Chapitre 44
Hé mes petits Wraps ❤️,
On se retrouve à la fin du chapitre ;), Il est long comme J'AIME haha, mais y'a pleins d'éléments (des flashback et j'ai voulu avancer vite alors ...) et je vous implore de tout lire, sinon vous vous perdez et c'est BAD ! Y'a un peu de blabla mais lisez quand même.
À TOUTE !
***
Parfois, on se demande comment on va se sortir du pétrin dans lequel on est.
Souvent on ne veut plus croire en rien et tout abandonner. C'est plus facile. Qui aime la difficulté ? Qui aime souffrir ? Très peu de personnes, mais c'est comme ça. Toutes les épreuves nous façonnent d'une certaine façon qu'on ignore, mais ça marche.
On tombe, on se relève, on trébuche, on se fait mal et on guérit. Et on pourrait continuer comme ça vous savez.
Pour December-Dan, c'est un peu son histoire. On a beau la juger, combien serait toujours debout, si on vivait sa vie ? Combien n'aurait pas craqué ? Très peu, je pense.
Pour en revenir à celle dont nous disséquons l'histoire, une semaine s'était écoulée, après son retour pas si triomphant que ça. Les problèmes lui tombaient dessus sans crier gare.
Elle avait l'impression de devenir folle et c'était exactement ce que voulait son bourreau : la rendre incapable de réfléchir et d'agir rapidement.
Tout d'abord, le lendemain de l'incendie de sa future maison, elle s'était retenue de pleurer. Elle avait vu les dégâts de l'incendie et c'était moche. Elle avait essuyé une énième dispute avec Isaac, qui l'avait accablé de cette perte. Honnêtement, elle n'avait pas cherché à se défendre. Elle l'avait laissé faire car elle savait qu'il en avait gros sur le coeur et que c'était difficile pour lui. Elle se demandait même s'il ne valait pas mieux qu'elle laisse Isaac s'en aller, car elle craignait qu'elle soit responsable sa souffrance intérieure qu'il tentait tant bien que mal à cacher.
Ensuite, elle avait contacté Zeyn qui était au courant pour Will, tout comme toute la famille à présent. Apparement, ça s'était mal passé et juste après sa discussion, elle alla au QG pour retrouver Sara et Will qu'elle voulait engueuler. Elle ne comprenait pas comment Sara avait pu le laisser faire ça. Riccie n'était pas prête à la confrontation et là, ils lui avaient clairement forcés la main.
Finalement, elle ne les trouva pas, ce qui lui permit de réfléchir.
Après tout, de quoi se mêlait-elle ? Elle n'avait pas ce fardeau à porter sur les épaules. Elle n'avait pas à intervenir. C'était leur histoire de famille, pas la sienne.
Alors, elle décida de prendre une autre stratégie. Elle le rappellerait à l'ordre pour ses sorties sans son autorisation ... puis finalement, elle changea d'avis. Elle savait qu'elle avait Will sous la coupe et que normalement, il ne la trahirait pas. Elle sentait qu'elle pouvait se sentir menacée par tout le monde sauf lui. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle savait qu'il n'avait rien à voir avec tous ses problèmes.
Au moment où elle allait quitter le bureau de Sara, ils arrivèrent, tous les deux de bonne humeur ...
Ils se figèrent en voyant December-Dan, mécontente, les bras croisés.
Sara lança immédiatement :
— Je peux tout t'expliquer !
— C'est moi qui l'ai forcé à venir avec moi December-Dan. Je voulais avoir l'esprit clair, alors je suis partis voir ma génitrice, poursuivit-il. Et maintenant c'est le cas. Ils le savent et je m'en fiche. D'ailleurs, je ne veux plus en parler.
DD les regarda tour à tour et décida d'abdiquer. De toute façon, Zeyn lui avait tout raconté, alors dans un sens, ce n'était pas nécessaire d'écouter à nouveau.
Elle finit par soupirer ,ce qui les laissa perplexe. Ils s'attendaient à ce qu'elle les comble de reproches, mais au lieu de ça, elle annonça que sa maison avait brûlée durant la nuit.
— Isaac s'en occupe depuis ce matin et j'ai vu la maison, du moins, ce qu'il en reste et ... on a vraiment tout perdu.
— Oh DD. Je suis désolée.
Sa meilleure amie l'enlaça compatissante, alors qu'elle croisa le regard de Will. Sara finit par la relâcher.
— Heureusement que nous avons une bonne assurance, tenta-t-elle de plaisanter.
— C'est criminel ? questionna Will.
Sara les regarda tour à tour et DD n'osa pas répondre. D'après la police, l'incendie avait été provoqué.
— Dan, ne me dis pas que ça a un rapport avec Trevor 2.0 !? s'exclama Sara.
— Je ne sais pas. Peut-être, avoua-t-elle. L'enquête est en cours ...
— Et tu laisses la police s'en occuper, alors que tu as le QG, la coupa Will. Fais intervenir les agents du QG.
— Je ne peux pas faire intervenir le QG à chaque fois que j'ai un problème. C'est bon, la police s'en charge. Puis, ils sont sur une autre enquête en ce moment.
Ils la regardèrent tous les deux et elle expliqua la situation de Jared.
— Sincèrement, ricana-t-elle nerveusement, c'est la première fois de ma vie que j'ai envie d'abandonner. Je ne sais pas contre quoi je me bats et qui. Ça peut être tout le monde comme personne. Les gars, je sens que ... que j'ai envie de tout lâcher, avoua-t-elle les larmes aux yeux. Je ne pensais pas que tout ça serait aussi compliqué. Je n'ai pas envie de perdre Jared ou même vous, parce que ce malade veut ma peau. Je ne veux pas.
Elle se retint au maximum et Sara la prit une nouvelle fois dans ses bras.
— Ça va s'arranger DD, OK ? Tu sais quoi ? Tu as l'air exténué. Tu devrais reprendre un rendez-vous auprès du Dr Sullivan.
Le mot docteur lui serra le coeur. Cela lui rappela que Zeyn était malade et qu'elle était la seule à le savoir. Elle ne voulait pas le perdre aussi. Il fallait qu'elle lui demande s'il avait bien reçu une dose. Peut-être qu'elle aussi était malade du cancer...
Elle s'écarta de Sara avant de dire :
— Je ferais ça, la semaine prochaine. On doit en finir avec le plan. Je vais prendre des vitamines.
— OK, répondit Sara. Vivement qu'on en finisse avec ça.
— Ouais, grommela William en s'asseyant sur son siège. Mais tu devrais être sous surveillance DD.
Elle leva les yeux et se mit au travail avec ses amis-collègues.
***
Du côté de Drew et Zeyn, c'était tout autant la pagaille...
Ils avaient pu discuter de la situation actuelle. Zeyn avait invité Drew dans son appartement pour plus de calme. Après la soirée mouvementée d'hier, le départ de Zeyn et DD étaient passés au second plan. Will était leur neveu et le fils de Riccie.
Zeyn buvait son verre de whisky en regardant l'extérieur.
— Tu bois de plus en plus, constata Drew.
Zeyn le regarda par-dessus l'épaule et reprit une gorgée de son verre. Drew avait l'oeil. DD ne l'avait peut-être pas vue durant ce week-end, mais malgré les doses, il ressentait des douleurs et il avait trouvé dans l'alcool, une sorte de calmant. Il se refusait d'aller chez le médecin pour entendre que son corps était en train d'être envahi de cellules tueuses.
— Trop de problèmes, dit-il.
Drew scruta son frère et lança la conversation.
— DD m'a tout expliqué.
Zeyn ne se retourna pas pour autant.
— Je ... Je suis désolé pour ce que j'ai dit. J'ai juste cherché à te blesser. Mais dans le fond, je sais que tu n'es pas capable de ça, continua Drew. Après, je ne te cache pas que ça me fait toujours mal que tu n'aies rien dit. Que tu es préféré cacher la vérité Zeyn, alors qu'on s'était promis de tout se dire. Puis après, tu t'en vas avec elle. Tu me laisses. Vous m'abandonnez. Tu sais qu'hier soir, j'ai eu de la peine pour Will, parce que je savais ce qu'il ressentait. L'abandon c'est juste atroce à ressentir, surtout lorsque ce sont les personnes auxquelles tu as le plus confiance qui te laissent.
Drew finit par se lever pour rejoindre son frère qu'il trouvait étrange voire absent. Peut-être que DD ne mentait pas. Peut-être qu'il y avait plus.
— Tu as le droit de me détester, Drew. Je le mérite.
Zeyn approcha le verre de ses lèvres et Drew se sentit mal. DD avait raison. Zeyn ne croyait pas en lui et pensait qu'il était responsable de tout. Il se rabaissait.
— Tu restes mon frère, Zeyn. Tu es mon meilleur ami. Tu es ce gamin que j'ai vu à l'orphelinat qui me souriait, alors que je venais de perdre mes parents. Je suis toujours en colère mais parfois, il faut pardonner. Jannie avait raison. On a tendance à amplifier les problèmes, alors que quelques mots pourraient tout régler.
Zeyn finit par le regarder à travers ses lunettes et avec ses yeux bleus. C'est toujours aussi contrastant de le voir en lunettes et en lentilles. On avait l'impression de voir deux personnes.
— Tu le penses vraiment ?
— Je le pense vraiment. Je ne dis pas ça pour jouer la comédie. Je le pense vraiment, répéta-t-il. Par ailleurs, je suis désolé pour ta fausse paternité.
— Et moi, je suis désolé de t'avoir menti, déclara Zeyn avec sincérité. J'ai voulu te le dire. Vraiment Drew. À chaque fois que j'en avais l'occasion je voulais les faire, mais après, je me disais que moi aussi j'avais le droit à cette joie d'être père.
Drew acquiesça faiblement et prit le verre des mains de Zeyn.
— Arrête de boire. Ça n'est pas dans ton habitude. Dis-moi ce qui ne va pas.
Zeyn soupira et préféra changer de sujet.
— Tu as parlés à DD ? Par rapport à Skyler ?
— Skyler peut attendre. Je sens que vous me cachez des choses tous les deux.
Zeyn posa une main sur l'épaule du type qui ne partageait pas son sang, mais c'était tout comme, avant de l'étreindre.
— Tu seras un super père et il vaut mieux que tu sois le père. Tu es le meilleur d'entre nous, Drew.
Zeyn disait cela, car il était persuadé qu'il ne survivrait pas à sa maladie. Drew resta stoïque et sceptique face aux propos de son frère qui le relâcha et lui tapota la joue, avant de se diriger vers son bar pour se resservir à boire.
— Zeyn ...
— Tu devrais la contacter, Drew. Comme Jannie a dit, ce n'est pas tous les parents qui ont la chance de retrouver leurs parents et nous deux, nous le savons. La vie est trop courte. Tu sais quoi ? Je n'en veux même pas à Riccie. J'en veux à la vie. Elle a souffert. Je comprends maintenant pourquoi elle était protectrice envers DD. Quant à Jessie, je n'ose même pas la regarder. Je me sens mal pour elle, pour toutes les conneries que j'ai fait par le passé. Je me dis que ... je devais peut-être lui rappeler son putain d'agresseur ...
— Tu vas trop loin, Zeyn. C'est triste, c'est clair mais on doit relativiser et se serrer les coudes. On va contacter, Will. On discutera avec lui. Il fait plus partie de la famille que nous. On ne peut pas le laisser croire qu'il ne mérite rien. Oui, il a fait des conneries, mais on en fait tous et je pense qu'on a tous le droit à une seconde chance.
Zeyn le fixa et acquiesça.
— Profite de ta fille, Drew. Skyler est merveilleuse et elle a beaucoup pris de toi, tu sais. Elle s'intéresse à tout.
Drew sentit son coeur fondre sous les paroles de son frère. Comment avait-il pu être aussi méchant avec lui ?
— Ouais, la vie est courte, conclut Drew.
***
Du côté de Jared, les nouvelles n'étaient pas géniales.
Personne ne savait où se trouvait Raphael, l'ex-mari de la femme dont il commençait à éprouver beaucoup plus que de l'amitié mais ça, il ne s'en rendait pas compte encore.
Il avait terriblement peur pour elle, mais il était rassuré à l'idée qu'elle soit chez son beau-père et sa mère. Elle était en sécurité jusqu'à qu'il le retrouve et qu'il ne le renvoie en prison à vie.
Il était énervé qu'une innocente soit entrainée dans cette histoire de folie, par simple vengeance.
Il avait aussi terriblement peur de la suite des événements. Ils n'avaient absolument aucunes pistes sérieusement. Mis à part, celle du possible enfant caché à Trevor, ce qui avait du sens.
Il était parti au boulot malgré tout, pour décompresser avec ses élèves qui lui redonnaient rapidement le sourire et ce fut pareil du côté de Lauren. Ils ne reparlèrent même pas du baiser qu'ils avaient échangés.
Bien sûr, dès qu'elle parlait, il n'avait qu'une envie, l'embrasser à nouveau, mais il se retint. C'était mieux ainsi...
Alors qu'il était en pause déjeuner avec ses collègues, Sara l'avait discrètement mis dans la confidence par rapport à DD. Il avait eu envie d'appeler sa soeur de coeur, son âme soeur, pour savoir son état, mais selon Sara, ce n'était pas nécessaire. Elle préférait être dans le déni et c'était mieux comme ça.
Évidemment, ils savaient tous les deux que c'était mauvais, mais ils devaient lui laisser le temps de réaliser. Ensuite, elle ajouta que c'était peut-être un acte de Trevor 2.0, ce qui enragea davantage Jared. Sara lui avoua que DD les avait mis au courant sur le sujet et qu'elle cherchait de son côté.
— Merci Sara.
— De rien, Red. On va s'en sortir, OK ? On est bien plus fort que ce connard !
— Ouais, dit-il.
— Oh et ça n'a rien à voir, mais Ston t'a-t-il appelé ? La semaine prochaine, il nous invite à diner chez lui. Il a un truc à annoncer.
— Il va nous présenter sa copine ?
— Je crois bien, gloussa Sara.
Jared pensait toujours que c'était Sara, la soi-disante copine, car comme par hasard, c'était elle qui lui annonçait cette soirée. En plus, il avait constaté qu'ils s'entendaient très bien et que ça ne serait pas étonnant pour lui. Il en serait même heureux.
En parlant du loup, il reçut un double appel et ça venait de son meilleur ami.
— Je te laisse Sara, il m'appelle.
— Parfait. Je te tiens au courant.
— Moi de même.
Il prit l'appel de Ston et sourit avant même qu'il ne parle.
— Hé !
— Salut Red ! Je t'appelle rapidement pour que tu réserves ta soirée, la semaine prochaine. J'ai quelqu'un à te présenter.
— Ta copine mystère ?
— Exactement, mon poulet. Il est grand temps que tu sois au courant.
— Je serai présent.
— Parfaitement parfait ! Je suis impatient de tous vous voir. Ça va nous faire du bien de tous nous retrouver.
— Oui, tu as raison. Je dois apporter des choses ?
— Apporte tes fesses et ta face de rat et ça ira. Ah et la merveilleuse Lauren ? Comment va cette déesse ?
Jared jeta un regard en direction de Lauren qui riait aux propos de l'une des ses collègues.
— Bien.
— Ouhhhhh, ça sent l'amour dans l'air. Bref, emmène-là.
— J'espère que tu ne parles pas comme ça des autres femmes devant ta copine. Je le prendrai mal à sa place.
— Ne t'en fais pas. Ça apporte du piment et de l'excitation dans notre couple. Tu sais provoquer les disputes et tout, on adore ça.
Jared rit sincèrement aux bêtises de Ston avant qu'ils ne se saluent.
***
En conclusion, ce fut une semaine mouvementée. Ouais. Clairement. Et ce n'était que le début de l'iceberg. Je vous assure.
Pour l'instant, nous allons contenter d'un petit moment tendre. Eh oui, vous allez comprendre pourquoi ...
***
DREW
En ce dimanche après-midi, j'allai quitter le boulot pour aller chez DD où je devais rejoindre Zeyn. L'heure était venue que Skyler sache la vérité. Ils nous avaient semblé intelligent d'attendre quelques jours avant de lui dire.
Puis, pour moi aussi. J'avais eu le temps digérer la nouvelle, discuter avec Zeyn avec qui ça s'était arrangé, même si je m'inquiétais énormément pour lui. En effet, j'avais un mauvais pressentiment le concernant. Je ne savais pas pourquoi, mais je le sentais mal.
J'avais pu avoir une discussion avec Jillian, car j'avais filtré tous ses appels durant le week-end et à l'hôpital, j'avais fait en sorte de ne pas avoir une minute à lui consacrer pour ne pas lui parler...
J'avais du prendre mon courage à deux mains pour avoir une discussion sérieuse avec elle, alors je m'étais rendu chez elle.
Je me tenais devant sa porte et la surprise se lisait clairement sur son visage.
— Drew.
— Je peux entrer ?
Elle me lorgna, mécontente avant de me laisser entrer dans son appartement.
— Je mérite maintenant une considération de ta part ?
— Je m'excuse, mais j'ai eu quelques soucis, ces derniers temps.
— J'ai cru comprendre, soupira-t-elle. Tu veux boire quelque chose ?
— Non merci.
Elle s'assit et je voulus en faire de même, mais j'étais mieux debout.
— Je ... Je m'excuse pour mon comportement.
Elle me regarda dubitative et je poursuivis.
— Comme je te l'ai dit, j'ai eu des problèmes.
— Pourquoi ne pas m'en parler ? Drew, lorsque je suis dans une relation, je ne cache rien.
Je déglutis, vraiment mal à l'aise. Bon sang ! J'étais perdu et dans la merde. Je voulais être avec elle, mais quelque chose me bloquait. Je ne savais pas quoi...
— Je comprends tout à fait mais ... j'ai appris que j'étais papa.
Elle décroisa les bras, choquée et les yeux écarquillés.
— Pardon ?
— Je suis papa. Et ... Skyler est ma fille.
— La fille de ton frère est ta fille ?
Dis comme ça, ça sonnait étrange. Clairement.
— C'est ... C'est compliqué, mais il y a eu une erreur dans le test et il s'est révélé que je suis le père.
Un hoquet de surprise lui échappa tandis qu'elle se leva. Puis, elle se mit à ricaner.
— Ta December-Dan est courant que nous sommes ensembles ?
— Je ... Ouais mais ...
— C'est une girouette cette femme, Drew ! s'exclama-t-elle.
— Quoi ?
— Bien sûr ! Maintenant qu'elle sait que tu es avec moi, elle déclare que tu es le père pour t'avoir encore sous sa coupe ! Cette fille est un poison ! Ouvre les yeux putain !
Maintenant, ce fut à mon tour d'être choqué.
— Pardon ?
Jillian me fusilla du regard, en colère.
— Tu vas encore la défendre, c'est ça ? Je ne fais pas dans la polygamie, Drew. C'est soit elle et sa fille, soit moi.
— Mais qu'est-ce que tu racontes, Jillian ?
— Non ! Toi ! Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Je commence à tomber amoureuse de toi et elle est là, à te hanter. Tu l'aimes toujours !
— N'importe quoi ! m'exclamai-je, ahuri. Et je ne te permets pas de me poser un ultimatum.
— Ce n'est qu'une pu...
— Hé ! l'arrêtai-je. Surveille ton langage en ma présence, grondai-je. Insulte-là si ça te chante, mais quand je ne suis pas là. J'ai horreur des insultes qui ne signifient rien. Ce n'est pas parce qu'on a couché plusieurs fois ensemble, qu'on va se marier demain Jillian.
Elle secoua la tête et je repris.
— Et elle n'a rien fait. C'est moi qui ai découvert la vérité. Elle ne le savait même pas que j'étais le père.
Elle croisa les bras et bredouilla je ne sais quoi.
— Bref. Je suis père et j'avais besoin de réfléchir à la situation. Si ... Si tu veux être avec moi, tu vas devoir faire avec Skyler. DD va se marier et sincèrement, il n'y a que ma ... ma fille qui compte, dis-je doucement.
Elle ne me regarda pas et je décidai que c'était le moment de m'en aller...
J'avais été déçu, car elle ne m'avait pas retenue.
Au boulot, elle faisait en sorte de me parler le moins possible et Curtis avait remarqué notre distance. Je lui avais dit la vérité ce qui l'avait aussi choqué ...
— Je ne comprends pas pourquoi elle réagit de façon aussi jalouse, alors que tu ne lui as pas promis la lune aussi, me dit-il en sirotant son café.
— Elle est blessée, je comprends.
— Ouais mais bon. Elle est jalouse d'une fille qu'elle ne connait même pas. J'espère que tu ne lui parlais pas continuellement de DD.
— Non, bien sûr que non. C'était elle qui me posait des questions et je restais évasif.
Je griffonnai des notes sur le dossier d'un jeune patient. Il allait bientôt pouvoir sortir.
— C'est un peu bizarre quand même. Ne pense pas trop à elle, mais à toi et tu as tendance à penser trop aux autres Dr DAVIS. En tout cas, félicitation Davis ! Jeune Papa va !
Je lui souris alors qu'il me foutait des poings à l'épaule.
— Alors, ça fait quoi d'être papa ?
— Je ne sais pas, répondis-je.
— Elle le sait ta petite princesse ?
— Pas encore.
— Oh. Ça devrait aller. Et tu as une photo de sa petite bouille ?
— Ouais attends.
Je sortis mon téléphone et trouvai la photo en question. C'était une photo que Riccie avait pris lors de son week-end là-bas. Elle était avec Jannie et Zac-Hen toute souriante.
— Ohhhhhh, elle est super choupinou chouchou, commenta Curtis en m'arrachant mon téléphone des mains, tout en prenant un air gaga. Elle te ressemble beaucoup, mec ! Je suis surpris que tu ne le saches que maintenant. J'aurais direct su que c'est ma fille, si j'étais le père bien sûr. Mais mieux vaut tard que jamais.
— Oui. Et à côté ce sont mes neveux.
— Une jolie famille. Vivement que je fonde la mienne avec ma chérie.
Je levai les yeux et récupérai mon téléphone.
— J'y vais. J'ai une opération sur un petit.
— D'accord, mec. Joe va être content. Et il a dû flaire le petit...
En effet, Joe avait eu une bonne intuition. D'ailleurs, je lui avais dit durant la même journée. Il avait été si heureux pour moi que j'avais eu peur que ses petits poumons ne lâchent, mais il était heureux et il était impatient de voir Skyler et sa maman. Je fus obliger de lui promettre, car c'était vraiment important pour lui.
Alors en route, je me demandais comment ça allait se passer. DD m'avait prévenu par message qu'elle avait tâté le terrain avec Skyler. Oui, nous parlions par message. Tous les trois en fait. Même s'ils me cachaient des choses, nous nous étions étonnement rapprochés.
Je ne savais pas si c'était parce que toutes les vérités avaient été exposées ou pour X raison.
Vous deviez vous demander pour Riccie, mais elle avait pris une semaine de vacances le lendemain de la révélation. Toute seule. Personne n'avait contesté. Elle avait besoin d'être seule et c'était compréhensible. On pouvait penser que fuir était un acte lâche, mais je pense que non. Parfois il valait mieux partir pour revenir plus fort.
J'étais au feu rouge lorsque mon téléphone sonna. Je décrochai, après avoir appuyé sur une touche du volant. C'était December-Dan.
— Tu es en retard. Où es-tu ?
— Les routes n'appartiennent pas à mon père DD, alors j'arrive. Je suis à cinq minutes là.
Elle soupira tout aussi stressée que moi visiblement.
— Elle est avec Zeyn ?
— Ouais. Et Isaac. Ils discutent. Putain, ça me fend le coeur Drew, avoua-t-elle.
— Je sais. Je suis encore désolé pour votre maison, changeai-je de sujet. Zeyn bosse dessus pour vous en trouver une autre.
— Ce n'est pas grave. Il y a pire. Ce n'était qu'une maison, non ?
— Tu as raison.
— Bon. Tu es là ? s'impatienta-t-elle.
— Bientôt. Et arrête de stresser. Tu me le communiques ton stress.
— Non mais c'est perturbant. J'ai peur qu'elle ne comprenne pas. Qu'elle soit perdue.
— Eh bien, on avisera DD. Bon, je suis là.
Je coupai la communication et me garai.
Je restai quelques secondes à réguler ma respiration avant de sortir de la voiture, en me répétant mentalement que même si tout se passait mal, eh bah c'était l'ordre des choses.
Je sonnai à peine que DD ouvrit la porte. Elle regarda derrière elle avant de me prendre furtivement dans ses bras et m'invita à entrer.
Je souris car je savais pourquoi elle réagissait comme ça. Elle nous avait expliqué que c'était compliqué avec Isaac, mais qu'elle s'accrochait.
Nous arrivions dans son petit salon et Skyler était en train d'enchainer des mouvements de danse devant Isaac et Zeyn.
Elle s'arrêta lorsqu'elle me vit.
— Drew !
Elle accourut vers moi et je la réceptionnai avec joie. Je plongeai mon nez dans son petit cou avant de lui faire un bisou sur la joue.
Je ne pouvais pas décrire ce que je ressentais à cet instant. Certainement la plénitude et savoir qu'un mini vous, vous donnez envie de vivre et profiter de la vie chaque jour.
— Tu as l'air fatigué ! dit-elle innocemment. Tout le monde a l'air fatigué.
Je regardai brièvement sa mère et je la reposai au sol.
— C'est mieux d'être un enfant, Skyler.
Elle sourit et alla auprès de Zeyn qui l'accueillit comme si de rien était.
Effectivement, ça me fendait le coeur. Ils avaient tissés des liens très forts et je me sentais mal de briser ça. Peut-être qu'on ne devait rien dire.
DD rejoignit Isaac qui était sur l'autre canapé.
Il n'avait pas vraiment de geste tendre envers elle, mais elle ne le prit pas mal et posa une main sur sa cuisse tandis qu'elle demanda à Skyler de venir auprès d'elle.
Je m'assis aux côtés de Zeyn qui me lança un regard rassurant.
December écarta les boucles de sa fille - ou notre fille - de son visage et se racla la gorge.
— Skyler Brannen Lawson, on a ... quelque chose à te dire.
Skyler scruta sa mère perplexe et mon coeur se mit à battre rapidement.
— Si Drew et Zeyn sont là, c'est parce qu'on doit te dire la vérité. Ça te concerne, petit coeur.
DD regarda Zeyn et l'incita à parler.
— Écoute ma puce, il y a eu une erreur dans ... le test de paternité. Tu sais pour savoir qui est ton papa, dit-il.
Skyler fronça les sourcils et observa sa mère.
— En fait, reprit Zeyn, je ne suis pas ton père, mais c'est Drew, annonça-t-il doucement. Moi, je suis ton oncle.
DD entoura sa fille de ses bras et lui embrassa la joue pour lui laisser le temps de réaliser. Zeyn me regarda et posa une main sur mon épaule.
— Mais pourquoi ? demanda Skyler. Je voulais que ça soit toi, mon papa.
Oh...
— Maman, je ne comprends pas ! s'énerva-t-elle.
— Ton vrai père est Drew, dit-elle.
Zeyn se leva et s'approcha d'elles. Isaac se leva pour leur laisser de l'espace. Je me sentis terriblement mal. On aurait dû laisser les choses comme telles. Parfois, il valait mieux fermer les yeux. Je me sentais mal pour Zeyn et Skyler.
— Ça ne change rien ma puce, la rassura Zeyn en lui prenant les mains.
— Siiiii ! dit-elle, bouleversée. Je ne vais plus te voir alors ? On ne va plus dessiner ensemble et ...
Elle se mit à pleurer.
— Oh mon coeur. Viens ici.
Zeyn la prit immédiatement dans ses bras et il sortit avec elle dans le jardin. December-Dan se leva et s'approcha de moi, compatissante.
— Ça va aller hein, m'assura-t-elle. C'est compliqué, me dit-elle.
— C'est perturbant pour elle, répéta Isaac qui avait l'air de me comprendre un peu. Les enfants passent vite à autres choses, tu sais. C'est sur le coup que ça fait un choc.
— Ouais, confirma-t-elle en cherchant mon regard. Drew ? Regarde-moi. Il faut juste leur laisser du temps.
Je regardai par la petite baie vitrée et Zeyn la serrait fortement dans ses bras tout comme elle. Ça m'arrachait le coeur de voir cette image, parce que j'avais l'impression d'enlever une vie à Zeyn. C'était mon frère et je n'aimais pas le voir aussi mal.
— Je vais les voir, intervint Isaac en me jetant un bref coup d'oeil.
Je me retrouvai seul avec DD qui entrelaça nos doigts comme si de rien était. Je voyais bien qu'elle tentait de me faire relativiser la situation, mais je n'y arrivai pas.
— Je ne peux pas faire ça, DD.
— Faire quoi ?
— Elle est habituée à Zeyn. Regarde ! lui désignai-je l'extérieur.
Elle ne le fit pas pour autant et ancra son regard dans le mien.
— Oui mais elle vous aime tous les deux. Vraiment. Elle me saoule avec vous et ses cousins, sourit-elle doucement.
Ça ne me fit pas rire. Je soupirai et retirai ma main de la sienne.
— Je vais y aller. C'est mieux.
— Non, tu restes et tu assumes Drew ! dit-elle durement. C'est toi qui a fait le test, après tout. Il faut que tu lui montres que tu tiens à elle. Elle comprend vite, tu sais.
Ils finirent par rentrer dans la maison. Elle s'était calmée.
— Moi, je m'en fiche, je peux avoir trois papas. Zac-Hen a dit que c'était cool d'avoir pleins de papas. Je veux que tu restes mon papa, Zeyn. Comme Isaac aussi.
Isaac lui embrassa la main et lui sourit.
— Tu peux avoir tout ce que tu veux, lui dit-il.
— Et comme je te l'ai dit, je ne pense pas que ta maman soit contre le fait que tu viennes à la maison. Et ton vrai père aussi. Il pourrait y avoir Zac-Hen et Jannie aussi.
— Ah oui ? Je garderai toujours ma chambre chez toi ?
— Pour toujours, lui répondit-il en souriant. Tu resteras toujours un peu ma fille et tu veux savoir pourquoi ?
Elle hocha le tête négativement et Zeyn le lui chuchota à l'oreille ce qui la fit sourire.
— Je te crois alors. Merci Zeyn.
Elle décida de quitter ses bras et annonça qu'elle allait dans sa chambre. DD ne lui refusa pas et elle passa à côté de moi sans me jeter un regard.
— Tu devrais la rejoindre, me conseilla Zeyn après plusieurs minutes.
DD confirma d'un signe de tête et je décidai de monter à l'étage contre toute attente.
Devant sa chambre, je l'observai. Elle était en train de faire rouler cet énorme tigre en peluche sur roulette, après avoir mis sa poupée Nathalie sur le dos de la bête.
Elle racontait une histoire à sa poupée, tout en lui faisant faire une promenade, lorsque je décidai de frapper à la porte de sa chambre.
Elle se tourna vers moi et me fusilla du regard avant de prendre sa poupée. Elle alla vers son lit et positionna le tigre en peluche devant son lit de sorte que je ne la vois pas.
— Je peux entrer ?
— Il faut demander à Simba. Il me protège.
Je souris en coin et entrai malgré tout. Elle avait clairement le caractère de sa mère et surtout, je souris en repensant à l'histoire de DD. Elle aussi avait eu un petit tigre qu'elle avait appelé Simba.
— OK. Alors Simba, puis-je entrer dans la chambre de la grande Skyler ?
— Non. Elle est fâchée, dit-elle en prenant une voix rauque.
— Oh. Mais j'aimerais vraiment discuter avec elle.
Je m'avançai à pas de loup, alors qu'elle avait toujours le dos tourné.
— Bah elle ne veut pas. Laisse-là tranquille.
— J'aimerais vraiment mais ... je pensais que c'était une grande fille et qu'elle n'aimait pas que les gens soient tristes.
Je finis par arriver auprès de son lit et je m'y assis doucement. Elle n'ajouta rien et je me penchai légèrement pour la voir serrer sa poupée dans ses bras.
— Il est super cool ton animal de compagnie, commençai-je.
Elle me regarda par-dessus son épaule.
— Je sais.
— C'est un tigre super gentil.
— Ouais parce que je l'ai dressé. Il attaque que lorsque je lui demande. Il attaque les méchants.
Elle se coucha sur le dos et secoua sa poupée dans tous les sens pour ne pas me regarder.
— Je pourrais lui demander de t'attaquer.
— Je suis un méchant selon toi ?
Elle arrêta de bouger et me fixa.
— Non. Mais pourquoi tu as volé la place de Zeyn ?
Je ne savais pas quoi lui répondre, alors je décidai d'agir comme je le faisais avec mes petits patients.
— Tu as déjà fait des erreurs ?
— Ouais ! Parfois.
— Tu es d'accord avec moi que ce sont comme les fautes ?
Elle acquiesça et elle décida de se redresser pour m'écouter attentivement.
— C'est surtout la même chose, me corrigea-t-elle. Ce sont des synonymes.
— Exactement. Et dans cette histoire, il y a eu une grosse erreur. Tout le monde se trompe, je crois. Qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu t'es déjà trompée ?
— Ouais, répondit-elle après réflexion. L'autre fois à mon contrôle, je me suis trompée mais après j'ai corrigé mon erreur.
— Eh bah tu vois. Tu as tout dit. Une erreur ou une faute commise se corrige. On se trompe mais on peut se rattraper.
— Je me trompe aussi dans mes pas de danse parfois, mais après je la refais mieux.
— Tu comprends mieux maintenant ? DD, Zeyn et moi, on s'est trompé. Du moins, les ... médecins se sont trompés, alors on corrige leur erreur.
Elle me fixa avec minutie avant de soupirer.
— Mais après qu'on est corrigé, il n'y a plus de faute. Alors, tu es vraiment mon père. À 100 % ?
J'esquissai un sourire et voulus repousser sa boucle, mais elle éloigna sa tête méfiante.
J'aurais pu être blessé par son geste, mais je la comprenais parfaitement. En quelques secondes, sa vie venait de prendre un autre tournant.
— J'aime beaucoup Zeyn et je ne veux pas que ça change, me confia-t-elle.
— Et je ne changerais jamais ça.
— Oui mais je ne suis plus sa fille. Même s'il dit que c'est encore un peu le cas, ce n'est pas vrai. Je ne suis pas bête.
— Personne n'a jamais dit le contraire, mais tu veux que je te dise pourquoi tu devrais le croire ?
Elle opina de la tête, négativement et attendit ma réponse.
— Eh bien, il t'aime très fort aussi. Vraiment beaucoup. Alors, je ne vous séparerais jamais. Si tu veux passer du moment avec lui, ça ne me pose aucun problème, parce que moi aussi je l'aime beaucoup. C'est mon frère et c'est mon meilleur ami. On se soutiendra toujours même dans les coups durs. Puis, ça doit rester un secret. Tu seras toujours un peu sa fille, parce qu'il aimait vraiment ta maman et que tu lui ressembles quand même.
— Il m'a dit la même chose, lâcha-t-elle avec un petit sourire.
— Tu vois, lui souris-je. Et Zac a raison. Tu peux avoir autant de pères que tu veux. On a bien le droit d'avoir des tas de vêtements non ?!
Un petit sourire naquit sur ses lèvres.
— Je ne voulais pas te blesser, Drew.
— Je sais. Ça n'a pas été facile pour moi.
— Bah oui ! Tu dois t'occuper de moi, maintenant.
— Et je le ferai avec plaisir. Je crois qu'on a du temps à rattraper.
Elle acquiesça et reprit sa poupée.
— Je vais te laisser.
Je me levai de son lit mais elle m'arrêta.
— Non, rien, se rétracta-t-elle.
Elle se coucha et je décidai de sortir de sa chambre.
Lorsque je descendis, je les trouvai dans la cuisine.
DD leur avait préparé un café à ma grande surprise connaissant sa hantise pour ce liquide. Ils discutaient tranquillement et lorsqu'ils me virent, ils se turent. DD fut la première à me sourire et à me proposer un café que je refusai.
— Je retourne à l'hôpital.
— Oh. D'accord. Tu ne veux pas rester un peu ? Comment ça s'est passé ?
J'haussai les épaules.
— Elle a besoin de temps et d'être rassurée mais ça devrait aller, tu as raison. Bon, j'y vais.
— Drew ?
Je me tournai vers Isaac, surpris. Même si nous nous supportions pas et que j'avais toujours cette envie de le frapper lorsqu'il était trop près de DD, nous nous comportions comme des adultes.
— Ouais ?
— Merci à ton frère et à toi. Pour nous aider à retrouver une maison aussi vite. Avec le QG, on pourrait le faire aussi mais, dit-il en regardant DD, on ne veut plus trop mêler notre vie au QG alors, on essaye de se débrouiller.
J'échangeai un bref regard avec Zeyn avant de répondre.
— C'est normal. Merci à toi de nous laisser en compagnie de DD.
Je croisai le regard de DD qui était mal à l'aise et décidai de prendre congé.
Il était clair que Zeyn pouvait supporter la vue d'Isaac et DD ensemble, car il savait parfaitement masquer ses émotions sauf que moi, je n'y arrivai pas. Je n'étais pas comme eux, peut-être un peu plus sensible, je ne savais pas.
Zeyn se pensait faible mais il était plus fort que moi.
***
DECEMBER-DAN
Je pense qu'il n'est pas nécessaire que je m'étale sur ma vie merdique.
En fait, juste d'y penser ou d'en parler, ça me déprimait. Puis, vous la connaissez certainement mieux que moi à l'heure actuelle.
Enfin bref, j'avais repris du poil de la bête. Je prenais des vitamines et surtout je carburais au ... café. Ça me dégoûtait, mais je n'avais pas le choix. Je le buvais sans que personne ne sache, mais c'était fructueux avec les vitamines. Je ne voulais pas aller chez le médecin, parce que je n'aimais pas ça, tout comme Zeyn. Je toussai fréquemment malgré tout, alors je prenais du sirop. Je faisais avec les moyens du bord pour éviter la session docteur, même si Sara avait pris un rendez-vous pour moi.
À présent, tout le monde était au courant que Will était un Davis. Riccie ne m'avait pas contacté mais apparemment, elle était revenue de son petit trip solo.
Je lui avais envoyé un petit message de soutien en m'excusant de l'apparition culottée de Will, mais aucune réponse. J'espère qu'elle ne m'en voulait pas trop mais au moins, c'était ça de fait.
Marysa avait appris la nouvelle et sans grande surprise, elle avait été choqué, mais toujours aussi heureuse dans des situations pareilles. Pour elle et sa voix qui me sortait par le trou du nez, ces derniers temps « C'est parfait ! Nos familles sont encore plus proches ! DD, la famille c'est important. Vraiment ».
Oui, c'était important, mais elle enjolivait beaucoup trop la situation. Après, je la comprenais. C'était parfait de se dire que tout allait bien. D'un côté, j'aurais aimé être comme elle. Dans cette insouciance presque enfantine. Puis, elle était amoureuse, alors laissez tomber. Elle était saoulante.
Cela dit - et ce que je trouvais mignon - tout le monde essayait de nous trouver une maison. Tout le monde jouait de son réseau, même John qui l'avait appris. Bien sûr, ce n'était pas facile vue qu'on avait quelques divergences de goûts, mais normalement, ça devrait le faire avant le mariage.
Je ne savais pas si Isaac partageait la même émotion. Effectivement, il avait changé. Il était plus distant. Après son accusation pour la maison, il avait changé. Il n'était plus aussi doux. Il l'avait été lorsque les gars étaient venus pour qu'on dise la vérité à Skyler mais après, on ne parlait que boulot, derniers détails du mariage et du plan qui allait se passer demain.
Ça m'avait inquiété, mais je n'osai pas lui demander. Je préférai le laisser dans son coin car je savais qu'il finirait par craquer.
Je sais, ça le faisait chier que je sois en contact avec Drew et Zeyn, mais ça marchait tellement bien entre nous ces derniers temps que ça, ça me rendait heureuse et ça me détendait même si Zeyn et sa maladie m'inquiétait. Apparement, il recevait encore ses doses, mais je lui avais conseillé de se rendre à l'hôpital malgré tout. Je me sentirais tellement coupable s'il en perdait la vie, car je ne l'y avais pas forcé, alors que j'étais la seule à savoir. Je crois que j'allai lui tendre un piège à contre coeur pour qu'il aille consulter.
Concernant ma fille et son nouveau papa, ça allait. Elle m'avait posé beaucoup de questions craignant vraiment que Zeyn ne la quitte. Je lui avais promis qu'il ne le ferait pas et qu'elle n'avait pas à se sentir coupable de quoique ce soit et qu'elle avait le droit de connaitre Drew.
Au point où j'en étais, j'avais presque envie de la laisser quelques temps chez ses grands-parents paternels, car c'était moins dangereux pour elle et je pensais même que c'était un environnement sain, mais je l'aimais trop pour me séparer d'elle.
Sur ces réflexions, je quittai mon bureau pour donner à John, les derniers détails du rapport du plan de demain, le plan « Cartel ». Si les astres étaient avec moi, ça se passerait bien.
Je toquai à son bureau et entrai après son autorisation. Il m'invita à m'asseoir dès qu'il eut le dossier entre les mains.
— Nous avons besoin d'une centaine d'hommes, annonçai-je. D'après les informations que Sara et Will ont recueillis, ils seront une centaine. Il faut qu'on soit à égalité.
— Nous n'avons pas une centaine d'hommes sur le QG , DD, parcourut-il le dossier du regard.
— Quoi ?
— Certains sont sur des missions à l'extérieur du pays et tu le sais. Et d'autres protègent le Président.
— On ne peut pas aller en nombre inférieur, John. On doit leur montrer notre force.
Il me regarda et soupira.
— Certains membres du conseil y participeront. Walter nous prêtera main forte ainsi que Chang.
Je voulus lui dire que je refusai, mais je fis le contraire. Je savais qu'ils s'étaient concertés avant pour décider de cela.
— D'accord. Papa voulait le faire de toute façon et Jared aussi.
— Bien. Sara et Will seront là, j'imagine ?
— Oui, répondis-je.
— Pourquoi ne pas faire participer tes recrues ?
— Quoi ? Non. Ça serait dangereux. Ils sont trop récents pour ce genre de truc. Y'en a qui ont du mal à tirer encore.
— Fais participer les meilleures et arrête de jouer la mère avec eux. Prends les cinq meilleures recrues avec toi. Et surtout Alex. Il va retrouver son oncle après tout.
J'acquiesçai ne voulant pas contredire son ordre. Mais bordel, ce groupe de recrues me tenaient vraiment à coeur. Ils étaient tellement différents des autres. Ils s'étaient tous confiés à moi, après le grand Conseil. On avait passé une soirée à parler. Je ne voulais pas les voir mourir. Ça m'arracherait le coeur. Mais, ils devaient être préparés, alors l'idée de John n'était pas si bête.
— Bien, je m'occupe du reste, Agent Lee. Et Esteban sera là ?
— Oui. Il devrait être relâché. Ils nous l'ont garanti.
— Bien. Demain 7 heures tapante, on détruira ce que ta mère a créé. Ça fera un problème en moins.
— Ouais.
— Et toujours pas de piste pour Trevor 2.0 ?
— Je bosse dessus, Monsieur.
Il me scruta quelques secondes.
— Bien. Tu dois le trouver au plus vite DD, avant qu'il ne commette de gros dégâts.
— Je sais.
Je me levai et quittai son bureau, le coeur lourd de ce fardeau qui était de trouver mon bourreau.
***
Comme John me l'avait dit, j'avais choisi les cinq meilleurs.
Wyatt, Alex, Amber, Nicolas et Vince.
Certains avaient été mécontents, mais dès que j'avais lancé « Dites-leur au revoir, on ne sait jamais en mission de terrain », ils s'étaient tous calmés. La mort faisait peur et à eux encore plus.
Ils s'étaient faits un câlin groupé ce qui m'avait arraché un petit sourire avant qu'ils ne me suivent.
***
Lorsqu'on se retrouva dehors avec la centaine d'Hommes, je me dirigeai avec mes élèves vers papa et Walter qui discutaient. Pour une fois, ils avaient l'air de ne pas se disputer. Je les embrassai tous les deux sur les joues. Je fis la présentation, fière de ma jeune équipe.
— Grappy, père, voici Amber, Wyatt, Alex, Nicolas et Vince. Ce sont ceux qui se démarquent le plus, même si les autres sont très bons.
— J'ai toujours rêvé de vous rencontrer, déclara Amber à Grappy.
— J'en suis flattée, mademoiselle Amber.
Elle sourit et papa et Grappy leur donnèrent à chacun une bonne poignée de main.
— Alors, tu vas retrouver ton oncle, mon petit ? commenta Grappy en s'adressant à Alex.
— Je l'espère, Monsieur. Je suis au QG grâce et à cause de lui. Il m'a élevé, alors que mes parents préféraient se droguer. Il est ma seule famille, Monsieur.
— Tu as une famille avec nous maintenant, dit Amber.
Alex rougit rapidement et Wyatt lui tapota l'épaule.
J'esquissai un sourire qui disparut aussitôt, lorsque je repérai Serena en gilet par balle et tenant un arme telle un black op de Call of Duty, alors qu'elle n'avait absolument rien à faire là. Je crus en faire une syncope.
Je m'excusai auprès de mon groupe et je me dirigeai vers elle en slalomant entre les agents. Je découvris Will et Sara à ses côtés. Je ne leur prêtai pas attention, en colère qu'ils ne m'aient rien dit à ce sujet.
— Qu'est-ce vous faites là, Serena ?
— Bonjour à vous, December-Dan. Eh bien je prête main forte, répondit-elle avec un léger sourire.
— Quoi ? Vous êtes toute fragile. Je refuse que vous veniez. Vous avez des moments d'inconscience.
Pour la petite histoire, ces derniers jours Serena avait été plus malade que moi. Elle toussait sans arrêt et avait même saigné du nez ...
Nous étions au réfectoire que QG. Will appréciait vraiment la compagnie de Serena. Sara aussi. D'ailleurs Sara et Will s'étaient étonnamment rapprochés. J'attendais juste un moment pour lui faire cracher le morceau, mais nous bossions tous beaucoup trop, pour avoir le temps de discuter en extra. Elle m'avait juste dit qu'elle discutait toujours autant avec Haden et qu'ils avaient déjeuné ensemble, mais rien de plus. Elle voulait vraiment prendre son temps.
Alors qu'elle nous racontait son anecdote de férue de l'information - je pense que c'est pour ça qu'ils s'entendaient bien tous les trois, car ils se comprenaient dans leur langage binaire - Serena s'était mise à tousser fortement jusqu'à à cracher du sang et saigner du nez.
Will l'avait de suite mise au sol en position latérale de sécurité, alors qu'elle tremblait dans ses bras.
— Appelez un médecin, hurla-t-il.
Heureusement que nous étions au QG. Un médecin arriva de suite et lui injecta une piqûre d'adrénaline, car apparemment, elle faisait une crise.
— Ça devrait aller mieux, déclara le médecin dont je ne savais plus le nom.
Il regarda son sang qui était bien trop sombre et trop épais pour que ça soit normal.
Serena reprit connaissance, les yeux papillonnants avant de revivre une scène, le regard dans le vide.
— Non. Vous n'avez pas le droit de me prendre mon invention. Vous êtes malade ! Lâchez-moi. Elle saura que c'est vous et vous tuera ! gesticula-t-elle. L'Agent Lee pourra vous détruire ! Arrêtez ! Ce que vous allez faire va tuer des millions de personnes ! Non ! Non !
— Crise de démence, annonça le docteur qui lui injecta à présent un calmant.
Tout le réfectoire était plongé dans un silence assourdissant. Je sentis les regards sur moi, tandis que Will soulevait Serena pour l'emmener dans notre service de soin.
Ce fut tellement choquant que beaucoup en parlèrent pendant plusieurs jours...
Elle eut d'autres crises de ce genre, et toujours, elle ne se rappelait de rien du tout à son réveil. Le médecin avait été formel : on avait dû lui injecter une substance pour qu'elle oublie certaines choses et comme l'effet du médicament se dissipait, elle recommençait à ce souvenir de certaines choses.
Et nous étions tous d'accord avec ce médecin. Serena avait subi quelque chose, mais personne ne savait quoi.
Alors, j'avais peur pour elle, et surtout, je ne voulais plus qu'elle quitte le QG tant que nous n'en savions pas plus.
— Ça a été déjà décidé et c'est la moindre des choses de participer, après ce que vous avez fait pour moi, me dit-elle. Et c'est bien mignon de votre part de vous inquiéter pour moi, mais tout va bien se passer.
Elle me tapota à l'épaule avant de s'en aller.
— C'est une blague ? m'adressai-je à Sara et Will.
— Non, répondit Sara en réajustant son arme. Et ne t'inquiète pas. Tu savais qu'elle avait fait une année à l'armée ?
— Et ? Ça ne fait pas d'elle une expérimentée, Sara. Vous avez bien vu qu'elle a eu plusieurs moments d'inconscience et si ça recommence, aujourd'hui ?
— Je serai là pour elle, m'assura Will. Arrête de t'inquiéter, Lawson. Chacun fait ce qu'il veut.
— Tu es un ...
— Hé !
Je me retournai vers Jared qui venait d'arriver, lui aussi protégé et armé comme nous tous. Il m'embrassa sur la tempe et en fit de même avec Sara et serra la main de Will.
— Y'en a une qui n'est pas contente, constata-t-il alors que je fusillai du regard ses deux traitres.
Will osa me faire un clin d'oeil.
— Serena vient avec nous, grommelai-je.
— C'est bien. C'était le plan, non ? Plusieurs agents pour les arrêter.
Maintenant je le sentais mal, mais je ne dis rien.
Je décidai de retourner auprès de mes élèves, furieuse, lorsque je vis Miranda et sa mère parler. La discussion avait l'air d'être envenimée.
Je restai face à cette image. Je pensais que Miranda était en mission en Angleterre. Pourquoi était-elle là ? Elle me remarqua et fit un hochement de tête que je lui renvoyai avant de retrouver mes élèves et Isaac qui les avait rejoint
— Alors tout est bon ? me demanda-t-il, alors que je réarrangerai le gilet de Wyatt qui l'avait mal attaché.
— Oui, ça devrait aller. Les gars, vous resterez avec Isaac et Jared, car je serai devant. Vous n'avez rien à faire. Juste suivre le mouvement, OK ? Vous allez être de vrais agents, aujourd'hui. Et Alex, nous sommes tous pressés de voir l'oncle Esteban.
— Moi aussi, Madame. Moi aussi.
***
Le rendez-vous était prévu dans un hangar immense où il y avait des transactions de marchandises.
Nos fourgons étaient garés non loin et le FBI allait intervenir en cas d'extrême urgence.
Nous nous étions séparés en quatre groupes pour encercler le hangar. Nous devions tous nous retrouver à l'intérieur.
J'étais bien sûr devant et dirigeai les ordres.
Une fois dans le hangar où des faibles lumières éclairées l'endroit, nous repérâmes au loin le groupe de dealer d'El Invisible Angel.
William, Wyatt et Alex me confirmèrent que le commandant était bien là. Le dénommé Ricardo avec son gros ventre qui me faisait penser à un punching ball.
Je baissai mon arme, alors qu'il retirait son cigare de sa bouche.
Tous nos groupes étaient là face à eux. Ricardo se leva et applaudit.
— Waouh ! Extraordinaire ! Fabuleux ! Tout ça pour nous, alors que vous aviez promis aucun bain de sang.
— On préfère être sur nos gardes ... Ricardo, lâchai-je.
Il plongea son regard dans le mien et s'avança.
— Eh bien, je suis ravi de vous rencontrer, jeune femme.
Il fit quelques pas dans ma direction et je décidai d'en faire de même, après avoir demandé à mes agents de baisser leur arme. Il en fit de même avec les siens.
— Ricardo, très chère.
Il me prit la main qu'il embrassa. Je retirai vivement la mienne de la sienne.
— Où est Esteban ?
— Du calme, ma tigresse ! Où est El Invisible Angel et son héritier ? Alex est-il là ?
— Je suis là.
Je me tournai vers Alex et lui fis signe d'approcher.
— Ahhhhh Alex ! Tu as fait vraiment
— Où est mon oncle Esteban ?
Il fit un signe du doigt et des hommes sortirent de la pénombre avec un homme ligoté, mais qui avait l'air d'être en bonne santé. Dès qu'il vit son neveu, il laissa échapper un sanglot et Alex voulut s'approcher de lui, mais je l'arrêtai.
— Détachez-le, ordonnai-je.
— D'abord, où est El Invisible Angel ?
— Je suis son héritière, dis-je. Elle était ma mère.
Il se figea et il me fixa avant de rire comme un malade mental. Ses hommes en firent de même pris d'une hilarité sans compréhension. C'était facile à deviner. Ils n'y croyaient pas.
— Tu te fous de ma gueule, ma tigresse ?! Tu crois que nous sommes des hommes sans couilles ! cracha-t-il en s'approchant dangereusement de moi.
— C'est exactement ça, Ricardo. Vous êtes choqués et vous ne voulez pas y croire, mais durant toutes ces années, vous travailliez pour une femme. Vous voulez une preuve ?
Je sortis de la poche arrière de mon jean, une des feuilles de transactions de drogues que ma mère avait gardé. Je la lui tendis et il me l'arracha presque des mains pour la regarder. Il la parcourut et le choc s'empara de lui.
— Dios mio !
Il fit rappliquer l'un de ses hommes pour vous faire prouver l'authenticité de la feuille.
Celui-ci l'examina et lui dit en espagnol que c'était une vraie feuille avec l'écriture d'El Angel Invisible et qu'il n'y avait pas à douter dessus.
— J'ai besoin d'une autre confirmation. Je vais te présenter un homme qui connait presque tous les chefs de cartel. Lui, tout le monde le craint. Il est protégé. Personne n'a le droit de le toucher. S'il confirme que tu es l'héritière d'El Angel Invisible et que ta mère était bien celle qui a créée ce cartel, nous vous laissons partir. Javier ! hurla-t-il.
Javier sortit de la pénombre à son tour, accompagné de deux hommes et mon coeur se mit à battre fortement. Nos regards se croisèrent et il avança vers nous.
— Javier, confirmes-tu que cette fille est l'héritière d'El Invisible Angel et que c'était bien sa mère qui nous dirigeait ?
J'avais l'impression qu'il se demandait pourquoi je faisais ça, mais je l'invitai du regard à confirmer la chose.
— C'est bien elle, Ricardo. El Invisible Angel était bien sa mère et elle est bien sa fille.
— Dios mio ! s'exclama-t-il. Une femme ! Une femme ! cracha-t-il comme si c'était une abomination.
Il demanda à Javier de vérifier la feuille.
Au vue de son moment d'inattention, je sortis mon arme et la plaçai entre ses deux yeux. Tous le monde leva son arme face à mon geste et la tension était à son comble.
— Maintenant, on va faire à ma façon, Ricardo. Tu ordonnes à tes hommes de libérer l'oncle Esteban et Javier peut s'en aller.
— Ça ne devait pas marcher comme ça !
— Le FBI est dehors. Vous êtes cerclés. Soit vous vous rendez et tout se passe bien. Vous n'aurez même pas de poursuites judiciaires. Soit ça devient un bain de sang et vous crevez tous ! Nous vous offrons une chance généreuse. Certains d'entre vous, peuvent même bosser pour nous. On sait tous que vous bossiez pour faire vivre vos familles, m'adressai-je en parlant plus fortement. Les gars, ne soyez pas bêtes ! Ma mère aurait préféré que vous vous rendiez. Si vous tenez un temps soit peu à vos vies, rejoignez nos rangs. Vous pourrez continuer à vivre dans le risque mais au moins, ça sera du côté du bien. Être un membre d'un cartel de drogues finit toujours mal.
— Nous avons travaillés durs pour en arriver ici ! s'énerva Ricardo en s'écriant. Alors, je préfère crever que de bosser encore pour une femme !
— Je savais que vous n'aviez pas de couilles, Ricardo !
Et je lui flanquai un coup de crosse qu'il en tomba.
— Libérez Esteban et baissez vos armes ! ordonnai-je avec une voix forte. MAINTENANT !
NDA : À ÉCOUTER AVEC "I MISS YOU" D'ADELE
Certains d'entre eux se regardèrent et n'hésitèrent pas longtemps avant de rejoindre nos rangs.
Ceux qui ripostaient se firent neutraliser et menotter. Les hommes qui détenaient Esteban le détachèrent et s'inclinèrent devant moi à ma grande surprise. Je fronçai les sourcils tandis qu'Esteban serra fortement Alex dans ses bras avec émotion.
— Mi hijo ! Mi sobrino !
— Tio Esteban !
Je souris à cette image tandis que le plan avait marché. Je m'étais attendue à bien pire, mais finalement, tout allait bien. Nous procédions aux arrestations, alors que les types du cartel me regardaient avec fascination.
Esteban relâcha son neveu, les larmes sur les joues.
— Merci mille fois, Angel. Merci.
Il voulut se baisser, mais je l'arrêtai bien trop gênée, alors que je voyais papa me rejoindre.
Et là, les lumières s'éteignirent. Déjà qu'il y en avait très peu, il n'y en avait plus à présent. Nous étions plongés dans le noir et mon coeur se mit à faire une course folle, alors que tout le monde commençait à paniquer en accusant les dealers et vice versa.
Avais-je crié victoire bien trop tôt ?
Et là, le premier coup de feu retentit. Il était silencieux, mais on pouvait parfaitement l'entendre siffler l'air et un grognement étouffé.
Et ça continuait. Je sortis mon arme ne sachant pas où tirer et encore moins à l'aveuglette. Je ne voulais blesser personne. J'entendis des cris agonisants et ces tirs.
Et à cet instant, un ricanement sinistre enveloppa le hangar. Je me concentrai sur le son ce qui me fit avancer à l'aveuglette, l'arme tendue.
Certains hurlaient mon prénom, mais ce rire je le reconnaissais. Je sentis des perles de sueurs perler sur mon front et dans mon dos.
— DD !
Je crus entendre la voix de mon père, mais tout ce que je voulais, c'était atteindre ce ricanement.
Puis comme si la personne le savait que j'étais à la bonne distance, une seule lumière s'alluma. Et je vis le visage de maman. Mon coeur cessa de battre et mon souffle se coupa.
— Regarde le chaos que tu as semés autour de toi DD...
Puis la lumière s'éteignit avant de se rallumer presque aveuglante et Shad apparut. Je continuai d'avancer tel un automate.
— Regarde comment tu n'apportes que le malheur, dit-il.
— DD ! hurla une voix.
Le même manège recommença et ce fut au tour de Wallas de se présenter.
— Regarde les morts. J'ai fait ça pour toi. J'ai fait ça à cause de toi. Regarde comment tu ne mérites pas le QG. Tout est de ta faute !
Puis Gretchen apparut, les larmes aux yeux.
— Regarde ton désastre et ton pouvoir. Regarde ce qu'il fait, DD !
Puis maman réapparut.
— Ta mort sera le salut de tous et le mien. Tu veux sauver les gens que tu aimes, alors je te propose de commencer le vrai jeu maintenant.
Les images des proches que j'avais perdu se succédèrent. Ils disaient chacun un mot.
— Le cancer en expansion dans le monde ou les gens que tu aimes ?
J'avais le coeur au bord des lèvres. Je suffoquai fortement face à ces personnes que j'avais connu. Était-ce des hologrammes ou réellement eux ?
— Big Sister fait de moi l'ange de la mort et toi, tu joues le rôle de l'ange de la vie. Alors DD, ta famille ou la population du monde ? Tu dois choisir vite. Je te laisserai un indice bientôt et à la suite de quoi, tu devras me chercher. Je suis dans l'impatience de nos retrouvailles. Réfléchis-bien.
La lumière se figea sur maman qui souriait et la lumière se ralluma, à présent puissante.
Je me retournai et je vis avec effroi des morts joncher le sol. Quelques agents et beaucoup de dealers. Ils étaient morts.
J'étais au bord de la folie, alors que je voyais Will et Sara auprès de Serena.
J'accourus vers eux, les jambes tremblantes, au bord du malaise mental. Je constatai une seringue plantée dans son cou et le même sang noir qui s'échappait de ses lèvres comme le soir de notre rencontre.
— Tiens bon Serena, d'accord ! lui ordonna Will.
Elle put me regarder et gargouilla je ne sais quoi. Elle agrippa ma main avec ses derniers forces et crochetai.
— D..D.
— Tais-toi. Les secours vont arriver.
— C'est ... Tu... connais... mort. Mort, répéta-t-elle.
— Non, tu ne vas pas mourir Serena. Putain ! Je t'avais dit de ne pas venir ! m'énervai-je en train de pleurer.
Les sirènes résonnaient dehors. Je sentis ses doigts peu à peu lâcher prise.
— Non Serena ! s'écria Will en posant sa tête sur ses jambes. Reste avec nous. Bats-toi !
— Mo..
Un dernier soupir lui échappa avant que ses yeux ne s'éteignent.
— Je lui avais dit de ne pas venir ! Putain ! Je le sentais !
Will posa ses doigts tremblants sur ses yeux et les ferma. Sara se mit à pleurer.
Je déglutis et me levai. Papa s'avança vers moi ainsi que Jared, mais le cri déchirant de Miranda me fit me retourner.
Mary Parker avait été touchée. Elle avait été tuée. Une marre de sang s'était formée autour d'elle. Elle aussi la vie l'avait quitté.
— Maman ! Maman ! hurla-t-elle.
Les lumières s'éteignirent une nouvelle fois et nous fumes plongés dans le silence. La voix qui n'était plus celle de maman résonna dans le hangar.
— Merci Miranda. Les plus innocents meurent à cause de votre Espoir.
La voix ricana.
— Elle fait plutôt le contraire non ? Ce n'est pas de l'espoir, mais du malheur.
Les lumières se rallumèrent et en moins d'une seconde, Miranda me bondit dessus et nous tombâmes toutes les deux.
— Espèce de merde ! Ma mère est morte à cause de toi ! J'aurais dû planter cette seringue sur toi ! vociféra-t-elle tandis qu'elle tentait de me donner un coup de poing.
Je l'arrêtai juste à temps et on nous sépara. J'étais juste interloquée par ce qu'elle venait de dire.
— Tu as tué Serena ?! m'étranglai-je.
— J'aurais dû te tuer ! Tu aurais dû crever ce jour-là ! Blake Jenson aurait du t'achever, pauvre fille !
Des agents la menottèrent, alors que je sentis qu'on me touchait l'épaule.
Je sursautai et constatai que c'était mon père.
Je le bousculai, courus à l'extérieur et je vomis, alors que des agents du FBI entraient dans le hangar avec le secours.
Je me vidai entièrement l'estomac, tout en pleurant et en me tenant au mur délabré.
Ma famille ou la population ... Jeu... Morts ...
Les mots et les images me hantaient, alors que je n'avais plus rien à sortir.
Je sanglotai à m'en rendre malade.
Les cris de Miranda et ses pleurs me firent me redresser.
— Je la déteste ! Elle doit mourir vous ne le voyez pas ! Elle doit mourir. Mon Dieu, maman !
***
BLAKE
C'était parfait. C'était excellent. La voir aussi anéantie était jouissif. L'autre phase était enclenchée. J'allai lui laisser un peu de répit. Quoique ... elle allait bientôt avoir une nouvelle très peu réjouissante.
Tout avait été millimétré. Décidément, Isaac et Miranda avaient fait du bon boulot en me disant comment le plan allait se dérouler.
Bien sûr, j'avais décidé de révéler sa trahison au grand jour pour rendre la scène d'autant plus dramatique.
Isaac, ce n'était pas pour maintenant, mais de là où j'étais, j'avais bien vu qu'il craignait aussi que je laisse échapper son nom.
J'avais épargné les gens dont ils m'avaient cité le nom, mais évidemment, si je devais les tuer, je le ferai. Il avait compris pour l'incendie que j'avais causé. Et j'allai lui envoyer un autre message de mise en garde. Il savait qu'il n'avait plus d'échappatoire.
Soit il abdiquait, soit j'agissais à ma façon sans qu'il n'ait le choix. Sa vie était entre mes mains. Et DD avait celles des autres entre les siennes. Je voulais tellement savoir quelle carte, elle allait jouer. Mais, c'était bien plus excitant comme ça.
Mon ultimatum la ferait tellement cogiter, qu'elle n'en dormirait plus. Maintenant, elle allait mettre sa santé en danger, puisque j'affectais son mental. Tout ces morts, elle ne le supporterait pas.
Elle ne pouvait pas sauver tout le monde n'est-ce pas ?
Croyons-le ou non, la partie était gagnée d'avance.
***
VOILÀÀÀÀÀÀÀ ! Si vous êtes arrivés ici, vous êtes les meilleurs !
DITES-MOI !!!!!!!!! Qu'est-ce que vous avez pensés de petits flash back (tout ce qui est en italique est du flash back, mdr). Du moment Drew-Zeyn et le reste ? Du plan Cartel ? De mon super Blake !?
Je voulais vous dire aussi que je n'ai pas préféré m'appuyer longtemps sur le "après" Will.
Bien sûr qu'il y aura une nouvelle confrontation avec Riccie, qu'est-ce que vous croyez ! Mais après, ça fait trop de bla bla, alors je suis passée à autre chose.
Pleins de bisous et votez et commentez ! ❤️
PEACE AND LOVE-
-JFL
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top