui, espérant trouver un peu de paix loin des tourments de la journée. Mais à peine avait-il commencé à se détendre qu’un bruit de pas retentit devant sa porte.

Il ouvrit, surpris, pour trouver Naruto debout devant lui, les mains dans les poches, les joues rougies.

— Naruto ? Qu’est-ce que tu fais ici à cette heure ?

Naruto évita son regard, semblant chercher ses mots.

— Je... Je voulais te parler. En privé.

Iruka s’écarta pour le laisser entrer, refermant la porte derrière eux. Naruto regarda un instant la petite maison d'Iruka, simple et chaleureuse.

— Assieds-toi, Naruto, dit Iruka doucement, une pointe d’inquiétude dans la voix.

Naruto s’exécuta, mais il ne savait pas par où commencer. Il frotta nerveusement sa nuque, un tic qu'Iruka connaissait bien.

— Iruka-sensei... Hier soir, quand tu as dit que j’étais important pour toi... tu voulais dire quoi, exactement ?

La question, bien que posée timidement, frappa Iruka en plein cœur. Il sentit le rouge lui monter aux joues.

— Naruto... Je voulais dire que tu comptes énormément pour moi. Tu es... comme ma famille.

Naruto le fixa intensément, cherchant une faille dans cette réponse.

— Non, c’est pas ça, murmura-t-il. Je le sais. Ce n’est pas juste ça.

Iruka se figea. Il ouvrit la bouche pour protester, mais Naruto se leva soudain, le regard brillant d’émotions.

— Depuis que je suis gamin, tu as toujours été là pour moi. Et maintenant, je ne sais pas ce que je ressens. Mais je sais une chose : ça va au-delà de ce que j’ai ressenti pour qui que ce soit.

Iruka recula légèrement, son cœur battant si fort qu’il avait l’impression que Naruto pouvait l’entendre.

— Naruto... Je suis ton professeur. Ce que tu ressens... c’est peut-être juste...

Mais avant qu’il ne puisse finir, Naruto s’approcha et posa une main sur son poignet.

— Non, ce n’est pas "juste" quelque chose. Ce que je ressens, c’est réel. Et je crois que toi aussi, tu le ressens.

Le silence s’étira entre eux, seulement interrompu par le souffle court d’Iruka. Ce dernier détourna les yeux, cherchant à reprendre son sang-froid.

— Naruto... Tu es encore jeune, et moi...

Naruto resserra légèrement sa prise, son regard devenant suppliant.

— Arrête de me voir comme un gamin, Iruka-sensei. Je ne suis plus ce petit garçon.

Iruka sentit une vague d’émotion l’envahir, mais il se força à se détacher doucement.

— Donne-moi du temps, Naruto. S’il te plaît.

Naruto hocha la tête, respectant la demande d’Iruka, mais il n’avait pas l’intention d’abandonner.