Chapitre 52
Hello mes Muffins ❤️,
PS : TRÈÈÈÈÈS LONG CHAPITRE POUR ME FAIRE PARDONNER
***
Quelques jours plus tard ....
WYATT
Nous étions tous en train de réviser comme des malades depuis plusieurs jours.
Après notre mission pour récupérer l'oncle Esteban, qui avait été super bien accueilli au QG, tout le monde s'était replongé dans la révision de nos examens qui se passaient demain.
Juste par rapport à cette mission, nous n'avions pu rien dire aux autres, mais nous avions eu vraiment peur et je ne savais même pas comment l'Agent Lee avait continué à travailler comme si de rien était. Nous, ça nous avait choqué, mais elle nous avait assuré que tout allait s'arranger.
D'ailleurs, depuis hier, elle donnait une session d'entrainement d'une heure à chacun d'entre nous. Et c'était vraiment bien. À chaque fois que je voyais mes camarades sortir de l'entrainement privatisé, ils souriaient.
On s'était tous dit que nous allions être des agents de terrain. December-Dan était un excellent mentor. Elle était difficile et exigeante, mais elle désirait une chose : qu'on soit tous aussi bons qu'elle.
C'est pour ça que lorsque nous étions passés au détecteur de mensonge pour savoir qui était l'autre taupe, nous avions tous dit que son niveau d'exigence était vraiment élevé, mais ça valait le coup. Même beaucoup de ses anciennes recrues l'avaient admis. Je ne comprenais pas pourquoi, les autres lui en voulaient d'être forte. En fait, dans ce monde, nous serions toujours insatisfaits. Lorsque l'un de nous était meilleur, on le jalousait et voulait voir sa fin, quant à un faible, tout le monde se moquait de lui, alors ... où nous devions-nous nous placer ? Juste au milieu pour plaire à tout le monde ? C'était juste n'importe quoi.
L'Agent Lee avait raison de ne pas se préoccuper des commentaires et de rester comme elle était. Bien sûr, je lui en étais reconnaissant de m'avoir évité d'enlever une vie, même si ce salopard le méritait.
Ça allait être mon tour de passer une heure avec elle. J'attendis devant la porte et Alex finit par l'ouvrir, tout sourire. Il était tout transpirant mais satisfait.
— Alors ? le questionnai-je.
Alex et moi, nous nous étions énormément rapprochés. Je pourrais même le qualifier d'ami, mais ça, je ne lui dirais pas maintenant. Peut-être lorsque je serai classé « premier » parmi les recrues.
En vérité, je m'étais un peu plus ouvert à tout le monde. Surtout lorsqu'on avait appris l'histoire de chacun. Nous étions vraiment un bon groupe. Et le fait que nous voulions tous cette première place donnait une certaine .... bonne ambiance. Il n'y avait rien de malsain. Je pense qu'on voulait surtout plaire à l'Agent Lee avec des notes aussi proches que les siennes.
Ses notes n'avaient, pour l'instant, jamais été égalées.
Nous passions une épreuve écrite de trente minutes sur des situations stratégique. Ensuite, une autre épreuve de trente minutes sur les langues. Puis, une dernière épreuve de quarante cinq minutes sur des codes à décoder.
Puis, l'oral. La première épreuve consistait à ce que des agents nous questionnent sur notre façon d'agir, de penser et de réfléchir vite. Il fallait vraiment être rapide et efficace. Elle durait trente minutes.
L'autre épreuve était une épreuve de simulation. On piochait une identité et on devait vraiment faire croire aux gens que c'était notre identité. Alors on doit rapidement s'adapter à cette vie inventée. Et savoir très bien mentir, sans que les expressions de notre visage nous trahisse ou notre rythme cardiaque. Elle durait quinze minutes. Cinq minutes de préparation et dix minutes d'échange.
La dernière épreuve orale était une épreuve de groupe. Elle durait quarante cinq minutes. Nous étions à deux et parmi nous, il y en avait un qui avait le profil du tueur. Le groupe en face de nous devait découvrir qui était la personne et nous aussi face à ce groupe. Le premier qui trouvait la réponse avec un raisonnement logique remportait les points.
Et enfin, les épreuves physiques. Alors là, ça pouvait être tout et n'importe quoi. Du combat, comme les tirs, comme les deux avec d'autres surprises. On devait juste se préparer au fait que ça serait intense et dangereux, dans un genre de labyrinthe avec un laps de temps précis et on pouvait croiser nos camarades, mais il fallait toujours être le plus rapide.
La durée de cette épreuve était au maximum de quarante cinq minutes, mais pas plus.
Tout ça, en une journée. De 7 heures du matin (avec un dernier échauffement et le petit déjeuner) à 17 heures, car il y avait des pauses.
En conclusion, demain serait une journée éprouvante.
Les cinq meilleurs passeront au second niveau de la formation, tandis que les autres poursuivront la formation « rattrapage » avant de repasser l'épreuve, deux semaines plus tard.
Pour être dans les cinq premiers, il fallait avoir entre 1000 et 850 points. En dessous de ce seuil, ce n'était pas suffisant. Si ce n'était pas bon, ils ne pouvaient pas concourir en tant qu'agent de terrain et encore moins en tant qu'« Espoir », ce qui était mon objectif.
L'Agent Lee avait obtenu un score de 1578 points. C'était tout juste incroyable. Et c'était la seule depuis que le QG avait été mis en place. Même sa mère ( qui a eu 1200 points ) et son père ( qui a eu 1156 points) n'avaient pas eu ce résultat.
On lui avait tous demandés comment elle avait réussi et elle nous avait tout simplement dit qu'elle ne dormait pas jour et nuit.
Je me souviens que nous l'avions tous regardés choqués, mais son frère Jared qui était venu lui donnait un coup de main, nous avait dit qu'elle dormait quand même et qu'elle aimait se prendre pour une légende. Il avait un bon résultat lui aussi. Si je ne me trompais, il avait obtenu 1186 points.
Ça avait été marrant de la voir offusquée par ses propos et surtout, elle avait eu envie de le frapper, mais il sortit comme excuse qu'il était blessé. On ne savait pas trop ce qui lui était arrivé.
William qui nous parlait tout le temps -sans oublier les insultes, bien sûr- n'avait voulu rien nous dire justifiant le fait que nous étions trop jeunes pour ça.
Il se croyait tout permis depuis que December-Dan l'avait comme assistant et qu'il l'aidait. Mais c'était un gars sympa. Grand parleur et trop positionné sur le charme, mais il était sympa. Les filles l'adoraient littéralement.
Bref, Alex essuya son front et répondit à ma question :
— C'est ... chaud. Elle ne nous ménage pas. Ils ne nous ménagent pas, dit-il en chuchotant.
Je fronçai les sourcils. Nous ? Je ne savais pas qu'ils étaient plusieurs ...
— Je ne suis pas supposé te le dire, mais il y a Chang, Will et Lee. Au début, elle se bat qu'avec toi, mais après les autres arrivent. Ils m'ont mis K.O. En plus, je devais répondre à des questions en même temps.
— Quoi ? Mais ... C'est super difficile de se concentrer en même temps.
— Je sais, imbécile ! Surtout le début, mais après, ça va. Je veux être le premier, alors je me suis donné comme jamais.
— Je serai le premier, Alex ! Oublie ça.
— Tss.
La porte s'ouvrit à la volée et December-Dan nous regarda tour à tour.
— Tu n'as rien dit j'espère Alex ?
— Non Madame ! Jamais.
— Ouais, sinon ça te désavantagerait. Ça serait stupide.
Alex retint une grimace et DD m'invita à entrer dans la salle en lui faisant un clin d'oeil. J'avais presque envie de rire parce que oui, il s'était désavantagé en me le disant.
— À plus tard, Wyatt !
Je lui souris avant de lui faire un doigt d'honneur qu'il me retourna.
La porte se referma derrière moi et je découvris William et Chang.
Je leur fis un signe de tête avant de poser mon sac au sol. Je mis mes gants de combat pour protéger mes jointures, mais j'avais les doigts libres et j'avais mis un casque de protection.
Une fois prêt, je m'avançai vers eux qui m'attendaient.
— Voilà, le premier chouchou de DD ! commenta William avec un petit sourire.
Je me sentis rougir car ce n'était absolument pas vrai, mais elle sourit.
— Arrête de vouloir le déstabiliser William, rétorqua Chang. Tout professeur a des élèves favoris. Ce n'est pas éthique, mais c'est le coeur qui fait ça.
Il me fit un clin d'oeil et j'étais toujours fasciné par son crâne brillant. Il n'avait même pas un cheveux. Je me demandais l'âge qu'il avait. Selon Alex, il pouvait encore avoir des copines, car il avait un truc. Il le soupçonnait même d'être immortel.
Bien sûr, il était dans l'excès le plus total, mais ça nous faisait rire.
— Allez. On arrête, lâcha-t-elle. On va tester ta capacité à réagir vite, tout en te battant. Rien de plus simple.
— Et après, vous allez me faire un guet-apens et vous mettre à trois contre moi ?
Elle sourit et Will leva les yeux, excédé.
— Alex ne sait pas fermer sa bouche ! dit-il. Je t'ai dit de me laisser lui régler son compte, DD.
Elle secoua la tête et nous nous mimes en position pour commencer le combat.
— Dis-moi quand tu es prêt, Wyatt.
— C'est à moi de vous dire ça. Je vais bientôt prendre votre place.
— J'adore ça ! commenta Will.
DD sourit avant de foncer vers moi. Je ne compris pas vraiment sa technique, mais je me retrouvai la seconde suivante au sol. Je réprimai un gémissement de douleurs. Ça commençait mal. Très mal.
— Comme j'ai dit, se vanter c'est bien, mais que lorsque ce qu'on dit est prouvé. Wyatt, je resterai toujours la meilleure. 1578 points, c'est difficilement atteignable. Celle qui a dépassé le cap des 1000 points, en a eu que 1200 points et c'était ma mère. C'est bien, mais très loin de mon chiffre.
Je finis par me relever.
— C'est pour ça que vous ne vouliez pas trop me donner cet entrainement exclusive. On dit toujours que l'élève dépasse le maitre et vous savez que je peux vous dépasser.
Je fonçai vers elle, préparai mon attaque, mais elle le bloqua avec son bras, je tentai de l'autre côté, mais elle attrapa mon bras, me fit tourner et me renversa.
Je tombai encore une fois.
— Wyatt, concentre-toi. Tu analyses trop ce que je vais faire. Anticipe plutôt.
Je me relevai, déterminé et une fois le déclic fait, je réussis à tenir face à elle. Je reçus plusieurs coups à la tête et elle aussi. Je réussis à la faire tomber, car elle avait oublié sa garde juste une seconde, mais elle se releva en vitesse et me flanqua un coup de pied qui m'envoya de l'autre côté de la pièce.
— Relève-toi plus vite, Wyatt !
Sa voix était motivante et j'obtempérai. Je me défendis et lui donnai un coup de genoux à l'estomac.
William grimaça et Chang s'apprêtait à dire quelque chose, mais s'arrêta. Il lui chuchota qu'elle avait sa ceinture et DD en profita encore une fois pour que je tombe.
— Ne pas écouter ce qui se passe autour de soi. Oui, je porte une ceinture, mais c'est parce que je suis enceinte.
— Quoi ? croassai-je.
Niveau de déstabilisation : 1000. Je me battais avec une femme enceinte. Elle était enceinte !
— Je ...
— Le bébé est protégé grâce à la ceinture. Je ne sens rien. Mon ventre est protégé. Tu peux y aller fort.
— Non ! dis-je, choqué.
— Très bien.
Elle me lança un bâton que j'attrapai à la volée et sans que je n'ai le temps d'ajouter quoique ce soit, Will et Chang foncèrent droit sur moi avec un bâton à la main.
— Quel est ton nom d'agent ? me questionna-t-elle.
J'étais en train de me protéger et elle me posait ce genre de question ! C'était horrible !
— Agent ..., dis-je en contrant le coup de Will, Terrick Blane !
— Ton âge ?
Je faillis recevoir le bâton de Chang à l'estomac, mais je le rentrai.
— 17 ans !
— Si ton arme n'a plus de balles, que fais-tu ?
Will tenta un coup de pied circulaire, mais je l'arrêtai de mon bras et ripostai avec un coup de bâton dans les jambes.
— Je ... trouve un objet ... pour me défendre !
Je venais de repousser Chang. Putain ! Cet homme était trop rapide pour son âge.
Cela continua pendant toute l'heure. DD s'était joint à eux et je me retrouvai souvent au sol parce que j'avais trop peur de la blesser.
Pour moi, ceinture ou pas, je ne voulais pas lui faire mal. Est-ce que les autres le savaient ?
L'heure passa à une vitesse fulgurante. J'étais éreinté, mais je m'étais découvert certaines capacités.
William m'aida à me relever et me félicita. Le maitre Chang aussi.
— C'est bien, dit December-Dan, essoufflée. Mais vous vous êtes tous laissés perturber par le fait que je sois enceinte. C'est dommage parce que votre adversaire peut prendre le dessus grâce à la déstabilisation.
— Vous ... Vous êtes vraiment ... enceinte ?
J'étais tout aussi essoufflé et tout transpirant.
— Ouais, confirma-t-elle.
— Waouh. Félicitation, dis-je.
— Merci, sourit-elle.
Elle était drôlement courageuse. Puis, ça ne se voyait pas.
— Je suis au début, me dit-elle car je regardai son ventre.
— Oh. OK.
— Bon, bah repose-toi, Wyatt. Demain sera une longue journée et vous pouvez tous réussir. D'accord ? Je compte sur toi, répliqua Chang.
William sourit aussi et je finis par les laisser.
J'allai prendre une douche avant de rejoindre les autres au réfectoire.
***
— L'agent Lee est enceinte ! s'exclama Amber. Franchement, elle ne me l'aurait pas dit, je pense que j'aurais été meilleure, mais ça m'a fait peur. J'ai pensé au bébé, moi.
Tout le monde avait acquiescé.
— C'était une bonne technique de sa part, admit Vince. Au moins, on sait que peu importe la situation de notre adversaire, on doit penser à notre vie d'abord.
— Exactement ! clama Alex en prenant un morceau de pain.
Je regardai tour à tour chaque futur agent. Vince, Nicolas, Alex, Amber, Loïs, Lea, Brook, Charlotte, et Lucas.
Je m'étais déjà fait un classement des cinq premiers. Je pense qu'Amber et moi, pouvions être tous les deux à la première place. Cette fille était vachement forte. Et je pense qu'elle appréciait vraiment Alex qui n'arrêtait pas de la taquiner. C'était ... mignon à voir. Mais, elle ne le laisserait jamais gagner. C'était une très bonne concurrente et même l'Agent Lee le disait. Elle serait probablement la seule fille dans le top 5. Elle arrivait bien à masquer ses émotions, donc c'était tant mieux pour elle. Alex pouvait être le deuxième s'il ne se laissait pas déconcentrer, mais comme Vince et Nicolas étaient plus sérieux, il pouvait régresser. Après, il pouvait y avoir des surprises, mais pour l'instant, nous étions là, à savourer un diner chaleureux et finalement, le psychologue du QG avait raison.
Parfois, il y avait d'autres moyens d'être heureux que d'assouvir une vengeance.
La vengeance achevée, il ne nous restait qu'un goût acre au travers de la gorge et rien d'autre.
Il avait raison. J'étais heureux et j'avais une deuxième famille. J'espérais juste que mes parents et ma petite soeur étaient fiers de moi, car ma nouvelle vie était bien et elle pouvait être encore mieux.
***
DECEMBER-DAN
La journée d'hier avait été longue.
Faire passer les examens à mes dix recrues avait été très épuisant, mais nous avions déjà les résultats.
Et sincèrement, j'étais très très fière d'eux.
Il n'y avait pas cinq premiers au classement mais sept premiers. Ça ne m'était jamais arrivé avec les autres groupes de recrues. Même le maitre Chang, John, Papa et Walter avaient été époustouflés.
De plus, le premier avait obtenu 1254 points. Il avait battu Sophia. Et les autres le suivaient de près. C'était exceptionnel. Mes anciennes recrues n'avaient jamais atteint plus de 1000 points. Moi qui avait pensé au début que ça serait difficile, finalement, ils avaient tous déchirés. Ça avait été dur, mais ils avaient tous tenus. J'étais vraiment fière d'eux comme une maman. De plus, ils passaient tous au niveau supérieur. Personne n'avait eu en dessous de 850 points. Celle qui avait eu 851 avait vraiment eu de la chance, mais elle pourrait se rattraper.
Je m'apprêtai à aller annoncer le classement à mes recrues impatients, lorsque Sara m'héla dans le couloir. Elle était avec William. Je les attendis.
— Tu vas annoncer les résultats ? me demanda-t-elle.
— Ouais, répondis-je. Je vous pensais dans la salle avec eux.
Je les regardai tour à tour suspicieuse, mais je n'eus pas le temps de les interroger car Will me demanda :
— Le plan se fait ce soir ?
— Oui, confirmai-je. Pas de changement.
— Je te jure que si je retourne à la CIA, DD chérie, je t'étripe. Est-ce clair ? me menaça-t-il.
J'avais mis un plan en place et surtout en douce.
Je l'avais préparé et peaufiné à l'aide de Sara et Will. Je savais que je risquais gros, mais je devais absolument voir Roald Antenucci. Ce soir. Il était en contact avec Gaby. Isaac nous l'avait affirmé. Ainsi, Sara s'occuperait de nous indiquer pendant que Jared, Will, Isaac et moi, nous serons chez Antenucci.
— Ne vous inquiétez pas. Isaac m'a assuré que ça va être bon. Il l'a surveillé.
Sara et lui se regardèrent. Sara avait changé vis-à-vis d'Isaac et je n'aimais pas ça.
Ils me cachaient quelque chose ...
— Je n'ai pas confiance en lui, répéta Will.
Je levai les yeux et décidai de ne rien dire. Même si j'éprouvais une certaine méfiance envers lui ces derniers temps, je préférais fermer les yeux dessus pour l'instant. Mon mariage se déroulait dans quelques jours alors ...
Je finis par entrer dans la salle.
Je souris en les voyant tous apprêter pour l'événement. Ils avaient droit à une petite soirée spéciale après ça et ils pouvaient tous concourir pour être « Espoir ». J'avais une très bonne relève.
Je saluai les gens du Conseil et m'avançai vers l'estrade, alors que Sara et Will rejoignaient Isaac et Jared.
— Bonsoir chers agents, parce que vous êtes maintenant des agents du QG. Je ne vais pas faire dans le cérémonieux, parce que vous êtes impatients d'avoir vos résultats, après la journée d'hier que vous n'oublierez jamais. Mais ce n'est que le début alors ne lâchez pas l'affaire. En tout cas, sachez que je suis fière de vous et pour ma dernière année en tant qu'Espoir, vous m'avez satisfaite et sachez que c'est difficile. Vous êtes le groupe que je n'oublierais jamais et j'espère que vous serez de grands agents que je commanderai lorsque je prendrai la place de John Liebster ici présent. Il le sait très bien qu'il se fait vieux donc c'est à mon tour.
Celui-ci sourit face à ma répartie tandis que les autres riaient.
— Enfin bref, dis-je en ouvrant la feuille, pour la première fois aussi, j'ai eu des égalités. Vous êtes sept à avoir eu au-dessus de 1000 de points.
Ils se regardèrent tous, heureux de la nouvelle. Ça avait l'air tellement impossible. Personnellement, je savais qu'ils réussiraient, mais peut-être pas à ce point.
— Et vous passez tous au niveau supérieur, annonçai-je.
Ils se tapèrent dans les mains et les filles couinèrent toutes contentes et soulagées.
— Donc, je vais annoncer les résultats, le premier qui a eu 1254 points et qui n'est pas si loin de mon record qui est de 1578 points est, sans surprise, Wyatt Matthews.
Ses camarades le félicitèrent et un sourire étincelant illumina son visage.
Il se leva pour s'approcher de l'estrade afin que je lui donne son badge d'agent.
— Bravo ! dis-je en le prenant dans mes bras.
— Merci Madame. Je vous l'avait bien dit.
— Hé ! dis-je en le relâchant. Tu n'as pas atteint mon niveau mais c'est un nouveau record. Tu as battu ma mère. Tu es donc le deuxième. Je reste toujours la première.
— Peut-être plus pour longtemps.
— Peut-être. Je crois en toi. Vraiment.
Il avait l'air ému tandis que les gens l'applaudissaient.
Je lui donnai sa carte et il redescendit de l'estrade avec son arcade qui avait un pansement.
Oui, j'avais des blessés parmi eux, ce qui était tout à fait normal lors des examens.
— Il y a eu deux personnes en seconde place. Avec 1196 points tous les deux, j'appelle Amber Jones et Alex Ruez !
Ils se levèrent tous les deux heureux et félicités par leurs camarades.
J'étais certaine que ces deux-là allaient finir ensemble. Je leur fis un câlin et les félicitai aussi.
— Vous feriez un bon duo pour les missions ! leur dis-je.
— Ouais ! Surtout que je serais meilleure que lui ! répliqua Amber tout sourire.
— Mais bien sûr ! clama Alex. L'Agent Lee sait que je suis meilleur.
Il me fit un clin d'oeil qui me fit doucement rire et ils regagnèrent leur place.
— En troisième place, Nicolas Villers avec 1150 points.
Je fis pareil et lui donnai son badge.
— En quatrième place, Vince Dubois avec 1136 points.
Toujours des cris et toujours le petit câlin et la remise du badge.
— En cinquième place et sincèrement j'ai été surprise, mais je n'en avais pas douté, Lea Yang avec 1133 points.
Tout le monde l'acclama alors qu'elle était choquée. C'était celle qui avait des difficultés et qui n'était pas très sûre d'elle mais elle avait réussi. William était sûr qu'elle serait dans le top 5 et il avait raison.
Elle se mit à pleurer de joie et je lui remis son badge avant de l'attirer vers moi pour la calmer.
— Hé ! Ne pleures pas. Tu manques de confiance en toi mais tu es très bonne en ça Lea, ok ?
— D'accord, merci Madame.
Je la laissai rejoindre le groupe.
— En sixième place, Lucas Bryant avec 1010 points.
Il avait l'air un peu déçu, mais je le rassurai et lui disais que c'était très bien. Il avait paniqué lors de l'épreuve physique. Il savait nager mais n'aimait pas trop l'eau ce qui l'avait retardé.
— En septième place, Loïs Nathan avec 950 points.
Elle était fière d'elle et moi aussi.
— En huitième place Brook Burton avec 943 points.
C'était celle qui était le plus sûr d'elle au début de la formation mais malheureusement, elle se basait trop sur ses acquis, mais elle était très bien.
— Et enfin en neuvième place, pas de dixième place comme vous l'avez compris, Charlotte Martin avec 851 points. Félicitons-là car elle a fait preuve de courage malgré sa blessure à la cheville et ça, c'est un signe de bravoure et de courage. Malgré la douleur, il faut poursuivre.
Elle se leva avec ses béquilles et avança vers l'estrade. Je lui donnai son badge et la pris dans mes bras en lui assurant qu'elle se rattrapera au second et dernier examen.
— Merci Agent Lee.
— De rien et ne te décourage pas.
Je conclus la remise du badge en disant qu'ils pouvaient sortir en toute tranquillité maintenant, mais avec une autorisation et à plusieurs, suivis par une puce bien sûr. Ils avaient un mois de repos et ils pouvaient rester au QG comme retourner auprès de leurs proches qu'ils leur restaient.
Une fois finie, je descendis de l'estrade et on se fit un câlin groupé.
— Quoique les gens disent Señora Lee, vous êtes la meilleure pour moi, les autres sont jaloux, commenta Alex.
— Awh, c'est mignon Alex. Merci.
— Y'en a qui veulent des touches avec la patronne, intervint Will en se joignant à nous.
— Elle est bientôt ma femme alors ne rêvez pas ! dit Isaac.
Isaac m'embrassa la tempe sous le regard de Will qui fit semblant de vomir. Sara lui frappa l'arrière de la tête sous les ricanements de Jared tandis que Papa, Chang, John et Walter félicitaient mes élèves.
— Vous savez quoi jeunes gens ? Comme vous avez été exemplaires, vous allez fêtez Thanksgiving avec nous.
— Euh ... Walter, on va chez les Davis, dit Papa.
— Oh oups. Eh bien, ils ont une grande maison, ils ne refuseront pas. Si j'avais pu emporter la mienne avec moi, on l'aurait fait chez moi.
— Grappy a bu, non ? me demanda Jared à l'oreille.
— Je crois que oui, ris-je.
Mes recrues étaient contents et je pense que Grappy avait raison, Jessie et Peter ne refuseront pas.
***
La soirée s'était terminée au alentour de minuit.
John était rentré retrouver sa famille, Papa était partie rejoindre Hope et Skyler, ainsi notre plan se passait comme je le voulais. C'était le moment de faire un tour chez Roald.
D'après nos informations, sa femme et ses enfants n'étaient pas là. Ce bâtard trompait sa femme et sa maitresse arrivait chez lui vers 00h30-01H00, car il y avait moins d'agents de sécurité devant chez lui et ils n'allaient rien rapporter à sa femme.
Ce type était vraiment un connard. De plus, c'était Gaby qui avait payé sa campagne. Voilà pourquoi il avait gagné en popularité en si peu de temps.
Alors que je chargeai la camionnette pour notre départ imminent, je fus choquée lorsque je vis mes dix recrues avec Jared, Drew, Isaac, Sara, William et Zeyn.
De la vapeur sortait de ma bouche tellement je ne savais pas quoi dire. Ça ne faisait pas partie du plan. Ils ne devaient pas être ici.
— Qu'est-ce qu'ils font là ? interrogeai-je, les concernés par l'histoire. Ils ne devaient pas être là.
— On doit être en supériorité numérique DD, déclara Sara. Et ça a beau être des tous jeunes diplômés, ce sont tes recrues en lesquelles tu as le plus confiance et, dit-elle en désignant Drew et Zeyn, ils ont déjà eu à faire à ta formation en accéléré alors ...
— C'est moi qui ait suggéré l'idée, avoua Will. Ils ne diront rien à John.
— Et j'ai validé, ajouta Isaac. Ils seront normalement moins d'une dizaine et nous sommes quinze, car Sara restera dans la camionnette pour nous indiquer avec Charlotte.
— Ça devrait le faire, assura Jared.
— Puis, je sais toujours me battre, sourit Zeyn.
— Ça va être rapide alors arrête de faire cette tête de meurtrière et allons-y, conclut Drew.
— Mais je ne veux pas qu'ils vous arrivent quelques choses de grave ! me justifiai-je, atterrée. C'est de la folie ce qu'il se passe là.
— Ça ira, dit Isaac en avançant vers moi.
Il déposa un baiser à la commissure de mes lèvres et demanda aux autres de monter dans les fourgons.
— Écoute ton futur mari pour une fois, me chuchota Will en entrant dans le premier fourgon.
C'était du grand n'importe quoi.
Et là, je compris ce que pouvait ressentir John lorsque je lui avais ce genre de coup. Ce n'était pas une bonne idée finalement.
Et si on nous tendait un piège ?
***
Durant le trajet en voiture, je réfléchissais.
J'aurais dû refuser fermement de les prendre avec moi, même plus ! J'aurais carrément dû annuler.
Mais nous étions arrivés à la grandeur demeure de Roald Antenucci. Sara avait les plans de sa maison et elle nous avait donné à tous une oreillette connectée. Nous avions nos combinaisons basiques : pull noir, pantalon noir, chaussures noires et cagoule.
Les recrues avaient des taseurs et j'espérai vraiment que ça serait suffisant, car je ne voulais pas de blessés. Nous autres, avions nos armes. Tout le monde avait un gilet par balle et même une ceinture comme moi pour plus de sécurité. La demeure était cerclée de 10 agents comme Isaac l'avait dit.
Ils regardaient les alentours.
Tout le monde se regroupa autour de moi en attendant mes commandements.
— Bien. Sa maitresse ne va pas tarder à arriver. Je vais entrer par la porte de derrière avec elle pendant que vous, vous neutralisez les autres hommes. Il faut tous qu'ils soient à terre. Menottes-les et récupérez leur arme. Puis après, vous surveillez jusqu'à que je rentre dans la maison. Sara a les caméras donc elle vous indiquera si quelqu'un arrive. Pareil pour Charlotte alors soyez attentifs et vifs. Ensuite, vous nous rejoignez dans la maison. Est-ce que c'est clair ?
Ils acquiescèrent tous.
— William, tu les surveilles, Isaac pareil, Jared, Drew et Zeyn, vous surveillez mes arrières. Pour l'instant, j'y vais seule. Vous ne tirez pas si ce n'est pas nécessaire, rappelai-je en leur donnant à chacun des seringues qui endormiraient les agents. Bon, expirai-je. On fait vite et il faut que ça soit efficace. Allez !
Je leur lançai à tous un dernier regard avant de me mettre à courir, l'adrénaline parcourant mon sang. Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas fait ça et c'était toujours aussi jouissif.
Une fois dans l'allée et cachée derrière un buisson, j'attendis. Une berline noire arriva.
— Tenez vous prêt les gars, dis-je doucement.
Je me redressai légèrement et je suivis la voiture qui contournait la demeure en veillant à ce qu'elle ne me voit pas.
Elle finit par s'arrêter. Une femme qui devait avoir mon âge voire plus en sortit élégamment et regarda autour d'elle avant que la voiture ne disparaisse dans la rue.
J'accélérai le pas, arrivai derrière elle et pointai le canon de mon Glock dans le creux de son dos. Elle sursauta et je posai ma main sur sa bouche.
— Écoutez-moi bien, Ella. Vous allez me faire rentrer chez Roald. Vous n'allez pas crier et vous n'allez pas lui montrer que je suis là. Si vous faites un geste brusque, je vous tue, est-ce que c'est clair ? dis-je dans le creux de son oreille.
Elle acquiesça doucement et je retirai ma main de sa bouche, mais elle tenta de crier et je remis ma main aussitôt à sa place.
— Qu'est-ce que j'ai dit ?
J''enclenchai le cran pour qu'elle comprenne que je ne plaisantais pas.
— Vous savez quoi, Ella ? Il ne vous aime pas. Il ne couche qu'avec vous pour faire passer le temps mais rien de plus. Il a une famille et il veut être maire de cette ville. Vous n'êtes rien pour lui.
Elle tenta de dire quelque chose mais je ne compris rien, alors j'enlevai ma main de sa bouche.
— Il m'aime. Il me l'a dit ! Il attend de gagner pour se séparer de sa femme ! dit-elle touchée à vif.
Je ricanai et avançai avec elle.
— J'ai même vu les papiers du divorce.
— Il vous ment. Pourquoi être aussi naïve ? Les hommes mariés ne quittent jamais leur femme pour leur maitresse. Ça se sait depuis la nuit des temps.
— Il m'aime, répéta-t-elle.
— On lui demandera alors. Je vais vous prouver qu'il se fiche de vous royalement. Qu'est-ce que vous croyez !? Qu'il va tout quitter pour vous ? Un homme de son envergure ne ferait jamais ça ! Surtout après être élu maire. Ça serait juste la chose la plus stupide ! Il vous offre ce que vous voulez pour vous faire taire et vous donnez de l'espoir, Ella !
— Vous dites ça pour me faire douter de lui !
— Absolument pas !
Nous arrivâmes devant la petite porte arrière.
— Sonnez maintenant !
Je lui jetai un coup d'oeil pour lui faire comprendre que sa voix ne devait pas la trahir, mais je voyais bien qu'elle était dégoutée face à la douloureuse vérité que j'avais énoncé.
Elle sonna et il répondit immédiatement.
— C'est ouvert, ma chérie. Rejoins-moi dans mon bureau.
— D'accord.
Elle poussa la porte et je pointai à nouveau le canon au bas de son dos. À l'oreillette, Isaac m'avertit que les agents étaient neutralisés.
Sa maison ou son manoir était immense. C'était splendide avec une décoration très épurée et récente.
Nous nous dirigeâmes au bout du couloir et elle bifurqua à gauche.
Elle s'arrêta devant une porte en bois de chêne et frappa.
D'une voix langoureuse, il l'invita à entrer.
Je déglutis m'imaginant le trouver dans une posture compromettante, mais il avait juste derrière lui quelque chose.
En revanche, lorsqu'il me vit, il perdit rapidement sa mine enjouée. Ses yeux s'écarquillèrent de choc et il fit tomber la petite boite qu'il tenait entre les mains.
— Bonsoir Roald, lançai-je. Je suis ravie de vous voir.
Je regardai à ses pieds et je ricanai doucement.
— Vous voyez, Ella ! Il allait vous offrir quoi ? Un énième bijou ? Des boucles d'oreilles hors de prix ? Ou je ne sais quoi d'autre ! Ce n'est certainement pas une bague de fiançailles, parce qu'il se moque de vous. Vous êtes son passe-temps. Il achète juste votre silence.
Je regardai Ella qui réprimait un cri de colère, alors que Roald ne savait pas comment réagir sur ce que je disais et encore moins comprendre ma présence chez lui.
— Qu'est-ce que vous faites là ?
— Tu la connais ? intervint Ella.
— Bien sûr qu'il me connait. Je suis December-Dan Lawson. N'est-ce pas, Roald ?
— Je ne sais pas qui vous êtes. Sortez de chez moi avant que je n'appelle la police !
— Vous êtes sûr de vouloir faire ça, Roald ? Je peux vous passer mon téléphone et nous allons l'appeler ensemble la police. Comme ça nous leur parlerons de votre fraude aux élections avec un fond de campagne illégal, payé par Gaby Weber qui tente de me détruire et de tuer tous les gens que j'aime.
Il me fixa durement mais ne dit rien.
— Quoi ? s'exclama Ella. Roald .... dis-moi qu'elle raconte n'importe quoi ?!
Il nous observa tour à tour et à cet instant, je me demandais comment Roald avait pu attiré l'attention de Gaby, car il semblait faible et prêt à cracher le morceau.
— Je ne connais pas cette personne.
— Oui, parce que vous connaissez Blake Jenson.
Il se liquéfia sur place et d'un signe d'arme, je l'invitai à aller s'asseoir à son bureau pendant que j'attachai les mains d'Ella.
Il s'assit à son bureau et je pointai mon arme sur lui, tout en ayant un oeil sur Ella qui était littéralement perdue.
— Comment avez-vous connu Blake Jenson ? le questionnai-je.
— Je ne connais pas de Blake ou de Gaby ou je ne sais quoi ... Vous devriez y aller ! Je ne sais pas comment vous êtes rentrée, mais ça faciliterait les choses à tout le monde. Ma campagne, ce sont de généreux donateurs qu'ils me l'ont donnés.
— Vous vous fichez de moi ?!
Je sortis les documents pliés prouvant qu'il mentait et les lui lançai au visage.
— Bien sûr ils se connaissent tous et ils ont le même numéro de compte, Roald ! Vous avez raison, ce sont des généreux donateurs.
J'appuyai sur le cran de mon arme pour lui montrer que je n'avais pas de patience ce soir. Il me dévisagea avant de regarder les documents. Il releva sa tête vers moi et me sonda du regard comme je le faisais.
À mon oreillette, on me disait que tout était sous contrôle et les gars n'allaient pas tarder à me rejoindre dans son bureau.
— Je vais me répéter Roald, comment avez-vous connu Blake Jenson ? C'est vous qui avait lancé l'indice à la télé.
Il m'observa pendant des longues secondes et soudainement, il ricana, baigné de confiance en lui et il se leva sans mon autorisation pour aller se servir d'un verre de Whisky.
J'étais juste atterrée par ce changement soudain.
Je me tenais, concentrée, davantage méfiante car je venais de deviner qu'il avait une puce et qu'il était probablement contrôlé. De plus, ça ne présageait rien de bon. Cela voulait dire que Gaby était peut-être au courant de notre venue... ce qui me laissai perplexe. Ce n'était pas normal.
— Vous voulez un verre, Mlle Lawson ?
Je ne répondis pas et il leva son verre vers moi malgré tout et prit une gorgée.
— Un très bon cru, dit-il après l'avoir bu.
— DD, on arrive, me dit Jared à travers le micro.
— Non, répondis-je. Il y a un truc de pas normal. Restez où vous êtes.
— Mais ...
— Faites ce que je dis.
Roald me sourit et retourna derrière son bureau.
— Oh ! Vous êtes venue en équipe. Dans un sens, je me doutais que vous alliez venir me voir. C'était évident. C'est ce que j'aurais fait aussi. Effectivement, je devais lancer l'indice.
— Pourquoi ?
— Parce que ... vous avez raison. Je suis en contact avec Blake Jenson. Ce que je ne comprends pas, c'est que vous m'avez parlé de Gaby Weber. Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
— Je veux dire que c'est une seule et unique personne Roald. C'est une femme qui s'est faite passer pour un homme devant les yeux de tout le monde. Et elle se sert de vous. Maintenant, dites-moi où elle se trouve. Vous devez le savoir. Elle vous contacte le plus. J'en suis persuadée.
Il rit doucement et but une nouvelle fois, sa liqueur alcoolisée avant de reposer son verre.
— Je ne sais pas. Je ne sais rien du tout. Je fais juste ce qu'elle me demande et puis c'est tout. Et moi, je suis persuadé que je ne suis pas le seul qu'elle contacte.
Ce fut à mon tour de rire nerveusement.
— Donc, vous êtes son petit chien et l'autre aussi. Vous avez fait tout ça pour de l'argent et pour gagner cette élection, Roald !? Vous êtes pathétique ! m'exclamai-je, irritée.
— C'est ce monde qui veut qu'on agisse comme ça, dit-il tranquillement. Vous devriez le savoir. Parfois, on a pas le choix.
— Pardon ? Vous aviez le choix ! Vous voulez juste gagner ! Et croyez-moi, vous n'allez pas gagner cette élection.
Ses yeux flamboyèrent de rage mais il ne dit rien.
— Ça fait mal hein ? Si proche du but et je vais briser tous vos rêves. Vous êtes sûr qu'elle est meilleure que moi ?
La porte s'ouvrit et nous tournâmes nos têtes en direction de celle-ci. J'avais presque envie d'hurler sur les gars pour leur demander pourquoi ils ne m'avaient pas écouté, mais ils étaient là.
— Bonsoir ! lança Roald. Quelle joie de vous voir ! December-Dan tente de me soutirer des informations, mais je suis coriace. Alors, je vous propose de tous vous en allez pour qu'on fasse comme si de rien était. Qu'est-ce que vous en dites ?
Je ne savais pas que mon seuil de patience avait été dépassé, car j'attrapai violemment Ella et plantai le canon de mon pistolet contre sa tempe.
— VOUS ALLEZ ARRÊTEZ DE VOUS FOUTRE DE MOI, ANTENUCCI ! m'écriai-je. Ou je la tue ! Vous voulez qu'on joue, eh bien jouons !
— Pitié ! sanglota Ella. Laissez-moi partir ! Roald, dis-lui ce qu'elle veut savoir, je t'en supplie !
— DD calme-toi ! intervint Isaac.
Je ne l'écoutai même pas. Ma respiration était forte et je n'avais qu'une envie, qu'il crache le morceau avant qu'il ne soit trop tard.
— Je ne rigole pas Roald ! Je la tue !
— Faites-le. Elle m'importe peu. Après tout, vous avez raison. Ce n'est que ma maitresse.
— Roald ! s'étrangla Ella, choquée. Tu ne le penses pas ?! Tu me dis tout le temps que tu m'aimes ...
— Mais c'est faux ! Tout est faux ! Eh bien sûr que je le pense. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?! J'ai ma femme, mes enfants et ma campagne ! Tu n'es rien qu'un passe temps !
— Roald !
Elle se mit à pleurer et sans plus attendre je la poussai vers les gars pour qu'ils la fassent sortir et je fonçai vers Roald. Je lui flanquai un coup de poing et il se retrouva contre le mur. Je passai ma main autour de son cou et commençai à faire pression dessus.
— Vous n'êtes qu'un connard ! Maintenant dites-moi tout à propos d'elle ! Comment vous-a-telle contacter ?
Il tenta de repousser ma main, mais je fis davantage pression alors qu'on essayait de m'arrêter.
— PARLEZ !
— Tu l'étrangles DD ! Il ne peut pas parler ! lâcha Jared.
Je fusillai du regard ce connard de type qui venait de briser le coeur d'une jeune femme amoureuse. Je retirai ma main et il aspira plusieurs goulées d'air.
— DD ! Des agents arrivent, me dit Sara à l'oreillette. Vous devez vous en aller. Je ne sais pas comment ils ont plus rappliquer aussi vite ! Partez ! Maintenant !
— On s'en va DD ! me dit Will. Quelqu'un nous a balancé !
— Agent Lee, des agents arrivent !
C'était Wyatt qui venait de parler.
Je commençai à entendre tellement de voix que je ne parvenais pas à me concentrer. Je ne pouvais pas partir sans information. Certainement pas. C'était trop court ! J'avais besoin de plus de temps avec lui.
— Partez ! m'écriai-je aux autres.
— Quoi ? Non ! tonna Isaac. On s'en va !
Roald qui avait repris un peu de couleurs se redressa et regarda Isaac quelques secondes. Il eut un sourire aux lèvres qui me donna des frissons.
— Je vous dirais tout ce que vous voulez si nous sommes seuls. Tous les deux.
Je l'attrapai par les cheveux, lui fis une clé de bras. Il geignit de douleurs et je sortis un petit couteau. Sans hésiter une minute de plus, j'ouvris l'endroit où j'étais certaine que la puce se trouvait. Il hurla de douleurs tandis que j'essayai de la retirer, mais sans succès.
— Arrête DD ! m'ordonna Jared.
— S'il vous plait, arrêtez ! Je vais tout vous dire ! Je vais tout vous dire !
Je me stoppai et le fixai.
— Elle vous contrôle !
— Je sais. Je n'ai pas eu le choix ! Je ... n'ai pas eu le choix. Blake Jenson veut votre mort. Il veut sa vengeance. Selon lui, vous lui avez tout pris. Le QG, une famille, des amis, tout ! Vous êtes comme ... sa malédiction.
— C'est une femme ! dis-je pour qu'il le comprenne.
— DD ! Barrez-vous !
— December-Dan, on s'en va ! m'ordonna Will.
Drew et Zeyn surveillaient la porte.
— Faites sortir les recrues ! Je dois savoir le maximum. Faites les sortir ! ordonnai-je.
— Elle sait tout ! rétorqua Roald tout transpirant. Elle ne laisse rien échapper. Je suis désolé de vous dire ça, mais ... vous devriez peut-être vous rendre. Donnez-lui la formule et le QG. Pensez à votre famille.
— Jamais je ne ferais ça. Qu'est-ce qu'elle compte faire ? Quels sont ses plans ? Elle va vraiment lancer le cancer avec BIG SISTER ?
— O..Oui. Donnez-lui ce qu'elle veut ! réitéra-t-il.
— DD !
Je relevai ma tête et là, les fenêtres se brisèrent dans un fracas. Je protègerai Roald des débris de verre avant de l'aider à se relever pour qu'on quitte cette maison. Du fumigène commença à se propager dans la pièce. J'avais du mal à distinguer tout le monde. On commença à tousser.
— Dépêchez-vous ! nous intima Sara. Ils sont nombreux !
Nous quittâmes son bureau et il nous indiqua une porte qui nous emmenait dans son jardin. Drew l'ouvrit à la volée sauf qu'il y avait dix agents derrière.
L'un d'eux tenta de lui mettre un coup, mais Drew agit rapidement en l'arrêtant et en lui donnant un coup.
Et là, tout partit en vrille.
Je tentai de protéger Roald tout en me battant. Je repoussai les attaques de ces personnes qui travaillaient pour Gaby. J'avais tellement de rage en moi que je me battais comme une folle.
J'en tuai plusieurs avec mon petit couteau en pleine jugulaire.
Nous arrivâmes au salon et je retrouvai mes élèves qui se défendaient tant bien que mal. Une femme tenta d'attaquer en traitre Lea, mais celle-ci anticipa son coup et l'assomma. Je pus lui échanger un bref sourire avant qu'un homme essaye de l'étrangler.
Je ne réfléchis pas longtemps et lui tirai dans le bras et il la relâcha aussitôt.
— Merci !
— Venez par là ! nous intima Roald.
— Ne l'écoutez pas DD ! m'informa Sara. Il faut que vous sortiez par la porte principale ! Laisse-le se barrer ! S'il ouvre cette porte, vous vous faites prendre ! Une personne a prévenu Gaby de notre venue !
Will et Jared aidèrent mes élèves à se débarrasser de ces sangsues d'agents contrôlés.
— Sara a raison, me dit Zeyn.
— Attention ! l'avertis-je.
Il se retourna juste à temps pour contrer l'attaque. L'homme tomba inconscient.
— Sortons d'ici ! hurla Will.
— Venez par là ! me répéta Roald.
J'étais partagée entre les deux. Le suivre ou écouter les recommandations des autres.
— Pense au bébé ! déclara Isaac.
J'avais presque oublié ma condition. J'étais enceinte. Devais-je prendre ce risque ?
— Vous voulez savoir la vérité ! Je vous la dirais, appuya Roald.
— Ne l'écoute pas DD !
Ils échangèrent un regard qui me laissait perplexe davantage. Je ne savais absolument pas comment le qualifier, mais j'avais la sensation que Roald savait des choses sur Isaac.
— Vous saurez toute la vérité ! Même sur la seconde taupe que vous connaissez bien.
Mon coeur qui battait déjà vite, accéléra la cadence.
— Vous ...
— Oui je la connais et ...
Un gargouillis lui échappa et du sang noir s'échappa de sa bouche, alors qu'il tombait sur moi. Je remarquai qu'une fléchette l'avait touché.
— I...Is...
Je ne compris rien car d'autres cris suivirent.
Je me retournai et je constatai qu'Alex venait d'être touché par la même chose.
— On se tire maintenant !
Isaac repoussa le corps sans vie de Roald et m'attrapa par le bras. Sara avait réussi à faire avancer les fourgons et nous pûmes y entrer rapidement, alors que des vraies balles commençaient à être tirées.
Alex était en train de s'étouffer. Je retirai la seringue de son bras.
— Je m'en occupe, dit Drew.
Il regarda à l'endroit où il avait été piqué. Il appuya dessus et Alex geignit de douleurs.
— Je crois qu'il a une puce.
Il procéda méticuleusement à l'enlèvement de la nano-puce, alors que je tentai de réaliser ce qu'il venait de se passer.
— Les autres vont bien ? demandai-je à Jared qui conduisait.
— Ouais. Aucun autre blessé.
— On a eu de la chance ! s'exclama Sara à travers mon oreillette. Ça aurait pu être bien pire.
J'échangeai un bref regard avec Will, qui regarda Isaac qui tentait de venir en aide à Drew. Je ne voulais plus penser à ça. Cette mission avait complètement foiré. Et je repensais à Ella.
— Où est Ella ? questionnai-je.
— On a pu la sortir. Elle est avec les autres, répondit Wyatt.
— C'est bon ! La puce est enlevée.
Alex retrouva une respiration normale pendant que Drew lui faisait son bandage.
Ça me devenait de plus en plus sensée que quelqu'un nous avait balancé. Au moment où j'allai le dire à haute voix, mon téléphone sonna. Encore ce numéro inconnu. Je répondis sans hésitation.
— Quoi ?
— Awhh DD ! Je voulais te voir ce soir ! Malheureusement, des innocents sont encore morts à cause de toi.
— Tu es en es responsable ! m'écriai-je. Je vais te retrouver Gaby et je te jure que ...
— Que quoi ? Donne-moi ce que je veux !
— Eh bien viens le chercher ! Je t'attends !
Et je raccrochai.
Ils me regardèrent tous même Jared à travers le rétroviseur.
Je me réfugiai dans mon coin, la rage au ventre.
Et je repensai aux mots de maitre Chang. L'autre taupe se trouvait parmi nous et je crois qu'il avait raison.
Je voulais juste fermer les yeux, mais il fallait que j'ouvre les yeux une bonne fois pour toute sur la vérité.
***
WILL
Après cette mission carrément foutue et ratée, nous étions retournés au QG. Alex avait subi des soins, mais il allait bien. Nous allions tous bien.
Pour l'instant car John savait ce que nous avions fait et pour l'instant, nous attendions que notre sanction tombe. Ça devait se faire aujourd'hui.
Nous étions tous passés devant le Conseil. Aucun de nous n'avait parlé. Je ne pensais pas que John pouvait être aussi énervé. Même DD n'avait pas réagi pour une fois. Elle avait été consciente du risque, mais elle n'avait pas à porter le fait que c'était moi qui avait suggéré l'idée des recrues et des gars. Bien sûr, nous avions tous dit la même chose et de ce fait, John, Walter, Chang et les autres membres du Conseil étaient dépassés par l'événement.
Le lendemain de notre mission, nous avions appris la mort de Roald à la télévision. Évidemment, cette démoniaque de Gaby avait nettoyé la scène de crime et l'avait fait passer pour un arrêt cardiaque.
DD s'était chargée de faire disparaitre Ella. Elle lui avait donné une nouvelle identité, l'avait envoyé dans un autre pays et elle était la seule à savoir. Ella, malgré sa tristesse, avait sauté sur l'occasion de totalement disparaitre.
Deux jours étaient passés depuis cette soirée et j'étais convaincu qu'Isaac était la seconde taupe. Nous n'avions pas les preuves écrites, mais les preuves visuelles étaient là. Même Sara l'avait admis qu'Isaac cachait des choses. Il recevait des appels inconnus, puis le jour de notre mission, il avait reçu deux appels de ce genre. J'étais sûr qu'il était celui qui nous avait balancé à Gaby, mais il jouait magnifiquement bien le rôle du type qui n'était pas un traitre. Je priai tellement qu'il commette une erreur.
— Tu fais quoi ?
Je n'avais pas entendu Sara entrer dans le bureau. Elle avait l'air ... heureuse.
— Je réfléchissais au moyen de faire tomber, Isaac.
Elle leva les yeux et sourit.
— Tu sais quoi ? John a rendu son verdict avec le Conseil. On garde notre job et aucune sanction. Je ne sais pas ce que DD lui a dit, mais tout va bien.
— Super.
— Tu pourrais y mettre plus d'enthousiasme, William. On a failli perdre notre job !
— Je sais mais DD ne peut pas se marier avec Isaac. Le grand jour approche et il faut l'empêcher de faire ça.
Elle me regarda et plissa ses lèvres entre elles.
Elle m'énervait littéralement lorsqu'elle faisait ça, parce qu'elle était vraiment la seule personne qui pouvait me faire oublier de quoi je parlais à l'instant même.
Elle me déconcentrait littéralement. Elle m'obsédait littéralement.
Vous voulez savoir une chose ?
Après notre nuit de sexe, nous avions remis le couvert. C'était comme ... inévitable. Elle parlait malgré tout à Haden qui me faisait littéralement chier, mais comme je n'avais pas d'emprise sur elle, je ne disais rien. Même si ça me foutait littéralement la rage. Oui, littéralement...
— Will !
Elle claqua des doigts. Vous voyez, je vous l'avais dit ! En plus, aujourd'hui, elle portait une jolie robe avec des cuissardes et ...
— Je sais à quoi tu penses, rit-elle doucement.
— À quoi je pense ?
Je me levai pour lui faire face, mais elle m'arrêta avec sa main pour ne pas que j'avance davantage.
— Moi et toi. Dans ta chambre. Ou ailleurs.
— Dans notre bureau, dis-je en repoussant une mèche de ses cheveux.
Elle me frappa à la main.
— MON bureau, appuya-t-elle. Et ça n'arrivera pas. Tu sais quoi, William ? On va nettoyer tout doute sur Isaac. Je lui ai donné rendez-vous dans un café non loin du QG. Jared, Drew et Zeyn vont nous rejoindre là-bas. Comme nous sommes ceux qui le soupçonnons, nous devons être tous là. Comme ça, on est tranquille !
Elle me contourna en vitesse devinant ma réaction.
— Mais pourquoi tu as fait ça !? Il a dû préparer son coup !
— Je ne pouvais plus en dormir la nuit.
Elle mit sa veste et me lança la mienne.
— Tu aurais dû me rejoindre dans ma chambre !
— Très drôle, William. On y va maintenant.
***
Nous étions dans le café. C'était silencieux et nous attendions tous l'arrivée d'Isaac.
Drew avait l'air aussi stressé que moi et Zeyn ne laissait rien paraitre comme à son habitude.
— Et s'il ne dit rien ? lâcha Drew.
— Nous n'avons pas vraiment de preuves, dit Jared. Il y a juste ces appels inconnus.
— Ouais mais il y a trop de coïncidences, Jared. Isaac est l'autre taupe et je sais que vous le pensez tous, déclarai-je.
Nous le vîmes entrer à travers la vitre du café.
Lorsqu'il s'approcha de notre table, il paraissait décontracté et il s'assit à côté de Jared, après nous avoir salué.
— Vous êtes au courant ? John ne nous vire pas.
Je roulai des yeux, déjà agacé par sa présence et Sara lui confirma que c'était le cas.
Je croisai son regard et il s'adossa sur sa chaise.
— Bon, qu'est-ce qui me vaut cette réunion de dernière minute ? Il y a un problème avec le mariage ?
— En effet. Un gros problème avec le mariage, commençai-je.
Sara m'arrêta et Isaac me dévisagea.
Jared décida de prendre la relève.
— Écoute Isaac. En tant que frère de DD, je me dois de la protéger de toutes les personnes qui seraient néfastes pour elle.
— Je sais, ricana-t-il nerveusement. Va droit au but.
— Pourquoi vous prenez les pincettes avec lui ? m'impatientai-je. Je vais aller droit au but avec toi, Isaac. Es-tu la seconde taupe ?
Ce visage exprima aussitôt la surprise et le choc. Il était stupéfait et après nous avoir regardé tour à tour, il ricana nerveusement.
— Attendez ! Vous m'avez fait venir, parce que vous pensez que je suis celui qui trahi DD ! Mais vous êtes des malades ! Je ne lui ferai jamais une chose pareille ! Je l'aime !
— L'amour n'a rien à voir avec ça, dis-je.
— SARA ! dit-il en la regardant. Tu ... Tu me crois capable de ça ?!
Je levai les yeux comprenant qu'il utilisait la seule femme parmi nous pour nous amadouer.
— Que Zeyn, Drew, Will le pensent, je m'en moque, mais toi Sara, ainsi que Jared, je ne comprends !
— Écoute... lâcha Jared.
— Non ! À vous de m'écouter ! Je savais que vous aviez des doutes sur moi. Je le voyais bien. Et vous savez quoi ? Je ne suis pas la taupe ! Les appels en inconnu que je recevais, ce sont des appels d'un hôpital. J'ai décidé de reprendre l'association de mon oncle, pour les enfants malades, pour peut-être faire une collaboration avec Drew et Zeyn. Je voulais que ça soit une surprise pour vous tous.
— En parlant de cet oncle... , rétorquai-je.
— Ouais, je sais, me coupa-t-il sèchement. Vous avez découvert que DD avait résolu sa mission lorsqu'il travaillait au FBI. Mais vous savez quoi ? Mon oncle était déjà malade en ce temps là. Son dossier médical ne stipule rien, mais c'est la raison de son suicide assisté. Il n'a pas perdu son poste, parce que DD a fait son job.
Je le fixai. Il avait vraiment d'être touché par notre accusation. Mais j'avais l'intime conviction qu'il bossait avec Gaby. Et qu'il mentait sur cette histoire d'oncle et d'association ...
— Et tu as quoi comme excuse pour l'explosion de la maison de Valéria ? Tu es arrivé au bon moment.
— Je n'étais pas très loin de ce lieu. Je visitais une maison. Zeyn peut vous le prouver, car j'avais été mis en contact avec l'agent immobilier qu'il connaissait.
Nous regardâmes Zeyn qui ne disait rien.
— Je l'ai effectivement mis en contact avec un agent immobilier, mais je ne savais pas que tu l'avais vu, précisa-t-il.
— Oui bien sûr parce que ça s'était fait comme ça. Il était dans les parages. Contacte-le si tu veux. Je n'ai rien à cacher et je ne bosse pas avec Gaby si c'est ce que vous pensez ! Qu'est-ce que j'aurais à gagner hein ?
Il nous regarda tour à tour avec intensité et il se leva.
— Je dois vous laisser. Je dois rejoindre December-Dan pour les derniers arrangements. Je pensais être intégré à votre groupe, mais non, ricana-t-il avec tristesse. Tu dois être content William.
— Absolument pas Isaac. Tu as su bien te défendre, répliquai-je avec dédain.
Si son regard pouvait tuer, j'aurais été criblé de balles à cet instant.
— Arrête Will, dit Drew. On ne voulait pas te ... blesser. On voulait juste savoir. Gaby était au courant de notre venue chez Roald. Elle aurait pu faire un sacré dégât mais finalement, rien. Et ... on a vu que tu avais reçu deux appels inconnus ce jour là, alors ...
— Je ne suis pas le traitre. J'aime DD. Maintenant, excusez-moi, je dois vraiment y aller.
Il me fusilla du regard et quitta le café. Je le suivis du regard et secouai la tête.
— Si vous le croyez, c'est qu'il est aussi fort que Gaby pour jouer double-jeu. Il est la taupe.
— Il ne l'est pas Will, soupira Sara. Si DD l'apprend, on est dans la merde.
Ce type était juste un putain d'acteur.
Pourquoi il ne voulait pas le croire ?
***
ISAAC
Une fois dans ma voiture et après avoir vérifié qu'aucun d'eux ne me suivaient, je me décidai d'appeler Gaby. J'avais beau la haïr de tout mon coeur, elle m'avait sauvé la mise. C'était à moi de dire la vérité à DD. Certainement pas à eux.
Elle décrocha au bout de deux sonneries.
— Ça a marché, dis-je.
— Je te l'avais dit Isaac, dit-elle d'une voix langoureuse. Tu vois, je ne suis pas si méchante que ça. On peut vraiment bien travailler en collaboration. Je n'ai tué aucun des agents à December-Dan. Je vous ai laissé la vie sauve, car tu m'as averti de son plan.
Je me dégoutais à l'idée d'être celui qui lui avait dit le plan, mais j'avais pu les sauver comme ça. Si Gaby l'avait appris par ses agents, ça aurait été un bain de sang que DD n'aurait pas supporter. Puis, la mort de Roald avait été bénéfique pour Gaby qui pouvait garder ses plans encore secrets et pour moi car il s'apprêtait à lui dire qui j'étais.
— Laisse-nous tranquille jusqu'à notre mariage, je te dirais où va se trouver le nouveau QG.
Bien sûr, j'avais prévu mon plan. J'allai lui dire que le nouveau QG se trouvait dans le premier QG, où son père avait lancé un assaut.
— Je vais y réfléchir Isaac. Reste sage pendant ce temps là. Maintenant, fais en sorte que DD ne doute pas de toi.
Elle raccrocha comme à son habitude et j'exhalai.
Mon plan allait marcher. Lorsque l'ancien QG sera prêt, je dirais la vérité à DD pour qu'elle donne ses parts à Gaby. Sauf que Gaby aurait le mauvais QG.
***
DECEMBER-DAN
J'étais dans le jardin.
J'attendais Isaac avec une certaine appréhension.
Je devais absolument lui parler.
J'avais mené mon enquête et j'en étais venue à la conclusion qu'il était la seconde taupe.
J'avais dû mal à y croire. Vraiment. C'était comme si on me poignardait. Mais j'avais beau retourné le problème dans tous les sens, il était le seul dont mon instinct pointait le doigt. Qui d'autre pouvait me faire ça ?
Puis, j'avais entendu Sara et Will parlaient des doutes qu'ils portaient à l'encontre d'Isaac. Même Jared, Drew et Zeyn avaient participé à l'enquête.
Puis Roald avait essayé de dire son prénom. Et j'avais mené mon enquête de mon côté. J'avais découvert qu'il y a plusieurs années de cela, que j'avais résolu une mission de son oncle. Juste après ça, il avait décidé de mourir pour ne pas vivre son handicap. Ça pouvait être un mobile de vengeance, mais j'avais quelques doutes là-dessus. Ce qui me faisait penser ça, c'était surtout toutes ces coïncidences et son changement d'attitude. Il me cachait un lourd secret, mais il ne voulait pas me le révéler.
Ça me faisait terriblement mal de penser que c'était lui, mais je devais savoir. Nous allons nous marier et c'était sa dernière chance de me prouver qu'il m'aimait.
S'il m'avait aimé, ne serait-ce qu'un peu ...
— DD ?
Je me retournai et je le vis se diriger vers moi. Comment un type aussi parfait que lui, aussi aimant que lui et surtout très généreux pouvait être aussi fourbe et vicieux ? S'il était la taupe, je n'avais aucune idée de ma réaction.
Je voulais juste savoir la vérité.
Il arriva devant moi et tenta de m'embrasser mais je le stoppai.
— Isaac. J'ai quelque chose à te demander.
— Je t'écoute.
Il plongea son magnifique regard dans le mien et je ne pris pas plus longtemps pour lui poser ma question.
— Si tu m'aimes, ou si tu m'as aimé, tu me diras la vérité. Isaac, es-tu la taupe ? Es-tu celui qui est en contact avec Gaby ? Réponds-moi sincèrement Isaac.
Ma respiration s'arrêta dans l'attente de sa réponse.
***
BREFOUILLE JACOUILLE, je pense très fort à vous et merci de me communiquer tout votre amour pour cette histoire. Ça me touche énormément. Je vous jure, on dirait une petite famille. ❤️
PEACE AND LOVE-
-JFL.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top