Chapitre 11
Hé les Cerises ♥,
Je préviens d'avance, c'est un gros pavé (comme d'hab' hein mais sérieux je lâche l'affaire. Je n'arrive pas alors pas de plainte, j'ai prévenu !).
Bref, mis à part ça, j'espère que tout va bien dans vos lifes et tout.
Profitez de la vie hein, elle est trop courte pour se prendre la tête, OK ?
La FRANCE A GAGNÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ ! 😍
Allez, je vous laisse lire, commenter, aimer et détester et n'oubliez pas de voter! Merci d'avance.
Grooooos bisouus♥♥♥.
PEACE AND LOVE-
-JFL.
***
DECEMBER-DAN
— Juste UN épisode Maman, me supplia-t-elle avant d'énumérer tous les arguments possibles et imaginables.
Elle me faisait penser à moi lorsque je voulais absolument quelque chose.
— Demain, tu as école Sky et tu dois être épuisée. Moi, je le suis, nous avons eu loooongue journée.
— Oui, mais le jeudi je commence plus tard et vendredi, on ne travaille presque pas, justifia-t-elle. Allez !
Je finis par céder et elle sauta de joie en poussant des cris stridents qui me donnaient envie de revenir sur ma décision. Je finis par réaliser qu'Isaac n'était toujours pas de retour, alors je décidai d'aller voir.
Je me figeai lorsque je vis Zeyn, se tenir devant la porte. J'avais oublié qu'il devait passer. Isaac finit par sentir ma présence et il se tourna vers moi.
— Bonsoir December-Dan.
Je le fixai sans savoir quoi dire. Il avait quelques bleus sur la figure à cause de sa bagarre d'hier mais rien de bien méchant. Son visage était toujours aussi attrayant à voir. Il avait indéniablement changé en sept années. C'était un homme maintenant.
— Je peux entrer ? nous questionna-t-il tour à tour. Je vous rappelle que je devais ...passer.
Quel culot ! L'envie de le gifler me prit irrésistiblement.
— Je pense que tu devrais t'en aller Zeyn, lâcha Isaac après plusieurs secondes où nous nous dévisagions. Finalement, il se fait tard.
— Je m'en irai que lorsqu'on aura parlé DD, dit-il sans prêter attention à mon futur mari. Ne commence pas à envenimer la situation inutilement. Et, avec tout le respect que je te dois Isaac, je ne pense pas que tu sois en droit de me demander quoique ce soit. Ceci n'est pas ton problème, ajouta-t-il d'un calme froid.
— Sale ... bougonna-t-il tout en serrant les poings.
J'arrêtai rapidement Isaac et le forçai à me regarder. Ils n'allaient pas se battre en sachant Skyler dans les parages, même si ce qu'il venait de dire me déranger. Mais il fallait agir de manière réfléchi.
— Est-ce que tu peux rejoindre Skyler, s'il te plait ? Je vais discuter avec lui. C'était effectivement prévu. Même si j'ai très envie comme toi de le cogner, nous ne le ferons pas.
Isaac finit par céder en disant :
— OK, s'il te pose des soucis, appelle-moi. Là, je ne me retiendrai pas.
Zeyn sourit narquoisement tandis qu'Isaac s'en aller. Je finis par le dévisager et il haussa tout simplement les épaules. Je l'invitai à rentrer et nous allâmes dans la cuisine.
Étant un minimum, polie, je lui proposai de s'asseoir même si sa présence m'incommodait.
Ma mère m'avait toujours dit « Si tu veux détruire ton ennemi, soit courtois et terrasse-le, après. La victoire est toujours meilleure ».
Il accepta, puis pour rééquilibrer la balance et face à son insolence de ce week-end et sa façon de parler à Isaac, je m'avançai vers lui avec le sourire ce qui le surprit et le giflai.
Et cette gifle, il l'avait mérité. Et, elle venait du plus profond de cœur.
Après plusieurs secondes où le silence était assassin, il posa sa main sur sa joue et un petit rire lui échappa. Il me regarda choqué avec un sourire stupide sur les lèvres.
À cet instant, j'avais envie de le gifler à nouveau ou de l'encastrer dans un mur. Cette colère que j'avais ressenti auparavant, lorsqu'il m'avait laissé, remontait rapidement. Je me revoyais encore pleurer à l'aéroport, le cœur brisé par cet homme que j'aimais et que j'avais choisi. Ma poitrine se soulevait à une vitesse frénétique.
— Tu l'as mérité celle-là Zeyn, crachai-je. Tu n'imagines même pas à quel point, j'ai envie d'en faire plus. J'ai envie d'extérioriser tout ce que tu m'as fait enduré le week-end dernier avec ton frère, pour ce que tu as dit à Isaac, pour ...
— Pour ce que je t'ai dit il y a sept ans, acheva-t-il, doucement.
Et je me raidis face à ses mots. Je déglutis difficilement et déviai mon regard avant de revenir à lui. Son assurance avait disparu. Son vrai lui que je connaissais se pavaner devant moi.
Ce type d'émotions ne devait pas ressurgir. Je ne devais pas être touché par ce qu'il venait de dire.
Je déglutis une nouvelle fois et reculai d'un pas. Je n'aimais pas ce silence. Il était bien trop lourd de souvenirs et de reproches alors que j'étais passée au-dessus de ça. Je croisai mes bras comme si cela allait me protéger d'une force invisible et je lui proposai à boire après lui avoir tourné le dos pour me diriger vers l'évier.
Il refusa faiblement et m'indiqua le bouquet de fleurs. C'était un bouquet de magnifiques lys. Il n'avait pas oublié...
— C'est ... c'est pour toi.
Nous nous fixâmes quelques secondes, puis je répliquai que je n'en voulais pas.
— Pourquoi tu veux rendre la situation difficile alors quelle est simple ?
Je finis par les prendre et les plaçai dans un vase, tandis qu'il engagea la conversation comme si de rien était.
— Je ne suis pas venu me battre avec toi DD, me dit-il. J'aurais pu annuler et retarder les échéances, mais c'est inutile. Je sais qu'on peut gérer cette situation.
— Tu me connais assez bien pour savoir que le conflit, c'est ma passion.
— J'adore ton sarcasme DD. Je l'aime toujours autant.
— Je suis sérieuse Zeyn ! dis-je outrée.
Il m'irritait carrément là. Comment je parvenais à ne pas le virer de chez moi ? Où étais Drew ? C'était celui qui pouvait nous canaliser, pour éviter qu'on s'entretue.
— Moi aussi ! Je sais que tu me considères comme ... un pauvre type qui t'a brisé le cœur, mais le mien aussi a souffert. Il faut que tu aies aussi conscience que cette situation, ce n'est pas la nôtre mais celle de Skyler. Notre fille, conclut-il.
Ses épaules s'affaissèrent comme fatigué par cette discussion. Il avait raison. Notre « relation » n'avait rien à faire ici.
— Je ne partirais pas, December-Dan. C'est ma fille. Tu ne peux pas l'éloigner de moi encore. C'est inenvisageable ça.
— Je ne t'ai pas éloigné, tu es parti, rectifiai-je.
— Tu n'as pas appelé ! me reprocha-t-il. Tu ne l'as jamais fait.
Je ricanai en prenant ma tête entre mes mains.
— Je ne t'ai appelé ?! Et tu crois que j'allai le faire !? Je n'allai pas me rabaisser encore une fois en t'appelant, Zeyn. Je suis morte à tes yeux ! m'exclamai-je. Et, tu ne l'as pas fait non plus.
— Tu m'as menti ! se défendit-il en haussant la voix. Comment te croire !?
— Hé ! Baisse d'un ton, tu ne m'hurles pas dessus.
Il leva les yeux en laissant échapper un soupir d'exaspération.
— Oui, je t'ai menti, admis-je. J'aurais dû te dire que je voyais Drew.
Il m'observa de longues secondes avant d'acquiescer sans que je ne sache qu'il pensait de mes excuses brouillons.
— Merci de l'admettre. Donc, toi et moi, c'est définitivement terminé. Rassure-toi, je ne compte pas détruire ton mariage avec Isaac. J'ai hâte d'y être. Tu l'aimes et c'est très bien.
Je fixai ses yeux bruns avec une certaine douleur dans la poitrine qui la comprimait sans que je ne sache pourquoi.
Conscience allait faire un commentaire mais Raison posa sa main sur sa bouche et je la remerciai d'un regard. Je n'avais pas besoin de savoir sa façon de penser.
— Merci d'être clair Zeyn.
— En parlant de mariage, mes parents ont envoyé une invitation à ta famille pour le renouvellement ce samedi. Je ne sais pas si tu es au courant.
— Je n'ai pas vu mon courrier, répondis-je. Et, je ne sais pas si c'est une bonne idée.
— C'est une bonne idée. C'est une fête en petit comité et ça préparerait le terrain pour le prochain diner de nos deux familles. Et, ... j'ai acheté une robe pour Skyler, ajouta-t-il en poussant la boîte vers moi.
Je ne savais pas quoi faire alors il la poussa un peu plus pour que je puisse l'ouvrir. J'hésitai quelques secondes avant de céder à ma curiosité. Je l'ouvris et découvris une magnifique robe de couleur violette avec un serre-tête à fleur. Elle était pleine de frous-frous et il y avait des paillettes.
Skyler l'adorerait. Il connaissait déjà les goûts de luxe de Skyler. Je ne pus retenir un petit sourire qu'il remarqua rapidement.
— Tu l'aimes ... bien ?
— Skyler l'aimera, répondis-je en refermant la boîte.
Hésitant, je voyais bien s'il se demandait si j'avais réalisé ma part du marché.
— Oui, je lui ai dit. Et, elle regarde Nathalie donc elle est imperturbable.
Il sourit faiblement.
— Et ... qu'est-ce qu'elle a dit quand elle l'a appris ?
— Qu'elle avait deux papas et que c'était cool. Elle a aussi envie de connaître sa famille paternelle.
Ma réponse le déstabilisa un peu.
Venait-il de comprendre qu'Isaac avait une place importante dans la vie de ma fille et qu'il ne pouvait rien y faire ?
Il passa une main sur mon visage sans me quitter du regard et j'en fis de même. J'avais envie de savoir à quoi il pensait, d'être dans ses pensées.
— J'aimerais vraiment que vous veniez. Même avec Isaac. Je pense qu'on peut éviter tout ce combat et profiter de cette nouvelle vie. Je ne veux plus perdre du temps, DD.
— Zeyn, soupirai-je, je veux qu'on aille doucement. Je ne veux pas la perturber. Venir directement à la fête de tes parents, c'est dérangeant.
— Tu plaisantes ? Elle a une mère qui est une force de la nature et un père, un peu fou alors elle est forte notre fille.
Notre fille. C'était si bizarre de l'entendre dire. J'avais toujours dit « ma fille ».
Je devais donc partager Skyler maintenant, c'est ça ?
« Euhhhhhhhh, il t'a complimenté miss ! Ouhhhhhhhhhh, y'a le passé dans l'air hein ! Il te drague hein » me dit Conscience avec un sourire agaçant.
— Maman !
Nous tournâmes en direction la voix de Skyler.
Cette fille était juste ...Grrrr. Elle m'agaçait. Nathalie aurait pu me sauver pour le coup avec un second épisode. Pourquoi n'y avait-il pas un second épisode de merde ? Isaac haussa les épaules face à mon regard, tandis que Skyler regardait Zeyn différemment. Avait-elle changé d'avis sur son père ?
Il la salua, intimidé puis elle me regarda.
J'avais juste peur qu'il s'en aille sans lui montrer un peu de reconnaissance. Qu'il l'abandonne comme il avait fait avec moi... Je ne voulais pas qu'elle porte un quelconque espoir sur Zeyn alors qu'Isaac était là.
— Bonsoir, dit-elle en retour.
Mais les voir ainsi, intimidés par ma présence parce qu'ils attendaient clairement une autorisation de ma part, je finis par capituler.
— On ... On devrait peut-être vous laisser quelques minutes. Seuls.
Moi, j'avais dit ça ?
Conscience et Raison applaudirent.
« EX-TRA-OR-DI-NAIRE DD ! LÀ ! CHAPEAU BAS ! PIROUETTE À UNE MAIN ET DANSE DU PINGOUIN LÀ ! Je suis juste choquée ! Mais dans le bon sens ! » commenta la sorcière.
Ils me regardèrent tous d'un air dubitatif comme si je venais d'une autre planète. Oui, peut-être que je venais d'une autre planète...
— Vraiment ? s'assura Skyler. Tu es sûre, maman ?
Elle osait me demander alors qu'elle pouvait être très bornée ? J'étais étonnée.
— O..Oui, bafouillai-je. Après, tu vas te coucher.
— D'accord, sourit-elle.
Zeyn me regarda avec toute la reconnaissance possible du monde et je pris la main que me tendait Isaac et nous allâmes au salon.
Il m'embrassa à la tempe et je me blottis contre lui.
Avais-je pris la bonne décision de les laisser entrer dans nos vies ?
— Tu as fait la bonne chose. Dans le fond, c'est à elle de décider ce qui lui convient le mieux.
Je ne dis rien et le serrai davantage. Isaac avait raison. Ma fille pouvait prendre toute seule ce type de décision et je n'avais pas à interférer.
— J'espère que samedi, tu n'as rien de prévu, on doit aller au mariage des Davis, lui dis-je.
— J'espère que tu as une tenue, me sourit-il.
— J'irai en jogging. Juste pour voir leur tête.
Nous rîmes puis je l'embrassai avant d'attendre patiemment la fin de la première entrevue père-fille.
***
ZEYN
Je devais l'admettre, bien que son caractère de feu soit légèrement masqué, son changement était bon. Avant, elle n'aurait jamais proposé cela. Elle m'aurait renvoyé d'un coup de pied aux fesses ou pire. Avant, elle n'aurait même pas pris le temps de m'écouter.
Peut-être que ce Isaac avait un peu du bon.
Mais même ! Sa tête ne me revenait pas. Je ne le sentais pas ...
Après que DD et Isaac soient partis, elle s'avança vers moi. Elle ne fut plus intimidée par ma présence, ce qui était tout le contraire pour moi tandis qu'elle grimpait sur le tabouret.
Je la tins craignant qu'elle tombe ce qu'elle remarqua.
— Je ne tomberai pas. Maman l'a visé au sol, m'expliqua-t-elle avec un petit sourire.
Je regardai le bas du tabouret et elle avait raison. Je souris doucement et l'observai comme si c'était la première fois.
Elle avait autant de puissance que December-Dan. Malgré son jeune âge, elle était ... Je n'avais même pas les mots pour décrire ce que je ressentais. Des tas d'émotions me traversaient.
Je réalisais enfin que j'étais père. J'étais son père.
J'ouvris la bouche, prêt à dire à quel point j'étais heureux de l'être, mais elle parla avant.
— Je peux te poser une question ? Est-ce que tu es content d'être ... papa ?
— Oui, répondis-je tout simplement et sans réfléchir. C'est juste ... nouveau pour moi. Je ne sais même pas comment me comporter, avouai-je.
— Au moins, tu dis la vérité et c'est important.
Elle sourit et j'en fis de même.
— Moi aussi je ne sais pas quoi faire. J'avais demandé à maman qui était mon père, parce que je voulais le savoir, mais maintenant que je le sais, c'est ...
— Bizarre ?
— Oui. J'ai toujours su que j'avais un papa comme tout le monde mais de le voir, c'est bizarre. Je m'étais imaginée pleins de choses.
— Je te comprends. Du jour au lendemain, d'apprendre que j'ai une fille, c'est déstabilisant.
— Mais je t'aime bien donc ça devrait aller même si maman ne t'aime pas trop.
Je ricanai nerveusement et repoussai mes cheveux en arrière.
— Ça a été compliqué, l'amour entre ta mère et moi. Je ne sais même pas si c'était réellement de l'amour ...
— Ça, c'est un mensonge, me dit-elle. Elle t'a aimé mais maintenant y'a Isaac et il s'occupe bien de nous. Maman l'aime beaucoup et moi aussi. Il était là quand tu n'étais pas là. Maman dit que je comprendrais mieux quand je serai plus grande, mais j'ai compris que vous vous aimiez trop pour rester ensemble. Parfois, les gens qui s'aiment trop doivent se séparer pour être heureux.
Je l'observai, déconcerté.
À vrai dire, j'étais bouche-bée. Elle était bien trop perspicace et peu naïve pour son âge. Elle me faisait réellement penser à Jannie ce qui m'arracha un sourire.
— Je pense que ...
Je laissai ma phrase en suspens. Je n'allai pas lui expliquer notre situation. Elle était bien trop compliquée pour une fille de son âge. J'approchai la boîte que j'avais apportée pour elle et la posai sur ses genoux. Son regard s'illumina mais elle me regarda curieuse.
— J'aime beaucoup les cadeaux. Vraiment. Mais ...
— Avec modération, Skyler. Ne t'en fais pas, je ne risque pas de t'acheter avec mes présents, la rassurai-je.
— C'est exactement ça ! De toute façon, je t'aimerais moins après.
Elle sourit puis souleva le couvercle et découvrit la robe avec joie. La voir si heureuse gonfla mon cœur d'une sensation indescriptible. Alors c'était ça d'être père ? De ressentir toutes ses émotions lorsque notre enfant est heureux.
— C'est troooooop beau ! s'exclama-t-elle. Merci beaucoup !
— De rien. C'est pour le mariage de mes parents, samedi.
— Maman a dit qu'on n'y allait ?
— Je pense l'avoir convaincu, répondis-je.
— Trooooooop bien ! Je veux revoir Drew, Jannie et Zac-Hen.
Je la regardai avec un petit sourire. Mes pensées se dirigèrent vers Drew, qui malgré son soutien, ne me parlait plus autant. Je savais qu'il voulait être père. Vraiment. Il l'a toujours voulu. Maintenant, il voulait se consacrer à sa nouvelle vie et bien sûr, connaître sa nièce. Mais avant, nous voulions nous racheter et réparer ce que nous avions cassé avec DD.
Skyler releva sa tête vers moi avec le sourire et elle me demanda de l'aider à refermer le paquet.
— Merci.
December-Dan l'avait très bien élevée. Elle était bien plus calme que sa mère en tout cas.
— Sky. Tu dois aller te coucher maintenant.
Tiens ! En parlant du loup.
Nous tournâmes nos têtes dans sa direction. Je savais qu'elle n'allait pas réprimer son envie de mettre fin à cette première approche. Elle se tenait les bras croisés, ne laissant rien paraitre.
— Oui, maman.
Elle descendit de son tabouret et je me levai du mien. Puis à ma grande surprise, elle s'approcha de moi et entoura mes jambes de ses petits bras.
— Merci beaucoup d'être venu. Je suis contente.
Je croisai le regard de sa mère qui en disait long.
Elle me relâcha et je me mis à sa hauteur. Je repoussai timidement sa mèche de cheveux tout aussi bouclés que sa mère et lui embrassai le front avec force avant de la regarder.
— Moi aussi je suis très content, dis-je doucement. Et je ne te lâcherais pas, d'accord ? On va apprendre à se connaitre.
— D'accord, sourit-elle. Je suis pressée alors. Je veux te voir souvent aussi parce que tu es mon père.
Elle me fit un câlin que je savourai avec plaisir. Elle s'écarta finalement de moi et monta à l'étage. Je restai quelques secondes à genoux, me rembobinant la scène. Je m'attendais à tellement pire mais en fait, c'était parfait.
Skyler était de mon côté.
Je me relevai en constatant que DD s'était approchée de moi.
Nos regards se croisèrent et je brisai le silence en la remerciant de m'avoir accordé ces premières minutes précieuses avec Skyler.
— Je ne le fais pas pour toi, Zeyn. Je pense à ma fille et ce qui la rend heureuse, dit-elle. Alors, ne me remercie pas, c'est normal.
Je ne savais pas comment prendre son commentaire, mais je l'ignorai tandis qu'elle me raccompagnait à la porte. Elle l'ouvrit et je m'engouffrai à l'extérieur.
Nous restâmes quelques secondes à nous observer et elle me salua en me disant qu'ils seraient là samedi.
J'avais acquiescé et elle m'avait refermé la porte au nez.
Je restai quelques secondes sans bouger avant de regagner ma voiture tout en sortant mon téléphone. Je composai le numéro souhaité et la personne décrocha rapidement.
— Bonsoir maitre Chaveau. C'est Zeyn Davis. J'aimerais qu'on se voie dès que possible. Je suis père et j'aimerais proposer à la mère une garde alternée.
— Oh. Félicitation. Dites-m'en plus Zeyn. Je me ferais un plaisir de vous aider dans cette procédure.
Oui. Je devais faire valoir ma paternité. Elle ne pouvait pas décider quand je pouvais la voir. Ça devait être équitable. Cette demande devait se passer correctement, de façon intelligente sans que DD ne se braque après la proposition que notre avocat familial fera.
Si je lui en parlai dès maintenant, elle riposterait. Et elle avait bien plus de moyen de me faire la peau que moi.
Alors, je me devais de la jouer fine et mon idée était sensée.
***
DECEMBER-DAN
Cette nuit, je n'avais pas réussi à dormir. Mon insomnie n'avait pas réveillé Isaac qui dormait comme un loir. Je pensais à ma vie. Ce prochain mariage, cette mission vendredi, cette boule noire ...
Alors à 4 heures du matin, je me levai et décidai de me rendre au QG.
Je laissai une note à Isaac et quittai la maison, vêtue d'une tenue sportive et d'un sac avec des vêtements de rechange. Après une trentaine de minutes de trajet, j'arrivai là-bas.
Tout était calme.
Je me dirigeai vers le dortoir des nouvelles recrues et avec mon sifflet, je les réveillai. Certains sursaturèrent, d'autres gémirent de mécontentement en sacrant.
— Debout ! On va courir !
Je traversai les lits et retirai les couvertures au passage.
— Mais il n'est même pas encore 5 heures ! s'exclama le jeune Nicolas.
— Je n'en ai rien à battre. Vous avez 5 minutes et pas une minute de plus sinon corvée de nettoyage pendant 2 semaines.
Je sifflai une nouvelle fois et me dirigeai vers la sortie du QG en les attendant.
Ils arrivèrent avec 5 minutes de retard.
— Génial. Vous êtes de service de nettoyage et tous !
Ils râlèrent.
— Continuez ! Je suis tellement d'humeur maussade que je sens que les punitions vont pleuvoir. Allez, on va courir jusqu'à notre terrain d'entrainement.
— Quoi ? Mais ça fait près de 5 kilomètres ! s'insurgea la dénommée Brook.
— Et ? Tu as quelque chose à dire ?
— Non, madame, me dévisagea-t-elle.
— Cool. Retire ce regard meurtrier de ta face, tu risques d'avoir des rides avant l'âge. Allez !
Ils commencèrent à courir tout en me suivant.
Cette première semaine n'avait pas été facile avec eux. J'avais été dure mais c'était pour eux. Il n'y avait que Wyatt qui ne bronchait jamais. D'ailleurs, c'était lui qui menait la course ce matin.
Certains prenaient des pauses avant de reprendre. J'avais mis en place un tarif à chaque arrêt non justifié. Certains étaient déjà à une trentaine d'abdos et pompes.
Nous finîmes par arriver sur notre terrain d'entrainement avec un parcours.
Ils étaient tous transpirants, à bout de souffle. Moi aussi, mais je savais le gérer correctement.
— Allez ! Pour ceux qui n'ont pas écopés de châtiments, trois séries de dix abdos et de dix pompes.
Je sifflai et ils se mirent en position. Je comptai tout en les regardant. Si l'un d'eux le faisait mal, il en rajoutait cinq de plus.
Lorsque que Lea Yang, termina toute cette série, elle se posta au garde à vous près de ses autres camarades.
— Bien. Allez, faites-moi le parcours. Le dernier restant aura un privilège.
— C'est de la torture, s'insurgea le jeune latino du nom Ruez.
— Ruez, tu me feras cinq pompes !
— Quoi ?
— Dix.
— Mais ...
— Quinze !
Il grogna et il alla se mettre en place pour faire ce que je lui avais demandé.
Je mis ma montre en marche et je sifflai.
Ils coururent vers le premier obstacle qui était un petit muret à escalader, ensuite, il fallait courir en évitant les obstacles au sol avant de passer sous un filet au sol. Ensuite, ils devaient sauter des haies et traverser une allée de mannequins en leur donnant des coups précis jusqu'à que le mannequin laisse échapper un bip pour signifier qu'il était neutralisé.
Ensuite, ils grimpaient sur un filet pour se retrouver de l'autre côté afin d'atteindre un petit tunnel qui débouchait sur un petit point d'eau avec une eau boueuse. Une fois sortie de ceci, ils devaient éviter les « coups » d'un muret. En fait, le muret était tout lisse, mais lorsqu'il ressentait une présence, il s'enclenchait et des gants de boxes en sortait.
Beaucoup d'élèves tombaient sous le coup, surpris.
Comme ils devaient passer un par un, je les regardai.
Le jeune Dubois réussit et continua son parcours, puis Amber se lança. Elle aussi réussit et ce fut le tour de Brook. Bien trop confiante, elle reçut un gant de boxe en pleine face et tomba. Ruez tenta son coup et il réussit assez bien avant de se faire piéger. Il tomba lui aussi et Lea se lança. Elle réussit assez facilement. Les autres garçons réussirent, mais Lucas se retrouva lui aussi au sol tandis que Nicolas réussit. Wyatt se lança et il réussit avec facilité et souplesse.
Les deux dernières filles, c'est-à-dire Loïs et Charlotte réussirent au début, mais Charlotte repéra le gant qui sortait du mur et s'abaissa tandis que Loïs reçut le coup.
Après la traversée de ce mur sans pitié, ils devaient entrer dans une sorte de petit labyrinthe, mais en marchant en arrière pour tester leur capacité à éviter les obstacles même de dos. Dès que l'un effleuré le mur, celui-ci sonnait et la recrue était obligée de quitter le labyrinthe. Pour lui, le parcours s'arrêtait là pour lui et les autres poursuivaient avec la dernière étape qui consistait à ordonner une série de cube. Ça ressemblait au Rumixcub, mais en plus simple. S'il réussissait rapidement et sans faute, le muret devenait vert sinon il restait rouge. Ils avaient le droit à trois chances.
Une fois avoir réussi cette autre étape, il terminait le parcours.
Et le premier qui termina fut Vince, suivi d'Amber puis de Wyatt. Tout ça en quinze minutes.
Ce qui était un très mauvais temps.
Le record que le QG avait connu était en 3 minutes et 15 secondes. Et c'était moi. Il y 5 ans de ça.
Ils finirent par arriver et ceux qui avaient échoué, regardèrent les autres reprendre le parcours après mon coup de sifflet.
Au deuxième parcours, mes éléments forts se révélaient : Vince, Amber et Wyatt.
Ils réussirent la deuxième fois en une dizaine de minutes ce qui était déjà bon.
Ils étaient épuisés et ils attendaient mon autre coup de sifflet.
Je le fis après deux minutes de répit et ils reprirent à nouveau.
Pour le coup, Vince perdra ayant trop de confiance. Il ne restait donc qu'Amber et Wyatt.
— Bien. Nos deux derniers finalistes. Que le meilleur, gagne. Le privilège est à la clé.
— Franchement Wyatt, lâche l'affaire, déclara Amber, trop sûre d'elle.
Wyatt ne répondit rien et se concentra. Les autres étaient clairement pour Amber. Je ne comprenais pas pourquoi ils étaient si distants avec Wyatt, mais il avait l'air de ne pas s'en préoccuper. Je sifflai et ils démarrèrent au quart de tour. C'était étonnement serré. Même les autres étaient surpris par la performance de Wyatt qui habituellement se laisser perdre, parce que je savais qu'il avait des capacités.
Ils arrivèrent devant le muret et il laissa Amber tenter la combinaison. Les deux premiers furent faux et elle commença à stresser pour le dernier.
Elle rata et Wyatt tenta sa chance. Il réussit dès le premier, termina au bout de 7 minutes et 50 secondes.
Il se laissa tomber après ça et je fus la seule à applaudir pour sa performance.
— Bravo Wyatt. Là, je suis carrément fière de toi.
Je l'aidai à se relever bien qu'il soit couvert de bout et tout transpirant. Il laissa échapper un « merci » en évitant le regard des autres.
— Ça, c'est ce que je veux ! leur dis-je. La ténacité. Avoir trop confiance en soi, c'est néfaste et paniqué, c'est mauvais, répliquai-je en parlant de Vince et d'Amber. Les autres, on remettra ça très prochainement. Allez, on rentre au QG. Ah et sachez qu'il n'y a pas d'heure de travail avec toi, tant que vous bossez avec moi. Je suis « L'espoir ». Je décide. Je commande. Vous n'êtes pas contents, vous partez.
Je lançai un sourire sincère et j'emboîtai le pas.
***
Je ne savais pas d'où j'avais cette énergie, mais pour un jeudi, j'étais au top de ma forme. Après l'entrainement avec mes recrues, je m'étais cloitrée dans mon bureau.
Je travaillais sur la recherche d'identité de William. Je préférai lui donner la réponse rapidement pour qu'il soit efficient le plus rapidement possible et qu'il passe à autre chose.
Je passai donc un coup de fil à Sara pour qu'elle vienne me rejoindre dans mon bureau, afin que je l'informe de la situation et de mes recherches, mais aussi pour lui dire comment c'était passé la venue de Zeyn.
Elle ne tarda pas à venir en m'informant que Will était surveillé.
— Alors, comment ça s'est passé hier soir ? Avec le papa ? Skyler était contente ?
Je lui répondis en détaillant ce que nous nous étions dits avec Zeyn. Il comptait rester vivre à San Francisco pour être proche de Skyler et que nous allions certainement au remariage de ses parents.
Elle était fière de ma réaction et du fait que je n'avais pas laissé la colère m'emporter. Et moi aussi.
— Il faut juste que ... vous voyiez pour la garde de Skyler maintenant. La justice n'a même pas besoin de s'en mêler.
— Il ne m'en a pas parlé donc je lui en suis reconnaissant pour ça, admis-je. Mais, effectivement, faut que nous en parlions.
Ensuite, je lui parlai de mes recherches concernant la véritable famille de William. Ce que j'avais trouvé de lui dans nos bases de données, étaient très étonnants. Bien que remonter 20 ans en arrière pour apprendre la véritable identité de ses parents, il y avait quand même des éléments qui nous laissèrent sans voix et je demandai à Sara de creuser avant mon départ demain, car j'avais une piste sûre qui se trouvait à Los Angeles.
— Tu penses que ça ne va pas le déranger que je bosse sur son cas, avec toi ? me questionna-t-elle. Tu as quand même passé un deal avec lui, à ce sujet. D'ailleurs, tu lui as demandé quoi en retour ?
Je la regardai brièvement tout en réfléchissant rapidement à un mensonge, même si ça ne me plaisait pas. Je ne voulais pas lui dire pour la menace que j'avais reçu. Après tout, Will avait peut-être raison, c'était certainement une pauvre blague.
— Si, ça le fait chier, il n'a qu'à voir ailleurs où je suis. Donc, dis-moi s'il t'embête. Et rien du tout. Juste de se tenir à carreaux.
Elle me jaugea du regard quelques secondes, comme si elle doutait de la véracité de mes propos avant de décider de s'en aller.
— Bon, je m'occupe de lancer les analyses d'ADN, dit-elle. À plus tard.
Elle s'en alla et je soupirai soulagée qu'elle n'ait pas insisté.
Je continuai de travailler sur les prochains cours de mes recrues, jusqu'à qu'on frappe à la porte. Je fus surprise de découvrir Wyatt tout propre avec des cahiers de cours. Il referma la porte derrière lui et se comporta comme l'agent que je l'apprenais à être depuis quelques jours, tout en se postant face à mon bureau.
— Quel bon vent t'amène Wyatt ?
— C'est ... C'est par rapport à mon privilège.
— Oh, oui bien sûr. On peut ... ce week-end ? Ou peut-être lundi ? Je travaille sur vos cours et j'ai une mission demain alors ...
— J'aimerais qu'on en parle maintenant, me coupa-t-il avec toute l'assurance qu'il avait.
Je l'observai curieuse et l'invitai à poursuivre. Je ne l'aurais pas cru capable de ça avant longtemps.
— Je sais que c'est interdit au règlement et surtout absolument pas fair-play pour les autres, mais je m'en moque parce que ce matin, je me suis donné et j'ai gagné, alors je veux obtenir ce privilège.
— Tu as le droit à tous les privilèges Wyatt.
— Même si je vous demande de m'entrainer ? Parce que je veux que ça soit mon privilège. Je veux que vous m'entrainiez séparément des autres, sans qu'ils ne le sachent. Vous êtes la plus douée de votre génération malgré vos frasques. J'ai, en effet, étudié votre parcours au sein du QG. Vous n'êtes pas l'agent le plus facile à gérer, mais vous êtes la meilleure et tout le monde sait pourquoi, beaucoup vous envie. Même certains élèves du groupe. Je ne veux pas les voir gagner et je veux être égoïste en saisissant ma chance de devenir aussi bon que vous. Grâce à vous, je pourrais sortir leader de ce groupe et honorer votre dernière équipe avant que vous ne remettiez en jeu votre titre « d'espoir ». Alors, vous acceptez ? Je veux prendre votre place comme vous prendrez celle du patron.
Je l'examinai ébahie de son attitude si déconcertante. Il n'était pas si faible que ça. Je découvrais qu'il jouait un jeu. Il savait ce qu'il voulait. Comme moi à son âge et il avait été malin de songer à ce privilège. J'en avais fait de même à son âge. Son culot me plaisait. Mais, je ne pouvais pas enfreindre les règles. Avant, je l'aurais fait sans hésiter parce que j'avais une bonne intuition par rapport à lui. Mais je ne pouvais pas à moins que ...
— Tu sais Wyatt, on peut contourner les règles sans les enfreindre, souris-je en coin.
— Vous ... vous acceptez ?
— On verra. D'abord, je te mets au défi, de venir chez moi demain matin, avant huit heures.
— Quoi ? s'exclama-t-il. Le système de sécurité ne peut pas être contourné. Je ne réussirais pas.
— Tu veux être « espoir » ? Alors fais en sorte de ne pas me décevoir. Je ne veux pas perdre du temps avec toi.
Je contournai mon bureau, lui donnai une petite tape à l'épaule et avançai vers la porte pour le virer et lui laisser du temps pour réfléchir à son plan.
— Agent Lee, je n'ai pas votre adresse.
— Mais Wyatt, un agent a toutes les infos qu'il veut, quand il le veut réellement. Tu es au QG, je te rappelle. Et comme tu l'as dit, j'ai des ennemis ici. Ils savent où j'habite ces petits merdeux. Alors, débrouille-toi pour l'obtenir.
Je lui fis un clin d'œil et une fois dehors, je lui claquai la porte au nez, tandis qu'il réalisait mon défi. J'espérai sincèrement qu'il réussirait car il avait un immense potentiel qui ne cherchait qu'à être exploité.
***
INCONNU
— Allô Isaac, quelle joie de recevoir ton appel après avoir déserté ...
Je souris en regardant le tableau qui se dressait devant moi. Tout mon plan se mettait en place et devait se passer au plus vite. Tous les éléments étaient là mais j'avais besoin que mes deux taupes soient parfaitement efficientes, sinon le plan pouvait risquer de se compliquer.
— Écoute, dit-il, agacé, on devrait tout arrêter. C'est inutile ce que tu veux entreprendre ...
— Pardon ? Il fut un temps où tu voulais autant que moi te venger de DD, rétorquai-je calmement. Maintenant qu'on approche du but, tu te défiles comme le lâche que tu es.
— Je l'aime, répondit-il avec toute la conviction possible.
— Non Isaac, tu te voiles la face. Drew et Zeyn sont de retour et je t'assure que je ne vais laisser aucun répit à DD, à partir de maintenant que tu sois avec moi ou non. Que dis-je ! Tu n'as pas le choix où je fais en sorte qu'elle sache tout ce que tu as manigancé.
— T'es qu'un sale type ! déclara-t-il en colère.
— Pas pire que toi, ricanai-je. Ah ! Pour que mon plan marche, tu fais bien évidemment parti du décor. Mais tu te doutes que c'est le cas depuis le début, non ?
— Pardon ?
— Je dis juste que tu feras bien d'abdiquer Isaac, appuyai-je. D'ailleurs, j'ai une mission pour toi. Tu as intérêt de répondre et de la faire, sinon je détruis à la vitesse éclaire ton bonheur fantasmagorique.
Je raccrochai et éclatai de rire.
Oui, ne soyez pas choqué, Isaac fait parti de l'équation. J'avais bien trop mis d'énergie et d'années, pour qu'il gâche tout.
En attendant, que le show commence.
***
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