Chapitre 47

Hey mes Champomy ❤️, 

Je ne dis rien. Le chapitre est juste ... 

On se retrouve à la fin ! Je jubile juste ;)

3/09/2018 : Bonne rentrée à tous ! 

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NDA : À ÉCOUTER AVEC "STICHES" DE SHAWN MENDES ;))


DECEMBER-DAN

Je m'assis face à la nouvelle. Je n'avais même pas la force de pleurer et lui d'hurler dessus. J'étais sans voix. Le peu d'énergie qu'il me restait venait de disparaitre. J'étais vide. Je réussis quand même à dire :

— Je ne suis pas aller voir ailleurs Isaac, dis-je doucement après le long silence lourd de sens qui s'était installé. Drew m'a embrassé, mais je ne te l'ai pas caché. Je te l'ai dit directement. Le soir même. Si tu veux voir les vidéos, vas-y. Mais je n'ai pas couché avec lui. J'ai fait une seule fois cette erreur d'hésiter entre deux, mais plus jamais je ne le ferais. Et je ne souhaite à personne d'avoir le coeur tiraillé entre deux personnes, parce que tout le monde te jugera, mais personne ne comprendra. Quant à mes quelques jours avec Zeyn, il ne sait absolument rien passé. 

Il me sonda du regard pour tenter d'y déceler une faille, mais il voyait très bien que je ne me mentais pas.

— Je m'en vais.

Je le regardai, me demandant comme je parvenais encore à respirer après tout ça. Je devrais être morte à l'heure qu'il est.

Il était debout, le dos vouté.

— Tu t'en vas ? C'est fini alors ?

— J'ai besoin de réfléchir.

Il prit sa tête entre ses mains.

— On doit réfléchir ensemble, Isaac ! Ce bébé, je n'en veux pas ... Je ne suis pas la vierge Marie avec une immaculé conception ! Alors on le fait ensemble cette réflexion.

— Tant mieux, je n'en veux pas non plus ! me coupa-t-il sèchement. Ce n'est pas le mien et il n'a visiblement pas de père alors ...

Il finit par s'asseoir, désarçonné par la situation tout comme moi. C'était tout juste impossible. Il y avait bien un problème quelque part.

Il ferma les yeux et régula sa respiration.

Je l'observai. J'avais presque l'impression qu'il était en train de dormir.

Je posai ma tête sur son épaule en me disant que nous étions tous les deux des victimes pour le coup.

Je pensais qu'il allait me repousser, mais il me prit la main et la serra fort.

— Pourquoi tu ... m'as caché que tu étais stérile, alors que tu me parlais d'enfant ?

Il releva sa tête vers moi et soupira.

— Parce que je savais dans le fond que tu n'en voulais pas. Je ne voyais pas de raison de te le dire. Si le sujet serait venu, on aurait parlé d'adoption.

Je relevai ma tête de son épaule et croisai son regard si beau. Il semblait anéanti et moi aussi. J'avais envie de le prendre dans mes bras, mais je ne le fis pas.

— Et si je ne voulais pas adopter ?

— Eh bien, j'imagine que j'aurais insisté jusqu'à que tu cèdes. Parce que moi, je n'ai rien DD.

— Tu n'as rien ?! dis-je en fixant son regard démuni.

— Skyler a son père. Elle n'a pas besoin de trente pères. Je voulais un enfant à moi. Un enfant à nous, appuya-t-il.

Je ne dis rien et abaissai mon regard sur nos mains liées.

— Tu es enceinte de combien ... de mois ?

— Un mois déjà. Je vais passer au second.

Je me tus et réfléchis plusieurs minutes.

— Cet enfant, je l'aurais voulu si c'était le tien. Et pour l'adoption, tu as raison parce que tu m'aurais convaincu. Je te l'aurais donné cet enfant.

Il m'observa et je poursuivis.

— Qu'est-ce que tu veux Isaac ?

— Comment ça ?

— L'avortement. Je ... Je peux avorter.

Nous nous fixâmes longuement et il soupira.

— C'est ton enfant, December-Dan. Tu le portes, c'est ta décision.

— Arrête. C'est notre avenir qui est en jeu. On est très limite. Je n'ai pas vraiment envie de te perdre, admis-je. Je ne veux pas que ça nous éloigne encore plus cette ... grossesse non désirée. On va bientôt se promettre « pour le meilleur et pour le pire » alors, il faut que ça soit clair. En ce moment, nous vivons le pire, mais nous pouvons nous battre pour être heureux.

Je posai une main sur sa joue et posai mon front contre le sien.

— On peut se relever Isaac. J'en suis sûre. On doit se soutenir. Tu dois me parler.

Son souffle sur ma peau me conforta.

— Et si je ne suis pas ton bonheur December-Dan ? Et si on devait en rester là ?

— Non, murmurai-je. Tu ne peux pas me laisser.

Je le pris dans mes bras et le forçai à en faire de même.

— Je suis prête à avorter. Je ... Je le ferai, mais ne me laisse pas.

Et je me mise à pleurer de faiblesse et surtout envahie par la crainte de le perdre. Pourquoi je ne réussissais jamais en amour ?

***

Quelques jours plus tard ...

Nous en avions discuté et nous nous étions mis d'accord que je n'allai pas le garder. 

C'était plus ... facile pour nous deux.

À la suite, j'avais mené ma petite enquête. Et j'avais appris qu'il y avait une erreur médicale. Vous savez lors de la panne d'ascenseur. La gynécologue m'avait inséminée moi, au lieu d'une femme qui devait faire une FIV. Les dossiers avaient été mélangés à cause de la panne informatique. Elle avait été très peinée et surtout, elle avait eu très peur pour sa carrière. Elle m'avait suppliée de ne rien dire et de ne pas porter plainte. J'aurais pu porter plainte contre elle pour faute professionnelle. Elle aurait perdu son titre et son boulot et elle n'aurait plus jamais exercé. Mais, je n'avais pas envie de le faire. À quoi ça me servait de toute façon ? Tout le monde faisait des erreurs et moi, ce jour-là, je n'avais pas été très attentive à cause du baiser de Drew alors, c'était de notre faute à toutes les deux. Ouais, j'avais vécu la même histoire que Jane The Virgin ... en même temps, ça arrivait souvent ce genre de choses, même si on n'en parlait pas. 

Puis, comme Trevor 2.0 alias Blake Jenson était derrière la panne d'ascenseur, peut-être qu'il était derrière ça aussi, alors l'avortement était la solution la plus adaptée à ma situation. S'il pensait que j'allai le garder pour qu'il gagne, il rêvait.

Jared m'avait demandé ce qu'on comptait faire et je lui avais dit ...


— Quoi ? Tu vas avorter ?!

Je lui fis signe de parler doucement, car tout le monde était en bas et que nous étions dans mon ancienne chambre. Isaac savait que Jared était le premier au courant et le seul.

— Oui, je n'ai pas le choix. Nous n'avons pas le choix.

— Il t'a forcé la main ? Hein ?

— Pourquoi tu t'énerves Jared ? Ce bébé ne devait même pas être le mien et je soupçonne Blake derrière ce piège.

— Non, ce n'est pas pour Blake que tu fais ça. Tu vas tuer une vie pour le bonheur d'Isaac ! Qu'est-ce que ça peut lui foutre que tu sois enceinte hein ? Il est stérile, de toute façon. Il devrait être content que tu sois enceinte et que tu portes un bébé miracle sans père. Il peut l'être ce père. Qu'est-ce qu'il veut lui ?

Je croisai les bras, alors qu'il décida de s'asseoir sur mon ancien lit. Ses propos me choquaient. 

— Tu en parlais à ton père ?

— Ça ne le regarde pas. Ça ne regarde personne. Jared, je ne peux pas prendre ce bébé en charge. J'ai un boulot qui me prend tout mon temps et le bébé ne serait pas dans un environnement sain. Je ne peux pas le garder.

Il me scruta du regard et je me décidai de le rejoindre. Il était en colère.

— Tu as une seconde chance de pouvoir te rattraper avec cette grossesse et toi, tu veux l'interrompre parce qu'Isaac n'est pas le père et parce que ton travail compte plus pour toi. Ça n'a pas de sens, DD. S'il te plaît. Réfléchis. Je ne suis pas ce type contre l'avortement. Chaque femme agit comme bon lui semble. Mais comme tu es ma soeur, je ne veux pas que tu regrettes et que tu te sentes coupable, alors que tu le veux cet enfant. Ne prends pas une décision pour aller dans le sens d'Isaac, s'il te plaît.

Je savais qu'il avait raison, mais mon choix était fait et j'avais déjà pris un rendez-vous dans la semaine.

Je posai ma tête sur son épaule et il soupira.

— Arrête. Ne tente pas de me rallier à ta cause DD.

Je relevai ma tête et décidai de le laisser ruminer dans son coin. De toute façon, nous allions rester campés sur nos positions.

— Je vais descendre et je compte sur toi pour ne rien dire à personne, Jared. Ça reste entre nous.

Il me fixa et je tapai du pied.

— Promets-le moi. Si quelqu'un le sait Jared, je te jure que je ne te parlerais plus.

Il râla et se laissa tomber en arrière.

— Je te le promets, mais tu le regretteras. Isaac ne le porte pas, alors il dormira bien lui, mais toi, ça changera ta vie. Tu vas tuer mon petit neveux ou ma petite nièce.

— Il ou elle ne sait même pas que tu existes !

— Eh bien moi, je le sais et je me sentirais mal de ne jamais voir ce petit être inexistant par ta faute.

Je secouai la tête, le laissant irrité. Je décidai de quitter ma chambre pour rejoindre les autres...


Ses paroles m'avaient touché, bien plus que je ne le pensais.

J'y repensai sans cesse depuis. Ce connard filtrait mes appels quand je voulais lui parler. Et ça me saoulait, parce qu'il était la seule personne à qui je pouvais me confier.

Je touchai sans cesse mon ventre, mais en toute discrétion. Je ne savais pas comment vous décrire ce que je ressentais. C'était la tempête dans mon esprit. J'étais tiraillée entre les deux bords. Le faire ou ne pas le faire. Les paroles de Jared me revenaient en tête comme une mélodie nulle à chier, mais très entêtante. 

Et ça me saoulait.

— DD ? Tu nous écoutes ?

Je sortis de mes pensées et je regardai Sara et Will qui me dévisageaient.

Je retirai aussitôt ma main de mon ventre. J'avais dit à Sara que je n'avais qu'un petit rhume et que le docteur m'avait prescrit des vitamines. Elle y avait cru - ou peut-être qu'elle faisait semblant - mais nous n'en parlions plus. Je voulais tellement lui dire, mais elle penserait comme Jared et ça n'allait pas m'aider.

— Vous pouvez répéter ? J'étais ailleurs.

William soupira en levant les yeux.

— Prends l'affaire au sérieux DD. On t'a demandé si c'était une bonne idée d'en parler à John. Tu sais pour Gaby Weber et pour le test ADN de Blake et de Trevor. Les informations de dingue, que nous avons découverts.

Ah oui !

Nous avions appris des choses intéressantes, même très intéressantes et qui confirmaient nos soupçons.

Blake Jenson était bien l'enfant de Trevor Wilkin. Son mobile de vengeance à mon encontre et celle de Zeyn était fondé. En conclusion, Marysa n'était pas enfant unique.

En revanche, le plus surprenant dans tout ça, c'est que Blake Jenson n'était visiblement pas un homme, mais une femme. Notre analyste avait vu que Blake avait deux chromosomes X. Ce qui signifiait clairement que c'était une fille. Elle ne pouvait pas être une homme, mais elle se faisait passer pour. Je n'allai pas rentrer dans les termes techniques, mais Blake nous avait bien piégé. Nous avions donc à faire à une jeune femme et non un homme. Jusqu'à là, rien de compliqué.

Deuxièmement, Gaby Weber n'avait jamais existé et étrangement, tous les dossiers la concernant, ainsi que celle de sa cousine avait disparu. C'était étrange. Sara et Will avaient bossés dessus pour que nous retrouvions au moins les parents de Gretchen, mais aucune trace. Pareil pour les parents de Gaby. Il fallait absolument qu'on les interroge, mais impossible de mettre la main dessus. Sara était à la recherche de l'ancienne femme de maison de Gretchen. Peut-être qu'elle pourrait nous informer sur Gaby Weber. C'était celle qui nous reliait à Blake. Pour l'instant nous n'avons rien, mais la piste Gaby Weber était affichée sur notre tableau. C'était la piste la plus proche et la plus sérieuse.

Pour finir, nous avions supposés qu'elles étaient peut-être une seule et unique personne. En gros, Gaby serait Blake. Sa disparition et le fait qu'on ait aucune trace d'elle nous confortait dans cette idée. Même s'il y avait encore des parties sombres dans le tableau.

Sara avait pu interroger Miranda encore une fois pour savoir si elle pensait que c'était une fille, mais elle lui avait ri au nez et lui avait dit qu'elle avait toujours fait affaire à un homme.

Il était clair qu'elle aussi s'était faite berner. Et c'était ingénieux de la part de cette personne de jouer sur sa personnalité.

Mais Gaby Weber collait parfaitement à toute l'histoire.

Après tout, son charade était encore dans ma tête :

Mon premier est mort. Mon deuxième est sang. Mon dernier est vengeance. Jouons December-dan, jouons.

Et ils étaient encore une fois d'accord avec moi. Gretchen était morte et peut-être que Gaby s'était faite passer pour sa cousine, grâce à l'aide de Trevor qui était le cerveau du premier plan. Sang, elle devait surement parler de son lien avec Trevor qui était son père. Et ces deux choses étaient la raison de sa vengeance. Mais quelque chose clochait ? Aurait-elle était prête de tuer Gretchen juste pour réussir sa vengeance ?

La réponse m'apparut aussitôt. Bien sûr qu'elle l'aurait fait, puisqu'elle n'avait aucun lien avec Gretchen, finalement.

— Hé ! Qu'est-ce que tu as aujourd'hui ? me rappela Sara. Tu n'écoutes même pas DD !

Je devais me barrer. Prendre l'air. Ouais, j'avais besoin d'être seule. De ne plus penser à ce gros problème.

— Excusez-moi, dis-je en me levant. Je ... On en reparle demain ? De toute façon, on ne peut rien faire. On doit attendre l'indice et mis à part ça, je compte profiter de la vie qu'il me reste. Je rentre chez moi.

— Quoi ? lâcha Will, choqué. Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? On a découvert un truc gros comme une maison et tu t'en bats les ...

— Oui, je m'en fiche que ça soit un gars ou une meuf ! J'attends l'attaque. C'est plus simple. Vous savez quoi ? Sortez, amusez-vous et profitez de la vie.

Je les laissai en plan et quittai le QG.

***

Comme nous étions à quelques jours de Thanksgiving, les rues étaient bondées et c'était cool de pouvoir y trainer comme si j'avais une vie normale.

Puis, le temps était clément, alors je décidai d'acheter quelques trucs pour Skyler qui grandissait à la vitesse de la lumière de jour en jour, alors elle avait besoin de nouveaux vêtements.

Drew n'avait pas encore eu le temps de passer du moment avec elle, mais ils s'appelaient souvent au téléphone et c'était adorable à voir.

D'ailleurs, madame Davis avait eu la brillante idée de réunir nos deux familles pour Thanksgiving. Nous avions accepté sans trop réfléchir. C'était parfait car Grappy et Granny étaient là, Will discutait souvent avec sa mère et il n'allait pas tarder à se rendre chez eux, mon trio avec les frères marchait comme sur des roulettes, même si je parlais plus souvent à Drew qu'à Zeyn qui, ces derniers temps, bossait sur un projet artistique.

Enfin bref, parfois, c'était bien de jouer les faux semblants et si je devais passer les derniers moments de ma vie, autant en profiter. Si Gaby Weber voulait se venger, qu'elle le fasse, j'allai l'attendre.

Je passai près d'une petite boutique de vêtements de nourrisson. Je me figeai devant la vitrine en voyant des couples procéder à des achats et des femmes au ventre bien rond.

Je n'avais pas vraiment eu le temps de profiter de ma première grossesse pleine d'angoisse et de soucis, tellement inattendue.

Celle-là, je pourrais la vivre complètement et ...

« Oh mais entre dans cette boutique !  C'est troooooop chou ! » s'exclama Conscience.

« Moi, je ne comprends pas comment tu peux songer à l'avortement DD ! Tu vois bien que tu aimes bien ce petit embryon ! C'est ton bébé ! On s'en tape du père ! » ajouta Raison.

« High Five Raison ! Quand tu sors des paroles comme ça, ma soeur, tu gères ! ».

Conscience garda la main en suspension, mais Raison la toisa avec dédain visiblement du côté de Jared.

« Tu me le payeras pour ce vent ! Sale garce ! » cracha Conscience heurtée dans sa sensibilité. 

« Enfin bref ! Entre ! Voyons ce qu'on peut trouver ! Si c'est moche DD, on avorte ! Si tu craques, on le garde ! » ajouta-t-elle. 

J'hésitai quelques instants avant de pousser la porte de la boutique. Je me sentis envahie d'une atmosphère chaleureuse et réconfortante que je ne connaissais pas. Il y avait tellement de choses colorées et toutes petites que c'était mignon.

« On le garde ! On le garde ! On le garde ! » lança Conscience tout en dansant et en bougeant ses fesses de façon ridicule.

Je ne la calculai pas et m'avançai instinctivement vers les vêtements des petits garçons. Évidemment, il y avait beaucoup de bleu, mais comme j'adorais cette couleur, je touchais les petits pyjamas bleus en velours tout doux.

J'en pris un où il y avait marqué « Fils à maman » et je souris. C'était trop mignon.

Je le reposai avec une envie de pleurer, mais je fus coupée dans mon élan par un vendeur.

— Bonjour madame. Je peux vous aider ?

Je me retournai au son de la voix et j'écarquillai les yeux en reconnaissant Victor. C'était un gars qui était à l'accueil du laboratoire d'analyse où j'avais procédé au test de paternité, il y a quelques années, car je ne voulais pas le faire au QG. Ce gars était juste adorable et à mourir de rire, surtout lorsque j'avais sympathisé avec lui et je lui avais raconté mon histoire rocambolesque. 

Il me reconnut aussi, me prit dans ses bras comme si ça faisait des années qu'on se connaissait et me tapa même la bise.

— Je suis heu-reux de te revoir ! gesticula-t-il. Tu es resplendissante ! Je te tutoie hein ! Non, en fait, tu devrais mettre des bottes avec ce genre de robes et pas des ... Vans, grimaça-t-il avant de me sourire. Mais tu restes resplendissante !

Je ris très franchement. Ça faisait plaisir de le revoir.

— Tu ne travailles plus là- bas, dans ce laboratoire ?

— Oh ! Si. J'ai deux boulots. Je suis à temps partiel dans chacun des deux, mais je préfère de loiiiiin celui-ci. C'est inspirant pour ma carrière de jeune styliste pour la mode des petits choux. D'ailleurs, comment va ta fabuleuse fille ? Elle doit être grande maintenant ? Et le papa alors ? Et, je vois que tu es fiancée ! Félicitations. 

— Oh. Eh bien, c'est long à expliquer, mais il y a eu ... une erreur. Le papa joue son rôle maintenant et oui, je vais bientôt me marier. 

Je ne savais comment je parvenais avec facilité à lui dévoiler ma vie, mais il était tellement cool ce type, qu'on avait qu'une seule envie : lui parler. 

— Oh mon Dieu ! Mais quelle, vie tu as ! J'espère que le laboratoire va payer pour l'erreur.

— Ce n'est rien, c'est fini maintenant, décidai-je de changer de sujet. Donc, tu es jeune styliste ?

— Oui. J'adore le textile pour enfant. J'aime les gamins, en fait. Ils sont trop choupinous, même s'ils pleurent sans cesse, qu'ils nous cassent les pieds et qu'ils ont le nez qui coulent, je les a-dore. Ils sont surprenants.

J'acquiesçai, heureuse de voir tant d'enthousiasme en lui. Je pourrais le mettre en contact avec Marysa. Elle n'avait pas vraiment de ligne pour les enfants, car elle confectionnait les vêtements que pour Skyler, mais ça pourrait la propulser davantage dans ce secteur.

— Qu'est-ce qui t'emmène ici ? Tu es enceinte de ton futur mari ?

J'esquissai un sourire et voulus lui mentir dans un premier temps, mais il sembla deviner. Il regarda autour de nous et murmura :

— Ne me dis pas qu'il ne veut pas de ce bébé !

Je ne parvins pas à répondre et il simula un malaise en se touchant le front.

— Doux Jésus ! Tu n'as pas besoin de lui jeune femme pour l'élever cet enfant. Si tu veux le garder, garde-le. Puis, je peux jouer le père s'il ne veut pas ! Nan mais n'importe quoi ! Ne pense pas à ... tu sais quoi. Ça serait dommage je pense mais après tu fais comme tu veux. De quoi je me mêle hein ! ricana-t-il nerveusement. Je peux te proposer des petits trucs quand même ?

J'acquiesçai la gorge nouée toute chamboulée, mais je parvins à sourire malgré tout. Pourquoi tout le monde était contre le fait que j'avorte ?! Ça ne m'aidait absolument en rien.

— Alors, tu en es à combien de mois ?

— Bientôt deux, répondis-je doucement.

— Et tu penses que c'est un petit garçon ?

J'haussai les épaules et plissai les lèvres.

— Je crois que ça sera un petit bonhomme. Et en tant que mère, tu dois le sentir. C'est comme ... instinctif. Viens, il y a pleins de trucs sensationnels. Regarde ce petit ensemble !

Il me le plaça dans la main. C'est une petite salopette avec son petit pull tout riquiqui.

— Oh et regarde ces petits chaussures pour ses petits pieds...

Je le suivais comme ça pendant une trentaine de minutes. Il s'y connaissait carrément plus que moi en textile de nourrisson et même pour les meubles et poussettes. C'était juste incroyable. Et j'étais à l'écoute de ses conseils.

— Comment tu sais tout ça ?

— Oh ! Eh bien, tu vas être étonné, mais j'ai trois frères et deux soeurs. Nous sommes une fratrie de six enfants, alors les gosses, je m'y connais.

— Waouh. Eh bien, ta mère est courageuse.

— Je te jure. Bon, tu prends quoi ? Je vais te faire une réduction.

Je me grattai la tête et décidai d'acheter le petit pyjama « fils à maman », deux petits ensembles ultra mignon et des petites chaussures.

En le suivant en direction de la caisse, je me disais bien que ma vie avait bien changée. Moi qui avait horreur des gamins, je comprenais un peu maintenant pourquoi tout le monde était gaga de ce genre de trucs. C'est juste que c'était dur de résister à ces petits choses. Avec Skyler, je n'avais jamais fait les achats car Hope, Granny et les autres s'en occupaient. Je ne voulais pas mettre les pieds dans ce genre de magasins, pleins de femmes au ventre énorme. Ça me faisait flipper et maintenant je regrettais.

J'eus le droit d'avoir ma réduction même si ce n'était pas nécessaire.

Une fois mes achats faits, il avertit sa manager qu'il m'accompagnait jusqu'à la sortie. Elle accepta avec le sourire et me félicita pour ma grossesse. Je ne savais même pas que ça se félicitait ce genre de chose ...

— Je suis vraiment content de t'avoir revu. Ça serait bien qu'on prendre un café. 

— Prends mon numéro si tu veux. Et ... j'ai ma cousine qui est styliste. Je vais lui parler de toi.

— Qui est ta cousine ?

— Marysa Rhodes.

— Tu es sérieuse ?! s'exclama-t-il, choqué. Je trouve cette femme fa-bu-leuse ! Un brin peste ! Nan vraiment garce, mais elle est talentueuse DD ! Elle a du répondant et elle a la passion du vêtement ! Et elle est magnifique bien sûr ! Oui, je veux être en contact avec elle. J'ai du mal à trouver un partenariat avec des créateurs parce que pour eux, le textile enfant, c'est de la merde. Pour moi, c'est la base. Si le gamin est déjà dans la mode, en grandissant il le reste. Toi, visiblement, tu ne l'étais pas plus jeune, me taquina-t-il.

Je ris avec lui avant que nous échangions nos numéros.

— Allez ! Je vais te laisser bosser et merci Victor.

— Merci à toi et rappelle-toi ce que je te dis. Un enfant c'est un CDI à vie, mais toute l'aventure est géniale malgré les hauts et les bas alors ...

Je lui fis la bise avant de le saluer et de quitter cette boutique sympathique.

Mon Dieu ! Que j'hésitai à présent ...

« Écoute-le December-Dan LAWSON ! Tu l'aimes déjà ce gamin ! » râla Raison.

Je me dirigeai vers ma voiture et balançai le sac dans le coffre en me disant que je le cacherai tandis qu'on me tapotait l'épaule. Je me retournai en sursaut et regardai la femme qui se tenait devant moi.

Oh merde ...

— Excusez-moi, vous êtes bien December-Dan Lawson, non ?

Je devais lui répondre « non » mais, ma fierté répondit « oui ».

« Hé DD ! On est plus en condition de se battre, alors on va rester courtoise ! » me dit Conscience.

J'observai cette femme brune et jolie. Je la reconnus immédiatement.

— Ah. Je suis Jillian Lopez. Je pense que ... vous avez déjà entendu parlé de moi.

Je refermai le coffre de ma voiture sans la lâcher du regard.

— Oui et ?

Elle rit nerveusement et me toisa lentement d'une façon que je n'aimais pas du tout. Pour qui se prenait-elle ?

— Je ne vois absolument pas ce que Drew vous trouve, commenta-t-elle. Vous n'avez absolument aucun style, on dirait une gamine et puis, vous ne lui arrivez même pas à la cheville. Je ne sais pas à quoi vous jouez avec lui, mais vous devez passer à autre chose. Vous allez vous marier en plus, non ?

Ce fut à mon tour de rire nerveusement. Raison et Conscience me tinrent car je m'approchai dangereusement de cette femme au culot incomparable.

— Vous pourriez répéter ? Parce que je crois que je rêve. Vous croyez qu'on est à la cour de recrée là ?!

Elle repoussa ses cheveux bruns d'un côté et répliqua :

— Peut-être. Vous étiez le genre de salope au lycée, n'est-ce pas ? En vous voyant, ça ne m'étonnerait même pas ! Vous vous cachez sous vos apparences là, mais que du faux !

Mon sang partie au quart de tour. J'allai la cogner lorsque je sentis qu'on m'attrapa par le bras avec force.

— Hé !

Je me tournai vers Zeyn et m'échappai de son emprise.

— Et en plus violente ! Décidément, il a de mauvais goût ! grimaça-t-elle. Il ne vous aime plus. Oubliez-le !

— Je vais la cogner celle-là ! bougonnai-je mais Zeyn se mit entre nous. Casse-toi avant que je te dégomme, pauvre conne ! Et Drew ne voudra jamais de toi ! T'es une malade mentale ! Ton mec t'a trompé parce que tu étais folle ! Il ne t'aimait plus depuis de nombreuses années et tu continuais à te persuader qu'il l'était. Tu es malade, Jillian Lopez ! Ce que tu as, c'est une maladie mentale. Drew ne t'aimera jamais. Mais toi ça dans le crâne !

Zeyn me retint de toutes ses forces, mais je parvenais quand même à le faire avancer, alors que Jillian avait l'air d'être choquée de mes propos.

— Oui, je connais ta vie ! Arrête de faire les gros yeux ! Tu prends des médicaments pour t'aider !

— Arrête DD ! Les gens commencent à nous regarder !

— Je m'en tape ! Elle vient, elle m'insulte ! C'est une folle !

— Drew m'aime ! dit-elle durement. On sort ensemble ! Tout ça est clair !

Drew n'avait pas fait ça quand même ? Il était con ou quoi ? J'avais juste envie de sauter sur cette fille pour lui refaire la face, mais Zeyn était le rempart entre elle et moi.

— Ouais bien sûr ! Pauvre folle va !

— C'est toi qui est malade ! Laisse-le tranquille ou j'en ferais une affaire personnelle.

— Va te faire foutre !

— Ça suffit DD ! On y va !

Zeyn me prit par le bras et m'éloigna de cette cinglée.

J'étais furieuse et n'avais jamais eu à faire face à ce type de situation, alors j'étais choquée.

— Je te jure que je viens de rêver Zeyn. Elle m'a insultée ! Moi, DD ! J'aurais dû l'envoyer à l'hôpital. Drew sort avec ce genre de femmes ? Et elle est médecin pour gamins en plus ? C'est une malade, Zeyn !

— Drew est assez grand pour sortir avec qui il veut, me dit-il calmement. Allez, respire. Allons boire un café.

Je finis par me calmer et contrôler mes émotions.

— Non, soupirai-je après plusieurs minutes. Je vais aller récupérer Skyler.

— Super ! Je viens avec toi.

Je finis par l'observer. Il portait ses lunettes et ses yeux étaient cernés. Mais il était toujours aussi beau et attirant. En revanche, il avait l'air amaigri. Il sentait l'alcool et le tabac. Puis, ses cheveux n'étaient pas coiffés.

— Tu as bu Zeyn ?!

— Non, roula-t-il des yeux.

Je le humai ce qui le fit rire, alors que j'étais hyper sérieuse.

— Les gens nous regardent bizarrement et même si c'est le cas, qu'est-ce que ça peut te faire ?

— Eh bien, ça m'inquiète. Ça va ? Tu reçois toujours les doses ?

De mon côté, sans que personne ne le sache, j'étais à la recherche du meilleur médecin en cancérologie. J'y bossai dessus en même temps que les autres trucs. Il y avait forcément une solution pour lui. Grâce la formule de ma mère et de Trevor, j'étais convaincue que ça pouvait jouer un rôle d'antidote.

— Oui, me répondit-il. Arrête de t'inquiéter pour moi.

— Je m'inquiète parce que toi, tu as l'air de t'en foutre. On va aller chez le médecin, Zeyn. Ça me fait peur tout ça.

— Et lui dire quoi ? Que mon cancer ne se soigne pas, parce qu'on me l'a injecté ?! rétorqua-t-il froidement. C'est stupide. Peut-on changer de sujet ? Qu'est-ce que tu fais en ville ? Tu ne dois pas être au QG ?

Je croisai les bras et évitai son regard. J'ouvris la bouche dans le but de lui dire la vérité, mais je m'arrêtai juste à temps.

— J'en ai ... marre du travail. Trop de pression et fatigue, répondis-je.

— Je n'aurais jamais cru entendre ça de toi, se moqua-t-il de moi. Ça te dit qu'on aille chercher Skyler, puis qu'on rejoigne Drew à l'hôpital ? En plus, je crois que l'un de ses patients rêve de te rencontrer.

— Quoi ? Sérieux ?

Il acquiesça avec un sourire attendrissant qui me donnait envie de le prendre dans mes bras.

— Il y aura l'autre folle là ? Parce que tu n'aurais pas intérêt à me retenir !

— Normalement non. Allez, viens. Comme ça, on pourra aller manger tous les quatre.

J'accepte volontiers et lui pris la main qu'il me tendait.

***

Drew avait été heureux d'apprendre que nous allions passer pour qu'on aille ensuite manger. Skyler était excitée d'aller à l'hôpital pour voir Drew travailler.

Moi, je n'aimais pas les hôpitaux et encore moins voir des gamins malades, parce que ça me fendait le coeur et que je crois que c'était la chose qui pouvait me faire pleurer le plus facilement.

Petite, maman m'emmenait souvent faire ça - ou m'emmener dans les refuges pour sans-abris- pour que je réalise à quel point j'avais la chance d'être bien portante, d'avoir un toit sur la tête et des parents qui m'aiment. Elle voulait que ça ait un impact sur moi et ça avait marché.

Nous nous retrouvâmes dans une salle où les enfants pouvaient jouer. À cette heure-ci, il n'y avait personne d'autre sauf ce petit gamin. Il y avait son collègue de travail, Curtis qui nous accueillit chaleureusement et je croisai instantanément, le regard du petit garçon, assis dans une chaise roulante. Il ne devait pas avoir plus de 13 ans. Il avait l'air si fragile pourtant à son regard illuminé et son sourire, je me sentis mal à l'aise.

— Drew ! s'exclama Skyler.

— Hé ma petite poupée ! lâcha  Drew en la réceptionnant après sa course. 

Ça allait définitivement mieux entre les deux et Skyler savait parfaitement gérer entre Drew, Zeyn et Isaac. Ma fille était bien plus douée que moi dans ce domaine.

Il l'embrassa fortement avant de la reposer au sol.

— Bon bah, je vais faire les présentations, lança Drew. Joe voici December-Dan et Skyler.

— Salut Joe ! dit-elle en s'approchant de lui. Moi, c'est Sky.

— Salut Sky ! J'adore ton prénom. Je tenais à te le dire.

— Salut, m'adressai-je à lui. December-Dan. Mais appelle-moi, DD. C'est plus simple. 

Je lui tendis la main qu'il fixa sans me lâcher du regard.

— Je suis vraiment content de vous voir, la prit-il. Vous avez un prénom super bien trouvé et original. Merci Zeyn d'y avoir pensé et merci Drew d'avoir tenu ta promesse. Je peux mourir en paix à présent.

J'écarquillai les yeux de surprise tandis que Drew leva les yeux visiblement habitué à ce genre de réplique venant de lui. Skyler fronça les sourcils.

— Pourquoi tu dis ça ? Tu ne vas pas mourir, j'en suis sûre !

— Ah oui ? rétorqua Joe. Je suis très malade, Skyler.

— Et alors ? Il faut que tu sois fort. Mon grand-père m'a dit que quand on est fort, on peut tout atteindre. Alors sois fort. Je peux te donner un peu de ma force, dit-elle innocemment.

Il sourit, touché. 

— Je veux bien.

— Donne-moi ta main alors.

Il la lui tendit et elle ferma les yeux.

— Ferme les yeux aussi, sinon ça ne va pas marcher.

Je souris face à cette image et Zeyn me donna un petit coup de coude.

— Voilà ! Je t'ai donné de la force. Normalement, ça va aller mieux dans quelques temps. Tu verras. Tu pourras même quitter cet hôpital. N'est-ce pas, Drew ?

— Oui. Tu devrais l'écouter Joe.

— On verra ça alors.

— Allez, Joe. On va devoir retourner dans ta chambre. Il va se faire tard, dit Curtis.

— Oh non ! Vous repasserez ? nous demanda-t-il.

— Bien sûr ! dit Zeyn en lui ébouriffant les cheveux.

— Génial !

— À bientôt Joe ! lâcha Skyler.

Skyler lui fit un bisou sur la joue avant de prendre la main de son père.

— Je peux vous parler, December-Dan ?

Je regardai les gars qui me laissèrent avec lui, tout seul.

— Vous êtes vraiment jolie, dit-il après plusieurs secondes.

— Merci, répliquai-je, gênée. 

— Vous croyez en l'espoir ?

Je l'observai et me décidai de répondre.

— Oui. Pourquoi ?

— Comme ça. Et ... vous vous battez pour ce que vous voulez ?

— J'essaye, répondis-je avec honnêteté. Mais c'est dur parfois. Même très souvent.

— Ouais. On se sent fatigué et on a envie de lâcher.

— C'est exactement ça !

— Mais vous savez quoi ? Je me dis que la vie vaut la peine d'être vécue, même si nous la vivons de façon différente avec un degré de souffrance différent.

Ce petit garçon était drôlement intelligent.

— Ouais. Tu as raison. Zeyn m'a dit ... que tu avais besoin de nouveaux poumons, n'est-ce pas ?

— Ouais, les miens sont foutus, mais ils tiennent encore. J'ai eu peur qu'ils lâchent en vous voyant. Drew me parle souvent de vous, vous savez. Il tient beaucoup à vous.

Je pinçai mes lèvres et formai un petit sourire avant de m'approcher de lui et m'accroupir à sa hauteur.

— Il tient beaucoup à toi aussi, alors bats-toi. Tu les auras ces poumons et tu vivras. OK ?

— Je l'espère.

Je lui embrassai la joue et sentis les larmes me monter aux yeux. Je me relevai rapidement.

— On se revoit vite ! dis-je.

Il opina de la tête. Curtis réapparut.

— Bonne fin de soirée, me répliqua-t-il.

— Toi aussi, Curtis.

Je lançai un dernier regard à Joe et rejoignis mon équipe.

***

— Alors, moi, pour noël je veux, énonça Skyler en montrant ses petits doigts, les derniers livres de Nathalie, aller à son spectacle ...

J'étais juste en train de la fixer. Elle racontait sa petite vie à son père. Drew était à fond dedans tout en mangeant. Le courant était passé très vite entre eux. Zeyn participait aussi à leur conversation. Je les regardai tous les trois et je me demandai pourquoi ma vie ne pouvait pas être plus simple.

Si ce noël, elle recevait des tas de cadeaux, pourquoi j'allai me casser la tête à lui en acheter ? Elle ne remarquerait même pas le mien.

Oh non ! Noel approchait aussi. J'avais horreur de faire les achats. Tiens, j'allai tout faire sur internet comme chaque année.

— DD, on va acheter une glace, m'annonça Zeyn. On revient.

Il prit la main de Skyler et il me fit le regard « Parle-lui de Jillian ».

Je soupirai d'avance de lui raconter cette mauvaise expérience.

— Zeyn m'a dit que tu voulais me parler tout à l'heure. C'est à propos de Skyler ?

— Non, répondis-je. Tout va bien avec elle. Essaye juste de lui caser une sortie, rien que vous deux, parce qu'elle m'en parle tout le temps.

— Je sais. Je suis surchargé de travail avec la fin d'année qui approche. Je me cherche en même temps un appartement. Zeyn m'a proposé de venir vivre avec lui et j'y songe. Même si j'aime mes parents, j'ai l'impression d'être un ancien ado.

— Hé mais c'est génial ! m'exclamai-je. Accepte !

C'était l'idéal. Comme ça, Zeyn serait sur surveillance permanente en cas de pépin.

— J'y réfléchis encore. Bref, si ce n'est pas à propos de Skyler, c'est par rapport à quoi ?

— Jillian.

Il fronça les sourcils et je lui expliquai rapidement notre rencontre.

— Drew. Cette fille est persuadée que tu l'aimes. Est-ce que c'est le cas ?

— Non. Bien sûr que non ! D'ailleurs, on ne se parle même plus. Elle tient des propos envers toi qui me sidère, alors j'ai décidé d'y mettre fin. On aurait pu ... avoir une chance, m'avoua-t-il, mais elle ne veut que moi. Je ne comprends pas.

Je scrutai son profil et soufflai.

— Tu n'aurais jamais dû coucher avec elle, dis-je. C'est ça qui lui a donné de l'espoir ...

Il exhala et croisa mon regard.

— On peut parler d'autre chose ? Je vais régler ça avec elle et lui faire comprendre qu'il n'y a rien entre elle et moi. OK ?

Je ne voulais pas lui dire que sa copine folle avait cette maladie mentale alors j'acquiesçai. J'espérais juste qu'elle n'allait pas s'en prendre à lui. Car la maladie qu'elle avait, lui faisait croire que la personne était amoureuse d'elle, alors que ce n'était pas le cas. Si elle ne prenait pas son traitement, elle pourrait être sujet de délire et être dangereuse pour lui tout comme pour lui. Et je voulais qu'il ne lui arrive rien.

— Mais j'avais raison. Tu mérites mieux qu'elle.

Il rit doucement sans me regarder et je lui donnai un coup d'épaule. Notre complicité était revenue à son comble et ça me faisait plaisir. J'avais envie de le prendre dans mes bras et de lui faire des bisous, mais je me retins. C'était déplacé de ma part.

Il n'allait pas l'admettre que j'avais raison et ça me faisait rire.

— Dis-le, m'exclamai-je.

— Pour nourrir ton ego, jamais de la vie, Lawson, ricana-t-il.

— T'es un mauvais joueur Drew, je n'ai jamais vu ça.

Il leva les yeux et je le frappai gentiment, alors que Zeyn et Skyler revenaient à notre table avec deux coupes de glaces. Mes yeux brillèrent et j'invitai ma fille à venir près de moi pour partager ce magnifique dessert.

— Non ! ronchonna-t-elle.

Je lui fis le regard qui voulait tout dire et elle céda sous le regard rieur de Drew et Zeyn.

***

NDA : À ÉCOUTER AVEC "A LITTLE TOO MUCH" DE SHAWN MENDES ENCORE FOIS

Le jour de l'avortement ...

Ce matin, en me réveillant, je n'avais pas parlé à Isaac. Et lui non plus. Je m'étais rapidement préparer pour qu'on aille à l'hôpital.

Jared m'avait encore dit de ne pas le faire, mais j'étais bornée alors il avait arrêté.

Quant aux vêtements, ils étaient encore dans le coffre de ma voiture. Je n'avais pas voulu les toucher ou les voir, parce que je savais que j'étais sur le point de céder.

***

À l'hôpital, Isaac ne m'avait pas lâché un seul instant la main, alors que le médecin qui allait procéder à l'avortement m'expliquait comment ça allait se passer. Ça allait se faire chirurgicalement et sous anesthésie locale. Juste le fait qu'elle m'en parle, j'avais la sensation de tourner de l'oeil, mais je resserrai ma prise sur la main d'Isaac. Elle avait dit que ça allait prendre quelques minutes, puis ensuite je pouvais rentrer à la maison.

Ensuite, elle m'avait installé dans une petite salle où j'avais dû mettre cette tenue horrible et attendre le moment venu.

Nous étions seuls dans la salle et nous attendions qu'elle revienne. Je n'osai pas regarder Isaac bien trop dans mes réflexions.

« DD, ne fais pas ça » dirent Conscience et Raison.

« Tu n'en as même pas envie ! » ajouta Raison.

« Ouais ! Tu vas le regretter toute ta vie et tu n'auras pas intérêt à pleurer, parce que je te jure que je deviendrais le diable en personne ! » rétorquai Conscience en colère. 

Je les balayai de mon esprit lorsqu'Isaac m'interpella.

— À quoi tu penses ?

Je tournai ma tête dans sa direction et exhalai.

— À rien. Je veux que ça finisse au plus vite.

Ses yeux bleus m'auscultèrent et il allait ajouter autre chose, mais la femme entra.

— Nous allons procéder à l'intervention, mademoiselle Lawson. Comme je vous ai dit, ça ne prendra que quelques minutes.

Elle s'assit et commença à installer les appareils.

Je déglutis et je pensais soudainement à mon père. Je voulais mon père et Jared et Hope et Sara.

Isaac pressa ma main.

Oh mon Dieu ! Qu'est-ce que j'allai faire ? Mon rythme cardiaque accéléra, alors qu'elle mettait ses gants.

Je posai ma main libre sur mon ventre, la gorge nouée et je fermai les yeux.

J'imaginais ce petit gars courir, le sourire aux lèvres jouant avec Skyler, tout aussi aimé.

— Mademoiselle Lawson...

C'était ... mon enfant et j'allai le tuer.

— Attendez ! lança Isaac.

Je rouvris les yeux et le regardai.

— Tu ne vas pas faire ça. On ne va pas faire ça !


***


ZEYN

J'étais à P&J Corporation. J'étais en train de faire les comptes lorsque mon téléphone sonna. Je ne pris le temps de regarder l'appelant trop concentré et je décrochai. Je regrettai à la seconde suivante en me disant que c'était probablement l'hôpital qui m'appelait pour que je vienne passer des examens. Ça faisait plusieurs semaines qu'ils m'harcelaient et ça faisait plusieurs semaines que je les évitai.

— Allô ?

— Monsieur Davis. Je suis Shirley de l'hôpital de San Francisco.

— Si c'est pour les examens, je ne viendrai pas.

Je m'apprêtai à raccrocher mais elle me dit que ce n'était pas le cas.

— C'est par rapport à votre demande de mère porteuse. Vous savez ? Comme vous êtes malade, on vous a demandé le jour même de faire un prélèvement ...

— Oui, la coupai-je, mais je n'ai jamais fait de demande de mère porteuse. J'ai juste demandé à ce qu'on prélève et qu'on conserve.

— Ah bon ? Eh bien, votre don a été inséminé et la mère porteuse a décidé de ne plus le faire, alors on voulait vous prévenir. Elle procède à l'avortement aujourd'hui.

Mon cerveau partis au quart du tour.

— Pardon ? dis-je tout en me levant de ma chaise.

Je mis rapidement ma veste, prêt à quitter le bureau.

— Oui. Elle est bien enceinte et finalement, elle ne veut plus de l'enfant, alors on devait vous prévenir. C'est le protocole.

— Et ... Et elle est à l'hôpital à cet instant ?

— Oui monsieur.

— Quel est son nom ? J'arrive tout de suite.

— On ne vous l'a pas communiqué ? C'est n'importe quoi ! Attendez quelques secondes. Ah, c'est mademoiselle ... December-Dan Lawson.

Je coupai la communication et traversai le bâtiment à toute vitesse. Je ne répondis même pas à mon père qui m'appelait. Tout ce que je devais faire, c'était d'arriver à l'hôpital. December-Dan portait mon enfant.

Je conduisis sans respecter le code de la route, pour arriver au plus vite, avant que ça ne soit trop tard. Je finis par arriver, le souffle court, le coeur battant à une cadence folle. 

— Bonjour ! lâchai-je en arrivant à l'accueil. Je dois voir la patiente, mademoiselle Lawson. Elle est ... Elle ... Je ne sais pas, elle doit procéder à un avortement ! Il ne faut pas qu'elle le fasse ! expliquai-je. Elle porte mon enfant ! Elle ...

— Calmez-vous monsieur ! me dit la vieille femme. Je ne comprends rien. Et vous ne pouvez pas intervenir maintenant.

— Quoi ? m'écriai-je. MAIS PUTAIN ! Elle ne peut pas faire ça !

Des agents de sécurité commençaient à approcher, alors que j'étais en panique.

— Pitié ! Faites quelque chose !

— Monsieur, vous allez devoir vous calmer ! intervint un agent.

Je lui tournai le dos et décidai d'aller de moi-même la trouver. 

— Monsieur !

— Je dois la voir ! m'écriai-je.

J'ouvris les portes en ne calculant pas les menaces qu'on proférait. J'étais hors de moi. J'étais ailleurs. Et je devais la trouver.

***


DECEMBER-DAN

— On ne le fait plus ?

Ma voix sortait comme un murmure. Isaac acquiesça, ému.

— Non, on ne le fait plus. J'ai réfléchi et je ne veux pas. Cet enfant n'a rien demandé et je vais être son père. On va être parent DD et c'est le plus important.

Il se leva et je fondis en larmes dans ses bras.

— Je t'aime, December-Dan. Ça sera notre enfant. Pardonne-moi.

— Eh bien, je vais vous laisser vous rhabiller, mademoiselle Lawson, lança la femme. L'anesthésie disparaitra dans quelques heures. Je vous félicite d'être de futurs parents, nous sourit-elle.

— Merci. 

Isaac sécha mes larmes et je descendis du lit opératoire, soulagée.

Je posai directement une main sur mon ventre, heureuse comme jamais de le garder.

Conscience et Raison pleuraient d'émotions et elles avaient sorti les confettis. J'étais comblée de joie et je voulais rentrer au plus vite chez moi pour annoncer la nouvelle à tout le monde.

Isaac me laissa me rhabiller. Et, je ne m'étais jamais habillée aussi vite. 

Je quittai la petite pièce et je vis qu'Isaac avait l'oreille tendue. Il y avait du bruit à l'extérieur et des cris. Je le rejoignis et je me concentrai sur la voix.

Je pouvais la reconnaitre entre milles.

Encore à moitié remise de mes émotions, je sortis de la pièce, le coeur tambourinant et croisai le regard de Zeyn.

— Zeyn !?

Il s'approcha de moi et m'attrapa par les bras.

— Dis-moi que tu n'as pas fait ça ! Dis-moi que tu n'as pas avorté !

Comment il savait que j'étais enceinte ? J'étais liquéfiée sur place et ne parvins pas à bouger.

— DD, dis-le moi, me secoua-t-il, les yeux injectés de sang et la respiration lourde.

— Je ... ne l'ai pas fait.

Un soupir de soulagement lui échappa et il me relâcha avant de s'abaisser comme pour reprendre son souffle. 

— Qu'est-ce que ... comment tu le sais ? 

Il se redressa et plongea son regard dans le mien. Il prit plusieurs secondes avant de me répondre d'une voix grave : 

— Tu portes mon enfant, December-Dan. Je suis le père.

Conscience et Raison firent un malaise et j'en fis de même. C'était trop pour moi.


***


BLAKE

J'étais là à voir la scène en première loge. Elle venait de s'évanouir et moi, je souriais. Oui, je souriais. Mon plan était parfait. Zeyn la secouait pour qu'elle reprenne conscience. Les infirmières vinrent l'aider.

Isaac était tout simplement figé et j'avais envie d'éclater de rire.

Je vous avais bien promis que DD et Zeyn allaient payer.

Elle était enceinte de lui sauf qu'aucun d'eux ne vivra. Ni même le bébé. Une mort tragique et romantique. Leur mort resterait gravés dans les mémoires. 

Et c'est exactement ce que je voulais.

Une mort inoubliable pour celle qui avait détruit ma vie et pour celui qui avait tué mon père... 

***

Alors alors alors ?! 

JE SUIS SI .... SOULAGÉE D'AVOIR POSTÉ CE CHAPITRE ! L'un de mes favoris ! Je le kiffe ma race haha. Bon, même si vous n'avez pas tout compris pour Gaby Weber, vous en faites pas, ça va être clair plus tard ou juste ne cherchez pas à comprendre. Vous verrez à la fin ! Vous allez dire "Oh mais ouaiiiis ! Je le savais !" haha. 

Dites-moi vos ressentis ! Vous croyez vraiment que Zeyn n'allait pas être papa ou quoi ? Faut que les choses soient équitables quand même ... Bon, après on ne sait pas si le bébé va vivre hein parce que ce n'est pas dans les plans de Trevor 2.0 mais voilà quoi. Je l'aime mon petit Zeyn et il va être heureux de cette paternité. Mais c'était clair que Trevor 2.0 était derrière tout ça. Certaines avaient devinées. Elle ne pouvait pas être enceinte comme ça quand même. 

Sinon, Comment va le prendre Isaac qui a eu un regain d'espoir ? La famille de DD ? Ça va être le feu ! 

Ah là là je suis trop heureuse. 

Trois chapitres puis fin de la première partie avec le mariage ! Oui, oui, il aura lieu.  

Encore joyeux Noël mes Cocos. 

Je vous aimes et merci merci merci pour les votes, les commentaires et les messages. ❤️. Vous êtes sensas ++. 

PEACE AND LOVE-

-JFL. 


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