Chapitre 33
NDA : Chapitre très looooong et je m'en excuse d'avance. Bonne lecture ☺️.
***
Plutôt dans la journée de vendredi de DD ...
DECEMBER-DAN
Finalement, j'avais pris un petit déjeuner avec ma très chère Sara, avant de rejoindre mes recrues.
Nous aimions trop manger ensemble.
Ce qui n'était pas plus mal, puisque je lui racontai ma grosse dispute avec Isaac en omettant certains aspects. Je ne voulais pas qu'elle le voit comme quelqu'un de mauvais, car ce n'était pas le cas.
Je lui fis promettre de ne pas en parler à Marysa qui me ferait chier avec, pendant un quart de siècle et de toute façon, tout allait pour le mieux maintenant.
Rien de pire ne pouvait arriver.
Elle était aussi très attendrie que Zeyn et Skyler passent du temps ensemble et moi aussi.
Elle me parla de son Haden qu'elle appréciait de jours en jours et qui avait vraiment cool. J'avais hâte de le voir, car Sara était radieuse, même si ... je sentais qu'elle me cachait quelque chose, mais je n'allais pas lui forcer à me le dire. Du moment, qu'elle passait du bon temps avec Haden, ça m'allait.
Et de toute façon, mon déjeuner de réconciliation avec Isaac, avait été annulé. Il se donnait tellement pour notre nouvelle maison, que lorsqu'il m'avait dit qu'il faisait de la peinture et qu'il serait en retard, j'ai préféré lui dire de continuer et juste de prendre des affaires pour Skyler et les apporter à Zeyn. Puis, j'allai le faire ce déjeuner avec mes recrues féminines.
Je décidai de la raccompagner vers son bureau, car c'était sur mon chemin, lorsqu'une tête qui ne m'était pas inconnu percuta mon regard.
— Jared ?
Sara regarda dans la même direction que moi et celui-ci se tourna vers nous avant de nous rejoindre.
— Salut les plus belles ! Je ne m'attendais pas à vous voir, dit-il après nous avoir fait des bisous.
— Qu'est-ce que tu fais là ? le questionnai-je.
— Je suis venu prendre un dossier. J'ai eu une mission de John. Rien de grave.
— OK, fis-je.
En général, personne ne se racontait ses missions à part si c'était une grande mission.
— C'est toujours cool de te voir ici, commenta Sara. Et les cours ça va ?
— Ouais. Ça me rappelle le bon vieux temps. Mes élèves sont tops et ...
— Lauren est extra tooop ! le coupai-je pour l'embêter.
Il leva les yeux, ce qui fit Sara aussi.
— Je vous dis que nous sommes amis. Changez de disque, s'il vous plaît.
— D'accord, beau gosse. Mais, comme tu sors tout le temps avec elle et tout, j'ai des doutes, personnellement. Allez, tire-toi, on va bosser. Mes recrues m'attendent pour travailler.
— À torturer plutôt, répliqua-t-il.
— Aussi. Tu m'appelles ?
— Yep DD chérie ! Salut les filles, passez une bonne journée.
Il m'embrassa le front avant de s'en aller...
— Ton frère et Lauren, c'est qu'une question de temps, rétorqua Sara. T'as vu comment il a rougi.
— Je sais, il se ment à lui-même le pauvre.
Nous arrivâmes à son bureau et nous trouvâmes William qui était en train de regarder un film qui n'était même pas encore sorti au cinéma.
Ces deux-là avaient ce point commun qui m'énervaient. Ça ne faisait pas ... bon, sauf quand c'était un film ou une série que je voulais absolument voir avant tout le monde.
Les studios de production n'avaient qu'à mieux les protéger aussi...
— Ça travaille dur ici.
— T'as vu ça, Sexy DD ! Mais comme Sara n'était pas là et qu'elle vient en retard à cause de son Haden, grimaça-t-il.
J'haussai les sourcils, surprise, et souris.
— Quoi ?
— Elle était avec moi, on prenait notre petit-déjeuner, répondis-je.
Will me dévisagea et soupira, ce qui fit rire Sara.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Ça t'embête ? le questionna-t-elle. Je crois qu'il est amoureux de moi, DD.
— Absolument pas, ricana-t-il. Sachez que j'ai conclu avec Caroline. C'était magique. Elle fait des choses dont ...
— OK ! le stoppai-je avant qu'il n'entra dans les détails. Tu veux sortir un peu ? J'entraine les filles à l'extérieur. Ça ne te gêne pas ? demandai-je à Sara.
— Non, au contraire. Ça va lui faire du bien de faire autre chose.
Elle nous contourna et alla poser son carnet et son verre de café sur son bureau.
— Ça marche. On déjeune ensemble tout à l'heure ? Ça sera à l'extérieur avec les recrues.
— Nope. Je viens de recevoir un message d'Haden et il m'emmène manger.
— Je l'aime déjà ! m'exclamai-je encore plus surprise. Il est tellement chou.
— T'as vu, sourit-elle. Il est vraiment gentil.
— On peut y aller ? s'impatienta Will.
— Ouais, allez-y ! dit Sara. Je te tiens au courant.
— T'en fais pas. Nous aurons une conversation à trois, avec Marysa !
— Ouais ! répliqua-t-elle en nous faisant un geste de la main pour nous dire de partir. J'ai du boulot.
— À plus tard, dis-je toute exaltée.
Nous quittâmes le bureau et je fis un « Yes » avec ma main.
— Tu es heureuse parce qu'elle va se taper ce mec ?
Je roulai des yeux, sortis mon téléphone de ma poche arrière et lui remontrai la photo d'Haden. Il fallait qu'il comprenne pourquoi j'étais si excitée à l'idée qu'elle ait trouvé chaussure à son pied.
— Tu ne peux rien dire, William. C'est une bombe ! Ta cousine a fait fort, ça a direct matché entre eux. Ils se voient de plus en plus souvent. Donc oui, si elle se tape ce mec, ça sera le feu !
— Pff. Il y a mieux et c'est ta cousine.
— Arrête Will. Tu sais très bien ce que je veux dire.
Il ne voulait pas se l'avouer, mais Marysa lui manquait. Ils avaient presque grandis ensemble. Et Marysa avait beaucoup d'estime pour lui malgré tout.
— Toi arrête, pesta-t-il. Ils baisent ensemble et il l'emmène déjà déjeuner tous les jours ? N'importe quoi !
Je le dévisageai en me demandant si Serena n'avait pas tort. Puis les regards échangés entre ses deux là, me laissaient perplexe.
— Hé ! Tu me parles de ma meilleure amie, alors fais attention à ce que tu dis.
Il pouffa et nous allâmes récupérer les filles qui m'attendaient bien sagement.
En voyant Will avec moi, elles furent choquées et n'arrêtaient pas de le dévorer des yeux. Et ce petit con en jouait.
— Allez ! On y va les filles !
— Il vient avec nous ? demanda Lea.
— Bien sûr mesdemoiselles. Votre patronne ne peut pas se pass...
Je lui donnai un coup dans l'estomac.
— A besoin de moi, se rattrapa-t-il. Je suis son assistant aujourd'hui.
— Exactement. Il va porter le matériel.
Le visage de Will se décomposa tandis que les filles gloussaient.
Lorsque je sortis le gros sac de l'armoire, il me regarda du genre « t'es sérieuse là ? ».
— Tu es beau et fort et musclé, alors tu vas être mignon et me porter ça.
— Tu fais drôlement peste, me toisa-t-il.
— Allez, ne pleure pas !
***
Une fois sur notre terrain extérieur, Will installa les poteaux d'une hauteur d'un mètre 30, pendant que j'expliquai aux filles l'épreuve. Sauf qu'elles n'étaient pas vraiment concentrées et regardaient Will bosser.
Je frappai dans mes mains pour leur signaler ma présence.
— Hé ! Je suis là ! Vous n'avez même pas écoutés les consignes. Je répète une dernière fois. Vous allez avoir chacune les yeux bandés ...
— Par votre assistant ? demanda Brook.
Mes épaules s'affaissèrent face à ses jeunes filles en chaleur. Ça manquait terriblement de professionnalisme.
— Sérieux Brook ?!
— Bah c'est votre assistant ! se défendit-elle.
— OK ! Tu le remercieras alors. Tu récoltes comme punition, le nettoyage de votre dortoir, pendant une semaine.
— Quoi ? s'indigna-t-elle. C'était une question !
— Ah et tu serviras le café à chaque service, rajoutai-je.
— Mais ...
— Et pour finir, tu te réveilleras une demi-heure avant les autres ! souris-je, jaune. Est-il toujours aussi attractif ?
Les filles se tinrent droites et à l'écoute.
— J'adore quand vous êtes comme ça ! Et pour répondre à ta question, oui.
Elles se retinrent de couiner, mais elles sourirent sauf Brook.
— Donc, vous allez avoir les yeux bandés et avec la voix d'une d'entre vous, vous allez devoir passer entre les poteaux sans les toucher. Puis avec l'arme que je vais vous donner, vous allez achever le parcours en tirant à l'aveugle. Je veux tester vos capacités sensorielles et cognitives. D'abord, vous allez quand même faire vos pompes, vos tours de terrains, le petit parcours puis passage des poteaux. Est-ce clair ?
— Oui Madame !
— Génial !
Je sifflai et elles commencèrent à s'échauffer.
Will vint me rejoindre et nous regardâmes les filles travailler. Elles étaient plus rapides, plus agiles, plus efficientes. Pour ma dernière année en tant qu'espoir, j'étais plutôt satisfaite de ma transformation sur cette équipe de bras cassés.
— Elles sont pas mal.
— Dans quel sens ?
— Elles sont très jeunes pour moi DD.
— Tu peux dire ça aux vieux qui accostent les filles de cet âge.
Il rigola et croisa les bras.
— Y'en a une qui s'est faite punir ?
— Brook, lui désignai-je d'un signe de tête. Tu les as déconcentré.
— Qu'est-ce que je te disais quand je te disais qu'il y avait mieux ?
Je regardai son profil. Il remettait donc ça sur le tapis.
— Donc, tu te compares à Haden ?
— Je dis juste que Sara mérite un type de ma catégorie. Pas moi bien sûr, précisa-t-il, on sait tous comment on s'adore, mais elle mérite mieux qu'Haden je pense.
Je rigolai à mon tour ce qui m'attira son regard assassin.
— William. Ne me dis pas que tu as succombé à Sara ?! Je ne te croirais pas et tu n'as absolument aucune chance avec elle.
— Mon Dieu ! Vous, les filles, vous comprenez tout de travers. Je n'ai pas succombé à Sara, mais le fait de travailler avec elle, m'a montré une chose : qu'elle pouvait être sympa. Aussi garce que toi, mais sympa. Ce genre de filles se coltinent des mecs stupides.
— Ouais genre des mecs comme toi !
Il me foudroya du regard et je reportai mon attention aux filles.
Je sifflai et hurlai :
— Loïs ! Tu refais tes pompes ! Tu te fous de ma gueule !
Elle roula des yeux et refit ses pompes.
— T'es vraiment mauvaise. Elles transpirent comme des vaches et tu en rajoutes.
— Je les pousse à leur limite. Bref ! T'es sûr qu'il n'y a rien entre Sara et toi ? Vous me perturbez !
— Ne sois pas jalouse, Lawson. Tu restes quand même la première dans mon coeur.
— Très drôle, Will. Mais merci de flatter mon égo.
— Mais avec plaisir.
Il rit doucement et le silence prit place. Ce n'était pas un silence gênant. Juste de réflexion.
Moi, je regardai surtout les filles faire correctement leurs exercices.
— Je pense que Sara et moi, pouvons devenir amis.
Je le regardai à nouveau, incrédule et esquissai un sourire.
— Ça serait top. Bonne résolution.
— Genre comme toi et moi ?
— Ne prends pas trop la confiance, Will. Nous ne sommes pas amis.
— Ah si ! Tu n'as pas trop le choix.
Je le dévisageai, ne comprenant pas où il voulait en venir.
— Je suis quand même le cousin de ta fille chérie. On est donc un peu de la même famille.
— M'ouais, c'est vrai.
Je l'observai encore une fois. Il avait l'air hésitant, alors que je l'interrogeai sur le pourquoi de sa nouvelle décision, concernant sa véritable famille.
— Je ne sais pas, répondit-il. Je pense que c'est mieux comme ça. Mon passé est trop lourd.
— Tu sais, elle a beau savoir le fait que tu as bossé avec Trevor ...
— Je pensais que c'était Rixton Kent, grinça-t-il.
— Qui était, en fait, Nickson Delahey qui était controlé par Trevor, lui rappelai-je, donc ça revient au même. Je te rappelle que Rixton, c'était l'identité d'agent de Trevor.
Il râla et roula des yeux.
— Je n'ai même pas envie d'en parler DD. C'est mon choix.
— Et si elle veut te voir ?
— Je refuserai. Nous ne sommes pas du même monde. La conversation est clause. Merci d'avoir tout fait ça pour moi. Ça m'a énormément touché, mais je peux m'en sortir tout seul.
Nous nous fixâmes puis je reportai une nouvelle fois, mon attention aux filles et sifflai pour le dire de revenir.
Elles revinrent, éreintées.
— Allez ... Charlotte, désignai-je, tu commences.
Will lui banda les yeux, pendant que je lui donnai l'arme chargée.
Elle dût tourner sur elle-même, puis je désignai Brook pour la guider.
— À gauche, non à droite. Charlotte arrête toi ! Avance doucement. Voilà. Avance, attention !
Et elle s'était prise le poteau ce qui avait fait rire les autres.
Elle se frotta le front et reprit les indications de Brook et une fois devant la ligne de tir, elle leva l'arme et Brook devait lui dire une dernière fois, si elle était bien placée pour son tir.
— Baisse un peu ta main. Voilà. Charlotte, tu peux tirer.
Elle se concentra et tira. Elle frôla la cible puis retira son bandeau.
— Très mauvais. Suivante Brook et Loïs qui guide ! ordonnai-je.
Will lui mit le bandeau, pendant qu'elle récupéra l'arme. Même procédé.
Loïs guida beaucoup Brook qui tira pas trop loin du centre de la cible.
— Pas mal. Amber, tu guides Loïs.
Amber réussit tout aussi bien à la guider, cependant, Loïs ne tira pas correctement.
— Pour l'instant, Brook a réussi. Lea, à toi.
Lea n'avait pas une voix portante, mais Amber avait de bons repères, alors elle réussit sans embuche puis une fois devant la ligne, elle tira presque dans le mille.
Will applaudit, mais je le toisai et il s'arrêta.
— C'est bien Amber.
— Bien !? Elle a presque réussi ! tonna Will.
— Je sais Will mais le « presque » ne suffit pas ! Charlotte tu le fais pour Lea et Charlotte, tu as le droit à une dernière chance. Tu as commencé la première.
Elle sourit et guida Lea qui s'en sortit plus ou moins bien, et tira mieux que Brook, cependant.
— Pas mal, mais tu as du mal à avancer les yeux fermés. Aies plus confiance en tes sens.
— D'accord, madame.
Charlotte se replaça et je proposai à Will de le faire. Les filles se plaignirent, mais je les arrêtai d'un geste de main et Will la guida. Elle s'en sortit mieux que la première fois malheureusement, le tir, ce n'est pas encore ça.
Mais c'était mieux.
— Bien. Classement d'aujourd'hui : Amber, Lea, Brook, Loïs et Charlotte. Les filles, m'adressai-je aux deux dernières, entrainez-vous sur les tirs, OK ? Sinon, ça va. On le refera. Mais ça va.
— Très peu, réussisse la première fois, commenta Will. Tu es dure avec elles.
Je le toisai et il sourit.
— Ça doit faire 4 ans que je n'ai pas fait ça et je le fais le doigt dans l'oeil.
— Ah oui ? Montre ça à tes élèves.
— Toi, tu y arriverais ? le défiai-je.
— Bien sûr. Le doigts dans le nez.
— OK, arborai-je un sourire de défi. On va voir ça.
J'acceptai le défi, chargeai l'arme et il me banda les yeux.
— Tu me pièges, je te tue.
— T'inquiète.
Il me guida, mais j'avais surtout développé mes sens avec les années. Puis, le parcours n'était pas difficile.
— C'est bon. Tu peux tirer.
Je levai mon bras, tendue et me concentrai avant de tirer.
Une fois le coup tiré, il n'y avait que leur silence qui m'avait accueilli, alors j'enlevai le bandeau et souris.
— En plein dans le mille.
Ils étaient tous subjugués. Mais j'avais travaillé dure pour être aussi forte. Rien n'était acquis. Absolument rien.
— Je ne suis pas Espoir pour rien. Allez à toi.
Je revins près d'eux. Il s'abaissa un peu pour que je lui attache le bandeau.
— Tu me pièges, je te fais davantage chier.
— Super Will ! Allez !
Je commençai à le guider et lui aussi s'en sortait très bien. Devant la ligne, il ne prit pas son temps avant de lever son bras et de tirer.
Il avait aussi réussi avec une facilité déconcertante.
Les filles l'applaudirent, mais dès qu'elles virent mon regard qui tue, elles s'arrêtèrent. Il retira le bandeau, fier comme un coq.
— J'aurais pu être Espoir. Tu le sais très bien DD.
Il me sourit et revint près de moi. Je devais l'admettre, il aurait pu l'être.
William était l'un des meilleurs adversaires que j'avais eu. Trevor l'avait quand même très bien entrainé.
Je me retins de lui dire et lui souris en retour.
— Bon, c'est tout pour aujourd'hui. Pas un mot aux gars sinon, je m'occupe de votre cas. C'est ce qu'ils vont faire la semaine prochaine et si vous ne voulez pas les avantager, ne leur dites rien. D'accord ? Bien. Ramassez le matériel.
Elles obtempèrent et Will dit :
— Je pourrais venir la semaine prochaine ?
— Je verrai. Il faut que tu restes sage.
— Je vais essayer. De ce que j'ai vu, Amber est douée. Chez les gars, c'est comment ?
— Wyatt est surprenant. Timide de nature, mais surprenant. Alex aussi se débrouille très bien. Et sinon il y a Nicolas. Ce sont qui se démarquent le plus, répondis-je.
— Donc j'imagine que tu portes ton espoir sur eux pour l'examen ?!
Je le regardai. Ça avait l'air de lui plaire de m'aider.
- Oui et non. Les autres peuvent exceller à l'examen. Par exemple, Lea. Elle est encore un peu hésitante, mais Maitre Chang m'a dit qu'en combat, elle apprenait très vite.
— En même temps, ils sont tous les deux asiatiques.
Je le frappai ce qui le fit rire.
— Je plaisante, j'avoue que c'était nul. Mais je suis d'accord avec toi. Elle n'a pas assez confiance en elle.
Elles terminèrent rapidement et je confiai le sac à Will qui ne broncha pas pour le coup.
Pendant qu'il portait le sac, je voyais les filles se lancer des regards « Allez, qui le fait ?! » et Amber se désigna en soupirant.
Intérieurement, ça me faisait rire la façon dont elles me craignaient.
— Oui ?
— C'était pour ... pour le restaurant.
— Ah !
— S'il vous plaît madame ! firent-elles.
— OK, vous avez bien bossées, vous le méritez, acceptai-je.
Elles sautèrent de joie et Will me demanda de lui expliquer ce qui se passait.
— C'est l'heure du déjeuner, on va manger mexicain en ville. Tu veux venir ou retourner au QG ?
— Évidemment que je viens.
Les filles allaient presque faire un malaise à ce rythme, mais nous allâmes en direction de la ville. Cela me permettrait de voir si je pouvais leur faire confiance concernant les sorties.
Nous étions au restaurant.
Heureusement qu'il n'y avait pas encore trop de monde et que je pouvais payer avec mon téléphone, car je n'avais pas ma carte bleue. Merci à la nouvelle technologie et au prioritaire qui me connaissait vue le nombre de fois que je venais ici.
Nous étions autour d'une grande table ronde et les filles étaient en train de choisir leur menu. Elles avaient vraiment l'air heureuse de cette petite sortie extra-QG, même si elles n'étaient pas du tout apprêtées, à cause de l'entrainement.
J'attendis qu'elles se décident et regardai Will qui était lui aussi concentré.
Mais il finit par refermer la carte et me regarda.
— T'es vraiment une bosse sympa, me dit-il.
— Ouais ! pouffai-je. Je ne pense pas, mais c'est pour leur bien. Il faut trouve le juste milieu.
— Je comprends.
Le serveur vint prendre nos commandes, puis repartit après 5 minutes.
Les filles me remercièrent encore une fois.
— Franchement, même si parfois c'est dur, voire très dur, je suis contente d'avoir intégré le QG, dit Loïs. Et de vous avoir connu Madame.
— C'est gentil Loïs.
— Arrêtez de mentir et dites lui qu'elle était la reine des chiantes ! déclara Will, ce qui les fit rire.
— Elle l'est ! adjugea Amber, mais ça nous rend meilleur. Si on suit son parcours, elle a raison. Tout n'est qu'une question de travail et d'ambition. Je compte vous détrôner, Madame !
Je ris, heureuse de sa motivation.
— Eh bien, je n'attends que ça. Ma place vaut très chère et vous avez les anciennes recrues qui sont, pour la plupart des agents de terrains très qualifiés, qui veulent aussi être Espoir, alors travaillez les filles.
— Et vous aimeriez que ça soit une fille ou un garçon qui prenne votre place ? demanda Lea.
— Une fille, répondis-je. La société infériorise tellement le statut de la femme qu'on doit se battre contre ça, alors j'aimerais que ça soit une fille. Et j'ai formé de très bonnes recrues.
— Vous découragez plus qu'autre chose Madame, dit Charlotte.
— Mais non. Je dis les faits. Vous avez toutes de grandes capacités. Les années d'expériences ne font pas tout. Il faut le mental. Et la conviction ainsi que la confiance en soi.
Elles acquiescèrent et Brook demanda comment Will et moi, nous nous connaissions.
Nous nous regardâmes et nous sourîmes.
— Très longue histoire, dit-il. Et ce n'était pas de la meilleure des façons.
— Vous êtes sortis ensemble ? poursuivit-elle.
— Naaaaan ! dimes-nous en même temps.
— T'es vraiment bête Brook, dit Amber, en plus elle va se marier. Et même si, vous avez l'air de bien vous attendre, vous avez trop la même façon de penser.
— Tu trouves ? fit Will.
— Ouais ! Vous faites une bonne équipe d'agent ou d'amis. Mais un couple, c'est tout autre chose. Et je pense pas que vous soyez son style.
Je ris et Will sourit.
— Merci Amber. C'est ce que je m'évertue de lui dire, répliquai-je.
— Après, je ne dis pas que vous êtes moche William. Vous êtes même très beau.
— Merci Amber, c'est ce que je m'évertue de lui dire.
— Et donc, c'est quoi votre histoire ? demanda Brook, encore une fois.
— Eh bien, tu peux aller lire le rapport à la bibliothèque du QG, lui répondis-je.
— Rien de glorifiant à mon sujet. Je n'étais pas un gentil et je ne le serai jamais. Je suis là où je trouve mon intérêt, ajouta-t-il.
Elles n'en demandèrent pas plus et le serveur revint avec l'un de ses collègues pour nous servir. Nous commençâmes à déjeuner tout en discutant.
Elles me racontaient à quel point le shopping leur manquait, ainsi que les seuls et uniques membres de leur famille qu'elles avaient, car elles étaient toutes, pour la plupart, plus ou moins orphelines ou avaient des parents malades ou drogués. Ça aurait pu les rendre triste, mais je voyais une force qui pouvait les mener loin. Elles voulaient vivre et réussir. Elles ne voulaient pas se laisser happer par le malheur et la tristesse, c'est pourquoi, je savais qu'elles iraient loin.
Je pense même qu'elles étaient bien plus fortes que moi à leur âge. Elles avaient une façon de prendre les choses du bon côté. Après, bien sûr, elles ne cachaient pas qu'elles passaient parfois des moments difficiles, mais elles étaient intelligentes.
À cet instant, je me suis dit que j'aurais une relation plus forte avec mes dernières recrues que les autres, parce que je n'avais pas fait de sortie avec eux comme ça. Les autres étaient sérieux et donc j'étais sérieuse. Eux, ils étaient parfois indisciplinés ce qui jouait sur moi, alors j'en faisais de même mais en fait, ça nous rapprochait.
Le déjeuner se passa très bien. De toute façon, le mexicain c'était top. Même Will avait l'air satisfait. Il m'avait discrètement glissé que ça faisait des années qu'il n'avait pas mangé au restaurant. En même temps, la CIA n'allait pas lui servir des plats de chefs étoilés pour sa belle gueule.
Pendant un moment, je regardai l'extérieur, car les filles parlaient avec Will qui faisait le grand charmeur. Ce mec était une pipelette sans nom. Elles m'avaient un peu écartées du sujet.
En même temps, ils parlaient de stylistes haute couture et elles disaient qu'avec leur premier salaire d'agent, elles allaient s'acheter de robes de créateur. Bien sûr, j'omis le fait que souvent, pour des missions, ces robes, elles les auraient gratuitement, mais c'était mieux qu'elles ne le sachent pas. Alors Will, ancien neveu d'un très riche fou, s'y connaissait bien.
Je finis par remarquer un mec de dos à la veste en cuir marron, tenir une femme par l'épaule. Ils devaient être en couple. C'était mignon à voir.
Je les suivis du regard et j'avais l'impression de reconnaitre ce profil. La peau chocolatée, le sourire à couper le souffle, la démarche ... je plissais les yeux et me tournai presque sur ma chaise pour être certaine de ce que je voyais.
Lorsque le profil devint de face, je me figeai juste sur place. Le type avança vers la femme qui ressemblait beaucoup à Tara et il l'embrassa amoureusement avant de la regarder.
— Shad !
Je l'avais laissé échapper, choquée et je me levai prête à quitter le restaurant pour être sûre de ne pas halluciner.
Mais Will m'attrapa par la main et je m'extirpai de son emprise, car le type qui ressemblait à Shad ... non qui était Shad, commençait à s'en aller.
Alors je quittai le restaurant sans écouter Will et je me mis à courir pour le rattraper.
Je bousculai s'en faire exprès des passants, mais le type à la veste marron marchait tellement vite que j'avais du mal à le suivre. Une fois à sa hauteur, je posai une main sur son épaule tout en disant « Shad » avec désespoir, ce qui fit qu'il se retourna et il me dévisagea.
J'hoquetai en me rendant compte qu'il ne ressemblait pas à Shad finalement. Pourtant, celui que j'avais vu lui ressembler tellement.
— Mais qui est Shad ? Moi je suis Borris !
Je ne l'écoutai pas et commençai à chercher à travers la foule, un autre type à la veste marron, et je le vis plus loin, entrer dans une voiture.
Alors, je me mise à courir, mais la voiture redémarra.
Je crus littéralement tombée dans les pommes. Le souffle me manquait, le désarroi m'envahissait.
Putain ! Après ma mère, je voyais Shad ! Shad qui était morte devant moi !
Je shootai dans une poubelle sous le regard ulcéré de certaines personnes, mais j'étais énervée.
Will finit par me retrouver, essoufflé et il tenta de me toucher mais je le repoussai.
— Ne me touche pas !
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— J'ai vu Shad ! Shad était là !
— Quoi ?
— Ne me regarde pas comme ça William ! Je te jure sur la tête de ma fille que j'ai vu Shad !
Il me regarda, déambuler comme une folle devant lui. Il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. J'allai craquer.
— Viens, on retourne auprès des filles.
— Tu ne me crois pas Will ? Dis-moi la vérité.
Il me lorgna avec insistance avant de répondre :
— Ce n'est pas que je ne te crois pas. C'est juste que c'est insensé. Shad est mort. Les morts ne reviennent pas à la vie. Puis, réfléchis. Tout ça a un rapport avec Trevor. J'en suis sûr. Ils se jouent de vous.
Je laissai échapper un hoquet de surprise et le fixai.
— Et si ... ils étaient vivants depuis le début ? Hein ?
Il leva les yeux et tenta de m'attraper le bras pour qu'on s'en aille, mais je le repoussai.
— On y va DD ! Arrête là ! Ne tombe pas dans son piège. Vous êtes en train de tomber dans son piège Sara et toi !
— Comment ça ?
Il soupira avant de cracher le morceau.
— Sara a vu Wallas aussi.
C'était donc ça que je sentais émaner d'elle, mais elle n'avait pas osé me le dire, comme je n'avais pas osé le faire, en lui disant que j'avais vu ma mère.
— On y va.
Je le contournai et nous regagnâmes le restaurant en silence.
À mon arrivée, les filles me regardèrent avec curiosité et inquiétude, mais elles ne dirent rien.
En même temps, j'étais passée pour une folle en courant comme ça et en hurlant le prénom de Shad. Il fallait que j'appelle Tara. Peut-être qu'elle avait vu Shad, elle aussi. Si c'était le cas, ça voulait dire que c'était un piège.
Dans le cas contraire, je ne savais pas quoi penser.
Nous étions retournés au QG, après j'ai payé la note. Les filles étaient partis à leurs cours et j'avais laissé Will près du bureau de Sara (elle n'était pas rentrée de son déjeuner) avant d'aller voir le Maitre Chang. Il m'avait demandé comment j'allai et j'avais grommelé un simple « ça va » pour le rassurer.
J'avais mon entrainement avec lui.
Je le trouvai en train de méditer et je me disais que je devais en faire de même pour me détendre.
Je m'assis près de lui et fermai les yeux. Je régulai ma respiration et tentai d'évacuer toutes les mauvaises ondes autour de moi et en moi. Finalement, le bonheur n'était que de courte durée.
— Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?
Je n'ouvris pas les yeux et résivualisai la vue de ma mère et celle de Shad.
C'était eux, j'en étais certaine.
— Je vois des fantômes du passé, dis-je.
Malgré que j'avais les yeux fermés, je sentis son regard sur moi.
— Comment ça ?
J'ouvris mes yeux et l'observai.
— Je suis certaine que John vous a parlé du possible retour de Trevor.
Aucun trait sur son visage ne le trahit.
— Lève-toi, m'ordonna-t-il. Ne bouge pas, je reviens.
Je ne savais pas quoi penser de son attitude qui me surprenait quelques peu.
Il revint de l'arrière salle avec le Ninjato que Serena m'avait offert et un qui lui appartenait. Je le lui avais confié ne voyant pas l'utilité de le garder. Puis, cette arme me faisait faire des choses dont je n'avais même l'existence. Bien sûr, Serena l'avait trafiqué comme elle me l'avait dit, donc ça devait beaucoup jouer dessus, mais malgré tout, cela me faisait peur.
J'avais tout raconté à Chang à mon retour et il avait juste accepté de le garder.
Il le sortit de son fourreau et me le tendit.
— Prends-le.
— Non, refusai-je. Ce Ninjato me fait faire des choses que ...
— Tu veux chasser tes fantômes du passé ?
— J'ai revu ma mère et Shad ! m'exclamai-je. En chair et en os. Je ne veux pas les chasser, je veux comprendre pourquoi je suis la seule à les voir ! Ce Ninjato ne résoudra rien.
— Tu as raison, John m'en a parlé juste, après votre réunion, car cela l'inquiète tout comme moi. S'il revient, ce n'est pas pour perdre cette fois et crois-moi, les dommages seront plus grands.
— Ce n'est peut-être pas lui. Son corps a été exhumé. On sait qu'il est mort, mais peut-être que ce n'est pas le cas aussi.
— Il y a trop de coïncidences pour qu'il n'est pas de rapport. Qu'il soit vivant ou mort, il y a forcément un rapport, répéta-t-il.
— C'est un homme qui a conseillé à Serena de créer ce Ninjato. J'ai ... la sensation que Trevor est juste une couverture, avouai-je. Au fond de moi, je sais qu'il est mort, Maitre.
Il était le premier à le savoir.
Même si Trevor avait la « veuve noire » en sa possession, ce jour-là, je savais que c'était lui réellement. Alors celui qui nous faisait croire au retour de Trevor voulait juste qu'on passe à coté des autres pistes.
— Prends-le.
D'une main hésitante, je le pris et la même connexion réapparut entre l'arme et moi.
Maitre Chang retira son Katana de son fourreau et le balança.
— Dans le fond, tu es la seule à pouvoir mettre à fin à cette histoire. Dans ta tête, tu as les réponses à toutes tes questions, mais IL veut t'embrouiller l'esprit, insista-t-il. Tu as raison sur un point, je pense. Trevor n'est plus en vie, mais cette personne veut te faire croire que c'est le cas. IL veut nous faire croire à cela en te tourmentant l'esprit, dit-il tout en tournant autour de moi. Il veut te faire occulter certains détails que ton cerveau a enregistré. Quoi de mieux que le bouleversement de l'esprit, jouer sur la peur et faire revenir les fantômes de ton passé hein ?
— Je ne sais pas qui sait.
— Bien sûr que tu le sais ! Même si Trevor t'a mis sur surveillance pour en savoir plus sur toi, celui qui veut sa vengeance le surpasse. Cette personne a du vivre beaucoup de choses avec toi.
Je le regardai et un frisson me parcourut. Il avait entièrement raison.
— Il y a forcément un traitre parmi ton entourage. Et tu l'as aimé ou tu l'aimes encore à cet instant même.
— Impossible, bougonnai-je.
— Pourquoi le mot « pouvoir » sur ton Ninjato ?
Et là, sans que je ne m'y attende, il m'attaqua. J'écarquillai les yeux en contrant son attaque avec le Ninjato.
— Vous voulez me blesser ! hurlai-je, effarée.
— C'est ce qu'il va faire !
Il enchaina des mouvements rapides et précis et réattaqua à nouveau.
La lame de son arme me frôla au bras et je regardai la blessure, hébétée.
— Maitre ! lâchai-je, choquée.
— Tu agis comme il le veut. Tu ne ripostes pas !
Il fit tournoyer l'arme et reprit ses mouvements. Je décidai de me ressaisir et me défendis. Il évita mes coups avec facilité.
— Tu n'es pas pleinement concentrée. Tu as peur de me blesser. Il va jouer sur ça !
— Ce sont des véritables armes ! Je pourrais vous tuer !
— Alors fais-le ! Pourquoi le mot « pouvoir » ?
La lame approchait dangereusement de mes jambes et je sautai juste à temps pour l'éviter.
— Je ne sais pas ! hurlai-je.
— Bien sûr que tu le sais !
Il leva son arme et je la contrai une nouvelle fois et nous enchaînâmes les coups. Nos lames s'entrechoquaient avec vitesse et rapidité. Il ne cessa de me demander pourquoi « pouvoir » comme si je le savais.
Il profita de ma réflexion pour me donner un coup de poing à l'estomac, mais je répliquai par un coup de pied circulaire qui le fit tomber.
— Je ne veux pas vous blesser putain ! En me poussant à bout, j'ai juste envie de vous tuer.
J'étais à présent en colère et à bout de souffle. Je me sentais trembler de la tête aux pieds à cause de l'arme en main.
Il se releva et craqua son cou avant de se mettre en garde à nouveau.
— Je ne serai pas un bon professeur si je ne te poussais à bout.
— Je peux vous tuer ! m'étranglai-je. Vous ne comprenez pas ?!
— Tu ne me tueras pas.
- Vous avez trop confiance en moi. Maitre ...
Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'une nouvelle attaque s'abattit sur moi et je me retrouvai sur le tapis, totalement sonnée.
— Tu as baissée ta garde. C'est là qu'il attaquera. Pourquoi le mot « pouvoir » ?
Je me mis sur le ventre, rampai jusqu'à mon arme et il en profita pour m'asséner un coup de pied à l'estomac. Je geignis de douleurs.
— Il veut te rendre faible DD !
Il allait me redonner un coup, mais j'attrapai son pied, le tordis et il tomba. J'attrapai mon Ninjato et au-dessus de lui, l'envie de le tuer se fit plus grande. La lame était juste entre ses deux yeux. Pourtant, il ne parut pas me craindre. Alors que j'avais peur de moi-même à cet instant.
— Dis-moi pourquoi il a utilisé le mot « pouvoir » December-Dan ?
Mon coeur battait à tout rompre et je menais une lutte acharnée entre mon esprit et mon envie de l'achever. Je savais que c'était le Ninjato qui en était responsable.
Il me renversa en une seconde et la lame de son arme se retrouva sur mon cou. Il appuya la lame et je déglutis.
— Il te déstabilisera.
Ce fut à mon tour de le renverser à l'aide d'une prise et je me remis debout . Je m'éloignai de lui et lâchai le Ninjato.
— Tu fuis.
— Je ne fuis pas. Je ne veux pas blesser mes proches !
— Avant, tu t'en moquais de ça DD.
Je fis volte-face avec fureur.
— Avant, je n'avais pas ma fille ! tempêtai-je. Si, je me lance à corps perdu dans ce ... truc, gesticulai-je dans le vide, je mourrais ! Je ne veux pas que Skyler vive la même chose que j'ai vécu. Vous comprenez ? J'ai perdu ma mère parce qu'elle menait un combat contre son ex qui était cinglé.
Il m'observa avec minutie tandis que j'effaçai une larme de colère, brusquement.
— Alors pourquoi le mot « pouvoir » sur cette arme ? Celui qui veut sa vengeance, te connait. Il t'a côtoyé. Ici même. Et je sais que tu le penses.
— Ça pourrait être vous, dis-je sans réfléchir.
— Si c'était moi, December-Dan, je t'aurais tué depuis longtemps. Tu as le droit de douter de moi, mais je veux t'aider.
Je le fixai, le visage dur. C'est vrai qu'il aurait pu me tuer un million de fois depuis qu'il me connaissait.
Je réfléchis rapidement et répondis à sa maudite question.
— « Pouvoir » parce que ... c'est ce que j'ai voulu depuis toujours. Le pouvoir. Je veux diriger le QG, plus que personne ici.
Il me regarda, puis soupira soulagé.
— Je voulais te l'entendre dire. Il veut récupérer TON pouvoir.
— Mais je ne l'ai pas, dis-je.
— Bien sûr que tu l'as. Et tu le sais. Tu as énormément de pouvoirs au QG.
J'acquiesçai faiblement. Il ramassa mon arme, la remit dans son fourreau et me la donna.
— Tu devrais la garder sur toi.
— Comme si j'allai me trimballer avec ça. C'est interdit.
— Tu as bien un permis de port d'arme.
— C'est différent.
— Eh bien, garde-là dans ton bureau ou chez toi.
Je soupirai et le remerciai.
— Réfléchis et cherche à savoir qui ça peut être. Il veut que tu résolves tout seul cette énigme. Tu es sur une partie d'échec.
— Bah, il a de l'avance car je n'ai aucune idée de qui ça peut être.
— Dès que tu le découvriras, là, le jeu commencera.
Je ne dis rien et décidai de le laisser. Mon cerveau était bien trop embrouillé par tout ça.
***
Je retrouvai Zeyn devant l'école de Skyler.
Le voir me fit le plus grand bien, après cette journée. Surtout qu'elle n'était pas finie, puisque je devais retrouver Isaac et voir Skyler.
Je donnai une brève accolade à Zeyn qui l'avait surpris et moi, ça m'avait fait rire.
— Détends-toi Zeyn. C'est bon ! C'est fini. On passe à autre chose, là.
— OK. OK. Mais, ça me fait tout drôle ... cette relation, justifia-t-il avec un sourire trop craquant.
— Je sais. Mais, ne t'en fais pas, tu vas t'y habituer.
Nous entrâmes dans l'enceinte de l'école. Zeyn m'informa qu'Isaac avait bien fait son boulot, sans trop détailler et Skyler était bien chez sa soeur.
— En tout cas, tu irradies de milles feux. Je suis ravie que vous ayez passés une bonne journée tous les deux.
— Ouais, moi aussi.
Je lui souris et nous arrivâmes devant madame Hall, heureuse de nous voir.
— Super ! Je pensais que ça n'arriverait jamais avec vous DD !
— Je sais madame Hall, mais j'ai une vie ...
— Chargée, je sais, me coupa-t-elle. Entrez !
Nous entrâmes dans la salle de classe et nous nous assîmes sur les petites tables toutes mignonnes avant qu'elle ne s'installe face à nous.
Elle ouvrit le dossier de Skyler et commença :
— Alors voici les premiers résultats de Skyler. C'est une fille très sérieuse et soucieuse de la réussite. Elle a d'excellents résultats et elle ne se laisse pas influencer par les camarades plus faibles, ce qui est très bien. Elle fait correctement ses devoirs et surmonte les difficultés. Elle aide même les autres quand elle peut et ça, c'est très très bien.
Je souris et Zeyn aussi. Elle avait vraiment d'excellents résultats. Que des « A » partout, c'était bien ma fille.
Mais, l'enseignante perdit son sourire pour prendre une toute autre expression.
— Cependant, ces derniers temps, elle était un peu plus ... dissipée et ... à fleur de peau, je dirais. Elle est moins patiente et se met en colère rapidement.
Je fronçai les sourcils ne voyant pas où madame Hall voulait en venir.
— Elle n'est pas comme ça à la maison.
— Les enfants se comportent différemment à la maison et à l'école DD et vous le savez bien, souligna-t-elle.
— Je sais. Mais, j'aurais vu le changement, grimaçai-je.
Madame Hall sourit en coin et croisa les bras avant de poursuivre en pesant chaque mot qu'elle allait dire. Elle était habituée à mon caractère, donc évidemment qu'elle se décidait de prendre des pincettes en parlant.
— C'est vrai, mais Skyler m'a dit que votre travail était très prenant.
— Tout le monde le sait qu'il est prenant, rétorquai-je sur la défensive.
Zeyn posa sa main sur ma cuisse, dans le but que je me calme, parce que j'avoue qu'elle m'irritait à cet instant.
— Je sais mais j'en ai parlé avec elle. C'est d'ailleurs pour ça que je voulais que vous deux soyez là. Parfois, les enfants ont du mal à s'exprimer, alors ils se renferment sur eux. Skyler n'est pas encore dans cette phase, mais il faut absolument qu'elle l'évite. C'est une enfant joyeuse et je ne veux pas que ça change et j'imagine que vous aussi.
— Vous êtes psychologue ? ricanai-je nerveusement, parce que ma fille va très bien ...
— Je n'ai jamais dit le contraire, m'interrompit-elle. Oui, elle va très bien. Elle est en excellente santé et elle aime tellement sa famille. Elle ne cesse de le répéter. Mais, elle aimerait avoir ses deux parents auprès d'elle. Passer plus de moments à trois. C'est ce qu'elle m'a dit. Elle apprécie énormément son beau-père, précisa-t-elle. M. Legrand compte énormément pour elle, mais elle veut absolument connaitre son père aussi, me regarda-t-elle, surtout qu'il est là maintenant. Et j'ai vu comment elle était heureuse de passer la journée avec monsieur Davis. Elle est en quête d'identité, d'appartenance à quelqu'un qui est différent de sa mère. Le retour de son père, l'a énormément perturbé. Avant que M. Davis n'arrive, elle se posait des questions sur son père mais n'avait pas de réponses. Lorsque ses camarades la taquinaient sur son père qui n'était pas là, elle était attristée, mais ne disait rien. À présent qu'il est là, elle indique clairement la volonté que son père viendra la chercher à l'école et qu'ils iront prendre leur goûter ensemble et qu'il l'aidera à faire ses devoirs.
Je ne la quittai pas un seul instant du regard qui continua en alternant son regard entre Zeyn et moi.
— Puis, Skyler n'aime pas vous décevoir. Elle vous admire tellement. Je ne sais pas si vous avez conscience, mais c'est le cas. Elle sait que vous avez eu quelques difficultés à vous entendre avec son papa, me regarda-t-elle, c'est donc pour ça qu'elle ne vous dit pas tous. Elle préfère être avec vous que contre vous. D'ailleurs, je ne vous l'ai pas dit mais l'autre fois, elle s'est battue avec une élève qui avait dit des propos méchants à l'encontre d'une autre élève. J'ai conscience qu'elle veuille vous ressembler, étant donné que vous travaillez à la police, mais elle a utilisé des prises de karaté. L'élève n'a rien eu, mais ça aurait pu être grave. La maman a laissé couler parce qu'elle savait que sa fille était en tort mais voilà, Skyler n'a pas à se battre à l'école. Et je pense surtout qu'elle s'est battue pour montrer qu'elle vous ressemblait, car elle a cherché à tout prix que je vous fasse part de sa bonne action.
Je passai une main sur son visage avant d'acquiescer.
— Je sais qu'elle veut connaitre son père et ....
— Nous entrons tout bonnement dans ce processus, m'appuya Zeyn. On a décidé de mettre nos rancoeurs de côté pour le bien-être de Skyler. Et ça va beaucoup mieux.
Nous le regardâmes tous les deux, ne s'attendant pas à son intervention, car il avait été silencieux depuis le début.
— Ça n'a pas été simple de réapparaitre dans sa vie, dans leur vie. Sans rentrer dans les détails, peut-être qu'elle s'est sentie coupable d'autant vouloir passer du temps avec moi, alors que sa mère n'était pas forcément emballée. Spécialement, quand je n'ai pas été là pour elle, durant sa grossesse et bien après.
Madame Hall acquiesça.
— Je ... Je ne savais pas que j'étais enceinte à l'époque, expliquai-je.
— Oui, votre père, m'avait un peu expliqué votre situation, dit-elle. Je comprends mieux.
— En tout cas, à partir d'aujourd'hui, nous ne voulons que le meilleur pour Skyler, ajouta-t-il. Je pense que nous avons perdu assez de temps.
— Tout à fait, acquiesça-t-elle vigoureusement. C'est ce que je veux. Je vous comprends totalement tous les deux. Sans trop m'étaler sur ma vie privée, mon divorce a beaucoup touché mon fils à l'époque. Mon ex-mari et moi étions tout le temps en conflit. Pour un rien surtout. Et un soir, c'est allé trop loin. Nous nous sommes ... littéralement battus, lâcha-t-elle un petit rire. On a été tous les deux à la police et nous étions sur la période « garde de l'enfant », alors le juge nous a assigné un psychologue pour que l'on crève l'abcès, afin que notre divorce se passe au mieux et que notre fils ne chute pas plus. Ses résultats étaient catastrophique, il ne parlait plus et se renfermait sur lui-même. Et donc, nous avons vu ce monsieur qui nous a beaucoup aidés. Tout ce que j'avais sur le cœur après toutes ces années de mariage, je lui avais dit et lui aussi. Et ça nous a fait du bien. Énormément de bien. Une fois les non-dits révélés et l'exposition des réelles attentes de l'autre, ça va beaucoup mieux. Il faut que vous vous parliez.
— Vous avez donc ... divorcés ? demanda DD, curieuse.
— En très bon terme, sourit-elle, et ... on vit à nouveau ensemble, ajouta-t-elle. Sans être remariés bien sûr, mais le fait de parler aide beaucoup. La communication est primordiale dans un couple.
Eh bien, oui, la communication était une base fondamentale dans un couple, comme dans toute autre forme de formation.
Je regardai Zeyn qui sourit, tout comme moi.
— Bien. Et vous Monsieur ? Vous vous sentez près à tenir le rôle de votre vie ? Sept ans, c'est peut-être beaucoup et le temps ne se rattrape que partiellement, mais on peut colmater les trous.
— Bien sûr, répondit-il. Si DD le veut, je pourrais ... venir la récupérer, participer aux sorties scolaires. Je t'ai d'ailleurs, envoyé l'autorisation parentale, par mail, m'informa-t-il.
— OK, très bien. Et oui, ça me va, répondis-je à sa demande implicite. Je pense que c'est le mieux.
— Tout à fait, adjugea Madame Hall. Je connais votre tempérament December-Dan, juste ... consacrez un peu plus de temps avec Skyler. Je sais que vous êtes celle qui subvient à ses besoins, mais maintenant que monsieur Davis est là, le regarda-t-elle une nouvelle fois, si je puisse me le permettre, vous pouvez respirer un peu. Votre famille est formidable, mais un enfant a besoin de sa maman et de son papa, sourit-elle. Bon, je pense que tout a été dit. On se reverra à la fin du premier trimestre, conclut-elle.
Elle se leva et nous serra la main.
— J'ai été heureuse de vous parler et n'hésitez pas si vous avez besoin d'un avis extérieur, nous dit-elle devant la porte.
— Très bien madame Hall, merci encore, rétorqua-t-il?
— Merci à vous.
Nous quittâmes l'établissement en silence.
Cette rencontre avec son enseignante nous avait fait le plus grand bien.
Devant ma voiture, il sourit timidement et regarda son relevé de notes de j'avais déjà rangé dans mon sac, car je les connaissais déjà.
— Elle a d'excellents résultats. Je suis tellement fier d'elle.
— Ouais, elle a pris ça de moi, le taquinai-je.
Aussitôt, il releva sa tête et pouffa avec dédain.
— Je ne pense pas non. Elle me ressemble davantage.
— La blague !
Nous rimes doucement et je m'avançai vers lui pour l'étreindre encore une fois.
— On se tient au courant, d'accord. Je signe l'autorisation et l'envoie à sa prof, dis-je en le relâchant.
— Ça marche ! Merci encore pour tout December-Dan. Tu m'as donné le plus beau cadeau du monde.
— Tss. Arrête ça.
Je lui embrassai la joue et allai retrouver Isaac.
***
Bien sûr, je passai un bon moment avec Isaac qui me raconta brièvement sa visite chez Zeyn. Je ne l'avais pas demandé à Zeyn, car je ne voulais pas lui casser son mood joyeux.
Ça se voyait qu'il était trop heureux.
Bref, j'étais en route pour chez nous.
Isaac me suivait avec sa voiture. Je ne l'attendis pas et entrai chez moi avant de monter à l'étage et de chercher le doudou de ma fille que je ne trouvai pas.
Agacée, je rappelai Riccie qui me la passa.
— Oui maman ? T'es où ?
— À la maison. Ça fait dix minutes que je le cherche et que je ne le trouve pas.
— Mais, comment je fais ?
— Isaac t'as mis les autres dans ton sac, qu'est-ce que tu veux de plus ?
— Mais celui là n'est pas pareil. C'est la première fois que je dors chez eux. J'ai besoin de celui-là. Je ne vais pas réussir à dormir et je vais me sentir mal.
Elle avait pris sa voix triste qui m'énervait par excellence.
— Ne commence pas Skyler ! Sinon je viens te chercher.
— Nan ! s'écrit-elle. Mais je sais où il est ! Je crois qu'il est chez tata Marysa.
Je râlai, mécontente.
— Ne raccroche pas.
Je mis en attente, cet appel avant d'appeler Marysa, mais elle ne répondit pas. Je repris donc l'appel et lui dis que j'allai le chercher.
— Merci maman. T'es vraiment la meilleure.
— Ouais, ouais.
Je raccrochai et descendis.
— Bon, je vais passer chez Marysa chercher le doudou de Skyler. Je reviens vite.
— D'accord. Je t'attends pour qu'on regarde Black Mirror, me dit-il.
— Super !
Je l'embrassai plusieurs fois avant de m'en aller.
***
Après une bonne vingtaine de minutes sur la route jusqu'à son appartement dans les quartiers chic, je me garai avec peu d'élégance et essayai de l'appeler de nouveau.
Aucune réponse.
Je rangeai mon téléphone rageuse et montai à son étage.
Une fois devant son palier, je pris les clés d'en dessous le tapis et ouvris la porte. Les lumières étaient toutes allumées comme elle ne pensait pas à la survie de l'éco système, cette vieille fille.
Je me dirigeai sans réfléchir faire sa chambre à coucher en bougonnant des insultes à son encontre, car ça me paraissait évident que le doudou se trouve là-bas. Skyler avait dormi dans sa chambre. Elle aurait pu me le dire dans la journée.
Quelle conne !
Là aussi il y avait de la lumière en dessous de la porte et je fronçai les sourcils en me disant que cette fille était vraiment bête.
J'ouvris la porte à la volée en jurant avant de regarder vers le lit et je laissai échapper un cri d'effroi face à la scène devant moi.
Tout comme elle d'ailleurs.
Tout comme eux ouais !
Je refermai la porte aussitôt choquée à vie et m'en allai rapidement vers la cuisine, une main sur la poitrine.
J'avais besoin d'eau. Mon Dieu ! Mon coeur battait à une vitesse affolante et je n'arrivai pas à réaliser ce qu'il venait de se passer en quelques secondes.
Mon Dieu ! Je l'avais vu ...
— Oh mon dieu DD ! Qu'est-ce que tu fais là ? s'exclama-t-elle en me rejoignant la minute d'après.
Elle portait un peignoir en satin avec ses initiales « M.R » et attachai ses cheveux le souffle haletant.
Son ... partenaire qui n'était autre que ... Ston osa me regarder avec le sourire et même me faire un clin d'oeil torse nu et en caleçon.
Je vivais tout simplement un cauchemar !
— Hé DD ! Ça date beauté ! lâcha-t-il avec un naturel qui me boucha un coin.
Il tenta de m'approcher, mais je l'arrêtai d'un signe de la main, dégoutée.
— Quoi ? Fais pas ta prude ! Tu m'as déjà vu pleins de fois comme ça !
Marysa pivota vers lui et le toisa avant d'en faire de même avec moi.
— Je t'arrête tout de suite, je n'ai jamais, mais jamais fait des choses avec lui. Il est comme Jared pour moi, dis-je avec dégoût. T'es folle !
— Ohhhhh. Cette comparaison est presque adorable et flatteur, mais quand même pas. Je suis plus comme son super meilleur ami. On s'est quand même fiancé. Pour de faux !
Marysa nous regarda tour à tour, abasourdie par ses soudaines révélations du passé et j'ajoutai.
— C'était quand même un jour funeste. Shad est mort ce jour là.
Ston perdit aussitôt son sourire et se tripota l'arrière de la nuque en acquiesçant.
Nous nous tûmes tous les trois et Marysa soupira après plusieurs minutes, embarrassée par la situation.
Super ascenseur sensationnel ! Même moi je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer.
— Bon, je vais vous laisser et aller prendre une douche. Vous devez discuter entre cousines. Oh et je me présente en tant que son petit copain. Harriston Silver.
Elle le dévisagea et il s'en alla avec nonchalance. Ce mec me choquerait tout ma vie. Définitivement. Comment pouvaient-ils être ensemble ? Ils étaient aux antipodes l'un et l'autre.
Je décidai de prendre un verre d'eau, car j'avais la gorge sèche.
Ston et Marysa formaient un couple. Genre un vrai couple ! Ils ne s'entendaient même pas.
« En tout cas au lit, ça allait l'air de marcher hein ! » sous entendit Conscience en jouant avec ses sourcils.
Je grimaçai de dégoût et me resservis de l'eau. J'allai peut-être aller voir un thérapeute.
— Je suis désolée de ne t'avoir rien dit. Ça ne devait pas se passer comme ça.
Je reposai mon verre et me tournai vers elle.
— C'est sûr. Tu aurais dû nous le dire Marysa !
— Je sais. Mais ... Je... Je ne savais pas comment vous le dire ! Voilà !
Elle baissa la tête et je compris qu'elle avait du mal à avouer une certaine chose.
— Tu sais très bien que depuis que tout va mieux entre nous, toi et ta super famille comptait infiniment pour moi. Je ne voulais pas que ça change ou que tu sois déçue, parce que je sors avec Ston. Je sais que tu tiens beaucoup à lui, dit-elle.
Je la regardai, hébétée et ricanai.
— Ça veut dire quoi ? Marysa t'es une grande fille et je ne pense pas que mon avis compte pour toi, alors arrête. Ne me rends pas coupable en feignant une crainte envers moi. Tu n'as jamais eu peur de moi, alors ne commence même pas !
J'étais clairement déçue qu'elle pense ça de moi.
— Eh bien, je pensais que tu allais t'énerver ou je ne sais quoi, se justifia-t-elle.
— Tu penses très mal alors. Tu sais quoi ? Je t'en veux plus pour penser ça de moi que le fait que tu sortes avec Ston. Vous êtes des adultes consentants, alors je m'en tape que vous soyez ensembles ! Il ne m'appartient pas. Vraiment ! Il est mon meilleur ami et tu es ma cousine, alors je te dis de suite, je ne prendrai juste aucun parti. S'il te brise le coeur ou si toi, tu le fais, je n'en aurais rien à foutre. C'est tout ! Maintenant pourrais-tu aller chercher le doudou de ma fille ? Il doit être dans ta chambre. Elle est déjà chez Riccie.
J'étais froide et pour une fois , elle ne chercha pas à me défier et ça me faisait tout drôle. Marysa n'avait jamais sa langue dans la poche, alors qu'elle acquiesce et qu'elle s'en aille, me surprit.
Elle revint quelques minutes plus tard avec le morceau de tissus de Skyler, qui était un ancien tee-shirt à moi, qu'elle affectionnait tant sans que je ne comprenne pourquoi et me le donna.
— Tiens ! Il est propre hein. J'ai oublié de t'envoyer un message.
— Merci.
Je la contournai pour aller en direction de la porte, mais elle m'arrêta.
— Je ne voulais pas te blesser Dan. Je flippai juste de perdre ma cousine et c'est stupide. Tu as raison. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de dire la vérité à toi et Sara, mais j'avais peur à chaque fois. Sara et toi vous êtes bien plus que toutes les amies que j'ai eu. Je sais qu'on se prend la tête, mais je tiens tellement à vous. Et je tiens à Ston. Je suis tombée amoureuse de ce petit con prétentieux et peu modeste. Je suis tombée amoureuse de son humour qui laisse à désirer, mais qui me fait du bien. Il m'énerve à jouer le charmeur avec toutes les filles, mais je sais qu'il m'aime. Et personne ne m'a jamais aimé comme ça. Alors, j'aimerais vraiment que tu l'acceptes. En tant que mon petit copain. En tant que cousine, mais aussi comme ... comme ma meilleure amie. Je serai entièrement comblée December-Dan. Et je ne l'ai jamais dit, mais ... je t'aime vraiment.
Puis elle s'approcha vivement de moi et me prit dans ses bras. Ça devait faire la quatrième fois qu'elle faisait ça et ça me faisait toujours aussi bizarre.
Je n'eus pas le temps de réagir qu'elle s'écarta déjà de moi. Mes yeux devaient être écarquillés, car elle rit doucement.
— On ne va pas se bouder pendant vingt ans pour ça. Je te laisse du temps et je te le présenterai en bonne et du forme.
— Pas besoin, dis-je en balayant les mots avec le geste. Je ... Je peux vous inviter à dîner.
Ses yeux pétillèrent de milles feux et elle opina vivement.
— Avec plaisir. Quand tu veux.
— Quand j'aurais du temps. Mais je veux tout savoir. Vraiment tout parce que ... je ne comprends pas comment cela peut être possible.
— Oui bien sur. Même moi, parfois ça me surprend, mais je crois que ça a été toujours là.
Étrangement, ma colère se dissipa à une vitesse éclaire et la voir comme ça, amoureuse, me touchait. J'étais attendrie. Vraiment. J'étais devenue vraiment un aimant à émotions avec Skyler.
Ce fut à mon tour de la prendre dans mes bras quelques secondes et je laissai échapper :
— Je suis choquée mais très contente pour vous.
Je la lâchai et lui donnai une petite tape sur la joue qui la scandalisa et moi, rire, puis je m'éclipsai avant qu'elle ne se rebelle.
Bon sang ! Elle était amoureuse, de Ston Silver. Mon Ston le grand fou !
Je me demandais si Jared était au courant...
J'allai lui envoyer un message mais Ston m'en envoya un.
De Ston The KING :
Merci d'accepter DD d'amour. Je t'aime vraiment tu sais. ❤️
C'est pour ça que je te demande de ne rien dire à Jared.
Lorsque tu feras ton dîner, invite-le !
Je veux voir sa tête parce que je n'ai pas réussi à lui dire 😪.
Je t'embrasse ma DD.
Ps: Marysa et toi étiez presque adorable à croquer.
Et ne t'en fais pas, je prendrai soin d'elle. Tu as bien vu 😏.
Je ris face à mon téléphone. Ce type était juste un malade. Mais comment lui en vouloir ?!
À Ston The King :
Sale fouineur !
Ok, je le ferai parce que je ne sais pas pourquoi je t'aime.
❤️
PS: Évite de sous entendre des choses pareilles. Merci.
Je regagnai ma voiture et allai retrouver ma fille chez sa tante.
Comme ce n'était pas trop loin, j'arrivai bien vite.
Je me garai et arrivai devant leur porte où je sonnai.
J'entendais des cris et ça me faisait bien rire. Riccie vint m'ouvrir avec le sourire et je la saluai avant qu'elle ne m'invite à entrer.
— Ça va ? Ils ne te rendent pas dingue ?
— Naaaan ! C'est un réel plaisir de les voir ensemble.
Ils finirent par arriver ensemble et Skyler me bondit dessus, tout heureuse de me voir.
Jannie m'embrassa la joue en se mettant sur la pointe des pieds et Zac-Hen me frappa dans la main pour me saluer.
— Tiens ton doudou.
Je le lui donnai et elle sourit grandement.
— Je t'aime trop maman.
— Encore heureux ouais ! Bon, demain n'oublie pas. Je viens te chercher après le goûter, d'accord ?
— Oui.
Je l'embrassai une dernière fois et ils emportèrent ma fille sans que je n'ai vraiment le temps de réaliser.
— Je vois ça. C'est drôle comme les enfants s'habituent facilement, commentai-je.
— Tout à fait. Tu veux t'asseoir quelque minutes ? Clay est parti acheter des pizzas.
— Oh non, ne t'en fais pas. Je ne vais pas tarder. Sache, qu'elle se débrouille comme une grande. S'il y a un souci, appelle-moi directement.
— Ne t'inquiète pas. Tout devrait bien se passer. Et merci d'avoir accepté.
Elle me sourit et je constatai après plusieurs secondes que quelque chose la tracassait.
— Qu'est-ce qu'il y a Riccie ?
Elle regarda en direction des escaliers et se confia à voix basse.
— Tu ne vas peut-être pas me croire, mais j'ai de plus en plus de mal à cacher à ma famille, mon histoire. Et... hier matin, j'ai ... j'ai eu l'impression de l'avoir vu.
Je fronçai les sourcils et rétorquai :
— Je ne peux pas te dire quoi faire Riccie, mais je pense que tu devrais les mettre au courant surtout que Zeyn le sait, lui annonçai-je.
Elle écarquilla les yeux et je lui expliquai qu'il avait découvert leur conversation et qu'il ne tarderait pas à lui en parler si elle ne le faisait pas.
— Et tu n'as pas pu le voir, la rassurai-je.
Bien qu'il soit sorti avec les garçons, Sara m'avait dit qu'ils étaient rentrés vers 5 heures, je crois. Ils n'auraient pas pu attendre jusqu'à qu'elle aille au travail et surtout parce que Will ne voulait plus la voir finalement.
— Je ... Je sais, mais j'en ai eu la sensation. On s'est croisés du regard.
Je fronçai les sourcils, sceptique. Elle qui disait qu'elle ne voulait pas le voir, ses propos me faisaient penser le contraire.
— S'il te plaît DD. Retiens-le encore quelques temps. Je ... Je vais le rencontrer, mais rien que nous deux, m'annonça-t-elle.
Je plongeai mon regard dans le sien et acquiesçai.
— D'accord.
Je n'allai certainement pas dire à Will que Riccie était peut-être prête à le voir. Il allait me sauter à la gorge.
— Merci.
— De rien. Et ... Clay sait qui il est ?
— Non.
Je ne dis rien avant d'hurler le prénom de Skyler.
Ils réapparurent tous les trois.
Soudainement, je ne voulais plus la laisser. J'avais un peu du mal à la savoir loin de moins. Surtout avec les menaces que j'avais reçu. Mais bon, je n'allai pas me mettre à me faire des films. Tout allait bien se passer.
— Je m'en vais Skyler.
— OK, maman. À demain.
Elle me fit un bref câlin qui m'arracha le coeur et disparut avec ses cousins qui me saluèrent tout aussi brièvement. J'avais presque envie de pleurer.
— Les enfants sont comme ça DD ! me rassura Riccie.
Je lui fis un sourire en coin et finis par quitter sa maison.
***
JARED
La mission que John m'avait donné ce matin était plutôt simple. Il voulait que j'aille voir si le local qu'il aimerait acheter serait bien pour un QG de secours. J'avais voulu lui demander pourquoi, mais il avait anticipé ma question en disant qu'il fallait toujours être prévoyant.
Bien sûr, cela attisa ma curiosité. Ce QG actuel était de loin le meilleur que nous n'avions jamais eu. Son infrastructure était à son meilleur niveau, et s'il craignait une invasion à la Trevor, ça n'allait pas marcher. Des systèmes avaient été mis en place pour contrer les attaques extérieures, alors ça ne pouvait pas être possible.
Mais je m'y étais quand même rendu après avoir croisé DD qui rayonnait de bonheur.
Ça me faisait tout drôle de savoir que j'en étais plus responsable, mais elle avait raison. Nous devions prendre notre envol même si j'avais dû mal à m'y faire.
De toute façon, j'avais toujours su qu'elle serait celle qui s'éloignerait de moi.
La visite s'était bien passée. Le site était bien, mais ce n'était pas assez grande comme le QG actuel. Alors j'appelai John, pour le tenir informer.
— Oui Jared ?
— Je viens de quitter le lieu. Ce n'est pas vraiment dans les dimensions du lieu actuel, John.
— Ah. Il faudrait trouver plus grand alors.
— Vous savez très bien qu'en souterrains, il n'y en a pas beaucoup. Après, on peut le faire construire, mais ...
— Ça prendra trop de temps, acheva-t-il.
— Ouais. Je ne sais pas pourquoi vous cherchez un QG de secours, mais ... ce n'est peut-être pas nécessaire. On a qu'à améliorer la sécurité et seuls les personnes du Conseil seront au courant du changement. Ou même que vous, Chang, Karl et Walter. Et bien sûr Sara.
Il sembla réfléchir. Mon idée n'était pas mauvaise.
— Oui, ça peut être une solution. En tout cas, merci.
— De rien.
Je raccrochai et décidai d'aller au travail. J'avais de l'avance, car je ne travaillais que cette après-midi, étant donné que des élèves étaient en sortie scolaire. Alors, une fois à l'école, je me dirigeai dans la salle des profs.
Je saluai quelques collègues et je fus surpris de voir Lauren, assise dans son coin, avec un air bouleversé sur la face. Elle qui était d'habitude heureuse, je ne savais pas trop quoi faire et ça m'inquiétait.
Alors, je m'avançai vers elle et découvris une feuille sur table.
— Lauren.
Elle leva sa tête vers moi et esquissa un sourire tout simplement faux.
— Hé ! Qu'est-ce que tu fais là ?
— Je viens pour corriger quelques devoirs, mentis-je. Ça va ?
Elle soupira et ses yeux s'humidifièrent rapidement.
— Lauren ...
Elle prit la feuille sur la table et me la tendit d'une main tremblante.
— Lis-là.
Je la pris et fis ce qu'elle me demanda.
En parcourant les lignes, mes yeux s'écarquillèrent et en découvrant la signature « Raph. W », je compris son état.
Son ex-mari l'avait clairement insulté dans la lettre et l'avait menacé de la retrouver, dès qu'il aura mis un pied dehors. Cet homme était tout simplement malade.
Des larmes inondèrent son visage mais elle les essuya rapidement.
— Je ne sais même pas comment il a eu ma nouvelle adresse, dit-elle. J'ai peur, Jared.
— Ça va aller. Il ne t'approchera pas, la rassurai-je.
— Tu le connais très mal, ricana-t-elle nerveusement. Il est fou ! Il est malade ! Tu sais, l'autre fois, je te disais que je me sentais ... surveiller. Eh bien, je pense qu'il y a un rapport.
Je réfléchis et c'est vrai qu'elle n'avait pas tort. Étais-ce lui ? Était-il déjà libéré ?
— Lauren, je te l'ai déjà dit, tu peux venir chez moi quelques temps. Le temps qu'on en sache plus, lui proposai-je.
Il fallait vraiment que j'en parle à DD et que je mène une enquête sur ce type.
Elle secoua la tête négativement et prit son mouchoir pour se moucher.
— Ça va aller. C'est l'émotion.
— Arrête Lauren. Nous sommes amis et franchement, ça ne me gêne pas. Ça me rassurerait même.
— Merci, c'est gentil, mais je suis une grande fille.
— Tu peux y réfléchir ? Même si tu ne veux pas dormir chez moi, tu peux aller chez ma mère et mon beau-père.
Elle me sourit sincèrement et m'embrassa sur la joue. Je me sentis rougir en retour, mais elle ne fit aucune remarque dessus.
— T'es vraiment gentil et j'y réfléchirai.
— D'accord. Et tu sais te défendre ?
— Tu parles de savoir me battre ?
— Oui.
— Pas vraiment.
— J'ai des compétences dans les arts martiaux. Et December-Dan aussi. Si tu veux, on peut t'apprendre.
Elle rit doucement. Il fallait qu'elle sache se défendre un minimum. Sait-on jamais !
Et DD était vraiment douée pour ça, grâce à son statut.
— Je vais y réfléchir. Merci de ton aide.
Elle prit ses copies à elle et se mit à travailler. J'en fis de même et nous n'en parlâmes plus.
***
La journée se termina sans encombre. Lauren avait fini avant moi, donc je m'en allai rapidement lorsque je reçus un appel de Zeyn. Je répondis, curieux de savoir que me valait cet appel depuis notre dernière rencontre.
— Zeyn Davis. Je suis surpris de recevoir ton appel.
— Jared Carter. Je me choque moi-même de t'appeler, mais je le fais pour Drew.
— OK, ricanai-je. C'est déjà plus compréhensif. Qu'est-ce qu'il y a ?
— Drew est sur une opération, mais il sera libre ce soir. Nous avons besoin de te parler.
— À propos de ?
— Tu en sauras plus ce soir. Je viens de déposer Skyler chez ma soeur et je ne vais pas tarder à rejoindre DD à l'école. Tu veux qu'on se rejoigne quelque part ?
— Oh. Je n'étais pas au courant de tout. Écoute, venez chez moi. Drew a l'adresse.
— D'accord. À plus tard alors.
— C'est ça.
Je raccrochai et me retrouvai rapidement chez moi.
Les deux frères se présentèrent chez moi, au alentour de 20 heures.
J'étais content de revoir Drew, même si je le voyais souvent, avec nos sorties au bar.
Zeyn avait l'air d'être différent. Peut-être plus apaisé. Je ne savais pas. Je leur avais proposé à boire et je leur servis un café.
Une fois installés, Drew annonça qu'il n'allait pas rester longtemps, car il devait aller rejoindre Clay pour l'aider, car il avait un problème de voiture.
— Ah bah tu verras peut-être Skyler, lui dit Zeyn.
— Ah oui, c'est vrai, j'ai oublié. Je suis un peu hors du temps avec mes horaires et tout. Je ne pense qu'à dormir là. Bref, on a voulu te parler car j'ai un problème.
Je croisai le regard de Zeyn qui ne dit rien.
— J'ai reçu un appel l'autre fois. Je crois que ça vient de ... de Trevor.
— Quoi ? ricanai-je nerveusement. C'est juste impossible Drew. On sait tous très bien qu'il est mort.
Je ne pus me retenir de jeter un coup d'oeil à Zeyn qui ne laissa rien paraitre.
— Je suis d'accord avec toi Jared, mais ... il m'a menacé en disant qu'il allait me hanter et tout, et que c'était un cauchemar. La personne voulait sa revanche. Il disait qu'il était partout et qu'il voyait tout. Il voulait envoyer des photos de moi et de Jillian à DD, et de toutes mes conquêtes à New-York, comme si ça la regardait.
Je secouai la tête incrédule.
— Mais c'est con ! DD n'a pas de mots à dire dessus.
— Je sais ! C'est pour ça qu'elle est au courant. Elle sait que j'ai eu de brèves relations à New-York et que je suis ... plus ou moins avec Jillian. Et d'ailleurs, ça a faillit déclencher la troisième guerre mondiale, mais la situation a été sous contrôle.
Zeyn rit faiblement se moquant ouvertement de Drew.
— Je crois que ton frère n'est pas d'accord, lui fis-je remarquer.
— Pas du tout. Raconte-lui Drew. Ça a été effectivement sous contrôle, dit-il sarcastique.
Drew leva les yeux et me fixa.
— Je t'écoute.
— Non parce que ça peut ... je n'en suis pas fier.
— Arrête avec ça Drew.
Il soupira et me raconta les événements des derniers jours. Je fus tout simplement estomaqué par ce qu'il me racontait. Il avait embrassé DD sous un coup de colère, d'après lui bien sûr. Et il avait continué en me disant qu'elle l'avait dit à Isaac - ce qui me choqua pour le coup, car elle était Madame Secret, alors j'étais fier d'elle pour ça - et qu'il avait débarqué chez lui en mode furax et qu'ils s'étaient battus.
Enfin, bref ! Le mariage avait été peut-être remis en question, mais comme j'avais vu DD ce matin, heureuse comme jamais, alors je pense que tout était réglé.
Il attendit une réaction de ma part, mais la seule réaction que je pouvais avoir à cet instant, c'était l'envie d'appeler DD pour entendre sa version des faits ou même me rendre chez elle et faire comme au bon vieux de temps.
Juste être à deux, étalés sur son lit à parler comme si nous l'avions jamais fait.
— Eh bien, je n'étais pas au courant de tout ça, mais je pense que tout va bien entre elle et Isaac. Je l'ai croisé ce matin et elle était rayonnante.
— Tant mieux, dit-il sans réel conviction. Je me méfie quand même de lui.
— Comme je te l'ai dit Drew, ça ne te regarde pas, déclara Zeyn. Je suis d'accord avec Jared, tout va bien entre eux. Et puis, il me parait normal. J'ai un peu discuté avec Isaac, aujourd'hui.
— Ah ouais ? Comment ça se fait ?
Ce fut à son tour de me raconter qu'après la guerre Drew-Isaac, sa mère l'avait tenu au courant et il avait dû se rendre chez ses parents pour savoir toute l'histoire. Ensuite, il s'était rendu chez ma très chère soeur et ils avaient passés un agréable moment et sans conflit. C'était définitivement surprenant de la part de DD. Il avait même dormi chez elle, ce qui lui avait un regard sceptique de Drew.
Il poursuivit en disant que ce matin, DD était en retard donc ils s'étaient mis d'accord pour qu'il accompagne Skyler et finalement il avait passé la journée avec sa fille, car elle n'avait pas cours. Son visage n'avait cessé d'être illuminé durant tout le récit et je comprenais d'où venais ce changement.
DD et Skyler le rendaient plus heureux et plus épanoui et dans un sens, j'étais content pour lui. C'était un nouvel homme, face à moi.
— Eh bien ! Que d'action dans vos vies avec DD, les taquinai-je. Et tu n'as pas à te méfier d'Isaac. Je le connais depuis longtemps maintenant et il tient vraiment à DD. Il l'aime vraiment. Zeyn a raison.
— OK. Mais s'il advient que j'ai raison, ça sera de faute. Sinon, on peut parler de la menace ?! Je pense qu'elle est en danger.
— Je vais enquêter dessus, si ça peut te rassurer. Mais, ça doit être une stupide blague. Zeyn, as-tu reçu une menace ?
— Non.
Il avait répondu un peu trop vite à mon goût, mais je ne dis rien dessus.
— Bon, je vais voir ce que je peux faire. Depuis samedi, DD ne m'a pas dit qu'elle avait eu de nouvelles menaces donc ...
Et là, je réalisai une chose : John.
Peut-être que Drew n'avait pas tort et qu'il avait raison de se méfier.
Pourquoi John voulait subitement nous trouver un nouveau QG ? Il y avait forcément un problème.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Tu as peut-être raison Drew. Peut-être que DD est danger. Et ... peut-être que Trevor est ... réellement de retour.
***
( À écouter avec "The Hills" de mon mari Abel de The Weeknd ❤️ pour celles qui n'arrivent pas à voir le petit signe sonore)
BLAKE
Mon plan est juste d'une perfection inqualifiable.
Trevor, même n'était pas arrivé à un tel niveau. Il m'avait sous-estimé.
Trevor m'avait oublié pour n'être que fasciné par sa December-Dan qui n'était même pas sa progéniture. Elle n'avait rien de lui. Strictement rien. Je ne comprenais pas pourquoi il avait tant d'estime d'elle. Tant de projets pour elle. Il aurait pu penser à Marysa ou à moi mais non !
À sa bouche, il n'y avait que DD. Toujours. Parfois, j'avais juste envie de lui faire réaliser qu'elle n'était pas si spéciale, comme je pouvais l'être pour lui. Mais ça, il s'en moquait. J'avais tout fait pour lui. Will avait pensé être son bras droit, mais moi, j'étais la personne de l'ombre. J'étais son ombre. Je rendais encore les choses plus réalistes. J'étais le joker non utilisé de Trevor.
De toute façon, Zeyn l'avait tué. J'en étais débarrassé. Et de là où il était, il allait voir que j'étais digne de lui. Définitivement. Que sa Marysa traitresse n'était rien qu'une plaie et une erreur de calcul . J'allai lui faire payer à sa DD tout ce qu'elle avait fait, j'allai faire payer à Zeyn le crime qu'il avait commis, j'allai montrer à ses proches qu'elle ne provoquait pas le bonheur, mais plutôt le malheur.
Mon téléphone se mit à sonner sur ma table basse alors que je sirotai mon verre de Rhum à plusieurs milliers de dollars tranquillement, dans mon repère secret. Personne ne savait où s'était. Même mes soldats qui étaient ceux de Trevor. Le loft avait juste une vue imprenable sur la charmante ville de San Francisco.
Je me mis en condition pour parler et souris en voyant le numéro affiché.
— Bonsoir Isaac.
— J'ai fait ce que tu m'as demandé, dit-il de but en blanc.
Quel pauvre créature ! Il me haïssait. Je le sentais à travers sa voix. Et c'était plutôt drôle.
Je l'avais manipulé tel un vulgaire pantin. Il devait remettre sa vie en cause, mais ce n'était pas de sa faute. J'avais tout simplement joué sur la confiance et lui avait donné tout ce qu'il voulait pour qu'il soit à ma merci et j'en avais fait de même avec son oncle.
Évidemment, Isaac n'avait plus de chance de se rétracter, dès lors qu'il avait mis un pied au QG. DD serait la raison de sa chute. Il finirait par se rendre compte qu'elle ne lui avait rien apporté de bons, mais que du malheur.
La preuve ! Il voulait lui dire la vérité mais s'il le faisait, il mourrait mais bien sûr.
D'ailleurs, face à son insolence de ces derniers temps, j'allai lui apporter cette petite preuve ...
— Je sais Isaac. C'est parfait.
Ma voix au téléphone sortait mécaniquement. Et pas qu'au téléphone. Même avec mes employés ou avec Roald Antenucci. Je devais être le plus méconnaissable possible. Rien ne devait me trahir. Merci à cette petite merveille de pilule qui pouvait vous trafiquer la voix.
— Je ne ferais plus rien, Blake. J'ai ... J'ai réfléchi et je préfère mourir.
Je ricanai en me dirigeant vers ma baie vitrée.
— Isaac. Voyons. Arrête de me te mettre dans ces états inutilement. Tu en deviens ridicule. C'est trop tard. Et je te ferai souffrir avant de te tuer, alors je te garantie que ça ne vaut pas le coup. Le mal est fait. Pour en revenir à ton action, la petite Lauren a dû être chamboulée par la lettre de son ex-mari, ris-je.
Oh que oui, elle devait être chamboulée ! Et c'était l'idéal.
Je l'entendis respirer fortement avant qu'il ne raccroche. Je ris de plus belle et bus une gorgée de la liqueur. Isaac avait récupéré la lettre de ce malade mental de Raphael Wallen et l'avait mis dans la boite aux lettres de Lauren. Évidemment, il n'était qu'une question de temps avant que Raphael ne sorte, trouve l'adresse son ex-épouse, que je lui aurais donné bien sûr, pour lui rendre une petite visite et faire en sorte que Jared soit avec elle, ce soir là.
Raphael me les tuera tous les deux et premier coup de poignard à la grande DD.
Elle perdra son Jared et ainsi de suite. Je lui avais réservé tellement de choses qu'elle ne tiendrait pas debout et me suppliera de mettre fin à ses jours.
J'attendais. Patiemment. Comme durant toutes ses années. J'avais été si proche d'elle.
Ahhh ! La surprise de nos retrouvailles sera juste explosive.
***
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