Chapitre 9
- C'est génial c'est génial c'est génial c'est génial !
- Je dirais même ahurissant.
Cette phrase laissa mon frère dubitatif. Au bout de quelques secondes, il réussit à sortir un raisonnement :
- Non... ça ne veut pas dire la même chose. Tu aurais dû dire fantastique, même si cela veut plus dire incroyable. Oui, incroyable, c'est son synonyme.
- Hugo, te voici désormais dans l'émission Qui est un Granger-Weasley ?! Tu doit maintenant donner un antonyme du mot génial ! Tu n'as que quinze secondes !
Scorpius éclata de rire. Nous plaisantions souvent du sérieux irréprochable de mon frère. Plus j'y pensais, plus je me disais que j'avais de la chance de vivre une aventure avec ces deux là. D'un certain côté, ils étaient très différents, et d'un autre, parfaitement semblables. Hugo était gentil, ambitieux, courageux et loyal. Scorpius l'était aussi. Seulement, quelque chose les différenciait. Peut-être leur façon de réagir. Et puis, après tout, Hugo était mon frère, et Scorpius... c'était mon...
- Scorp', c'est facile ! Je dirai... médiocre !
- Ouais ! Tope la p'tit champion !
Hugo lança sa main qui atterrit dans celle de Scorpius. Il rayonna. Je pense que c'était leur façon à eux de se détendre, de tester leur mémoire et leur vocabulaire. C'était particulier, mais ça marchait, sur eux en tout cas. C'était un moyen de se raccrocher à cette vie qui basculait d'un coup. Des éléments du réel, qui n'existaient pas dans Harry Potter. Nous aimions cette vie, cette vie de fan, de parfaits moldus qui était longue, ennuyeuse, mais sans mystères. Une vie normale. Pourrions nous, Hugo et moi, retourner à la bibliothèque, juste une fois avant de repartir d'où nous venions ? C'est ce que, tous les deux, espérions, tout en sachant que ce serait impossible. Mon petit frère ne serait plus pareil. Une expérience comme celle que nous allions vivre ne pourrait pas s'oublier. J.K.Rowling n'était pas une sorcière. Elle ne pourrait pas nous oublietter aussi facilement que l'aurait fait Porpentina Goldstein...
J'entendais le rire de mes deux compagnons auprès de moi. Ils étaient heureux. Les fous rires que nous avions eu tous trois jusqu'ici fait toujours étaient teintés d'une pointe de tristesse d'anxiété, de peur. Moi seul faisait attention, en ce moment précis, à la route que nous prenions. C'est donc moi qui averti Hugo et Scorpius que nous devions descendre au prochain arrêt. Ils se turent aussitôt. Nous ne nous étions pas vraiment autorisé à penser à ce soir là. Malgré les récents événements, nous étions toujours potterhead, et rencontrer J.K.Rowling nous faisait presque vomir d'angoisse et d'appréhension. Mais, néanmoins, un bouffée d'adrénaline monta subitement en nous lorsque la voix d'Emma Clarke, celle qui prêtait sa voix au métro, annonça le nom de l'arrêt. Scorpius s'approcha de moi et me souffla doucement :
- Rose... j'ai peur.
Hugo nous devança. Il essayait de contenir son excitation encore une fois. Il savait ce que nous ne savions pas. Il se passait quelque chose entre moi et Scorpius. Il sourit à son meilleur ami. Ce dernier prit ma main dans la sienne, et la serra. Ses doigts longs et fins me caressaient doucement, la pression de sa paume sur le mienne m'assurait une protection dont j'avais besoin. Main dans la main, nous nous avançâmes vers mon cher frère. Encore un fois, je pensais combien, pour un enfant de cet âge, il était splendide. C'était une des personnes les plus extraordinaires que je connaissait. Il se serra contre moi. Ses cheveux roux chatouillaient ma joue. C'est ainsi que nous avançâmes vers l'endroit où notre vie allait changer. Pour la première fois depuis des semaines, j'étais heureuse. J'était entourée des deux garçons que j'aimais le plus au monde, mon frère et l'étrange garçon qui avait su conquérir mon coeur.
Il pleuvait toujours. Nos cheveux mouillés s'entremêlaient, dans un tourbillon de blond, de blanc, et de plusieurs nuances d'orange. Vite, nous aperçûmes une silhouette que nous connaissions bien. L'écrivaine... Scorpius courut vers elle, lui serra la main. Même de loin, je voyais qu'il pleurait. D'émotion ou de soulagement, je ne le savais point. Nous ne tardâmes pas à les rejoindre. Elle était telle que nous la connaissions. Elle nous adressa un sourire. Le sourire le plus marquant de ma vie. Un sourire... cet unique sourire que l'écrivain a, qu'il adresse à ses personnages. Elle était magnifique. Lorsqu'elle parla, le monde s'effaça autour de nous.
- Alors c'est vous ? En lisant votre lettre, j'ai aussitôt su que c'était vrai. J'avais créé ce personnage, toi, Scorpius. Je connaissais jusqu'a sa façon d'écrire. Ah tiens... un jeune homme veut vous parler. Martin, je crois. Vous lui avez raconté... vous avez bien fait, mais faites attention. Vous êtes célèbres, sans le vouloir. Harry Potter à eu un succès mondial... je tiens d'ailleurs, Hugo, à m'excuser de la publication de l'enfant maudit. Je n'ai pas eu le temps de le lire réellement. C'est un échec. Mais je tiens bon, et je travail plus que tout sur Les animaux fantastiques. Enfin... maintenant, il est temps de vous expliquer.
Martin arriva alors, souriant. Il pleurait presque de joie.
- Merci, les enfants. Une rencontre inoubliable... j'ai une bonne nouvelle ! Je quitte la boulangerie !
- Mais... que vas tu faire ?
La fabuleuse écrivaine prit la parole :
- Il a des connaissances considérables concernant le cinéma. Ça peut paraître inconscient comme décision, mais il vas travailler avec moi. J'ai besoin d'un jeune fan, qui as une vision nouvelle... Martin est parfait.
- Merci... je dois partir, j'ai beaucoup à faire pour demain... au plaisir de lire vos aventures, les enfants !
Il partit d'un pas léger. Je souris. Sa vie venait de changer en quelques minutes. Grâce à elle. Nous lui devions tant de chose... le monde lui devait tant de chose ! Elle était une étoile, un rayon de lumière dans chacune des vies, la plus sombre soit-elle. C'était... un déluminateur.
- Je dois vous expliquer. Voyez vous... en écrivant le dernier chapitre de mon dernier livre, le tome sept, donc... j'ai eu une panne d'inspiration. Ce sont mes manuscrits qui sont importants dans votre vie, pas l'ouvrage terminé. Je me suis amusée créer une sorte de passage, du monde "normal" au monde sorcier. Dans votre wagon.
- Mais... Albus ? Et pourquoi Hugo ?
- Hugo a accompagné Rose, dans la cape d'invisibilité de James... et Albus... il ne voulait pas. Au fond de lui, il voulait régler le problème avec son père, sa famille. Il n'a pas pu rentrer. Vous n'aviez aucun soucis avec vos parents, vous avez donc pu passer. Et Scorpius voulait s'éloigner de cette vie de Malefoy, de Serpentard, de mangemort.
- ...
J.K.Rowling tourna la tête vers Hugo. Il regardais la librairie.
- Vous devez vous reposer. Cela fait plusieurs semaines que vous n'avez pas eu un soleil profond. Hugo... j'ai les clés, entre.
- Comment ?
- Je suis l'écrivaine la plus... rentable d'Angleterre. Rose, Scorpius, je pense que vous serez ravis de toucher un livre, je me trompe ?
- Non !
Nous courûmes vers la porte de la librairie. Notre... créatrice nous suivit. Nous passâmes quelques heures à lire. Hugo et Scorpius étaient parfois secoués d'un rire où d'une larme, comme le produit un bon livre. Mon petit frère leva les yeux vers moi. Il partit, pour revenir avec un ouvrage à la couverture jaune. Dessus, un nid en forme de vif d'or, avec un enfant dedans. En grande lettres noires, le nom de J.K.Rowling s'inscrivait. Harry Potter et l'Enfant maudit. Je le lut, à voix haute. Mes amis écoutèrent attentivement l'histoire, leur histoire. Malheureusement, je m'assoupis avant la fin de la première partie.. Ce n'était pas du Rowling, mais c'est grâce à ce livre que nous étions là, aujourd'hui, tous ensemble.
Le lendemain, la femme à la plume si enivrante nous réveilla. Hugo se leva aussitôt, tandis que j'attendais Scorpius. Il se leva en clignant des yeux et me regarda.
- C'est un endroit comme ça qu'il faut pour être avec une fille comme toi.
- Scorpius...
Il s'avança vers moi doucement. Sans me contrôler, j'approchais doucement mes lèvres des siennes. Je l'embrassai. Ce baiser était le relâchement de toutes nos souffrances, jusqu'à maintenant. J'aimai un Malefoy. Un Malefoy gentil, intelligent. Scorpius Malefoy. Hugo entra à ce moment là. Il sourit à Scorpius. Il s'avança vers nous et serra la main de son meilleur ami.
- Bravo, Scorpius. Bravo. On doit y aller maintenant... on doit repartir.
Tout les trois, nous nous avançâmes. J.K.Rowling tenait un carnet.
- Ce sont mes manuscrits. Il suffit que j'écrive là dedans pour que vous repartiez auprès de vos familles. Vous êtes près ?
Nous hochâmes la tête dans un signe affirmatif. Nous oublierons tout une fois là bas... alors, dans un mouvement rapide, L'Écrivaine trempa sa plume dans un encrier, et parcourût le papier. Aussitôt, nous disparûmes. Seulement Hugo et moi. Scorpius resta.
- Mrs Rowling, pourquoi je ne connais pas mon nom de famille...?
- Laisses moi te dire une chose, Scorpius, tu vas te souvenir de ton aventure. Et Rose s'en souviendra un jour. Tu n'as cas me le demander, au plus profond de toi. Quand tu sentiras qu'elle n'est plus elle même. Au revoir, Scorpius Rowling.
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