Chapitre 29

DECEMBER-DAN

En ce jeudi matin, l'entrainement avec mes recrues se passaient très bien.

Je trouvais même qu'ils progressaient correctement et de la meilleure des façons.

Bien sûr, durant tout l'entrainement, j'avais regardé Alex et Wyatt qui avaient l'air fatigués, mais ils résistaient à leur fatigue, ce qui était très bien. Bien sûr, je ne dis rien et les poussai à faire plus.

Néanmoins, sur la figure d'Alex, j'avais remarqué des bleus, mais je ne lui avais pas demandé. J'attendais juste mon entrevue avec Will, concernant leur mission, parce qu'il avait bien évidement reçu ses coups hier soir. Sara aussi ne m'avait rien dit dessus.

À moins qu'elle n'ait rien vu aussi ...

Wyatt venait de gagner contre Vince Dubois qui était un très bon élément, tout comme Amber Jones qui m'épatait de jours en jours.

En fait, ils m'épataient tous. Ils étaient plus sérieux et plus concentrés.

Et dire que dans quelques semaines, ils allaient passer leur premier examen pour évaluer leur niveau. Je ne voulais pas leur dire pour leur mettre la pression, mais ça allait arriver très vite.

— Bon les gars, c'était bien. Demain, on est vendredi, me dis-je à moi-même, et donc entrainement à l'extérieur, annonçai-je. Ça sera avec un groupe de cinq et j'ai choisis, Loïs, Lea, Amber, Brook et Charlotte, annonçai-je.

— En gros, vous avez pris que les filles quoi, commenta Alex.

— Exactement. C'est pour vous préparer à une épreuve. Et vendredi prochain, c'est vous les mecs. Nicolas, Vince, toi Alex, Lucas et Wyatt.

— Elle spécifie vos prénoms au cas où, vous auriez des soucis pour savoir si vous êtes des mecs ou pas, les taquina Amber.

— Ça va Amber, dis-je car les mecs commençaient déjà à s'enflammer. On en a terminé pour aujourd'hui. Vous pouvez aller prendre vos douches. Vous avez cours avec le prof de langues après le déjeuner, n'oubliez pas.

— Merci, Madame ! hurlèrent-ils en cœur.

Je commençai vraiment à les apprécier. Ils parvenaient à me faire oublier ma vie difficile et sans trajectoire simple et droite.

Ma vie devait être sinueuse et semée d'embuches, sinon ce n'était pas assez palpitant.

Les garçons quittèrent la salle en premier et les filles m'entourèrent ce qui me fit sourire.

— Vous avez une requête, j'imagine, devinai-je.

— Oui, déclara Amber en rattachant ses cheveux afro que j'aimais beaucoup.

— On aimerait avoir votre permission pour sortir à l'extérieur, lâcha Lea.

— On aimerait se faire un restaurant, entre filles, pour fêter notre amélioration, ici, ajouta Brook.

— Un restaurant chinois, précisa Loïs.

— C'est super vexant pour moi, dit Lea. On a dit mexicain !

— Ouais, confirma Charlotte. Enfin, bref ! S'il vous plait !

Elles joignirent toutes leurs mains et me supplièrent.

— Vous êtes en formation. Moi, je ne sortais pas.

— Mais y'aura des agents pour nous surveiller si vous voulez ! dit Amber. Wyatt et Alex sont sortis, hier.

— Ils l'ont gagné cette sortie et ils avaient la mission. Et si j'accepte, les garçons me demanderont la même chose.

— J'ai une idée ! clama Loïs. Demain, après notre entrainement. Avec vous. Ça serait génial. Et les garçons n'en sauront rien.

— Ouais ! couinèrent-elles à son l'idée. C'est parfait !

— Je vais y réfléchir et tout dépendra de votre entrainement.

Elles sautèrent de joie avant de me remercier et nous quittâmes la salle en même.

***

Je rédigeai quelques mails lorsqu'on frappa à ma porte.

Je relevai la tête et découvris William qui était tout frais et souriant.

Il avait dû passer une excellente soirée.

— Hé ! lançai-je.

— Hé !

Je reportai mon attention à mon écran et continuai mon mail.

Le test ADN effectuait sur la dépouille de Trevor confirmait sa mort. Mais, notre médecin légiste avait répondu affirmativement qu'avec une dose importante de la « veuve noire », la personne pouvait développer le même ADN donc... ce n'était pas simple du tout cette histoire. Ainsi, je partageai cette information cruciale aux membres du Conseil et les personnes au courant de la potentielle menace de Trevor 2.0.

Will s'approcha de mon bureau et s'installa sans ma permission.

Il avait pris trop de confiance avec moi et comme j'étais lassée de le remettre en place, parfois, je ne disais rien.

— Bon, je suis là rapidement, je vais aller déjeuner, déclara-t-il.

Je fus surprise de son empressement ce qui me fit rire. Il était drôlement enjoué.

— Depuis quand la nourriture est plus importante pour toi que moi, William ?

Il sourit en prenant un regard dragueur.

— Depuis qu'il y a une certaine Carole qui déjeune près de ma table avec Finn. Tu sais le type obèse de l'informatique ?!

Je roulai des yeux. Il ne faisait jamais dans la diplomatie.

— Il n'est pas obèse.

— Arrête de mentir. Il a du ventre, mais il est sympa et c'est un bon geek. Ce n'est pas ma faute si certains clichés sont vrais. Puis les clichés, ça vient d'abord d'une statistique générale de ...

— OK Will ! Merci de ton analyse. Alors, comment ça a été en boite avec Alex et Wyatt ? Tu as découvert des choses sur eux ?

— Nope ! répondit-il d'emblée. Alex croit que la samba se danse sur tout et n'importe quoi. Imagine un mec danser la samba sur du JAY-Z, c'est vraiment bizarre. Wyatt a peur des filles, mais ça va s'arranger parce que je lui ai dit que certaines recrues étaient vraiment, mais vraiment pas mal et voilà.

Ce mec mentait gravement bien. Je pouvais presque le croire alors je rétorquai :

— Alex a des bleus, William. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je le fixai et nonchalant comme toujours il dit :

— Oh ! Alex a reçu le coup de poing d'un copain jaloux. Je lui ai dit qu'il n'avait pas mon potentiel d'action, donc voilà pourquoi le copain l'avait frappé, expliqua-t-il. On sait tous très bien que si ça avait été moi qui avait accosté la fille, le mec ne se serait jamais approché de moi. Il aurait perdu d'avance.

Je ris. Bon, j'allai prendre cette excuse, mais je sentais bien qu'il mentait comme s'il voulait me protéger de quelque chose. Mais, bon j'allai continuer de le tester pour voir qui il était réellement.

Était-il toujours ce petit connard que j'avais connu dans le passé brièvement ou était-il ce nouveau connard assez appréciable quand il le voulait ?

— OK. Et toi ?

— Quoi moi ? fronça-t-il les sourcils.

— T'as conclu ?

— Oh mon Dieu ! On parle de sexe ! Ça y'est Lawson, notre relation a passé un nouveau cap, me taquina-t-il. Tape m'en 5 !

Il tendit sa main vers moi sauf que je soupirai. Il reçut un vent de ma part et prit une mine boudeuse.

— C'était méchant ça ! Et pour te répondre, non. Je pensais à Carole. En fait, pourquoi me taper des nanas de boite alors qu'ici, j'ai des vraies femmes !?

— Tu vas t'attirer la réputation de Don Juan et te manger des coups Will, l'avertis-je.

— T'inquiète, j'ai l'habitude.

Il me sourit et osa un clin d'œil. Je faillis le frapper, mais il m'évita.

— Tu vois, j'esquive.

Je ris et regardai l'heure. Je devais y aller. Sara devait m'attendre.

— Sinon, concernant Riccie, je travaille sur le cas, tu sais ...

— En fait, j'ai d'autres priorités, me coupa-t-il. Genre te sauver pour te montrer que j'ai changé.

— Ha ha, Will. Très drôle.

Je sortis mon téléphone de mon sac. Tiens, j'avais reçu un appel de papa, de Jared et de Zeyn ainsi qu'un message de sa part.

Je verrai ça plus tard.

— Je suis sérieux. Elle veut prendre son temps, qu'elle le prenne, mais peut-être que je n'ai plus autant envie de la voir.

Je lâchai mon téléphone à l'entente de ses mots.

Comment pouvait-il passer de l'optimisme au pessimisme ? Il avait l'air si pressé de les rencontrer ! Je ne comprenais pas ...

— Pourquoi ?

— Sinon, tu l'as dit à Isaac ?

— Ne change pas de sujet, Will.

— Sujet clos, me coupa-t-il. Alors ?

Je décidai de ne pas le pousser à bout, puis j'étais de bonne humeur. Je ne voulais pas me prendre la tête avec lui.

— Non, répondis-je. Hier soir, on a passé une bonne soirée avant qu'il ne soit appelé pour une mission. Je vais tenter ça, ce soir.

— Oh. OK. Tu me raconteras alors.

— Non.

— Pourquoi Lawson ? Tu as peur qu'il ne veuille plus de toi hein ?

— Notre mariage sera maintenu, parce qu'il est raisonnable. Tout ira bien. Ne me mets pas la pression.

— OK. Cool. Génial. Mais, our combien de temps ?

Je le fusillai du regard et il se leva, ricanant bêtement.

— Je ferais mieux de partir. Ton regard d'assassin me fait froid dans le dos.

— Ouais. C'est mieux.

— À plus tard, Lawson chérie.

— C'est ça.

Et il quitta mon bureau et moi, je me préparai à quitter mon bureau pour bouffer comme jamais.

Oui, j'avais faim.

***

Durant mon déjeuner avec Sara, nous avions discuté.

Je lui avais dit pour le baiser de Drew. Elle avait eu envie de me tuer, mais je lui avais expliqué la scène et la situation et bien sûr, la menace donc ça l'a calmé.

Et évidemment, elle m'avait conseillé de dire au plus vite la vérité à Isaac.

Et je comptais le faire ce soir, car Skyler serait encore une fois chez Marysa.

D'ailleurs, je la récupérai ce soir.

Ma cousine m'avait bien rendu service hier soir, en la récupérant et en l'emmenant à l'école ce matin.

Bref, j'aimais beaucoup ... dire la vérité. Sara a été fière de moi et moi aussi.

Bien sûr, je ne lui avais pas dit que j'avais vu ma mère.

Il n'y avait que William qui était à jour sur tout.

Et c'était le principal.

Maintenant, je devais faire face à Isaac et c'était le plus difficile.


***

DREW

— Hé beau gosse !

Je venais de rentrer dans la chambre de Joe, le petit patient de 12 ans que j'appréciais énormément.

Ces derniers temps, je venais le voir souvent, car ça n'allait pas fort.

Ses résultats n'étaient pas assez bons et il sera bientôt dans l'urgence d'une greffe.

En quelques semaines, je m'étais attaché à lui et à mes autres petits patients.

Parfois, je me demandais pourquoi je faisais médecin.

C'était à chaque fois éprouvant de savoir que ces petits gamins n'étaient pas assez forts contre la maladie et que je n'avais pu rien faire. Même après une opération que vous avions réalisée avec toute l'équipe médicale.

Étrangement, leurs parents nous remerciaient toujours du travail que nous avions accompli, alors que pour moi, ce n'était suffisant.

Ces petits êtres ne devaient pas souffrir autant.

Lorsque je pensais à ça, je me disais que je n'aimerais pas voir, mon gamin souffrir.

Bref, il avait son IPad sur les genoux et écoutait la musique d'un dénommé Ed Sheeran.

Il aimait vraiment cet artiste et moi aussi tellement il me le faisait écouter pendant nos petites entrevues.

Il leva la tête vers moi avec le sourire et retourna à ce qu'il faisait en lâchant un « Hé Doc Davis ! ». C'était le surnom que tous les gamins me donnaient.

Je m'approchai de son lit et prit son dossier pour lire les dernières informations le concernant.

Ses taux n'avaient pas changé. Je notai quelques informations supplémentaires sur sa température. Il toussa un peu et sourit.

Je m'avançai un peu pour regarder ce qui le faisait sourire. Et, c'était une vidéo de concert de ce type.

— J'aimerais tellement aller une nouvelle fois à l'un de ses concerts ! me confia-t-il.

— Eh bien, il faut que tu attendes qu'il fasse d'autres dates à San Francisco, lui dis-je en ébouriffant ses cheveux.

Il mit en pause sa vidéo et ronchonna avant de s'adosser à son oreille à l'effigie d'Astro Boy.

Ce gamin s'entendrait à la perfection avec Zeyn qui était toujours un gamin dans l'âme. Il raffolait des mangas comme un grand nombre de personnes, tout comme moi.

— Je ne pense pas y retourner, me dit-il.

— Pourquoi dis-tu ça ?

— Je sens que je vais bientôt mourir, Doc Davis.

Je levai les yeux et lui pris l'appareil des mains pour qu'il se repose un peu.

— Arrête de raconter des bêtises, Joe ! S'il te plaît.

— Ce ne sont pas des bêtises Drew ! Je le sens ! Puis, je le vois dans les yeux de mes parents. Et mes résultats sont mauvais ces derniers temps. Sincèrement, je m'attendais de ta part à plus de franchise.

Je lui souris et repoussai ses cheveux d'enfants qui ne connaissaient pas encore le gras de l'adolescence.

— Oui, tes résultats ne sont pas bons, mais tu es fort Joe.

— Peut-être mais la force n'est jamais permanente. Tu sais pourquoi j'écoute tout le temps Ed Sheeran ?

— Non. Pourquoi ?

— Parce que Carla, tu sais celle dont j'étais amoureux, était fan de lui. J'étais parti au concert de ce type avec elle. C'était le plus beau moment de ma vie, Drew !

Mon sourire s'élargit face à sa mine rayonnante.

Comment un enfant de 12 ans pouvait être aussi adulte qu'un adulte ?! C'était très déroutant.

— Et je me dis que si j'apprends un max de chanson de lui, lorsque je la rejoindrai, je pourrais lui chanter toutes ses chansons. Même les nouvelles. On pourrait avoir une nouvelle vie à deux dans le monde des morts.

— Le monde des morts, ris-je doucement tout en remontant sa couverture, je vais être franc avec toi, je ne crois en rien après la mort.

Il rit à son tour. J'étais peut-être cru, mais je devais lui dire ce que je pensais.

— Tu n'aimerais pas retrouver la fille que tu aimes après la mort toi ?! Même si on a aucune preuve de l'après ?

— Bien sûr que si mais ...

— Alors ?! Il y a toujours deux choses dans ce monde Doc Davis. La vie et la mort. Le bien et le mal. L'amour et la haine et je pourrais continuer comme ça. Toi-même tu connais mon immense intelligence.

Il m'arracha un grand sourire tout en poursuivant.

— Alors si on vit et on meurt, je pense qu'on peut revivre dans un autre monde. C'est juste évident !

— Dis comme ça, tu n'as pas tort.

— Je crois au paradis et à l'enfer, ajouta-t-il. Mais j'irai au Paradis, moi.

— Sans aucun doute.

Il sourit et s'installa confortablement.

— Et ça va mieux avec ton amoureuse ?

— Quelle amoureuse ?

— December-Dan, voyons ! J'aime trop son prénom !

— Elle va bien, ris-je. Tout est réglé avec mon frère, d'après son dernier message.

— Coooooool ! Je pourrais la voir quand ta fille ? Euh ... je veux dire ta nièce !

— Je ne sais pas. Bientôt. Je vais demander à sa mère.

— OK. Avant que je crève, ça serait bien ! Je veux les voir au moins une fois.

Je le fusillai du regard gentiment et il roula des yeux.

— Arrête avec ça Joe !

— OK, chochotte ! Si tu me disais que tu avais l'attention de te battre pour l'amour de ta vie, je suis persuadé que j'irai mieux et que je me battrai pour vivre juste pour venir à votre mariage. Je crois au grand amour Doc Davis ! Lis un peu plus !

— Allez Joe ! Dors un peu. Tu aimes trop m'embêter.

On frappa à la porte et Jillian nous fit un petit salut après s'être montrée.

— Je peux vous parler Dr Davis ?

— Bien sûr.

Elle sourit à Joe et referma la porte. Immédiatement, Joe me lança un autre regard, espiègle.

— Bon, tout le monde m'a dit pour votre baiser. Mais, je vois bien que ...que tu ne l'aimes pas plus que ça.

— Joe, c'est compliqué. Ce sont des histoires de grand. Je suis parti prendre un verre avec elle et des amis un soir et ... la situation a changée.

Pourquoi je lui racontai ma vie à ce petit ? Probablement parce qu'il avait un pouvoir magique sur moi.

— Donc, c'est ta petite-amie ?

Je m'avançai vers la porte pour m'en aller.

— À plus tard, Joe !

— Mais, dis-moi ! Doc Davis ! Drew !

Je lui avais un petit coucou et j'avais quitté sa chambre.

Jillian m'attendait, les bras croisés et le sourire aux lèvres.

Je ne l'avais pas croisé de la journée et peut-être que je l'avais fait exprès après une énième soirée entre collègues, hier soir ...


Nous avions quitté le pub, assez tard, comme à notre habitude. Curtis et Johanna étaient partis depuis longtemps.

La soirée avait été bonne. Très bonne même.

Jared et Ston étaient de la partie, sans que je ne le sache, mais je les avais retrouvés là-bas, avec leurs collègues aussi.

Je crois que ce pub est vraiment le lieu de rencontres de tous les travailleurs pour se détendre, après une longue journée.

Enfin bref, tout le monde avait adoré Ston qui avait fait encore une fois, son show.

Bien évidemment, il avait fait son charmeur auprès de femmes qui le draguaient, tout en disant qu'il était pris. Il n'avait toujours pas voulu cracher le morceau sur sa conquête, même fortement alcoolisé.

De toute façon, lorsqu'il était éméché, il parlait de philosophie, la cigarette à la main avec des grands airs. C'était juste hilarant.

Bien que j'étais sociable et que je me faisais rapidement des amis, Jared et Ston étaient quand même en haut du classement. Toujours à ne pas se prendre la tête, même si avec DD, il pouvait y avoir des embrouilles ou autre.

Nous avions dansé comme des fous et enfilés les verres avec facilité, si bien que nous avions dû prendre des taxis pour éviter tout accident.

Jared décida de rentrer avec Lauren et je décidai de raccompagner Jillian.

— Moi, je vais rentrer. Seul. Parce que ma ... ma copine me ... me contrôle un peu trop ! avait crié Ston.

Nous avions tous éclatés de rire et Jared avait tenté à nouveau de savoir qui c'était.

— STOP ! STOP ! gesticula-t-il tel un ver. Oh ! Je fais comme ... comme SonGoku ! Ihaaa ! Ihaaa !

Jillian éclata de rire en s'appuyant sur moi. Je ne la repoussai pas étant donné mon état.

— Je vais me pisser dessus s'il n'arrête pas !

Ston finit par s'arrêter et nous pointa tous du doigt.

— Vous voulez savoir hein ? J'ai juste un indice ! Ma femme, c'est-à-dire DD, va ... va peut-être être ... énervée quand elle va le savoir ! Alors chut ! dit-il en apportant son index à ses lèvres.

Jared sembla retrouver un éclair de lucidité.

— Quoi ? Ne me dis pas que c'est Sara !?

Le taxi de Ston finit par arriver et il fit quelques pas de danse à reculons.

— Je ne dirais rien euhhh ! chantonna-t-il. Allez ciao les nazes ! Et pas de bêtises haha !

Il pénétra dans le taxi après un clin d'œil qui voulait tout dire et il s'en alla.

Je regardai un Jared, sur le cul.

— Il est avec Sara ! J'en suis sûr ! Oh mon Dieu !

— Mhh, je ne crois pas, fit Lauren, dubitative. Sara et Ston s'aiment beaucoup, mais je n'y crois pas. Je n'imagine même pas la réaction de DD.

— J'aimerais tellement voir votre December-Dan, lâcha Jillian. Elle a l'air d'être fascinante.

Jared et moi échangeâmes un bref regard et nos deux taxis arrivèrent, ce qui coupa bref à la conversation.

Les filles se saluèrent se promettant de se revoir et je saluai Jared.

Jillian entra dans le taxi et j'en fis de même après avoir indiqué au chauffeur son adresse et la mienne. Il démarra et Jillian se blottit contre moi tout en posant sa tête au creux de mon cou.

— C'était une bonne soirée. Une très bonne soirée ! commenta-t-elle. On s'amuse tellement bien, ensemble.

— Oui, admis-je.

Elle se tut et s'appuya encore davantage à moi en fermant les yeux.

Tu sens bon.

Un rire nerveux m'échappa avant de s'évanouir rapidement pour laisser place au silence de la nuit.

Je regardai le paysage défiler en réfléchissant à la situation actuelle.

Ça se voyait comme pas possible que Jillian était plus à fond dans cette relation que moi. Moi, j'avais besoin de prendre ce temps, même si elle avait toutes les qualités d'une petite-amie. Mais, je ne savais pas si j'étais prêt pour ça, finalement.

— Tu l'aimais vraiment ta December-Dan, ça se voit.

Je fronçai les sourcils et regardai Jillian qui avait toujours les yeux fermés.

Sa voix était pâteuse et grave. Elle allait s'endormir d'un instant à l'autre si nous n'arrivions pas chez elle.

— Pardon ?

— Tu as très bien compris.

Je tentai de garder le contrôle sur mon rythme cardiaque ne m'attendant pas à cette question de sa part, surtout que la veille, je l'avais embrassé accidentellement, juste à cause de ma crise de panique dans ce maudit ascenseur...

— Bah ... oui, je te l'avais bien dit, de toute façon.

Mh.

Elle n'ajouta rien mais finalement, elle reprit la parole.

— Mais, elle t'a fait mal au cœur. Je ne comprends pas, comment tu peux encore être aussi accrochée à elle.

Je la regardai de nouveau et elle avait les yeux ouverts. Elle me fixa et je soupirai en reprenant ma contemplation de l'extérieur.

Savait-elle la situation dans laquelle je m'étais foutu avec December-Dan ?

— Parce que je la respecte beaucoup et que c'est la mère de ma nièce.

Elle acquiesça doucement.

— Tu l'aimes toujours, n'est-ce pas ?

— Non.

— Vous êtes arrivés ! lâcha le conducteur.

Jillian s'écarta de moi et sortit de la voiture tandis que je disais au chauffeur de m'attendre.

Je la suivis jusqu'à son bâtiment et elle composa le code. La porte s'ouvrit sous un tintement sonore significatif. Elle l'ouvrit sans pour autant y entrer. Elle se tourna vers moi et je pinçai mes lèvres entre elles tout en fourrant mes mains dans les poches de mon blouson.

— Ça va pour la montée ?

Elle rit en penchant sa tête sur le côté. Ses beaux cheveux bruns cascadèrent autour de son visage et elle plongea son regard dans le mien.

— Il y a l'ascenseur, Dr Davis.

— Bien, esquissai-je un sourire. Ça me rassure.

— Tu veux monter ?

— Non. Je vais ... rentrer, comme j'ai dormi chez Jared et que je ne vais pas le déranger plus longtemps, autant que je rentre chez moi.

Nous nous regardâmes sous la lumière douce du bâtiment.

— Eh bien, je vais monter et dessaouler avec mon lit, sourit-elle. C'était une vraiment bonne soirée. Merci.

— De rien.

Elle laissa la porte se refermer avant de s'approcher de moi et de m'embrasser.

Ses lèvres étaient douces contre les miennes et le goût de l'alcool s'y faisait particulièrement ressentir. Elle enroula ses mains autour de mon cou et tout ce que je pus faire, c'était de poser les miennes sur ses hanches parce que j'avais envie de profiter de ce baiser et de me laisser un peu aller, encore une fois ...

Pourtant, cela m'était difficile parce que j'avais l'impression de faire quelque chose de mal.

Les yeux fermés, je voyais December-Dan me regarder comme lorsque je l'avais quitté avec des mots blessants à la patinoire.

Et c'était la première fois que ça me le faisait, alors que New-York, j'en avais embrassé des filles, pour l'oublier même si c'était difficile.

Ça devait être à cause de ce que j'avais fait. J'avais agi tellement bêtement.

Le klaxon de la voiture du taxi nous ramena à la réalité et elle s'écarta lentement de moi.

— Tu devrais y aller, murmura-t-elle.

— Je devrais y aller.

Elle repoussa ses cheveux et s'éloigna lentement de moi.

Merci encore.

Elle tapa une nouvelle fois son code, me lança un dernier regard et tenta de s'en aller, mais je décidai de la suivre.

J'allai donc payer la course, puis je la rejoignis. Elle m'attendait avec le sourire.

Bien sûr, nous nous étions laissés aller, encore une fois.

Mais, le lendemain, j'avais fui comme un lâche, en lui laissant un mot qui disait que je devais rejoindre mon père pour une urgence ...


Alors, ma seule idée lumineuse était de l'éviter le plus possible, en ce jeudi, le temps d'y voir plus clair à tout ça et au chantier de sentiments et de tourmente qui se construisait en moi.

— Hé ! lâchai-je.

— Salut Drew ! Je peux enfin te parler.

— Euh ouais ! Je suis très occupé. J'ai eu deux opérations aujourd'hui. On arrive à se voir que le soir ...

— Ouais, j'ai vu ça sur le tableau ! Tu devrais ralentir un peu ! me conseilla-t-elle. Bref ! Tu as le temps pour prendre un café ?

— Ouais ! Bien sûr !

Je regardai aux alentours, en ayant espoir que Curtis surgisse, pour me sauver la mise comme hier, un peu plus tôt dans la journée, mais il n'était pas dans les parages.

Est-ce que même, il m'aurait aidé, vu qu'hier soir, tout semblait bien se passer entre Jillian et moi ?

— Bien. Allons-y.

Nous ne dîmes rien sur le trajet jusqu'à la machine à café.

Je lui payai son café ainsi que le mien et elle me proposa d'aller prendre l'air.

— Je vais pouvoir prendre une cigarette aussi.

Je la suivis en prenant quelques gorgées ma liqueur sans goût et chaude.

Je m'assis sur un banc non loin de l'entrée et elle en fit de même. Elle alluma sa cigarette d'un geste rapide et en aspira une grosse bouffée avant de la recracher.

— Tu es un ancien fumeur toi, n'est-ce pas ?

— Oui. C'était à ma période lycéenne que je fumais tout et n'importe quoi, me remémorai-je avec le sourire.

— C'est bien d'avoir arrêté. J'essaye mais c'est difficile.

Elle prit une autre aspiration avant de l'expirer.

— Je ne te cache pas que je m'en grille une lorsque le besoin se fait ressentir, mais j'ai arrêté. Mon frère fume lui.

— Zeyn Davis, l'artiste et le business man accompli ! lâcha-t-elle avec le sourire. Un beau gosse mystérieux !

Je ris et repris une gorgée de mon café.

C'est vrai qu'on l'appelait comme ça dans la presse à affaires où nous paraissions deux à trois fois par an. Mais surtout Riccie et lui, car je n'avais pas repris l'affaire familiale.

Elle me parla quelques minutes de ses tableaux et je constatai qu'en fait, elle évitait aussi le sujet de notre relation...

— Tu lui diras que j'aime ses tableaux. Il est vraiment doué !

— Il doit le savoir.

— Jaloux ?

Elle me poussa d'un coup d'épaule avec un sourire tout craquant qui était contagieux.

— Certainement pas. Je suis très fier de lui et de ce qu'il est.

— C'est mignon. J'aurais aimé avoir un frère ou une sœur.

Elle expira sa fumée et regarda au loin.

— Fille unique, suis-je malheureusement.

J'aurais voulu lui dire que je l'étais aussi, car j'avais été adopté mais les gens avaient tendance à oublier que Zeyn et moi étions adoptés.

— Vos parents doivent être fiers de vous.

— Ils le sont. Les tiens aussi, lui retournai-je.

— Ouais. Mais j'ai des parents pas très présents.

Elle termina sa cigarette et entama son café en s'adossant au dossier du banc.

Même si j'en savais plus sur sa vie depuis nos sorties, elle restait quand même très vague sur sa vie tout comme moi.

Après tout, nous n'étions pas des stars. Juste des enfants de personnes qui avaient de grandes multinationales, ce qui n'avait pas énormément d'importances sur la presse à scandale sauf lorsque nous faisions des conneries ou que nos parents allaient être en faillites.

Et c'était plutôt bien car nous avions quand même droit à une vie privée.

— Je m'excuse d'être aussi ... possessive avec toi, lâcha-t-elle. Tu dois me prendre pour une folle.

Elle apporta son verre à ses lèvres tandis que je regardai son profil.

— Euh ...

— Non. En fait, je ne m'excuse pas, me regarda-t-elle. J'ai vraiment envie qu'on soit ensemble, Drew. Je n'ai pas envie de prendre mon temps, parce que je n'ai qu'une vie. Je viens de sortir d'une relation difficile avec un connard de première qui m'a trompé 1500 fois, mais en qui j'avais confiance ! Et toi, je sais que tu n'es pas comme ça ...

Euh ... le fait d'embrasser DD, ne comptait pas alors ?

D'ailleurs, elle avait surement rien dit à Isaac, car il n'était pas encore venu me cogner.

Bref, je l'observai sans savoir trop quoi dire et elle poursuivit.

— Ça fait plusieurs semaines que tu es ici et ... c'est fou, comme tu es fascinant et renvoie tellement de belles choses. Tu fais rire tout le monde au service et les filles t'adorent ! Les gamins aussi ! Tu as l'air d'être le mec idéal ! me sourit-elle.

— Je ne le suis pas, me sentis-je rougir. Vraiment pas Jillian.

— Franchement, je n'en sais pas tant que ça sur toi et cette December-Dan que je connais même pas, me rend jalouse, car tu as l'air de tenir encore à elle, alors ...

— Alors quoi ? Bien sûr que je tiens à elle Jillian ! Je te l'ai dit encore hier soir, en rentrant.

— Sincèrement, elle a raté quelques choses avec toi. Tu es certainement trop bien pour elle. Et peut-être qu'elle se croit au-dessus de tout et ...

— Je ne te permets pas de la juger, la coupai-je sèchement. Je peux le faire parce que je la connais, mais pas toi.

Elle fut décontenancée par mes paroles et elle écarquilla les yeux. Elle se cacha derrière sa masse capillaire. Je soufflai avant de me lever, mal à l'aise et prêt à m'en aller.

Cependant, elle m'arrêta en tirant doucement sur ma blouse.

— Je suis désolée Drew. Tu as raison. Je n'avais pas à la juger. Excuse-moi. Mais, tu m'embrasses, tu viens chez moi, on couche ensemble, tu m'évites à l'hôpital et le soir quand on sort, ce n'est plus le cas ... je suis perdue en fait.

Je la regardai par-dessus mon épaule et soupirai.

Elle n'avait pas tort. Je décidai de m'excuser, mais elle me coupa et elle sourit faiblement.

— Je peux t'inviter à dîner ? S'il te plait ? Pour me faire pardonner ? Genre, vendredi ? Ou un autre jour.

J'acquiesçai et son sourire s'élargit.

— J'y vais.

— OK.

Je l'observai une dernière fois avant de regagner l'hôpital.

Tout ça me laissa définitivement dubitatif, mais je mis cela sur le compte d'une fille qui avait le cœur brisé par son ex.

J'allai regagner mon service lorsque je reçus un appel.

Je sortis donc mon téléphone après avoir brièvement salué un collègue qui passait et décrochai malgré l'appel inconnu.

— Allô ?

Un ricanement robotique se fit entendre et je fronçai mes sourcils.

— Allô ?

— Drew, Drew, Drew, répéta la voix mécanique. Tu restes fidèle à toi-même. Fidèle à son succès auprès de la gente féminine.

— Pardon ?

— Qu'est-ce que DD penserait si elle te voyait comme ça avec Jillian ? Tu penses que je devrais lui envoyer des photos de vos embrassades romantiques et clichés sous son perron ? De vos nuits d'amours ? Tu penses que je devrais lui envoyer les photos de toutes tes conquêtes à New-York ?

Je me figeai sur place ne comprenant absolument pas cette blague de mauvais goût.

— Qui êtes-vous ?

— Qui suis-je ? ricana-t-il une nouvelle fois. Réfléchis. Un cauchemar. Tu sais ce que fait un cauchemar ?

Je ne répondis rien, trop estomaqué par la conversation.

— Réponds-moi !

— Je ne sais pas.

— Bien sûr que tu le sais !

— Un cauchemar hante...

— EXACTEMENT ! Ainsi sera mon rôle. Te hanter. Hanter ma DD. Hanter tout ce qui la touche de près ou de loin. La rendre folle. La rendre faible. Avoir la revanche que j'attends depuis des années.

Le sang quitta mon cerveau tandis que je réalisai une chose.

— Trevor ?

La voix ricana fortement tandis que je regardai autour de moi.

— Regarde bien autour de toi. Je suis partout. Je vois tout. Je sais tout. Je suis bien plus fort que Trevor. Un cauchemar est bien plus fort que Trevor. L'étape Trevor n'était qu'une étape. Je n'étais peut-être qu'une étape. Médites dessus.

Et la personne raccrocha. Je gardai malgré tout le téléphone collait à mon oreille, la boule au ventre.

Je me confortai dans l'idée que ce n'était qu'un canular téléphonique, mais ce n'était pas possible. Zeyn l'avait tué. Il ne pouvait pas revenir comme une fleur dans nos vies et certainement pas maintenant.

La panique me gagna et je décidai d'appeler December-Dan mais je refrénai l'envie.

Ce n'était pas une idée. Elle allait avoir peur et c'est ce qu'il voulait, depuis ce que cette personne avait tenté de faire samedi dernier au mariage de mes parents.

Je n'allai rien faire pour le moment ou peut-être juste en parler à Jared.

Voilà. C'était une meilleure idée. J'allai mettre dans la confidence Jared et le plus rapidement possible.

***

MARYSA

— Allô ?

— Marysa c'est moi, m'annonça DD.

— Ta tête au réveil s'affiche sur mon téléphone, donc je sais que c'est toi.

Je confirmai d'un signe de tête à l'une de mes assistantes que l'échantillon de tissu était bon et elle s'en alla. Une autre fit la même chose et d'un hochement négative je refusai.

J'étais en plein travail, mais lorsque c'était un membre de mon entourage, j'y répondais sans me poser de questions.

— Je ne relèverai pas ton commentaire. Pourrais-tu me rendre encore un service ?

Je levai les yeux. Déjà qu'hier, j'avais dû m'improviser baby-sitter de dernière minute pour notre couple de futur marié, toujours occupé ou avec des imprévus, parce que Jared était de sortie avec ses collègues, mon oncle et Hope étaient sortis je crois et Sara travaillait.

— Qu'est-ce qu'il y a encore ?

— Il faudrait que tu ailles chercher Skyler. Je viendrais la récupérer tout à l'heure. Ça devait être Isaac, mais il y a eu un petit souci avec la maison et je vais finir plus tard.

— D'accord, acceptai-je sans me poser de questions. C'est bien parce que je l'adore plus que toi que je la garde sans hésiter.

— T'es vraiment chiante.

— De rien, cousine. Je t'aime aussi. À plus tard.

Et elle raccrocha.

Même si j'étais occupée, pour Skyler je pouvais quitter le travail à tout moment. Cette petite fille était d'une « adorabilité » au summum de l'adorable. Puis elle était si intelligente.

Ah et j'allai en profiter pour l'emmener chez Kimberly pour sa petite robe.

Elle était prête donc c'était parfait.

Une vingtaine de minutes plus tard, un autre coup de fil m'arrêta dans mon travail.

Je répondis avec le sourire aux lèvres.

— Oui ?

— Bonjour mon soleil.

— Bonjour, gloussai-je doucement.

— Qu'est-ce tu fais ?

— À ton avis ?

— Tu penses à moi ?

Je ris tout comme lui.

— Nan. Je pensais plutôt à David Beckham. Tu sais ?! Ce mec est vraiment vraiment sexy et baisable !

— Haha. Je le suis plus que lui.

— Bien sûr mon cœur.

— Bref. Je peux passer ce soir ?

— Non. Skyler sera avec moi.

— Ah ouais ? Raison de plus. Puis, elle me manque ma petite princesse.

— Ça, ce n'est pas mon problème.

— Arrête d'être aussi mauvaise. De toute façon, je m'en fiche. Je passerai après.

Et il raccrocha.

Cet homme n'en faisait qu'à sa tête, mais on passait la plupart de notre temps chez l'un et chez l'autre, sauf hier soir puisque Skyler dormait chez moi.

Cela dit, je ne pouvais plus m'endormir sans lui. Ses bras étaient le meilleur endroit au monde pour moi.

***

— Tata Marysa !

— Ma petite chérie !

Je lui fis un câlin tout comme elle et lui embrassai les deux joues avant de me redresser et de lui tendre la main.

J'aimais vraiment la récupérer à l'école, je faisais trop la tante et femme d'affaire parfaite.

Je pense que l'instinct maternel a toujours été en moi.

Bien que j'ai été la reine des garces, surtout au lycée, les enfants n'étaient pas un problème pour moi contrairement à DD. J'aimais beaucoup les enfants. Et j'en ai toujours voulu. Ils parlaient presque autant que moi et ne se prenaient jamais la tête.

Puis c'était mignon quand c'était intelligent et très bien élevé.

J'admets que certains me donnaient juste envie de les claquer pour leur insolence, mais ma petite Skyler était juste une perle.

— Comment s'est passé ta journée ?

— Bien, dit-elle alors que je l'installai sur son siège auto. J'ai vraiment hâte d'être à demain, parce que je vais voir Zac-Hen et Jannie.

Bien qu'elle me l'avait déjà dit hier soir, ça se voyait vraiment qu'elle ne pensait qu'à ça et c'était adorable à voir.

— J'ai hâte pour toi, répliquai-je.

Elle acquiesça avec vivacité toute heureuse et je ne pus m'empêcher de lui faire un autre bisou avant de gagner le siège avant.

— C'est vraiment cool tout ça. Je suis contente que ta mère a accepté.

Je démarrai et elle me réexpliqua le plan qu'elle avait monté avec ses cousins, tellement elle en était fière. C'était vraiment le portrait craché de DD.

Tout ça me faisait penser à William et moi, lorsque nous étions plus petits. Nous faisions des supers plans pour que mon père nous cède tout.

Malheureusement, nous n'avions aucun lien de parenté.

Mon cinglé de géniteur avait monté une pièce de sa vie, de nos vies.

M'enfin. William me manquait. Je l'aimais vraiment beaucoup et il restera malgré tout mon cousin, à vie, qu'il le veuille ou non.

Je l'attendrai à sa sortie.

— Allez je t'emmène essayer ta robe pour le mariage et après, on va prendre une glace. Ça te va ?

— Ouaiiis ! Secret ?

— Secret. Sinon ta mère me tuera.

***

— Waouh, tu es toute belle ! commenta Kimberly toute attendrie face à une Skyler, ravie de sa robe de princesse.

— Un mini mariée, ajouta une vendeuse tout aussi éblouie par ma petite chérie.

— MA réalisation, lâchai-je avec dédain.

Sa robe lui allait comme un gant. Elle était toute blanche pour rappeler celle de sa mère.

Puis comme c'était elle qui allait balancer les pétales, elle devait en mettre pleins la vue.

Sur le jupon bien gonflé, il y avait pleins de paillettes. Et le seul trait de couleur était le grand nœud violet qui entourait sa taille. Elle était vraiment parfaite.

Les plus grands créateurs pouvaient aller se rhabiller. J'étais beaucoup trop talentueuse.

Je la voyais avec ses boucles et un hair band à fleur. Oui, c'est ce que j'allai faire.

— J'aime trop trop trop tata Marysa. Merci.

— Mais de rien. Attends je prends une photo pour Sara, qu'elle voit mon talent.

Je sortis mon téléphone, elle prit la pose et j'envoyai la photo à Sara.

— Bon. Je crois que c'est bon. Vous pouvez l'aider à l'enlever s'il vous plaît ? m'adressai-je à Kim.

— Bien sûr. Je la mets dans une housse et ...

— Et je l'emmène avec moi. Elle est prête.

— Allez viens avec moi ma petite princesse.

Sara en profita pour m'appeler.

— Oui ?

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Je devais être là. C'est ma filleule ! s'exclama-t-elle.

— Eh bien, ce n'était prévu.

— Ah. Elle est juste à croquer ! Je fonnnnds.

— Et ?

— Et quoi ?

— Sara. Tu dois le dire.

— Dire quoi ?

— Ne fais pas ta gamine.

— Ah. Tu veux que je gonfle ton ego là ?

— C'est ça ! Admets-le que je suis talentueuse.

— Non. Tu t'auto congratules assez !

— Mauvaise joueuse. Et oui. Je suis talentueuse. Ce mariage va être une tuerie, Sara. Et ce, grâce à moi.

— Ne m'évince pas du tableau, connasse. En parlant de ça, c'est bon pour le gâteau.

— Et le traiteur ?

— Pareil. Boisson comprise.

— Génial. Bon. On est dans le parfais timing. On pourra même se reposer.

— Oui.

Skyler revint avec Kimberly qui lui avait donné une sucette.

— Je te laisse, Skyler est là.

— Embrasse là de ma part. Et fais attention à elle.

— Jalouse, chantonnai-je.

Je raccrochai et Kimberly me donna la housse avant de me dire que les autres robes seraient complètement prêtes pour la semaine prochaine.

J'allai tranquillement les conserver chez moi en lieu sûr.

Je la remerciai avant de regagner ma voiture.

— Alors tata Sara a dit quoi ?

— Que tu étais parfaite et que j'étais dotée d'un talent inouï.

Skyler me regarda avec le sourire sachant très bien que Sara n'avait jamais dit ça, mais elle rentra dans mon jeu pour ne pas m'heurter.

— C'est cool alors.

***

— Alors je veux une gaufre à la glace, avec comme parfum de la mangue et de la framboise s'il vous plaît, dit Skyler en commandant.

— OK mademoiselle. De la chantilly en plus ?

— Oui, s'il vous plaît.

— Et vous, Madame ?

— Mademoiselle, le corrigerai-je. Un petit pot avec de la vanille des îles et du chocolat noir. Sans chantilly et un cappuccino à 90 degrés.

— Pardon ?

— Quoi ? Je ne veux pas qu'il soit chauffé à 100 degrés sinon il a un goût de brûlé, expliquai-je, outrée qu'il ne le sache pas.

Skyler rit et le mec finit par réagir, éberlué par ma demande.

— Je vais chercher une place tata.

— Ça marche.

Une fois la commande payée et prise, j'allai rejoindre Skyler que je trouvai en pleine discussion avec Drew.

Je faillis en perdre le plateau.

Je ne l'avais pas revu depuis le mariage de ses parents et ça me faisait tout drôle de le voir.

Il irradiait de milles feux en parlant avec Skyler. Lui aussi avait visiblement un bon contact avec les gamins.

Suis-je bête ! En même temps, il travaillait au service pédiatrie à l'hôpital. Encore heureux qu'il aime les gamins, ouais.

Je m'approchai d'eux et il me sourit avec sincérité, visiblement heureux de me voir.

— Hé !

— Hé !

Je posai le plateau et hésitai avant de lui donner une petite accolade ce qui le surprit.

Ça me surprit aussi, mais comme je n'avais plus de problème avec eux et leur abandon, je pouvais renouer le contact avec eux, quand même.

Je m'assis auprès de ma petite chérie, qui avait déjà commencé son goûter sous le regard bienveillant de Drew.

— Alors que fais-tu là ?

— Je viens prendre une glace pour l'un de mes petits patients. Il s'appelle Joe et il a gagné un pari.

— Oh. Intéressant.

Je pris une gorgée de ma tasse. Mh, mon café était parfait.

— Moi aussi je fais des paris, dit Sky. Et je gagne très souvent.

— Ah oui ? C'est vraiment génial alors, répliqua-t-il.

— Tu veux rester avec nous ? lui proposa-t-elle.

Il me regarda et j'haussai les épaules.

— Ouais, quelques minutes alors. Par contre, je vais chercher ma commande et je reviens.

— D'accord.

Il s'en alla et Skyler me sourit.

— Merci d'avoir accepté.

— Mais de rien. C'est ton oncle après tout.

— Oui, mais ... tu ne l'aimes pas trop non ?

— Ça dépend des jours. Tu sais, c'est comme avec ta mère. Il y a des jours, je ne peux vraiment pas la voir. Qu'est-ce qu'elle m'énerve !

Elle rit doucement et j'en fis de même.

Drew revint auprès de nous avec son gobelet de café.

— Alors, qu'est-ce que vous racontez ? nous questionna-t-il en nous regardant tour à tour.

— Bah, on est partie essayer ma robe pour le mariage de maman. Elle est vraiment, mais vraiment géniale. Tata Marysa est vraiment fabuleuse.

— Merci ma chérie.

— Évite de lui dire ça, elle va davantage prendre la grosse tête, lui conseilla-t-il.

— Je ne te permets pas, dis-je en faisant mine d'être offusquée.

Ils rirent tous les deux.

C'était étrange de voir qu'ils avaient la même façon de sourire.

Je les regardai tous les deux, me disant que Skyler ressemblait étrangement à Drew.

Puis, j'avais l'impression qu'ils avaient une sorte de connexion. La discussion allait bon train entre eux. C'était comme si je n'existai pas.

Bien sûr, Zeyn était le père, mais il y avait un truc...

— Marysa, ici la terre, m'interpella Drew. À quoi penses-tu ?

— À son amoureux, répondit Skyler.

— Pas du tout, dis-je en sentant mes joues légèrement se teinter.

— Eh bien, tu rougis, ricana Drew, gentiment.

— En plus, je crois savoir c'est qui ...

Cette fille était une petite chipie. Je ne me laissais pas démonter une seule seconde par leur regard inquisiteur.

Encore une fois, ils avaient le même regard...

— Quoi ?

— Tu peux nous le dire, me sourit Skyler.

— Petite chipie va ! dis-je.

Je lui essuyai la bouche avec une serviette.

— À qui penses-tu ma très chère Skyler ? l'interrogea Drew.

— Je pense à tonton Ston. Et j'en suis sûre, parce que j'ai entendu une conversation téléphonique entre eux et elle disait « Ston mon amour, il faut qu'on leur dise ! » m'imita-t-elle ce qui m'arracha un petit rire.

Drew rit tout comme elle avant de me regarder. Il n'avait pas l'air choqué ou je ne sais quoi.

— Qu'as-tu à répondre contre ta défense ? C'est quand même une grosse accusation.

Je les regardai tour à tour et soufflai, défaite.

Je ne pouvais même plus mentir. Puis, la révélation ne serait tardée ...

— OK. Je l'avoue. Je plaide coupable. C'est lui. Mais, ça reste entre nous. Personne ne le sait. On attendait le bon moment pour le dire à tout le monde. Nous avons tenté samedi, mais ce n'était pas simple. Ça peut surprendre, étant donné que nous sommes trèèès différents lui et moi.

— Tu as peur de la réaction de maman ouais ! lâcha-t-elle, malicieuse.

— Quoi ? Non ! pouffai-je.

Drew me fixa et je fus obligée de l'admettre. Mon Dieu, à deux, ils étaient drôlement forts.

— Un peu. Mais vraiment un peu.

— Vous n'avez pas à avoir peur, dit-il. Je ne vois pas ce qu'elle peut en dire dessus. C'est votre vie et elle n'a aucun droit dessus. Mais c'est marrant. Hier soir, nous étions avec Ston ... et il a laissé entendre que nous connaissions sa copine. Je n'aurais jamais cru que c'est toi.

— Je sais. C'est pour ça qu'on ... retarde un peu l'échéance. C'est le meilleur ami de DD et celui de Jared, expliquai-je. Et nous savons tous que DD est possessive.

— Je préfère savoir tonton Ston avec toi qu'avec une autre fille. Vous êtes trop cool tous les deux ! commenta Skyler. Maman sera trop contente. J'en suis sûre ! Puis, je suis d'accord avec oncle Drew, maman ne peut rien dire dessus.

— Merci ma puce.

Après encore un quart d'heure à discuter, le temps qu'elle finisse de prendre son goûter, Skyler s'éclipsa. Il y avait une petite animation pour les enfants. Cette glacerie le faisait souvent.

Je la regardai tout comme Drew qui m'annonça qu'il n'allait pas tarder à s'en aller.

— Merci de nous avoir tenu compagnie, lui dis-je.

— Avec plaisir. Notre amitié me manque, m'avoua-t-il après plusieurs secondes.

Mes lèvres formèrent un semblant de sourire et il reporta son attention vers Skyler qui pétillait de joie comme les autres gamins. Je ne savais pas quoi dire dessus, car à moi aussi, ça me manquait.

— Elle grandit si vite.

— Un peu trop vite à mon goût. Elle est bien plus intelligente et analyste que certains enfants.

— C'est l'influence de sa mère.

— Je pense, admis-je.

Je le regardai encore une fois. Il avait exactement le même profil que Skyler que ça en devenait perturbant.

— J'ai l'impression que tu es le père de Skyler, lâchai-je avec un ricanement nerveux.

Il se tourna vers moi, les sourcils froncés et un rire nerveux lui échappa à son tour.

— Peu probable, Zeyn est le père, à 100 %. DD nous a juré de ne pas avoir truqué le test et je vois même pas pourquoi elle aurait fait.

— Oui je sais tout ça. Elle est folle, mais pas aussi folle, si tu vois ce que je veux dire. Mais, les erreurs médicales existent, supposai-je. Puis, si je ne me trompe pas, il n'y a eu que ce test. Je sais que lorsqu'elle a pensé que Trevor était ... peut-être son père, elle en a fait plus d'une dizaine pour en être certaine, tellement ça la hantait. Donc, ça m'étonne un peu d'elle, qu'elle n'en a pas fait plusieurs pour Skyler.

Il ne dit rien et me fixa.

— Certainement parce que c'est inutile, répondit-il. De toute façon, elle avait choisi Zeyn et tant mieux qu'il soit le père.

Je le regardai ne sachant quoi dire, puisqu'après des années, j'avais appris aussi que ma chère cousine avait choisi Zeyn, alors que j'étais certaine qu'elle choisirait Drew, à l'époque.

Mais bon, j'étais certaine d'une chose : c'est qu'elle les avait aimés tous les deux.

— Je ne lui en veux pas, si c'est ce que tu te demandes, me dit-il avec un sourire en coin. Tout est réglé entre nous trois, de ce côté là.

— Et c'est très bien pour l'équilibre de Skyler. Vous agissez en tant qu'adulte.

— Exactement. En tout cas, je ne suis pas le père.

En disant cela, c'était comme s'il tentait de se convaincre. Et de me convaincre par la même occasion, mais ils avaient tellement de ressemblances tous les deux que je ne comprenais pas pourquoi personne ne s'était posé la question plus tôt.

— Bon, je vais y aller, annonça-t-il.

— Nous aussi. Skyler ?

Elle se tourna vers moi et je lui fis signe de venir.

— On y va.

— Oncle Drew vient avec nous ?

— Non, je dois retourner au boulot, répondit-il.

— Oh. Je pourrais un jour venir te voir ? Moi, j'aime bien les trucs médicaux, mais j'aimerais être vétérinaire.

J'échangeai un bref regard avec Drew. Je savais bien que ça n'avait peut-être aucun rapport entre eux, mais ... j'avais l'impression que c'était un peu le cas et Drew aussi.

— On demandera à tes parents.

— À maman surtout, rit-elle.

— Oui.

Il s'abaissa vers elle et lui déposa un baiser sur le front avant de me saluer d'un signe de main et de s'en aller.

— Il avait l'air un peu bizarre non ?

— Non, la rassurai-je. Allez, on y va.

***

Toc Toc Toc

Je quittai l'écran de mon ordinateur et le posai sur le canapé avant d'accourir vers la porte.

Je priai tout bonnement que ça ne soit pas Ston, car DD n'était pas encore arrivée. Puis, il n'était que 20 heures, alors ça devait être elle.

Lorsque j'ouvris la porte, je fus heureuse de la découvrir, la mine épuisée, mais avec le sourire. Je l'invitai à entrer et lui rappelai que les clés étaient sous le paillasson la prochaine fois qu'elle viendrait.

Elle soupira et balança son sac sur mon canapé en cuir qui m'avait valu quelques milliers de dollars. Je grimaçai à cela.

— Ce canapé m'a coûté plus de 3000 dollars, alors fais attention.

Elle leva les yeux et s'assit.

— Tu veux boire quelque chose ?

— Non, ça va. Je me repose deux minutes et j'y vais. Skyler dort ?

— Oui. Elle a mangé des légumes, du blanc de poulet et un produit laitier.

Elle me regarda du genre « arrête de me mentir ! ».

J'allai persister dans mon mensonge, mais elle vit le sac du traiteur italien.

— Je sais que tu cuisines très peu Marysa, alors ne mens pas avec moi, sourit-elle.

— Bon, c'est vrai, admis-je. Il en reste. Tu en veux ?

— Je n'ai pas faim merci. Je me sens barbouillée.

Elle se leva et se dirigea vers ma chambre dans laquelle Skyler dormait.

Bien qu'il y avait une chambre d'amie, elle était bien trop froide et peu rassurante pour une petite fille, alors que je la couchais tout le temps dans mon lit.

Je la suivis et elle s'installa près de mon lit. Je l'observai, le visage attendri face à sa fille.

Elle repoussa ses boucles de son visage et me regarda.

— J'ai parfois juste envie de me barrer avec elle, me confia-t-elle.

— Pourquoi tu dis ça ?

Elle haussa les épaules. Je m'approchai d'elles et m'assis auprès de ma cousine.

— Ma vie n'est pas adaptée avec un enfant.

— Tu dis ça, mais tes parents étaient agents et ils ont bien gérés. Ton patron John est père de famille et il s'en sort très bien.

— Oui mais ...

— Tu sais que tu as toute ta famille pour s'occuper de Skyler.

— C'est bien ça le problème. Moi, ce n'est pas suffisant. Je devrais être plus là.

Elle me fixa s'attendant à ce que je l'engueule ou je ne sais quoi.

Être agent était un métier bien difficile, mais elle devait bien nourrir sa famille puis c'était sa vocation. Elle était faite pour ça.

— Arrête de travailler alors, lâchai-je tout en sachant qu'elle n'y songerait même pas.

— Je ne peux pas !

— Exactement ! C'est ton identité. Réduis tes heures dans ce cas.

— Je ne peux pas non plus. Je suis sur une grosse affaire là, soupira-t-elle tout en se grattant le front.

— Tu ne peux pas la confier à quelqu'un d'autre ?

— Non.

— Eh bien, Skyler a un père. Elle devrait pouvoir se reposer soit sur sa mère, soit sur son père, la conseillai-je. Tu devrais laisser Zeyn entrer en jeu. Je pense que c'est le moment, même si avec cette demande de garde, sa famille a complétement déconnée. Mais, tu lui as pardonné, alors lance-toi !

Elle m'observa sans ciller et détourna mon regard.

Oui, je le savais. Dans cette famille, les nouvelles allaient vites.

— Zeyn n'a peut-être pas le temps non plus.

— Je suis convaincue qu'il en a plus que toi. Il a des horaires de bureaux.

— Mouais. Bon, je vais y aller.

— OK.

Elle prit sa fille en faisant attention à ne pas la réveiller et je pris son sac à dos, ainsi que son sac à main pour l'accompagner jusqu'à en bas.

Ma conscience me souffla que c'était le moment de lui dire pour Ston et moi, avant qu'elle ne le découvre et j'étais motivée à le faire. Je devais le faire.

— Tiens.

— Merci.

— DD ?

— Ouais ?

— Je ...

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Je viens de penser que ... que ...

Oh non ! Je ne pouvais pas. Pas comme ça, pas sans Ston.

— J'avais la robe de Sky en haut. Elle est magnifique. Tu aurais dû la voir.

— Oh... bah la prochaine fois.

— Ouais. La prochaine fois.

Une voiture passa à notre hauteur et je reconnus la voiture de Ston, mais il me vit et fit demi-tour. Heureusement qu'elle n'avait pas vu car elle était de dos.

— Merci Marysa.

— De rien.

Elle me donna une petite tape à l'épaule avant de rentrer dans sa voiture et de s'en aller.

J'attendis Ston, qui me prit dans ses bras dès lors qu'il se retrouva face à moi.

***

DECEMBER-DAN

Lorsque je rentrai à la maison, je fus à la fois soulagée de voir Isaac et aussi, craintive.

J'avais été stressé toute la journée. J'avais hésité toute la journée en pesant le pour et le contre, lui dire ou ne pas lui dire. Mais William m'avait convaincu et Sara aussi.

Mes mensonges par le passé ne m'avaient pas réussi, alors j'avais rapidement tranché pour dire la vérité. C'était le risque que je devais prendre. Je savais que celui qui prononçait mon malheur s'attendait à ce que je ne révèle rien.

Sauf que j'avais changé.

Je l'avais salué et je vis qu'il avait l'air heureux. Vraiment heureux et j'allai casser cela.

Il me proposa d'aller coucher Skyler ce que j'acceptai sans broncher.

Cela me laissait quelques minutes avant la révélation. Je bus un verre d'eau pour effacer cette sensation sèche dans ma gorge.

Il finit par redescendre toujours aussi heureux.

J'avais soudainement froid et chaud.

— La maison sera fantastique. J'ai réglé le problème de tuyauterie. Franchement, je suis impatient qu'on habite là-bas. Notre chez nous.

— Moi aussi, Isaac. Moi aussi, achevai-je en évitant tout simplement son regard.

Je pense que mon expression faciale prouvait le stress, car il fronça les sourcils et les ridules entre ses sourcils se prononcèrent.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— J'ai un truc à te dire, déglutis-je.

— Je t'écoute.

Mes mains étaient moites et mon cœur s'emballa immédiatement.

Je n'osai même pas soutenir son regard. Je fermais les yeux et me concentrai sur son souffle et sur le mien. Ensuite, je rouvris les yeux et fis face à ses beaux yeux.

Il commençait réellement à s'impatienter.

— Je tiens à te le dire avant que ça ne se sache, je ne sais comment.

— Tu me fais peur, ricana-t-il nerveusement.

Ma gorge était une nouvelle fois sèche. J'avais presque envie de boire, mais je devais le faire, je pouvais le faire...

— J'ai ... Il s'est passé quelque chose. Il faut que tu comprennes que je ne suis pas responsable de cela. C'est arrivé parce qu'il y avait des conditions qui font que ...

— Va droit au but, dit-il froidement et distant.

Soudainement, j'avais juste envie de prendre mes jambes à mon cou et de me tailler de la pièce.

— Drew m'a embrassé, annonçai-je sans le regarder.

Je relevai mon regard vers lui et l'expression qu'il affichait me provoqua un terrible frisson de culpabilité.

Sa joie disparut en un clin d'œil et son regard se baigna d'une lueur que je ne lui connaissais pas.

Je déglutis et attendis la suite des événements. 

***


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