Chapitre 2
Le moment du déjeuner avait sonné, je rangea mon micro-casque ainsi que mon badge dans mon casier et y pris mon manteau avant de fermer ce dernier. Le musée ne fermant pas, nous n'avions qu'une petite heure et demi pour déjeuner. En général, lorsque je suis seule, cela va plutôt vite mais lorsque je sors avec Claire, cela met plus de temps. Cette jeune femme dynamique m'emmène toujours à l'autre bout de Londres, tout en sachant pertinemment que nous arrivions en retard pour nos visites.
- Argh, allez expliquer la seconde guerre mondiale à des petits de 7 ans, se plaignit Simon en retirant à son tour son micro. Ils ne font que souffler et toucher à tout sans écouter.
Simon était le genre de mec adorablement plaintif. Il adorait son métier mais ne cessait de se plaindre lorsqu'une visite ne se passait pas correctement. Les visites qui se passaient le mieux avec lui était les visites d'adolescents, allez savoir pourquoi les filles l'écoutaient avec attention.
Nous étions une sorte de binôme lui et moi, il s'occupait de la seconde guerre mondiale tandis que moi, je m'occupais de la première, chacun dans son domaine.
- Tu as eu la classe des B? Lui posais-je.
- Ouais. Et toi les A? On doit leur faire visiter le HSM Belfast cet aprem, c'est ça?
J'aquiéça tout en mettant mon sac sur mon épaule. Le temps nous manquait, aussi décidons nous de nous hater au plus vite. Le ciel était dégagé laissant aux rayons du soleil la joie de nous réchauffer en ce mois de Décembre. Les deux mains dans les poches j'écoutas d'une oreille attentive, mes deux collègues discuter de leur prochaine vacance. Simon partirait rendre visite à sa famille en Irlande tandis que Claire, elle, allait à nouveau au Brésil, voir son petit ami. Dans ma courte existence, c'est-à dire 24 ans, je n'avais eu qu'un petit ami qui s'averait être mon meilleur ami. Autant dire que cela n'a pas du tout marcher et que l'on s'est séparé huit mois après, uniquement par simple raison de dénis.
- Allons manger à Piccadilly, suggéra Claire. Oui, je sais, c'est à l'opposé d'où vous devrez être mais tu prendras ma voiture, rajouta-t-elle en me coupant la parole.
- Ta vieille poubelle?
Vexée, la jeune blonde donna un coup de coude au blond qui ria de bon coeur. Il fallait dire que la voiture de Claire avait déjà quelques années et refusait par moment de démarrer sans aucune raison. Nous marchâmes quelques minutes avant d'atteindre sa vieille Renault et nous démarâmes direction Piccadilly, ou autrement dit, la grand place aux géants panneaux lumineux. Dans une ruelle voisine se faisait les meilleurs sandwichs de la ville où nous allions souvent manger lorsqu'on ne travaillait pas l'après midi.
Nous discutâmes une bonne heure, tout en mangeant nos délicieux sandwichs et buvant nos sodas. Les quelques pigeons qui trainaient là vinrent picorer nos miettes tandis qu'on payait l'addition.
- Passez par Fleet Street, nous conseilla Claire en me passant ses clés de voiture.
Etant encore novice dans la circulation londonienne, je pris en compte ses indications qui nous menèrent rapidement à bon port. Encore une chance, sinon je n'aurais plus été mangé à Piccadilly un lundi. Je me garas, par chance, facilement.
L'immense bateau, amarré sur la tamise, nous attendait dans toute sa splendeur et son intemporalité. La première fois que j'étais rentrée dedans, je n'avais que 15 ans mais je su, qu'un jour j'y retournerais et que j'y resterais. C'est fou ce qu'une adolescente peut prédire rien que sur une petite sensation.
Simon serra la mâchoire en apercevant ses "élèves" d'un jour lui adresser de grand signe, des sourires machiavélique sur leur visage. Ils se foutaient complètement de lui, le pauvre. Quant à moi, j'étais heureuse de retrouver ma classe modèle.
- Rebonjour les enfants. Avant qu'on entre, est-ce-que quelqu'un saurait me dire ce qu'il sait sur ce magnifique navire derrière nous?
- C'est un bateau de la deuxième guerre, me répondit un petit garçon rondouillet.
- Exact. Autre chose?
- Il a participé au débarquement de Normandie!
J'hocha la tête, la petite Louise Redmayne venait à nouveau de me répondre avec une timidité mélangé à une envie de montrer ses preuves. Je l'encouragea ainsi durant toute la visite en l'interrogeant, par moment discrètement et par d'autres devant les autres.Les enfants étaient plus dissipés que ce matin mais je réussis à les contrôler en leur proposant de toucher le gouvernail en échange du silence. Tout était question de négociation avec les enfants. Après quoi, ils furent plus calme en observant les statues de cire représentant le quotidien des marins.
- Bien, les enfants, on dit merci à mademoiselle Orwan pour la visite.
Une fois dehors, les enfants me remercièrent en choeur sous l'ordre subtile de leur professeur. Je les regardais rejoindre leur parent lorsque mon regard dévia sur les deux tresses blondes de Louise. Mes yeux se posèrent ensuite sur deux profonds yeux verts. L'homme que je me surpris à observer était d'un charme à couper le souffle, il était vêtu d'un long manteau noir et d'une chemise bleu ciel, la classe londonienne. Je du me ressaisir aussi vite que je ne m'étais perdue lorsque la petite me fit signe de les rejoindre. Oh non, calme toi Ailey, c'est son père, il est sûrement marié, songeais-je en arrivant à leur hauteur.
- Monsieur Redmayne, je présume? Posais-je en lui tendant la main.
- Lui-même, me répondit-il d'un sourire qui ne me laissa pas indifférente.
- Je dois vous dire, monsieur, que votre fille m'a beaucoup impressionnée.
L'homme m'adressa un souire amusé tandis que Louise se mit à pouffer. Je fronça les sourcils, ne comprenant pas ce que j'avais dis de mal.
- Ce n'est pas mon papa, c'est mon tonton Eddie, m'informa la petite en lui agrippant le bras.
- Oh, dis-je dans un soupire qui indiquait clairement un soulagement plus que démonstratif.
Je vis à son regard qu'il avait comprit mes intentions. Et zut! Je me dépêcha, dans mon professionnalisme, de lui demander de me montrer son autorisation à emmener la petite. En effet, il s'agissait d'Edward Redmayne qui venait chercher la fille de James Redmayne, son frère. La gêne était présente et son regard qui ne cessait de me fixer ne m'aidait en rien. Je coupa donc court en leur souhaitant une bonne fin de journée avant de rejoindre Simon, presque au pas de course.
- Quelle journée, souffla-t-il.
- Je ne te le fais pas dire...
- Hein?
Je leva les yeux au ciel, incitant mon ami à ne pas insister. Ce dernier décida de me lâcher en chemin pour aller chez sa grand-mère.J'allais donc entrer chez moi, seule, sans musique. Car oui, cette poubelle n'a plus de radio. Dans un énième soupire, je sortis les clés, entra dans la froideur saisissante de la voiture et posa mon sac sur le siège passager. Allé, le chauffage!
- Oh non, aller! M'impatientais-je alors qu'elle refusait de démarrer. Aller, stupide voiture, démarres!
Frustrée, je tapa de colère sur le volant. Je retentas plusieurs fois et entendis toujours le même bruit incessant d'un moteur qui refuse de fonctionner. Et merde! Je m'appretas à appeler Claire lorsque quelqu'un toqua sur ma fenêtre. Oh non, pas lui, grimaçais-je.
- Vous avez besoin d'aide? Me demanda Edward, une fois que j'eus baisser la vitre.On peut vous ramener si vous voulez.
- Oh non, c'est gentil, elle est juste capricieuse. Il faut parfois insister, dis-je en essayant une énième fois. Je ne voulais pas paraître en détresse,surtout après mon numéro de tout à l'heure.
- Elle a beau être capricieuse, sans essence, elle ne va quand même pas avancer, m'indiqua-t-il en montrant le niveau qui était en effet à 0.
- Ah...euh oui, en effet.
Mais quelle idiote étais-je, une panne d'essence, il n'y a pas plus débile comme situation.
- Aller, venez, j'insiste, me pria-t-il un sourire compatissant.
- Je ne veux pas vous déranger.
- Mais non, voyons. Et puis Louise va être ravie d'avoir sa guide préférée dans la voiture, me convainc-t-il en ouvrant ma portière.
Louise que j'ai prise pour sa fille alors qu'elle est simplement sa nièce. Jamais je n'avais été aussi peu professionnelle face à un membre de famille d'un élève. Cet homme me troublait.
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