Chapitre 22

Hello mes babies, ❤️

J'espère que vous allez bien. 

Vous ne savez même pas à quel point, ça me fait plaisir de recevoir des notifications de vos votes et commentaires sur UND 😍. 

Franchement, n'hésitez pas et ne lésinez pas dessus, car ça me motive, vraiment. C'est archhhhiiiiiiiiii dure, de rebosser sur l'histoire de DD, surtout que j'enlève pleins de choses superflues et tout. 

En plus, je travaille sur mon autre livre qui est Pop-Up et qui sera bientôt fini, alors n'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil. 

Je ne remercierai jamais assez les vrais qui sont là, depuis le début. 

Bref! Ce chapitre est archi loooong 😂. Ça me fait rire de le réécrire dans la vie de DD, haha. 

Allez, des besos 😘. 

-JFL 

***

DREW

La salle est juste plongée dans un silence profondément saturé de reproches, de colère et de choc.

Je m'en doutais. DD avait une longueur d'avance sur nous. Ça aurait trop beau pour être qu'il n'y ait pas de conflits et que tout marche sur des roulettes, comme si rien ne s'était passé par le passé.

Cette fille assurait toujours ses arrières.

Toujours.

Dans un autre moment, j'aurais ri. Oui, j'aurais ri à en avoir mal au ventre.

C'était juste ingénieux de sa part, d'inventer ce type de documents. En plus, il ressemblait tellement à un vrai qu'aucun juge n'aurait de doute sur sa véracité.

Il ne fallait pas se mentir ou être de mauvaise foi.

Créer ce document imaginaire de garde exclusive pour que Zeyn soit bloqué, il fallait le faire et y penser.

Il fallait être aussi vicieux que DD pour piéger quelqu'un de la sorte.

Néanmoins, nous étions dans une situation critique.

Et moi, je réalisai une chose : Riccie était à l'origine du triple coup de l'arroseur arrosé de notre situation passée.

Et Zeyn avait osé envoyer les documents, alors que je lui avais dit de ne pas le faire au vue de notre réconciliation du samedi soir.

Et Papa avait menacé December-Dan.

En conclusion, December-Dan nous battait en plate couture.

Elle venait de nous briser en quelques secondes telle une tornade déferlante.

Papa s'assit en état de choc.

Il parvint quand même à parler à Kelly.

— Kelly, dites à la police que c'est inutile et que ce n'était qu'un malentendu. Prenez quelques jours de congés. Vous devez être choquée.

— D'a..D'accord.

Elle ferma la porte derrière elle et je me tournai vivement vers eux.

Les mots me restaient en travers la gorge.

Riccie avait les larmes aux yeux.

En tant habituel, j'aurais éprouvé de la compassion pour elle, mais là, je ne pouvais pas.

C'était juste impensable pour moi. Comment avait-elle pu nous faire ça ?

Mais je m'en occuperai plus tard...

— Sincèrement Zeyn, je te pensais plus intelligent que ça, ricanai-je, éberlué. Je t'ai dit que cette demande allait briser tes chances ! m'exclamai-je en prenant ma tête entre mes mains. T'es con ou tu le fais exprès ?!

— Je n'ai pas envoyé ces putains de feuilles ! maugréa-t-il hors de lui. Elles étaient sur mon bureau à la maison. Je n'allai pas le faire parce que samedi, ça s'est très bien passé. Je ne comprends pas. Je les ai même jetés, s'époumona-t-il. C'est toi qui les a envoyés hein ? cracha-t-il en dévisageant Riccie. Après ce que DD a dit, ça ne me choquerait même pas. J'aurais pensé à Drew, mais c'est toi !

— Non ! Je n'aurais jamais fait ça ! s'écria-t-elle. Je me doutais qu'elle réagirait comme ça.

Je ris encore une fois sous les coups des nerfs.

— Je ne te crois même pas ! assénai-je. Tu nous as caché ça, pendant sept ans, Riccie. Tout est de ta faute ! hurlai-je hors de moi. Tu as brisé notre relation ! À nous trois. Personne n'aurait souffert, si tu ne t'en étais mêlée.

— J'ai fait ça pour vous ! se défendit-elle en larmes. Je l'ai fait pour vous, putain !

— Non ! fit Zeyn en secouant la tête. DD a raison. Tu l'as fait pour toi. Absolument pas pour nous.

— Mais pas du tout ! lâcha-t-elle en se laissant choir en pleurant. Je voulais vous aider. C'est tout ! Vous ne comprenez rien, puis vous êtes idiots et bornés. TOUS LES TROIS !

— Arrêtez de vous en prendre à elle ! intervint Peter.

— C'est elle qui a envoyé ces documents ! s'exclama Zeyn, furieux. Elle a tout gâché !

— Ce n'est pas elle, c'est moi ! s'écria ma mère. C'est moi qui les lui ai envoyés ! Je l'ai fait pour toi Zeyn. Je savais qu'il ... qu'il ne le ferait pas. Vous êtes encore trop attachés à elle. Tu n'aurais jamais osé lui parler de cette solution. Et, dimanche ... j'ai croisé un homme avec qui j'ai brièvement discuté et il m'a parlé de la situation de son fils. Il s'avère que vous aviez la même histoire et qu'ils ont fini par se battre pour l'enfant, même si au début, tout s'était bien passé. Il m'a conseillé et motivé à le faire, alors JE L'AI FAIT ! Pour notre famille.

— Quoi ? lâchâmes-nous en même temps.

Je fermai les yeux.

Pourquoi ne pouvaient-ils pas se mêler de ce qui les regardait ? Et depuis quand Jessie était assez stupide pour écouter un inconnu et lui raconter notre vie ?

Finalement, nous n'aurions jamais dû réapparaitre dans la vie de DD et elle dans la nôtre.

Elle n'aurait même pas eu cette menace le samedi soir et nous non plus.

Nous allions tous les trois très bien comme ça.

— Mais pourquoi ? s'étrangla Zeyn. Pourquoi tu as fait ça ?

— Samedi, j'étais ... tellement heureuse que tout se soit bien passé que ... j'ai voulu anticiper. Malgré la fin de soirée choquante, je me suis dit que ça pouvait unir nos deux familles, sans conflit et tout serait clair. Tu as le droit de jouer ton rôle ! Elle n'a pas le droit de te dire quand ou où ou comment tu dois le faire. Tu es son père ! Tu n'as pas à te laisser faire. Vous ne voyez donc pas ? Elle vous a brisé !

— Non maman ! intervint Riccie en nous dévisageant. Ils l'étaient déjà. Tous les trois. Elle est juste apparue dans leur vie au mauvais moment.

— Toi, la ferme ! m'exclamai-je. Je me tire ! Vous êtes que des malades. Maintenant, Zeyn n'aura plus sa fille et vous, vous pouvez tous perdre du jour au lendemain. Bravo la famille ! Elle avait déjà des soucis avec cette menace et là, vous venez de lui en rajouter.

— Nous n'avons pas peur ! lâcha Peter. Nous allons riposter face à cette jeune femme.

— Elle non plus. Les défis, elle s'y connait et elle gagne tout le temps. Si tu perds Peter, je ne serai pas là pour toi, parce que vous êtes en tort, sur ce coup-là. Maman aurait du nous en parler. Vous aurez dû vous mêler de ce qui vous regardait. Maintenant voilà où nous en sommes. Bravo, lâchai-je en applaudissant tout en me dirigeant vers la porte.

— Drew ! lança Riccie. Reste !

Je la toisai en m'en aller. Je ne pouvais pas lui parler. Pas maintenant.

Je sortis mon téléphone. Il fallait absolument que je parle à Jared.

Lui seul pouvait résonner DD et la calmer. Lui seul pouvait arranger la situation avant qu'il ne soit trop tard. Le tir pouvait être rectifié.

Il répondit au bout de la quatrième sonnerie.

— Hé Drew !

— Hé ! Je ... Je ne te dérange pas ?

— Non. Je suis avec quelques amis. Ça va ? C'est par rapport à votre soirée caritative du dimanche ?

— Non. On l'a reporté, répondis-je. C'est pour autre chose. C'est à propos de December-Dan. On a un problème.

***

Je l'avais retrouvé dans le bar où il se trouvait.

Dès lors où j'étais assis, je lui racontai tout, sans m'arrêter.

— Quoi ? Elle n'a pas fait ça ? s'exclama-t-il choqué, à la fin de mon récit.

Je pris une gorgée de ma bouteille de bière en acquiesçant sous le regard estomaqué de Jared.

— Elle n'avait pas à faire ça bien que je n'apprécie pas vraiment Zeyn, concéda-t-il. Si tu avais été le père, ça aurait été pareil. Je pense qu'elle est allée trop loin. Je me doutais bien qu'elle avait un plan d'assurance.

— Oui, tu la connais. Elle préfère toujours anticiper. Je suis sûr que si les documents de la garde alternée n'étaient pas sortis, elle aurait fait disparaitre ce document. Je vois bien qu'elle a changé Jared, dis-je. Il y a toujours cette jeune femme dont je suis tombé amoureux en elle, mais c'est différent. Je l'ai même revu aujourd'hui.

Il acquiesça visiblement d'accord avec moi en esquissant un petit sourire.

— Mais là, Zeyn a perdu carrément toutes ses chances et ... mes parents pourraient perdre P&J Corporation, ajoutai-je. On sait tous de quoi elle est capable. C'est pour ça que je te demande de la raisonner et d'écouter Zeyn. Il n'a vraiment rien fait pour une fois. 'Fin, si, il avait songé à cette proposition, mais finalement, il m'a écouté Jared. Et samedi, c'était génial, bien que la fin le soit beaucoup moins. Il était prêt à être patient. Il tient vraiment à Skyler.

On se fixa du regard et il repoussa sa masse de cheveux vers l'arrière en soupirant. Je le vis regarder une jeune femme qui passait près de nous avant qu'il ne me donne une réponse.

— Je ne la laisserai pas faire ça, Drew, m'assura-t-il. Elle est en colère, c'est tout. Je vais essayer de l'appeler.

Il prit son téléphone, appuya sur une touche raccourcie pour qu'il n'ait pas besoin de la chercher et porta le téléphone à son oreille.

— Messagerie, dit-il en reposant son téléphone sur la table. Elle doit tourner comme un lion en cage.

— J'imagine. Ou pire.

Il lâcha un petit rire avant d'apporter son verre à ses lèvres.

— Et toi ? Ça va ? Par rapport à ta sœur ?

— Je n'ai pas envie de lui parler. Je suis juste ... choqué et déçu.

Je n'arrivai pas encore à réaliser. Riccie était notre histoire.

La nouvelle avait dû mal à passer.

— Mh. Je comprends. En tout cas, tu as bien fait de me le dire. Je vais faire mon possible, mais je ne te garantis rien Drew. Tu la connais. Ta mère n'aurait pas dû s'en mêler.

— Je sais. J'aime ma famille mais parfois, ils vont trop loin.

— Exactement, adjugea-t-il.

— Tu vas parler à Zeyn alors ?

— Oui, acquiesça-t-il. Je ne suis pas père, mais si je l'étais, je n'aimerais pas être dans sa situation. Je serai triste qu'on me prive de mon enfant, alors que je n'ai rien fait de mal.

J'esquissai un sourire et le remerciai pour l'écoute. Jared n'avait pas vraiment changé lui.

— Je vais rentrer, lui dis-je.

— Chez toi ? Ça m'a l'air tendu. Viens dormir chez moi, me proposa-t-il. C'est un peu le bazar, mais y'a de la place.

— Oh je ...

— Ne fais pas ton timide Drew, rit-il. Tu as failli être mon beau-frère alors.

— OK, acceptai-je. Merci.

Nous nous en allâmes en direction de chez lui, après qu'on ait salué ses amis et mangés. La plupart d'entre eux étaient des amis qu'il avait connu de l'université. Ceux du lycée, il ne les fréquentait plus vraiment.

Nous finîmes par arriver chez lui.

C'était un appartement très joli.

Il y avait des cartons au sol et le bazar comme il l'avait dit.

— Harriston doit m'aider, mais cet escroc est inaccessible en ce moment, avec la petite copine qu'il a, il m'a abandonné.

— Ston en couple ?! ris-je doucement. Je pensais que ça ne l'intéressait pas.

— Je pense que ça l'intéresse maintenant. Tu veux boire quelque chose ou aller te reposer ?

— Je veux bien aller me coucher. Je commence très tôt demain.

— OK. Et dire que tu es médecin grâce au mensonge de DD. C'est quand même amusant, rit-il. Je n'oublierai jamais ce diner et le discours que tu as sorti.

— Ouais, admis-je avec le sourire.

— Bon, je vais te chercher des vêtements de rechange. Il faut déplier le canapé par contre.

— OK.

Il s'en alla et je fis ce qu'il y avait à faire.

Il revint avec des vêtements de rechange et des draps qu'il me donna.

— Merci.

— Il n'y a pas de quoi. La salle de bain est là-bas. J'essaye de rappeler DD.

— Très bien.

J'allai donc me changer rapidement.

En même temps, je reçus un appel de Riccie et de ma mère.

Je ne répondis pas.

Riccie finit par me laisser un message vocal et je décidai de l'écouter.

— Drew, je sais que tu ne veux pas décrocher, mais s'il te plaît, rappelle-moi. Je suis désolée. On doit en discuter. Vraiment. Je m'en veux tellement. S'il te plaît, rappelle-moi.

Ça serait vous mentir si je vous disais que je m'en foutais totalement.

Riccie était ma sœur. Et je l'aimais énormément. Même s'il n'y avait pas les liens du sang, Elle m'avait tellement écouté m'apitoyer sur ma brève relation avec December-Dan et elle avait toujours été positive en me disant qu'avec le temps, tout irait bien.

Mais je lui en voulais tellement aussi d'avoir fait ça.

Elle était en partie responsable de mon ancien malheur. Elle m'avait vu si triste, mais elle ne m'avait rien dit. Elle savait la vérité et elle n'avait rien fait. Et ça, j'avais carrément du mal à le digérer.

Je quittai la salle de bain et retrouvai Jared au salon.

Il venait de mettre fin à une conversation téléphonique.

— DD est injoignable et ça m'inquiète. J'ai laissé un message à Isaac.

— Je suis désolé.

— Ce n'est pas de faute, Drew. J'ai parlé avec Karl. Il a essayé de la joindre pour savoir si Skyler dort à la maison, mais impossible de savoir donc je lui ai dit oui.

— D'accord. Je t'assure que le but de Zeyn n'était pas de séparer DD de sa fille, répétai-je. Même s'il la pensait, c'est mon frère et je le connais. Il ne supporterait pas de faire souffrir DD et encore moins Skyler. Nous étions tellement heureux à l'idée de former une grande famille, tous ensemble. Surtout Zeyn ...

Je m'étonnai moi-même à défendre Zeyn de la sorte, mais je savais qu'il devait se sentir mal à l'heure actuelle et en vouloir énormément à Jessie. Zeyn n'était pas une personne mauvaise.

Peut-être qu'en agissant comme ça, ça ne m'aidait pas à savoir si DD et moi, il y avait encore quelques choses, même d'infimes braises, mais j'avais l'impression que je le devais à Skyler.

Je ne voulais pas qu'elle souffre du conflit de ses parents.

Jared me sourit.

— Tu aurais été un père génial Drew, déclara-t-il. Même si je ne doute pas des capacités de Zeyn, ajouta-t-il, tu l'aurais été.

Cela me fit un petit pincement au cœur et une certaine émotion me submergea. Je la couvris rapidement par un petit sourire.

Malheureusement ou heureusement, je ne l'étais pas.

— Zeyn est le père et je suis tonton, alors je me dois d'être du côté de mon frère. Il a toujours été là pour moi. Même quand j'allai au plus mal à New York, lui expliquai-je brièvement. Il aurait pu me haïr et me détester, mais il ne l'a jamais été. C'est quelqu'un de froid et de calculateur, Jared, mais Skyler est bénéfique pour lui.

— Si tu le dis Drew, je te crois. Bon, je vais aller me coucher en essayant de trouver le sommeil. Fais comme chez toi demain matin et tu peux rester le temps que tu veux.

— Merci Jared.

Nous nous échangeâmes un bref sourire et il s'en alla.

Je m'installai sur le canapé clic-clac.

Bien que mon esprit soit tourmenté par cette fin de soirée, la fatigue était bien trop assommante et je m'endormis rapidement.

***

ISAAC

J'avais reçu un bon nombre d'appels et de messages de tout l'entourage de December-Dan. Je n'avais pas eu le temps de les écouter, mais ça avait l'air important.

Évidemment, je n'hésitai à quitter le QG rapidement pour regagner sa maison.

J'avais un mauvais pressentiment et cela se confirma lorsque je vis son sac étalait par terre dès l'entrée et les tiroirs retournés dans la cuisine malgré la pénombre.

Je fis attention de ne rien écraser avant de vérifier si elle n'était pas au salon et pareil, elle avait tout dévasté.

Mais que s'était-il passé ?

Je montai rapidement et la trouvai dans sa chambre, assise au sol, avec la fenêtre grande ouverte.

Heureusement que le temps était encore clément.

J'allumai la lumière de celle-ci et elle clignota des yeux en grognant et en me demandant d'éteindre la lumière.

Je distinguai rapidement, qu'à côté d'elle, il y avait une boite d'anxiolytique et d'autres boîtes en tout genre.

J'accourus aussitôt vers elle, inquiet.

— DD ? Qu'est-ce que tu as ?

Je tentai de la toucher, mais elle me repoussa en essayant de masquer son visage. Surtout ses yeux avec ses cheveux.

Cependant, c'était trop tard. Ses yeux étaient rouges et ses pupilles étaient dilatés.

— Éteins la lumière, putain, gémit-elle d'une voix grave.

— Pourquoi tu as pris ça ? la questionnai-je en prenant une boîte.

Je la plaçai sous son nez, mais elle la balança.

— Je n'en ai pas pris, renifla-t-elle. J'allai mais je ne l'ai pas fait, expliqua-t-elle de sa voix rocailleuse.

Je la regardai perplexe. Un petit coup d'œil derrière elle et je trouvai la cause de son état.

— Je te le jure que je n'ai pas pris de ...

Je ne la laissai pas finir et pris la petite boîte qui se trouvait derrière elle, qu'elle avait à peine masquée. Elle tenta de riposter, mais je l'ouvris et j'y trouvai de l'herbe ainsi que d'autres babioles.

Tout s'imbriqua rapidement et je compris pourquoi ses pupilles étaient si dilatées.

La déception se lut sur mon visage mais cela ne la fit pas réagir. Au contraire, elle ne me lâcha pas du regard.

Je pensais qu'elle avait arrêté depuis un moment de fumer ce genre de substances addictives. Depuis qu'elle s'occupait correctement et parfaitement de Skyler, depuis qu'elle avait réellement pris son rôle de mère, c'est-à-dire depuis que Skyler avait trois ans.

December-Dan, avant ça, ne voulait même pas voir Skyler et ne voulait même pas se dire qu'elle avait une fille. Elle était encore dans le déni et le choc de cette grossesse inattendue.

Je l'avais connu dans une période sombre, mais elle avait réussi à trouver la lumière.

Elle aurait pu tomber vraiment mal, car elle avait commencé à prendre ces substances illicites pour masquer sa douleur et le chagrin affectif qu'elle avait subi, ainsi que les pertes causées par Trevor Wilkin.

Comme Jared et Sara l'avaient dit, DD n'avait jamais été aussi mal.

Et je ne voulais pas qu'elle rechute.

Je la pris par le bras et lui ordonnai de se lever tel un enfant.

— Lâche-moi, tu me fais mal ! hurla-t-elle en se débattant.

Mais je ne me laissai pas faire et nous nous dirigeâmes vers la salle de bain.

Je lui tendis la boîte et d'un regard vraiment glacial, je lui ordonnai de faire disparaitre cette herbe.

— Tu n'es pas mon père ! haussa-t-elle la voix.

— Non, je ne le suis pas DD. Je suis ton futur mari ! fis-je de même. Ton bonheur est mon bonheur et ton malheur est mon malheur et c'est pareil pour toi ! Bon sang, qu'est-ce qui te prend ?!

Elle me dévisagea et croisa les bras d'un air renfrogné et plein de colère.

Je pris le sachet et le renversai.

Elle ne dit rien et je tirai la chasse d'eau avant que je prenne encore son bras et que je l'emmène sous la douche.

Elle se débattit encore une fois et j'ouvris le robinet d'eau froide. Aussitôt, elle hoqueta mais ne bougea pas.

Elle ne fit que de me regarder.

Ses cheveux couvrirent en quelques secondes son visage et je repoussai ceux-ci en mouillant mes vêtements aussi.

Puis, elle pleura.

Je ne l'avais vu que très rarement pleuré.

En général, elle pétait les plombs mais pleurer, ce n'était absolument pas son truc. Pour elle, il n'y avait que les faibles qui pleuraient.

D'ailleurs, la fois où je l'avais vu vraiment pleurer, j'étais là ...


Nous n'étions pas encore ensemble, mais nous passions énormément de temps à deux.

Elle s'était rapidement confiée à moi et m'avait révélé tous ses secrets.

Elle ne voulait plus de secret et elle comprenait les dommages que ça pouvait causer.

Elle m'avait raconté l'histoire de sa mère et celle des types qui lui avaient brisés le cœur et elle, le leur.

Je savais qu'elle me révélait tout ça pour m'éloigner d'elle ou m'effrayer, mais ça avait l'effet inverse. J'étais encore plus fascinée par ce personnage que Blake Jenson m'avait compté.

J'avais envie d'être encore plus présent pour elle. Et, de lui montrer que l'amour pouvait avoir du bon et surtout que cela avait de l'importance.

Elle avait toujours aidé et protégé, et j'avais l'impression qu'elle avait besoin que quelqu'un le fasse avec elle. Et j'avais envie de le faire.

Alors, nous étions chez elle.

Skyler avait moins de deux ans et commençait à savoir très bien parler, vue sa précocité.

Bien que DD ne soit pas encore tout à fait à l'aise, elle devait s'occuper de sa fille, car Karl et Hope étaient partis à Portland pour quelques jours.

Je savais que se retrouver seule avec sa fille la paniquait.

Habituellement, il y avait toujours quelqu'un alors, elle m'avait demandé de rester avec elle.

J'avais accepté sans la moindre hésitation.

Le début de soirée s'était bien passé.

Skyler aimait beaucoup la présence de sa mère, mais elle aussi n'était pas vraiment habituée à ça, car c'était Hope qui était en général présente et qui s'occupait de Skyler.

Alors que c'était l'heure du bain, je les accompagnai.

Elle ne voulait pas être seule, je le voyais bien.

Elle fit couler l'eau et déshabilla sa fille en répétant les recommandations d'Hope, machinalement. C'est drôlement mignon et un sourire niais ne quittait pas mes lèvres.

— Bon, l'eau m'a l'air pas mal, se dit-elle en sortant sa main du bain. Tu peux voir si ça va ?! me demanda-t-elle.

— Bien sûr.

Je vérifiai l'eau et elle était à la bonne température.

Elle avait si peu confiance en elle que le contraste de la fille « agent » et celle de maman était énorme.

— C'est bon, lui confirmai-je.

— Bien, souffla-t-elle.

Elle regarda Skyler et de son index, elle commença à lui parler.

— Bon, Skyler, on va prendre le bain. Ne pleure pas, s'il te plaît, dit-elle à sa fille qui souriait sans vraiment comprendre pour elle lui demandait cela.

— OK maman.

Elle la mit dans le bain et Skyler s'y assit tranquillement avec le sourire avant de s'amuser avec l'eau. Au passage, elle éclaboussa DD, ce qui la fit rire.

Elle essuya ses yeux en rigolant une nouvelle fois en même temps que Skyler.

Je ris avec eux sans trop savoir pourquoi. Mais, je pense que ce fut à ce moment-là, que j'étais tombé amoureux d'elle.

— Ne me mouille pas s'il te plaît, prit-elle une petite moue boudeuse. Bon, on va prendre le gant et le savon, Skyler.

Skyler acquiesça et analysa les gestes de sa mère.

Je les regardai d'un regard bienveillant.

Maladroite, elle fit tomber le flacon de savon dans l'eau par un « Plouf » ce qui fit rire Skyler et ce qui amusa sa maman.

— Ça te fait rire de me voir aussi nulle hein ? Bien, j'assume ! Je ne suis pas mamie Hopie ou Papy Karl, hein.

— Tu n'es pas nulle, dis-je. Tu te débrouilles très bien.

— Maman, pas nulle.

Elle leva les yeux et mit du savon sur le gant, puis commença à laver sa fille qui ne disait rien. Skyler avait même l'air de vraiment apprécié ce moment, car elle rigolait et mouillait sa mère en même temps.

Une fois le corps lavé, elle s'attaqua au visage avec le gant savonné, sauf que Skyler se mit à hurler en se frottant les yeux au bout de plusieurs secondes, car le savon lui piquait les yeux.

— Oh merde ! Désolée ! Putain ! Attends !

Elle se mit à paniquer tandis que Skyler hurlait de plus en plus fort en se frottant les yeux.

Je me décidai de l'aider et rinçai le visage de Skyler rapidement.

— Ça va ma puce, maman n'a pas fait exprès.

Skyler pleura encore un peu et ses yeux étaient un peu rouge, mais rien de grave.

— Tu vois, ce n'est rien, dis-je en me tournant vers DD.

Mais elle n'était plus là.

Je décidai de finir avec Skyler.

— Maman, triste, dit-elle d'une petite voix.

— Ne t'en fais pas ma belle. Elle a eu juste peur.

Je la sortis du bain et l'enveloppai d'une serviette avant de me diriger vers la chambre.

December-Dan était là en train de sangloter.

Cela m'ébranla un peu. Je n'avais jamais imaginé la voir pleurer et surtout dans cet état pour ce type de choses.

En nous voyant, elle pleura davantage.

Je m'approchai d'elle avec Skyler dans les bras.

Celle-ci se mit à regarder sa mère, ne sachant comment réagir.

— DD, ne pleure pas. Ça arrive.

— Je suis une très mauvaise mère ! Putain ! Je suis nulle ! J'ai failli la rendre aveugle là ! beugla-t-elle.

— N'importe quoi ! Le savon dans les yeux n'a jamais rendu quelqu'un aveugle. Tiens, habille ta fille et arrête de pleurer.

Elle releva sa tête et Skyler tendit ses bras vers sa mère en couinant aussi avec des petits « maman ».

— Non ! Je ne peux pas ! refusa-t-elle en secouant la tête. Je suis capable de lui casser le bras en lui mettant son pyjama ! allégua-t-elle à travers ses larmes. Je suis nulle, Isaac. Je ne sais même pas m'occuper de ma fille !

Aussitôt, Skyler se mit à pleurer.

Je me levai pour la border afin qu'elle se calme, mais seule DD pouvait le faire.

— Tu dois la calmer. Et arrête de te rabaisser. Tu es la fille la plus forte que je connaisse alors arrête de te morfondre, d'accord ?! dis-je durement.

Elle releva sa tête vers moi, mécontente.

— Je n'ai pas cette fibre maternelle, Isaac. Je ne peux pas ! Je n'ai jamais voulu d'enfant, moi.

Elle s'apprêta à s'en aller mais je la retins par le bras et la forçai à le faire.

— Je suis là. Fais-le.

Elle regarda Skyler qui la regardait aussi, puis elle la prit dans ses bras avant de la serrer contre elle.

Skyler posa sa tête au creux du cou de sa mère.

— Je suis désolée Sky. Je suis trop nulle ! renifla-t-elle. Mais je vais m'améliorer, d'accord ?

Skyler finit par se calmer et elle put l'habiller en laissant échapper quelques larmes à travers des petits sourires qu'elle faisait à sa fille.

— J'ai réussi, dit-elle en soupirant soulagée. Maman a réussi.

Skyler rigola heureuse et dévoila sa dentition en plein chantier.

— Tu vas dormir avec moi, OK ? poursuivit-elle.

— Oui, maman.

Elle s'allongea et plaça Skyler près d'elle.

— Allonge-toi, dit-elle.

Je le fis et la regardai avec Skyler qu'elle découvrait un peu plus chaque minute.

Skyler finit par s'endormir après une conversation d'une dizaine de minutes, entre elles où elles se touchaient le visage et se faisaient des bisous.

Elle finit par m'observer et j'en fis de même.

— Tu es une bonne mère.

Je ne croyais pas en la conception de la mère parfaite, mais chaque femme était différente. Et DD était différente.

— Arrête, chuchota-t-elle. Tout le monde le sait que ce n'est pas fait pour moi.

— C'est parce que tu n'as pas confiance en toi DD, mais tu l'es.

— Certaines femmes sont faites pour ça. Ce n'est pas mon cas.

— Mais sont-elles aussi douées que toi dans d'autres domaines ? Non. Puis, ça s'apprend.

— Tu y arrives mieux que moi, dit-elle en caressant le petit ventre de Skyler.

— Parce que j'ai confiance en mes gestes. Aies confiance en toi en tant que mère DD et tu y arriveras. Je crois en toi.

Elle m'observa avec ses magnifiques orbes verts et esquissa un sourire.

— Merci, dit-elle d'une voix faible.

Des larmes lui échappèrent de nouveau, mais elle les effaça rapidement.

— Je déteste pleurer. J'ai l'impression d'être ... bête !

— Et moi, ça me rassure de savoir que tu pleures. Surtout pour des choses futiles. Je savais que tu avais la larme facile.

Elle rit doucement et me tendit sa main que je pris et que j'embrassai.

Nous n'avions pas encore échangé de premier baisé mais cela suffisait.


La voir pleurer me donnait encore plus envie de la protéger et de l'aider.

J'entrai avec elle sous la douche après avoir retiré mes chaussures et la serrai contre moi.

Elle m'étreignit fortement comme si sa vie en dépendait.

— Ça va aller DD. Chut, ne pleure plus.

Elle hocha la tête contre mon torse.

J'espérai tout comme elle que ça allait aller mieux.

***

— Elle est sous la douche, répondis-je à un Jared inquiet.

Il m'avait appelé plusieurs fois et j'avais décidé de répondre pour le rassurer.

— J'arrive. Je m'habille et j'arrive. Je sens qu'elle n'est pas bien.

— Jared. Ça va je te dis, lui assurai-je tout en rangeant un peu le carnage de son âme-sœur comme ils le disaient si bien.

Il m'avait raconté ce qu'il s'était passé pendant que je préparai son thé aux fruits rouges qu'elle adorait.

Si DD n'était pas dans cet état, je serai probablement parti voir ces connards pour ce qu'ils venaient de faire.

Comment avaient-ils pu lui proposer une idée pareille, alors qu'elle venait de les pardonner ?

Étaient-ils cons ?

Avec December-Dan, ça ne marchait jamais par la force.

Au contraire ! Cela empirait la situation.

Et là, ils venaient eux-mêmes d'empirer la situation, alors qu'elle était prête à lâcher du lest. Ce qui était rare venant d'elle.

— Il faut que je lui parle. Elle ne peut pas...

— Jared, le coupai-je vivement. C'est ma future femme et je pense que tu dois me laisser faire. Je gère. Ne t'en fais pas.

Il se tut immédiatement.

Je savais que mes mots venaient de le surprendre. Mais depuis un certain temps je voulais lui dire. Jared avait une place tellement importante dans la vie de December-Dan qu'on pouvait croire qu'ils s'aimaient bien plus qu'un amour fraternel. Ils étaient carrément fusionnels.

L'un n'avançait pas sans l'autre et parfois, c'était déroutant. Pour moi comme eux.

Jared avait du mal à aimer de nouveau, car il parlait de December-Dan et de Gretchen à toutes les filles qui l'abordaient. Celles-ci comprenaient rapidement qu'elles n'avaient aucune chance. Il n'y avait que Lauren qui avait l'air de s'en moquer et de le comprendre.

Mais dans un sens, je pense que lui aussi ne voulait leur laisser aucune chance à ces filles. Sauf qu'il ne pouvait pas vivre indéfiniment à travers DD.

Il devait se libérer d'elle.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? me questionna-t-il, curieux.

— Je veux dire que tu dois me laisser faire, répondis-je calmement. Je sais à quel point vous êtes importants l'un pour l'autre, mais elle a besoin de moi. Je vais gérer. Tu n'as pas à être tout le temps-là, dès qu'elle a un problème. Je te rappelle qu'on va se marier. Tu n'auras plus à avoir une si grande présence dès qu'il y a un souci avec elle. Je serai là. Je suis déjà là, appuyai-je.

Il ricana nerveusement.

Je savais que nous étions sur un sujet épineux mais il fallait que ça sorte. Je n'en pouvais plus. Et Blake avait raison sur ce point : Jared était l'un des talons d'Achille de DD et vice-versa. À chaque fois que DD avait un souci, il était là, alors que c'était mon rôle d'être présent. J'étais légèrement évincé à chaque fois. Il devait s'effacer de notre paysage de couple. Même si je savais que ça allait prendre du temps.

Énormément de temps pour les deux.

— Tu vas gérer ?! tonna-t-il, légèrement surpris. Je connais December-Dan mieux que qui compte Isaac et ...

— Et c'est peut-être un souci Jared, dis-je sèchement. J'ai l'impression que tu ne veux pas que les autres la connaissent davantage. Vis ta vie. Tu as le droit.

J'entendis l'eau de la douche s'arrêter.

Je ne pouvais donc plus poursuivre cette conversation.

— Un souci ?! Mec ! Je n'arrive pas à te cerner là.

— On en reparlera d'accord ? Elle a fini.

— Ouais ouais, grommela-t-il.

Il raccrocha visiblement, vexé.

Je soupirai et regagnai la chambre avec sa tasse de thé, après avoir donné un semblant d'ordre au salon et à la chambre.

Lorsque je rentrai dans la chambre, elle était déjà un pyjama, c'est-à-dire, un vieux tee-shirt de son père et un short. Elle plissa les lèvres pour tenter de sourire, mais cela ressemblait plus à une grimace.

Je lui souris tandis qu'elle prenait sa brosse à cheveux et qu'elle s'approchait du lit.

— Tu me les peignes ?

Je ne me fis pas prier et lui donnai sa tasse.

Elle me remercia et prit une gorgée. Je commençai à peigner ses cheveux mouillés pour démêler ses magnifiques boucles.

Elle adorait que je fasse ça et moi, j'appréciai ce moment.

Personne ne parla pendant plusieurs minutes.

Nous étions chacun dans nos pensées.

Je réfléchis à la manière dont j'allai aborder ce sujet délicat.

Finalement, je me lançai.

— Pourquoi tu ne m'appelles pas dès que tu as un problème ?

Elle regarda sa tasse avant de l'apporter à ses lèvres.

Elle but une nouvelle gorgée et elle répondit après plusieurs minutes.

— Tu travaillais.

— On va se marier.

— Ce n'est pas une excuse.

— Bien sûr que ça l'est. Tu dois me confier tes craintes, Dan.

Elle roula des yeux avant de terminer son thé qu'elle posa sur la table de chevet.

— Je n'ai pas de crainte, Isaac.

Nous nous regardâmes et je repris mes mouvements répétitifs sur ses cheveux.

— Tu en as. Tu n'aurais pas agi comme ça tout à l'heure.

— J'ai craqué, soupira-t-elle. Ce sont les nerfs ! C'est ... C'est beaucoup d'accumulations, justifia-t-elle.

— Bien sûr, dis-je avec une grosse note de sarcasme.

— Arrête d'être comme ça, me reprocha-t-elle.

— Je ne veux plus que tu fumes ce genre de choses à la maison. Pense à Skyler, s'il te plait.

Elle me regarda avant de détourner mon regard.

D'une main, je pris son menton pour la forcer à me regarder.

— Promets-le moi.

— Tu me saoules, dit-elle en repoussant ma main.

Je l'observai en train de faire les cents pas, tel un lion en cage. La fureur refaisait surface.

— Raconte-moi, dis-je doucement.

— Tu sais déjà tout. J'en suis sûre !

— Oui mais je veux ta version.

Je restai calme.

Avec elle, il fallait rester calme et je l'avais appris avec les années. Si elle voyait que vous étiez en colère, la sienne montait crescendo. Mais en restant calme, elle tentait de se tempérer au maximum.

— Je vais me venger, dit-elle sans préambule. Ils vont me le payer. Il va me le payer ! appuya-t-elle, fulminante.

Elle serra les poings et s'arrêta.

— Et tu ne m'arrêteras pas ! Ni toi, ni personne. Personne ne m'enlèvera Skyler, rétorqua-t-elle d'une voix enrouée d'émotions. Je m'en tape qu'il soit le père ou Joeffrey Baratheon !

Elle se retenait de pleurer une nouvelle fois.

D'ailleurs, elle leva les yeux au plafond avant de me regarder.

— Une garde alternée Isaac ! Il est fou ou quoi ?! Comme si rien ne s'était passé et que tout était rose ! Il a un culot ce type, c'est dément !

Elle sacra une centaine de fois tout en reprenant ses 100 pas.

— Tu sais ce que je vais te dire December-Dan ?! Cette histoire de garde serait arrivée tôt ou tard. J'admets qu'il a abordé le sujet d'une façon stupide et inappropriée et surtout parce qu'il ne t'a pas laissé du temps mais je t'assure que ça serait arrivé.

Elle ouvrit la bouche, choquée par mes dires.

Elle savait très bien la vérité.

Un jour ou l'autre, Zeyn aurait réclamé cette garde. Ce qui est normal pour un parent.

— Tu le défends ?! s'étrangla-t-elle.

— Absolument pas. Tu sais très bien que je ne le porte pas dans mon cœur et que j'ai à chaque fois envie de lui foutre mon poing dans la gueule, mais je me souviens d'une chose : il est le père de Skyler que tu le veuilles ou non. Il n'a pas été là pour te soutenir durant toutes ces années, mais personne ne lui a laissé le choix. Toi, la première ...

— Tu me reproches de ne pas lui avoir dit ?! me coupa-t-elle, ulcérée.

— Je ne te reproche rien DD ! Il faut que tu voies les choses en face ! Un enfant a besoin d'une mère et d'un père. Combien d'enfants souffrent de cela ? Moi, le premier. Mes parents sont morts lorsque j'étais enfant. Toi aussi tu dois l'admettre que tu aurais préféré que ta mère soit encore là.

Elle secoua la tête, estomaquée par mes propos.

— Il ne compte pas t'enlever, Skyler. Ni personne d'ailleurs.

— Tu ne comprends pas ! m'hurla-t-elle dessus.

— Explique-moi alors de quoi tu as peur ! Je ne comprends pas cette réaction de ta part. Samedi soir, tu leur avais pardonné. Tu aurais pu l'appeler et lui en parler. Tu n'avais pas besoin de le menacer et menacer sa famille. Skyler, vous l'avez fait à deux. Tu as sur-réagis en inventant ce document, déclarai-je. Tu as monté de toute pièce ce papier que Zeyn n'a pas même signé. Tu les accuses d'avoir été fourbes, mais c'est exactement ce que tu as fait et c'est carrément pire. Personne n'était au courant. Quoiqu'il arrive, tu contrôles encore et toujours la situation. Tu crois qu'il va être prêt à se battre pour sa fille, après la menace que tu as faite ? C'est soit sa fille, soit tu terrasses sa famille pour ton propre plaisir de victoire. Mais ça ne devrait pas fonctionner comme ça. Tu devrais penser à Skyler avant de penser à toi. Tu peux le prendre mal, m'insulter, me dire de dégager, mais tu sais que c'est la vérité. Skyler apprécie Zeyn et elle veut le connaitre. Tu ne peux pas lui enlever ça. Elle ne comprendra pas.

Je me levai, prêt à quitter la chambre, pour la laisser réfléchir, mais elle me força à m'asseoir, les yeux envahis de larmes.

— Je veux la protéger, se justifia-t-elle.

— Mais de quoi ? Il est si fou que ça !? Tu me caches des choses le concernant ?

— Non ! répondit-il en prenant sa tête entre ses mains. Il ... Je ...

— Dis-moi DD. Dis-moi ce qui te fait peur.

Je me tenais face à elle. Elle essuya d'un revers de main ses larmes.

Elle devait me dire le problème.

— Dis-moi.

— J'ai ... Je suis une mère nulle ! OK ?! J'ai peur de la perdre. J'ai ... J'ai peur de la perdre, parce que j'ai raté tout le début de sa vie, parce que je ne voulais pas d'elle. Elle a beau ne pas se rappeler de son enfance, elle a beau m'aimer, mais quand elle grandira et qu'elle comprendra tout ça, elle m'en voudra. Et ... son père sera là ! Zeyn la veut ! Je ne la voulais pas ! C'est lui qui gagne ! Et... elle m'abandonnera Isaac, pleura-t-elle. Elle m'abandonnera. Elle ne m'aimera plus, parce que je suis une mauvaise mère.

Aussitôt, je la pris dans mes bras et la serrai fort contre moi.

Je venais de comprendre sa crainte.

En fait, elle voulait se protéger elle, et non protéger Skyler de Zeyn.

Elle voulait se protéger du futur. Elle avait peur du futur. Elle avait peur que sa fille ne l'aime plus comme elle, dans ses premiers mois en tant que maman.

Cette peur de perdre était donc toujours présente.

Elle disait que ce n'était plus le cas mais c'était totalement faux.

— Ça va aller. Tu ne la perdras pas, la rassurai-je. Skyler est très intelligente. Elle comprendra ta grossesse difficile. J'en suis sûre qu'elle ne sera pas une adolescente rebelle.

Elle me tint fermement contre elle et je poursuivis dans ce moment de faiblesse.

Même si ça me coûtait de le dire, elle devait agir de cette façon.

— Il faut que tu discutes avec Zeyn. Il faut que vous mettiez les choses au clair. Tu dois le faire pour l'épanouissement de Skyler. C'est toi qui m'as dit qu'un parent doit faire des sacrifices pour le bonheur de son enfant. Alors fais ce sacrifice. Prends le risque qu'ils aient une relation père-fille. Ne leur interdis pas de ne pas pouvoir rattraper le temps perdu. Tu es une excellente mère December-Dan. Crois-moi que tu l'es. Tu as changé. N'attaque pas pour te défendre, mais agis intelligemment. Je suis avec toi et pas contre toi. Tu le sais ça hein ?

Je pris sa tête entre mes mains et fis disparaitre ses larmes.

— Je ne veux pas lui parler. Il m'a menti. Il a envoyé ses papiers ...

— Ce n'est pas lui DD, décidai-je de lui annoncer. C'est sa mère. Elle voulait l'aider, mais il n'a pas voulu les envoyer d'après ce que Drew a dit à Jared.

Elle se figea à ma révélation et cessa de pleurer.

Je lus clairement dans son regard, un certain soulagement.

Elle repoussa doucement mes mains et me lorgna, sceptique.

— Drew l'a dit à Jared ?

— Drew est avec Jared, répondis-je. Drew ne veut pas que la situation dérape. Il aime son frère et veut connaitre sa nièce aussi, je suppose, donc il a de suite pensé à Jared.

— Alors, Zeyn n'a pas envoyé les papiers ? s'étonna-t-elle.

— Non. Sa mère l'a fait sur un coup de tête. Elle a croisé un gars qui avait un fils avec les mêmes problèmes que Zeyn alors ...

Elle se laissa emporter dans ses pensées pendant plusieurs secondes avant de secouer la tête.

— OK. Euh ...mais il a quand même contacté l'avocat.

— Peut-être, mais il ne les a pas envoyés. Je pense qu'il a compris que ce n'était pas la meilleure solution avec toi, mais sa mère est intervenue, insistai-je.

Elle bloqua sa lèvre inférieure entre ses dents et me fixa.

— Tu le défends, répéta-t-elle.

— Pas du tout.

Et c'était terriblement vrai. Je ne le défendais pas.

Je voulais jouer le rôle neutre et non celui du futur mari jaloux même si c'était un peu le cas.

Je pensais juste à cette petite Skyler que j'aimais comme ma propre fille. Je m'étais énormément attaché à elle et je savais à quel point elle serait déçue si sa mère lui interdisait de revoir Zeyn. Elle ne comprendrait pas et c'est à partir de ce moment qu'elle commencerait à avoir de la rancœur envers sa mère, ce que je ne voulais pas. Skyler était le genre de petite fille a aimé être entourée des gens qu'elle aimait. D'ailleurs, elle avait une facilité à apprécier les gens, ce qui était étrange puisque ses deux parents n'étaient pas du tout comme ça.

— Je ne me venge pas alors ? me demanda-t-elle.

Je ris doucement. Comme si mon avis comptait dans ce qu'elle faisait.

La preuve : je devrais lui en vouloir de ce document, mais je n'en avais pas la force et j'avais fini par m'habituer.

Puis, je n'étais pas blanc comme neige non plus ...

— Tu ne te venges pas.

— Mais j'ai envie de ... de les faire peur. De leur montrer que je ne plaisante pas.

— Arrête.

— OK, je plaisantais, dit-elle en levant les yeux.

— Tu mens là, ris-je.

— OK, admit-elle. Mais Isaac, je ne sais pas. Je ne sais pas si je peux ne rien faire. C'est ...

— Écoute, je vais parler à Zeyn et lui dire que tu ne feras rien. J'ajouterai que tes menaces ont été dites sous la colère, mais que tu as besoin de temps. D'accord ?

— Du temps, répéta-t-elle.

— Oui.

— D'accord, opina-t-elle de la tête.

— Tu ne la perdras pas.

— Je ne la perdrai pas, répéta-t-elle en posant ses mains sur mon torse. Je t'aime tellement Isaac. Tu es si compréhensif.

— Tu ne m'aimeras jamais autant que je t'aime, lui dis-je.

Elle me fixa et les mots qu'elle laissa échapper m'ébranlèrent quelque peu ne m'y attendant pas.

— Si je pouvais me marier avec toi, demain, je le ferai. Tu es l'homme de ma vie.

Mon cœur rata quelques battements.

Je l'embrassai pour toute réponse.

Je ne savais pas si c'était le cas, même si elle venait de le dire, mais pour moi, elle l'était.

Maintenant, je devais me préparer pour que Blake Jenson ne détruise pas tout.

***

ZEYN

Je n'avais pas dormi à la maison. J'avais préféré dormir à l'hôtel ne pouvant supporter la vue de Jessie.

Elle venait de gâcher toutes mes chances et je lui en voulais terriblement.

Pourquoi avait-elle fait cela ?

Cela m'avait tenu éveillé toute la nuit, cogitant sur cette situation épineuse.

Est-ce que je devais choisir entre Skyler ou l'entreprise que mes parents adoptifs avaient fondée ? Je ne savais pas quoi faire ou ce que je devais choisir.

Peter m'avait dit que je devais me battre pour Skyler et que je n'avais pas à m'en faire pour leur entreprise.

Malheureusement, cela serait égoïste de ma part de détruire tout leur travail pour Skyler.

Je savais que DD était capable de détruire notre notoriété en proférant des mensonges que tout le monde croirait. DD était douée dans ce domaine. Ses menaces n'étaient jamais à prendre à la légère.

Putain !

Et dire que sans ces papiers de gare alternée, tout cela ne serait jamais arrivé.

***

Je ne pus aller bosser, le lendemain.

J'étais resté cloitrer dans ma chambre d'hôtel en retournant la situation dans tous les sens en cette journée de mardi.

December-Dan ne voudrait jamais discuter avec moi.

J'avais vu dans ce regard la révulsion qu'elle avait éprouvée. Cela me fit terriblement mal et me rappelai notre séparation à l'aéroport, où j'avais été tout aussi déçu d'elle.

Je comprenais ce qu'elle avait pu ressentir et le fait qu'elle craigne que j'abandonne Skyler, mais je n'allai pas le faire.

Je ne comptai pas le faire.

J'avais coupé mon téléphone toute la journée pour me consacrer à ma recherche d'appartement.

J'en avais dégoté un, en centre-ville. Je ne pouvais plus vivre sous le même toit avec mes parents. Spécialement Jessie, car j'étais en colère contre elle. Et, j'avais besoin d'être d'abord calmé, avant de la revoir.

Quant à Riccie, eh bien, je ne savais pas quoi en penser.

Elle disait l'avoir fait pour nous trois et peut-être qu'elle avait bien fait.

Mais pour l'instant, je lui en voulais aussi. Car, si elle n'était pas intervenue, je n'aurais pas vu Drew et DD s'embrassaient ce jour-là et je ne lui en aurais pas voulu. Nous serions partis ensemble à New-York, nous aurions appris sa grossesse et ...

Bref ! Ça ne servait à rien d'imaginer ce scénario parce qu'il n'arriverait plus.

Vers 17 heures, je décidai de rallumer mon téléphone pour faire part de ma décision à Peter.

J'avais reçu de nombreux appels. La plupart était de Drew, de Riccie et de Jessie.

Je supprimai tous les messages vocaux et appelai Peter qui décrocha rapidement.

— Fils ?

— Ouais. Je ... Je t'appelle parce que, j'ai pris ma décision.

— Je t'écoute.

— Premièrement, je ne reviendrai pas à la maison. J'ai pu me trouver un appartement en centre-ville. Je ne peux pas voir Jessie pour le moment. J'ai besoin de temps.

— Zeyn. Ta mère s'en veut terriblement. Elle n'a fait que de pleurer toute la journée. Elle ne pensait pas à mal. Elle voulait t'aider même si ce n'était pas de la meilleure des façons.

— Je sais. Mais, elle aurait dû me demander avant d'intervenir de la sorte. Elle ne connait que quelques esquisses de mon histoire avec DD et Drew. Et cela vaut pour toi. Vous ne devez pas intervenir entre nous.

Il ne dit rien et je continuai.

— Deuxièmement, je compte m'armer de patience, annonçai-je. Bien que Skyler soit importante pour moi, je ne peux détruire toutes vos années de dur labeur pour un malentendu. Ça va s'arranger, je suis sûr.

— Zeyn. Ne crains rien. Nous avons de très bons avocats. Tu dois te battre pour ta fille.

— Je vais me battre, mais je ne vais pas lui donner la guerre. C'est inutile et stupide. C'est ce qu'elle veut. Puis papa, tu ne sais pas à quel point, elle a énormément de ressources. Si elle dit qu'elle détruira P&J Corporation, c'est qu'elle en est capable.

Il ne dit rien encore une fois.

— Elle n'est pas méchante, juste combative, dis-je pour contrer ses pensées péjoratives envers elle.

J'étais obligé de la défendre.

Elle défendait les gens qu'elle aimait.

D'une façon poussée, mais elle agissait comme ça pour se protéger.

— Peut-être mais pour l'instant, je reste sur mes gardes.

— Si tu veux. Et dernièrement, laissez-moi gérer. Ne vous en mêlez pas.

— D'accord, soupira-t-il. Donc, tu ne veux pas de notre aide ?

— Non. Cela empirerait la situation.

— OK.

Je continuai avec lui encore quelques minutes avant de raccrocher en lui promettant que je parlerai à Jessie dans plusieurs jours juste le temps de digérer tout ça.

M'apprêtant à appeler un service de déménagement pour qu'on puisse récupérer mes affaires chez mes parents, je reçus un appel d'un numéro que je ne connaissais pas.

Je décrochai avec une légère appréhension.

— Zeyn Michaelson.

— Tu es obligé d'être aussi cérémonieux ?

Je reconnus immédiatement la voix de Jared.

Pourquoi m'appelait-il ? Ah ! Surement pour me combler de menaces en tout genre et m'insulter de tous les noms.

— Je ne savais pas que c'était toi. Je pensais à un appel professionnel. Et toi, tu es obligé d'être si irritant ?

— Ouais ouais, grommela-t-il. On pourrait se voir ?

— Pour quelle raison ? Se battre ?

— J'aimerais bien. Et je te battrai à plate couture. Je me suis retenu au mariage de tes parents.

— Je ne sais pas si je dois avoir pitié de toi, Jared.

— Tu sais quoi ? Je vais essayer de rester calme parce que si je te contacte, c'est parce que Drew veut absolument sauver les pots cassés et te tirer de là. Comme tu es clean dans cette histoire de garde et bien que j'aime DD plus que qui compte, tu ne mérites peut-être pas de subir ses foudres. Tu es le père de ma nièce alors, je suis prêt à faire des concessions. Tu sais la maturité et tout.

Je souris, même s'il ne me voyait pas.

Samedi, il avait été froid avec moi et c'était pareil de mon côté. Nous sommes restés courtois, pour le bien de tous, mais je ne le portai pas dans mon cœur.

Alors, le fait qu'il m'appelle pour essayer de m'aider était ... quelque peu ... touchant ?

— Oh. Quelle gentillesse de ta part. Allons-nous devenir amis aussi ?

Il ricana.

— J'adore ton sarcasme. Bref, je suis au Palacium Ivory. Au bar de l'hôtel. J'avais une conférence de jeunes enseignants. Si tu n'es pas là dans 30 minutes, je me tire et je laisse DD faire son carnage.

— Tu n'es pas obligé de me raconter ta vie et bizarrement, je suis dans cet hôtel. Ça devait être le destin mon cher. J'arrive.

Je raccrochai et pris ma veste sans regarder si j'étais présentable et descendis rapidement.

Je le trouvai rapidement. Le bar n'était pas à son comble vu l'heure.

Je marchai dans sa direction et je crois qu'il avait senti ma présence, car il laissa son verre en suspens, me dévisagea avant de secouer sa tête et de boire son verre.

Il fallait que je reste calme face à lui.

J'arrivai à sa hauteur et m'installai sur le tabouret prêt de lui.

Je commandai au serveur, un simple soda qu'il me servit rapidement. Une fois mon verre face à moi, je jetai un bref coup d'œil à Jared qui reposa son verre.

Il me regarda et j'en fis de même.

— Tu as une mine épouvantable, objecta-t-il.

— On est là pour parler de cernes ou ?

Il haussa les sourcils et je me désaltérai.

— Qu'est-ce que tu as à me dire ? le questionnai-je.

— Rien. Drew m'a dit que je devais t'écouter t'apitoyer sur ton sort.

Je penchai ma tête sur le côté, les yeux plissés.

— Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu es comme ça avec moi, Jared. Je ne t'ai jamais rien fait de mal et tu es irrité par moi. Qu'ai-je fait mis à part être amoureux de ta sœur, il y a quelques années ?

Il s'apprêtait à répondre, mais je l'arrêtai de la main.

— Avant que tu ne m'expliques ta théorie, je dois dire une chose. Si ce soir-là, à la pizzeria, ça avait été moi à la place de Drew, tu es bien d'accord avec moi que toute l'histoire serait différente et que peut-être même la fin serait différente, mais c'est comme ça, c'est un fait. M'aurais-tu quand même détesté ? C'est la question que je me pose.

Il ancra son regard au mien. Je constatai clairement qu'il ne s'attendait pas à cette question de ma part et encore moins que je sache comment December-Dan, à l'époque avait commencé à se noyer dans son mensonge.

Mais Drew me l'avait dit.

— Je n'ai jamais dit que je te détestais, répondit-il après plusieurs secondes.

— Je le ressens.

— Comme moi alors.

— Je ne me permets pas de juger sans connaître, Jared. De nos jours, nous réagissons bien trop comme ça par des « un tel m'a dit que ... » sans chercher à savoir si c'est vrai ou faux. Je n'ai jamais proclamé être un ange, mais je n'ai jamais souhaité ton mal ou celui de DD.

— Tu étais un putain de connard de lycéen qui affichait sa suprématie auprès des élèves et qui humiliait les plus faibles, me reprocha-t-il la mâchoire contractée.

— Drew aussi, soulignai-je, mais tu ne le détestes pas pour autant.

Il ne dit rien encore une fois, parce que j'avais tout simplement raison.

— Je pense qu'on a commencé du mauvais pied, déclarai-je.

— Je ne suis pas là pour qu'on devienne meilleurs amis Zeyn, soupira-t-il. Apparemment, tu n'as pas envoyé ces papiers.

— Je ne l'ai pas fait. C'est ma mère. Un gars lui a parlé de sa vie et son fils a un peu près la même vie que la mienne ... bref, elle s'est emballée.

— Mh. Tu aurais dû les faire disparaître ces papiers.

— Je sais. Malheureusement, je ne pouvais pas deviner qu'elle allait le faire et DD n'est pas toute blanche dans l'histoire. Elle a inventé un document de toute pièce avec ma signature, Jared.

— Je ne la défends pas. La preuve ! Je ne serai pas là à causer avec toi. Ce qu'elle a fait est abusive. Elle est complétement en tort.

— Je ne te le fais pas dire. Et j'ai regardé le document, il a l'air tellement vrai que devant un avocat et un juge, elle le remporte. Il y a ma signature, comme si c'est moi qui avait signé ce document.

Il rit et prit une nouvelle gorgée de sa liqueur.

— Elle est très forte.

— Je l'admets sans hésitation. Elle est trop loin pour nous. Mais ...

— C'est malsain et ça ne se fait pas, termina-t-il. Tu as tes droits. Bien que tu n'aies pas été là pour toutes les étapes de la jeune vie de Skyler, tu as tes droits. Personne ne peut t'interdire d'être père.

— Et je veux l'être vraiment, rétorquai-je. J'ai besoin de l'être.

Oui, j'en avais besoin ...

Il me jaugea du regard et je le sentis m'analyser pour évaluer la teneur de mes propos.

— Et je me moque tu sois le favori auprès de DD, renifla-t-il avec dédain. Tout ce qui compte, c'est son bonheur. Et si ça avait dû passer par toi Davis, je l'aurais accepté parce que c'est ça, aimer. Être prêt à faire des concessions. Et je l'aime, ma sœur. Alors, je n'ai pas peur d'être au second plan dans sa vie, dit-il. De toute façon, c'est déjà le cas. Skyler est sa vie. Elle serait capable de tuer pour elle.

— Pour toi aussi, lui fis-je remarquer. Sans toi, elle n'est rien. Je le sais. Tout le monde le sait.

Il me jaugea de nouveau et esquissa un faible sourire.

— Je suis rassuré alors, fit-il.

— Et arrêtez de vous voiler la face, DD restera DD. Elle a beau avoir changé, sa nature défensive reste la même, dis-je pour moi aussi revenir aux mots que nous avions échangés lors de notre ridicule bagarre.

— Je sais, concéda-t-il.

— Je suis rassuré alors.

Il était encore trop tôt pour que nous riions ensembles, mais ça aurait pu être le cas à cet instant.

Bien que notre relation soit à un très bas niveau, peut-être qu'avec le temps, celle-ci s'améliorait avec le temps.

— Je lui parlerai, m'informa-t-il.

— Merci Jared.

— Je suppose qu'elle aura besoin de temps.

— Je compte lui laisser le temps de digérer tout ça. Je comprends ce qu'elle a pu ressentir.

Il acquiesça et son téléphone sonna.

Il haussa les sourcils avant de décrocher.

— Ouais. Je suis en train de parler avec Zeyn. Ouais. Je lui ai dit qu'elle avait besoin de temps, Isaac. Tu voulais le faire ?! Oui bah, c'est fait et c'est réglé. Oui, réglé ! Elle va s'en remettre. D'accord. Ciao.

Il raccrocha en laissant échapper un soupir frustré.

— Tu vois, j'aime beaucoup mon futur beau-frère. Vraiment. Il a été au top avec DD, mais lui, il veut vraiment m'éloigner de DD et j'ai du mal.

Je laissai échapper un petit ricanement et je pris une grosse lampée de ma boisson.

— Il va être temps de couper le cordon Jared, lâchai-je en me levant.

Je laissai un billet de 20 dollars sur la table et lui donnai une petite tape à l'épaule.

— Elle va se marier, ajoutai-je comme s'il ne le savait pas. Je dois y aller.

Il rit faiblement en me regardant.

— C'est un cordon trop solide mec ! Rien ni personne ne pourra le couper.

— Si ! Moi ! le taquinai-je.

Il grimaça et je souris.

— Merci de cette brève discussion sans combat à la main, dis-je. Je suis heureux de constater que tu n'es pas si démoniaque que ça et que tu comprends certaines choses.

— J'ai envie de te frapper mais oui, tu as raison. Toi aussi tu n'es pas si mauvais. Mais un pas de travers Zeyn, et c'est moi qui me charge de tout. Tu verras rapidement ta vie défiler.

— Ouhhh ! J'en pisse dans mon froc.

Il sourit et je décidai de m'en aller du bar de l'hôtel avec sur les épaules, une certaine légèreté.

Peut-être que tout n'était pas perdue et que j'avais encore une chance.

Et que je serai finalement, papa.

***

BLAKE

Dans mon bureau, je regardai mon plan qui avançait comme je le voulais.

La perfection que j'avais atteint avec des années, me remplissait de joie.

C'est dingue comment ma haine envers December-Dan m'avait permis de me surpasser.

Un petit ricanement m'échappa et au même moment, mon téléphone sonna. Je décrochai en voyant le nom de mon interlocuteur.

— J'aime quand tu m'appelles Isaac. C'est bien de prendre des initiatives. J'avais peur de devoir le faire, après ce qu'il s'est passé samedi ...

— Tu vas arrêter tes conneries maintenant et tu vas m'écouter ! gronda-t-il comme si ça allait me faire peur. Laisse DD, tranquille. C'est moi que tu veux.

— Tu te trompes. Je veux DD. Je veux un face à face.

— Alors montre-toi ! De quoi as-tu peur ? Qu'elle te tue définitivement ?

— Aucunement. J'attends sagement mon retour vois-tu. Je n'ai pas besoin de me précipiter au point où j'en suis. Ça serait ridicule de ma part. Bref, Sara et William ont trouvé quelques choses ? As-tu bien fait ton boulot pour qu'ils ne découvrent rien ?

Il soupira et me confirma qu'ils n'avaient rien trouver.

— Très bien. Surveille Serena et n'oublie pas de me dire, dès qu'elle recouvrira lentement sa mémoire. Et sinon, comment vont les Davis ? DD ne les a pas attaqués ?

Je souris derrière mon combiné tandis qu'Isaac m'hurla que j'étais le pire salopard qu'il ait connu.

— Tu sais quoi Isaac ? Je doute de cela. Lorsque December-Dan saura la vérité, ça va faire mal.

— C'est à moi de le faire ! s'écria-t-il hors de lui.

— Alors, fais ce que je te dis. J'aurais une autre mission pour toi.

— Va te faire foutre !

— Je ne te pensais pas aussi vulgaire, m'enfin ! Bon, si mon homme a réussi à influencer la décision de Jessie Davis, tout va bien. Ils ne voient même pas que je suis là.

— Je me doutais que tu étais responsable.

— Écoute, il faut un peu semer la discorde, sinon je n'y trouve aucune satisfaction. Bref, tiens toi prêt Isaac pour les autres événements qui vont rapidement survenir.

Je raccrochai sans lui laisser le temps de me répondre.

Ma partie d'échec se passait plutôt bien pour ma part. 

***

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