Chapitre 55

Hey mes Doritos au fromage ❤️,

Je reviens en ce jeudi soir avec le premier chapitre de la partie 2. Il est un peu sentimental, on va dire. En tout cas , j'ai pris du plaisir à l'écrire. J'espère que ça va vous plaire aussi et le prochain est en cours de finition alors vous l'aurez peut-être ce week-end.

D'un côté, pour être honnête avec vous, je veux en finir. Je me dis qu'il reste 10 chapitres (peut-être moins ou plus) et certains sont déjà finis (comme celui de la fin) alors je pourrai vous bâcler tout ça mais je ne mérite pas ça, les personnages non plus et vous encore moins. Mais de l'autre, j'aimerais que ça dure le plus possible avant que cette aventure ne se finisse définitivement mais IMPOSSIBLE alors, je fais un peu des deux ^^.

Bredouille Jacouille, j'arrête mon blablatage pour vous laisser lire et C'EST NORMAL qu'il n'y ait pas de point de vue de DD. Elle ne sera pas là au prochain chapitre non plus et même celui d'après (mais je ne suis plus très sûre de ça). Je veux que vous voyez en bref comment son "entourage" à un peu ressenti son départ. Ce n'est pas aussi larmoyant hein parce que ce n'était pas mon désir ...

BREEEEEF, dites-moi ce que vous en avez pensés. Encore merci aux serialvoteurs et commentateurs, ça fait grave plaisir.

Grooooos bisous.

PEACE AND LOVE-

-JFL

PS : PETIT SOT DANS LE TEMPS ;)

***

Deux mois plus tard ... Fin Janvier

(NDA : À ÉCOUTER AVEC "ALL I WANT" DE KODALINE- GROUPE SENSAS ++ QUI SE FAIT DE PLUS EN PLUS CONNAITRE)

***

SKYLER

J'étais par la fenêtre de l'ancienne chambre de Maman en train de regarder ce qu'il restait dans l'ancienne maison depuis plusieurs minutes.

L'incendie qu'il y avait eu n'avait rien laissé. Je pourrais dire heureusement que Maman avait commencé à déménager toutes nos affaires donc nous n'avions pas perdu grand-chose matériellement. C'est pour ça que Simba était à côté de moi et faisait de même. Et maintenant, je comprenais que Maman avait prévu que les choses allaient peut-être mal tourner. Elle avait tout prévue ...

Émotionnellement, c'était dur. Elle avait fait disparaitre des souvenirs et des moments de joie comme de bonheur dans notre petite maison. Elle avait juste tout brûlé comme si rien de s'était passé. Comme si elle voulait effacer ce moment de sa vie ... mais avait-elle pensé à moi ? Avait-elle pensé au fait que ce premier lieu de vie était important pour moi ? C'était comme si son départ m'avait donné une nouvelle façon de penser. Je venais de comprendre sa vie d'agent. Je comprenais maintenant comment elle avait dû grandir plus vite que les autres pour ne pas ressentir ce genre de douleurs.

Je n'étais pas aussi forte qu'elle. C'était clair. Même si je savais que je n'avais que 7 ans et que beaucoup d'adultes pouvaient me prendre pour un bébé, je comprenais des tas de choses à présent. Son départ a été comme un déclic. Je devais être davantage mature comme tous les enfants d'agents ou les jeunes agents.

Ça faisait bientôt deux mois qu'elle n'avait pas donné signe de vie.

Ah si, un seul. Une vidéo qu'elle nous avait fait envoyé de je ne sais où dans le monde. C'était le soir de Noël qu'on l'avait eu avec tous les cadeaux. Ce qu'elle n'avait pas compris, c'est que cette vidéo et ces cadeaux, n'allaient pas effacer ce manque. Elle était partie. Sans même un « au revoir ». Sans même expliquer qu'elle avait besoin d'être seule quelques temps et de reconstruire de la trahison d'Isaac.

Nous avions tous eu peur pour elle surtout lorsque grand-père avait reçu un coup de fil qui disait que notre maison avait pris feu. Il avait pleuré avant de me confier à Granny et Grappy puis il était parti avec Jarred et Hope. Au début, tout le monde avait pensé qu'elle avait été prise dans l'incendie aussi.

Moi, j'avais été choqué. Je ne comprenais pas ce retournement de situation. Tout avait été si parfait avant qu'Isaac ne s'en aille. Isaac ... Je détestais ce type. Il avait abandonné Maman. Il avait réalisé sa plus grande peur de l'abandon. C'était de sa faute qu'elle était partie. Je le détestais. Il avait brisé le coeur de Maman et le mien aussi parce que j'avais eu confiance en lui. Je pensais qu'il nous aimait vraiment mais finalement, ce n'était pas le cas. C'était un traitre et souvent, le karma tournait vraiment mal pour ce type de personnes. Je n'avais jamais souhaité la mort de quelqu'un mais la sienne, je la souhaitais. Et la mort de la personne que tout le monde voulait me cacher mais ... j'avais entendu que Maman était traquée et qu'Isaac avait été avec cette personne.

Oui, j'espérais vraiment que le karma allait s'occuper d'eux.

J'entendis encore une fois la vidéo tournait au salon. Karl la regardait sans cesse depuis que Maman nous l'avait envoyé. Comme s'il allait avoir une réponse.

Je descendis doucement après avoir confié à Simba que j'allai voir comment il allait et me dirigeai vers le salon.

Je le vis assis, comme d'habitude, dans un accoutrement qui lui aurait valu les cris de Maman. Il s'était complément délaissé comme une épave. Il n'allait plus bosser et s'occuper de moi quand Drew ne pouvait pas ou quand je ne voulais pas rejoindre ma famille paternelle.

Je me tins à l'entrée du salon et regardai pour la centième fois cette vidéo.

Le décor de l'endroit où elle avait pris cette vidéo, était assez épuré mais ne disait rien sur où elle se trouvait. Il y avait une fenêtre dans le fond mais on ne voyait rien au paysage extérieur. Le temps était juste nuageux.

Elle était comme dans un bureau et il y avait pleins d'affaires. Elle était assise sur une chaise, habillée d'un pull à col roulé noir et ses cheveux étaient retenus par un élastique.

Ça se voyait énormément qu'elle était fatiguée et même si je lui en voulais de m'avoir laissé, je priai pour qu'elle ne se laisse pas aller car elle attendait un bébé. Le bébé de Zeyn ...

Oui, Grand-père et grand-mère m'avaient expliqués que Maman était enceinte de Zeyn. J'avais donc demandé si c'était pour ça qu'Isaac était parti parce qu'ils pensaient que j'étais encore cette petite fille naïve mais encore une fois, je comprenais déjà pleins de choses. Et c'est là, qu'ils m'avaient dit et avoués que non et qu'une méchante personne était après Maman et notre famille.

Je soupirai me disant qu'elle avait une vie trop compliquée et c'était la raison de mon refus d'être agent. Même si je voulais suivre ses traces, je ne pouvais pas faire ce métier. Il y avait bien trop à perdre. La preuve.

Elle se racla la gorge d'abord et arrangea la petite caméra avant de se mettre à parler.

— S..Salut.

Sa voix était grave et hésitante. Elle avait l'air si vulnérable. Si faible ...

— Je ... Joyeux Noel et bonne année en avance.

Elle fixa la caméra en se mordant fortement la lèvre inférieure avec force comme pour ne pas fondre en larme et elle repoussa rageusement quelques cheveux qui masquait son visage.

— Je vais bien. Sachez-le. Je ne peux pas me permettre d'appeler chacun de vous pour vous dire que je vais bien alors j'ai fait cette vidéo. Je tenais ... à m'excuser pour ce départ précipité.

Elle se tut et regarda ailleurs avant de reprendre.

— Je vais revenir. Croyez-moi. Je ne vous ai pas abandonné, dit-elle avec une voix plus dure qui lui ressemblait. Je devais juste partir. Il faut que ... que vous croyez en moi. C'est tout ce que je vous demande. Mais je vais bien et le bébé aussi. Tout va bien.

À ce passage, j'avais juste envie de lui hurler que tout n'allait pas bien. Que ne se passait bien mais elle ne m'entendrait jamais.

— Je vous ai envoyé des cadeaux à chacun et j'espère que ça va vous plaire, dit-elle avec un petit sourire au coin. Et ... s'il vous plait, ne vous morfondez pas. Je ne veux pas de ça. Si je venais à ... mourir, vous devrez continuer à vivre. C'est ce que je veux et vous allez le faire. Mais ça, rétorqua-t-elle, ça serait le pire des scénarios. Mais que vaux ma vie par rapport à la vôtre ? Je préfère 100 fois mourir et vous savoir en vie alors laissez-moi vous protéger. C'est ça le vrai amour. Faire des sacrifices.

Je ne comprenais toujours pas pourquoi et comment elle osait dire ça ? J'étais sa fille et elle envisageait de m'abandonner définitivement. Qu'est-ce qu'elle voulait que je fasse sans elle ? Elle était mon pilier. Mon repère... Elle voulait que je vive la même histoire qu'elle ou quoi ?

— Enfin bref, je dois y aller. Je vous contacterai au moment venu. Je sais ce que je fais. Je vais revenir alors prenez-soin de vous et Skyler ma chérie, Maman t'aime du plus profond de son coeur. Ne doute jamais de ça. Je ne t'ai pas abandonné ! répliqua-t-elle en pointant son index comme si elle était face à moi. C'est juste que Maman doit faire des choses pour que tout revienne dans l'ordre et qu'on puisse vivre des années ensemble. Je vais ça pour notre avenir à tous alors je ne pouvais pas t'emmener avec toi. Ça aurait été trop dangereux. Je ne voulais pas risquer ta vie. J'aurais été égoïste de t'avoir emmené avec moi. Tu es en sécurité avec Papa, Hope, Jarred, Granny et Grappy et il y a ton père. Tu ne manqueras de rien et parce que tu dois continuer d'aller à l'école alors tu as intérêt à bien travailler à l'école sinon tu vas m'entendre à mon retour.

Ses yeux étaient embués et moi aussi à chaque fois à ce passage. Elle marquait son autorité de là où elle était et j'étais obligée de l'écouter.

— Je t'aime ma fille. Tu es forte alors tu vas surpasser tout ça malgré ton âge. OK ? Je ne doute pas un seul instant de toi.

Elle posa sa main sur ses lèvres et fit un bisou avant que la vidéo ne s'arrête et qu'un écran noir n'apparaisse.

Grand-père soupira et je dus faire du bruit à cause de mon reniflement car il se retourna et je croisai son regard qui ressemblait tant à celui de Maman. Il avait une mine épouvantable.

— Tu te décides à venir manger ?

Je ne dis rien et le fixai juste.

Il se leva, passa sa main dans sa barbe de plusieurs jours et s'avança vers moi avant de me contourner pour gagner la cuisine.

— Viens manger ma chérie.

— Non.

Je n'avais pas faim. Je n'arrivai rien à avaler. Même les plats d'Hope ne me donnait plus envie.

— Je veux Maman, dis-je.

Il leva sa tête vers moi et secoua la tête, épuisé.

Ça devait faire plusieurs semaines que je répétai la même chose parce que c'était tout ce que je voulais. Je voulais ma mère. Même Drew, Zeyn et mes cousins ne pouvaient pas faire disparaitre ce désir d'avoir ma mère auprès de moi.

— Pour la centième fois Skyler, tu veux que je fasse quoi ?

Il avait haussé le ton et de suite, la colère s'empara de moi.

— Vous êtes des agents ! m'énervai-je. Vous ne faites aucun effort pour la retrouver ! En presque deux mois, c'est la seule chose qu'on a d'elle ! J'ai l'impression que vous vous en fichez de savoir si elle va bien ou non ! Je croyais que les agents étaient forts mais vous êtes tous nuls ! Des gros nuls ! Je vous déteste tous ! Je veux ma mère ! C'est tout ce que je demande !

Grand-père, à bout, envoya l'assiette qu'il me préparait, valsée et je sursautai de terreur.

Je restai figée le voyant en colère.

C'était tellement rare chez lui que ça me choquait toujours. Il avait une patience que beaucoup enviait mais je crois, que je venais de la faire voler en éclat. Cependant, j'avais mal alors je m'en fichai.

— Mais moi aussi je veux ma fille Skyler ! s'écria-t-il en tapant du poing. Je veux mon unique enfant ! Ton oncle Jarred veut sa soeur, tes arrière-grands-parents veulent leur petite fille, Sara et Marysa veulent leur meilleure amie, les recrues veulent leur mentor et je peux continuer comme ça ! On a tout fait pour retrouver ta mère. Pas un seul jour, je ne regarde pas cette vidéo pour y trouver un indice mais je suis d'accord sur une seule chose : December-Dan est plus forte que nous tous car elle est introuvable. Être agent la rendue insensible dans les situations de crise et c'est une situation de crise. Isaac nous a tous trahis. Isaac travaille avec cette femme qui veut du mal à ma fille alors crois-moi, on fait en sorte de l'aider. Je te jure qu'on fait tout notre possible. On ne s'en fiche pas. On veut qu'elle rentre à la maison. Je veux qu'elle rentre à la maison.

Et il craqua.

Il pleura et je m'avançai doucement vers lui avant d'entourer mes bras autour de sa taille.

— Pardon Papy. Je ne voulais pas te faire de la peine. Mais elle me manque terriblement que ça me fait mal au coeur. J'essaye d'être forte mais je n'y arrive pas, pleurai-je avec lui.

Il me souleva et me serra aussi fort que possible et j'en fis de même.

— Moi aussi elle me manque ma puce et moi aussi je n'arrive pas à être fort sans elle.

Quelques minutes plus tard, la portée d'entrée s'ouvrit et nous découvrîmes Hope qui regarda au sol avant de nous regarder.

— Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Elle devina rapidement et posa les sacs de course avant de rire nerveusement.

— J'ai compris. Vous savez quoi ? Ça suffit ! J'en ai marre ! Vous ne comprenez pas que si DD ne veut pas être trouvée, personne ne la trouvera. Arrêtez de vous comporter comme des larves. Elle n'est pas morte. Elle est juste partie pour mieux revenir. Elle sait ce qu'elle fait et vous, vous vous laissez aller. Ça montre davantage à l'ennemi que DD est la faiblesse de tout le monde. La vie doit continuer sans DD. Je sais que c'est dur, et elle me manque affreusement mais ce combat, on le mène avec elle si on reste fort ! J'en ai assez de voir tout le monde dépité ! Restons soudés ! On ne peut pas laisser Gaby gagnait ! Alors la meilleure façon d'aider DD, c'est de la laisser faire. Lorsqu'elle aura besoin de nous, elle nous fera signe. Arrêtez de douter d'elle. Vous savez très bien que ce plan, elle a du le prévoir alors croyons-en elle. Je crois en elle.

Je ne comprenais pas tout mais j'eus envie de prendre Hope dans mes bras car elle savait nous remotiver. C'était une bonne claque qu'elle venait de nous donner.

— Toi, Karl, regarde-toi. Tu traines en pyjama toute la journée et tu ne sors même plus. Tu as une mine exécrable et je ne veux pas de ça. DD t'en voudrait tellement si elle te voyait comme ça alors ressaisis-toi. Et toi ma puce, mange et continue à être studieuse à l'école. Tu ne veux pas te laisser mourir de faim parce que ta maman te manque et tu ne veux qu'elle soit déçue parce que tu n'as pas assez travaillé. Si tu crois en ta mère, tu sais très bien qu'elle est forte et invincible, d'accord ?

Nous acquiesçâmes et elle vint nous faire un câlin.

— Le vrai amour, c'est faire des sacrifices, répéta-t-elle les mots de Maman.

Karl lui embrassa la joue et depuis longtemps, je n'avais ressenti cette sensation de chaleur. Peut-être que Maman allait bientôt revenir. Et plus forte que jamais. En tout cas, je l'attendrai.

***  

JARED


BOOOM !

Le coup est parti sans que nous ayons le temps de réaliser.

— Nooooooooooooooon ! hurlai-je.

J'étais figé, liquéfié. Je regardai, la vue brouillée, le sang s'échapper abondamment du ventre de DD. Elle posa ses deux mains sur son ventre rond avant de relever sa tête vers moi, le visage souillé de larme avant de tomber.

— Nooooooooon !

Mon cri était effroyable et exprimait toute la douleur de cet instant. Mon coeur cessa de battre alors que le sourire de son meurtrier s'élargissait.

Je tombai à genoux près d'elle et hurla encore une fois.

***

— Jared ! Jared ! me secoua-t-on.

Je me réveillai en sursaut et réalisai que j'étais dans ma chambre.

— Chut ! C'était encore ce cauchemar ! Ça va aller !

Les mains fraiches de Lauren repoussèrent mes cheveux de mon front humide. Elle m'entoura de ses bras avec force et me répéta plusieurs fois que tout allait bien.

Je régulai ma respiration forte et me laissai bercer par sa voix douce et apaisante. Je fermai les yeux et tentai d'effacer ces affreuses images qui me hantaient depuis plusieurs semaines. Quelques temps après le départ de December-Dan.

Putain de merde ! Ce cauchemar avait l'air si réel. Si vivant que j'avais mal à la gorge. Que j'avais mal au coeur.

— Je vais te chercher un verre d'eau.

Je croisai les bras autour de moi et ne dis rien. Elle revint et me força à me redresser pour que je puisse me désaltérer.

Je bus tout le verre et le posai sur la table de chevet.

Lauren s'abaissa pour me forcer à la regarder.

— Tu dois faire quelque chose par rapport à ce cauchemar Jarred. Tu devrais en parler...

— Je t'en ai parlé et ça me suffit, la coupai-je abruptement. Si elle rentrerait ou si elle daignait donner un peu de ses nouvelles, j'irai mieux. Elle est souvent partie tu sais. Sur des coups de tête mais à chaque fois, elle appelait. À chaque fois.

Elle m'examina sans rien dire et soupira.

— Elle va revenir. J'en suis certaine.

Je ne dis rien et préférai me rallonger pour trouver un peu de sommeil. J'étais exténué.

Elle vint s'allonger près de moi et je l'attirai vers moi.

— Je suis désolée, dit-elle doucement.

— Arrête Lauren. C'est moi qui m'excuse. Tu es tout autant fatiguée que moi à cause de ces cauchemars. Tu as raison. Je vais en parler à ma mère et Karl. Certainement pas un psy. Je ... J'aimerais vraiment qu'elle revienne.

— Elle va revenir, rétorqua-t-elle. Crois en elle. Tu sais ... Je la comprends. Elle doit terriblement souffrir. Isaac l'a abandonné et tu m'as dit que sa plus grande peur, c'est l'abandon et la perte. Et Isaac l'a fait et ça devant tout le monde, se redressa-t-elle. Elle a besoin de se retrouver. Elle lui a donné toute sa confiance alors ne lui en veux pas.

Je plongeai mon regard dans le sien et écartai une mèche de ses cheveux.

— Je ne lui veux pas. J'ai peur. Très peur. Et ... elle me manque.

Elle sourit faiblement et m'embrassa tendrement avant de dire.

— Tu dois lui manquer tout autant et ... vous devez tous lui manquer. Allez, dors un peu maintenant. On travaille dans quelques heures.

Je lui embrassai le front et la serrai aussi fort que possible avant de fermer les yeux.

Je ne fis pas de cauchemar et ce sommeil fut reposant.

***

— Toujours rien ?

Je venais d'arriver dans le nouveau bureau de Sara. Tout était déjà en place et parfaitement rangé.

Elle soupira et me salua avant de retourner à ce qu'elle faisait.

— Non.

Je m'installai près d'elle sur le siège de Will qui n'était pas présent.

Je regardai les écrans comme elle à la recherche du visage de December-Dan dans ce vaste monde grâce aux caméras de surveillance des rues mais c'était chercher une aiguille dans une botte de foin.

Ça faisait presque deux mois que nous faisions ça et aucune trace d'elle. Elle savait se cacher à la perfection. Elle l'avait appris. Mieux que nous tous. Si elle voulait être retrouvée, elle nous aurait fait signe.

Les écrans devinrent soudainement noirs et je constatai le visage en colère de Sara qui se leva et qui jeta son clavier sans fil au sol avec rage.

Puis, elle continua à renverser tout ce qu'il y avait sur son grand bureau et je décidai d'agir en l'attrapant.

— Lâche-moi ! s'écria-t-elle.

Mais je ne le fis pas pour autant et la rapprochai de moi. Elle se mit à pleurer pour la première fois depuis le départ de DD. Même après la mariage, elle n'avait pas lâché une larme et elle avait commencé à rechercher DD chaque jour dans les nouveaux locaux du QG car nous avions déménagés pour éviter une attaque de Gaby.

Nous avions consacrés des tas de journée à la retrouver, ainsi que Gaby et Isaac qui s'était volatilisé. Il était évidement qu'il était la seconde taupe à présent et j'attendais juste de me retrouver face à lui pour lui faire payer ce mensonge et le départ de DD. Il nous avait tous trahis et il avait osé nous mentir des tas de fois. Mais ça, ce n'était rien par rapport à ce qu'il avait fait à DD.

— Ça va aller Sara. Elle va revenir.

Je tentai de me convaincre davantage de son retour parmi nous. Elle sanglota encore plus tandis que la porte s'ouvrit sur Will qui nous regarda.

Il vit l'état de la pièce et referma la porte préférant fuir la situation.

Je devinai rapidement qu'ils devaient avoir un problème entre eux pour que Sara craque.

Elle s'accrocha davantage à moi et répéta à travers ses pleurs que DD devait revenir.

Après une bonne minute à extérioriser cette peine qui n'était pas sortie depuis des semaines, elle finit par s'écarter de moi, les yeux complètement rougis.

Je pris son visage entre mes mains et essuyai ses joues.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle me sonda du regard avant d'écarter mes mains de son visage et de ramasser les affaires. Je l'aidai, patient et lui jetai quelques coups d'oeil.

Je décidai de la pousser après quelques minutes de silence.

— C'est Will ?

Elle me lorgna du coin de l'oeil et rangea une mèche de cheveux derrière son oreille avant de se redresser.

— Non.

Je devinai immédiatement qu'elle mentait. Ces deux-là savaient parfaitement que je les avais vu, il y a plusieurs semaines de ça, s'embrasser. Aucun de nous n'en avait parlé mais je compris rapidement qu'elle avait des sentiments pour lui et lui ... je ne savais pas trop. Il avait l'air de tenir à elle. Il la regardait d'une façon qui n'était pas amical mais c'était Will. Il pouvait être aussi secret que DD sur les sentiments.

Alors, c'était peut-être le moment de parler de ce moment gênant pour nous trois.

— Je ... Je vous ai vu vous embrasser alors ...

Elle reposa tout sur la table et haussa les épaules.

— Je sors avec Haden pour ta gouverne, dit-elle sèchement.

Je me redressai à mon tour avec les affaires dans les mains et je les posai sur la table.

— Et ?

Elle me toisa avec hargne et je ne chancelai pas face à ce regard. Oui, elle sortait avec Haden mais ... pour les avoir vu ensemble, plusieurs fois, je voyais bien qu'elle n'était pas aussi attachée à lui qu'elle ne l'était avec William. Alors, elle se voilait tout simplement la face pour se mentir.

— Et ? répéta-t-elle avec un rire nerveux. Écoute, DD venait de partir et nous étions tous ... à cran alors on s'est juste embrassés, justifia-t-elle. William et moi, ça ne marcherait jamais.

Voilà. Elle venait de l'avouer. C'était William le problème. Ils travaillaient ensemble 24 sur 24h et évidemment, William ne lui montrait rien. Elle voulait peut-être beaucoup plus avec lui qu'une simple amitié mais ... Will restait Will.

— Donc ... tu as des sentiments pour lui ?

Elle me dévisagea et son visage se tordit de tristesse car elle était sur le point de pleurer une nouvelle fois. Elle s'assit tout simplement et se tripota les doigts pour éviter de me regarder.

— Je ... Je ne sais pas Jarred, répondit-elle faiblement. Comment je pourrais avoir des sentiments pour un type qui m'a craché au visage que j'étais une mauvaise meilleure amie parce que je n'avais même pas la capacité de retrouver ma meilleure amie hein ? Il m'a blessé Jarred ! Alors qu'il sait très bien que depuis qu'elle est partie, je passe tout mon temps à faire ça. Lui aussi le fait ! Toi aussi tu le fais ! Karl, John, Walter ... Même les recrues de DD bossent dessus alors il n'a pas le droit de me dire ça ! Je ... Je peux comprendre qu'il ne supporte pas ma relation avec Haden mais c'est la seule personne qui ... qui peut me faire oublier quelques instants à quel point, ces derniers temps c'est difficile. On ne sait pas si elle est encore vivante ou morte. On ne sait rien ! Elle nous a juste envoyé cette putain de vidéo que je regarde au moins une fois par jour pour y découvrir des indices mais rien ! Et ... Et ça m'énerve qu'il ne comprenne pas ! Il est si borné putain ! S'il me voulait tant que ça, pourquoi ne pas me dire la vérité hein ?!

Je m'assis face à elle et lui pris les mains.

— Je crois que ... que tu es tombée amoureuse de lui mais que c'est difficile pour toi de te l'avouer alors tu préfères te rabattre sur Haden qui te permet d'échapper à cette atmosphère pesante, ce que je peux comprendre Sara.

Elle plongea son regard dans le mien et je poursuivis.

— Il est allé loin dans ses propos parce qu'on travaille tous dur pour la retrouver. Tu es une excellente meilleure amie. C'est comme s'il me disait que j'étais un mauvais frère car je n'ai pas deviné ce que DD prévoyait. Ça me blesserait tout autant que toi mais tu sais ce qui me réconforte ? C'est que je sais que DD est la meilleure pour cacher la vérité. Elle est tellement en mode « agent » dès qu'un problème arrive alors il est presque impossible de savoir ce qu'elle va préparer. On la connait tellement. Karl la connait tout autant et pourtant, elle nous a échappé mais Lauren a raison. Maman a raison. On doit croire en elle. Elle va revenir. Si elle est partie, c'est parce qu'elle sait ce qu'elle fait. Elle nous manque affreusement mais on doit patienter. OK ?

Elle acquiesça faiblement.

— Et Will ... je pense qu'il essaye de comprendre ce qui se passe avec toi. Il n'a jamais été amoureux et encore moins en couple alors, ça lui fait peur je pense. Comme DD avant. Ces gens là, ont besoin de temps. Je sais, c'est dur mais au lieu de le repousser, aide-le à venir vers toi Sara. Si tu l'aimes, mets fin à ta relation avec Haden et consacre-toi entièrement à Will. Ces gens-là, ont besoin d'avoir confiance en l'amour. Ils ont besoin d'apprendre et de connaitre ce sentiment inconnu pour eux. Et, tu es ma meilleure amie aussi alors je ne veux pas que tu regrettes comme tu as regretté pour Wallas alors que la vérité était juste en face de toi. D'accord ?

Elle sourit en coin et je la pris dans mes bras après lui avoir embrassé la tempe.

— Remettons-nous au travail.

— D'accord. Merci Red. Tu es un super meilleur ami aussi. Tu as toujours des bons conseils.

— Avec plaisir.

— Et ... tu vas bien ?

— Ouais. Lauren est là. Elle est formidable cette femme et même si je fais des cauchemars, elle ne me lâche pas.

— Lauren est vraiment faite pour toi. Et quels types de cauchemars ?

Je me décidai de lui en parler pour me sentir mieux et effectivement, ça marchait. Je me sentais un peu plus léger. Elle me prit la main et la pressa.

— C'est parce qu'elle te manque mais ça ne lui arrivera pas. Personne ne met à terre December-Daniella Lawson. Personne !

Je lui souris avec sincérité et me répétai cette phrase.

Oui, personne ne mettrai à terre December-Daniella.

***

William nous avait rejoint une heure plus tard avec quelques documents qui montraient clairement que DD brouillait les pistes. Il était clairement plongé sa recherche.

Ça aurait pu nous décourager mais Will nous souligna une chose intéressante.

— Elle est en Europe. Où ? Je ne sais pas mais elle n'est pas aux États-Unis.

C'était déjà une grande piste.

La seule chose à découvrir, c'était où précisément et pourquoi cet endroit. Est-ce que ça avait un rapport avec son plan ? Probablement.

Sous les coups de 19 heures, je décidai de rentrer dans l'appartement que Lauren et moi avions achetés. Vous pouviez trouver ça précipité mais parfois, l'évidence était juste là.

Déjà, après que nos appartements respectifs aient été saccagés, c'était tout simplement glauque d'y vivre à nouveau. Puis, j'étais raide dingue de cette fille et ce, depuis notre rencontre. Ça pouvait être comparable à ma rencontre avec Gretchen mais avec Lauren, cet amour avait un autre goût, d'autres couleurs. Je devais laisser le fantôme de Gretchen pour me concentrer sur Lauren qui était mon futur. Je lui avais dit la vérité sur mon passé, sur la famille d'agent que nous étions après en avoir parlé à John qui avait été réticent mais il savait que je l'aurais fait même sans son accord. Je voulais que Lauren sache dans quoi elle s'engageait en se mettant avec moi. Pas comme Gretchen. Parfois, je me disais que si elle avait su, peut-être qu'elle aurait pu être sauvée. Mais il était trop tard pour regretter ...

Et étonnamment, elle l'avait toujours un peu su et elle m'avait accepté avec ça. Elle n'avait pas fui comme certains l'auraient faits sous la peur. Elle était restée et elle m'avait dit qu'elle me soutiendrait. Je l'avais juste pris dans mes bras après ça et je l'avais remercié.

Je saluai Sara que j'embrassai sur le front en lui faisant promettre qu'elle devait se reposer et Will se leva et décida de m'accompagner à l'extérieur pour fumer.

Je ne refusai pas et croisai le regard de Sara. Il ne voulait pas se retrouver seul avec elle, ça se voyait.

Ils ne s'étaient que brièvement parlés mais c'était déjà un début. J'espérerai vraiment qu'elle réalise rapidement que William était peut-être le bon pour elle même si je n'avais pas entièrement confiance en William car son passé faisait partis de son ombre.

Nous longeâmes les nouveaux couloirs du QG qui étaient en fait un bâtiment de la société de Peter et Jessie Davis. Ça portait même le nom d'une de leur marque pour encore plus caché l'envers du décor.

L'idée était venue apparement de Peter qui trouvait notre cause très bonne et qui n'avait jamais réellement eu confiance en la CIA et forces secrètes de l'Etat. Alors le fait d'être la vue de tous comme des gens normaux, c'était juste parfait. C'était la meilleure des couvertures. Tout était parfaitement sécurisé. Le système de sécurité n'avait jamais était aussi bon. Et même les souterrains étaient parfaits. C'était juste une idée géniale mais après, il fallait voir à long terme mais pour l'instant, même les visiteurs qui passaient pour obtenir des contrats (car nous devions jouer double-jeu, n'avaient aucune suspicion car tout était savamment présentés) n'y voyaient que du feu. Puis, ça changeait des souterrains où nous pouvions même pas voir le soleil.

En tout cas, tous nos agents étaient heureux et satisfaits d'avoir des locaux lumineux et encore plus spacieux et grands.

Nous arrivâmes au parking et il sortit son paquet de cigarette. Il m'en proposa une et j'acceptai. Il alluma la sienne et me tendit le briquet.

Le goût de la nicotine envahit mes poumons et j'expirai.

— Heureusement que j'ai du parfum dans ma voiture, Lauren m'aurait engueulé.

Il ricana avant d'apporter sa cigarette à sa bouche et d'en prendre une grande taffe.

— Les femmes et leurs crises inutiles. Riccie est pareille. J'arrive chez eux, c'est limite si elle ne me sent pas comme un chien pour voir si je ne fume pas alors que Zeyn fume comme un camionneur.

Je ris doucement et rebondis sur le prénom de Zeyn.

— Il va bien ?

Je l'avais vu, il y a quelques jours. Il avait l'air amaigri et malade mais il masquait tout derrière un sourire ou il changeait de sujet. Je m'étais étonnement rapproché de lui après le départ de DD. Surtout que ces doses, il ne les recevait plus tout le temps. Alors, nous avions dû trouver un substitut pour que ça aille mieux. Il avait vu aussi un cancérologue qui avait dit que son état était stable mais que ça pouvait changer à tout moment car ce cancer n'était pas réel ce qui était d'autant plus dur à guérir.

C'était l'un des médecins-agents qui travaillent secrètement pour le QG en cas de pépin comme le Dr Sullivan.

Enfin bref, je comprenais maintenant un peu plus pourquoi DD était tombé amoureuse des deux frères. Ils étaient tellement différents mais tellement semblables sur certains points que ça en devenait déroutant. Et DD devait tellement se retrouver en Zeyn car ils avaient très souvent les mêmes réactions que j'avais l'impression de la voir à travers lui.

Alors, j'essayai de lui parler le plus possible car Drew travaillait et s'occupait de sa fille et nous étions tous inquiets pour Zeyn. Il ne dirait jamais si tout allait mal. Il attendrait le dernier moment ce qui nous faisait peur. Lui, ça le faisait chier qu'on soit tous sur son dos mais nous, on le faisait pour lui et surtout parce que DD nous tuerait si nous n'avions rien fait. Alors on l'harcelait même s'il se changeait les idées en bossant sur sa future exposition qui avait l'air phénoménal. Je sentais qu'il nous préparait un truc qui nous marquerait tous.

— Ouais. Je l'ai appelé aujourd'hui. Il ne fait que de bosser. J'imagine qu'on essaye de trouver un moyen de faire comme si DD n'était pas partie.

J'expirai et acquiesçai.

— Ouais. Peut-être. Et donc ... toi, ton moyen, c'est de dire des paroles blessantes à Sara ?!

Il leva les yeux et ricana.

— Je ne le pensais pas. J'étais énervé, c'est tout.

— Énervé, c'est tout ?! T'es super chiant William. Tu te rends compte qu'on est pas tous comme toi, ou DD ou même Zeyn, imperméable aux piques sanglantes !? Et encore Zeyn lui, il est moins insolent que vous deux. DD et toi, vous vous êtes bien trouvés en fait.

— T'as vu ça ! dit-il fièrement au lieu de se remettre en question. Ça devait être ma soeur jumelle dans une vie antérieure ou un truc de genre.

— Euh ... je réfute ces propos. C'est moi son lien fraternel, pas toi !

— Jaloux le Jarred ! me taquina-t-il. T'inquiète, on était peut-être des triplets et toi, t'étais genre ... le plus gentil de nous trois.

Je ris très franchement et lui aussi. Et ça faisait longtemps.

Du moins, pas si longtemps que ça, car dès que Ston était dans les parages, il remontait les troupes, nous étions à chaque fois mort de rire.

— Tu aurais pu être le frère de Ston.

— Aussi, admit-il. Enfin bref, reprit-il après quelques minutes de réflexion, je ne voulais pas la blesser mec ! Mais ...

— Tu détestes Haden parce que tu l'aimes William ! le coupai-je. Putain mec ! Ouvre les yeux ! Si tu te fichais d'elle, tu serais en train de te taper tout San-Francisco !

— Qui te dit que ce n'est pas fait ?!

Je roulai des yeux et terminai ma clope.

— Tu veux te voiler la face Will mais fais un effort avec elle. Elle a des sentiments pour toi.

Il m'observa profondément et expira sa fumée.

— Elle te l'a dit ?

— Elle me l'a fait comprendre.

— Qu'elle se sépare de ce con d'Haden alors !

— Et genre toi, tu ne vas pas faire aucun effort ?! Tu vas rester comme ça, les bras ballants ?!

— Tu veux que je fasse quoi ?! s'agaça-t-il.

— Invite-là à sortir ! Parle-lui !

Il éclata de rire et prit sa dernière aspiration avant d'écraser sa cigarette.

— Tu vois ! Ça, c'est complètement puéril de ta part William !

— Je vais aussi lui acheter des fleurs et l'inviter à diner pendant que tu y es !

— Mais oui ! C'est ça qui la refrène ! En amour, ça marche des deux sens !

— Je ... Je ne peux pas ! Je n'ai jamais fait ça !

— À cet instant, j'aimerais tellement que DD soit là parce qu'elle t'aurait giflé et elle t'aurait dit que ça a été ça son problème pendant de nombreuses années. Ça ne vous rend pas faible de faire des petits gestes ou des choses banales que toute personne qui aime ferait mais vous, vous vous imaginez n'importe quoi !

— Tu me saoules Jarred, grinça-t-il. La discussion va trop loin.

— OK. Regarde là partir au bras d'Haden qui pour l'instant lui montre qu'elle est importante. Lorsqu'elle t'aura définitivement rayé de son coeur et de son esprit, il ne te restera que tes yeux pour pleurer William, quand elle se mariera avec lui. Moi, je vais aller retrouver ma petite-amie que j'aime et je vais lui dire parce que je ne lui ai jamais dit avec tout ce qu'il se passe et parce que LA VIE EST TROP COURTE MERDE !

Je lui tournai le dos et me dirigeai vers ma voiture en colère. Ouais, il était comme DD lorsqu'elle ne voulait pas admettre qu'elle était amoureuse de Drew et de Zeyn.

— Je ne pleurai pas et je pourrai arrêter son putain de mariage qui n'existe même pas ! s'écria-t-il énervé.

Je secouai la tête et gagnai ma voiture.

Je jurai avant de démarrer le voyant donner des coups de pied dans le vide. Il devait clairement réaliser rapidement qu'elle n'allait pas l'attendre indéfiniment.

***

— Je suis rentré.

Je retirai mon manteau que j'accrochai et retirai mes chaussures tandis qu'elle me disait qu'elle était dans la cuisine. Je sentis rapidement l'odeur de la pizza et m'y dirigeai.

— Salut ! me lança-t-elle.

— Salut !

Je lui embrassai la joue et tentai de prendre une part de pizza mais elle me força à me laver les mains. J'abdiquai et revins près de mon assiette.

— Allons-nous asseoir, ça sera mieux.

— À vos ordres Madame !

Elle me donna un petit coup mais avant qu'elle ne s'en aille avec les assiettes, je la fis tourner et elle couina en tenant les assiettes en l'air. Elle rigola et je lui pris les assiettes des mains et les reposai sur le plan de travail.

— Je voulais te dire quelque chose Lauren.

— Ah oui ? Ça ne pouvait pas attendre qu'on mange.

— Non.

— Eh bien, je t'écoute.

Plus je la regardai, plus ça me semblait flagrant qu'elle était celle que je voulais. Celle que j'avais toujours voulu avoir ...

— C'est simple. Je t'aime. Je pense ne te l'avoir jamais dit depuis qu'on est ensemble mais je t'aime. Je ne pensais pas retrouver l'amour mais finalement, je l'ai trouvé. Pas retrouvé mais trouvé, précisai-je. Et j'en suis complètement heureux. Peut-être que j'ai souvent la tête ailleurs mais je t'aime comme ... je ne pensais pas pouvoir aimer à nouveau. Je t'aime même peut-être encore plus Lauren. Tu es une femme forte, originale et adorable. Et ... on a le même métier aussi.

Cela la fit rire et ses yeux s'humidifièrent rapidement. Elle répondit à ma brève déclaration par un baiser tendre et pleins de sens avant de poser son front contre le mien.

— Je t'aime aussi Jarred. Je t'aime énormément. Tu es tout ce que je voulais et encore plus.

La vie est bien trop courte pour s'arrêter sur des détails sans importance, sur des rancunes sans cesse, sur des pertes douloureuses ... La vie valait la peine d'être vécue jusqu'au dernier moment parce que même si la vie était dure, elle apportait parfois des miracles...

(NDA : À ÉCOUTER AVEC "GIVE ME LOVE" DE ED SHEERAN - CETTE CHANSON, C'EST JUSTE LA BASE DE TOUT *-*)

***

ZEYN

— Oncle Zeyn, qu'est-ce que tu penses de cette photo ?

Je replaçai mes lunettes sur mon nez après les avoir retiré pour peindre et me dirigeai vers Jannie qui était assise autour de la table de travail de mon atelier.

Je regardai la photo par-dessus son épaule et je souris face au cliché. C'était Skyler qui courait après Zac-Hen. L'image était pleine de vie et joyeuse. Ça réchauffait juste le coeur par sa simplicité et son innocence.

— Elle est géniale cette photo. Tu l'as très bien prise.

— Je pense qu'elle rendrait mieux si je jouai sur les couleurs. Par exemple, je pourrai faire en sorte que la photo soit en noir et blanc et que leurs vêtements soient de couleurs.

— Ouais, acquiesçai-je, enchanté de l'idée. Ça pourrait être très bien. Fais comme tu le sens Jannie.

— OK.

Je lui embrassai le sommet du crâne et retournai à mon tableau que j'allai bientôt achever lorsque je sentis une intense douleur dans ma poitrine.

Je me figeai quelques instants et régulai ma respiration le temps que la douleur passe.

Quelques secondes plus tard, elle s'atténua mais mes mains se mirent à trembler et je sentis un liquide chaud sortir de mon nez.

J'approchai ma main de mon nez et je constatai que je saignai abondamment.

Je sortis précipitamment de l'atelier en sachant que Jannie me suivait inquiète. C'était l'une de ces crises.

J'eus juste le temps de fermer la porte de la salle de bain derrière moi et de m'approcher du lavabo pour évaluer les dégâts.

Le sang était abondant et je me rinçai rapidement les mains et le nez alors que Jannie martelait à la porte d'ouvrir.

— Sinon j'appelle les urgences Oncle Zeyn !

Je déglutis et lui ordonnai d'aller prendre dans ma chambre une seringue contenant les calmants et les stabilisateurs de la maladie. Je l'entendis courir et après avoir déverrouillé la porte, je me dirigeai vers les WC et je commençai à vomir. Cela me brûla et me fit un mal de chien mais j'avais besoin d'évacuer.

Lorsqu'elle revint, j'étais presque inconscient mais je pus prendre la seringue.

— Tu ... Tu trembles trop. Je vais t'aider. Dis-moi où.

Je lui indiquai d'une voix faible et elle le fit en masquant sa peur.

Une fois le liquide dans ma veine, la douleur s'apaisa et je commençai à voir plus clair.

— Je vais appeler les secours ...

— Non, l'arrêtai-je. Ne fais pas ça. Le ... le cancer de ton oncle ne peut pas se guérir comme les cancers des autres.

Ses yeux s'écarquillèrent de terreur mais je la rassurai aussitôt.

— Mais tu vois, dès que j'ai ma dose, ça va mieux. J'ai oublié de la prendre.

— Mais comment tu peux oublier ça ? Et pourquoi tu ne fais pas des chimiothérapies ?

Je tentai de me relever mais j'avais tellement peu de force qu'elle m'aida en me soutenant et elle m'aida à quitter la salle de bain.

— C'est compliqué Jan' !

— Tout est compliqué avec vous ! Comme le départ de Tante DD ! Pourquoi elle n'est toujours pas revenue ? Elle manque à Sky, à toi, à Oncle Drew, à moi ... en fait à tout le monde ! s'énerva-t-elle.

— Apporte-moi un tee-shirt propre et de l'eau s'il te plait.

Elle me dévisagea avant de s'en aller.

Je soupirai en laissant aller ma tête contre le dossier du canapé.

Ce genre de crise, j'en avais de plus en plus souvent. Je ne voulais pas inquiéter ma famille mais je devinai facilement que les doses n'étaient pas suffisantes. C'était celles de Gaby qu'il me fallait. Mais depuis, le départ de DD, j'en avais reçu quelques unes que je prenais qu'en cas d'extrême urgence pour les économiser.

Elle revint avec un tee-shirt noir, un verre d'eau et même de l'ibuprofène qui était plus puissant que du paracétamol.

Je me changeai rapidement et pris un cachet sous son regard mécontent.

Le départ de DD resterait gravé dans la mémoire de tout le monde. Ou plutôt, le coup de traitre d'Isaac.

Juste au fait d'y penser, j'avais envie de tout renverser. À cause de lui, DD avait disparu et n'avait donné aucun signe de vie. Ce connard nous avait bien tous berné. En fait, je préférai faire comme si ce moment n'avait pas eu lieu...

— Oncle Zeyn ? Pourrais-tu répondre à ma question ?

Je regardai Jannie et exhalai.

— Je ne sais pas.

— Elle est vivante au moins ?

— Je ne sais pas non plus Jannie !

— Personne ne sait rien ! Vous avez tous oubliés qu'elle était enceinte ou quoi ?

Non, personne n'avait oublié. Elle portait mon enfant et j'espérais juste qu'ils allaient tous les deux bien. Ou qu'ils soient. Même si j'étais inquiet, je croyais en DD. C'était peut-être l'une des différences que j'avais avec Drew. Je savais qu'elle n'était pas partie sur un coup de tête. Elle avait forcément préparé son plan. C'était tout d'abord pour ça qu'elle avait dit « oui » à Isaac car elle avait l'intime conviction que s'il n'était pas le coupable, il aurait dit « oui ». Isaac l'avait peut-être trahi et meurtri mais la seule chose que je pouvais défendre chez lui, c'était le fait qu'il ne soit pas si mauvais que ça.

Il avait eu le « courage » de partir en reconnaissant qu'il commettrait une grosse en épousant DD sur le mensonge.

C'était presque ... honorable de sa part. S'il avait réellement un mauvais fond, il l'aurait épousé pour mieux la détruire par la suite. C'est ce qu'un sociopathe de l'envergure de Gaby aurait fait.

— Oncle Zeyn ?

Je tournailla tête et vis son regard implorant de réponses.

— Tu es trop jeune pour tout ça Jannie.

— J'ai 13 ans. Je ne suis pas débile. Est- ce que tu vas mourir ?

Je la fixai, légèrement ébranlé par sa question inattendue et répondis avec tout franchise :

— Je ne sais pas Jannie.

— Pourquoi ce n'est pas concret ? Ça me saoule de tous vous voir ... si ... touchés par le départ de tante DD. Mais c'est ce que j'aurais fait. C'est super blessant ce qu'il a fait. De toute façon, je ne l'aimais pas vraiment ce type parce que je suis team « Oncles » mais moi, je crois en Tante DD. Elle a l'air d'être forte et de savoir ce qu'elle fait. Et je sais que tu ne vas pas mourir Oncle Zeyn.

Elle se leva et vint s'asseoir à côté de moi.

— Tu sais, tu vas être papa alors sois plus optimiste que pessimiste. Ta vie n'est pas un échec. Je ne connais pas toute ton histoire- et j'espère que tu me la raconteras lorsque je serai plus âgée- mais tu es quelqu'un de bien. Le passé ne fait pas le présent. Et le présent encore moins notre futur. On a toujours le choix.

— Qui t'a dit ça ? lui souris-je.

— Toi, sourit-elle en retour. Tu le décris clairement dans tes oeuvres.

Je lui souris franchement, très ému par ses paroles.

— Tu es vraiment géniale Jannie. Tu as une maturité qui me subjugue de jour en jour.

— Parce que je suis entourée d'une famille qui s'aime et que j'aime Oncle Zeyn. C'est de là que j'apprends la vie.

— Tu as raison et je suis fier de toi Jannie. Tu seras une grande artiste. Plus grande que moi.

— Alors je dirais lors de mes expositions que tu es mon mentor et celui qui m'a formé depuis que j'étais petite. Et moi aussi je suis fier de toi Oncle Zeyn. Crois-moi, l'amour peut beaucoup de choses.

Je la pris dans mes bras et la serrai aussi fort que possible. Jannie était un peu comme ma fille spirituel. Je l'aimais tellement cette petite.

***

— Je t'apporterai mes travaux, dit-elle alors que nous avions devant sa maison.

— Ne t'inquiète pas. Sinon, tu as juste à les déposer au musée. C'était à côté de ton collège.

— Yep.

— Et ... j'aimerais que ton prénom figure sur certaines de mes oeuvres. Parce que tu as bossé dessus aussi et je ne mériterai pas tous les éloges.

Riccie ouvrit la porte et sourit.

Jannie étala un sourire lumineux sur le visage et hurla de joie.

— Avec plaisir Oncle Zeyn. Ça serait magique ! J'accepte !

Elle me sauta dans les bras puis en fit de même avec sa mère avant d'hurler dans la maison que son nom allait figurer mes oeuvres.

Riccie lui demanda de se calmer avant de rire et de me prendre dans ses bras.

— Comment va mon beau gosse de petit frère ?

— Ça va, répondis-je.

— Tu ne veux pas rentrer ?

— Non. Je vais y aller. J'ai encore du boulot.

— Oh. Repose-toi aussi Zeyn, me dit-elle en me caressant la joue. Tu es épuisé. Maman en ferait un malaise.

— C'est pour ça que je ne veux pas la voir. Ils vont trop s'inquiéter pour rien.

Elle acquiesça et répliqua :

— Toujours pas de nouvelle ?

— Non. Rien. Introuvable.

Elle soupira et posa une main sur son front.

— Et ce salaud d'Isaac ? Et cette connasse de Gaby ?

— Non plus, dis-je.

Elle soupira encore plus lourdement.

— On est bientôt en février et rien. J'espère qu'elle va bien, ainsi que le bébé.

— J'espère aussi Riccie.

Elle esquissa un bref sourire avant de se mettre sur la pointe des pieds pour m'embrasser la joue.

— Elle est partie parce qu'elle sait ce qu'elle fait. Je crois en elle. Elle est la seule à finir cette histoire.

— Je ... Je pense aussi. Je veux juste ... que tout aille bien. Qu'elle revienne parmi nous et que ... que je lui dise à quel point je l'aime Riccie.

Elle sourit attendrie et prit une nouvelle fois dans ses bras.

— Tu lui diras. On lui dira tous. D'accord ?

J'opinai de la tête avant de lui souhaiter une bonne fin de soirée et je rentrai chez moi me posant un tas de questions.

Quand allait-elle revenir ? Qu'est-ce qu'elle préparait ? Quel était son plan pour détruire Gaby ?

Ces questions m'empoisonnaient l'esprit que j'avais du mal à en dormir la nuit. Mais la maladie et les médicaments faisaient leur effet. Je dormais plusieurs heures d'affilés et me réveillai fatigué mais je devais me battre contre la noirceur qui m'envahissait. Jannie avait raison. Je devais être plus optimiste. Je devais avoir plus d'espoir en une vie heureuse.

Oui, c'était ça.

Lorsque je gagnai ma chambre après une bonne douche, j'ouvris le tiroir de ma table de chevet et je sortis le cadeau de Noël que DD m'avait envoyé. C'était le cliché d'une échographie. L'embryon était tout petit et c'était juste à vous faire fondre le coeur.

Comme à chaque fois, je retournai la photo et comme à chaque fois, je re-lisai ce qu'elle avait écrit :

« Commence à penser au prénom Davis et j'espère que tu as commencé à acheter les livres sur la paternité parce que tu vas t'en charger de cet enfant. Notre enfant. On t'aime déjà. DDL ».

Et comme à chaque fois, je me couchai avec le cliché près du coeur car c'était le meilleur des remèdes contre la douleur. Contre ma douleur et la vie qui était harassante. Ces petits moments de bonheur qui vous donnaient la force étaient délicieux et j'en voulais encore ...

***

BLAKE/GABY

Voilà deux mois que DD avait quitté son mariage en pleurs et achevée par le refus d'Isaac.

Mon Dieu ! Ça avait été si jouissif et démentiel de voir cette scène comme tout le monde.

Bien sûr que j'étais là ! Et grâce à la veuve noire et les modifications que j'y avais apporté, j'avais juste pris l'apparence d'une de ses rares amies pour quelques temps pour assister à ce moment épique de sa pauvre vie. C'était juste évident que ma présence était requise. Après tout, n'étais-je pas sa cousine ?

En tout cas, je n'avais jamais ressenti autant de bonheur de voir son visage se tordre de douleurs. De voir qu'elle comprenait enfin, qu'elle ne méritait pas d'être aimée. Qu'elle était l'auteur de son propre malheur. Ça avait été exaltant de voir tous ces gens se lever et le choc se peindre sur leur visage.

Oui. C'était l'un des meilleurs de moments de la déchéance de DD. Le premier avait été lorsqu'elle avait vu sa mère derrière la vitrine de la boutique de robes de mariée, ensuite, lorsqu'elle avait vu tous les morts que mon géniteur avait commis lors du plan « Cartel » et de voir tous ces morts autour d'elle puis celui du moment où elle avait appris que Zeyn était le père de son enfant et enfin ça. L'apothéose. Même si ce n'était pas ce qui était prévu.

En fait, j'avais pensé qu'Isaac aurait dit « oui ». Ça aurait été parfait aussi car mon plan avait été le suivant. J'aurais lancé une vidéo de la traitrise d'Isaac devant tout le monde ce qui aurait détruit DD mais ... Il avait pris ses jambes à son cou devant tous ses proches et ça avait été épique. Hahaha, sur ce coup-là, je le félicitai même si je n'arrivai plus à mettre la main sur ce bâtard et que je devais faire profil bas.

D'ailleurs, cette connasse aussi avait disparu et malgré mes ressources, je ne la retrouvai pas. Comme si elle avait prévu son plan. Si c'était le cas, je devais admettre que c'était intelligent de sa part. Car elle me connaissait. Oui, elle me connaissait suffisamment pour savoir que c'était elle et Zeyn que je voulais surtout. C'est pourquoi, j'avais réduit les doses de ce salaud et quant à attaquer le reste de sa famille, je verrai plus tard. À son retour. Oui, j'attendais sagement son retour avec mes plans tout comme elle pour me détruire définitivement.

Mais avant que je ne meure, elle allait savoir toute la vérité et je m'en ferai à coeur joie de lui révéler l'envers du décor.

Même si je n'avais pas obtenu le QG car ils m'avaient piégés, j'obtiendrai tout ce qu'elle avait eu car tout ce qu'elle avait eu me revenait de droit. J'avais trop attendu. J'avais trop patienté.

Je souris en entendant les hurlements étouffés de mon otage.

Les dommages collatéraux, il y en aurait encore. Juste patience ...

Mon téléphone sonna et je décrochai.

— Oui ?

— Patron, nous savons où elle est. Nous pensons l'avoir retrouvé.

Je souris davantage. Le final approchait à grand pas ...

— Ah oui ? Eh bien c'est parfait. Vraiment parfait. Nous lancerons Big Sister ce soir pour que son retour soit épique et qu'elle comprenne que la liste des morts par sa faute, va se rallonger. Que la population américaine soit malade comme son tendre Zeyn.

— Bien Madame.

Je raccrochai en laissant échapper un rire jubilatoire alors qu'on m'envoyait des informations d'elle.

Tu vois très chère December-Dan, je suis plus forte que toi. Et tu le réaliseras bientôt. Tu verras. Ça sortira naturellement de ta propre bouche. Et juste après, je te tuerai comme la pauvre merde que tu es.

***

Alors hihi ?

Oui, Skyler a pris en maturité mais QUI ne l'aurait pas été dans son cas ?! Je voulais que ça soit réaliste alors si ça dérange, tant pis mais je me justifie. (En tout cas, je suis un peu fière de cette partie)

Jarred, rien dire. Sensas +++. Un vrai de vrai ce type ! J'espère que Will va réaliser (il me fait tellement penser à ma DD haha).

ZEYN !!!!! Mon petit coeur (j'ai trop de chouchous haha) sensas +++ aussi et BLAKE/GABYYYYY, la meilleure quoi ! hahaha (je sens que certaine veut me tuer) Reconnaissez que son jeu est top quand même ! Une malade par excellence !

(Oui, faisons comme si j'étais une lectrice (c'est ce que je fais la plupart du temps pour vous écrire des scènes épiques mdr) alors merci de ne pas me prendre pour une folle (même si c'est le cas - dit la fille qui écrit dans une parenthèse à parenthèse ... OK J'ARRÊTE !) Bon poutouuuus ).

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top