Chapitre 6

Je regardais ma montre. Nous étions en retard. Je faisais signe à Hugo de se dépêcher. Nous nous mîmes à courir. Un pluie violente tombait sur nous, il faisait froid, nuit, nous n'avions pas mangé. Mais il le fallait. Pour Hugo, pour moi et pour lui. Je jetais un coup d'œil au bout de papier que tenait mon frère. L'encre bleue avait coulée, le papier était trempé, nous ne pouvions plus rien lire. Seul notre intuition pouvait nous permettre d'arriver à bon port. Hugo s'arrêta brusquement.

- C'est là, regarde.

- Comment le sais-tu ?

- J'ai retenu l'adresse... le pauvre.

Je levais les yeux. Un grand bâtiment lugubre se trouvait devant nous. Un orphelinat. Les grandes lettres de fer rouillées par le temps formait ces mots : Orphelinat Wool. Ce nom me disait vaguement quelque chose, mais je ne perdit pas de temps à fouiller dans mes pensées.

- Hugo... sonne s'il te plaît.

Il sonna. Une lumière au premier étage s'alluma. Nous entendîmes des pas. Un vieille femme au visage anxieux nous ouvrit. Elle nous parla d'une voix sèche.

- Que faites vous là, à cette heure ci ?

- Nous venons voir Scorpius. C'est urgent. Mon frère ne peut plus dormir, c'est le seul moyen qu'il se repose, je vous en prie ouvrez nous madame, s'il vous plaît.

- Ah, Scorpius... il est arrivé il y a quelques jours, il voulait faire une "enquête", m' a-t-il dit.

Hugo me regarda, puis hocha la tête. Il prit la parole :

- Madame, écoutez nous. On doit rentrer. Maintenant. Nous sommes seuls, nous n'avons rien mangé, les derniers métros sont passés et nous habitons loin. Londres est une grande ville. Je veux rentrer !

Il pleurait. Je le serrais dans mes bras. La vieille femme s'écarta, et nous fit signe d'entrer. Le couloir était sombre, mal éclairé. Des portes s'y trouvaient environ tout les cinq mètres. Nous montâmes un escalier. Les marches grinçaient, comme si elles pouvaient tomber à tous moment.

- C'est un vieil établissement. Il avait été détruit, mais nous l'avons reconstruit. C'était ma mère qui dirigeait l'orphelinat.

Elle s'arrêta. Elle ouvrit la porte.

- Scorpius ? Viens.

Le jeune garçon aux cheveux blonds franchit la porte. Il nous vit aussitôt.

- Mrs Cole, je peux aller dehors avec eux ? C'est privé.

- Et bien... d'accord.

Nous sortîmes. Nous marchâmes lentement sans dire un mot, juste nous trois. La présence des deux autres était rassurante pour chacun de nous. Nous nous arrêtâmes sous un pont. Scorpius nous regarda longuement. Il pensait si fort que je voyais son visage s'agiter de tics. Je ne le connaissait pas vraiment, mais j'avais la sensation de tout savoir de lui. Ses mèches blondes étaient bousculées par le vent. Il croisa mon regard. Ses yeux gris étaient indécis, je voyais qu'il hésitait. Soudain, il s'assit au bord de l'eau. Nous fîmes de même. Sa voix triste résonna dans l'obscurité :

- Je vais vous dire la vérité. Ce n'est pas un hasard, si on a des prénoms de personnages. Ce n' est pas un hasard si l'orphelinat existe vraiment, ce n'est pas un hasard si j'ai l'impression de très bien connaître Rose...

-C'est réciproque, Scorpius.

-Je n'en suis pas sûr mais... on n'est pas dans notre monde ici. Ce n'est pas une coïncidence si...

- Si nous portons le noms de trois personnages d'Harry Potter et que nous leur ressemblons...

-Mentalement et physiquement.

-Scorpius... tu crois que je suis Rose Granger-Weasley ?

Il hocha la tête.

- Vous êtes Rose et Hugo... je suis un Malefoy.

- Rose. J'avais raison de vouloir le voir.

- Je sais, Hugo, je sais... comment on vas faire ?

Scorpius soupira. Il prit la main d'Hugo et le regarda dans les yeux.

- Tu es formidable Hugo. Mais c'est moi qui vous l'ai révélé. Je ne peux pas vous laisser comme ça, je ne peux pas vous dire de vous débrouiller... je dois trouver. Seul.

- Jamais seul. On vas t'aider. Tu es notre ami, Scorpius.

- C'est... c'est vrai ?

- Bien sûr. Nous sommes dans la même situation.

- Merci. J'ai des amis... incroyable.

Hugo esquissa un sourire. Oui, c'était notre ami. Notre incroyable compagnon. Ce garçon aux cheveux blonds et fins, aux yeux gris, au sourire timide, au courage extraordinaire, ce garçon gentil, intelligent, juste et solidaire. Ce garçon qui aurait pu correspondre à toutes les maisons, mais qui avait choisi Serpentard, pour démentir les clichés de cette maison noble, grande, accomplie, comme chacune des maisons de Poudlard. Scorpius Malefoy.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top