Chapitre 63

Hey mes Frosties ❤️,

Chapitre avec un peu de tout comme émotion, vous verrez. 😉

Pas de note de fin parce que je l'ai décidé et que je n'ai pas envie de me justifier sur ce chapitre. Je ne voyais pas l'intérêt de tarder sur certaines choses. Ça serait du blah blah pour rien et il y en a là quand même.

Je le kiffe bien sûr. 😍

Ne vous inquiétez pas, je vous tiens au courant pour l'interview finale.

Bonne lecture. Merci pour les commentaires et votes. Vous déchirez de malade ❤️❤️❤️

PEACE AND LOVE-

-JFL

PS : LOOONG. Que du DD ! Je rappelle que c'est son histoire quand même haha. Non relu désolée.

Note du 20/11/2018 : J'ai rien touché du tout à ce chapitre (les tirets et les fautes), parce que je veux qu'il reste authentique avec vos commentaires ... Je sais, je me répète haha. 

***

TROIS MOIS PLUS TARD

En début Avril ...


DECEMBER-DAN

- December-Dan, vous êtes avec moi ?

Je tournai brièvement ma tête vers la vieille femme assise sur son fauteuil confortable avant de regarder une nouvelle fois à l'extérieur.

Non, je n'étais pas vraiment avec elle depuis le début de la séance. Je pensais aux mois passés. En fait, d'être ici à essayer de parler me rappeler sans cesse les mois passés et ma vie.

Je soupirai en regardant la vue tout simplement banale de la rue mais c'était apaisant.

Ces séances de thérapie avaient assez durées et ça me saoulait. Clairement.

Ça faisait trois mois que je venais une fois par semaine dans le cabinet du Dr Philips, femme d'une cinquantaine d'année mais qui s'était assez bien conservée avec le temps, pendant deux heures à ne pas réellement discuter avec elle.

Ça l'agaçait mais elle ne se plaignait pas et attendait juste que le déclic se fasse chez moi.

Sauf qu'il ne se ferait selon moi. J'étais juste dans une grosse impasse.

J'avais dit à John et surtout à Papa que ce n'était pas nécessaire mais comme Jarred en suivait une aussi, j'étais un peu obligée de le faire.

Évidement, après ce que Gretchen avait fait, tout le monde avait peur ... qu'on fasse quelque chose d'insensé. La blague ! Ça allait.

Du moins, je faisais en sorte que ça aille bien. Je vivais normalement en soit ...

- Comment va votre frère ?

Je soupirai et continuai à contempler le paysage extérieur. Toujours les mêmes questions et mes réponses : le silence ou un soupir.

Nous avions beau être en avril, le temps était encore frais et le soleil se faisait longuement attendre. Merci au changement climatique ! Et croyez-le ou non, il y avait des jours en mars, le soleil était là comme si nous étions en été. Incompréhensible ...

- December-Dan ...

Je finis par me retourner, excédée et vaincue.

- Quoi ? lâchai-je irritée. Je vais bien, tout le monde va mieux. L'histoire est terminée vous savez. Jarred va bien et vous me posez la question alors que vous l'avez ! Ça me saoule ces questions stupides.

Elle m'examina du regard avant de noter quelque chose sur son calepin.

Tss. Qu'elle note ses vieux commentaires là : « Indisciplinée », « pas ouverte à la conservation », « facilement irritée » ... Oui, j'avais pu les lire une fois.

Je touchai mon ventre légèrement arrondi. Oui, ça avait poussé. Mais ce n'était pas énorme comme une pastèque non plus alors j'en étais trèèèèès satisfaite. Croyez-moi !

J'étais à présent, enceinte de 7 mois et trois semaines.

Et je devais accoucher en juin si tout se passait bien.

Et à ma grande surprise, cette grossesse se passait très bien. Le petit bonhomme qui y était, était fort. Les chocs, il les supportait bien mieux que moi.

Mais bon, l'obstétricien m'avait conseillé de ne plus appuyer sur les activités physiques - alors les missions d'agents et les entrainements à gogo, j'avais dû zaper- et de ne plus supporter de grand stress sinon cela pouvait être dangereux. Apparement, mon placenta n'était pas assez solide ou je ne sais quoi ... bref, il allait bien ce bébé et moi aussi.

De plus, pas de raison de stresser, tout était résolu maintenant. Alors, tout devait se dérouler pour le mieux, non ?

Je reçus un petit coup qui me fit sourire. Il communiquait trop en télépathie avec moi, mon fils. Un vrai Lawson ...

- Vous voulez me parler de votre grossesse ? Comment ça se passe ?

Je la regardai et décidai de regagner le fauteuil en face d'elle. C'était bien mieux que de rester debout devant la fenêtre à regarder les pigeons chier sur la tête des passants, ou des couples se disputer pour un « oui » ou pour un « non » ou encore des gamins en train de brailler tout en rigolant. Oui, il y avait un collège non loin.

Elle me sourit et je m'affalai sans aucune grâce. Vous me connaissez maintenant.

- Il va bien, répondis-je. Il grandit bien aussi. Il prend de la place mais ça va. Je ressens tout. Ça change du déni de grossesse, ris-je nerveusement. Et ... tout le monde est là autour de moi. Le papa aussi.

Ce qui est encore différent de ma première grossesse- déni.

Tout le monde était vraiment là pour moi et ça faisait du bien.

Peut-être que nous ne parlions pas de ce qu'il s'était passé mais nous étions plus soudés que jamais. Ma famille, nos familles étaient soudés. Et ça ! Ça valait de l'or.

Elle acquiesça et ferma son calepin.

- Zeyn, c'est ça ?! Comment... le vit-il ? Vous n'êtes pas en couple et ...

- Ça va, la coupai-je. Vraiment. Je suis ... meilleure amie avec les pères de mes enfants. C'est cool non ?

Je n'aimais pas ce genre de questions. Oui, nous n'étions pas en couple mais ça nous allait très bien.

De toute façon, je n'avais absolument pas la tête à ça. Zeyn venait au rendez-vous le plus possible et je le tenais informé. Quant à Drew, il jouait son rôle de père et Skyler ne se plaignait pas.

C'était juste le top. Chacun menait sa petite vie et je gérais tout d'une main de maitre. Le boulot, ma vie de jeune mère et de super amie sensationnelle. Le top quoi !

Elle me fixa du regard, pensive.

- Vous savez Dr Philips, on parle de tout ça depuis... vous savez quoi. Rien n'a changé entre temps. La vie continue ...

- Depuis quoi ? Dites le moi, me coupa-t-elle à son tour.

- Non, râlai-je. Je ne vais pas le dire. Vous le savez ...

- Vous savez quoi December-Dan, en trois mois de consultation, j'ai enfin cerné votre personnage. Vous êtes différente de Jarred. Totalement différente.

- C'est normal ! dis-je sur la défensive. Tout le monde est différent ! Et j'en suis fière !

- Certes. Mais vous, vous ne voulez pas mettre de mots sur vos blessures. Sur vos peurs, vos inquiétudes ... Vous préférez ne rien dire alors que ce qui vous est arrivée est grave ! Oui, c'est le mot. Pour votre âge, vous avez encaissée énormément de choses.

- J'ai signé pour ce métier alors j'assume les conséquences, répliquai-je froidement. J'ai trop pleuré pour tout ça.

- Peut-être, mais c'est bien de « lâcher prise » de temps à autres.

De « lâcher prise » ... Ces mots me remuèrent et je déviai son regard pour jouer avec un fil qui dépassait de mon jean noir.

J'avais de la chance, mes jeans me rentraient encore ...

- Vous avez le droit d'être faible, reprit-elle. Vous avez le droit de pleurer.

- Je me suis promise de ne plus le faire depuis ... tout ça. Ça ne sert à rien de pleurer. Ça donne mal à la tête en plus.

- Vous voyez ! s'exclama-t-elle comme une folle. Dites-le ! Ça vous fait peur d'en parler ouvertement. Vous êtes encore et toujours dans le déni. Le dire, ça vous ravive vos peurs.

Je soufflai et fermai les yeux.

Je n'avais pas envie d'en parler, c'est tout. Le passé reste le passé. J'avais avancé et je m'étais relevée.

- December-Dan, je vais vous proposer quelque chose ... Si vous me parlez honnêtement, vous ne serez plus obligée de venir me voir. J'en parlerais moi-même avec John. Vous pensez que c'est une partie de plaisir de rester ici, pendant deux heures avec un agent qui ne veut rien dire et ce depuis trois mois ?! J'ai l'impression de ne pas avancer et vous non plus. Alors, une bonne fois pour toute, dites-moi tout.

Je fixai ses yeux bruns pendant plusieurs minutes, totalement perdue. Elle me tendait clairement une perche là.

Je ne savais pas comment commencer et quoi dire.

Et elle dût le voir car elle esquissa un petit sourire et dit :

- Comment ça s'est passé après que ... que l'équipe du QG et vos proches sont arrivés sur le lieu où vous aviez déjà ... vécu ce type d'histoire ?

- Je ...

Je respirai avant de me lancer.

Marysa venait de faire un malaise dans mes bras sous le choc du tir qu'elle n'avait pas reçu.

Elle allait se prendre le tir si Jarred n'avait pas tiré sur Jillian ce jour-là. Ils avaient tous les deux sauver la vie de mon bébé et la mienne. Je le savais. J'avais eu un coup de chance. Un vrai coup de chance. Le timing avait été parfait.

Une seconde de plus, je serai morte ou Marysa mais Dieu merci, ça n'avait pas été le cas.

Pour tout vous avouer, c'était confus dans mon esprit.

Toutes ses émotions m'avaient bouleversées. Alors je n'avais pas fait que de pleurer après qu'ils soient venus nous chercher. Le combat avec Gretchen avait été très éreintant.

J'avais des bribes d'images où je voyais le regard de Jarred.

Ce regard, je ne l'oublierai pas.

Il avait vu Gretchen, il avait compris et évidemment, ça m'avait anéanti.

Ça me rappelait tout ce que je lui avais dit à l'époque sur le fait de sortir avec elle.

Je me sentais tellement coupable.

Est-ce que j'avais toujours senti que Gretchen était le mal incarné ?

Peut-être mais j'avais joué à l'aveugle et par ma faute, ça avait détruit quelque chose en chacun de nous.

C'était inexplicable mais oui, ça avait détruit quelque chose en moi mais chez lui encore plus.

Je vois encore ce regard qu'il avait lancé à Gretchen alors qu'ils l'emmenaient.

Gretchen avait rigolé comme une folle tout en passant près de lui et ses paroles résonnaient encore dans mon esprit.

- Vous ne m'oublierez jamais et je reviendrai. J'en fais la promesse. J'en ai pas fini avec vous. Personne n'a gagné.

J'avais eu la chair de poule tandis que Jarred restait stoïque face à ce fantôme de notre passé. Putain ! Il l'avait aimé ! Il avait pleuré en se disant qu'il ne retomberait plus jamais amoureux alors qu'en fait, cette garce ... Argff ... Si seulement je n'étais plus enceinte, je l'aurais tué pour avoir la conscience tranquille...

Après, je me souviens d'avoir été à l'hôpital.

Pour soigner mes blessures et voir si tout allait bien avec le foetus. Apparement, pas de problème de ce côté et moi, j'avais quelques blessures mais rien de grave. Les plus grandes blessures étaient invisibles. Comme toujours.

Je me souviens d'avoir été vraiment fatiguée puis je m'étais endormie en ne me préoccupant plus de rien.

Tout ce que je savais, c'est que nous étions tous en vie.

Je n'avais pas vraiment gagné ce combat, en revanche, j'avais gagné le fait que des tas de vie avaient été sauvées et c'est ce qui comptait le plus.

Et par ailleurs, elle avait été arrêté alors elle ne pourrait plus faire de mal à personne.

C'était définitivement le plus important.

Lorsque je m'étais réveillée beaucoup plus tard, je fus accueillie par ma petite fille qui m'avait tellement manquée et par mon père.

Juste en y repensant, ça me chauffait le coeur.

J'avais pleuré en les serrant aussi fort que possible. Et ensuite, Jarred et Hope avaient finis par nous rejoindre. Ça avait été un moment très mémorable pour moi. Ils allaient tous bien physiquement mais peut-être que mentalement, c'était autre chose.

En tout cas, pour moi, c'était autre chose et encore plus pour Jarred. Il n'avait même pas de me le dire, je savais qu'il était effondré.

Sauf que personne n'avait parlé de ça. On avait discuté de banalité et de bonheur et c'était mieux ainsi car les visites avaient suivies. Marysa aussi avait subi un changement et je l'avais remercié de son acte de bravoure.

Elle décida de ne pas en parler davantage et je compris que nous avions tous subis un traumatisme par rapport à Gretchen mais qui de nous trois allaient en parler en premier ?

Je crois que c'était tabou.

Elle nous avait tous manipulé et c'était douloureux de le reconnaitre.

La trahison avait été à son point le plus culminant.

En fin de journée, j'avais pu aller voir Drew qui allait bien mieux. Sa blessure allait guérir rapidement et j'étais contente de le voir en vie tout comme Zeyn.

Ils étaient en famille de leur côté alors je n'avais pas voulu trop interagir bien que nos familles soient liées à jamais maintenant.

Vers 21 heures, où les visites n'étaient plus autorisées, j'avais quand même revu Sara et Will.

Ils étaient venus plus tôt dans la journée mais ils n'étaient pas restés longtemps me laissant profiter de Skyler.

Ils m'avaient tenus compagnie en évitant le sujet « Gretchen ».


Du moins, c'était Sara qui avait fait l'effort mais Will n'avait pas su se retenir.

- Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle est la fille de Trevor et qu'elle était là depuis le début sans que je ne le vois. Ils nous ont manipulés mais moi, je me sens terriblement con, commenta-t-il avec un rire nerveux.

Sara croisa mon regard et je détournai le mien aussitôt.

Moi, je l'avais défendu cette fille ! Je la pensais fragile et parfaite.

Je l'avais aimé comme une ... soeur. Je n'avais jamais douté d'elle.

- C'est vraiment le diable cette fille ! J'aurais du le voir depuis le début, dit-il.

- C'est bon William. Personne n'a rien vu, décida-t-elle d'intervenir comprenant que ce n'était pas mon sujet favori.

Je sentis le regard de Will sur moi mais ne l'affronta pas.

- Tu ne vas rien dire ? Jarred non plus ? Marysa aussi ? Vous allez faire comme si de rien était ?

Je passai ma langue sur mes lèvres et regardai le plafond.

Elle ne méritait pas qu'on parle d'elle. Elle en avait déjà assez fait comme ça.

- DD ! s'exclama-t-il, énervé.

Ça ne me fit rien. Il n'avait qu'à s'énerver.

- Will ...

Je le sentis se lever pour me forcer à le regarder.

Il se tint au-dessus de mon lit d'hôpital et son regard me transperça lorsque je finis par l'affronter.

- Oui, on va faire comme si de rien était Will. Qu'est-ce que tu veux faire de plus hein ? Je n'ai pas envie de parler de cette inconnue à mes yeux. Je ne gâcherais pas ma salive pour elle.

Il grimaça, hébété par ma réponse puis ricana mais avant qu'il ne commence sa leçon de morale sur nos attitudes, une médecin entra.

- Bonsoir, Mlle Lawson, vous m'aviez demandés de vous avertir si Isaac se réveillait de son coma et c'est le cas et ...

Je me redressai vivement.

Une bonne nouvelle ... Tout le monde le savait dans cet hôpital mais personne n'avait réellement pris de ses nouvelles sauf moi. Traitez-moi de folle, je l'accepterai mais Isaac était une grosse partie de ma vie et je ne pouvais pas le rayer comme ça. C'était impossible.

Je sentis le regard de ma meilleure amie ainsi que de son inqualifiable partenaire.

- C'est vrai ? Il s'est réveillé ?

- Oui mais ...

- Je veux le voir.

- Mais ...

- Je veux le voir !

Ma voix s'était faite grave et elle m'aida avec les branchements tandis que les deux autres étaient choqués par ce qu'ils venaient d'apprendre.

Et ça faisait 5 jours qu'il avait été plongé dans le coma et les médecins n'étaient pas optimistes par rapport à son état mais moi, je l'étais et j'avais raison.

Isaac était fort et il le prouvait.

Oui, j'allai soutenir Isaac. C'est ce qu'une personne ... sensée ferait. Je devais apprendre à pardonner.

La médecin m'accompagna jusqu'à sa chambre sans me demander ce que je comptai faire avec mes visiteurs.

Et heureusement parce que tout ce que je voulais faire, c'était de le dire de se barrer. Will allait me saouler et ça allait dégénérer.

Alors cette nouvelle tombait au bon moment.

Une fois devant sa chambre, elle décida de m'affronter.

- Vous ne m'avez pas laissé finir tout à l'heure mais je vais le faire maintenant Mademoiselle. L'état de Mr Legrand n'est pas bon. Il s'est réveillé de son coma artificiel mais il a replongé tout aussi vite. Il a eu un arrêt cardiaque puis nous l'avons réanimé. Malheureusement, il ... il est en mort cérébral. Il a dit votre prénom lorsqu'il s'est réveillé. Il ... Il parlait de vous et on lui a promis de vous parler puis il est parti. Pour de bon.

Je clignotai plusieurs fois des yeux. Qu'est-ce qu'elle venait de dire...

- Pardon ?

- Je suis désolée Mlle Lawson mais Isaac n'est plus parmi nous. Il est maintenu en vie grâce aux machines mais c'est fini. On ne peut plus rien faire pour lui.

- Q.Quoi ? bégayai-je.

Elle ouvrit la porte et je vis son corps sur ce lit.

Il y avait bien trop de machine autour de lui. Beaucoup trop de machine.

Je posai ma main sur ma bouche pour retenir un sanglot et m'approchai lentement de ce lit où son corps était allongé.

Je restai au-dessus de lui à la regarder pendant des longues minutes, sans rien dire, sans rien faire. J'étais juste choquée. Je n'avais pas de mots pour qualifier ce que je ressentais à ce moment là.

J'étais en colère. Terriblement en colère. Parce que je n'avais pas eu le temps de lui dire « au revoir ». Il ne m'avait pas laissé le temps de lui dire « au revoir » et de lui pardonner. Et de le remercier pour les bons moments.

- Isaac ... murmurai-je.

Je tendis ma main vers son front froid et me retins fortement de m'effondrer.

À cet instant, mon coeur me faisait atrocement mal.

Lui aussi me quittait. Je perdais encore une personne en qui je tenais.

Oui, malgré toutes ses erreurs, j'avais compris avec cette histoire qu'il n'était pas le plus grand fautif mais je l'étais parce que j'avais été aveugle.

Peut-être que c'était moi la mauvaise agent et pas lui.

Un petit raclement de gorge se fit entendre et j'étais tellement tétanisée que je ne voulais pas me retourner. Je savais ce qu'il allait se passer. Ce que la médecin allait dire. C'était la procédure...

- Vous ... vous êtes ... le seul proche qui lui restait sur notre historique alors ... je dois vous parler de ...

- Vous voulez le débrancher, c'est ça ?

Ma voix n'avait pas tremblée, elle ne m'avait pas trahi. Mais, j'étais au bout de ma vie.

- Oui Mademoiselle ...

- Il ne peut vraiment plus se réveiller ? Il n'y a aucune chance ? Vous en êtes sûre ?

- Comme je vous l'ai dit, il est en mort cérébral. Son cerveau n'est plus fonctionnel. Ses organes vitaux marchent qu'avec les machines et elles ont été endommagés avec les blessures par balle. Je ne vous proposerai pas le don d'organes. C'est inutile.

Pourquoi n'avait-il pas porté de gilet ? L'avait-il fait exprès ?

Les larmes se firent menaçantes. J'avais juste envie d'hurler ma douleur à la terre entière.

- Je ...

Et je craquai.

Je m'allongeai près de lui et le serrai aussi fort que possible.

Je ne savais pas à quoi je m'attendais.

Peut-être à un miracle ou je ne sais quoi.

Se faire larguer et trahir, ça faisait mal mais savoir la mort d'un type que vous avez aimés, c'était pire.

- Isaac, répétai-je en regardant son visage. S'il te plaît. Je te pardonne. Je ne t'en veux plus tant que ça. Je te jure que c'est vrai. Réveille-toi s'il te plait.

Rien. Aucune réponse à part le son de la machine.

Il était définitivement parti. Sans me dire « au revoir ». Sans être en paix.

J'embrassai sa joue en la mouillant au passage. Sa peau était toujours aussi douce. Si seulement j'avais pu encore voir ce regard. Son beau et magnifique regard une dernière fois ...

La médecin s'approcha, la mine triste et dit :

- Ça peut se faire demain si vous voulez ...

- Souffre-t-il ?

- Euh ...

Je n'avais pas besoin de répondre.

Non mentalement, il ne ressentait rien mais tous ces branchements ne lui donnaient aucune liberté et l'envahissaient de partout. Il n'était pas en paix. Vraiment.

- Où dois-je signer ?

Elle me tendit les papiers et je descendis du lit pour les signer.

Une fois ma signature imposée sur les documents, elle récupéra les documents.

- Je vais procéder au débranchement.

Elle enfila des gants et je me rallongeai près de lui.

- Vous ... vous avez votre téléphone sur vous ?

- Euh oui, pourquoi ?

Je fixai les yeux verts de la jeune médecin et me calai contre lui comme j'aimais le faire lorsque qu'il n'y avait pas d'intempéries dans notre couple.

- Parce qu'il adore la chanson de Donny Hathaway. « A song for you ». Il me la chantait souvent et je l'adore aussi cette chanson. Je veux ... je veux qu'il parte sereinement. Vous pouvez faire ça ?

Elle acquiesça avec un sourire attristé et sortit son téléphone de sa poche pour mettre la chanson en question.

(NDA : À ÉCOUTER AVEC " A SONG FOR YOU" DE DONNY HATHAWAY EN MÉDIA - VOUS CONNAISSEZ MON AMOUR POUR LES MUSIQUES ANCIENNES ET LUI, CE MEC EST PARFAIT ^^ et cette musique c'est pour le couple DD/ISAAC ❤️)

Dès que la musique envahit la pièce, je soupirai et posai ma tête contre son épaule en prenant sa main tiède que je serrai fort.

- Je te pardonne Isaac. Vraiment. Nous faisons tous des erreurs. Je l'ai appris avec le temps. Moi, la première. On grandit de nos erreurs. Tu sais, j'aurais été ravie d'être ta femme, j'aurais aimé avoir une famille avec toi. Je t'aime et ... tu auras toujours une place dans mon coeur. On se retrouvera, j'en suis sûre. Et merci. Merci pour tous ces moments à mes côtés.

J'embrassai son front aussi fort que possible et elle commença à éteindre les autres machines.

Plus les minutes avancées, plus je pleurai silencieusement. Et la musique n'arrangeait rien. J'étais malheureuse intérieurement et vide.

Elle m'avait prise aussi Isaac. Il aurait dû vivre. Il n'aurait pas dû mourir comme ça. Il aurait dû être heureux...

Je la haïssais tout autant qu'elle le faisait avec moi.

Je croisai le regard peiné du médecin et je compris qu'il ne restait que la machine cardiaque. Et j'acquiesçai doucement, prête à ce qu'elle le fasse.

Elle retira l'embout respiratoire qui était dans sa bouche et sa poitrine s'affaissa aussitôt et le monitor annonça l'affolement cardiaque avant de faire ce bruit horrible qu'on entendait partout.

C'était affreux et enregistré dans votre esprit à vie.

- J'ai débranché l'homme que j'aurais dû épouser, dis-je pour conclure cette épisode après les explications auprès du Dr Philips.

Finalement, elle avait réussi à me faire un peu parler cette vieille.

Elle acquiesça doucement et sourit en coin.

- Et comment ça s'est passé par la suite ?

- Tout le monde l'a su, répondis-je avec un soupir. Will et Sara étaient là. Ils avaient tous vu derrière la porte. On ne parle plus vraiment d'Isaac depuis son enterrement parce j'ai voulu qu'il en ait un malgré ce qu'il avait fait. Qui serais-je si ... si je l'avais compté dans le clan des méchants alors qu'il m'aimait ? Je sais qu'il m'aimait. Beaucoup m'ont jugé par rapport à cet acte mais même si je montre et que j'ai montré que je pouvais être vraiment venimeuse, j'ai un coeur Dr Philips. Sa mort m'a fait énormément du mal. Je ne suis pas si forte que ça. Je ne suis pas si imperméable aux coups de la vie, dis-je. Plus jeune, je pensais que c'était le cas. Surtout après la mort de ma mère mais c'était faux. Je m'étais menti. Et ... Et je suis obligée de reconnaitre que sans le plan de Trevor et de Gretchen ... je ne serai pas devenue cette femme. J'en suis sûre. Et ça m'énerve parce que ...parce que ce n'était pas à eux de me faire réaliser tout ça mais moi-même !

- Vous savez, on dit bien « soigner le mal par le mal ». Et je pense que ça vaut pour vous. Vous souffriez depuis la mort de votre mère qui a été traumatisante pour vous. Vous vous en étiez jamais remise mais vous cachiez les apparences pour ne pas montrer cette blessure et cette faiblesse qui ne guérissait pas. Et tout ce qui vous est arrivé durant ces 8 dernières années maintenant, vous a changé. En bien. Votre mal a vous s'est dissipé. Vous avez revu votre priorité et vos jugements. Vous restez la même. Croyez-moi mais vous arrivez à combiner votre tempérament volcanique de votre adolescence qui ne vous quittera jamais parce que c'est votre identité et cette femme, cette mère qui sait qu'elle a le droit de lâcher prise de temps à autre. Et ça vous fait peur. Et c'est normal. Vous allez encore une fois être maman et je pense que vous voulez montrer à votre fils que tout le monde tombe mais on peut se relever. C'est le processus de la vie, n'est-ce pas ?

- Je ... Ouais. Et ... Et Gretchen ? Pourquoi je ressens cet étau en moi dans ma poitrine ? J'en fais encore des cauchemars, avouai-je. Vous savez, la guérison jusqu'à ici a été longue et franchement, dans ma famille, nous n'avons pas réellement discutés de ce cas. Ça a été brièvement évoqué. Je n'en ai même pas parlé avec Marysa et encore moins Jarred. J'ai ... J'ai peur. J'ai honte. Je me sens vraiment responsable. Peut-être que Walter Lawson est le début de toute cette histoire et ensuite ma mère mais je suis le centre de l'histoire. Je suis l'histoire ! appuyai-je. Ma vie, ma façon d'être plutôt, a créée tout ça. Si, j'avais été tranquille et que je n'avais pas eu tant d'arrogance et de fierté plus jeune, Trevor ne n'aurait peut-être pas été autant fasciné par moi et Gretchen n'aurait pas eu autant de rage à mon encontre. C'est moi qui ait provoqué un peu ces vengeance. Alors, ça me perturbe. Elle m'avait dit que ma force serait ma faiblesse et c'est ça le problème. Je suis forte ! Je le serai toujours et je veux l'être ! J'aime ça. J'ai l'impression de vivre pour ça ! Sauf que ça m'attire des ennemis.

- La force et le pouvoir attire toujours la jalousie. Notre monde tourne comme ça December-Dan. Qu'est-ce que vous voulez alors ? Laissez gagner Gretchen ? Ses propos, son jeu vous ont meurtri de l'intérieur, ça se voit et ça se sent c'est pour ça qu'elle est un sujet sensible pour vous et c'est normal. Qui ne le serait pas ? Ça nous rendrait paranoïaque. On n'aurait même plus envie d'avoir confiance en son propre parent.

- Honnêtement, après tout ça, j'ai dû passer deux semaines à la maison sans sortir. Je ne voulais pas mettre un pied dehors.

- C'est tout à fait ça ! Elle vous a travaillé au cerveau. Elle est forte cette jeune femme, je suis obligée de le reconnaitre, mais vous l'êtes encore plus et vous savez pourquoi ?

J'ancrai mon regard dans le sien, curieuse d'avoir sa réponse.

- Non.

- Parce que vous réussissez à tourner la page et à pardonner. Combien d'occasion avait-elle pour pouvoir faire cesser tout ça ? Des tonnes ! Mais la haine et la vengeance l'ont aveuglées. Le pardon, c'est l'une des plus grandes qualités.

- Je ne l'ai pas pardonné. Elle a fait des choses affreuses ...

- Je sais. Ça prend du temps le pardon. Et vous le savez. Vous avez bien pardonnés Drew et Zeyn qui vous ont abandonnés lorsque vous étiez plus jeunes. Vous avez su reconnaitre vos erreurs. Vous avez pardonnés Isaac malgré son erreur. Vous avez pardonné Willian et vous l'avez même intégré dans votre grande famille. Vous avez pardonnés Marysa alors que votre relation n'était pas au beau fixe au début, sourit-elle en coin. Vous êtes plus forte et meilleure qu'elle, pour tout ça. Vous savez rebondir et tourner la page. Vous savez guérir toute seule. Vous n'avez pas forcément besoin d'aide.

Je la regardai et analysai ses paroles en me mordant l'intérieur de la lèvre inférieure.

Ses paroles me faisaient étrangement du bien.

J'étais un peu fière.

« C'est aussi en partie grâce à nous hein ! répliqua Conscience. On était là, du début à la fin »

« Je suis d'accord avec Conscience, adjugea Raison ».

Oui, mais personne ne connaitrait mon petit secret.

Elles étaient comme des boosters mentaux pour moi.

« Ahhhhh, j'aime quand tu nous qualifies comme ça ! sourit Conscience toute heureuse ».

- Et mes ... mes cauchemars s'arrêteront quand ? J'aimerais bien qu'elle quitte mon esprit.

- Je ne sais pas, rit-elle doucement. Je sais juste une chose, parlez-en avec Jarred, Marysa et Will. Après tout, c'est vous qui avez été les plus touchés par la présence de Gretchen. Les autres aussi mais à un degrés différent. Je pense que ça vous aiderez vraiment à aller de l'avant.

- OK, acquiesçai-je. Bon ... Je peux y aller maintenant ?

- Vous n'avez pas autre chose à me dire ? Isaac ...

- Comme je vous l'ai dit, sa mort m'a beaucoup et énormément affecté comme celle de Yolanda, la femme qui m'avait prise en charge à Paris. En plus, c'était une amie au Maitre Chang. Il l'avait contacté pour qu'elle veille sur moi. Je me sens coupable de tous ces morts. Ils sont morts parce que comme je l'ai dit, je suis l'histoire. Je suis le problème.

- Vous êtes la solution aussi et je vous assure que vous n'êtes pas responsable de ces morts. Ce sont des dommages collatéraux. Ils se sont engagés à risquer leur vie en étant avec vous. Vous ne pouvez pas porter tous les fardeaux du monde sur vos épaules.

Je soufflai, incertaine et peu convaincue.

- Je pense que ça suffit pour aujourd'hui. Je suis satisfaite de notre conversation. Montrer vos émotions, vous renforcera davantage croyez-moi. Les plus forts s'expriment facilement.

J'allai répondre que j'en avais vraiment rien à cirer de m'exprimer comme une dépressive mais une personne toqua à la porte et le Dr Philips invita la personne à ouvrir.

Je découvris avec surprise le visage du Maitre Chang et cela m'arracha un sourire.

- Bonjour Dr Philips. Je viens chercher cette demoiselle. Nous allons, un peu nous promener.

Je fronçai les sourcils, étonnée.

Le Maitre ne sortait pas souvent du QG - et surtout du nouveau qu'il aimait vraiment beaucoup- et ne s'exprimait pas souvent sur ses émotions.

Quand je l'avais remercié pour le collier qui m'avait sauvé la mise, il avait juste acquiescé comme d'habitude puis j'avais décidé que je le garderai tout le temps avec moi. C'était comme un porte-bonheur. Je le portai actuellement autour de mon cou.

Vous vous demandez si je lui avais parlé de Gretchen ...

Ça n'avait pas été le cas parce que comme je l'ai dit, j'évitai tout bonnement le sujet. Je voulais juste rapidement passer à autre chose.

Alors que peut-être, aujourd'hui, c'était l'occasion.

- Pas de problème, nous avions finis. À la semaine prochaine alors.

- Mais vous avez dit que ...

- À la semaine prochaine December-Dan.

Je la fusillai du regard pour son sourire culotté et je me levai pour enfiler mon blouson. Je pris mon sac et saluai le docteur et rejoignis le Maitre.

- Qu'est-ce que vous faites là ?

- Eh bien, je l'ai expliqué. Je voulais passer un peu de temps avec mon élève favori.

Je souris et le suivis. Ça faisait toujours plaisir lorsqu'il disait cela.

De toute façon, je le savais.

Il avait l'air de bonne humeur et je vous jure qu'il me donnait presque envie de porter un kimono à longueur de journée. Ça avait l'air si confortable.

Il avait vraiment un style à lui et je vous jure que je commençai à penser comme les autres sur son âge. Il ne vieillissait pas et avait toujours le teint frais. Avec sa grande taille, son kimono noir, sa veste noir et une casquette noire pour couvrir son crâne chauve. Il n'y avait que ses chaussettes qui étaient blanches. Même ses chaussures étaient noires. Ça pouvait paraitre triste mais il aimait bien nous expliquer que porter des vêtements noirs ne disaient pas que nous étions tristes ou dépressifs. Il disait plutôt que ça protégeait notre lumière intérieure. Et peut-être qu'il avait raison.

- Tu veux aller dans un café ?

- Comme vous voulez. Je dois aller chercher Skyler après.

- Alors allons dans un café.

Nous nous dirigeâmes vers celui qui était de l'autre côté de la rue.

Une fois dedans, nous passâmes commande et il m'ordonna d'aller m'asseoir pendant qu'il prenait la commande.

Je ne me fis pas prier avec mon ventre, j'étais devenue une grosse feignante et ne faisais que manger en prétextant des crises de folie alors qu'absolument pas.

Je profitai juste de ma condition pour manger tout ce que je voulais sans me sentir coupable pour les entrainements sportifs.

Et ce n'était pas spécialement vrai les envies de folie. J'en avais déjà bien avant la grossesse alors ... ce n'était pas un choc cataclysmique pour moi. Mais, ça m'amusait de faire tourner en bourrique mes proches en les réveillant la nuit pour faire comme dans les films haha. Très marrant de voir les têtes blasées, je vous assure.

Il revint et s'assit à côté de moi.

Je pris mon assiette de gâteau au daim qui me faisait de l'oeil sans scrupule, la crapule et mon frappuccino au caramel. Lui, il avait pris un simple thé vert.

Je commençai à manger sous son regard discret.

Il avait le sourire aux lèvres et je lui demandai ce qui n'allait pas.

- J'apprécie de te voir en appétit. Tu prends soin de toi et du bébé et c'est très bien.

Oui. Après toute cette histoire et l'enterrement d'Isaac, j'avais commencé à me délaisser. Vous savez les deux semaines où je n'étais pas sortie ?! C'était à ce moment là.

Je ne voulais parler et voir personne me sentant trop coupable.

La culpabilité était toujours là, mais moindre.

J'avais presque entamé une grève de la faim et je n'avais pas parlé pendant ces jours difficiles.

J'étais juste restée dans mon lit à dormir, me réveiller, boire de l'eau pour aller pisser après et c'était tout.

Ça avait mis le bébé en danger mais un soir, Skyler et Hope avaient réussies à me sortir du lit parce qu'aucun homme de la famille n'y était parvenu. Même pas Papa.

J'avais réalisé que j'avais fait n'importe quoi et que j'avais pensé égoïstement à moi.

La culpabilité s'était tellement mauvais pour la santé.

- Vous, dis-je après avoir avalé, j'ai l'impression que vous êtes toujours zen. Je ne me souviens pas de vous avoir vu en colère, une seule fois.

Il rit doucement et prit une gorgée de son thé.

- Tout est une question de paix intérieur December-Dan. Et ça vient avec les années, crois-moi. Plus jeune, je m'énervais aussi. C'est une réaction humaine. Et plus même puisque les animaux éprouvent de la colère aussi.

J'apportai ma paille à ma bouche et acquiesçai.

- Mais, reprit-il, je sais masquer les apparences.

- J'aimerais bien être comme vous. J'ai l'impression que rien ne vous atteint.

Il secoua la tête avec le sourire.

- Tu m'idéalises trop December-Dan, mais je vais t'avouer une chose. La mort de ta mère m'a touché. Je l'aimais beaucoup. La mort de Wallas et de Shad aussi m'a énormément touché. Tu étais tout le temps avec eux. Celle de Yolanda aussi. Je lui avais demandé de me rendre un service parce que j'avais peur pour toi et malheureusement, elle est morte. Et je me sens responsable. C'était une très bonne amie comme je te l'ai dit. La mort d'Isaac aussi. Tu as vu la bonté en lui ce que les autres ont essayés d'oublier à cause de son erreur mais toi, tu n'as pas lâché et moi non plus. Isaac était un homme bien. Tu étais heureuse avec lui, je le sais. Et ... Gretchen est ma plus grande déception.

J'analysai son expression du visage. Il était dans ses pensées alors je me décidai de lui poser la question qui me taraudait depuis un certain temps.

- Vous saviez que c'était elle ?

Il pencha sa tête sur le côté et je le sondai du regard.

- J'avais des doutes. Beaucoup de doutes. Et ce, depuis le jour où tu me l'as emmené à la salle pour que je lui apprenne à se défendre un peu. J'avais reconnu en elle, des ... des manières que Blake Jenson avait. Ça m'avait laissé perplexe mais je m'étais dit, à l'époque, que ce n'était pas possible. Puis quand l'histoire est revenue sur le tapis, Gaby ne m'a pas vraiment convaincu. Certes, si elle avait été réellement Blake, elle te connaitrait forcément mais j'étais persuadé que cette personne te connaissait et nous connaissait encore plus que cela. C'est pour ça que je ne cessais de répéter que ...

- Cette personne nous a côtoyé, achevai-je.

Il opina de la tête.

- Et le collier ?

Il haussa les épaules.

- Mes élèves ... je sais tous comment ils se battent. C'est enregistré dans ma tête, dit-il tout en indiquant sa tempe. Je peux te dire qui est qui les yeux fermés parce que vous avez chacun votre signature dans vos gestes ... et Trevor avait un autre point commun avec sa fille.

- Ah oui ? Lequel ?

- Lorsque j'entrainais Trevor, quand il se faisait pour l'agent Rixton Kent, il avait tendance à vouloir en terminer avec ses adversaires en les étouffant. Et pour Gretchen alias Blake Jenson, pareil. Et chez mes ancêtres, c'était important d'avoir une arme de secours pour le « au cas où ». Alors, ils avaient des bagues avec de poison, des petits couteaux cachés sur eux etc ... Moi, j'ai hérité de ce collier. Je ne l'ai jamais utilisé mais je sentais qu'il te servirait à toi. Un pressentiment.

- Il m'a aidé et Marysa a achevé le travail, esquissai-je un sourire.

- En effet, sourit-il à son tour.

- En tout cas, merci Maitre.

- Merci à toi.

Je lui fis un câlin d'un bras et terminai mon premier goûter en lui demandant quelques nouvelles de Gaby.

La pauvre avait été complètement désorientée lorsque le sérum de contrôle avait complètement quitté ses veines. Elle était très surveillée par le QG. Elle guérissait lentement en étant correctement soignée et prise en charge.

Je devais avouer qu'elle n'était pas dans notre QG mais dans un QG secondaire. Ça aurait été ... glauque. Elle nous aurait trop fait penser à l'autre sorcière.

Je restai encore un peu avec le Maitre jusqu'à qu'il soit l'heure d'aller récupérer ma chère et tendre princesse.

Je déposai premièrement le Maitre puis direction, l'école.

Il y avait tous les parents qui attendaient patiemment. J'en saluai quelqu'un par courtoisie en cachant mon ventre car certaines mères étaient trop des commères - surtout que certaines d'entre elles savaient pour la mort d'Isaac alors elle recommenceraient à spéculer sur ma vie. Déjà que pour mon abandon à l'autel, ça avait jazzé alors ... - et avançai.

La porte s'ouvrit et les enfants sortirent comme des insectes en jacassant.

Je saluai la super prof de Skyler d'un signe de main -parce qu'elle l'était vraiment, malgré mon absence, elle avait veillé sur les notes de ma fille et elle parlait de toutes les anomalies à Drew - et souris ma petite puce qui accourut vers moi.

- Maman !

Je plongeai ma tête contre son coup et lui fis des bisous, ce qui la fit rire.

- Arrête, ça me fait des chatouilles, gloussa-t-elle en s'écartant de moi. Comment va mon petit frère ? chuchota-t-elle.

- Très bien. Et toi, ta journée ?

- Très bien aussi. Je n'ai tapé personne. Enfin, j'essaye.

Je ris et lui ébouriffai ses boucles.

Vous allez être étonnés - ou peut-être que non - mais Skyler s'était rapidement « rétablie » de ce kidnapping. En fait, elle n'avait pas été aussi choquée ou surprise que ça et Papa m'avait assuré que j'étais comme ça plus petite.

À la différence que Skyler ne voulait absolument pas être agent secret. Et sincèrement, et à ma grande surprise, ça ne me décevait pas. Elle ne me provoquerait pas de crise cardiaque de ce côté là comme je l'avais fait avec Papa.

Elle continuerait quand même les cours de combat, j'y tenais comme Léonardo DiCaprio parce que grâce à ça, elle avait quand même réussi à échapper de l'emprise de Gretchen et j'étais infiniment fière d'elle.

Elle m'avait avoué avoir eu très peur mais qu'en pensant à moi, ça l'avait calmé.

Les hormones de merde m'avaient fait pleurer mais je l'avais inondé de bisous et lui avais promis de ne plus partir à l'improviste aussi longtemps ou du moins sans elle.

Nous avions beaucoup parlés de tout ça et elle m'avait raconté tout ce qu'il s'était passé alors je savais tout grâce à cette grande pipelette.

Elle s'était apparement rebellée auprès de tout le monde, elle avait eu une petite confrontation à mon Karl - qui d'ailleurs s'était complément laissé aller, et elle avait appelé Drew, Papa.

C'était trop mignon.

***

Lorsque je rentrai à la maison avec Skyler, c'est-à-dire celle de Papa et d'Hope puisque j'avais brulé la mienne avant de partir (Skyler était dans mon ancienne chambre et moi dans celle de Jarred, mais nous allions bientôt déménager Skyler et moi dans une maison rien qu'à nous et j'allai pouvoir commencer la chambre du bébé), je trouvai Jarred dans la cuisine avec ma belle-mère.

- Hey ! lâchai-je.

Skyler se leva rapidement les mains en les saluant brièvement pour aller dévorer son goûter et j'embrassai rapidement la joue de Jarred et d'Hope, distraite par les browniens qui m'attendaient bien sagement aussi.

- Qu'est-ce que tu fais là ? lui demandai-je. Lauren n'est pas avec toi ?

Lauren avait complètement intégré la famille mais ça avait été un peu difficile lorsque Jarred avait appris pour Gretchen. Il l'avait repoussé et il avait été très méchant avec parfois.

Vous savez, le doute qui s'immisce en vous, les souvenirs ...

Cependant, elle s'était accrochée et j'avais donné un coup de pied au cul à Jarred parce qu'il s'était imaginé que Lauren aurait pu être comme ça.

Lauren était trop gentille ...

Bon, après, on se méfie toujours mais cette femme était une perle et j'avais disséqué sa vie alors pas de risque de vengeance ou je ne sais quoi.

- Est-ce que tu la vois là ? Question bête, réponse bête !

Je le frappai à l'arrière de la tête.

- T'es trop insolent avec moi Jarred. Calme-toi, moi je te dis.

Il leva les yeux.

- Elle traine avec une amie du travail. Je voulais te parler. Et parler à Marysa aussi. Et Will, ajouta-t-il. Je leur ai dit de passer plus tard.

- Karl et moi allons diner avec Theresa et Walter et finirent les quelques arrangements pour notre petit mariage, dit-elle. On prend Skyler avec nous.

- Ouaiiiis ! s'exclama Sky. Je pourrais avoir de la glace Mamie Hopie ?!

Je calculai plus la conversation de ma future belle-mère - sûr de chez sûr- et de ma fille.

Jarred semblait ailleurs et stressé.

- Euh ... OK. C'est grave ? le questionnai-je.

Jarred ne dit rien et je m'inquiétai alors il décida d'aller tenir compagnie à sa nièce qui était aux anges pour son goûter.

Je croisai le regard d'Hope qui haussa les épaules et me chuchota qu'elle ne savait vraiment rien.

Je soupirai et l'aidai à ranger pour faire passer le temps.

Jarred se chargea de l'aider pour ses devoirs et je pus monter à l'étage pour soulager ma vessie après avoir fait un peu de ménage.

Au moment où j'allai aux toilettes, mon téléphone décida de sonner.

Je décrochai en voyant l'appelant.

- Zeyn, je vais faire pipi mais je t'écoute, dis-je tout en riant.

Il rit à son tour et je le voyais bien secouer la tête.

Je me dirigeai aux toilettes, mis le haut parleur et posai mon téléphone sur l'évier.

Oui, bon ça va hein !

« Un peu de pudeur voyons ! s'exclama Raison, outrée »

« Elle ne fait que pipi et je te rappelle qu'elle est engrossée par le type en question alors c'est bon hein. »

Merci Conscience.

- Euh d'accord. Ça va ? me questionna-t-il.

- Oui. Notre fils appuie sur ma vessie et ça me saoule.

Il rit et je m'installai sur les WC.

Passage à imaginer à partir d'ici...

- Tu m'appelles pour quoi ? lui demandai-je à mon tour.

- Juste, la prochaine échographie, c'est la semaine prochaine ?

- Tu ne l'as pas noté ? Attends deux secondes en fait.

Je fis ma petite affaire et allai me laver les mains.

- Alors ?

- Non. C'est juste que j'ai un doute.

- Oui bien sûr. Tu ne l'as pas noté.

- Ouais bon, je ne l'ai pas noté, admit-il.

- Oui, c'est la semaine prochaine. Jeudi.

- Génial. Il bouge toujours autant ?

- Ouais ! grognai-je. Je ne sais pas ce qu'il s'imagine dans mon ventre mais il est dans l'abus le plus total.

Je souris en quittant la salle de bain et me souvins du moment où Zeyn l'avait senti pour la première fois.

Et ce fut la première fois de tous les autres mais du coup, il fut quand même le premier. Non, en fait, j'étais la première puis lui.

Parce que le quatrième mois, on ne ressent pas vraiment des coups. On le sent bouger mais rien de plus. C'est comme des petites vagues mais rien de flagrant.

C'était lors de mon 6ème mois. Nous étions chez les Davis. Dans le jardin. Ils nous avaient tous invités. Il faisait drôlement beau pour un mois de Mars et ils avaient décidés de faire une petite fête en famille pour tous nous réunir.

Moi, j'étais assise et je rigolai vraiment à l'éclat (et ça faisait longtemps) car les plus jeunes faisaient une partie de foot avec les plus vieux. Et c'était hilarant.

La joie était là et le temps était parfait.

Zeyn décida de se retirer de la compétition car Will n'arrêtait pas de tricher et que Ston était clairement en accord avec Will. Ces deux-là ou plutôt ces quatre là parce que Drew et Jarred en faisaient partie - Zeyn était toujours le plus calme et le plus discret toujours à regarder- s'étaient bien trouvés. Ils ne racontaient que des conneries.

Il s'assit donc à côté de moi, essoufflé.

- Les enfants sont infatigables, commenta-t-il.

Je ris.

- Prépare tes nuits Zeyn, chantonnai-je. Drew n'a pas pu connaitre ça avec Skyler mais je vous jure que s'il faut que je vienne dormir chez vous après mon accouchement pour que vous voyez ce que ça fait de se réveiller la nuit, je le ferai.

Il rit à son tour.

- T'es vraiment méchante.

- Je te préviens, c'es tout.

Il me fit un regard attendrissant qui faisait toujours son effet dans ma poitrine.

Je sais, vous vous demandez pourquoi entre temps, je n'ai pas choisi l'un deux ou pourquoi je n'étais pas en couple.

Tout simplement parce que je n'avais pas la tête à ça. Je venais de perdre mon presque mari alors non ! J'avais déjà souffert.

Notre amitié sans dispute était parfaite. Tout le monde trouvait son compte et aucun n'était jaloux de l'autre.

Ils comprenaient que je les aimais tous les deux mais peut-être différemment.

Bref.

Je pris sur la table mon verre de limonade et bus une gorgée.

La limonade maison de Jessie était magnifique mais je ne le dirais pas à Riccie qui proclamait que la sienne était meilleure. Elle me tuerait.

- J'ai réfléchi pour le prénom, me confia mon brun ténébreux.

« Notre brun ténébreux ! précisa Conscience. On partage tu sais ! »

Je la remballai. Il ne la connaissait même pas et elle n'avait aucune chance.

Je le regardai et relâchai ma paille ce qui fit quelques éclaboussures parce que je m'amusais avec. Vous savez, boucher le bout en aspirant assez de boisson pour ne pas qu'elle s'écoule ...

« Pff, gamine va ! marmonna Conscience rageuse »

Il s'essuya la joue avec un sourire craquant et je penchai ma tête sur le côté.

- Ah oui ?

- Ouais !

- Et buuuut de Skyler ! s'écria Drew. Tape-là ma fille !

Il la souleva dans les airs et lui embrassa les deux joues.

Tout le monde commença à crier à la triche mais les deux s'en fichaient carrément.

Nous sourîmes à cette image. Et Zeyn se pencha vers moi pour attraper son appareil photo et captura quelques clichés. Toujours à faire ça, celui-là.

- Bon, dis-moi au lieu de me faire languir.

- OK. J'ai pensé à trois prénoms.

- Oh moi aussi. Lesquels ? l'interrogea-je toute excitée.

- Aaron. Malon et Adlan. Et j'aime beaucoup Malon mais Adlan aussi. C'est un peu un mix de nos prénoms. Et c'est original.

- J'aime beaucoup. Les trois. Mince. Zeyn, t'es nul !

Il rit.

- Moi j'avais pensé à Aaron parce que j'ai toujours aimé ce prénom, avouai-je, après j'ai pensé à Evan, c'est trop chou et pour finir Denzel mais tout le monde va se foutre ma gueule et John serait trop flatté, ricanai-je.

C'était les trois prénoms de mon classement. Il y en avait d'autres, mais je me voyais bien appeler comme ça mon petit prince.

- Je sais que tu aimes beaucoup Denzel Washington et que ton patron te fait penser à lui mais c'est assez ancien alors non. Mon fils ne s'appellera pas Denzel pour te faire penser à John ou Denzel Washington. Dans ce cas là, autant l'appeler Karl ou Jarred.

Je fis semblant de râler en le frappant.

De toute façon, Papa m'aurait giflé. Il ne comprenait pas pourquoi certaines femmes appelaient leur enfant comme les acteurs ou chanteurs qu'elles aimaient. Moi, je comprenais. On les aimait donc on voulait juste que nos enfants un peu de leur personnalité à travers leur prénom. C'est tout.

- Evan, j'aime beaucoup. Ouais, ça sonne bien. Evan Mickelson-Davis.

- Euh ... j'ai porté le bébé, et tu le mets où le Lawson ? le dévisageai-je ce qui le fit rire. Evan Lawson, ça claque !

Il me pinça la joue et je repoussai sa main.

- Malon Lawson. Malon Davis. Adlan Lawson. Adlan Davis. Ils sont tous stylés.

- On est dans la merde Zeyn, soupirai-je.

Ça y'est, j'étais amoureuse de ces prénoms.

- Aaron, on supprime. On l'a tous les deux pensés alors non, fis-je.

- OK. Il nous reste Evan, Adlan et Malon. Merde, j'aime les trois.

Il me prit la main qu'il embrassa toujours avec le sourire.

- On garde ces trois là et on attend de voir sa tête. Ça sera la révélation à la naissance ?!

- Je suis d'accord. On fait comme ça.

On se tapa dans la main et je décidai de lui faire part l'une de mes idées, légèrement paniquée.

- Zeyn ?

- Mh ?

Il était à fond dans le jeu. Zac-Hen se débrouillait comme un chef et dribbler tout le monde avec facilité.

- Tu veux qu'il ait un second prénom ?

- Je n'en ai pas. Toi, c'est composé.

- Skyler, c'est Brennen.

Et dire que j'avais ajouté le « En » de Gretchen.

Bon, je me rattacherai aux souvenirs de la fille gentille...

« Ouais, c'est mieux même ! lâcha l'autre peste. »

- Moi, ça ne me gêne pas. Tu penses à quoi ?

Je me mordis la lèvre, hésitante et répondis :

- Isaac.

Il m'observa quelques secondes avant de regarder le jeu à nouveau. Il s'en fichait ou quoi ?

- Je sais que ... que ... fin, c'est important pour moi.

- OK, dit-il. Ça me va.

- Quoi ? Sérieux ?

- Ouais, haussa-t-il les épaules. Il n'a jamais été méchant envers moi. Et même pour le cancer, ce n'était pas intentionnel. Je ne lui en veux pas et je sais que tu l'as aimé et que tu l'aimes peut-être encore un peu. Notre fils connaitra son histoire. Ça me va. Vraiment.

Mon coeur fondit de tendresse et je caressai sa joue.

« Je l'épouse quand il veut ! déclara Raison »

Hein ? Conscience et moi l'avions dévisagée et elle avait rougi en reprenant son tricot.

- Merci ZeyZey.

Il leva les yeux. Et au moment où j'allai lui faire un bisou sur la joue, je reçus un coup violent au ventre que je me figeai.

- Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta-t-il.

Je ne dis rien et posai ma main sur mon ventre.

Et il me redonna un autre coup.

- Il me donne des coups. C'est la première fois ! Il est d'accord avec le deuxième prénom. Regarde !

Je pris la main de Zeyn et la posai sur mon ventre.

- Petit bébé, aimes-tu ton second prénom ? Isaac ...

Je regardai Zeyn qui attendait et un autre coup apparut.

- Oh ! Je l'ai senti ! Je l'ai senti. Oh mon Dieu !

Nous rimes comme deux gros cons.

- Il donne des coups ! s'écria-t-il. Ça fait mal ?

- Non ! C'est rigolo, dis-je. C'est toujours aussi rigolo.

Ça me fit penser aux premiers coups de Skyler aussi. Ça avait été aussi surprenant.

Tout le monde arrêta de jouer et se rua vers nous.

Tout le monde voulait toucher mais il faisait sa petite star en décidant à qui il montrera ses coups. C'était bien mon fils ça.

Mon papou était tout ému car il avait réagi à Karl.

Will, quant à lui était un peu effrayé mais c'était marrant parce que le petit donna un coup aussi.

- Je veux être le parrain Oncle Zeyn, déclara-t-il.

Tout le monde rit. C'était tellement hilarant lorsqu'il lâchait ça.

Riccie avait un super regard bienveillant envers lui. Leur relation s'était vraiment renforcée. Il ne l'appelait pas « maman » ce qui était normal. Surtout chez Will. Je n'étais même pas sûre qu'il le fasse un jour. Mais ils étaient adorables tous les deux. Riccie disait qu'il ressemblait à Christian mais pas tant que ça.

- On avait pensé à toi de toute façon, dis-je en le frappant -j'avoue sans raison. Marysa et Ston de mon côté puisque Sara et Jarred sont ceux de Skyler et pour Zeyn, William et Riccie.

- Ahhhhh merci ! hurla Riccie. Je suis trop contente ! Je vais être marraine.

- Je vais être le meilleur parrain au monde DD ! Vous allez voir !

Will sourit et Sara lui embrassa la joue.

Ces deux là étaient trop mystique. On ne savait pas s'ils étaient ensemble et eux non plus. Bref, vous en serez plus, peut-être plus tard.

- Je croyais que tu n'aimais pas les couches ! le taquina-t-elle.

- Je serai là William, déclara Ston. Je suis un pro. Merci ma femme pour être le parrain.

Marysa leva les yeux mais elle me remercia tout aussi heureuse et elle pensait déjà aux vêtements qu'il porterait.

Je revins à mes pensées lorsque j'entendis plusieurs voix en bas.

Ils étaient déjà là ?

- Zeyn ? Je t'appelle plus tard, d'accord ?

- Yep. Je suis au musée de tout façon.

- Ah oui, l'expo est dans moins d'un mois. Il faut que je le note.

- Il vaut mieux oui. Je t'embrasse December-Dan. Et mon fils aussi.

- Moi aussi.

Je raccrochai distraite et descendis en bas.

Je gagnai le salon où Marysa, Ston (parce qu'ils ne se lâchaient plus hein), Will et Sara (eux, c'est le même problème que tout à l'heure) étaient.

- Vous êtes déjà là ?

- Comment elle est heureuse de nous voir celle-là ! clama Will. Comment ça va la grosse boulette ? C'est quand tu mets bas ? demanda-t-il en rigolant.

- Tu crois que je suis une vache petit con ?

Sara le frappa et le réprimanda tout comme Marysa.

Je le mitraillai du regard tandis que Ston me disait de ne pas faire attention à ses propos.

- Tu es magnifique mon rayon de soleil. Et tu n'es pas une boulette ou sinon la plus belle boulette !

Je retrouvai le sourire grâce à Ston - qui s'était plus ou moins remis de tout ça. Selon Marysa, ça allait bien- puis allai m'affaler sur le canapé après avoir frappé le crâne de Will.

- Petite sauvageonne.

- Tu vas voir ce que je vais te faire, le menaçai-je.

- Trêve de plaisanteries, lança Jarred.

On le regarda tous et Will tenta de poser une main sur mon ventre mais je la repoussai.

- Je vous ai tous dit de venir ici parce que ... parce que j'ai quelque chose à vous dire.

- Tu vas demander à Lauren de t'épouser ? lança Marysa. Si c'est le cas, ça me va. On fera nos mariages ensemble puisque j'organise le mien et que mes deux amies ici présentes ne m'aident absolument pas.

Regard de connasse vers nous avec tellement de dédain.

- Je suis obligée d'omettre que je suis enceinte.

- Et que moi, je bosse un peu plus. En plus, tu t'en fiches de nos avis, ajouta Sara.

- Quoi ? s'insurgea-t-elle.

- Arrêtez ! Ce n'est pas ça, s'impatienta-t-il.

- C'est quoi alors mon coco ? questionna Ston.

- Tu n'étais pas supposé être là toi !

- Han ! prit-il une mince choquée. Tu crois que je vais laisser ma femme sortir seule !? Il est malade lui !

- Vous n'êtes pas encore mariés ! souligna Will.

- C'est tout comme ! dit Marysa avec dédain. On vit ensemble alors ...

Jarred serra les poings. Il perdait patience. Et je commençai sérieusement à me dire que c'était grave.

- Puis Sara, défends-toi ! rétorqua Ston. Tu accompagnes ton petit-ami ?

- Euh ... bredouilla-t-elle.

Will le fusilla du regard visiblement surpris de cette hésitation et je fixai Jarred qui ferma les yeux.

- Taisez-vous ! m'écriai-je. Jarred, dis-je en me levant. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il ouvrit les yeux, je plongeai mon regard dans le sien et mon coeur s'arrêta à l'entente de ses mots.

- Gretchen m'a contacté. Elle veut nous voir. Elle veut nous parler.

Merde.

« L'histoire n'est pas finie hein ? Je le savais ! s'exclama Conscience en se mettant à pleurer . C'était trop beau pour être vrai ».

Je déglutis et bientôt, j'allai comprendre pourquoi cet étau était présent dans ma poitrine malgré tous ces mois passés.

Parce que ça serait réellement la fin de l'histoire à ce moment là.

Et croyez-moi, ce n'est pas joyeux.

***

😂 je suis une vraie mauvaise - vous pouvez me donner l'avis sur les prénoms. ET QUE JE NE LISE MÊME PAS "C'EST MOCHE" PARCE QUE C'EST TOP ...

Arrête de forcer les gens aussi, dit Conscience.

😒😒😒

Bref, j'ai déjà choisi hein parce que j'ai la fin depuis des millénaires ,mais je veux voir si vous pensez un peu comme moi 😬.

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