Chapitre 40
Hey mes Bavarois ❤️,
On se retrouve à la fin ;)
***
DREW
J'étais dans ce parc à, à peine 200 mètres de P&J Corporation et il était vide de monde. Tout comme mon coeur.
J'avais désiré prendre la voiture et conduire sans m'arrêter, mais je n'en avais pas la capacité. Je tremblais beaucoup trop et je ne me sentais pas bien.
Et cela, depuis que j'avais vu les résultats. C'était clair et formel : Skyler était ma fille. Et cela depuis le début. Mon instinct ne m'avait pas trompé. Je l'avais toujours su.
Je tenais encore une fois ces feuilles dans mes mains avec l'envie de retourner auprès de DD et Zeyn.
Une part de moi regrettait les propos que je lui avais balancé, mais j'étais tellement en colère et dégoûté. Il m'avait menti. Il avait si bien joué la comédie. Alors qu'il avait fait un test de son côté et me l'avait caché.
Je ne comprenais même pas comment DD avait pu rester avec lui.
Puis les accusations qu'il avait porté sur moi m'avaient brisés. Alors, il avait pensé ça tout le long ? que j'étais plus chanceux que lui ? que j'étais meilleur que lui, alors que ça ne m'avait jamais traversé l'esprit ? Je pensais que nous étions réellement frères et que nos longues discussions avaient appuyés sur cela. Je ne savais pas si ses mots étaient de la pure jalousie ou de la rage, mais je ne comprenais pas. J'avais confiance en Zeyn. J'avais toujours eu confiance lui, même après nos disputes parce que c'était comme ça.
Cependant, il avait été trop loin. J'avais tellement eu envie de le frapper pour tout ce qu'il avait fait et pour toutes ces semaines où il n'avait pas eu le cran de me dire la vérité.
Heureusement DD s'était mise entre nous. Nous nous serions probablement battus comme de piètres adolescents.
J'exhalai et rangeai les feuilles dans ma poche ne sachant que faire. Tout avait changé. La donne avait changé.
Et finalement, c'était horrible de se confronter à cette vérité.
Je sortis mon téléphone et hésitai avant d'appeler Jared. C'était le seul qui pouvait m'aider à cet instant.
Il répondit au bout de plusieurs sonneries, visiblement irrité.
— Ouais ?
— J'ai besoin de toi Jared.
Il se tut et je repris.
— J'ai un gros problème. On a un gros problème.
— Attends. Je suis chez DD et elle n'est pas chez elle. Ça m'énerve. Mais c'est bon. Tu veux qu'on se retrouve où ?
— Au parc des peupliers, dis-je. Je t'y attends.
— Euh OK ? Ça n'a pas l'air d'aller du tout. Tu m'inquiètes.
— Je t'attends.
Je raccrochai et juste quelques secondes plus tard, je reçus un message de Jillian qui me demandait où j'étais. Je lui avais répondu que j'étais dans l'entreprise de mon père, avant d'éteindre mon téléphone.
J'étais complètement dépassé par les événements.
Depuis bien longtemps, je n'avais pas ressenti ce besoin d'aide. Et je ne voulais pas faire de connerie, alors je n'avais pas le choix.
***
— Drew ?
Je n'eus même pas la force de me lever par politesse, alors qu'il marchait dans ma direction. J'avais l'impression que mes jambes ne répondaient plus.
Il vint s'asseoir à côté de moi, alarmé par mon état.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu m'inquiètes. Et je n'arrive pas à joindre DD. Vous vous êtes encore disputés ?
Je le regardai avec une envie de fondre en larmes.
— C'est bien pire ça, Jared. J'ai appris que c'était moi le père de Skyler.
Il écarquilla les yeux tels des soucoupes avant de ricaner nerveusement.
— Attends ! Tu es le père de Skyler ? Ne me dis pas qu'elle a falsifié les tests ?!
— Ce n'est pas elle. Mais ... Zeyn a fait un test, sans qu'on ne le sache. Il le savait depuis le début lui. J'ai retrouvé le test chez lui ...
Le dire à haute voix était encore plus douloureux. Même si Zeyn était le calme et la froideur incarnée, au fond de moi, je sentais qu'il n'aurait jamais joué à ça. Il n'aurait jamais osé faire un test pour savoir si c'était vrai ou faux. C'était bien trop morbide. Je le connaissais un minimum après toutes ces années à grandir ensemble. Non ?
— Zeyn ?! Je ne le porte pas vraiment dans mon coeur Drew, mais ... c'est horrible. Tu ... es sûr de ça ? Il n'a pas pu faire ça ! Il n'a pas pu vous le cacher autant de temps.
Je lui sortis les feuille des résultats et il les lut.
— L'un est à son nom et l'autre, c'est celui que j'ai fait faire à l'hôpital, parce que ... je voulais être sûr que Skyler n'était pas ma fille. Je n'aurais pas dû, je sais, mais ... j'en avais besoin. Alors, quand j'ai appris la nouvelle, je me suis rendu chez Zeyn, dans le but de lui en parler. Et, ... j'ai fouillé son bureau, pour être certain que Zeyn n'avait rien à voir avec tout ça. C'est là que j'ai trouvé la feuille de résultat.
Il releva sa tête vers moi ne trouvant pas de réponse adéquate à me donner.
— Je ne sais pas, Drew. DD aurait pu trafiquer le premier test, mais je sais qu'elle n'a rien fait. D'ailleurs, elle n'en a fait qu'un seul, tellement elle avait peur. Puis Zeyn qui fait le test ... personnellement, si on me dit que c'est mon enfant, avec la fille que j'ai aimé comme un dingue, je ne fais pas de test pour en être sûr, dit-il avec vigilance. Regarde, c'est toi qui ... a fait un test, sans qu'ils ne le sachent ... mais tu as bien fait, ajouta-t-il.
Nous nous fixâmes avant que je ne détourne le regard. Car, d'une certaine manière, il avait raison.
— Et dire que je suis père et depuis le début, Jared. Je ne sais même pas quoi faire. Je me sens mal. Je ... Elle est habituée à Zeyn. Elle aime Zeyn. J'ai aucune chance Jared. Aucune.
Il replia les feuilles avant de me les redonner.
— Lève-toi. On va les voir et ils vont nous dire la vérité.
J'obtempérai malgré moi et nous retournâmes à P&J Corporation.
Bien sûr, une fois à l'étage, Kelly avait géré la situation en appelant des hommes pour sortir les meubles cassés.
En me voyant, elle soupira de soulagement.
— Où sont-ils ? demandai-je.
— J'ai contacté votre père pour l'avertir, dit-elle, et ils sont partis tous les deux, il y a une vingtaine de minutes.
— Quoi ? s'exclama Jared. Ils sont partis ensemble ?
— Oui, acquiesça-t-elle.
Il sortit son téléphone et je savais qu'il appelait DD, mais il jura car il n'obtint aucune réponse.
— Merde elle est sur messagerie. Essaye de contacter Zeyn.
— Il ne répondra pas, dis-je.
— Essaye quand même.
Je le fis malgré tout et évidemment, il était sur messagerie. Il décida d'appeler Sara et lui demanda d'obtenir l'emplacement de DD, grâce à son téléphone.
— Elle est chez elle. On y va, me dit-il.
Nous primes chacun nos voitures en direction de la maison de DD.
Nous finîmes par arriver et je devinai immédiatement qu'elle n'était pas là. C'était évident. Jared entra en trombe malgré tout et il tomba sur le téléphone de DD.
— Elle l'a fait exprès ! Attends-moi là.
Il monta à l'étage et j'étais soudainement paniqué qu'elle se soit en allée avec Skyler et Zeyn.
Bon sang ? Pourquoi ils me faisaient ça ? Méritais-je autant de souffrir, par les deux personnes que j'aimais le plus au monde ?
Jared redescendit, énervé.
— Elle est partie. Elles sont parties. Elle a pris des affaires.
Je passai une main sur mon visage en proie d'une rage brûlante.
— Ils sont partis avec ma fille, soufflai-je avec haine.
— Drew...
Il était proche de moi et il guettait mes prochaines réactions, inquiet de mon état. J'étais à deux doigts d'exploser.
— On va les retrouver, m'assura-t-il. Ne t'inquiète pas.
Il me tapota gentiment l'épaule pour me montrer son soutien, mais moi, tout ce que je voulais c'était comprendre pourquoi, ils agissaient comme ça envers moi.
Ils étaient les deux personnes en qui j'avais le plus confiance et en qui je tenais le plus et ils me faisaient ça. Ils m'écartaient de leur chemin.
Et là, je compris ce que ça faisait d'être abandonné. C'était juste horrible. Surtout lorsque c'était deux personnes que vous aimez le plus au monde.
***
ZEYN
La vie prend, donne, brise, détruit et reconstruit dans une suite sans fin. La vie nous contrôle bien plus qu'on ne le croit. On en veut toujours plus, mais elle nous donne que ce qu'elle veut et après, c'est à nous de faire en sorte qu'elle aille mieux.
Cette citation était d'une vérité affligeante. Et à cet instant, je me disais que j'allai faire en sorte que ça aille mieux, même si la vie allait me mettre des bâtons dans les roues. Parfois, je me demandais ce que je lui avais fait à cette vie. Elle me donnait des instants de bonheur tellement forts et bénéfiques pour moi, avant de me les arracher sans douceur pour me faire encore plus souffrir.
Révéler à DD la vérité, m'avait semblé évidente. Je n'aurais pu rien faire d'autre. Je ne pouvais pas me laisser accuser de cette atrocité pour le bonheur de notre tyran. Qu'il ne m'envoie plus les injections, j'en avais rien à foutre. À présent, je voulais juste vivre l'instant présent.
Et à cet instant, je me trouvais en voiture avec DD et Skyler, qui était exaltée de voir la mer et de ne pas avoir cours pendant quelques jours.
DD avait présenté l'idée de notre fuite et j'avais de suite accepté. J'en avais besoin. Rien que pour quelques jours. Ce n'était pas définitif. Nous n'étions plus ces adolescents à vivre au jour le jour. Nous avions des obligations, mais pour l'instant, nous voulions juste les oublier.
Elle avait récupéré quelques affaires avant de me rejoindre avec Skyler chez moi.
J'avais pu lui faire un bref visite de la chambre que j'avais fait pour Skyler. Elle s'était retenue de pleurer en voyant la joie animer le visage de Skyler qui avait dit que sa chambre avait tout le rose de la planète.
Putain ! Nous ne savions même pas comment en parler à Skyler. Même si elle était jeune et assez mature pour son âge, c'était évident que ça allait la perturber. Qui ne le serait pas ? Moi, je l'étais. Je savais que l'heure était comptée par rapport à cette fausse paternité et DD m'avait donc offert cette fuite. Qu'est-ce que je l'aimais ! Je ne savais pas si c'était le même amour qu'avant, mais son soutien, sa réaction, notre discussion m'avait aidé à relativiser un peu malgré tout. Elle se voulait rassurante et elle me donnait l'impression de ne pas m'en vouloir une seule seconde. Sauf que j'arrivai pas à oublier son regard haineux, lorsqu'elle était rentrée dans le bureau.
Mon cerveau me jouait des tours en me disant que ce n'était qu'un stupide rêve et que DD faisait ça que pour m'anéantir davantage. Donc je doutais légèrement. Son attitude était si inattendue pour moi. J'aurais pensé à un comportement similaire à celui de Drew.
Drew...
Je comprenais entièrement sa réaction. J'aurais agi pareil voire pire. J'avais tant de fois voulu lui faire savoir la vérité. Tous les efforts que nous avions menés pour regagner notre confiance l'un envers l'autre, avaient échoués.
Tout était tombé comme un château de carte.
Ses paroles se rejouaient dans mon esprit. Il ne me considérait plus comme son frère et un trou béant se trouvait dans mon coeur. Je n'ai jamais voulu le blesser. Il était le mec que j'aimais le plus au monde. J'étais prêt à donner ma vie pour lui. C'est comme si nous avions la même mère, alors ses paroles amplifiaient toute cette amertume au goût de chagrin.
De plus, je venais de partir avec DD et sa fille.
Bordel ! Skyler était comme ma fille. J'aimais tellement cet enfant que je ne comprenais pas comment cela était possible.
Force est de constater que notre tyran était doué pour jouer avec nos émotions. J'étais juste affligé intérieurement.
Lorsque DD posa sa main sur ma cuisse, je sortis de mes pensées et regardai dans le rétro pour pour voir que Skyler s'était assoupie, son livre « Nathalie » sur les genoux. Merde ! Comment je pouvais faire ça à Drew ?! Je n'avais pas le droit de partir comme ça avec la chair de sa chair. Après tout le temps où il n'avait pas conscience de sa paternité, je lui enlevai sa fille par égoïsme. Mais, voilà. C'était une brûlure à vif que de savoir que je n'avais aucun droit sur elle.
— Zeyn ?
Je quittai une nouvelle fois mes pensées et tentai de lui sourire mais impossible. J'étais bien trop préoccupé.
— Parle-moi, Zeyn.
— Nous aurions dû penser à Drew, avant de partir.
Elle me fixa et je poursuivis.
— Nous avons laissé nos téléphones et tout le monde va s'inquiéter. Tu penses à Isaac ? Tu mets en péril ton mariage DD ! Pour moi en plus.
— Tu regrettes ?
Je ne savais pas quoi en penser. Une part de moi n'éprouvait aucun regret. J'y avais le droit à ce moment, mais de l'autre, je pensais aux autres. Ils pourraient nous juger d'immatures et DD avait beaucoup à perdre. Isaac n'était pas mon meilleur ami et ne le serait jamais, mais je pouvais me mettre à sa place.
— Je ne sais pas, répondis-je en soupirant.
— Je le fais pour toi. Et n'aies pas peur pour moi. Je retombe toujours sur mes pieds.
— Tu as pitié de moi, déclarai-je.
— Absolument pas, Zeyn. Je n'aurais jamais pitié de toi. Je suis avec toi. Crois-en moi. Je ne te laisserai pas. Pas cette fois. On est ensemble !
Heureusement que nous étions au feux rouge pour pouvoir nous regarder aussi intensément. Elle ne plaisantait pas sur ses propos.
Je redémarrai et elle posa une main derrière ma tête avant de la passer dans mes cheveux. Cela me fit un bien fou.
— On verra tout ça plus tard. Pour l'instant, on fait comme si de rien était, OK ?
J'acquiesçai et continuai de conduire jusqu'à la baie de San Francisco.
***
Nous étions arrivés après deux bonnes heures de conduite et la nuit était tombée.
Nous étions dans un hôtel assez luxueux et nous avions dû prendre une chambre avec un lit double, car les autres étaient toutes réservés. Bien sûr, DD ne fut pas un seul instant, gênée par cela.
— Oh maman on aura un balcon dans notre chambre avec vue sur la mer ? demanda Skyler toute excitée.
— C'est totalement ça ! répondis-je à la place de DD en lui prenant la main.
Skyler me sourit, trop heureuse.
Je récupérai la carte et nous nous dirigeâmes vers l'ascenseur.
— Oh là là ! Je suis trop contente ! On ira voir la mer dès demain matin, Zeyn ?! lâcha Skyler.
— Bien sûr, mon coeur, lui fis-je un clin d'oeil.
Nous arrivâmes au 15ème étage et Skyler courut jusqu'au numéro de notre chambre. Je lui passai la carte pour qu'elle déverrouille la porte, avant qu'elle ne fonce dans la chambre, toute heureuse.
La chambre était suffisamment grande et spacieuse pour nous trois durant ces quelques jours.
La décoration était moderne et la vue était splendide. On voyait la mer plus loin et c'était très beau avec les bâtiments extérieurs qui illuminaient la ville.
— Oh je veux sortir dehors ! S'il te plait, maman !
— Je m'en occupe, dis-je à DD.
Je la portai et nous sortîmes dans le balcon-terrasse. Peut-être que s'il ne faisait pas trop frais demain matin, nous pourrions prendre notre petit déjeuner ici.
— Waouh ! s'exclama t-elle. C'est trop beau !
Comme je connaissais bien les environs, je lui expliquai les alentours et elle était très attentive.
Ça me fendait juste le coeur de savoir que ces moments seraient les derniers.
Sa mère finit par nous rejoindre et m'écouta raconter quelques petites anecdotes de mes petits séjours ici.
Elle rit lorsque je lui expliquai que sa tante Riccie avait glissé, alors que nous faisions une petite visite du musée de la baie. Ce jour-là, il avait plu des cordes et ça avait très drôle.
— De très bons souvenirs, conclus-je.
— Moi aussi je veux pleins de souvenirs ici avec toi et maman.
DD sourit attendrie et nous lui embrassâmes tous les deux la joue, avant qu'elle ne veuille quitter mes bras pour retourner dans la chambre.
On se retrouva seuls tous les deux.
— On va passer un super week-end, Zeyn. Et je vais te prouver à quel point, même si tu n'es pas le père de Skyler, tu le seras toujours pour elle.
Elle me donna un petit coup à l'épaule avant de retourner dans la chambre.
Je respirai un grand coup avant de les rejoindre.
***
Nous avions diné dans un restaurant en ville où il proposait des fruits de mers et des frites. Skyler avait plus savouré les frites que les fruits de mers.
Je m'étais permis d'immortaliser le moment sous l'accord de DD. Même elle, voulait participer à la séance photo.
Couper de notre monde, je commençai à oublier tous les problèmes que nous rencontrions lorsque nous rentrerons.
Nous nous étions baladés en ville, nous avions fait la grande roue et agis comme une petite famille. Rien ne pouvait entraver ce moment de bonheur.
Nous rigolions pour un rien et nous nous amusions comme des petits fous.
Je pouvais bien crever à cet instant, j'étais heureux et ce sentiment de vide se rebouchait au fur et à mesure de ces heures à trois.
***
NDA : À écouter avec "Hear your heart" de James Bay.
Nous étions rentrés tardivement. Skyler s'était endormie. DD l'avait couché pendant que je prenais une douche.
Elle y alla après moi en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller la petite.
Je décidai de l'attendre dans le balcon pour regarder la vue qui donnait envie de s'égarer à travers ce paysage, un verre de vin rouge à la main. Je l'avais commandé juste pour décompresser, ne voulant pas fumer en sachant que Skyler était à côté.
En pleine réflexion, DD finit par me rejoindre avec son plaid qu'elle affectionnait tant. Je ne connaissais pas l'histoire de ce plaid écossais, mais c'était son doudou d'adulte et c'était mignon.
Je lui souris tandis qu'elle s'assit à mes côtés. Elle se blottit contre moi sans hésitation et je l'entourai d'un bras pendant qu'elle partageait son plaid avec moi.
— Je ne veux pas que tu attrapes froid, expliqua-t-elle.
— Je vais bien DD, la rassurai-je.
Elle me regarda furtivement avant de contempler la vue. Personne ne parla. Le silence était le maitre, mais cela n'avait rien de gênant. Elle finit par le briser avec un soupir lourd d'incompréhension.
— Tu es malade, éluda-t-elle sans me regarder.
— Tu as dit qu'on devait faire comme si de rien était.
Elle se colla encore une plus contre moi, ce qui ne me gêna pas. Bien contraire. Elle me communiquait sa chaleur corporelle, car j'étais frigorifié en étant en tee-shirt par ce temps automnal.
— Je sais, soupira-t-elle. Mais ...
— Je vais bien pour l'instant, la coupai-je brutalement avant de regretter.
Elle plongea son regard dans le mien et acquiesça doucement.
C'est vrai que j'allai bien. Les injections marchaient et je ne ressentais rien. Même si les médecins ne cessaient de me contacter pour une prise en charge que je refusai, j'allai bien.
Pour le moment...
— On va s'en sortir, poursuivit-elle avec conviction. Je vais me battre. Tu m'as abandonné une fois Zeyn, mais tu ne me feras pas deux fois le coup, d'accord ?
Elle m'analysa sans scrupule.
Je lui souris, profondément touché par sa nouvelle façon d'être. Ça me faisait tout drôle de la voir se dévoiler ainsi sans timidité.
Je posai mon verre sur la petite table basse et lui caressai la joue avec tendresse avec une grande envie de l'embrasser, mais je ne le fis pas. Je n'allai pas le faire dans ces conditions.
— Allez ! s'impatienta-t-elle. Promets-le moi Zeyn que tu ne me laisseras pas.
— Les promesses ne valent rien December-Dan et tu le sais très bien.
Elle posa son front contre mon épaule, mécontente et boudeuse avant de relever sa tête vers moi, les regards lumineux.
— Alors prouve-moi d'une autre façon, qu'on va se battre. Je sais que tout ça n'est qu'un début. Je le sens au plus profond de moi. Et ce, depuis votre retour.
J'ancrai mon regard au sien avant de soupirer et de prendre ses doigts fins et de les entrelacer, totalement hésitant sur les prochains mots que j'allai sortir.
— Je t'aime, certifiai-je. Je crois que ça vaut toutes les promesses du monde, non ?
J'examinai chaque millimètre de son visage dans l'attente de sa réaction. En même temps, ce n'était pas surprenant. C'était la seule preuve que je pouvais lui fournir. Cette femme m'avait ensorcelé et ça ne changerait jamais. Mon coeur, mon esprit, mon corps lui appartenait. C'était inexplicable, mais c'était notre relation.
Elle n'avait pas l'air embarrassé ou en colère. Au contraire ! Elle avait l'air soulagé. Vraiment soulagée.
— Je t'aime aussi Zeyn, déclara-t-elle à son tour sans hésitation. Et c'est pour ça que tout va bien se passer. Il faut que je te dise quelque chose qui me tient à coeur.
Elle se redressa complètement, ce qui fit que nous perdîmes notre proximité. J'étais un peu pantelant, alors qu'elle venait de m'affirmer qu'elle m'aimait aussi sans l'ombre d'un doute.
— Écoute-moi attentivement. Je vais te sauver Zeyn. Je vais te sauver et tu trouveras une jeune femme fabuleuse qui sera te rendre tellement heureux, Zeyn. Tu le mérites tellement. Tu as le droit à ce bonheur. Tu as le droit d'avoir une femme, des enfants, une vie de famille idyllique. Elle sera 100 fois mieux que moi, dit-elle, émue. Je t'aime alors je vais t'offrir cette vie. Ne crois pas un seul instant que ce que je te dis là c'est de la connerie. Mais je voulais que tu le saches. Tu auras toujours une énorme place en moi. Tu ne sais même pas à quel point, je suis droguée à toi. Tu ne sais même pas à quel point, je ressens ce besoin irrépressible de t'aider et de te protéger. De nous deux, tu es de loin le plus fort. Je ... J'ai été méchante avec toi Zeyn par le passé. On s'est tellement fait du mal, mais tu fais partie de mon monde et tu y es indélébile. Personne ne pourra enlever ça et je le refuse. Est-ce que tu me comprends ?
Ses yeux étaient baignés de larmes qui ne s'écoulèrent pas. Elle les retenait au maximum comme je le faisais à ce moment. Ses mots étaient poignants et d'une immense intensité pour moi.
— Je serai toujours là pour toi, reprit-elle. Et je me rends compte que maintenant que Drew, toi et moi, nous serons liés à vie. C'est tombé sur nous et je suis heureuse d'avoir eu cette chance. Je m'en fous et je m'en ficherai encore dans 150 ans de ce que les gens peuvent penser de nous, parce qu'ils ne comprendront jamais ce qui nous lie. Jamais ! Nous sommes les seuls à comprendre notre attachement d'une puissance qui dépasse la normalité galactique, conclut-elle avec un petit rire qui était contagieux.
Elle avait entièrement raison. De tout le monde voulait nous donner des conseils et des avis mais nous trois, c'était juste inexplicable.
— Je veux qu'elle soit comme toi, dis-je doucement.
Elle rit une nouvelle fois tout en pleurant silencieusement.
— T'es fou ! Une comme moi, c'est impossible Zeyn.
— C'est vrai, concédai-je. Et heureusement.
Elle me frappa à l'épaule, faussement offusquée. C'était à mon tour, de lui dire ce que j'avais sur le coeur.
— Tu es la femme de ma vie DD, repris-je avec sérieux. Et ne me regarde pas comme ça et ne sois pas choquée, parce que tu le sais et tu l'as toujours su. J'ai fréquenté quelques filles à New-York tout comme Drew, révélai-je, mais la différence c'est que je ne voulais pas t'oublier. Je te cherchais en elles, mais aucune n'arrivait à ta cheville. Et ça, c'était au début après, j'ai compris que tu étais la seule et unique fille que je voulais dans ma vie, alors je me suis concentré sur ce que j'aime en me disant que si le destin devait nous réunir, eh bien, ça se ferait et en voici la preuve. Nous sommes là, tous les deux, à ne pas se crier dessus encore une fois, malgré la tempête de cette après-midi, mais à agir comme des adultes et assumer nos mots. Tu es la femme de ma vie, parce que tu es la seule à me comprendre. Tu es la seule à réussir à me calmer comme à m'énerver. On est si bénéfique pour l'un et l'autre tout comme néfaste, mais ça ne me dérange pas, parce que c'est comme ça. Ça peut paraitre déplacé tout ce que je dis tout en sachant qu'un autre homme t'attend, mais tu as raison. C'est notre moment à nous. Même si je rencontre une femme 100 fois mieux que toi et qui me rendra heureux d'une autre façon, tu auras toujours ce pass VIP dans mon coeur. Je quitterai tout pour toi, sache-le. Tu as tenté de me sauver et ce que tu m'offres aujourd'hui, c'est déjà énorme.
Elle me prit la main qu'elle embrassa et qu'elle posa sur sa joue, toute remuée.
— Toujours et à jamais, mon Zeyn. Hein ?
— Toujours et à jamais, ma Lawson.
Je l'attirai contre moi et la serrai aussi fort que possible avant que nous allions nous coucher, elle, blottit dans mes bras qui étaient fait pour elle, et Skyler près de nous.
***
WILL
J'étais dans la salle de repos du QG.
J'avais trop bossé sur le plan de DD et j'avais besoin de me changer les idées.
Normalement tout devrait bien se passer. Il était bien même si je savais que rien ne se passerait comme prévu. Impossible.
Ainsi, j'étais en train de parler par message avec Marysa qui ne me laissait plus respirer un seul instant depuis qu'elle savait que j'étais de retour en me demandant mes mensurations pour qu'elle fasse mon costume pour le mariage.
Elle me saoulait clairement, mais j'y répondais parce que c'était comme ça.
Une raclement de gorge me fit quitter mon écran du regard et je souris en voyant Serena.
Elle était toujours aussi subjuguante. Elle dégageait un truc. Ce truc que toutes les filles n'avaient pas. Vraiment. Même si elle était aussi pâle que de la craie et qu'elle avait la peau sur les os.
— Bonjour William.
Sa petit voix était envoutante et douceâtre. Elle s'assit dans le siège près de mien et me sourit.
— Je ne pensais pas vous trouver ici. Ou plutôt te trouver ici.
Elle rougit au fait de me tutoyer que je trouvais cela mignon. Elle adorait vouvoyer tout le monde. Ça devait faire partie de son éducation.
— Je prends du temps de souffler un peu, dis-je après avoir rangé mon téléphone.
— Je comprends. C'est une bonne chose.
Ses grands yeux me fixèrent et elle détourna mon regard.
— Et toi ? Qu'est-ce que tu fais là ?
— Je profite de mes derniers moments au QG, souffla-t-elle. Je vais bientôt partir. Ici, je ne suis pas vraiment utile. À part pour améliorer les gadgets, mais je n'ai pas d'appels du « Trevor 2.0 » comme vous l'appelez tous, alors je vais servir un peu d'appât.
Je me redressai, surpris de son annonce.
— Qui est-ce qui t'a dit ça ? Et l'Agent Lee est au courant ?
— Non mais John ne va pas tarder à le faire et c'est moi qui ait suggéré l'idée, William. Ne sois pas de suite braqué.
— Mais pourquoi ?! Tu ne seras pas ...
— Écoute, je serai sous surveillance permanente, mais discrète. Je veux aider et le seul moyen c'est d'être en dehors ces murs. Mon travail est entre les mains d'un psychopathe qui peut faire de grands dommages, alors je dois me sacrifier.
Je l'observai ne sachant quoi penser. Elle n'allait pas vivre si elle s'en allait. Ce salopard de Trevor 2.0 ferait en sorte de la tuer. J'en étais persuadé.
— Tu devrais y repenser, Serena. Ce n'est pas une bonne idée.
— C'est déjà tout réfléchi, William. Peut-on discuter d'autres choses ?
Je coupai le contact avec son regard et m'affalai de nouveau dans mon siège super confortable.
Le calme s'installa entre nous et je n'avais pas envie de le briser. J'étais agacé à l'idée qu'elle s'en aille, car je l'appréciais cette Serena. Elle n'avait pas l'air méchante et folle, alors j'aimais beaucoup nos discussions. Ça allait me faire bizarre de ne plus la croiser et de jouer mon petit jeu de séduction avec elle.
— Je vais te ... manquer ?
Ma tête pivota vers elle et ses joues se tintèrent immédiatement en rouge.
Je ne savais même qu'elle pouvait être si directe. Elle passait toujours par un million de grands mots pour s'exprimer.
Je lui souris en coin et haussai les épaules. J'avais toujours deviné que je lui faisais un petit effet et c'était adorable, car c'était timide et charmant.
— Qu'est-ce que tu en penses ?
— Ne jouez pas à ça avec moi, dit-elle, faussement vexée.
— J'aimerais bien savoir ce que tu penses de moi, Serena. Vraiment. Alors je t'écoute.
Une nouvelle fois, son visage se teinta et elle repoussa ses cheveux blancs comme neige, avant de croiser ses jambes avec élégance et prestance. Elle avait l'air d'une petite princesse.
— Eh bien, lança-t-elle, enjouée, je pense que vous ... tu es quelqu'un de bien. Je pense que tu te caches derrière tes plaisanteries déplacées et dans ta façon de faire la cour aux jeunes femmes.
— Tu veux dire draguer, Serena, m'esclaffai-je face à son vocabulaire.
— Oui, me regarda-t-elle furtivement. Si tu veux. Eh bien ! Ne me coupe pas voyons, William ! Ça me perturbe après.
Je ris doucement avant de poser ma tête dans la paume de ma main pour la regarder avec précision. Elle observait le plafond comme si elle y trouvait ses mots.
— Alors, je disais que tu te cachais derrière tout ça parce que dans le fond, tu n'as pas si confiance en toi.
J'allai la couper, mais elle m'arrêta d'un signe de main.
— Ça se voit que tu as un grand coeur, William. C'est pour ça que que December-Daniella est revenue pour toi. Elle savait que tu n'étais pas si mauvais. Tu le prétends pour être craint, mais tu ne l'es pas une seule instant. Au contraire ! Tu te préoccupes des autres. Et tes erreurs du passé ne doivent pas te freiner. Il faut que tu saches que tout le monde fait des erreurs et personne n'est parfait c'est ça qui nous rend encore plus vivant et humain. On apprend de nos erreurs William, alors cesse de douter de toi.
Elle me scruta longuement avant de poursuivre.
— Sache que je t'apprécie beaucoup et que nos conversations me manqueront. Tu es très intelligent et très charmeur. C'est dommage que tu ne te rendes pas compte que la seule chose qui te manque, c'est de connaitre le véritable amour. Tu en serais complètement métamorphosé. Tu sais, parfois, l'amour est juste sous notre nez. Et je ne parle pas de moi, car je n'aime qu'un seul homme qui m'a quitté, il n'y a pas longtemps pour aller de l'autre côté. Mais ouvre ton coeur et ouvre tes yeux. Et je vais te filer un petit coup de main.
Elle pressa ma main avant d'approcher sa tête de la mienne et de m'embrasser délicatement. J'étais resté figé avant qu'elle ne s'écarte de moi et qu'elle ne se lève avec un léger sourire aux lèvres. Je la suivis du regard et croisai le regard de Sara qui était sidérée, car elle avait vu toute la scène, mais n'avait entendu aucun mot de notre conversation.
Elle secoua la tête, avant de s'en aller, mais j'agis rapidement et la rattrapai juste à temps qu'elle ne s'enfuit.
— Attends ! Ce n'est pas ce que tu crois, me justifiai-je.
— Tu n'as pas à te justifier, Will. C'est juste que ... quand est-ce que tu vas arrêter de jouer avec le coeur de ces jeunes femmes ?! Serena a l'air si sensible, tu vois ! Alors que tu n'en as rien à foutre d'elle, m'accusa-t-elle.
— Quoi ? Je ne joue pas à ça ! rétorquai-je. C'est elle, qui m'a embrassé ! Comme Drew qui a embrassé par surprise, DD.
— Ah oui ?
— Oui, esquissai-je un sourire face à sa mine espiègle.
Elle m'éplucha du regard avant de sourire.
— Bien, William. Ne lui brise pas le coeur à cette pauvre Serena.
— Tu te préoccupes de mes relations maintenant ?
Elle me jeta un bref coup d'oeil avant de reprendre la marche. Je la suivis et elle me répondit :
— Je fais comme toi avec Haden. Oh et Marysa l'a invité au mariage, donc j'ai du reprendre la discussion avec lui. Pas le choix ! Ta cousine veut tellement me caser avec lui et ça me plait bien.
Je crus voir rouge et j'eus l'envie de passer un coup de fil à Marysa pour qu'elle annule l'invitation, mais ça paraitrait étrange.
— Nous avions un deal.
— Oui mais c'est comme ça, Will. Admets que tu es amoureux de moi et puis c'est tout. Ça sera plus simple pour nous deux.
Je m'esclaffai à en tenir le mur. Cela la vexa et cela accentua mon éclat de rire.
— Réaction nerveuse Will, déclara-t-elle.
— Écoute Sara. Comment je pourrais tomber amoureux d'une fille qui n'arrive même pas à oublier son ex mort ?! Je ne veux pas être méchant, mais arrête de te voiler la face. Tu ne seras jamais dans une relation sérieuse si Wallas est encore dans ton esprit. Et moi, je ne veux pas être le mec de second place dans le coeur d'une fille. Je préfère donc voir ce pauvre Haden souffrir de ta réticence aux relations sérieuses. Quant à moi, je me taperai autant de filles qu'il faut. Après tout, j'avais passé sept ans derrière les murs.
Sa mâchoire se décrocha tandis que je lui tapotai l'épaule avant de marcher à nouveau, mais elle m'attrapa violemment par le bras et je fis volte-face.
— De toute façon, tu ne sais même ce que c'est d'aimer, alors je n'ai pas à t'écouter.
— Alors lâche-moi, soupirai-je.
Elle le fit, la mâchoire crispée et m'asséna qu'il y avait un problème.
— DD s'est barrée avec Skyler et Zeyn.
— Quoi ? m'exclamai-je. Mais ... elle ne va pas se marier ?
Je gloussai car je vénérai tout simplement Lawson.
À quelques semaines de son mariage, elle se permettait une petite escapade tranquille avec son ex, qui est en plus mon oncle. Décidément, c'était hilarant et j'explosai de rire. Sara me frappa ce qui n'aida en rien. Putain ! Isaac devait voir la lune à cette heure-ci.
Ouais, c'était définitivement à mourir de rire.
Au retour de DD, j'allai la féliciter comme il se devait. Elle était extraordinaire cette jeune femme.
— Arrête Will ! C'est du sérieux ! Et si elle ne revient pas hein ?
Je finis par me calmer face à sa mine inquiète.
— Elle va revenir. J'en suis certain.
Elle me dévisagea perplexe et je fus curieux de savoir la raison de cette fugue.
— C'est ... assez choquant, dit-elle.
— Quoi ? Elle est amoureuse de Zeyn ?! Ça n'a rien de choquant !
— Non ! s'exclama-t-elle. 'Fin, elle cache bien ses sentiments, donc je ne sais pas puis elle a l'air d'être amoureuse d'Isaac, mais bref ! Ce n'est pas pour ça ! C'est parce que Zeyn n'est apparement pas le père de Skyler. C'est Drew, acheva-t-elle.
Alors là, toute once de rire disparut instantanément.
Oh ! Finalement, je n'enviais pas trop Lawson. Son karma était vraiment d'une « impitoyabilité » avec elle.
— C'est vrai que ... c'est choquant, concédai-je. Comment l'a pris Drew ?
— C'est Jared qui m'a appelé. Ils sont ensembles. Je pense que ... les deux familles vont se réunir. Et je n'ai aucune trace de DD, ni de Zeyn.
— Ce n'est pas surprenant.
Elle acquiesça mollement.
— Pourquoi me l'avoir dit ? la questionnai-je, soupçonneux. Je n'ai rien à voir avec eux.
— Parce que tu l'aimes bien DD et ... si, ce sont les gens de ta famille maintenant. Et, Marysa l'a appris, je ne sais comment et ils sont tous là, à m'harceler. À croire que j'en sais plus que les autres.
— C'est parce que c'est ta meilleure amie et qu'elle t'appellera avant tous les autres, clamai-je. Même si elle ne t'a rien dit là, tu es super importante pour elle, alors ...
Et je compris pourquoi mon téléphone ne cessait de vibrer depuis tout à l'heure. Surement Marysa qui cherchait à avoir des informations.
Isaac déboula de nulle part et je soupirai d'avance. Ce mec m'intriguait. Il était trop parfait et lisse pour être le parfait gendre. Il cachait forcément quelques choses...
— Sara, où est DD ? l'agressa-t-il.
— Je ne sais pas, répondit-elle. Elle n'a pas prit sa voiture, Zeyn en a prit une dont je n'avais pas connaissance et ils utilisent du liquide, alors ...
Il prit sa tête entre ses mains et j'avais presque - je dis bien presque - pitié de lui.
La futur femme de sa vie s'était barrée avec l'homme de sa vie, car pour moi, il était clairement évident qu'elle finirait soit avec Drew, soit avec Zeyn, mais jamais avec Isaac.
Fallait être réaliste.
Oh ! Et ce genre de fuite ne présageait rien qui vaille. Drew l'avait embrassé dans l'ascenseur et tiens ! Zeyn n'était pas papa. Ils allaient faire des bébés et puis c'est tout.
— Pourquoi tu souris ? m'asséna Isaac.
Je ne m'en étais pas rendu compte mais oui, c'était marrant. À croire qu'ils allaient tranquillement se regarder dans le blanc des yeux, à leur âge.
— J'ai le droit Isaac, j'ai le droit.
Il était furieux de me voir si joyeux face à sa tristesse. Mais que faire ? DD était tellement imprévisible que personne ne comprenait qu'il ne fallait pas la contrôler. Il fallait la laisser faire, puis aucune prise de tête. Puis, j'avais mes problèmes aussi, alors qu'elle se tape Zeyn et qu'ils se marient en cachette ne me toucherait guère.
Chacun sa vie et ses choix après tout.
— Tu sais quelque chose sinon tu ne serais pas là en train de jubiler ! haussa-t-il le ton.
Il commença dangereusement à s'approcher de moi et je lui fis face, mais Sara se glissa entre nous.
— Hé ! Du calme Isaac ! Ce n'est absolument pas à lui qu'il faut s'en prendre. Il n'a rien fait !
— December-Dan me rend fou ! Elle est hors limite, Sara ! Elle se barre avec lui et en plus, Skyler n'est même pas la fille de ce connard, mais celle de Drew. Elle débloque carrément ! cracha-t-il.
— Attention à ce que tu dis, c'est de sa meilleure amie que tu parles et de ma patronne ! rétorquai-je.
Il ricana avant de reculer d'un pas, abasourdi.
— Vous êtes tous des malades ! Tous des malades !
Il frappa le mur avant de s'en aller comme un fou furieux.
— Je crois qu'il n'y aura pas de mariage ! Et moi qui attendait que ça ! clamai-je.
Sara me lorgna en secouant la tête.
— Quoi ? Zeyn et elle, ne vont même pas nous inviter à leur mariage secret ! Ça me saoule !
***
DECEMBER-DAN
J'avais acheté, très tôt ce matin, un téléphone vieille génération. Ça faisait déjà plusieurs heures que nous n'avions pas donné signe de vie et je savais qu'ils étaient tous morts d'inquiétude et que Sara devait en baver face aux interrogations de papa, de Jared et surtout d'Isaac.
J'essayai de regretter ma proposition de nous en aller, mais rien. J'étais même très contente.
Surtout après cette nuit à ses côtés, le réveil super joyeux sans inquiétude, le petit déjeuner comme une petite famille sur le balcon et surtout parce que mon coeur était léger. Et Skyler avait l'air apaisé et heureuse.
Cette discussion profonde avec Zeyn m'avait revitalisée d'une force incommensurable.
Je l'aimais comme il m'aimait. Je ne savais toujours pas si c'était de l'amour « d'amoureuse » comme ce que j'éprouvais envers Isaac, mais c'était là, tatoué sur mon coeur.
Jugez-moi, insultez-moi de tous les noms, je n'en avais rien à foutre. L'ancienne December-Dan n'en avait rien à battre. C'était ma vie après tout. Mes choix, mes décisions.
De plus, notre connexion était tellement suprême que j'avais l'impression qu'elle avait été bénie depuis les cieux.
Et comment regretter, alors que nous étions sur cette magnifique plage de China Beach où quelques familles trainaient malgré le temps frisquet et le vent.
Comment regretter d'immortaliser Zeyn et Skyler en photo ?
Il lui apprenait à utiliser un cerf-volant et c'était juste à mourir de tendresse. Je voulais qu'il en ait des souvenirs éternels. Qu'il ne soit pas le père m'attristait, mais c'était ainsi. C'était comme ça. Et les voir comme ça me faisait réaliser à quel point, j'avais été loin en ne voulant pas que le père soit en contact avec elle. Je savais d'ores et déjà, qu'à notre retour, je m'excuserai auprès de Drew. Peut-être avant même. C'était peut-être la seule chose regrettable. Il devait se sentir si abandonné et trahi. Cependant, je le devais tellement à Zeyn. Il avait droit à ces moments, parce que je ne porterais jamais l'un de ses enfants, alors ...
Leurs éclats de rire me réchauffèrent le coeur.
Putain ! Il faisait un père si formidable ! J'étais amoureuse de cette vision.
Je pris une rafale de photos avant de regarder le téléphone sur le sable.
Tout d'abord hésitante, je commençai lentement le numéro que je connaissais par coeur avant de laisser mon pouce en suspens sur la touche verte. Je finis par appuyer et à peine deux sonneries, le souffle rassuré de Sara me parvint à l'oreille.
— Lawson, tu vas me faire mourir très tôt.
Je ris. J'étais heureuse qu'elle ne m'en veuille pas. Drew avait du mettre au courant tout le monde à l'heure qu'il était.
— Pardon ma Sara que j'aime infiniment. Je te jure que je ne voulais pas, mais voilà.
— Awhhhhhh !
Nous rîmes et j'entendis la voix de William qui demandait qui c'était. Elle lui répondit que c'était moi et m'avertit qu'elle allait mettre le haut parleur. Ça ne gênait pas et j'entendis les stupides applaudissements de Will.
— Franchement December-Daniella Lawson, la bravoure a été crée pour toi.
— Très drôle petit con ! C'est du sérieux là, ricanai-je. Tu te moques de ma vie de feuilleton ?!
— Ouais ! Alors, il t'a engrossé c'est bon ?!
Malgré sa franchise tranchante, je ris car ça me faisait du bien qu'on prenne mes problèmes d'un autre oeil et j'entendis Sara lui infligeait des coups.
— Nan pas encore et vous me connaissez assez pour savoir que ce n'est pas ma tasse de thé, répondis-je.
— Tu ne me feras pas croire qu'il ne s'est rien passé, DD jolie ! Ton corps en fait rêver plus d'un alors ...
Je levai les yeux et souris. Qu'est-ce que ce type était con ! Il fallait absolument que je le mette en contact avec Ston. Ils s'entendraient à merveille. Ah bah parfait ! Marysa allait surement passer à la présentation, alors ils s'aimeraient tous les deux immédiatement.
— Bon DD, qu'est-ce qu'il t'a prit de faire ça ? me demanda Sara. Je n'ai pas dormi de la nuit et je me suis fait harceler par tout le monde. Ton père va te chicoter à ton retour et Jared, je ne peux même pas te dire à quel point il est aussi énervé que ton père.
— Et le futur ex-mari, Sara. Ne l'oublie pas, déclara-t-il.
— Ah ouais ! Isaac ! Le pauvre DD ! Il est là à ...
— À chialer comme une mauviette ! Franchement marie-toi avec Zeyn. Il est trop faible, Isaac.
Zeyn félicita Skyler qui arrivait à faire voler son cerf-volant avec facilité. Je calai le téléphone entre mon oreille et mon épaule et pris une autre photo.
— J'aime Isaac et ça s'est fait sur le coup. J'imagine que vous savez pourquoi.
Ils ne dirent rien, alors je repris.
— Sincèrement les gars, ça m'a brisé le coeur. Personnellement, je m'en tape de qui est le père, mais vous savez très bien que Zeyn ...
— Arrête de vouloir sauver l'humanité Lawson, dit Will, certains ne veulent pas être sauvés et d'autres on ne peut pas les sauver et tu le sais.
Je déglutis face à cette terrible vérité, mais je savais que j'allai sauver Zeyn. Quitte à en mourir, je le sauverai parce qu'il le fallait. C'était ma mission.
— Comment va-t-il ? enchaina Sara.
— Ça va. Nous profitions une dernière fois tous les trois, ajoutai-je. La réalité sera bien plus ... terrible. Pour l'instant, on fait comme si de rien était.
— DD ? Je peux te poser une question ? demanda Will après plusieurs secondes sans que l'un de nous ne parle.
— Au point où j'en suis.
— Tu crois que Zeyn n'a pas reçu de menaces ?!
Je ne répondis rien ne m'attendant pas à cette question.
Jamais je ne trahirais le secret de Zeyn. Même s'il avait ce foutu cancer, je ne dirais rien. Il me l'avait fait juré et moi, j'avais déjà mon plan. J'allai trouver le meilleur médecin en cancérologie et lui donnerais cette putain de formule pour qu'il le soigne.
Bien sûr, je ne l'avais pas détruite. Je n'y étais pas parvenue.
— Je suis sur le cas, répondis-je.
— Ça veut dire clairement oui, rétorqua-t-il. Je m'en doutais ...
— C'est lui a falsifié les tests ? rebondit Sara sur le sujet. Je parle de Trevor 2.0, hein !
— Écoutez, c'est très compliqué, mais ... je gère d'accord. Enfin, bref, nous serons de retour dimanche. Tu peux rassurer papa, Jared et Hope, s'il te plait ?
— Regarde ! Isaac a été éliminé, pouffa Will.
— Arrête, dis-je, agacée. Rassure-le aussi Sara. Je te le revoudrais. On va bien et on va revenir.
— D'accord, soupira-t-elle. Oh et Walter et Theresa arrivent aujourd'hui.
— Super ! lançai-je, sarcastique. Les retrouvailles vont être magiques !
— Je pourrais être là, Lawson ?! J'adore les drames familiaux.
— Fais attention Will, je pourrais provoquer le tien, menaçai-je.
— Outch ! J'arrête. Bon bah profite. Et je te remplace. Le QG sera à moi bientôt.
— Bien sûr ! pouffai-je face à son culot.
— Reviens vite, DD chérie. Et fais un gros bisou à ma Skyler et au beau gosse de Zeyn. Je vais consoler Drew. Ne t'inquiète pas.
— Ha ha. Très drôle.
Je finis par raccrocher, le sourire aux lèvres et me décidai d'appeler Drew.
Je devais commencer à tâter le sentier du pardon avec lui.
Alors je composai son numéro que j'avais aussi appris par coeur avant d'angoisser subitement à notre conversation.
Skyler en profita pour se tourner vers moi et me faire un grand coucou. Zeyn me fit un clin d'oeil et ils continuèrent leur activité, alors que la voix de Drew se faisait entendre.
— Allô ?
— Drew, déglutis-je.
Sa voix chaude et profonde me faisait toujours un effet monstre.
Ma gorge était soudainement sèche et mon coeur battait à une vitesse intolérable.
— Je crois qu'on doit parler.
Son silence m'accueillit avec désinvolture et je déliai ma langue pour parler à coeur ouvert.
***
Encore un chapitre que j'ai graaaaaaaaave kiffé.
Je n'ai pas vraiment de questions pour le coup, car DD me fait clairement pitié là et alors Zeyn ! Je suis comme vous par rapport à sa maladie (souvenez-vous que j'écris comme une folle, mais qu'en fait, je suis comme vous hein et puis je raconte ce qu'ils me racontent alors ... ).
Serena qui prend un peu les devants haha ?
Sara en kiffe ou pas ? Will qui fait le mec ? (Je l'aime tout autant que mon super Ston d'amour )
Bref un peu de suspens parce que ça faisait longtemps.
La conversation de DD et Drew, ça fait être le feu ou la douceur ?
ANYWAYYY ! J'espère que vous aimez et toujours et encore merci. Vous ne savez pas à quel point vos mots me touchent.
LOVE YOUUUUUU.
PEACE AND LOVE-
-JFL.
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