Chapitre 10

Oh my God ! 

Le chapitre est archi long 😂😭. Mais, il est archiiiiiiiii bien ! J'équilibre comme je peux hein. 

Mais ceux qui auront lu la première version d'un nouveau départ, verrons facilement les nouveaux changements. 

En tout cas, c'est plus propre, plus direct. 

Donc, il y aura clairement moins de 50 chapitres. 

Mais bon, vous aurez la fin of course

Des bisous. 

PEACE AND  LOVE - 

-JFL

***

DECEMBER-DAN

Peut-être qu'hier était déjà éprouvant, mais en ce mercredi, je ne doutais pas une seule seconde que ma journée serait harassante.

Je venais de laisser Jared discutait avec quelques connaissances à lui dans la cafétéria que QG, pour d'abord, en parler à John. Je m'étais rendue dans son bureau, car il voulait en savoir plus sur le nouveau collègue de Sara, avant son arrivée dans moins d'une heure.

Je n'étais pas passée par quatre chemins et lui avait dit la vérité. Il était surpris, mais en lui expliquant que William nous serait utile et le plus compétent, il accepta. Il savait déjà que Sara allait être en colère et beaucoup de nos collègues ne comprendraient pas ma décision, mais j'y avais murement réfléchi et j'en assumerai les conséquences.

— Par contre, tu te charges de préparer mentalement Sara de son arrivée. Je ne veux pas de scandale ici DD. Tu penses que Jared n'a pas besoin de le savoir en avance aussi ? me questionna-t-il.

— Je vais la voir après avoir fini avec vous. Et pour Jared, ça devrait le faire. À toute à l'heure dans la salle d'entrainement.

— D'accord. Et as-tu répondu à la demande de cette femme ? Tu sais, tu n'es pas obligé ...

— Je le fais tout à l'heure. Et, je me dois de le faire.

Je quittai son bureau pour aller voir Sara, non sans lui prendre son café. L'odeur me donna envie de vomir mon petit-déjeuner, mais j'arrivai à bon port.

Nous nous saluâmes et elle fut très heureuse de mon geste. Elle s'excusa pour ce qu'elle m'avait dit hier, par rapport à Isaac, mais je ne lui en tins pas compte. Elle comprit rapidement que quelque chose se tramait pour que je fasse cet effort.

— Tu me fais peur DD, qu'est-ce qu'il y a ?

— Dans moins d'une heure, ton collègue vient. Et ... c'est mieux que je t'y prépare maintenant. Je sais que tu vas m'en vouloir, mais je n'ai pas trouvé mieux que lui. Sache aussi que John est au courant. Et, il a accepté. Il sera sous ma responsabilité.

« Dis-lui la vérité ! » me poussa Raison.

— Euh ... d'accord. Bah, je te fais confiance, DD. Juste, pour la réponse à la femme là, on le fait tout à l'heure ?

— Oui, c'est prévu.

— Pas de souci. Quand j'y repense, elle est quand même stupide. Elle n'avait qu'à permettre à son logiciel une autodestruction. C'est ce que j'aurais fait.

— C'était pour le gouvernement, Sara.

— Encore pire ! On sait tous qu'il y a des personnes corrompues parmi eux.

Elle n'avait pas tort. Mais bon, nous en saurons plus, plus tard...

— Bon, revenons à ton collègue ...

— Ça va tant me choquer que ça ? ricana-t-elle. Il ne doit pas être pire que les précédents. Ils étaient déjà très bons, mais pas suffisamment.

— Peut-être que si.

Je captai toute son attention. Je plongeai mon regard dans le sien avec appréhension.

Bordel.

Tout à l'heure, Will serait parmi nous et j'avais organisé notre combat. Il voulait du spectacle, ainsi il en aurait. Il se passerait devant les recrues et d'autres personnes.

Voilà pourquoi Jared était là, car bien qu'il soit agent de cache maintenant, il avait parfois des déplacements à faire pour donner une formation aux agents du QG qui travaillaient à l'extérieur. D'ailleurs, j'avais vu que John lui avait confié une mission de ce type pour les prochaines semaines. Il devait se rendre à Paris, je crois.

— Tu as toute mon attention, me dit-elle.

— Promets-moi d'abord que tu ne t'énerveras pas et je te le répète, c'est la meilleure solution.

— Crache-le morceau. 

— Promets-le d'abord. Il faut que tu prennes du recul et que c'est pour le bien du QG. Tu ne peux plus gérer le système du QG, toute seule.

Elle leva les yeux en soupirant.

— Je te le promets que ... je me retiendrai de te tuer et que je ne m'énerverai pas. Bon, ça, je vais vraiment essayer. Je sens que je vais exploser.

— Je te laisserai exploser, toute seule. Bien. Le gars que j'ai engagé, tu le connais.

— C'est Thomas ? Celui qui travaillait pour les Davis ?

— Non. Je ne sais même pas ce qu'il est devenu.

C'est vrai que je n'avais pas songé à lui...

— Bref, tu as même fait connaissance avec lui.

Je fixai ses yeux bruns et passai ma langue sur mes lèvres avec toujours cette crainte de me faire incendier par elle.

— C'est Will, couinai-je d'une petite voix en grimaçant.

M'attendant à un cri d'horreur de sa part, je fus choquée de la voir s'esclaffer comme si c'était une blague. Elle se tint même le ventre et essuya ses yeux.

— Oh putain December-Dan ! Tu es hilarante hahaha !

— Mais c'est vrai !

— Allez, DD ! Sérieux, c'est qui ?

— C'est Will !

— Je ne te crois pas.

— John a accepté.

— Il n'aurait jamais accepté. Will a bossé avec « Treli le fou ». Wallas est mort à cause de lui.

— Il pensait que c'est Rixton Kent. Et ... Will n'a pas tué, Wallas.

— Tu le défends maintenant ? s'exclama-t-elle soudainement, hors d'elle.

Elle me fusilla du regard et je ne bougeai pas d'un iota. Je ne le défendais pas, je lui disais les faits. Elle détourna mon regard et repoussa ses cheveux avant de dire :

— Tu aurais dû m'en parler DD. Ça ne se fait pas. Je vais tenir ma promesse Dan mais je suis déçue.

— Et je comprends. Je vais te laisser digérer, décidai-je de la laisser, seule dans son bureau.

Je me levai et ajoutai :

— C'est celui qui a le plus d'expérience dans notre domaine, Sara. On n'aurait pas trouvé mieux, même si c'est un salopard.

— Tu n'as pas pensé à la mémoire de Wallas, dit-elle d'une voix brisée. Laisse-moi, seule.

Je la laissai à contre cœur et continuai d'aller travailler avant l'arrivée de William.

***

Je l'attendis de pied ferme devant l'entrée du QG, avec une légère anxiété.

Lorsque l'ascenseur s'ouvrit avec trois de nos agents, je retins ma respiration. Il lui avait bandé les yeux et il était toujours menotté. L'un des agents retira son bandeau après mon autorisation et Will cligna des yeux en tentant de s'acclimater à la lumière, puis il me fit un sourire condescend.

— Tu n'es pas vraiment à bras ouverts là, mais les bras croisés, commenta-t-il.

— Tu veux que je t'embrasse aussi ?

— Carrément.

Je secouai les yeux et sortis les clés de ses menottes de la poche de mon sweat.

Je m'approchai de lui le laissant croire que j'allai le libérer mais je lui souris faussement.

— Tu sais quoi William ? On va te présenter comme ça devant tout le monde.

Il ricana.

— Super ! Tes élèves auront peur de moi. Et j'espère que tu t'es entrainée parce que moi, je suis chaud ! Peut-être que j'arrivai à prendre ta place.

— C'est ce que nous allons voir. Ah, et par la même occasion, tu verras la femme obèse et moche qui sera ta patronne.

— Je jubile d'avance Lawson.

— Moi aussi.

J'allai me défouler avec plaisir.

***

ZEYN

— Zeyn, tu m'entends ?

Je quittai mes pensées et croisai le regard de ma chère sœur qui paraissait inquiète.

Pour la rassurer de ma torpeur, je pris une gorgée de mon verre de vin après avoir esquissé un sourire. Je le reposai et la regardai de nouveau.

Elle avait arrêté de manger son dessert favori italien, un tiramisu.

Cela présageait que j'avais été trop longtemps dans mes pensées.

En même temps, comment ne pas l'être depuis hier soir, depuis ce week-end même ...

— Est-ce que ça va ? Tu n'as décroché aucun mot durant notre déjeuner.

— Je vais bien Riccie. Je suis juste fatigué, prétextai-je.

C'est vrai que je l'étais. Avec le boulot, mes peintures, l'organisation de notre petite soirée caritative au musée dans quelques temps, le mariage de nos parents et le manque de sommeil concernant cette paternité.

Elle me caressa la main d'un geste tendre et s'abaissa vers moi.

— Est-ce que tu es heureux d'être père ? Ce n'est pas l'impression que tu donnes, Zeyn.

Je retirai ma main de la sienne et la passai dans mes cheveux.

— C'est juste que ... j'ai un peu peur pour ce soir, puisque je les vois. Puis, hier, je me suis battu avec Jared. Ce n'était pas intelligent de ma part. Et, je ne sais pas comment Skyler va me voir maintenant que je suis son père.

— Ça va aller. Je suis certaine qu'elle a hâte de te voir, sourit-elle doucement.

Je l'observai avec minutie.

J'avais la sensation que Riccie cachait certaines choses. Je ne savais pas lesquelles c'étaient mais ses réactions concernant DD me surprenait toujours. Lorsque j'avais annoncé ma paternité tardive, elle avait quitté la table en prétextant une envie pressante. Mais, je savais qu'elle avait été mal à l'aise face à la nouvelle.

— Pourquoi tu as quitté la table samedi soir ? Tu es déçue du comportement de December-Dan ?

Elle fut ébranlée par ma question et pour se redonner contenance, elle reprit la dégustation de son dessert.

— Non. Je ne suis pas déçue. Ce n'est pas le mot. Je dirais plutôt la surprise. Je suis tata et je ne le savais même pas. Tata d'une petite fille de 7 ans. Et finalement, DD fait un peu partie de la famille maintenant.

Elle apporta la cuillère à sa bouche et me regarda.

— Tu es en colère ? la questionnai-je.

— Le devrais-je Zeyn ?

Nous nous observâmes et elle continua de manger.

J'étais père. Et je ne savais pas quoi faire ou quoi dire...

— Tu as du mal à y croire Zeyn, me dit-elle, mais c'est ta fille. Tu dois saisir cette chance.

— Oui, j'ai dû mal à y croire. Ce n'est pas comme si elle était enceinte et que l'enfant allait arriver dans 9 mois. Skyler est déjà là. J'ai déjà eu un premier contact avec elle. C'est perturbant, avouai-je. Mais, je suis heureux. Vraiment. J'ai envie d'aller lui acheter pleins de cadeaux et de la voir. De ne plus rater aucun moment important de sa vie, de ... d'être présent pour elle. Je veux qu'elle vous connaisse et qu'elle nous aime. Je veux être son père comme si j'avais toujours été là.

— Mais ce n'est pas possible parce qu'elle a déjà 7 ans et qu'elle a grandi avec Isaac, me coupa-t-elle. Puis, tu comptes repartir à New-York, Zeyn. Ça va être compliqué...

— Je ne pense pas repartir à New York, lui dévoilai-je.

Ses pupilles se dilatèrent face à ma révélation. Elle garda sa cuillère en suspens et me fixa.

— T'es sérieux là ?

— Pourquoi je retournerai à New-York ?

— Parce que tu as des nouveaux amis là-bas, une jolie petite vie tranquille, ta vie d'artiste et tu diriges P&J Corporation là-bas, Zeyn !

— J'ai une fille maintenant.

Et elle se sut.

— Je dois penser à elle, ajoutai-je.

— Et si elle ne veut pas de toi dans sa vie, comme toi tu veux l'être Zeyn ?

— C'est que DD lui aura mis ça en tête.

Elle secoua la tête tout en ricanant.

— Tu n'es absolument pas de mon côté Riccie alors qu'elle a caché pendant sept années que j'avais une fille, m'énervai-je. Elle n'avait pas le droit ! Elle aurait pu me le dire.

— Non. Non, bien sûr que non qu'elle n'avait le droit après que tu lui ais craché à la figure qu'elle était morte à tes yeux. Elle n'avait pas le droit de t'en vouloir ! Aucunement.

Je laissai échapper un hoquet de surprise. Et, elle réalisa enfin ses mots.

C'était vraiment bas de sa part alors que nous en avions discutés et qu'elle savait bien que je regrettai ces mots.

— Franchement, tu ne veux pas que ... j'essaye de lui parler pour la garde ? me proposa-t-elle. Tu pourrais l'avoir le week-end dans un premier temps.

Je ris nerveusement.

— Tu sais quoi ? Je vais me débrouiller Riccie. Je dois assumer mes responsabilités. Merci de ton soutien comme celui de Drew qui n'arrive soudainement plus à me conseiller sur ma manière d'agir.

Je laissai 100 $ sur la table et m'en allai.

Elle ne me retint pas et je préférai retourner au bureau.

Skyler devait connaitre son père. C'était normal ! Si elle refusait de me connaitre c'était que forcément, quelqu'un lui mettait la pression et la seule personne possible était DD. Elle me détestait tellement que le fait que ma fille me repousse devait être jubilatoire pour elle.

Ma fille. C'était si étrange de le dire.

Skyler était ma fille.

Sur un coup de tête, j'allai en magasin et achetai tout et n'importe quoi pour elle. Mais surtout, une robe pour samedi. En effet, mes parents avaient décidé de convier les Lawson à leur renouvellement de vœux afin de les voir à nouveau et par la suite, organiser ce diner familial. Ainsi, DD ne lui avait certainement pas acheté de robe pour ce jour-là, puisqu'elle l'apprendrait probablement aujourd'hui.

Par ailleurs, je décidai même de contacter une agence immobilière pour me trouver un appartement puisque j'allai rester. J'en avais besoin d'un, rapidement et de pouvoir faire la chambre de Skyler.

Tout cet enthousiasme me reboosta étrangement.

J'étais le père à présent et j'avais mes droits.

***

DECEMBER-DAN

Nous étions enfin dans la salle de combat.

Elle était suffisamment grande pour accueillir tout le monde et il y avait des gradins ce qui était bien pour ce genre d'évènement.

Lorsque certains agents virent Will, ils furent stupéfaits connaissant son histoire.

Celui-ci osa sourire comme un malade mental et je croisai le regard de Sara.

Elle n'en revenait pas et là, elle n'avait pas d'autre choix que de me croire.

John ne montra rien et Jared était tout aussi choqué que Sara. Il entrouvrit sa bouche et parla à Sara qui fixait Will avait une envie de meurtre.

Celui-ci ne l'avait pas encore repéré et frimait son petit show devant tout le monde, d'ailleurs, il me glissa :

— Les filles bavent littéralement devant moi, Lawson. C'est limite jouissif. J'ai toujours autant de succès.

— Arrête de t'inventer des vies.

Les agents le laissèrent à côté de moi et je les remerciai tandis qu'ils gagnaient les gradins pour s'asseoir.

Je m'éclaircis la voix après avoir échangé un dernier regard avec lui et me lançai :

— Bonjour à toutes et tous et surtout bonjour à mes nouvelles recrues comme les anciennes qui sont présents. Aujourd'hui, c'est un jour assez spécial. Nous accueillons le futur informaticien. Il va travailler aux côtés de Sara que vous connaissez tous.

— Elle s'appelle Sara ? me chuchota-t-il.

C'est vrai qu'il ne connaissait pas son vrai prénom.

Pour montrer qui elle était, elle se leva. Will regarda dans la direction des gradins et lorsqu'il constata qui elle était, je sentis Will se raidir de surprise. Elle se rassit avec un regard assassin à son encontre.

— Tu ne m'avais pas dit que c'était elle ! s'énerva-t-il tout en chuchotant.

Je ne l'écoutai pas et poursuivis.

— C'est un ex détenu de la CIA. Il va être celui du QG à présent. Peut-être que certains de vous l'ont reconnu. Il s'appelle Will Wil...

— J'aurais pu me présenter tout seul DD, me coupa-t-il.

Tout ça pour éviter que je dise son nom de famille. Il était quand même un Wilkin.

Je le regardai et reportai mon attention aux « spectateurs ».

— Il n'a pas fait des choses très sympas. C'est un criminel. Un ennemi d'État, dis-je en tournant autour de lui. Il a travaillé avec Trevor Wilkin, un type qu'il pensait être son oncle.

— Je ne savais pas que Trevor était derrière ça, grinça-t-il.

— Ah mais oui, c'est vrai ! m'exclamai-je, faussement. Il pensait que c'était Rixton Kent. Bref, vous n'aurez qu'à lire ce rapport. C'est genre une anthologie de l'histoire du QG. Mais Will, ici, présent, doit avoir beaucoup de morts sur sa conscience.

— Je ne suis pas le seul à avoir tué des gens.

— Oui mais, il y a une différence. Une grande différence. Tu as tué des innocents Will, dis-je en me postant face à lui. C'est différent. On défend le bien.

— Les méchants vivent plus longtemps, Lawson. Tout le monde le sait.

— Effectivement, rétorquai-je en lui tapotant le torse. Les méchants sont étonnamment coriaces. C'est pourquoi, tu vas devenir un gentil.

Il ricana et je repris mon discours.

— Donc, Will, va travailler pour moi, mais aux côtés de ma meilleure amie qui sera sous surveillance car Will est dangereux.

Il roula des yeux, exaspéré.

— Bien sûr, il est au QG sous certaines conditions. Il va devenir un gentil parce que si je gagne le combat en trois rounds que nous avons marchandés, il aura son casier judiciaire vide au bout de cinq ans, au lieu de sept ans.

John me regarda, choqué. Ah oui, je ne lui avais pas parlé de ça...

— Mais, il sera à ma merci et de tous ceux que j'autorise.

Je le regardai avec le sourire.

— Il sera mon larbin. Je me vengerai avec une gentillesse assassine.

Mes mots ne l'ébranlèrent aucunement. D'ailleurs, ça le fit rire.

— Et si je gagne, votre maitresse vénérée me laisse tout le loisir de faire ce que je désire ! Et j'aurais un casier vierge au bout d'un an, s'exclama-t-il. Et c'est ce qu'il va arriver.

John secoua la tête incrédule, Sara était à deux doigts de faire une syncope et Jared n'en revenait pas.

Je ris doucement et sortis les clés.

— Chers élèves, vous allez me voir à l'action. Dans toute ma splendeur. Ensuite, je veux que vous soyez prêts mentalement et physiquement aux prochaines semaines.

Je retirai les menottes et les jetai. Il massa ses poignées, heureux de sa nouvelle liberté, sans me quitter du regard.

— Un faux pas, connard et je saccage ton beau visage, l'avertis-je.

— T'inquiète bébé ! C'est le stress qui te fait dire ça, me fit-il un clin d'œil. Tu n'as peur de ta prochaine humiliation ?

— Absolument pas ! Et toi ? J'espère que tu ne vas pas découvrir l'infirmerie aujourd'hui. Ce que je pense malgré tout être le cas.

Je lui donnai des gants d'entrainements de boxe. C'était ceux où les doigts n'étaient pas renfermés, mais bien en dehors alors je pouvais lui tordre un doigt si je le voulais.

Il les mit et j'en fis de même. Puis je retirai mon gilet et me retrouvai avec ma brassière de sport. Il osa me siffler alors qu'Isaac faisait son apparition dans la salle. Il alla discrètement s'asseoir près de Sara et Jared.

Merde. Il n'aurait pas dû être là. Ça me gênait toujours de me battre devant lui.

J'avais l'impression d'être une machine à tuer devant lui et je ne voulais pas refléter cette image, car c'était important pour moi qu'il me voit ... dans un autre élément que celui du QG.

Le maitre Chang allait jouer l'arbitre. Il nous demanda de nous placer au centre et nous demanda de nous saluer. Nous le fîmes puis le maitre déclara le match ouvert.

— Allez Lawson. Laisse-toi faire, dit-il en se positionnant.

— Je suis galante Will, je te laisse le premier coup.

— Je sais que tu m'aimes, c'est pour ça.

Je ne baissai pas ma garde et on se tourna autour pendant plusieurs secondes. Je savais qu'il allait attaquer le premier et il le fit.

Il tenta un crochet que je bloquai avec mon bras gauche puis de son autre main, il tenta de me donner un coup dans l'abdomen mais j'évitai son coup en vitesse.

Il fut agréablement surpris.

— Pas mal Lawson, concéda-t-il.

— Allez ! Sois gentil et ne crains pas de me faire mal.

— Oh mais je ne comptais pas être doux.

Et là, sans m'y attendre, il enchaina deux crochets que je réussis à éviter, mais j'avais baissé ma garde au niveau des jambes et il en profita pour me faire tomber. Je chutai lamentablement. Je me retrouvai sur le tapis bêtement et il en profita pour me maintenir au sol même après les 3 secondes réglementaires du maitre.

Il me laissa me relever avec le sourire.

J'étais sonnée et la colère commençait à lentement s'insinuer en moi.

— 1-0 pour Will, chérie !

Je soufflai sur ma mèche de cheveux qui avait échappé à mon minuscule chignon tout en reprenant mais esprit. Cependant, il osa me sourire encore une fois.

Furieuse, je fonçai vers lui et les choses sérieuses commencèrent.

Je réussis à lui donner un coup de poing à la mâchoire, puis un coup de pied dans l'abdomen. Il chancela mais ne se laissa pas faire. Il riposta en attrapant mon bras, le tordit et je grimaçai de douleurs. Il avança vers le mur et me colla contre celui-ci.

Je me débattis mais il me plaqua encore plus.

— Tu es extrêmement sexy quand tu te débats, Lawson ! J'a-dore ! ricana-t-il dans mon oreille.

J'en profitai pour lui donner un coup de tête dans le nez pour récupérer mon bras et l'enchainai d'un autre coup de coude dans le nez et il saigna. Il jura en me méprisant du regard.

Il essuya son sang d'un geste rapide et se rua sur moi. Il me donna un coup violent dans les côtes et sans comprendre ce qui m'arrivait par sa prise, je me retrouvai une nouvelle fois, le ventre sur le tapis.

Ce salaud en profita pour s'asseoir carrément sur mon dos avec son petit rire méprisant que j'avais envie de lui faire ravaler.

Le maitre compta les 3 secondes où je tentai de me débattre mais il avait encore réussi. Ce bâtard s'était amélioré.

« C'est pour ça qu'il voulait ce combat ! » remarqua Conscience. « Intelligent ! Mhh, il est sexy en plus. J'en ferai bien mon petit goûter DD ! ».

J'étais en train de perdre et c'était tout ce qu'elle trouvait à dire. J'en prenais carrément pour mon grade. Il se leva et je pus me relever d'autant plus en colère.

— 2-0 pour Will, déclara Chang. Si Will remporte ce 3èmeround, December-Dan, s'est fini pour toi. Dans le cas contraire, le combat poursuit jusqu'à que la personne obtienne son 3èmeround.

Je déglutis tout en regardant Chang. Je ne pouvais pas le décevoir. Je ne pouvais pas décevoir Sara. Je devais gagner pour elle. Je devais gagner pour Wallas et montrer à Will que je ne plaisantais pas avec lui.

Je me craquai le cou sous le regard incandescent de Will.

Il n'allait me laisser aucune chance et moi non plus.

J'avais été bien trop gentille. Je souris telle une folle et lorsque Chang donna le feu vert, je laissai Will venir à moi et lorsqu'il fut assez proche, je donnai un coup pied violent à ses bijoux de famille, ce qui provoqua des gémissements d'effrois de la part des mecs dans les gradins et il se recroquevilla sur lui-même de douleurs et j'en profitai pour lui donner un coup de coude en plein dans la colonne vertébrale. Il tomba à genoux en gémissant de douleurs et je me plaçai derrière lui, plaçai mes bras autour de son cou pour lui bloquer la respiration et je le fis tomber de sorte qu'il soit au sol. Il se débattit comme un malade tandis que Chang comptait les trois secondes.

Une fois faite, je le relâchai et il aspira plusieurs goulées d'air, le visage rougi tel une écrevisse et tout en sueur.

Je repoussai ma mèche de cheveux déjà prête pour l'autre round.

— Allez Will ! Je n'ai pas le temps.

« Ahhhhhh ! Voilà notre DD ! » s'enthousiasma Conscience.« Par contre, doucement à son visage hein ... ».

— Tu vas me le payer, grogna-t-il en se laissant trainer au sol pour essayer de se relever.

— J'ai peur !

Il releva tel un fauve et accourut vers moi.

Je me décalai rapidement puis je fis un salto arrière ce qui le surprit.

Je lui fis signe de s'approcher et il tenta de me donner plusieurs coups que j'évitai avec excellence et comme le maitre Chang m'avait appris, puis je m'abaissai et d'un geste rapide du pied, je le fis trébucher et il se retrouva sur le tapis. J'attrapai rapidement sa jambe, la tordis et il hurla de douleurs tandis que je le maintenais aussi par le cou. On dirait une marionnette et j'adorai ça.

— 1.2.3 ! hurla Chang. 2-2. Dernier round pour vous deux.

Je le relâchai violemment et me relevai.

Mon souffle était erratique et je savais que là, je devais me donner totalement.

— Chers élèves ! m'exclamai-je. Regardez comment je vais l'achever. Merci de prévenir les infirmiers car il va y faire un tour et, appuyai-je, après ma victoire, veuillez féliciter comme il se doit la bienvenue à William.

Il se releva titubant mais avec la hargne de gagner tout comme moi.

Will était un adverse redoutable. Et j'aimais ça.

Avec Trevor, il avait pu suivre de très bons entrainements, mais moi, j'avais pu suivre le meilleur de tous, celui-ci du maitre Chang.

Nous nous mîmes en position de combat en attendant le signal de Chang. Et dès qu'il le lança, je décidai d'honorer mes années d'entrainements en utilisant des techniques de Wing Chun qui ressemblait beaucoup au Kung Fu.

Il tenta un premier crochet que je contrai, un second où je fis de même avec autant d'aisance et de vitesse, puis il tenta un coup de genou que j'évitai en repoussant suffisamment mon ventre et le contractant pour éviter l'impact douloureux. À mon tour, je tentai un crochet qu'il arrêta en me tordant le bras avec force. Je gémis de douleurs. Je le tournai de sorte à ce que la douleur soit moindre et utilisai mon bras gauche pour l'attaquer d'un coup de coude qui le fit tituber. Il relâcha mon bras et je le poussai fortement contre le mur que je sentis un os se craquer, puis je l'enchainai de coups dans l'abdomen et dans les côtes.

Mais il retrouva suffisamment de force pour me repousser et il me donna un coup de tête puis un coup de poing.

Je me retrouvai sur le tapis, la lèvre meurtrie.

Il bondit sur moi mais j'eus juste le temps de rouler sur moi-même.

Comme il était au sol, j'en profitai pour l'attaquer. Puis, d'un mouvement de jambes, mes pieds se retrouvèrent autour de son cou.

Je serrai de toutes mes forces mais enragé comme il l'était, il tenta de nous soulever en prenant appui sur mes mains.

Il se retrouva debout, avec moi, toujours suspendue à son cou avec mes jambes lui bloquant les voies respiratoires. Position totalement étrange, je vous l'accorde.

Dieu, qu'il était coriace.

Il courut en direction du mur, mais avec la vitesse, je me laissai tomber en arrière avec mes jambes autour de son cou. Ma prise était telle qui se retrouva au sol, face contre terre.

Chang devait être fier de moi.

Il se retourna rapidement mais j'eus juste le temps de me retrouver à califourchon sur lui.

J'attrapai son bras, le tournai en faisant attention à ne pas le casser, évitai son coup de poings avec l'autre et Chang commença à compter et il s'arrêta à 2 mais avec sa jambe, Will me donna un coup dans le dos et ce fut à mon tour de me retrouver au dos au sol. Je réagis rapidement en lui donnant un coup de pied dans le diaphragme alors qu'il s'approchait de moi et pour finir un coup de coude entre l'épaule et le cou puis, je l'achevai d'un coup de poing et il tomba complétement sonné.

Essoufflée, j'eus quand même des forces pour le maintenir les trois secondes qu'il fallait. Il ne bougea même pas.

— 1.2.3 ! DD a remporté le match !

Je voyais bien qu'il gardait son calme mais je savais qu'il était très content et fier.

Je relâchai Will et me laissai tomber sur le tapis à bout de souffle et éreintée malgré les acclamations en mon honneur. J'avais encore gagné mais de justesse, je devais le reconnaitre.

Mais j'avais gagné.

Ça faisait vraiment longtemps que je ne m'étais pas battue comme ça et peut-être que je devais reprendre sérieusement les entrainements avant ma mission à haut risque.

Le maitre m'aida à me relever tandis qu'un médecin arrivait pour voir si tout allait bien avec Will. Il était légèrement dans les vapes. Ils l'emmenèrent et ils voulurent en faire de même avec moi mais je refusai. Ça allait, ce n'était que quelques blessures.

Je décidai de me placer face à mes élèves et j'en profitai par retirer mes gants.

— Voilà le type de niveau que je veux que vous atteignez à la fin de votre formation. La rapidité, l'agilité et la force. Sans oublier l'intelligence et l'anticipation, dis-je en jetant mes gants au sol. J'ai travaillé dur pour atteindre ce niveau. J'ai travaillé dur pour gagner un maximum.

Je les regardai tous puis je croisai le regard de Sara.

Je décidai de quitter la salle. J'avais besoin d'une douche et de ne parler à personne.

J'avais gagné.

Mais Sara ne l'entendit pas de cette oreille et elle me suivit.

— Attends-moi, DD !

Je ne l'écoutai même pas. J'étais fatiguée. Elle arriva à ma hauteur et me regarda.

— Tu aurais pu le tuer December, me dit-elle comme si je ne le savais pas.

— Je ne l'ai pas fait. Ce n'était pas mon but, Sara.

— Tu as fait peur à certains de tes élèves.

— J'ai juste gagné, rétorquai-je en bifurquant à gauche.

— Ah, ça, c'est clair !

J'appuyai sur le bouton dans l'ascenseur et suçotai ma lèvre inférieure.

— Je sais que ça t'a fait du bien de te défouler, ajouta-t-elle après plusieurs secondes de silence.

Je la regardai avant d'entrer dans l'ascenseur et indiquai l'étage souhaité, c'est-à-dire celui des vestiaires.

Oui, ça m'avait fait le plus grand bien. C'était un pur plaisir.

— J'ai Will sous contrôle, lâchai-je en plaçant mes mains sur mes hanches.

— Je te crois DD, me dit-elle avec un petit sourire. Merci pour la surveillance et tout. Ça me donnera moins envie de le tuer.

Je laissai échapper un petit rire.

— Ça, je ne sais pas.

— Tu as raison.

Nous arrivâmes à l'étage des vestiaires et je quittai l'ascenseur mais elle ne me suivit pas.

— Je dois finir d'aménager le bureau, m'expliqua-t-elle.

Nous nous observâmes et elle répliqua.

— Je sais que tu t'es donnée autant dans ce combat pour Wallas, pour moi, pour nous. Je l'ai vu dans ta façon de te battre Dan.

— Tu l'as vu ? C'est pour beaucoup de choses, Sara.

— Arrête. Ne me mens pas. Enfin bref, merci. Wallas aurait été heureux parce que finalement, savoir ... passer au-dessus de la haine, c'est important. Il aurait été fier de ton action.

Ses yeux se baignèrent de larmes mais elles ne s'écoulèrent pas. Elle releva la tête pour les faire éviter de couler et elle rangea sa mèche de cheveux courts derrière son oreille.

— Merci Sara.

— De rien, ma belle. Allez, va prendre une douche parce que tu pues.

— Merci pour ta franchise, ricanai-je.

Je lui tournai le dos, prête à m'en aller mais, elle m'héla.

— C'est fou comme Will et toi étiez sexy. Isaac est carrément jaloux.

— Tu plaisantes là ?

— Absolument pas DD jolie, minauda-t-elle. Trop d'alchimie entre vous. C'est indéniable ! sourit-elle. Puis, y'a un jeu de séduction, ça se voit !

— Tu dis sérieusement n'importe quoi Sara, mais je ne vais pas les prendre en compte.

— OK ! Mais tout le monde a dû le remarquer.

Elle appuya sur le bouton avec le sourire et les portes se refermèrent.

Je restai quelques secondes face aux portes avant d'aller prendre une douche.

Et puis quoi encore ? Will et moi, c'était juste ...

Nous avions la même façon d'agir, voilà tout.

***

J'étais en plein cours de « techniques stratégiques » avec mes élèves lorsqu'on frappa à la porte. Je découvris Isaac et Jared, tout sourire. Ça me rendait heureuse de les voir ensemble, et surtout, il n'avait pas plus l'air de m'en vouloir.

— Léa, tu poursuis tes explications sur ton stratagème, je reviens.

Je me dirigeai vers la sortie.

Juste après ma douche, je me remis rapidement au boulot alors je n'avais pas eu le temps de discuter avec mon futur époux ou même Jared.

Alors que je les avais pensé vaquer à leurs occupations, je fus heureuse de les savoir au QG. Je refermai la porte derrière moi avec le sourire et embrassai rapidement Isaac après avoir pris Jared dans mes bras.

— Je vous pensais partis. Surtout toi Jared. Tu as cours en fin d'après-midi non ?

— J'ai pu les déplacer, m'expliqua-t-il.

— On va y aller, dit Isaac. On a une petite mission.

— Ensemble ? demandai-je.

— Ouais. Rien de malade. Juste surveiller une cargaison de drogue j'imagine, répondit-il.

Jared acquiesça avant de me féliciter pour mon combat avec Will.

— Je n'oserais même plus me battre avec toi, tellement que ton niveau a décuplé. Et Will, je dois l'admettre est sacrément bon même si je ne l'apprécie pas.

— Ouais mais il sera bon. Je lui ai montré qui était la bosse.

— Tu es dangereuse DD ! souligna mon cher frère.

— Vas le dire à Chang, il en serait ravi, souris-je.

— Oh mais il était ravi, rétorqua Isaac. Comme tous les autres.

— Et toi ? lui lançai-je un regard qui voulait tout dire.

Nous nous observâmes et Isaac sourit d'une façon tellement sexy que je savais qu'il ne m'en voulait plus. J'avais envie de fondre, car il m'avait manqué.

— S'en est trop pour moi, lâcha Jared, je t'attends en bas, Isaac. Trop d'amour ici, gesticula-t-il. À plus tard mon âme-sœur.

Il m'embrassa sur la tempe avant de déguerpir.

Je me retrouvai seule avec Isaac qui me contempla comme la 8èmemerveille du monde ce qui me gêna quelque peu mais j'adorai cela.

— Quoi ?

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit pour le combat ?

— Je n'aime pas me battre devant toi et tu le sais. Et puis hier, tu as fui alors ...

Il soupira et prit mon visage entre ses mains avant de déposer ses lèvres sur les miennes d'une tendresse affolante.

— Pardonne-moi pour hier. Me retrouver seul dans mon appartement m'a attristé et je n'aime pas me disputer avec toi. Et, j'aime beaucoup quand tu te bats. C'est très ... sexy lorsque tu es en mode furax.

Je ris tandis qu'il amenuisa encore une fois notre distance. Je plongeai mon regard dans le sien et enroulai mes bras autour de son cou.

— C'est vrai ?

— Oui. Ça dégage ton côté obscur.

— Nous ne regarderons plus Star Wars ensemble, dis-je contre ses lèvres.

Puis je l'embrassai avant de m'écarter de lui.

— Sérieux Isaac, je ne te fais pas peur ?

— Non. Tu te bats vraiment bien. Chang doit être honorablement fier de toi.

— Je l'espère.

— Parce que je vois qu'un seul bémol lorsque tu te bats avec un mec.

— Lequel M. Legrand ?

— Will te drague carrément. Surtout lorsqu'il t'a plaqué contre le mur. C'était limite gênant. Je voulais le cogner.

J'explosai de rire en le repoussant.

— Je suis sérieux, rit-il aussi.

— T'es mignon quand tu es jaloux. Allez va rejoindre mon frère et n'oublie pas ce soir.

Il fronça les sourcils et je lui rappelai que nous avions la visite des maisons.

Bien sûr, je décidai de ne pas lui dire pour Zeyn. Je venais de retrouver mon Isaac.

— Je ne suis pas jaloux. Et ne t'inquiètes pas, je serai là. Embrasse-moi avant de fuir !

Je l'embrassai rapidement, me séparai de lui après lui avoir taper dans la main et je retournai à mon cours de stratégie.

***

Après mes différents cours, je croisai Sara au détour d'un couloir, qui m'informa que le bureau était fin prêt. Elle fut quand même obligée de me dire que ça l'énervait qu'il soit dans son bureau. Je lui rappelai qu'il y aurait des agents pour le surveiller, le temps qu'ils s'habituent à être ensemble.

Après ce bref échange, j'allai chercher Will qui avait récupéré du combat de ce matin.

Devant la porte de sa pseudo chambre, je trouvai les deux agents qui étaient en charge de sa surveillance. Je saluai rapidement l'agent qui frappa à la porte et Will l'ouvrit deux minutes plus tard. Il avait encore quelques bleus des coups de notre bagarre.

Il étala un sourire stupide sur ses lèvres et avec une petite moue, il lâcha :

— Tu aurais pu venir voir si j'allai bien quand même.

— Certainement pas, Will. J'ai gagné, lui rappelai-je avec le sourire. 

 — Oui mais de justesse. Admets-le.

Je fixai ses jolis yeux bleus ne voulant pas l'admettre à haute voix, même s'il avait raison et lui ordonnai de se dépêcher.

Il leva les yeux, prit son gilet à capuche et referma la porte derrière lui. Un des agents lui attacha les menottes et nous avançâmes vers les ascenseurs.

— Est-ce nécessaire ces menottes ? Je sais que tu te fais un trip en me voyant attaché, mais ça me fait mal.

— Arrête de faire ta chochotte, Will.

— OK. Mais je ne risque pas de m'enfuir.

Je ricanai tout en appuyant sur le bouton et le regardai.

— C'est pour plus de sécurité et en effet, je me fais un super trip.

Il sourit en coin et nous pénétrâmes dans l'ascenseur.

— Et comment se porte ma future patronne ? Tu aurais pu me dire que c'était la fausse blonde qui était venue me rendre visite à la maison d'arrêt.

— Elle se porte parfaitement bien. Je lui ai donné tous les outils pour qu'elle puisse de dresser correctement Will.

— Me dresser ? Mhh. J'aime bien.

Je secouai la tête avec un petit sourire aux lèvres. Ses insinuations perverses me donnaient envie de me marrer.

Nous arrivâmes au bureau de Sara. Je n'eus pas besoin de frapper car la porte était déjà ouverte. Elle se tenait debout et nos regards se croisèrent. Puis, elle regarda Will qui souriait idiotement. Ça promettait !

— Je n'ai pas besoin de faire les présentations hein, lâchai-je pour briser ce silence gênant.

— Je vais me ...

Will n'eut pas le temps de finir sa phrase que la main de Sara avait atterri sur sa joue.

Oh.

Je me retins de rire et Will jura en la dévisageant.

— Mais t'es malade !

— Ça sera vous avec moi. On ne risque pas d'être ami, dit-elle avec fermeté. Je commande et tu obéis ! Est-ce clair ?

Will me regarda cherchant de l'aide auprès moi, mais je haussai les épaules avec un sourire hypocrite.

Je lui tapotai l'épaule et rétorqua :

— Tu dois l'écouter, Will. Tu vas voir, tu vas te plaire ici !

Will grogna tandis que Sara lui présentait le bureau après qu'il ait bredouillé un léger « d'accord ».

— Ton ordinateur, ton poste, lui indiqua-t-elle. Tout est codifié. Tu ne changes pas de mot de passe sans mon autorisation, tu me demandes si tu as besoin de quelque chose et je te donne l'autorisation de parler ou non.

— J'ai envie de retourner à la CIA. Je pensais que tu étais ...

Elle lui mit un poing dans les côtes et il s'abaissa de douleurs.

Je voulus intervenir pour lui dire d'aller mollo, mais elle m'arrêta d'un signe de main.

OK. Je ne voulais pas me battre avec elle. Je l'avais pris au dépourvu alors ... j'étais en tort.

— J'ai dit que tu me vouvoies et c'est moi qui te dit quand parler ou non !

Il se redressa, le visage crispé de douleurs.

— Je dois demander quand est-ce que je peux respirer aussi ?

Il la cherchait clairement.

— Tout à fait.

Il me regarda et je souris. Je n'avais jamais vu Sara aussi dure, avec quelqu'un.

— Bon, on va faire quelques tests pour voir ton niveau.

Elle fit un signe de têtes aux agents qui détachèrent les menottes de Will. Se croyant libéré, il fut surpris, tout comme moi, lorsque le type relia son poignet d'une menotte avec une longue chaine. Il avait ainsi la main gauche de libre et la droite était menottée. Il pouvait bouger, mais il ne pouvait pas déambuler dans la pièce ou sortir car il était retenu à cette menotte. Il ferma les yeux de dépit et Sara sourit toute heureuse.

— Comme je l'ai dit Will, je commande.

— C'est un cauchemar, murmura-t-il.

Je me retins de rire et elle l'invita à s'asseoir sur son siège. Les agents quittèrent le bureau et refermèrent la porte derrière eux.

— Bien. Je t'ai préparé trois petits tests, dit-elle en cliquant sur les touches de son clavier.

Je suivis le regard de Will et il se permit de la reluquer malgré tout. Quel con ! Il me vit et il sourit.

— Tu vas devoir entrer dans les ordinateurs des informaticiens réseaux qui travaillent pour moi. Ils ne sont pas au courant, expliqua-t-elle. Tu as donc deux minutes pour le faire, les bloquer et y mettre un virus.

Il osa lever la main après avoir regardé autour de lui et elle roula des yeux.

— Tu ... Vous êtes sûre pour le virus ? Parce qu'après, ça peut infecter les ordinateurs et ...

— Ne t'inquiète pas, le coupa-t-elle. J'ai fait installer un logiciel qui ...

— Nettoie et détruit automatiquement le serveur après l'invasion, termina-t-il. Ce n'est pas mal.

Elle fut surprise par ce qu'il avait dit.

— Bon. Ce sont les tests que tu dois faire. Tu réussis, c'est cool. Tu ne réussis pas, tu feras le ménage dans les locaux jusqu'au prochain test. D'accord ?

Il acquiesça, me regarda et se frotta les mains comme s'il allait manger un bon plat.

— Puis-je ?

Elle opina de la tête et elle se posta à mes côtés. Nous le regardâmes faire. Il cliquait frénétiquement sur les différentes touches tout en parlant tout seul.

— Tu es ... Tu vas bien ? la questionnai-je en parlant à voix basse.

— Oui, pourquoi ?

Je l'observai et elle en fit de même avec moi.

— Si c'est par rapport à mon comportement, je gère ! C'est pour qu'il ne prenne pas la confiance avec moi, t'as vu ! Déjà, je l'accueille dans mon univers parce que le QG en a besoin et que j'ai besoin de cette aide, mais j'ai des envies de torture, je te jure.

Je pouffai en la regardant. Elle me regarda avec sérieux et j'arrêtai. Wow. Une nouvelle Sara se tenait devant moi. Will jura je ne sais quoi avant de reprendre ses gestes frénétiques.

— Il ne va pas réussir. Et tu sais pourquoi ? Parce que je fais des choses aussi vicieuses que toi DD.

Je fixai son profil, les sourcils froncés et elle continua.

— J'ai bloqué les ordinateurs des agents « In » avec des softwares puissants. Il ne peut pas y entrer et les bloquer. Et encore moins et mettre un virus. Enfin, si, il pourrait mais en cinq minutes.

Je ne dis rien et continuai à regarder Will qui était sur le point de s'arracher les cheveux.

— Il te reste une minute.

Will grommela et poursuivit son travail.

— Et s'il réussit ?

Elle me regarda et haussa les épaules.

— C'est que tu as encore une fois raison et qu'on a trouvé le bon, expira-t-elle. Et que ... Wallas aura ... un bon remplaçant.

— Il ne remplacera jamais Wallas, lui dis-je.

— Je sais Dan. Je te parle du fait que ... qu'il est aussi doué que lui. 

Nous nous considérâmes du regard et nous reportâmes notre attention à Will.

Il ne lui restait quelques secondes. Sara ricanait déjà de sa victoire lorsque Will fit apparaitre des écrans avec des codages et des tas de chiffres.

Il cliqua sur des touches que nous n'eûmes pas le temps de voir en s'approchant, puis le chronomètre de Sara sonna. Will tourna son siège vers nous avec le sourire.

— J'ai réussi.

— Quoi ? s'étrangla-t-elle. Tu n'as pas pu réussir !

Elle s'approcha des ordinateurs et appuya sur différentes touches.

— Si. À partir du moment où j'ai réussi à déverrouiller tous les blocages des systèmes, j'ai eu juste à faire une manip' de débutant et lancer un cheval de Troie. C'était intelligent de ta ... votre part ! Vraiment. Le codage était binaire dingue ! J'avais commencé par la technique la plus évidente mais ...

— Ferme-là ! aboya-t-elle, mécontente.

Will sourit discrètement en me regardant. Je me retins de sourire pour ne pas m'attirer les foudres de Sara.

Finalement, j'avais eu le bon flaire. Will allait enfin alléger le travail du QG.

— Si vous voulez, je pourrai vous dire comment j'ai fait ...

— Non. Ça va.

— D'accord.

Il était bien trop sage pour ne pas que je m'inquiète.

— Bon. À présent, on va s'occuper du mail à cette femme, dis-je.

Je lui expliquai rapidement la situation actuelle en lui énumérant les grandes lignes, c'est-à-dire que nous avions été contacté par une femme mystère qui s'était faite voler un logiciel dangereux qui pouvait détruire le monde, alors qu'elle l'avait confié au gouvernement. Elle voulait que je le récupère avec l'aide de Sara.

Visiblement, il n'était pas ravi que j'accepte cette mission à 20 millions de dollars. Il nous étudia tour à tour avant de laisser échapper un petit rire tout en secouant la tête.

— Vous êtes sérieuses là ?

Je pris une chaise roulante et Will se décala pour que je puisse me placer entre eux. Sara s'installa à son tour et une fois que les ordinateurs étaient à nouveau apte à fonctionner et que Marcus, le responsable des informaticiens, que Sara avait choisi méticuleusement, l'avait appelé pour lui dire que tout était rétabli, elle allait sur la boite mail du QG.

Une fois l'action faite, elle cliqua sur « Nouveau message » et entra l'adresse que la voix féminine avait donné . Elle tapa un simple « oui » dans le corps du message et l'envoya.

— Bon bah c'est fait. Il faut attendre sa réponse.

Nous ne dîmes rien et il décida de reprendre sa phrase.

— En général, ce type de personne n'est pas non plus, gentil dans l'histoire alors, December-Dan, je déclare que tu viens d'accepter une mission suicide. Il y a forcément un piège quelque part, dit-il.

Et après qu'il ait dit cela, l'ordinateur signala la réception d'un mail. Sara l'ouvrit avec empressement tandis que je me rejouai les mots de Will et l'histoire de cette boule s'immisça dans mon esprit.

— Regarde ce qu'elle a répondu : Merci de votre réponse Agent Lee. Je suis ravie que vous ayez acceptée. Ci-joint, un billet d'avion en classe affaire pour Los Angeles ainsi qu'une réservation pour une chambre d'hôtel pour ce vendredi. J'espère vous rencontrer au restaurant Fitzgerald Gold. À 20 heures. Venez seule. À très vite. S.

Will ricana ce qui me donna envie de la frapper.

— J'espère que tu ne vas pas y aller, m'intima-t-il. Cette femme est clairement louche et son logiciel, elle n'a qu'à le mettre où je pense.

— Bien sûr que si je vais y aller. Arrête de voir le mal partout.

— Peut-être qu'il n'a pas si tort que ça, lâcha Sara.

Un autre mail venait d'arriver et je le lus à haute voix.

— J'avais oublié. À présent que vous avez accepté, vous ne pouvez plus refuser sinon, je serai dans l'obligation de vous éliminer.

Je déglutis difficilement sous le rire de Will et le regard choqué de Sara.

Dans quoi m'étais-je lancée ?

***

ISAAC

Je sais que je ne suis pas la bienvenue dans la nouvelle vie de December-Dan. Et vous avez peut-être du mal avec moi. Mais, je suis là et je compte bien rester, même si je sais qu'elle a eu une histoire tumultueuse avec Zeyn et Drew et vous avez espoir qu'elle se remette avec l'un d'eux ... et moi aussi.

Non, ça c'était une blague. Jamais de la vie.

Si seulement ces types pouvaient retournés de là où ils venaient, ça serait parfait. Malheureusement, ça devait se faire ...

Je savais qu'ils avaient une certaine influence sur DD. Je l'ai su dès qu'elle m'avait parlé de leur histoire. Elle ne m'avait pas menti et ne m'avait épargné d'aucuns détails. Je pense qu'elle voulait me voir fuir comme ils l'avaient fait il y a sept ans alors qu'elle les aimait mais j'étais resté. J'étais tombé amoureux d'elle, alors que ce n'était pas prévu.

C'est un fait, on ne pouvait tomber qu'amoureux d'elle, bien qu'elle pouvait paraitre détestable mais c'était sa façon de se défendre et ça, je l'avais compris. Être méchante et égoïste était ses meilleures défenses, ses meilleures attaques. Appuyer là où ça faisait mal. Elle était très forte à ça. Les faiblesses des autres, elle les apprenait rapidement pour terrasser son ennemi.

Et je pense que pour elle, c'était important.

Depuis que je la connaissais, elle me fascinait de jour en jour. Pour tout et n'importe quoi. Je savais que sa famille avait une place cruciale dans sa vie. Et je l'avais compris car elle m'avait expliqué toute l'histoire de la grande Sophia Testrepo qu'elle vénérait beaucoup, mais dont elle disait clairement ses erreurs et DD ne voulait pas faire les mêmes erreurs que sa mère.

C'est pourquoi elle avait refusé plusieurs fois mes demandes de mariage car elle avait tout simplement peur de ne pas me combler ou encore d'aimer les Davis. Elle avait vécu tellement de choses avec eux qu'ils étaient tatoués au fer rouge dans sa vie. Puis, maintenant que le papa était connu, cela prenait encore plus de consistance.

Les Davis feront toujours partis de notre paysage familial.

Comme si DD allait laisser Skyler voir pleinement son père, sans son véto. Cette femme pouvait vendre son âme au diable pour protéger Skyler. Alors si Zeyn était trop insistant et aucunement à l'écoute, elle l'écraserait sans hésiter.

Et je crois que ça me faisait l'aimer d'autant plus, même si je craignais pour l'avenir de mon couple. Je ne vais pas vous mentir en vous disant que mon amour avec December-Dan était indestructible car c'était totalement faux.

Premièrement, une partie d'elle sera toujours attachée à eux, je le savais et j'avais fini par l'accepter. Et je savais aussi qu'elle était amoureuse de moi. Elle n'était pas du genre à cacher ses sentiments lorsqu'elle en était certaine. Cependant, ils pouvaient tout faire basculer. Ils pouvaient tous briser.

Nous briser. Briser ce que j'avais construis.

Et ça, je ne les laisserai pas faire.

Je n'avais pas confiance en eux et je savais que les prochaines semaines ne seraient pas de tous répits.

Notre mariage devait tout simplement se passer au plus vite pour que j'atteigne mon objectif.

Tant que je ne l'avais pas épousé, tout était dans un équilibre terriblement précaire. Je l'aimais de tout mon être. J'aimais Skyler comme ma propre fille et j'aimais toute sa grande famille. J'avais en quelque sorte une famille avec eux, mais pour combien ? Est-ce que j'aurais assez de temps d'inverser les choses ?

Mon bonheur dépendait d'elle. Mon bonheur dépendait de December-Dan, j'en étais convaincu.

Et lorsque je la vis s'avancer vers moi avec le sourire pour que nous allions récupérer Skyler, cela confirma ma façon de penser. Je devais tout faire pour que nous finissions nos jours ensemble ...

— T'as vu, je suis à l'heure ! me dit-elle, joyeuse.

En plus de ça, elle était totalement hilarante et décalée ce qui lui donnait un côté terriblement attachant. Je ne comprenais pas comment on pouvait la haïr, même si elle avait des choses mauvaises. Elle ne mâchait pas ses mots, s'excuser le moins possible, réagissait comme une folle furieuse, mais tout ce mélange la rendait naturelle. Ce n'était pas le genre de filles superficielles qui essayaient de cacher sa véritable nature. Au contraire, elle assumait complétement d'être détestable. D'ailleurs, elle répétait souvent qu'elle n'était pas sur terre pour être aimée, mais pour aider et sauver des vies. Elle était rigolote, mauvaise joueuse, mais c'était adorable.

— Euh, Isaac, tu ne m'ouvres pas la portière ?

Et une grosse chieuse quand elle le voulait parce que sa cousine, l'Altesse Royale Marysa et sa meilleure amie Sara travaillaient d'arrache-pied pour qu'elle soit cette femme sexy à mourir.

Je ris sous son regard lumineux.

— Arrête de trainer avec Marysa, lui dis-je en ouvrant la portière. Tu veux que je t'attache la ceinture aussi ?

— Si tu veux, minaude-t-elle.

Je levai les yeux ce qui la fit rire et pour me remercier de ma galanterie, elle m'embrassa le front avant de s'installer dans la voiture.

Je fis le tour et m'installai tandis qu'elle me rappelait nos débuts où je lui ouvrais à chaque fois la portière de la voiture. Mais, cette galanterie l'avait lassé alors j'avais arrêté, pour son plus grand plaisir.

Elle caressa ma joue et je pris la route en direction du cours de karaté de Skyler.

Bien que Skyler détestait ça, ce qui était le contraire de sa mère, elle était contrainte de s'y rendre une fois toutes les semaines car DD voulait absolument qu'elle sache se défendre.

Elles se disputaient souvent à ce sujet, car elle conseillait sa fille sur ses techniques et Skyler préférait parler de paillettes et de roses. Et ça me faisait rire à chaque fois. Elles étaient magnifiques ensemble.

— Isaac, tu ne m'écoutes absolument pas depuis tout à l'heure, me reprocha-t-elle. Tu vas bien ?

Je quittai mes pensées et lui dessinai un sourire rassurant en lui embrassant le doigt où il y avait son alliance.

— J'étais dans mes pensées. Qu'est-ce que tu disais ?

— Que je vais devoir préparer un planning pour les prochaines semaines. Ça va être carrément hard !

— Je sais bébé mais on va y arriver. De toute façon, je viens avec toi pour ta mission, lui annonçai-je.

Elle m'avait informé à mon retour au QG de son départ, vendredi pour cette mission. Cette mission me disait que la bombe était lancée, mais je ne voulais pas encore y croire.

— Ça ne sera pas possible. Je dois le faire seule. Et, je veux que tu restes auprès de Skyler.

— Il y a ton père et tous les autres, lui fis-je remarquer.

— Tu sais quoi ? Nous n'allons même pas parler de ça. Je sens la dispute à plein nez. Je suis trop de bonne humeur pour ça.

— Tu aimes vraiment te battre hein, ris-je en la regardant brièvement.

Après un combat ou une victoire, DD était d'une humeur totalement festive. Gagner lui procurait un intense plaisir qu'elle faisait partager à tout le monde. Elle était capable de décrocher la lune après ça.

— Oui, avoua-t-elle en souriant. Et ça faisait longtemps. Toi, tu refuses de t'entraîner avec moi, Jared, n'en parlons pas, et les autres c'est parce que je suis « Espoir ». Will, au moins, il sait ce que je veux Isaac ! Il ...

Je l'examinai avec un sourire en coin puis elle se rattrapa en réalisant ses mots.

— Je ne voulais pas dire dans ce sens-là Isaac, mais du sens, il aime se battre aussi.

— Je sais, ricanai-je. Vous flirtez clairement ensemble.

— Quoi ? s'insurgea-t-elle. T'es fou !

— Ça me fait rire moi ! Et je ne suis pas jaloux, la rassurai-je.

Oh que si, je l'étais. Je suis même parti quelques heures plus tôt à l'infirmerie pour asséner quelques menaces à ce cher Will. Il était si condescend et il m'avait clairement dit qu'il poursuivrait car cela l'amusait de savoir que j'étais le futur époux et qu'il voulait draguer ma future femme sous mes yeux. Les infirmiers m'avaient retenu de lui casser le nez sous son regard rieur.

Ça, DD ne le savait pas. Et, il ne lui avait pas dit, visiblement.

— Sujet à risque ! déclara-t-elle pour mettre un terme à cette discussion. Parlons de ... Ah, nous sommes arrivés.

Elle me faisait rire avec sa mise en place du système « étincelle à risque ». Ce système consistait à éviter les disputes dès que les étincelles de reproches étaient lancées et c'était hilarant. Dès qu'on discutait et que nous n'étions pas d'accord sur un point et elle s'écriait comme une folle « Ah ! Sujet à risque ! On arrête tout ! ».

Et j'adorai la voir comme ça donc parfois, je le faisais exprès.

Je la rattrapai rapidement tandis qu'on gagnait la salle d'entrainement. Il y avait plusieurs parents que nous saluâmes rapidement et nous trouvâmes une petite place pour nous asseoir.

— Bien. Les enfants, maintenant, on va montrer à vos parents les mouvements que vous avez appris, d'accord ?

December-Dan se mit en mode « gaga » face à Skyler qui leva les yeux et sa mère prit son téléphone pour la filmer.

— Elle est formidable ! Elle devrait arrêter la danse pour se consacrer à ça ! dit-elle tout en filmant.

Skyler enchaina les mouvements comme ses autres camarades avec des petits cris.

— Tu veux déclencher une guerre avec elle, c'est ça ? lui chuchotai-je à l'oreille.

— Non mais je préfère ça.

— Elle est encore jeune Dan.

— Je sais mais elle est trop mignonne comme ça ! s'égosilla-t-elle. Mais regarde Isaac !

Je secouai la tête avec ce sourire stupide d'amoureux.

***

— Tu as été géniale mon cœur, la félicita-t-elle. Extraordinaire. Fantastique.

— Tu dis toujours ça quand je fais du karaté mais jamais quand je fais de la danse, commenta Skyler avant de me prendre la main tandis que nous quittions la salle.

— Parce que, c'est la stricte vérité. Je te dis, les arts martiaux, c'est l'avenir. Vraiment.

— Ta mère raconte n'importe quoi Sky. Tu es parfaite partout !

Skyler me sourit et lâcha :

— Je crois que je te préfère à maman, répliqua-t-elle.

December-Dan nous tira la langue et nous reprîmes la voiture en direction de la maison que nous devions visiter.

L'agent immobilier nous y attendait. Notre avenir ensemble se dessinait plus clairement. La femme nous attendait devant la maison dans sa tenue peu originale, mais avec le sourire aux lèvres.

— Bonjour madame et monsieur Legrand.

Je m'attendais à ce que DD la reprenne, mais elle ne dit rien tandis que la femme continuait sa présentation et qu'elle saluait Skyler. Mon cœur se gonfla d'une joie immense.

Oui, elle allait devenir madame Legrand.

— Si vous voulez bien me suivre. Comme vous l'aurez constaté, le quartier résidentiel est calme...

Mes deux petites femmes me sourirent et nous nous mimes à visiter la jolie maison.

C'était une composition typique d'une maison. Je ne vous apprends rien. Le plus important, c'était le coup de cœur et là, ce n'était pas le cas.

— Le jardin est trop petit et papy ne serait pas content, commenta Skyler.

— Puis, la petite-amie à mon père a besoin d'une grande cuisine, ajouta DD.

— Bien. Passons à l'autre maison. Vous me suivez en voiture ?

***

La seconde maison était bien trop éloignée de la maison du père à DD et ça, elle ne pouvait pas le supporter. Elle s'était même mise à pleurer faussement dans la voiture pour dire à quel point, être éloignée de son père et de Jared lui transperçait le cœur. Skyler avait ajouté que cela serait néfaste pour ses études puisque son oncle ne pourrait plus l'aider.

Ah, ces femmes ! Trop difficile.

Alors, nous avions regardés brièvement la maison. De toute façon, elle n'était pas dans nos goûts.

La troisième maison fut la bonne.

Nous avions eu tous un coup de cœur pour celle-ci. Elle était belle, spacieuse.

À dix minutes du beau-père en voiture et à 15 minutes à pied, dans des prix abordables même si la question financière n'était pas un problème, mais DD ne voulait pas d'une maison imposante. Il fallait tout de même un jardin suffisamment grand, une cuisine suffisamment spacieuse, trois chambres avec chacune une salle de bain, un magnifique salon avec une bonne baie vitrée et tout le reste.

Oui, un coup de cœur.

— Vous pourriez l'acquérir rapidement, déclara la femme.

— Oh oui ! lâcha Skyler. Ma nouvelle chambre est immense !

— Nous nous marions dans moins de deux mois maintenant, pour novembre, dit December-Dan, et oui, ça serait bien qu'on puisse y aménager avant le mariage, répliqua-t-elle en me regardant.

— Effectivement, appuyai-je.

— Ah. Quand je disais rapidement, je ne pensais pas aussi tôt. Début janvier, ça serait parfait.

Nous nous regardâmes et en synchronisation nous acceptâmes.

— Parfait. Vous n'êtes pas des clients difficiles et franchement, j'aime beaucoup ça, sourit-elle. Vous êtes tous les trois merveilleux ensembles. Pour les papiers, je m'en occupe, jeunes gens. Je le ferai avec plaisir.

***

Pour fêter notre nouvelle acquisition, nous décidâmes d'aller au restaurant après que December-Dan ait pris des photos pour envoyer tout ça à son père, Jared et les autres. Elle avait besoin de leur avis.

Pendant tout le diner, elle reçut des messages positifs. Et Skyler rigolait à chacun d'entre eux, surtout celui de Ston.

— Tonton Ston a dit « Mais, elle est où ma chambre DD ? Tu te fiches de moi ! On devait vivre en-semble. Ce n'est pas grave, je dormirais dans le lit conjugal ! Préviens Isaac qu'il dormira sur le canapé ». Je l'aime trop tonton !

— Moi aussi, adjugea la maman.

— Je ne sais pas comment le prendre, pris-je une fausse mine boudeuse.

— Tu sais que Ston a demandé maman en mariage une fois ? me révéla Skyler.

— Quoi ?

— C'était pour de faux, expliqua-t-elle. Et ... bien que ça a été hilarant, la fin n'a pas été joyeuse, déglutit-elle.

Elle perdit soudainement sa joie et je me souvins de la mort de Shad. C'était le même jour. Je savais à quel point la perte de son ex et de son ami très cher l'avait anéanti. Elle m'avait raconté ce jour affreux et la folie de ce Trevor Wilkin.

— Ah ! Tata Marysa a dit « Elle est où la piscine ? Faites-en construire une ! ».

Elle retrouva rapidement sa bonne humeur et piqua une cuillère de glace à sa fille.

— Dis-lui qu'elle n'a qu'à aller à la piscine municipale.

— OK.

Ne soyez pas étonnés. Les enfants d'aujourd'hui utilisaient très bien les nouvelles technologies et bien que les messages de Skyler soient remplis de fautes, car le tactile était farceur, elle savait envoyer des messages.

— Arrête de manger ma glace Maman !

— OK.

Elle regarda mon assiette mais je l'éloignai d'elle.

— Mari indigne !

— Nous ne sommes pas encore mariés, alors tu n'en auras pas.

Elle bouda et finalement, je cédai. Comment lui résister ?

***

Nous rentrâmes à la maison.

DD et Skyler m'avaient presque forcé à rester, mais je n'avais plus d'affaires ici. Je ne vivais quasiment plus dans mon appartement en centre-ville. Alors, elles me proposèrent carrément de venir complétement emménagé ici. J'avais accepté sans hésitation, puisque nous allions bientôt vivre ensemble.

Alors que Skyler et December-Dan, se chamaillaient à propos de la télé et que je devais jouer l'arbitre, la porte sonna.

— Va ouvrir Isaac s'il te plait ! Je vais étriper cet enfant ! grinça DD en serrant les poings.

— Maiiiiis ! bouda Skyler. Y'a Nathalie là ! Maman ! Pitiiiiiié ! pleurnicha-t-elle.

Je les laissai en souriant et allai ouvrir. Lorsque je vis la personne qui se tenait devant la porte avec un stupide bouquet de fleurs et un paquet venant d'un magasin de haute couture, je n'eus qu'une envie : Boxer Zeyn tel un Punchingball.

En cette fin de journée de mercredi, nous avions réussis complétement à occulter sa visite, que le retour à la réalité était douloureux.

— Bonsoir, December-Dan est là ?

Il osa un sourire condescend.

Que devais-je faire ? Le frapper ou le frapper ?

***

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