La nuit suivante, Iruka n’arrivait pas à trouver le sommeil. Le parchemin de Naruto était posé sur sa table de chevet, et ses mots résonnaient encore dans son esprit. Chaque regard, chaque sourire de Naruto s’imposaient à lui, comme une douce torture.

Il savait qu’il ne pouvait pas continuer ainsi, indécis et tiraillé entre ses devoirs de professeur et ses propres émotions. Mais que faire ?

Au petit matin, Iruka quitta la maison plus tôt que d’habitude, espérant trouver un moment de calme avant que le village ne s’éveille. Il marcha jusqu’à un pont isolé, surplombant une rivière tranquille. Le silence était apaisant, mais temporaire.

— Iruka-sensei ?

La voix de Naruto le tira brusquement de ses pensées. Il se retourna, surpris de voir Naruto déjà debout, les mains dans les poches et l’air un peu fatigué.

— Naruto ? Qu’est-ce que tu fais là si tôt ?

Naruto haussa les épaules.

— Je pourrais te poser la même question.

Un silence s'installa entre eux, seulement troublé par le bruit de l'eau qui coulait sous le pont. Naruto finit par s’approcher doucement, jusqu’à être à quelques pas d’Iruka.

— Tu m’évites, Iruka-sensei, dit-il calmement, son ton sérieux contrastant avec son habitude.

Iruka détourna le regard, incapable de nier l’évidence.

— Ce n’est pas ça... Je...

Mais avant qu’il ne puisse terminer, Naruto fit un pas de plus, réduisant l’espace entre eux. Iruka sentit une chaleur étrange monter en lui alors que Naruto levait la main pour attraper doucement la sienne.

— Arrête de te cacher, murmura Naruto.

Iruka leva les yeux, croisant le regard de Naruto. Ce qu’il y vit le désarma complètement : une honnêteté brute, mêlée à une douceur qu’il ne s’attendait pas à trouver.

— Naruto, je suis ton professeur, tenta-t-il de protester, mais sa voix manquait de conviction.

Naruto, avec un courage qu’il ne savait pas posséder, posa son autre main sur la joue d’Iruka.

— Tu es bien plus que ça pour moi.

Et avant qu’Iruka ne puisse répondre, Naruto se pencha doucement, effleurant ses lèvres avec les siennes. C’était un baiser hésitant, presque timide, mais chargé d’une intensité qui fit vaciller Iruka.

Le temps sembla s’arrêter. Iruka aurait pu reculer, mettre fin à ce moment interdit. Mais au lieu de cela, il céda, répondant au baiser avec une tendresse qu’il n’avait jamais exprimée auparavant.

Lorsqu’ils se séparèrent, leurs souffles étaient courts, leurs cœurs battant à l’unisson. Naruto sourit légèrement, ses joues rougies, mais son regard sûr.

— Je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit, Iruka-sensei. Mais je voulais que tu saches ce que je ressens vraiment.

Iruka posa une main tremblante sur l’épaule de Naruto, essayant de retrouver son calme.

— Naruto... Ce que tu me fais ressentir est tellement... compliqué.

Naruto hocha la tête.

— Alors, laisse-moi t’aider à le comprendre.

Iruka sourit faiblement, sentant pour la première fois depuis longtemps une étrange légèreté l’envahir.