Chapitre 15

De fin rayons de soleil caressèrent mes épaules dénudées, le vent frais d'hivers pénètra à travers la fenêtre entre-ouverte et m'enleva des bras de Morphée. Des cris d'enfants terminèrent de m'achever et m'obligèrent à ouvrir les yeux. Mon premier réflexe de la journée fut de sourire. Cela pouvait paraître stupide mais les souvenirs d'hier soir me revenant, je ne pouvais que sourire. Les rires d'enfants continuaient. Je me leva de mon lit douillet, vêtue aussi vite que possible mon gros pull en laine beige et m'approcha de la fenêtre qui donnait vue sur le devant de la maison. Eddie jouait au badminton avec Louise. La petite riait et tentant d'attraper le volant qui lui passait 3 mètres au dessus d'elle.

- Ailey, êtes-vous réveillée? M'appela soudain une voix masculine derrière la porte de ma chambre.

Je fermai la fenêtre et ouvris la porte. Thomas se tenait devant moi, habillé en costume du dimanche. Je fronça les sourcils, pourquoi une telle tenue à 8 heures du matin un mercredi?

- Un certain Simon a appelé, il demande à ce que vous le rappeliez, m'informa-t-il sur un ton très conventionnel.

- D'accord, merci, fis-je toujours perturbée par son manque de familiarité avec moi. Tu vas bien?

- Oui, pourquoi, je n'en ai pas l'air?

- Euh et bien, tu me vouvoie alors qu'hier tu me tutoyais et ta tenue, tu...

- Mes frères et moi, nous rendons à Londres pour affaire, m'interrompit-il.

- Eddie aussi?

Thomas me lança un regard évident tandis que je grimaçais devant la stupidité de ma question.

- Pour affaire? Mais..Edward n'avait pas l'air habillé pour affaire.

Le cadet des Redmayne souffla et me poussa délicatement vers l'arrière afin d'entrer dans ma chambre puis ferma la porte. Son air était grave et sérieux. Il attendit un instant avant de me répondre, il semblait chercher les bons mots.

- Nous devons résoudre quelques trucs...entres frères. Ne t'en fais pas, Eddie te sera vite rendu.

Sur ce, il quitta ma chambre, me souhaita une bonne journée de nouveau sur son ton conventionnel, limite professionnel. Je le suivis du regard, il toqua à la porte de Rachel et me jeta un dernier regard avant d'entrer dans la chambre. D'accord, tout ça est très bizarre,songeais-je. Je devais parler à Eddie. Aussi mis-je un pantalon noir, mes bottes brunes et descendis dans le jardin où je l'avais vu pour la dernière fois. Il jouait toujours et s'arrêta lorsqu'il me vit.

- On arrête pour aujourd'hui, Louise. Va saluer ton père, dit-il à sa nièce qui obéit après m'avoir fait un signe de la main.

Très vite, nous fûmes seul et ce n'est qu'à ce moment précis que je me rendis compte qu'aucun de nous deux ne savaient comment réagir à ce qui s'était passé entre nous. Pour ma part, je n'osais rien espérer de lui, le baiser n'étant peut être qu'une erreur pour lui. J'observa Eddie sans bouger. Lui, regardai sur le côté sans pour autant pencher la tête et se gratta le coin de l'oeil, d'un geste nerveux. Il ne m'avait pas sourire et sembla fuire mon regard.

- Tu t'en vas? Lui posais-je de manière banale.

- Oui, mes frères et moi partons pour deux jours à Londres.

- 2 jours? Répétais-je comme si le ciel venait de me tomber sur la tête.

Eddie se rapprocha de moi, prit ma main dans la sienne et s'apprêtait à parler lorsque son frère James lui informa qu'ils étaient prêts.

- On se revoit dans deux jours, me chuchota-t-il avant de poser un baiser sur mon front.

Et il partit, comme ça sans se retourner ni même me sourire. Je le regarda monter dans la voiture, impuissante et totalement perdue. Thomas le rejoignit quelques secondes après et la voiture s'éloigna.

- Et les voilà partis, pfff quel ennui, entendis-je gémir derrière moi.

Rachel se tenait la, coiffé d'un monstrueux chapeau rouge qui allait parfaitement avec son rouge-à-lèvre. Je lui adressa un sourire totalement dépourvu de sincerité avant de rentrer dans la maison familiale. Qu'allais-je faire maintenant qu'Eddie était parti? C'était pour lui que j'étais venu.

Son départ m'avait fait totalement oublier le froid et, ce n'est qu'une fois à l'intérieur, que je me rendis compte que j'étais gelée. Je frotta mes deux mains, devenues bleu, et quitta le hall glacial. Le bruit d'un feu crépitant m'attira jusqu'au salon où je découvris Patricia, assise sur un des grands canapés bruns, devant le feu de cheminée. Elle regardait un grand livre d'un air nostalgique. Je ne voulus pas la déranger, aussi décidais-je de passer discretement derrière elle afin de regagner ma chambre.

- Oh, Ailey? M'interpella-t-elle soudainement.

- Bonjour madame Redmayne, je suis désolé, je ne voulais pas vous déranger.

- Appelles moi Patricia, et tu ne me déranges absolument pas. Viens!

D'un signe de main, elle m'invita à m'assoir près d'elle. Ce n'est qu'en m'approchant que je constata que le livre qu'elle regardait avec autant d'attention était un album de famille.Il y avait des photos d'elle, jeune mariée avec Richard qui portait la moustache à l'époque. Patricia me raconta son mariage, ses premières années de couple, son bonheur avec l'homme qu'elle aime. Les étoiles dans ses yeux me donnèrent envie, d'un jour, moi aussi vivre un tel bonheur. Elle tourna les pages et une photo des trois frères me fit sourire.

- Ah, ces trois là, souffla-t-elle avant de pouffer. Si tu savais combien ils m'en ont fait voir, Ailey! Dans toute l'histoire d'angleterre, il n'a jamais existé de relation fraternelle aussi forte qui unisse ces trois frères là. Ils se partageaient tout, leur secret, leur peine de coeur, leur bétise, à tel point que nous ne savions même plus qui punir, continua-t-elle en riant. Et encore maintenant. Ils sont si prôches, protecteur les uns envers les autres.

Je l'écouta parler de ses fils avec admiration. Il était rare que de nos jours, surtout trois frères, s'entendent auss bien. Avec mon frère nous étions proche mais il y avait toujours cette compétition chez lui qui faisait qu'il devait être le meilleur dans tout. Peut-être est-ce parce que j'étais une fille et que cela lui semblait plus facile. En tout cas, nous avons toujours eu des conflits mais qui ne duraient pas longtemps. Patricia tourna les pages me dévoilant Eddie dans des tenues très drôles.

- Quand il avait 9 ans, Thomas adorait le baseball. Un jour, il s'entrainait dans sa chambre et cassa sa lampe de chevet, raconta-t-elle. Alors, Eddie, pour ne pas que son petit frère soit le seul à être puni, cassa sa lampe aussi et demanda à James de faire pareil.

- Mais c'est surréaliste ça, m'exstasiais-je devant un tel récit.

- Nous avons tellement été fier que nous n'en avons puni aucun, souria Patricia. Bon, nous avons vite compris leur manège avec le temps mais cela a fonctionné quelques fois.

Patricia et moi riâmes de bon coeur face aux anecdotes et souvenirs qu'elle me racontait lorsque son mari entra violement dans le salon, l'air en colère.

- C'est inacceptable!

- Que se passe-t-il Richard?

- Sais-tu ce que ton fils est parti faire à Londres?

Cette conversation ne me concernait pas, aussi me levais-je et sortis après avoir adressé un sourire d'excuse à Patricia. De quel fils parlait-il? Les trois étant partis, je me mis à me poser mille et une questions.

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Chapitre plus familiale,  Avec des petites photos *_*
Mais qu'est-ce qu'ils sont donc partis faire à Londres qui mettrait le père dans cet état ? XD

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