Le champ vert

Je me suis assise sur les gros troncs d'arbres coupés, remplaçant la forêt qu'il y avais encore quelques semaines plus tôt. J'ai regardé le champ en face, que l'on voyait à présent. De l'herbe verte, quelques reflets du soleil. La terre déjà labourée. Je laissais le bois chaud encore du soleil qui avait frappé dessus emplir de chaleur mes jambes gelées par froid de mai. Et puis, mon regard perdu dans ce paysage nouveau, je nous suis imaginée, toutes les deux assises sur ce tronc.
On serait parties en vacances et je t'aurais proposé de venir passer quelques jours dans la maison, le pays de mon enfance. Ma pauvre petite région aux gens bizarres. Tu m'aurais dit que tant que tu étais avec moi, tu te fichais de l'endroit. Et je t'aurais, très probablement, embrassée.
Puis on serait arrivées le temps devait être estival aurait dit monsieur météo, mais il aurait fait gris sur la route, et quand nous serions arrivées le soleil se serait bagarré avec les nuages. Je t'aurais montré la maison, expliquant ici, on avait creusés la dalle, avec Steeve, Berry et Marie quelques fois. Puis je t'aurais raconté quelques annecdotes en te faisant visiter la maison. Ici on avait tournés le film. Là on avait chantées Berry, Marie et moi, dans la peur et le ciel noir d'une nuit d'été. Ici on avait mis une vieille porte pour protéger le barbecue ce jour pluvieux de mon baptême. Là, c'était notre « cabane aux zenfants ». Je t'aurais fait goûté plein de plantes improbables que tu n'aurais pas voulu manger, orties, doucette, mente, consoude, pissenlit et j'en passe. Puis on se serait assises sur ce même tronc d'arbre, cherchant le soleil d'été. Ta tête contre mon épaule, ma main dans ta main. Profitant de l'odeur de la nature, du soleil, des bruits des oiseaux et du vent. Profitant de ce moment, perdues dans nos pensées, regardant ce champs vert depuis longtemps, au milieu des courants d'air, loin de tous les gens. Juste toi, moi, et le temps.

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