Chapitre 32

NDA : À écouter avec "Fireflies" d'Owl City ou "Love song" de Sara Bareilles pour ceux qui n'ont pas le petit signe sonore parce que tout le monde :/.


***


ZEYN


Si on m'avait dit, à ce jour, que je l'aurais l'occasion de me réveiller avec DD à mes côtés et m'occuper de Skyler sans qu'elle n'y voit aucun inconvénient, je n'aurais cru personne.

Je crois que je ne l'oublierais jamais cet instant de ma vie. Il peut être insignifiant pour vous, mais après avoir traversé vents et marées, ce genre de choses, relève presque de l'extraordinaire.

J'étais tout simplement heureux.

Un sentiment doux et chaleureux était installé au creux de mon estomac. Et je ne voulais pas que ça me quitte. C'était si bon et vivifiant. J'avais l'impression d'être une autre personne.

— Zeyn, tu m'écoutes ?

Je quittai mes pensées et lui sourit à travers le rétroviseur.

Nous étions en direction pour son école. Nous avions pris notre petit-déjeuner ensemble, ainsi j'avais pu découvrir ce qu'elle aimait et ce qu'elle n'aimait pas. Et elle aussi.

— Désolé, j'étais dans mes pensées. Que disais-tu ?

— Que j'étais vraiment impatiente d'aller dormir chez ta grande-soeur ce soir. 

— Ah oui, c'est vrai. Je peux t'affirmer que Jannie et Zac-Hen le sont aussi.

Elle me sourit. Ses sourires me faisaient juste craquer. J'étais comblé.

— Tu viendras me voir ?

Si j'allai chez Riccie, je n'aurais qu'une envie : lui faire cracher le morceau sur son fils caché.

— Tu vas passer du temps avec tes cousins, dis-je tout en enclenchant le clignotant. Et, je viendrai vous récupérer pour que vous voyez mon appartement. 

— OK. En tout cas, j'ai beaucoup aimé que tu t'occupes de moi. Tu fais mes cheveux presque aussi bien que maman.

Je ris doucement et finis par me garer devant l'école.

Je ne voulais pas me séparer d'elle, mais elle devait aller en cours comme tous ses petits camarades. Je me tournai vers elle, étalai un sourire sur ma face avant de sortir de la voiture. Je la détachai même si je savais qu'elle savait très bien le faire et la sortis de la voiture avant de récupérer son sac à dos. 

Elle me donna instinctivement la main et je verrouillai ma voiture avant d'avancer dans l'allée.

Les parents ne nous prêtaient pas vraiment attention, mais certains camarades à Skyler la regardèrent et elle arbora un sourire fier.

— Ma maitresse est là bas, m'annonça-t-elle.

Je repérai une enseignante de la quarantaine qui accueillait ses élèves.

Nous laissâmes passer plusieurs d'entre eux avant que ça soit notre tour. L'enseignante me sourit chaleureusement et me tendit sa main.

— Bonjour.

— Bonjour, répondis-je tout en la serrant. Zeyn Davis.

Elle fronça les sourcils avant de regarder Skyler qui lâcha :

— C'est mon papa.

Elle écarquilla les yeux et sourit davantage avant de serrer ma main fortement. 

— J'avais hâte de vous voir. Je suis madame Hall. Ce n'est pas simple de joindre mademoiselle Lawson. Elle est tellement vive et rapide que nous échangeons brièvement. 

— Oui, effectivement. Mais, je suis présent maintenant alors ... 

Skyler me regarda et je souris à l'enseignante.

— Alors, comment vas-tu Skyler ?

— Très bien, sourit-elle.

Je pressai sa main et reportai mon attention à madame Hall qui nous observait avec le sourire.

— Je vois que DD a oublié, dit-elle, embarrassée. Aujourd'hui, c'était la journée spéciale « demi-groupe»,  annonça-t-elle. Skyler n'a donc pas cours. Cependant, il y a la réunion parent-prof et je lui ai dit d'être là, ajouta-t-elle. 

— Oh !

— Ah oui c'est vrai ! dit Skyler en levant les yeux. J'avais oublié aussi.

— Ce n'est pas grave, rétorqua sa maitresse. Vous n'êtes pas les seuls à être venu pour rien. Je pense que j'enverrai un mail aux parents lorsque d'autres journées de ce type se dérouleront. Ce n'est pas fréquent, m'expliqua-t-elle, mais notre école la pratique afin de repérer les lacunes des élèves. En petit comité, certains élèves s'ouvrent plus et comme nous ne désirons que la réussite, c'est l'un de nos formats. 

— Je comprends. Je sais que votre école est réputée.

Oui, j'avais un peu enquêté sur cette école privée et elle avait bonne réputation. Je savais que DD n'était pas pour les écoles privés, mais j'imagine que les membres de son entourage lui avait un peu forcé la main.

— Merci du compliment monsieur Davis. Bon, je vais la prendre avec le groupe, car je me doute que ce n'était pas prévu dans les plans.

— Euh ... je peux la garder. Ça ne me gêne pas, proposai-je.

Skyler me regarda, les yeux pétillants de bonheur.

— Mais tu dois aller travailler non ?

— Oui mais je vais appeler mon père et ta mère. Ça te va de passer la journée avec moi ?

— Ouais ! répondit-elle en sautant de joie.

Cela m'arracha un petit rire ainsi qu'à son enseignante et je sortis mon téléphone pour contacter DD premièrement.

Sauf que ça ne répondait pas. Agacé, je rappelai, mais ça tombait sur sa messagerie. 

Je décidai de laisser un message.

— DD, c'est moi. Skyler n'a pas cours aujourd'hui. Tu avais oublié que c'était la journée en demi-groupe. C'est la semaine prochaine qu'elle a cours par contre. Bref, je m'occupe d'elle. Rappelle-moi dès que tu peux, puisqu'elle dort chez Riccie ce soir et on doit voir son enseignante aussi. Bref, rappelle-moi, répétai-je.

Je raccrochai sous les yeux de Skyler et de son enseignante. 

— Elle doit être au boulot. Elle ne répond pas.

— Oui, je me doute mais ... tiqua-t-elle, j'aimerais avoir l'autorisation de la maman.

— Je m'en doute bien. Si vous voulez je vous laisse mon numéro. Même l'une de mes cartes bleus pour vous prouver que tout ira bien. 

Elle rit doucement et céda avec le regard suppliant de Skyler.

— C'est la première et dernière fois que je fais ça. Puisque vous êtes venus avec elle, je me doute qu'il n'y a aucun piège derrière tout ça. Par contre, vous devrez m'envoyer vos coordonnées et faire signer l'autorisation de sortie à DD. Il faut qu'elle accepte que vous veniez la récupérer.

— Bien sûr. Je vous envoie tout ça par mail. Ça vous convient ? Elle est sur le site internet de l'école.

— Oui. Allez, bonne journée à tous les deux. Et à lundi, Skyler. Passe un bon week-end. 

Je lui lançai un sourire avant que nous retournions vers ma voiture.

— Je suis trop contente !

— Moi aussi.

— Qu'est-ce qu'on va faire alors ?

Je l'installai dans la voiture et lui souris.

— Ça te dit de voir P&J Corporation ? Comme ça, je dirais de vive voix à mon père que je prends ma journée. Il est très certainement revenu de son voyage d'affaire.

— Ouais ! accepta-t-elle avec engouement.

— C'est parti !

Je lui déposai un baiser sur le front et démarrai en direction de P&J Corporation.


***


Lorsque j'arrivai main dans la main dans la compagnie, beaucoup de gens s'étaient tournés vers nous. Mais elle n'avait pas l'air de s'en préoccuper et elle était juste impatiente de voir mon bureau. Je lui avait dit qu'il devait être plus grand que celui de sa mère et une vue imprenable sur la ville, elle voulait absolument voir ça.

Certains collègues me saluèrent et regardèrent Skyler avec curiosité sans pour autant me demander qui elle était et peut-être que je n'avais pas envie de le dire. Je ne voulais pas qu'elle devienne une bête de foire.

Alors une fois dans l'ascenseur, tous les deux, elle me demanda pourquoi tout le monde la regardait comme ça.

— Si c'est parce que je suis métissée, c'est qu'ils sont vraiment stupides. Tu es quand même mon père, rétorqua-t-elle.

— Mais non, la rassurai-je, et tu as raison, si c'est pour ça, ils sont stupides, mais c'est surtout par curiosité. Il n'y a pas vraiment d'enfant qui vient ici, sauf Jannie et Zac-Hen. Et même, ce n'est pas très souvent.

— Je comprends. En tout cas, c'est trop beau ! T'es plus riche que ma mère ?

Je ris et nous sortîmes de l'ascenseur.

— Je ne sais pas. Ta mère fait un travail qui rapporte beaucoup d'argent aussi, chuchotai-je.

— Je sais ! en fit-elle de même. Mais dangereux. J'ai toujours peur pour elle.

— Tu ne dois pas être la seule.

Nous passâmes devant la secrétaire d'accueil, Kelly, que je saluai et Skyler en fit de même.

— Mon père est dans son bureau ?

— Oui monsieur Davis. Avec votre soeur et son époux.

— Très bien. Merci Kelly. Viens Skyler. 

Elle me suivit et nous bifurquâmes dans un autre couloir avant de frapper à la porte du bureau à mon père et nous entrâmes après son accord.

— Ah tiens ! J'allai justement t'appeler, fiston !

— Oh Skyler ! s'exclama Riccie.

— Tata Riccie !

J'allai saluer mon père d'une accolade tout en lui demandant s'il avait eu un bon retour et il me répondit que ça ne pouvait pas être mieux, car il revoyait sa petite fille.

J'en fis de même avec Clay qui souriait face à Riccie et Skyler qui se câlinaient.

Riccie finit par la relâcher en la regardant de haute en bas.

— T'es à croquer comme ça !

Skyler pouffa.

— Et moi, je n'ai pas le droit à un bonjour ?

Skyler se tourna vers mon père.

— Bonjour monsieur Davis, dit-elle en s'avançant vers lui la main tendue.

— Bonjour petite princesse.

Il la souleva et lui embrassai la joue.

— Je suis vraiment content de te voir. Ça me fait plaisir de te voir ici.

Skyler me regarda et je fis signe à papa de la relâcher, car elle avait l'air intimidé. 

Il râla, la posa et elle vint me rejoindre après avoir salué Clay.

— Je suis venu te dire que je prenais ma journée. Skyler n'a pas cours, alors on va en profiter pour passer la journée ensemble.

— Ah bien sûr ! Pas de problème, accepta-t-il. Tu travaillais sur certains dossiers ?

— Oui mais j'ai avancé dessus donc ça va. Je rependrai ce soir. On vous laisse alors.

— À ce soir, ma puce ! lança Riccie.

Confiante envers Riccie, elle alla lui faire un autre câlin, puis d'un signe de main, elle dit au revoir à Clay et papa.

Nous quittâmes le bureau et je l'emmenai dans mon bureau. Lorsqu'elle y entra, elle fut subjuguée par la grandeur des lieux et s'approcha des vitres pour regarder la vue. 

— Waouh ! On voit tout !

Je lui souris et elle alla vers mon bureau, les yeux pétillants.

— Tu as presque le même bureau que maman. Mais je préfère ta chaise. À l'air si confortable ! Je peux essayer ?

— Bien sûr.

Elle s'assit et rigola en tenant le bureau et fit tourner la chaise en hurlant des « Wouhou ! ».

Je me joignis à son rire et l'observai totalement hypnotisé par elle.

Alors c'était ça d'être parent ? D'être émerveillé par son enfant ? Sourire à tout moment de la journée ? Être envahi d'un sentiment puissant et indescriptible que seul un parent pouvait comprendre ? Être sur un petit nuage ?

Si c'était ça, je crois que tout ça était peut-être plus puissant que l'amour. C'était un sentiment bien plus fort que l'amour. Je pouvais la regarder toute la journée que je ne m'en lasserai pas. Elle était juste merveilleuse et intelligente.

Je m'approchai d'elle lorsqu'elle arrêta.

— Tu ferais une bonne patronne.

— Tu crois ? sourit-elle, Moi, je veux être vétérinaire.

— Ah oui ?

— Ouais. Pas ... agent comme maman, chuchota-t-elle craignant qu'on soit entendu. Ou diriger une grande entreprise comme toi.

— Tu sais ce que tu veux au moins.

— Oui.

— Et pourquoi tu ne veux pas être médecin ?

— Parce que j'ai envie des sauver des vies animales. Pour moi, sauver des vies humaines, il faut être fort. Et je ne suis pas forte comme maman, ou comme toi. C'est pour ça que vous faites des trucs de personnes qui doivent avoir une certaine force face à certaines situations.

— Ne dis pas n'importe quoi, Skyler. Tu es très très jeune. Et je t'assure que quelques soit le métier, il faut être fort. Tu dis ça parce que tu as toute la vie devant toi.

— J'ai sept ans quand même ! s'indigna-t-elle.

Je la levai de la chaise avant de la prendre sur mes genoux.

— Pourquoi, vous les grands, vous pensez que nous sommes débiles, les enfants ?

Je la fixai comme elle le faisait et lui caressai la joue.

— Bonne question. Je pense que c'est parce qu'on reproduit ce qu'on a vu. On veut vous protéger au maximum. Puis, ça ne sert à rien de vouloir grandir vite, c'est pour ça qu'on se comporte comme ça avec vous.

— Je n'ai pas dit que je voulais grandir vite. Je dis juste que par exemple, parfois, on veut que je me comporte comme si j'étais un bébé, alors que je comprends la situation. Avec la vie de maman et de ma famille, je comprends certaines choses plus rapidement que mes amis. Maman m'apprend tous les jours que la vie n'est pas rose ou bleu ou noir, mais pleines de nuances différentes qui vont des plus sombres aux plus colorés.

Je l'observai et esquissai un bref sourire.

Ouais, elle était définitivement intelligente. Comment ne pas fondre devant cette merveille. 

— Je suis d'accord avec toi. Je te considérerais comme mon égal dans ce cas. Ça te va ?

— Ouais ! acquiesça-t-elle. Bon. On va faire quoi aujourd'hui ?

— Tout ce que tu veux, mais j'aimerais te montrer mon appartement avec ta chambre, proposai-je. Tu veux bien ?

— J'ai une chambre ? Chez toi ? écarquilla-t-elle les yeux stupéfaite.

— Bien sûr ! Tu es ma fille alors c'est la moindre des choses.

— Merci Zeyn.

Et elle se jeta dans mes bras avec ses petits bras qui m'entourèrent. Je la serrai plus fort ne désirant à aucun moment que cette journée ne cesse.


***


Nous étions donc passés au musée. Elle voulait voir mon tableau. Même si l'art avait une définition un peu abstraite pour elle, elle avait l'air intéressé et curieuse de mes explications. Je faisais en sorte que ça soit compréhensible, mais c'était surtout du « Ça, c'est un peu bizarre. »; «  Celui est sincèrement moche Zeyn, même moi je peux le faire ! »; « Celui j'aime beaucoup ! » ; ce qui m'avait beaucoup fait rire. 

Tout aussi honnête que DD.

Complètement dans ma phase de Papa gaga, je la pris en photo avec mon téléphone dans un premier temps après lui avoir demandé son autorisation. Évidemment, c'était une grande dame et il fallait lui demander. Puis, bien que mon téléphone soit de dernier cri, rien ne valait un Reflex. Je pus aller m'en acheter ayant oublier le mien à la maison - et surtout parce que je n'avais rien prévu de cette journée. Ce qu'elle regrettait c'était d'arborer son uniforme scolaire ce qui m'avait fait rire. Elle me rappelait tellement DD avec ses mimiques.

À 12 h, nous déjeunâmes ensemble dans un restaurant réputé pour sa clientèle de haut gamme. Pour notre première journée, je voulais vraiment marquer le coup, même si je me doutais que ce n'était pas adapté à son âge. Elle me confia qu'elle n'avait pas l'habitude de manger dans ce genre d'endroit parce que sa maman n'aimait pas, mais comme sa tata Marysa lui avait donné envie, elle était heureuse de manger avec moi. Pour la première fois et j'en fus honorée.

Les regards étaient toujours présents mais sincèrement, nous étions sur notre petit nuage. Nous rigolions pour rien face à ces personnes trop cérémonieuses à son goût. Mais elle se tint à carreaux à la perfection.

Après notre super déjeuner où j'apprenais de plus en plus à la connaitre, je reçus enfin un message de DD.


De DD Lawson :

(Désolée ne pas avoir répondu plutôt. J'étais en cours avec les recrues).

OK. Profitez bien alors. Et du coup, c'est Isaac qui ramènera des affaires pour ce soir. 

Je lui enverrai ton adresse.

Je passerai chez Riccie, pour lui faire un bisou à ma progéniture. 

Prends soin de ma fille, sinon je te tue Davis. À main nue !

Et s'il y a un souci, voici la liste des numéros de ma famille.

Au cas où, où tu n'arrives absolument pas à me joindre.

Embrasse-là pour moi et merci. Tu lui fais plaisir :).


J'admets qu'après ce message, j'avais mal déglutis. Pas pour la menace de DD. Non. Ça m'avait plutôt arraché un sourire et avec tous les numéros de son entourage. Mais c'était pour Isaac. Après ce que Drew avait fait, c'était tout frais alors s'il me voyait, il aurait probablement l'envie de me cogner - ce que je pouvais comprendre- mais je savais qu'il ne le ferait pas, car Isaac était un peu comme moi. 

Pour exploser, il fallait vraiment qu'on nous pousse à bout. Alors, je me montrerai juste courtois lorsqu'il arriverait.

Après manger, elle eut envie d'aller au parc et j'acceptai volontiers. J'en profitai donc pour immortaliser cela. En fait, je n'avais fait que la mitrailler de photos. Et c'était extraordinaire. Elle savait capter l'objectif tout comme DD que j'avais pris à son insu bien sûr, il y a quelques années plutôt.

Ja la filmai sur les manèges comme tous les jeunes pères, ce qui m'attira beaucoup de jeunes femmes qui me demandaient si Skyler était ma fille.

Bien sûr, elle répondait à ma place en disant que je n'étais pas libre avant de me tirer à un autre jeu. Elle était presque tout aussi possessive que sa mère ce que je trouvais adorable.

— J'aime pas trop quand les dames te parlent parce qu'en fait, elles s'en fichent de moi, expliqua-t-elle.

— Mais moi, je ne pense qu'à toi.

— Heureusement, me prit-elle la main.

Elle se tut et sembla réfléchir puis elle leva sa tête vers moi.

— Tu crois que je peux t'appeler papa ?

Nous nous observâmes et je ne savais pas vraiment quoi dire.

J'étais au dépourvu pour tout vous dire.

En fait, je m'étais toujours dit qu'il y aurait une période d'adaptation, avant que ça n'apparaisse. Mais bon, les enfants étaient si surprenants que nous étions juste comme un jeu pour eux. Ce n'était pas nous qui les testions mais bien le contraire.

Et là, à travers ses yeux clairs, je voyais bien qu'elle me testait.

— Qu'est-ce que tu en penses ? la questionnai-je.

Évidemment, je me défilai. Pas que ça ne me ferait pas plaisir qu'elle m'appelle « Papa », c'était juste que ...

Elle haussa les épaules à mon interrogation.

— Bah ... j'ai toujours voulu appeler Isaac, comme ça, m'expliqua-t-elle. Je le connais depuis toute petite, mais j'ai vite compris que ça pourrait le blesser un jour ou l'autre si j'arrêtai de l'appeler « Papa », parce qu'il n'est pas mon vrai père et parce que je savais dans le fond, que je reverrai mon vrai père. Moi, ça ne me gêne pas d'avoir plusieurs papas, tu sais. C'est même cool. Zac-Hen a même dit qu'on pouvait peut-être en acheter sur Ebay, mais je pense qu'Amazon est mieux.

Je ris tout comme elle avant de me mettre à sa hauteur et de plonger mon regard dans le sien.

— T'as raison. T'es bien trop intelligente comme petite fille.

— Je sais.

J'avais juste envie de lui faire des millions de bisous et de sentir éternellement son odeur de bébé. Je ne voulais pas qu'on me l'enlève. C'était ma fille.

— Donc, si je comprends bien, tu veux m'appeler papa ?

— Oui, opina-t-elle de la tête. Que si tu es d'accord.

— Pourquoi je refuserai Skyler ?

— Parce que tu ne me connais pas beaucoup.

— J'en connais suffisamment sur toi à présent. Mais, je ne veux pas que tu le dises pour me faire plaisir ou ressembler à tout le monde. Je veux que ton petit coeur se sente prêt à le dire. Tu as raison. On vient à peine de se découvrir alors, on peut attendre encore un peu. En tout cas, tu es ma petite fille. Tu es la princesse de mes rêves. Ne doute jamais de mon amour pour toi. Je t'aime et j'aurais dû te le dire des milliards de fois avant aujourd'hui. Viens là !

Je l'attirai contre moi et l'enlaçai le plus fort possible avant de la relâcher.

— Moi aussi je t'aime beaucoup, Zeyn.

Je repoussai ses boucles rebelles de son visage et lui embrassai la joue.

— Allez ! Allons voir comme tu joues du piano.


***


Elle m'avait rappelé notre conversation le jour de son anniversaire. Notre première rencontre. Nous allâmes dans un magasin de musique dont le gérant était une très bonne connaissance.

Il n'y avait pas beaucoup de monde, étant donné l'heure, alors elle put me montrer son talent de pianiste et nous en jouâmes ensemble. 

Je vous jure qu'à cet instant, les émotions que j'avais ressenti, je ne les avais jamais ressenti.

Puis nous passâmes à la guitare avec laquelle elle avait un peu du mal vu la grandeur, mais apparement Jared lui apprenait.

J'en jouais à mon tour, alors que sa tête était appuyée sur ses mains et elle m'observait.

— T'en joues bien ! me dit-elle. Mais tu fais mieux le piano. Est-ce qu'oncle Drew joue de l'instrument ?

Je reposai la guitare et lui répondis positivement.

— Tes grands-parents ont toujours voulu qu'on apprenne à jouer de l'instrument. Donc oui. On n'en joue tous.

— C'est cool ! Maman préfère les sports de combats. J'aime bien, mais je préfère les trucs sans violence.

Je lui ébouriffai les cheveux et nous restâmes encore un peu avant que je ne l'emmène à mon appartement, après avoir fait quelques courses pour le goûter.

La journée passait à une vitesse fulgurante en sa présence.

Nous fîmes un simple gâteau au chocolat avec de la crème anglaise, après qu'elle ait visitée l'appartement qu'elle adorait. Je crus le comprendre avec tous ses cris de joie. Elle adorait littéralement sa chambre et n'en revenait de tout ce rose. 

Elle m'avait même dit :

— Je crois que maman en ferait un arrêt cardiaque mais moi j'aime trop ! Puis, elle ne peut rien dire ! ricana-t-elle diaboliquement. C'est ma chaaaambre ! hurla-t-elle en sautant sur son lit.

Elle avait bien conscience que je serai bien plus laxiste que DD et que je céderai à toutes ses demandes. J'étais littéralement tombé sous son charme.

On avait découvert ses jouets, les vêtements que je lui avais acheté. Elle était vraiment heureuse. Et mon coeur ne cessa de s'exalter de bonheur.

— Alors, je viendrais ici tous les week-end ? Comme les enfants des parents divorcés ?

— Je ne sais pas. Il faut que j'en parle avec ta mère.

Nous étions en train de manger notre préparation sur la moquette moelleuse de sa chambre. En rose aussi. Peut-être que j'y étais vraiment allé trop fort avec le rose.

— Tu aimerais ? me questionna-t-elle.

— Bien sûr. Je pense que ... j'ai un plus de temps à te consacrer que DD. Tu sais avec son boulot.

Elle opina de la tête et prit une cuillère de crème anglaise.

— Elle fait son maximum.

— Je sais. Elle fait ça pour toi.

— Pas entièrement. Pour elle aussi. Elle aime son métier.

— Mais elle t'aime plus. Je te le jure Skyler. N'en doute jamais ! OK ? Tu ne sais pas de quoi elle serait capable pour toi.

— Si. Tuer.

Je ris doucement et elle en fit de même.

DD était juste une mère géniale. Notre fille était tout simplement d'une maturité à couper le souffle et je pense qu'elle même devait s'en rendre compte. Skyler était un trésor.

— Elle essaye de faire la maman sévère mais parfois, elle a dû mal, me dit-elle.

— Je sais. Allez ! Tu voulais peindre alors on va peindre avant qu'Isaac ne vienne te ramener tes affaires et que je te dépose chez Riccie. 

Nous terminâmes notre goûter et je l'emmenai dans mon atelier tout neuf.

Je lui annonçai qu'elle était la première à le voir, ce qui la ravit.

Elle regarda les tableaux sur lesquels j'avais commencé mon travail.

— C'est trop cool ! Y'a pleins de couleurs. Et tu dessines bien ! Trop bien ! Ça, c'est de l'art ! déclara-t-elle.

— Merci. Jannie dessine très bien aussi. Elle te montra peut-être demain.

— Ouais ! Apprends moi Zeyn ! Allez ! s'impatienta-t-elle.


***


Nous avions passés les deux heures à peindre tout et n'importe quoi sur différentes toiles. Elle avait utilisé des pinceaux, des bombes de couleurs, des paillettes et des tas d'outils pour qu'on réalise notre premier tableau à deux lorsqu'on sonna à la porte.

Je regardai l'heure à ma montre. Il était déjà 18 heures.

Je la laissai sur son dessin de « Nathalie » dont sa mère avait horreur et allai ouvrir. 

Je découvris Isaac qui plissa ses lèvres et me fit un simple signe de main. J'agrandis l'ouverture pour le laisser rentrer.

Je le vis hésiter alors je dis :

— Elle finit de peindre. Tu peux rentrer.

— OK.

Il regarda les alentours et complimenta la décoration par politesse. Je le demandai de me suivre et il obtempéra avant de m'arrêter.

— J'aimerais te dire quelque chose.

Je me tournai vers lui et l'invitai à parler. J'étais certain que ça avait un rapport avec Drew.

— Je ne sais pas ce que ton frère et toi trafiquaient pour m'éloigner de DD, mais s'il vous plait, soyez fair-play. Je n'ai jamais voulu de votre mal.

— Tu n'as même pas eu des envies de meurtres ?

Il ricana et l'admit.

— Bien sûr. Très souvent mais ça reste au stade de projet. Je n'aimerais pas que ça se concrétise.

Je ricanai à mon tour. Bien que Drew soit méfiant envers Isaac, je ne pensais pas qu'il soit mauvais. Peut-être qu'il avait des secrets, mais tout le monde en avait. Il ne pouvait pas être parfait. Impossible.

— Bien sûr. Moi non plus, esquissai-je un sourire après m'être calmé. Je m'excuse pour Drew. Il n'avait pas à faire ça en connaissant la situation de DD.

— Ouais ! s'exclama-t-il. C'est juste déplacé ! Mais c'est bon. Je ne veux pas en reparler. C'est fini. J'ai passé ce cap avec DD.

— Oh. Très bien. Tu as l'air de savoir la ramener à la raison.

Cela me surprit que DD le pardonne si facilement, mais son tempérament avait diminué ce qui pouvait être donc compréhensible. Et sincèrement, je la préférai comme ça. Même si son tempérament de feu était juste explosif et addictif lorsqu'on y goûtait. Puis, ça la rendait sexy. Très sexy.

Heureusement qu'Isaac ne savait pas à quoi je pensais...

— J'essaye, dit-il en hochant la tête. Elle a sa propre raison donc c'est difficile de la gérer.

Je ris doucement.

— Ouais ! Et un conseil d'une ancienne relation à un futur marié : ne tente JAMAIS de la gérer. Je l'ai compris bien tardivement.

Un petit sourire en coin apparut mais il disparut rapidement.

— Enfin bref ! Je veux juste ma fille, moi. Il n'y a que le bien-être de Skyler qui compte pour moi.

— Et de l'amitié de DD.

— Aussi, admis-je sans gêne. Mais en tout bien, tout honneur. Surtout pour Skyler, soulignai-je.

Il pouvait le prendre comme il le voulait, mais j'avais besoin de cette amitié. Je laisserai le destin faire plus s'il le fallait, mais je ne ferais rien. Je pouvais comprendre Isaac.

Il opina de la tête, enregistrant mes paroles.

Il me fixa et lâcha :

— Et ... tu as encore des sentiment pour elle ?

J'haussai les épaules. Il tentait de lire en moi, le malaise ou la réponse mais même moi, je n'avais pas la réponse. J'avais d'autres priorités et d'autres problèmes pour le moment ...

— Non.

— Tu mens.

— Pourquoi demandes-tu alors ? On a dû mal à oublier une fille comme DD. Une fois dans la « DD Zone », c'est dur d'en guérir mais pas impossible.

Il reproduit le même hochement de tête et me toisa avec curiosité.

— Bien. Au moins tu es plus honnête que ton frère. Tu assumes ce que tu dis.

— Drew n'est pas méchant, le défendis-je.

— Je n'ai pas dit qu'il était. Il a une grande gueule.

— Aussi, admis-je.

Il esquissa un sourire, puis je l'amenai dans l'atelier où Skyler analysait sa toile avant de tourner sa tête vers nous. Son visage s'illumina de joie et elle se leva à la vitesse éclaire, après avoir posé son pinceau et elle s'élança vers lui.

— Isaac !

Il la rattrapa au vol et la combla de bisous ayant l'habitude.

— Comment tu vas ma belle ?

— Très bien ! J'ai passé une super méga géniale journée avec Zeyn ! C'était trop bien !

— Ah ouais ? Tu vas nous raconter tout ça demain soir alors, quand tu seras rentrée. On ira encore chez nous, ajouta-t-elle.  On va chez nous, lui annonça-t-il.

— Coooool ! Il faudrait que tu viennes voir ma chambre Zeyn ! Elle est grande aussi !

— Je le ferai.

Elle me gratifia d'un sourire tandis qu'Isaac la reposait au sol.

— J'ai les mains pleines de peintures.

— Zeyn va t'aider à les laver. Voici ton sac avec tes affaires. Ta mère va passer te voir, tout à l'heure, d'accord ? 

— D'accord. 

Il l'embrassa encore une fois avant de me saluer et de s'en aller. 

— Bon, allons laver tes mains et je te dépose chez Riccie. 


***


Une fois chez Riccie et dès qu'elle vit ses cousins, elle m'oublia presque, tellement heureuse de les voir. Cela fit rire Riccie et Clay qui étaient très heureux de l'accueillir. 

— Bon, je vais y aller, annonçai-je. 

— Déjà ? Tu ne veux pas rester un peu ? me proposa-t-elle. 

Mais je refusai. Il valait mieux que je m'en aille avant que je n'ai envie de lui poser des questions sur son fils caché. 

— OK. Les enfants, Zeyn s'en va ! s'écria-t-elle. 

Ils revinrent vers moi et mes neveux me saluèrent brièvement, n'ayant qu'une hâte, jouer avec Skyler. 

Celle-ci me sourit et dit : 

—  Merci beaucoup Zeyn pour cette super belle journée ! Elle était géniale ! Je veux la refaire milles fois.

Elle encercla ses bras autour de mes jambes puis je m'abaissai pour lui embrasser le front.

— Je te donnerai ton tableau, demain. 

— Non, garde-le ! On en fera d'autres.

— OK.

Elle me fit un bisou sur la joue et rejoignit Zac-Hen et Jannie qui se disputaient pour la console. Je saluai une dernière fois ma soeur et son mari et quittai leur maison. 

Une fois dans ma voiture, je me sentis vide. Comme si on arrachait ce bonheur de mon coeur et qu'on l'écrasait au sol.

Cette petite fille était tout pour moi. Je l'aimais déjà Skyler. Je ne voulais que son bonheur.

Sa mère m'avait ramené à la vie et elle, elle me redonnait le goût à la vie. 


***


*NDA: Je préviens, le PDV d'Isaac a beaucoup de paragraphes, mais c'est un grand moment et c'est pour que vous compreniez tout. Alors, je m'excuse de cela, mais lisez parce que c'est nécessaire, croyez-moi ^^*

ISAAC

Ma nuit sans DD fut courte. Très courte. 

En fait, je n'avais fermé l'oeil qu'au petit matin, après avoir avancé sur les travaux bientôt achevés. J'avais passé ma colère en faisant la peinture des murs et en jouant au plombier. Je n'avais fait que réfléchir et à me rejouer notre dispute une centaine.

J'admettais une chose : je n'avais peut-être pas à débarquer chez les Davis pour me battre avec Drew.

J'aurais pu gentiment l'attendre à la sortie de l'hôpital, après sa journée de travail, pour lui dire ma façon de penser. D'homme à homme sans faire de scène. Je n'aimais pas faire de scène. J'étais plutôt discret, alors ma réaction d'hier avait été juste excessive, mais je dis bien un peu. Comment aurais-je pu rester calme et lui taper un sourire ?

Même si je l'aimais, j'étais un homme, j'étais jaloux et j'avais ce problème de propriété sur la personne comme tous les types amoureux. Je n'avais pas ce tempérament possessif, mais fréquenter December-Dan me faisait découvrir des choses sur moi dont je n'avais même l'existence.

Cette femme pouvait vous ressortir votre part la plus sombre comme la plus éclairée et la plus douce. En général, c'était la seconde partie, mais Drew et Zeyn forçaient beaucoup trop sur ma courtoisie.

J'étais heureux d'une chose : Qu'elle m'ait dit la vérité. 

Bien qu'elle était dure à entendre et que je m'imaginais la scène avec aversion et dégoût, elle ne me l'avait pas caché. Elle avait été honnête parce qu'elle m'aimait vraiment. Elle aurait pu me le cacher. J'en avais considérablement conscience et cela aurait pu lui provoquer des doutes, mais rien. Elle voulait encore se marier avec moi. Même si elle avait dit le contraire hier soir, elle le voulait encore. Je lui avais laissé le choix. Bon Dieu ! Je l'avais dans le sang cette fille. 

Elle pensait que je l'avais sous contrôle mais c'était totalement faux ! Elle m'avait sous contrôle !

Alors pour moi, il n'y avait pas deux solutions : lui parler et mettre les choses au clair pour ne pas aggraver les choses. J'avais imposé mes conditions et elle avait accepté sans broncher. Bien sûr, elle s'était justifiée comme toujours. Mais ça me fit du bien de lui dire ce que j'avais sur le coeur.

Ainsi, après notre discussion et notre réconciliation qui aurait pu se solder bien mieux, mais c'était Madame travaille avant tout, j'avais quitté le QG. 

J'avais ma journée. J'avais fait quelques achats pour la maison, payé les dernières commandes pour le mariage et j'avais pu me reposer un peu.

DD m'avait ensuite envoyé un message pour me dire que Skyler était avec Zeyn pour la journée et que je devais lui apporter ses affaires, car elle dormait chez Riccie ce soir. 

Évidemment, elle avait accompagné son message d'un « désolée » et de plusieurs coeurs.

J'avoue que je m'étais clairement dit, qu'elle aussi, tentait de me pousser à bout, mais finalement, c'était bien. Au moins, j'allai le menacer, une bonne fois pour toute.

Alors, je m'apprêtai à quitter la maison, le même numéro inconnu que je connaissais que trop bien me contacta. Je soupirai d'anticipation et de rage. 

— Quoi ? Qu'est-ce que tu veux encore Blake ? 

— Agent Tom Bradley, voyons ! Ce n'est pas une manière de parler. 

Je serrai les poings comme si je pouvais avoir ce type devant moi, mais ce n'était pas le cas. 

En fait, ses appels avaient commencés à partir du moment où mon oncle Barnel est mort. Ou, j'étais seul, comme s'il n'avait attendu que ça. 

Rapidement, il m'avait expliqué son différent avec December-Dan et le fait que mon oncle voulait aussi réparation. 

J'avoue ne pas avoir hésité un seul instant à la faire tomber, car j'étais en plein deuil et que j'avais l'impression que ça allait m'aider à garder la tête hors de l'eau. 

J'avais donc intégré le QG, il y a 5 ans, en tant que coordinateur de missions. Je ne pouvais pas directement commencé en tant qu'agent de terrain, alors j'étais agent interne. Je devais faire mes preuves bien évidemment. On mettait sur des petites missions de débutants que je réussissais, ce qui plaisait énormément à John.

Et durant plusieurs mois, je n'avais pas eu de nouvelles de ce Blake Jenson. J'avais donc pensé qu'il m'avait oublié ou encore mieux, qu'il ne voulait plus se venger, car ça ne tentait plus trop aussi. 

Mais, il m'avait rappelé et convaincu de continuer. Ce cher Blake Jenson avait le monopole de la discussion. Il savait tellement mettre en confiance en disant que cette vengeance était légitime, puis sur certaines missions et grâce à son réseau, il m'aidait. Je réussissais tout. Je n'échouais jamais. 

Puis, au fur-et-à-mesure, il m'avait un peu poussé dans les bras de December-Dan, même si je crois l'avoir aimé bien avant tout ça. Et en travaillant avec elle, c'était pire. Elle était tellement jolie, sexy et forte que je n'arriverai même plus à me dire que ... je devais l'éliminer. 

En plus, à l'époque, je l'avais croisé plusieurs fois. Elle avait le visage fermé et froid, n'exprimait aucune émotion et se concentrait que sur son travail avec son groupe de jeunes recrues. Elle avait l'air d'avoir un fort caractère ce qui était tout mon contraire. J'étais un peu timide et maladroit avec les femmes. Puis, elle était si intimidante. Elle était à la fois crainte et vénérée au QG.

Alors, honnêtement, je ne savais pas si j'étais son type. Puis Blake Jenson m'avait dit qu'elle était mère célibataire, ce qui m'avait surpris et fasciné. Elle était visiblement jeune pour être maman et c'était peut-être la raison de sa froideur.

Ensuite, il m'avait poussé à aller lui parler pour que notre plan se mette en marche. 

C'est comme ça, après lors d'une réunion, je lui avais demandé si ses recrues étaient efficients. Son regard puissant m'avait juste transpercé le coeur et je savais que j'étais foutu. 

Que Jenson avait réussi d'avance son plan machiavélique et que j'étais déjà dingue d'elle.

Puis, nous avons appris à nous connaitre. Je connaissais déjà son histoire avec les Davis, car il m'avait tout raconté. Mais, elle fut sincère avec moi en me disant la vérité. Ça m'avait vraiment fendu le coeur, alors je savais que pour qu'on ait une relation, j'allais devoir me battre pour gagner son coeur et Jenson m'encourageait et me poussait à le faire, parce que ça faisait parti de son plan. December-Dan devait tomber amoureuse de moi. 

Bref, avec mes réussites lors de mes missions, DD avait de plus en plus confiance en moi et elle voyait que j'étais un bon agent. 

Enfin, d'années en années durant ma relation avec DD, il me disait ce que je devais faire et ce que je ne devais pas faire. Parfois, j'avais l'impression de parler à Jared ou Karl - après qu'elle me les ait présenté en tant que ses hommes de sa vie - car ce type la connaissait trop bien. 

Il avait dû passer des mois avec elle. Sinon, je ne comprenais pas comment ça pouvait être possible. Mais, lorsque je lui posais des questions sur sa relation avec elle, il me coupait court, car selon lui, ça ne me regardait pas. Tout ce que je devais faire, c'était de faire marche le plan qu'il avait mis en place depuis des années. 

Mais il était clair qu'il avait vécu quelque chose de fort ensemble pour qu'il la connaisse autant. 

Et Trevor Wilkin connaissait bien December-Dan aussi. J'avais aussi tenté de savoir s'ils n'étaient qu'une seule et même personne, mais il refuse de me répondre. 

Pour lui, Trevor n'était pas si fou que ça et qu'il avait ses raisons. Après avoir lu le rapport, j'avais pu savoir plus en détails cette histoire et elle était juste sans mots. Je ne savais pas comment elle avait pu supporter tout ça. Cela augmenta mon amour pour elle, au lieu de me la faire détester. 

Et Jenson le comprit aussi, car il me poussa implicitement en me demandant de l'épouser, après deux ans de relation. Il me glissait cela subtilement dans nos longues conversations. Et l'idée avait fini par être une évidence pour moi. Je voulais qu'elle soit ma femme.

Je l'avais demandé une première fois, étant certain qu'elle allait accepter. J'avais fait dans le cliché, au restaurant, avec une jolie bague. Même si elle était incroyablement différente des autres femmes, je ne voulais pas aller dans l'extravagance. Elle avait horreur de ça. Malheureusement, elle avait refusé. Choc, déception fut mes émotions.

Sa raison ? Elle n'était pas prête.

Le soir même, Jenson m'avait appelé en sachant déjà qu'elle avait dit non. Bien sûr, il m'avait réconforté comme un père et m'avait dit de retenter quelques temps plus tard et de rien lâcher car elle m'aimait. Il en était sûr. Il fallait que nous nous marions. 

Alors j'avais attendu plusieurs mois avant de refaire ma demande, qui s'était soldée par un autre refus. Toujours la même raison. Je l'avais mal pris et avait quitté le restaurant cette fois là.

Encore une fois, ce soir là, Jenson m'avait appelé et en revanche, il était en colère. Ça m'avait perturbé, mais comme j'étais déjà en colère, je ne m'en préoccupai pas.

C'était la première fois qu'il était en colère contre moi. Et, il m'avait accusé de faire les choses de la mauvaise façon. Il m'avait dit qu'il se chargerait de ma prochaine demande. Bien sûr, après deux refus, j'étais découragé. Je ne voulais même pas la voir. 

C'était comme si j'avais le coeur brisé. Et du coup, mon envie de vengeance, ressurgit. 

Cela nous avait un peu éloigné, mais j'étais drogué à elle alors on sortait toujours ensemble. La troisième fois fut sur un coup de tête. Au parc avec Skyler, précisément. Sans bague, sans le grand jeu. Juste sur un banc où nous passions une bonne journée comme une famille.

Elle avait encore fois refusé. L'excuse n'avait pas changé sauf qu'elle avait ajouté le fait qu'elle n'avait jamais voulu se marier et qu'elle n'avait pas besoin de ça et moins non plus. Que nous étions heureux comme ça.

Cette fois-là, c'était elle qui était partie.

Le lendemain, après une profonde réflexion, j'avais décidé de mettre fin à notre relation et d'arrêter ce foutu plan avec Blake, car ce n'était qu'une perte de temps. DD gagnerait. 

Tout ça ne menait à rien. Elle ne m'aimait pas assez, comme Blake le voulait et comme je le voulais. Elle aimait probablement ses Davis, qu'elle n'arrivait pas à oublier. 

En même temps, Skyler lui rappelait tout d'eux.

Alors décidé à ne plus souffrir, j'avais pris la voiture pour me rendre chez elle et comme par hasard, il m'avait appelé. Je m'apprêtai à lui dire toute la vérité, avant de disparaitre dans la nature. 

Il m'avait presque menacé au téléphone de ne surtout pas faire ça, sinon j'allai regretter toute ma vie. Il était en colère que je ne lui ai rien dit pour la troisième demande. Je lui avait demandé comment il savait pour cette demande et il m'avait répondu qu'il savait tout et qu'il n'y avait pas que le QG qui savait tout. 

Il m'avait convaincu. J'avais rebroussé chemin et il me fit promettre d'organiser une demande de mariage spécifique à DD.

Et là, ce fut le coup de poker pour la quatrième fois.

C'était la fin de la formation de ses recrues. Ils pouvaient être des agents à part entière, après la remise de leur badge. 

John et son père étaient fiers de son travail ainsi que tous les agents du QG. Ses recrues étaient dingues d'elle. Jenson m'avait dit que c'était à ce moment que je devais lui demander. Devant ses recrues, les autres agents et son père et John. Que j'allai devoir porter mes couilles en disant que j'avais essuyé trois refus, mais que DD était du genre à se sentir coupable lorsqu'on lui rappelait ses torts. Puis, au QG, c'était du romantisme pour elle. C'était dans son univers.

En lui demandant devant tout le monde, c'était comme si j'acceptai d'épouser le QG, qu'elle avait épousé depuis des années.

Alors j'avais appliqué tous ses conseils et ça avait marché.

J'en avais pas cru mais yeux, mais elle m'avait dit « oui », sans hésitation. 

Ainsi, le mariage a été pris en charge par Marysa et Sara. Jenson était fier de moi, car c'était ce qu'il voulait. 

Je lui avais demandé si nous pouvions nous rencontrer pour le remercier de tout son soutien, mais il m'avait dit que ce n'était pas possible pour le moment.

Je n'avais pas insisté.

Puis il m'avait appelé pour que je fasse quelques trucs pour lui. Je me sentais dans l'obligation de le faire, pour la mémoire de mon oncle, mais aussi car je le craignais un peu dans le fond. 

Mais ... plus le temps avancé, plus ses missions, me menait au bord du gouffre. 

Comme ... celle que j'avais réalisé pour lui, avant l'arrivée des Davis. J'avais dû mentir à DD en disant que je partais en mission, mais en fait, j'avais dû me rendre au nord de la ville pour récupérer une mallette dont je ne connaissais pas vraiment le contenu pour le ramener à un type au sud de la ville.

Quelques jours, plus tard, nous avions reçu la demande de Serena. On lui avait dérobé son travail. J'avais fait immédiatement le lien. 

C'était moi qui avait déplacé cette mallette. Pour Blake Jenson. Il l'avait en sa possession et j'étais le seul à le savoir. 

Ensuite, il m'avait demandé de me rendre à l'hôpital pour procéder à un contrôle des vaccins. Ce jour là, j'avais eu chaud car Zeyn était à l'hôpital, mais il ne m'avait pas vu. J'avais fait ce qu'il m'avait demandé et lui avait demandé la raison de ce genre de choses. 

Il m'avait dit que c'était pour son plan. 

Puis, vous êtes au courant du reste... au mariage des Davis, c'est moi qui avait trafiqué les fréquences et j'avais d'autres choses dont je n'étais pas fier, mais j'étais pieds et poings liés. 

— Fiche-moi la paix Blake. Fais ce que tu veux, mais ça sera sans moi. J'en ai assez ! 

Il ne dit rien et ricana comme un fou ce qui me fit froid dans le dos. 

— Mais Isaac, tu n'as pas d'issue. Quand est-ce que tu vas comprendre ? 

— T'es qu'un pauvre cinglé ! bougonnai-je en colère. Je vais te retrouver et te tuer. Je te le jure ! 

— Ce sont des menaces. Je peux te montrer ce qu'est une réelle menace. Le désires-tu ? J'ai l'impression que tu doutes de mes capacités, mon cher. 

Mon coeur commença battre à tout rompre, alors que je me trouvais dans l'allée devant ma voiture. Je regardai à droite et à gauche et à part le voisinage, rien à signaler.

— Je n'ai pas peur de toi. 

— Tu devrais. Et je te montrerai, ce qu'est une menace. Bref, tu vas devoir faire quelque chose pour moi.

— Tu rêves. Va te faire foutre par la même occasion. 

Et je raccrochai. J'eus juste le temps d'ouvrir la portière de la voiture qu'il me rappela. Je répondis, mécontent, mais sa voix me liquéfia instantanément sur place.

— Tu le sais très bien que je suis la personne qui a Big Sister et oui, tu es celui qui m'a aidé à l'obtenir Isaac. Que dirais-tu si je révèle tout ça au QG hein ? Tu perdras à la seconde même DD et on traitera de traitre. Et ça sera fini pour toi. Tu n'auras plus rien. Tu ne retrouveras même pas un travail, alors écoute-moi bien, parce que tu commences sérieusement à me pousser à bout avec des ridicules crises de conscience. Tu travailles pour moi et tu l'as toujours fait depuis que tu es au QG. En faisant mes missions et me donnant certaines informations que tu ne qualifiais pas d'importantes, tu es devenu un traitre et une taupe. Le QG t'anéantira mais moi, je peux te sauver ...

Il continua à parler et à me dire des choses qui étaient juste véridiques et c'était ça qui me faisait le plus mal, parce qu'il avait raison.

Mes épaules étaient soudainement lourdes et une envie de vomir me prit. J'étais complètement foutu, depuis le début. 

À la fin de son monologue cinglant, il ricana et me fit confirmer que je devais accomplir ce qu'il m'avait demandé.

— Tu vas le faire n'est-ce pas ?

— Ai-je le choix ?

— Pas vraiment non.

— Pourquoi tu veux son mal ? Elle ne pense même pas un seul instant à toi. Elle en a rien à foutre de ta vie de merde ! 

— Parce que tout ce qui lui appartient aurait dû être mien, gronda-t-il. C'est à moi ! Je te surveille Isaac, je te surveille et il raccrocha.

Le téléphone resta collé à mon oreille pendant plusieurs minutes où je réalisai toute la situation.

C'était juste ignoble. 

Et je ne savais même pas comment m'en sortir. 

Je voulais tout dire à DD, mais ça serait la mettre en danger, il me l'avait fait comprendre. 

Sauf qu'elle était déjà en danger et depuis longtemps. Il avait juste attendu, le retour des Davis pour tout enclencher. 


***


Les pensées s'en dessus-dessous, je dus aller malgré tout ramener les affaires de Skyler chez Zeyn.

Tout ce que je voulais, c'était fuir. J'avais jugé ces types, mais peut-être qu'ils étaient mieux que moi.

Non, ils étaient mieux ! Ils lui avaient brisés le coeur, mais ils ne l'avaient pas trahie pas comme je l'avais fait et j'allai le faire.

Zeyn vint m'ouvrir rapidement. Je pris rapidement un masque neutre. Il n'avait pas l'air de m'en vouloir. Il rayonnait même de bonheur. Je me doutais bien que Skyler en était la raison. Cette petite fille était devenue un peu la mienne.

Il me laissa entrer et je me sentis obligé de lui poser quelques questions.

Il était évident que Zeyn n'était pas un gars méchant. Il était juste un peu brisé de l'intérieur, mais ça avait l'air d'aller. Il savait respecter les choses, ce qui n'était pas le cas de Drew.

En fait, je crois que je les craignais pour une simple raison : leur connexion à tous les trois. 

Il fallait être aveugle pour ne pas la voir. Et je ne voulais pas jouer à l'aveugle, alors lorsque Zeyn avait répond à ma question concernant ses sentiments envers DD, il avait peut-être menti, mais il avait bien justifié le pourquoi du comment. Il avait raison. 

Une fois dans la « DD zone » on avait du mal à s'en sortir. Et j'avais été tout aussi franc avec lui.


***


Une fois de retour dans notre future maison, je vis la voiture de DD devant celle-ci. Elle était arrivée avant moi. 

J'entrai dans la maison et la trouvai en train de pousser quelques cartons. Je lui embrassai tendrement le front avant de lui dire que nous allions diner japonais ce soir. 

Nous allâmes dans la cuisine qui était terminé.

— J'ai vu les meubles et tout, et franchement c'est top ! Skyler va adorer demain. J'ai presque envie qu'on dorme ici. 

— J'en suis content alors. Et, il n'y a pas encore le chauffage partout, mais pourquoi pas. 

Elle me sourit tendrement et continua à manger. 

— Alors, ta journée ? me questionna-t-elle. 

— Ça va, répondis-je. J'ai eu le temps de bien avancer sur les travaux comme tu as pu le voir. Et Skyler était vraiment contente d'être avec Zeyn. 

Elle m'observa et acquiesça avant de plonger son regard dans le mien. 

— Je suis encore désolée pour ...

— C'est bon, ça va, la coupai-je avec un bref sourire. N'en parlons plus, d'accord ? 

Elle hocha la tête avant que son téléphone ne sonne. Elle décrocha et salua Riccie avant de parler à Skyler qu'elle mit sur haut-parleur. 

— Maman, Isaac, où est mon doudou ? Je ne peux dormir sans lui. 

— Je l'ai mis dans ton sac Skyler, dis-je. 

— Je sais, mais ce n'est pas celui-là que je veux. C'est le gris là ! insista-t-elle. 

— Tu veux dire mon tee-shirt de l'US Army que tu trimballes partout ?! lui demanda-t-elle. 

— Oui.

— Oh. Je vais le chercher. Il doit être à la maison. Et je passe chez Riccie, d'accord ?

— Ouiiii ! À toute à l'heure. 

Riccie récupéra le téléphone et DD lui dit qu'elle allait passer dans une heure. 

— Ça marche ! En tout cas, Skyler est trop marrante ! Avec Zac-Hen et Jannie, ils forment un trio infernal, commenta-t-elle. 

— Du moment qu'elle ne te casse pas tout, ça me va. 

— Ne t'en fais pas, elle est sage comme une image. À côté, les miens, sont des monstres. À toute à l'heure DD et bye Isaac. 

Nous rîmes et nous débarrassâmes la table en mettant les boites dans les sacs, afin de les mettre dans les poubelles de dehors.

J'étais dans mes pensées lorsque DD m'en tira. 

— Tu es sûr que ça va Isaac ? Tu es bien silencieux. 

Elle me retira le sac des mains, le posa et se jeta dans mes bras comme une enfant.

— Mais non ! Tout va bien. Je suis juste ... fatigué. 

Si elle savait ...

Elle me regarda en enroulant ses jambes autour de ma taille avec une moue boudeuse.

— Zeyn t'a embêté ?

Elle tenta de me faire un bisou, mais je l'évitai ce qui la fit rire. Je ne pouvais pas l'embrasser. 

Les mots de Jenson s'insinuaient en moi comme un poison. 

— Naaan ! Il a été gentil. Et son appartement est vraiment sympa. Je me dis qu'il a dû le colorer pour Skyler parce que sinon, je pense que ça aurait tout blanc et noir.

Elle rit et me donna une petite claque.

— Genre ! Toi ! Tu le vannes ?

— Ouais !

Elle tenta encore une fois son baiser, mais encore une fois, elle échoua.

— Arrête ! Laisse-moi t'embrasser quand même. 

Je la posai sur le comptoir et retira ses bras et ses jambes autour de moi.

— Tu es affamée de moi, la taquinai-je. 

Et moi aussi mais je n'avais pas la tête à ça. 

— Ha ha ! Va te faire foutre. 

— Admets-le !

— Tu ne veux pas de moi, ouais ! Dis-moi ce qui te tracasse Isaac. Je le sens comme ton parfum One Million. 

Elle s'appuya sur ses deux mains et ancra son regard au mien. 

À cet instant, qu'est-ce que j'avais envie de lui dire toute la vérité ! 

Mais je ne pouvais pas. Alors je décidai de jouer une autre carte : le questionnement.

— OK. Tu ... connais un certain Jenson ?

J'en profitai pour reprendre le nettoyage la laissant sur la table.

— Euh ... pourquoi cette question ?

— Par curiosité. Alors ?

J'essuyai près d'elle tout en évitant son regard et allai rincer l'éponge.

— J'en ai connu qu'un seul. Pourquoi ?

Je me tournai vers elle et m'appuyai contre l'évier. Je ne dis rien la poussant à m'en dire plus. Je ne comprenais pas pourquoi elle jouait à « mystère-mystère » dessus.

— Tu as lu le rapport ? me questionna-t-elle.

Je ne dis rien et elle soupira en regardant le plafond, puis rabaissa sa tête.

— Tu as lu le rapport.

Je décidai de jouer dessus.

— Ouais. Ce n'était pas prévu, mais ... ça m'a perturbé.

— Eh bien, j'ai « tué » Blake Jenson pour être espoir et il n'y a rien d'autre à dire dessus. Ça remonte à longtemps. J'ai peut-être tiré sur lui 5 fois, mais apparemment, il n'était pas mort. C'était un plan de Trevor. Bon, je me sens moins mal, même s'il doit être dans la nature. En tout cas, je pense qu'il ne m'en veut pas, vu qu'il n'est jamais réapparu. Il a dû être bien payé pour son jeu d'acteur. 

Si seulement, elle savait ... 

DD pencha sa tête sur le côté et m'observa avec minutie.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien.

— Tu es choqué ? Il n'est pas mort à cause de moi, se justifia-t-elle. Ça faisait partie du jeu.

— En fait, si tu ne l'avais pas « tué » comme tu l'as dit, il aurait été l'Espoir ?

— Ouais, peut-être, je ne sais pas. Nous étions très bons. Mais c'était à moi de l'être. Parce qu'après qu'il m'ait tiré dessus, je lui ai retiré dessus. Je ne sais pas comment Trevor l'a sauvé, mais d'après Will, ça faisait partie du plan à l'époque. Pourquoi tu t'intéresses à ça ?

Je comprenais mieux pour Blake disait que tout ce que DD avait lui appartenait. Comme il avait perdu sa place d'Espoir pour le plan de Trevor, il devait être certainement animé de rage, de ne pas avoir obtenu ce poste. 

Quand même, pourquoi agir maintenant ? C'était inutile. 

— J'étais curieux, répondis-je. C'est tout. Je me suis dit que ... cinq balles ... Waouh. 

— Ouais, pinça-t-elle ses lèvres entre elles, ne voulant pas en parler davantage. Bref ! On y va ? Je dois chercher ce foutu doudou. 

— Allons-y.

Durant tout le trajet en voiture vers sa maison, je n'avais pas pipé un mot. 

De toute façon, DD s'était assoupie. 

Mais le fait de savoir que Blake Jenson ne voulait que ce poste d'Espoir, me conforta dans mon idée. 

J'allai le retrouver, me charger de lui en le tuant, comme ça, DD n'en saurait jamais rien. 

Bien sûr, je ferais en sorte que ça soit elle qui retrouve le logiciel Big Sister après l'avoir retrouvé. 

Tout allait rentrer dans l'ordre.

Évidemment, je savais que ça ne serait pas aussi facile. 


***

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