Chapitre 36

Mes chères créatures fantastiques et sensas ++ ❤️❤️, 

En ce 20 novembre qui est définitivement le jour où j'ai respiré pour la première fois l'air de cette planète, je tiens à vous faire part de ma gratitude envers vous. Vous êtes juste ... inexplicables. J'aimerais tellement vous rencontrer et vous prendre dans mes bras et vous dire à quel point, je me sens magicienne car j'arrive à partager des moments de ma pure folie imaginaire avec vous. 

Merci pour vos "Joyeux Anniversaire" et vos messages qui me touchent toujours autant. Je vous jure je radote (et en plus avec mon âge, ça ne va pas s'améliorer ^^) mais LECTRICES, JE VOUS AIME. Vous me faites vivre un petit rêve en ligne. Vraiment. Je n'ai pas réellement les mots pour m'exprimer mais j'espère un jour, vous voir et vous faire une grosse cacedédi' si DD sort au grand jour un jour car finalement, c'est notre enfant à toutes. 

Enfin voilà, je crois que l'émotion a joué sur le chapitre car il n'est pas génial (vous me connaissez maintenant, je me sens fraiche quand le chapitre que je ponds est top par contre le cas contraire, ça me fout les boules mais là, je sais que vous allez me pardonner haha parce que je suis la reine aujourd'hui ) mais je voulais tenir mon engagement et c'est pour vous remercier de votre soutien alors c'est à moi de vous offrir ce cadeau car vous m'en offrez tous les jours avec vos votes, commentaires et messages. 

ANYWAY, BREFOUILLE JACOUILLE, un an de plus peut-être ( deux ans sur Wattpad avec vous déjà ) mais je vais devenir encore plus cinglée et chiante comme une mémère lorsque je ne serai pas d'accord avec certaines mais sachez que ce n'est pas à mal et que je vous kiffe. 

Allez, je m'arrête ici, un grand merci pour tout ❤️, vous êtes merveilleuses. 

PEACE AND LOVE-

-JFL

***

DECEMBER-DAN

Terrible nuit. 

C'était la seule chose que je pouvais dire. 

En même temps, je n'avais pas fermé l'oeil. Comme faire de toute façon ? J'étais trop préoccupée pour que Morphée vienne me prendre avec elle.

Heureusement que mon petit trésor de la vie était avec Hope, parce que papa avait rappliqué après l'assaut que nous avions menés. Un père poule comme lui, n'aurait pas pu rester chez lui jusqu'au petit matin pour voir si sa fifille allez bien.

Cela dit, nous avions clos une histoire. C'était bien. J'en étais satisfaite même soulagée. 

En revanche, lorsque Wyatt m'avait raconté toute son histoire, j'avais pleuré lâchement, avec lui. Certainement à cause des nerfs.

Et c'était dans ces moments là que je me rendais compte que mon travail était bien trop dangereux. Même si c'était pour sauver des vies dans l'ombre. Cependant, je pouvais perdre mon enfant à tout moment. Comme le père de Wyatt et des tas d'autres parents.

Je l'avais toujours su ça mais ça ne faisait pas peur autant que maintenant. J'avais Skyler. C'était la chair de ma chair. Elle était mon coeur, elle était mon univers dès le moment où on me l'avait posé dans mes bras, mais je ne m'en étais pas rendue compte.

À présent, je comprenais complètement mon père. Il avait dû subir toutes ses peurs, alors que j'étais juste une fille qui avait soif d'action à l'époque. Combien de fois j'avais défié son autorité pour aller en mission ? Tellement de fois qu'à chaque fois que je revenais, au lieu de m'engueuler, il me prenait dans ses bras et me serrait si fort contre son coeur que j'allai m'étouffer. 

Je me souvenais que je râlais, mais maintenant je comprenais. Même si Skyler voulait être agent, je n'en dormirais pas de la nuit. Je serais fière, mais j'aurais tellement peur de la perdre. 

Mon Dieu, c'était l'horrible facette d'être parent.

***

J'étais dans mon bureau, seule, après que Wyatt l'ait quitté pour aller se reposer un peu.

J'avais besoin d'être seule. De réfléchir à ma vie. Mon comportement, mon caractère ... tout ce que je faisais endurée à mes proches, parce que je voulais que ça aille dans mon sens.

Bon sang ! Que je n'étais facile à vivre. Absolument pas. Je ne comprenais pas comment j'avais pu vivre si longtemps sans savoir ce que c'était de se préoccuper des autres. Oui, j'étais égoïste. J'avais été tellement égoïste à certains moments. Pourtant, je ne le regrettai pas, parce que maintenant je voyais la différence. J'apprenais. Je grandissais en fait. Wyatt et son histoire m'avaient donnés une bonne claque. J'avais peut-être perdue ma mère, mais mon père était encore là pour me soutenir ainsi que tout le QG, mes meilleurs amis et Jared. 

Lui, avait été seul. Même les collègues de son père ne s'étaient pas préoccupés de lui à part le placer dans une famille d'accueil où il se faisait battre. Il me faisait tellement penser à Zeyn. C'était fou.

Je n'arrivai même pas à penser à ce que John m'avait dit concernant le cartel de ma mère. Apparement, il marchait toujours depuis toutes ces années. Et j'avais appris que le cartel avait annoncé le retour du dirigeant. Sauf que le dirigeant n'est autre que ma mère morte ou vivante. À cet instant, j'en avais rien à foutre sur sa situation. La vie était tellement courte.

En fait, j'étais dans la tourmente. Alex et Wyatt allaient passer au Conseil dans quelques heures. Beaucoup allaient voter pour leur renvoi, j'en étais certaine. Et ça m'énervait d'avance. OK, ils avaient trafiqués leur dossier, mais qui ne l'aurait pas fait dans leur cas ? 

Me connaissant, je l'aurais fait, cent fois même.

Ils étaient des bons éléments. Après l'histoire du cartel tout irait mieux pour eux. Je ne pouvais pas les abandonner. Je m'étais attachée à eux. En fait, je ne m'étais jamais attachée autant à mes recrues.

Je posai ma tête sur la table et réfléchis sans fin. J'allai gérer, comme d'habitude.

***

— DD, ma puce ?

La voix était lointaine. Je gigotai un peu en sentant des caresses dans mes cheveux. Je soupirai. Je savais que c'était mon père. Lui seul avait le culot de venir dans mon bureau, même si je demandais à être seule. Après tout, il n'avait pas à écouter mes demandes. Parfois, j'oubliais que j'étais la fille et lui, le père et il me le rappelait bien souvent.

Je me redressai en me frottant les yeux et essuyai la bave au coin de ma bouche. Les joies de dormir à la va vite sur un bureau !

Je soufflai et croisai le regard aimant de mon père.

Il me tendit une tasse de chocolat fumant avec une parcelle de sourire.

Pour le coup, je ne voulais pas de chocolat. Je voulais du café. Même si ça me répugnait, j'en avais envie, puis j'en avais besoin. 

Ouais, j'avais envie de goûter à ce truc immonde pour me donner de la force.

— Je peux goûter ton café ?

Il fronça les sourcils, surpris par ma requête et me tendit, malgré tout, sa tasse.

Juste à l'odeur, j'eus envie de vomir, mais je pris mon courage à deux mains et bus une gorgée en regardant mon patriarche au bord de la syncope.

Le liquide chaud traversa ma gorge. Je grimaçai et éloignai la tasse de mes lèvres avant de jouer avec ma langue comme pour en savourer chaque goût du café.

Finalement, ce n'est pas si horrible que ça. Si on n'y mettait cinq sucres, du lait, ça devait passer. Je rendis le verre à mon père et pris mon chocolat, car c'était une valeur sûre. C'était si doux et réconfortant.

Karl Lawson me considéra longuement avant de rire doucement.

— Quoi ?

— Est-ce que ça va DD ?

— Je ne pense pas, répondis-je avec sincérité. Mais je dois donner l'illusion non ?

Il me scruta et dit :

— Tu n'as pas à le faire avec moi. Je suis ton père.

Je ris et me levai pour le prendre dans mes bras.

— Je sais. Et je t'aime papa. Vraiment.

Puis, je me mis à pleurer. Pourquoi je n'avais pas le droit à une vie simple ?

Conscience allait commenter, mais Raison l'arrêta juste à temps.

Il m'embrassa la joue et je sentis l'émotion l'envahir.

— Ne pleure pas. Tout va s'arranger. Ces types ne t'auront pas. Ta mère et ses secrets t'atteignent beaucoup trop.

Il m'écarta de lui et essuya mes joues comme si j'avais cinq ans. J'avais presque honte de me sentir si faible. Être mère ramollissait notre coeur, je vous assure.

— Est-ce que tu considères maintenant qu'elle est peut-être en vie ?

Il me considéra du regard ne sachant quoi dire. Il ne voulait pas y croire. Et moi non plus. Mais même le cartel pensait qu'El Angel Invisible était de retour, alors ... pourquoi pas ?

— Papa ...

— DD, dis-moi tout.

Je m'écartai de lui et regardai l'heure à ma montre. Je ne pouvais pas lui dire maintenant. Il allait paniquer et ça allait me faire paniquer.

— Le Conseil ne va pas tarder à commencer.

— Tu es différente ces derniers temps December-Dan.

Je relevai ma tête vers lui. Ouais, ça je le savais.

— Comment ne pas l'être ? Personne ne me croit. Je vois maman en chair et en os, je vois Shad, je vois les fantômes du passé ... je me fais menacer ... je crois que je deviens folle papa. Mais genre vraiment.

Un soupir s'échappa de ses lèvres. Maintenant, je l'inquiétai et je le voyais à travers son regard bleu-vert que j'avais hérité.

— Comment ça tu vois Shad ? Et tu reçois encore des menaces ? 

Sa voix était montée d'un cran face aux soupçons d'informations que je venais de lui révéler.

Je pris ses grosses mains que je serrai et que j'embrassai.

Je lui fis un bref sourire et lâchai avec une facilité déconcertante :

— J'ai dormi à peine deux heures, mais j'ai pu rêver. Et tu sais j'ai rêvé de quoi ? J'ai rêvé que j'allai mourir Papa, annonçai-je calmement. Tu sais, je dois être réaliste. Ici, il y en a pleins qui rêvent de me voir crever, alors il faut que je sois réaliste. Même si je me bats jusqu'à mon dernier souffle, je perdrai. Tu me connais assez bien pour ne pas être défaitiste, mais ... je dois être réaliste.

Oui, j'en avais rêvé. Mon ennemi avait un masque neutre blanc sur la figure et m'avait tiré dessus. J'étais tombée et je ne m'étais pas relevée. Je ne voulais même pas me rappeler entièrement du cauchemar plutôt, car c'était si prémonitoire.

Il retira ses mains des miennes, outré par mes propos et s'éloigna de moi comme s'il ne me reconnaissait pas.

— DD, tu ne vas pas bien. Pourquoi tu dis des choses comme ça ? Je ne te reconnais pas.

— La personne qui me traque connait mes points faibles, dis-je en appuyant sur les derniers mots. La personne me connait comme si nous avions grandi ensemble. Cette personne est parmi vous et voue une haine féroce à mon égard. Je ne sais pas qui c'est. J'y ai réfléchi, je vais me battre mais ... là, je vais perdre. Je le sens au fond de moi. Je suis désolée.

Je pris mon dossier, ma tasse, passai à coté de lui et déposai un baiser sur sa joue avant de quitter mon bureau, le laissant seul avec la triste vérité que je venais d'énoncer.

La salle du Conseil était déjà composée de ses membres.

Comme il y a sept ans, le choix pour Alex et Wyatt seraient retranscris pour les autres.

Je leur fis un petit sourire confiant, mais ils étaient clairement stressés de passer devant tout un tas de personnes.

Alex s'excusa doucement auprès de moi et je le rassurai du regard. Je ne lui en voulais même pas. J'en voulais à personne sauf à moi-même. 

Je m'assis entre mes deux recrues. 

Isaac se présenta et m'envoya un regard plein d'amours et de bonnes ondes, mon père entra à son tour et me lança un regard plein d'inquiétude, Sara était déjà là, Will était debout dans son coin comme d'habitude pour avoir une meilleure vision de la scène et m'adressa un regard confiant. Jared finit par arriver et m'embrassa le sommet du crâne se préoccupant peu des autres. Cela me fit le plus grand bien. 

De toute façon, dès que Jared me touchait, je me sentais connectée avec lui. Comme des jumeaux.

L'heure était grave.

Une fois que tout le monde fut installé, John enclencha le vidéo-projecteur pour que nous soyons en vidéo conférence avec Grappy comme il ne pouvait pas être là. La connexion établie, je souris à mon grand-père qui ne se gêna pas de me dire à quel point il m'aimait et à quel point je ne veillais pas à mes devoirs de petite fille devant tout le monde, puis il salua son fils qui était ailleurs avant de saluer tous les autres et surtout John et Maitre Chang qui étaient ses grands amis.

— Eh bien, pourquoi ce rassemblement de dernière minute ? questionna Grappy.

John se leva et fit face aux membres du Conseil. Il devait suivre le protocole des grands conseils. Encore une fois, j'en étais la responsable. Comme il y a sept ans, allais-je me faire lyncher ?

Je me levai aussi et Alex et Wyatt me suivirent.

— Déjà bonjour à toutes et à tous, je déclare l'ouverture du Conseil sur le cas des recrues de l'agent Ivy Lee alias December-Dan Lawson. Ensuite nous parlerons des missions externes à réaliser. Agent Lee, Alex et Wyatt, rompez.

— On peut s'asseoir ou on doit rester debout ? demandai-je.

Tous les yeux se braquèrent sur moi. Sérieusement, je n'avais pas la pêche de rester debout.

« Je me disais bien qu'une DD qui ne dit rien et qui reste sage comme une image, c'est juste improbable ! DD, botte leur cul ! » commenta Conscience.

Raison lui fit signe de se calmer, alors que Conscience se préparait au combat. C'est vrai. J'avais beau réaliser des choses, je resterai telle que je suis.

— Alors ? m'impatientai-je.

— Bien sûr que vous pouvez vous asseoir. 

Je m'assis et les garçons en firent de même.

John ouvrit les dossiers et se lança :

— Nous sommes ici pour prendre une décision concernant les recrues de l'Espoir Ivy Lee, se fit-il cérémonieux. Ces jeunes gens ont trafiqués leur dossier d'entrée au QG, afin de passer inaperçu et de mener à bien leur projet. Celui de Wyatt Matthew a été percé à jour. Même si son action et le fait qu'il soit sorti de l'enceinte du QG sans permission est grave, grâce à lui, nous avons pu livrés Eric Nolan au FBI qui tentait de lui mettre la main dessus depuis des années.

Il prit un temps de pause avant de reprendre : 

— Concernant Alex Ruez, il est mêlé de près au cartel « El Angel Invisible ». À l'instant même, son oncle Estaban Ruez est détenu par les hommes d'El Angel Invisible qui ne croient pas à son retour. Leur action dans l'enceinte du QG sont jugés intolérables. Ils ont mis notre travail en danger. Nos secrets. Ainsi, le Conseil demande à ce qu'ils soient renvoyés. Définitivement. Ils seront mis sur surveillance permanente et le QG fera en sorte qu'ils reprennent leur étude et trouvent du travail. Le Conseil demande aussi à ce que l'agent Lee soit suspendue de ses fonctions d'Espoir jusqu'à nouvelle ordre et qu'elle ne puisse plus participer au concours.

— Et encore, c'est bien gentil, commenta Parker cette mégère.

John la dévisagea et il poursuivit.

— Ainsi, nous allons devoir procéder à un vote, après que l'Agent Lee ait fait son plaidoyer pour ses recrues qui l'ont mise en danger. Avant toute chose, est-ce la requête exacte du Conseil ?

Les membres du Conseil confirmèrent leur propos par un acquiescement de tête. J'étais certaine que Parker était à la tête du ralliement.

— Bien, quelles sont les raisons de ses sanctions lourdes pour l'Agent Lee et ses recrues Agent Parker ? continua-t-il.

Elle leva, toute fière d'elle et répondit avec dédain :

— Lourdes, vous le dites, car vous lui tolérez beaucoup de choses, John. Mais elles sont conséquentes face aux problèmes qu'elle nous apporte. Ils sont tous d'accord avec moi, cette compagnie se base sur des agents sur-qualifés et sérieux. Ils ne peuvent pas mélanger vie privée et vie professionnelle. C'est tout ce qu'on a dire. C'est aussi simple que cela.

John la toisa en discrétion et papa me regarda. Il attendait que j'explose d'une minute à l'autre. Grappy ne dit rien et suivit la scène.

Je passai ma langue sur mes dents, me préparant déjà à ma riposte.

— Merci Agent Parker. À votre tour Agent Lee.

Je me levai, lissai mon tee-shirt Jurassic Park et les regardai tour à tour. Je savais que ça les énervait que je me ramène comme une adolescente avec des tee-shirts à l'effigie de mes séries ou films préférés. Mais qu'est-ce que j'en avais à foutre ? 

J'adorai les provoquer.

Sara et Jared me prièrent du regard de ne pas faire de scandale, mais que voulez-vous, j'en désirai un.

Je souris fièrement et commençai mon discours.

— Chers membres du Conseil, j'aimerais d'abord vous applaudir pour votre droiture à votre super présidente, Mary Parker.

Je me mis à applaudir hypocritement sous le regard interloqués des autres. Je finis par m'arrêter et repris.

— Vous êtes de bons et loyaux animaux de compagnie. Tip, top. Elle vous a biiiiiiiien peigné dans le sens du poil, mais vous savez quoi ? Elle est plus vieille que mon père, mais elle est là à me vouer une concurrence féroce. Écoutez Agent Parker. Nan Mary en fait. Vous êtes une bonne agent, vous savez. Vous faites du bon travail. Vous étiez de la génération de ma mère et d'après des infos, vous aviez déjà la rage contre elle, car elle était une petite opportuniste arrivante avec du talent. OK ! La jalousie, je peux la comprendre, mais c'est la vie. Vous ne serez jamais aussi douée que moi ! Vous pourriez vous entrainer nuit et jour, je serai meilleure ! Je suis meilleure que tout ce qui se trouve dans la salle, assénai-je. Franchement et sans fausse modestie, je le dis. Tout le monde le sait. Et comme je le rabâche, j'ai travaillé dur pour en arriver là. Enfin bref, je me glorifie assez devant mon miroir et les médailles qui trônent dans mon bureau, ricanai-je, pour le faire ici. Cela dit, mes recrues ne seront pas virées et je ne serai pas suspendue. Vous savez pourquoi ? Parce que vous n'êtes pas à ma hauteur.

Conscience et Raison m'applaudirent. Ils voulaient de l'arrogance, je leur en avais servis.

— Vous êtes méprisantes, Agent Lee ! s'exclama Parker, outrée et rouge de colère. 

— Non, je suis calme. Je ne crie pas, je ne fais pas de scandale ou quoique ce soit. En fait, je m'en fous complètement. Ils ne partiront pas. Ils partent, je me casse. Vraiment.

— Ce ne sont que des recrues en formation DD ! dit l'Agent Linch. Ils t'ont mise en danger et nous ont mis danger. Réfléchis deux secondes.

L'agent Linch et sa grande gueule. Vous savez le type de 30 ans, pas méchant, ni gentil. Mais influençable qui m'avait rappelé que la somme des 20 millions de dollars n'était pas négligeable, lorsque Serena nous avait envoyé le message ? 

Eh bien à cet instant, j'avais juste envie de le boxer en sautant sur la table.

— Tu respires encore, alors tu n'es pas en danger. Peut-être que si tu continues, tu le seras, déclarai-je.

Il écarquilla les yeux, choqué.

— Des menaces ?

— Pas encore, dis-je toujours aussi calmement. C'est simple, ils partent, je pars.

Je croisai le regard d'Isaac, tendu et reportai mon attention à l'assistance.

— Alex, Wyatt, avez-vous révélés des secrets confidentiels du QG ?

— Non, répondirent-ils.

— Voilà. L'affaire est close. Vous adorez me montrer en pâture Agent Parker avec vos conneries de grand Conseil. Levez-vous les gars, on se tire. Je ne sais même pas ce qu'on fait là, alors qu'on doit démanteler le cartel de ma défunte mère.

Je les invitai à se lever, mais John m'arrêta en même temps que Grappy.

— À quoi tu joues DD ? fit Walter, mécontent.

— Je joue à leur jeu. Tu sais quoi Walter Lawson ? dis-je en perdant patience. Ces gens ont tous un problème avec moi, car le QG sera bientôt à moi. Eh ouais ! ricanai-je. C'est mon héritage. Je mérite d'être à la tête du QG, m'exclamai-je en tapant du poing sur la table. Et ça, ça vous énerve. Mais c'est la vie ! clamai-je. Je le mérite plus que vous.

— DD ! intervint mon père mal à l'aise, mais je le coupai.

— Nan papa ! Il n'y a pas de DD qui tienne ! Que celui qui veut la place de John me défie. Allez ! Levez les mains. Tu veux l'être, papa ? Non ? Tu prévois déjà une retraite pour te la couler douce, ce que je comprends. Bon, Jared, tu veux ma place ? Nan toi, t'es prof et tu es trop gentil pour ça. Sara ? Naaan, pas suffisamment sur le terrain. Isaac ? Veux-tu ma place ? Nooon, secouai-je la main, on ne mélange pas la vie personnelle et professionnelle. Bon ! Qui se dévoue ? Vous voyez personne ! Si Will avait été ici depuis longtemps, j'aurais vu en lui un vrai concurrent, admis-je, mais malheureusement, ce n'est pas le cas. La seule personne qui pourrait avoir ma place et à l'extérieur en train de recommencer son jeu stupide. C'est la seule personne à ma hauteur ! Maintenant, veuillez m'excuser, mais j'ai des recrues à faire bosser et mettre en place un plan contre ce cartel qui veut ma peau. Les gars, on s'en va.

Ils se levèrent mollement, me suivirent et nous quittâmes le bureau.

Une fois dehors, je me mise à marcher et les garçons me suivirent silencieusement avant qu'on arrive aux dortoirs. Les autres recrues étaient déjà prêts. Comme ils n'étaient pas agents, ils n'avaient pas le droit de regarder le Conseil à l'étage.

En voyant leurs camarades, ils furent soulagés.

— Écoutez-moi. Wyatt et Alex s'en sont sortis, mais si un autre me cache un secret, ma parole et je le jure sur la vie de ma fille que je le sors du QG moi-même. C'est clair ? Alors, si vous avez des antécédents familiaux à me dire, des vengeances, c'est maintenant.

Ils se regardèrent tous et ils ne dirent rien.

— Tout ce qui est dans votre dossier est véridique ? Pas de falsification ?

Ils acquiescèrent.

— Bien. Je vous laisse quand même 24 heures. On va aller dans la salle des machines.

Ils commencèrent à sortir et Alex et Wyatt se tenaient toujours derrière moi, visiblement choqués par la situation.

Je me tournai vers yeux et leur fis un regard rassurant.

— Ne vous inquiétez pas. Le Conseil m'a toujours cherché des problèmes ou plus précisément l'Agent Parker. Vous ne craigniez rien. Même s'ils votent, vous ne partirez pas. Cela dit, je me suis trompée. Les recrues que j'ai entrainé seront à ma hauteur. Vous pouvez être à ma hauteur et un jour, oser dire au Conseil que vous êtes meilleur que moi, mais vous devez travaillez. Je ne vous en veux pas. J'aurais fait pareille. Vraiment. Votre groupe de recrues est le meilleur que je forme actuellement, parce que vous êtes différents et ... plus réalistes que les autres, même s'il y en a des très bons. J'espère que vous vous présenterez tous en tant qu'Espoir. Et Wyatt, je suis désolée. Je peux essayer de t'entrainer de temps à autres, en privée, parce que tu en as dans le ventre, mais Maitre Chang est bon. Ta demande a été prise en compte et pour mettre tout le monde sur le même pied d'égalité, je le ferai avec chacun d'entre vous. Vous êtes les premiers à la savoir, mais voilà, c'est comme ça.

Ils me regardèrent tous les deux et Alex prit un pas vers moi avant de me prendre dans ses bras.

— Vous êtes géniale, Madame. Je vous jure que vous aimez vous faire vous détester, mais dans le fond, vous avez un coeur en or. Je suis encore désolé pour tout ça.

Il me relâcha, ému.

— Y'a pas de souci. Allons bosser.


***

JARED

Après le départ de DD, Walter Lawson avait décidé de revenir à San Francisco. Il était inquiet. Terriblement. Et moi aussi. Je comprenais enfin pourquoi elle avait un peu changé. Visiblement, elle avait eu d'autres menaces, mais elle avait l'air de s'en foutre ce que j'avais du mal à comprendre. 

Je ne savais pas comment elle avait pu garder ça pour elle.

John avait donc décidé grâce à Walter et Chang que personne ne s'en irait. Et heureusement.

Karl était tout chamboulé et j'allai aller vers lui, lorsque Sara et Will me prirent à part, alors que Parker se révoltait auprès de John de l'attitude désinvolte de DD. 

Qu'est-ce qu'elle me soûlait celle-là ! Ses collègues n'eurent pas envie d'écouter la discussion et ils s'en allèrent.

Je devais absolument revivre à la maison pour protéger DD. Pour éviter les pertes. Elle avait raison. J'étais plus concentré sur mon devoir de prof que d'agent. Si j'étais en permanence au QG, j'aurais vu tout ça. 

Isaac se joignit à nous, inquiet.

— DD est sérieuse à propos de ces ... menaces ? dit Isaac.

— Tu crois qu'elle va faire une blague sur ça ?! rétorqua Will.

Isaac le fusilla du regard.

— C'est bon Will, l'arrêta Sara. Elle a voulu nous le cacher pour se débrouiller seule, mais là, c'est du sérieux, même si s'en est qu'une de plus. Je suis contente qu'elle l'ait fait devant tout le monde comme ça, tout le monde sait à quoi s'en tenir. On a aucune piste et nous savons tous que Trevor est mort.

Drew avait raison. Trevor était peut-être de retour...

— Je ne pense pas que ça soit lui, dit Will. Ça m'étonnerait vraiment.

Même si je ne portais pas Will dans mon coeur, il avait réussi à s'intégrer au QG et il avait pris l'habitude de se préoccuper du bien-être de DD, alors je devais mettre ma méfiance de côté. Dans le fond, il ne devait pas être méchant. Il avait été manipulé par Trevor. Alors, nous devions tous nous soutenir.

— Pourquoi ça t'étonnerait ? le questionnai-je.

— Je connais un minimum Trevor, grimaça-t-il. Il n'utilise jamais les mêmes procédés. Là, la personne qui menace DD lui a envoyé une boule noire, il y a eu la menace au mariage et une photo d'elle où ... elle embrasse Drew, dit-il en regardant Isaac.

Pour la photo, je n'étais pas au courant. Je me rendis compte du fossé entre DD et moi. Elle ne se confiait plus autant à moi. Isaac aussi avait l'air choqué, mais il ne dit rien. 

De toute façon, ils avaient réglés leur problème sans me faire intervenir donc ...

— Cette personne n'est pas Trevor, dit-il sûr de lui. Puis, il essaye de la tourmenter en ... en jouant avec ses émotions. Elle a cru voir sa mère et l'autre fois, Shad. Elle a poursuivi un type dans la rue qui n'était absolument pas lui.

Je déglutis et écarquillai les yeux tandis que Will continuait.

— Et Sara a cru voir aussi Wallas.

— Il semblait si réel, dit-elle doucement. Je ... J'étais persuadée que c'était lui.

— Et moi, j'ai ... j'ai cru voir Gretchen, avouai-je. Sur le parking de mon travail.

Ils me regardèrent tous et là, je compris que Will était fort. Cette personne voulait nous tourmenter et nous avait dans le collimateur.

— Quoi ? s'exclama Sara. Vraiment ? Tu as vu Gretchen ?

J'acquiesçai.

— Elle semblait très réelle aussi. Mais j'ai mis ça sur le compte d'une illusion. Je ne me suis pas laissé envahir par l'émotion.

Elle opina de la tête.

— Et il a contacté Drew. Il l'a menacé aussi, ajoutai-je.

— Et Zeyn ? demanda-t-elle.

— Rien pour lui. Pour le moment, répondis-je.

Will allait continuer lorsque John et Karl arrivèrent à notre hauteur.

— Vous savez des choses qu'on ne sait pas n'est-ce pas ? déclara John. Je savais que DD me mentait. Je le sentais depuis le début. Tous ces trucs avec le logiciel de Serena ne présageait rien de bon.

— Je suis son père, j'avais des doutes, mais j'ai encore laissé couler, répliqua Karl.

Je posai une main réconfortante sur son épaule. Il était bouleversé. Savoir DD en danger le mettait dans des états de stress qu'elle seule pouvait calmer.

— Elle ne va pas bien, lâcha-t-il. Elle croit dure comme fer que sa mère est en vie et avant la réunion, elle m'a dit qu'elle savait qu'elle allait mourir. Comme ça ! Même pas avec un soupçon de colère dans sa voix. Je vous assure que je ne la reconnais plus.

Bordel ! Mais qu'est-ce que c'était ce foutoir ?! Ce n'était pas le genre de DD d'être défaitiste et encore moins de prédire sa mort. Il avait raison. Même moi, je ne la reconnaissais plus.

— Parce qu'elle se laisse gagner par le fatalisme.

Nous nous tournâmes vers Maitre Chang. La salle était à présent vide.

Il arriva à notre hauteur et nous regarda tour à tour comme s'il tentait de lire en nous. Il pointa son index vers chacun de nous avec un oeil fermé et laissa échapper :

— Celui qui fait ça, vous l'avez tous plus ou moins côtoyés. J'en suis sûr. Je ne peux pas mettre la main dessus, je suis comme vous. Je suis comme DD. On a des doutes, mais aucune piste sérieuse. Mais ... Il y a bien un traitre parmi son entourage et celui qui lui veut du mal a été très proche d'elle. Il connait exactement ses faiblesses. Et nous savons tous sa faiblesse à DD. C'est sa famille et ses amis.

— Parmi nous ? s'exclama Karl, atterré. On ne ferait jamais de mal à DD. C'est insensé, Maitre !

Chang abaissa son index, ouvrit l'autre oeil et plaça ses deux mains derrière son dos, avant de dire à Karl le fond de sa pensée.

— L'humain est un mystère à lui-même, Karl. On doute beaucoup trop de ses capacités, mais en chaque être, réside une part sombre. On peut se sourire, mais derrière on se plante. Je suis son enseignant depuis qu'elle est petite et même si elle commence à découvrir sa véritable source de force intérieure, elle devient trop dangereuse pour elle-même. Ça ne se voit pas, mais la barrage risque de se rompre à un moment ou un autre et là, la personne frappera. Cette personne attend le moment opportun. Elle seule connait cette personne. Je lui ai dit, elle le connait. C'est à elle de savoir.

Sur ces mots, il nous dit qu'il allait la rejoindre pour l'entrainement de ses recrues et qu'il n'allait pas lui en parler, car c'était à elle de faire de travailler de recherche.

— Je vais les rejoindre, dis-je.

Mais Sara m'arrêta par le bras.

— Laisse tomber. Elle doit être énervée à l'heure qu'il est. Chang va la calmer et ne te sens pas coupable, Red. Elle ne me dit pas tout, non plus. Je ne lui en veux pas. Je sais comment elle est.

J'acquiesçai à contre coeur. Mais j'avais peur. Terriblement peur de la perdre.


***

DECEMBER-DAN

J'avais requinqué mes troupes.

L'entrainement avait été fructueux et parfait. Wyatt avait du mal avec ses poings, mais il avait recouvré tous ses esprits en j'en étais heureuse. Bien sûr, il serait suivi par une psychologue même si au début il avait rechigné.

Maitre Chang s'était joint à nous et m'avait aidé pour l'entrainement. Il ne m'avait pas parlé du Conseil, ni de la bombe que j'avais lâché. Je savais que tout le monde allait être préoccupé, mais sincèrement, c'était le cadet de mes soucis. Je n'avais vraiment pas d'idée sur la personne. Même si Will avait raison, je ne voyais personne d'autre que Trevor ... ou peut-être que je me voilais la face, tout simplement. 

À la fin de la séance, nous nous séparâmes et je décidai de rentrer. Je n'avais croisé aucun membre de ma famille. Je soupirai de soulagement et récupérai mes affaires au bureau.

Je devais rentrer et dormir. J'étais vraiment exténuée.

Dans ma voiture, je reçus un appel de Ston. Je répondis en essayant de masquer ma lassitude à travers ma voix.

— Hé Ston.

— Salut DD ! Ça va ?

— Ouais. Je rentre du boulot.

— Déjà ? Il n'est même pas 13 heures.

— J'ai eu une nuit mouvementée, alors je ne pense qu'à prendre une douche bien chaude et dormir jusqu'à 15 h avant d'aller récupérer Skyler.

— Oh ma chérie ! D'ailleurs, je peux t'enlever ce fardeau. Je dois parler à Skyler. C'est une enfant et je bosse sur une campagne publicitaire. J'ai besoin de recenser des avis. Je peux aller la chercher ?

— Ouais bien sûr. Tu rentres direct à la maison avec elle, Ston. Je ne plaisante même pas.

— Oui, ne t'en fais pas. Je veille sur elle comme à la prunelle de mes yeux.

— D'accord. J'ai confiance en toi.

En fait, je n'avais confiance en personne. Je me disais que ... celui qui voulait me détruire pouvait être n'importe qui, si ce n'était définitivement pas Trevor.

Je m'accrochai à cette idée, alors que mon instinct me disait clairement de l'éliminer de la course. Mais je ne pouvais pas. Trevor était la facilité pour moi.

Je finis par raccrocher avec Ston et lorsque que j'arrivai vers notre rue, je vis différentes voitures. Je râlai en quittant ma voiture rageusement et claquai la portière en rentrant à la maison.

Ils étaient tous là, plus ou moins assis, m'attendant pour mon passage à tabac.


***

BLAKE 

— Arrêtez de m'appeler bon sang ! Je suis en voiture et je pourrais me faire remarquer. 

Je ricanai au désarroi d'Isaac.

— Certainement pas Isaac. Je veille à ce que tout reste caché pour le moment. Cependant, j'ai appris que DD avait des soucis.

Un silence m'accueillit à l'autre bout du fil. Je ricanai une nouvelle fois face à sa naïveté de gentil garçon. À croire que je n'avais qu'une seule taupe. J'avais une deuxième personne au QG qui assurait les arrières d' Isaac.

— Tu n'es qu'un monstre ! cracha-t-il. 

— Non Isaac. Un justicier. Enfin bref, j'ai entendu dire que ... le cartel de la mère de DD a été relancé ?

Le fait de savoir cela, me donnait encore plus des points d'avance. Je n'étais pas au courant de ça et surtout, ça m'importait peu. Mais en l'apprenant, je pourrais encore plus jouer sur leur mental, sur son mental. Et la situation n'allait empirer que pour elle et pour lui. 

— Je ne sais pas. Ce sont des conneries, grommela-t-il. 

— Merci pour cette confirmation, Isaac. Tu vas faire quelque chose pour moi.

— Je ne suis pas ta marionnette, Jenson. Va te faire foutre ! T'es un malade. Je vais aller tout dire à John. Je préfère perdre DD et son amour, que la voir jouer sans savoir à qui elle a faire.

— Elle le sait, dis-je. Elle sait qui je suis, mais elle se voile la face. 

Cette petite conne ne voulait pas voir la vérité en face, comme lorsqu'elle hésitait entre les deux frères. 

— Elle pense que c'est Trevor.

— Elle sait très bien que ce n'est pas Trevor. Ça serait trop simple. 

Il se tut et je repris.

— Isaac, tu peux te sentir con, mais ... c'est juste que je suis en mesure de tirer les ficelles de mon jeu à ma manière. Tu n'es qu'un pion. Tu n'es pas celui que je veux atteindre. Et tu verras avec le temps, que DD n'est pas la femme idéale. Elle est juste comme moi. Elle sait tirer les ficelles de son jeu et nous verrons bien qui de nous deux est le meilleur. Donc, écoute-moi Isaac et fais clairement ce que je te dis ...

Je lui indiquai mes directives. Bien sûr, il répétait qu'il ne pouvait pas le faire, mais en lançant ma menace ultime, il ne broncha plus.

Nous finîmes par raccrocher et j'allai dans mon bureau pour préparer deux colis empoisonnés. L'un à mon autre taupe qui allait l'utiliser à bon escient et l'autre à ma victime. Ma vengeance. 

J'appuyai sur les seringues et je dosai parfaitement le liquide avant de poser les seringues dans une jolie boite. Une fois, chaque boite prête, je l'emballai et y notai un petit mot.

Je souris face à mon travail.

— Voyons voir qui de nous deux est plus fort que l'autre DD. Tu as raison. La seule personne qui peut être à ta hauteur et te surpasser c'est moi et tu l'as toujours su, lâchai-je en regardant sa photo à mon tableau. 

***



Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top