If I were a zombie...

Ma vie n'est pas des plus faciles.

Elle est simple dans son concept, mais difficile à vivre.

Enfin, vivre, façon de parler.

Depuis le virus qui s'est répandu sur l'humanité, à cause d'un ou deux scientifiques un peu trop mégalomanes, il paraît, la terre n'est plus peuplée que de zombies. C'est rare de croiser un humain vivant au milieu de tous ces morts-vivants qui grognent et se jettent sur tout ce qui bouge. De toute façon, ils ne le restent pas longtemps. Même les animaux ont été zombifiés.

Moi? Je suis un zombie. Enfin, une zombie. Une des rares à avoir encore toute sa tête. Une jolie morte-vivante borgne à la peau pas trop verdâtre et aux cheveux noirs et courts tout poisseux de sang.

Mon quotidien se résume à traîner dans les quartiers à la recherche de cerveaux et de personnes à infecter, histoire de rester en "vie". C'est même plus un instinct qu'autre chose à ce niveau.

J'aimerais bien mettre un peu de piment dans ma vie, mais les humains ne m'intéressent pas. Tout juste sont-ils de la chair à pâté.

D'ailleurs, il est temps. Mes restes d'estomac grognent, j'ai besoin de manger.

Je m'introduis dans un groupe de zombies affamés, un air blasé sur le visage, et les suis jusqu'à la zone d'habitation des humains. Me méfiant du feu et des balles, capables de me bousiller ce qui me reste de cervelle, j'avance dans les rues, à la recherche de l'odeur du sang, une odeur annonciatrice de festin.

C'est seulement devant une vieille académie que j'entends un petit bruit. Une inspiration paniquée, une gâchette qui clique sur le vide, le battement effréné du cœur de l'homme qui se sait condamné. Oui, un zombie a de bonnes oreilles.

Je me tourne vers la source du bruit pour apercevoir un jeune homme au visage fin et rouge. Quelques tâches de rousseur, des cheveux auburn et bouclés, de grands yeux bleus.

Délicieuse créature. Curieuse, je m'approchai de lui pour l'examiner, geste qui le fit reculer, dans un ultime instinct pour tenter de prolonger sa vie.

Mais... C'est bizarre. Je n'ai pas envie de le tuer. Je n'ai même plus faim. Il m'intéresse pour autre chose. Non... Il me fascine.

Voyant que je ne suis pas décidée à faire de lui mon repas, le garçon se lève, et escalade le mur avant de s'enfuir.

Bien vu. Un zombie a toujours du mal avec les murs. J'espère que je reverrai ce garcon. Il me plaît beaucoup. Je croyais avoir oublié cette sensation.

Aaah, je n'ai plus faim, maintenant. Autant rentrer. Et attendre.

Attendre d'avoir de nouveau faim. Pour retourner voir les humains.

Cette fois, je décide d'inspecter les appartements de l'ancienne ville. Et visiblement, je ne suis pas seule à avoir eu cette idée. Les couloirs sont infestés de zombies. Quelques rares filles se tordent au sol, mordues, déchiquetées, où alors en tant que zombies immolés ou abattus. Ce n'est pas un très beau spectacle.

Il se tient là, un peu plus loin, entouré de zombies qu'il descend les uns après les autres. Il est de nouveau en panique, il va tomber à court de cartouches si ça continue. Et là...

Non.

Sans même avoir conscience de mes gestes, je ramasse une mitrailleuse et l'armai sur mon bras. Par chance, ma famille humaine m'avait appris à maîtriser une arme de ce type à mes dix ans.

Une rafale s'abat sur les zombies qui entouraient ce si intrigant garçon, qui tombent au sol. Les autres, sous, le coup de la surprise, s'effondrent sous ses cartouches ou s'enfuient, à la recherche de proies plus faciles. Ne restait plus que moi.

Il me regarde. Je fais de même, incapable de diriger mes yeux dans une autre direction. Nous continuons ainsi un petit moment. Et puis il me sourit, provoquant en moi des sensations proches de celles que je ressentais en tant qu'humaine. Du bonheur. Cette fois, c'est sûr. J'aime ce garçon.

Il me prend par la main, désormais insoucieux de ma dangerosité, et m'emmène loin de l'appartement, sans doute dans le but de m'intégrer à son groupe.

Je me doutais que ça n'allait pas être facile.

Mais pas à ce point là.

Même une fois la surprise de voir un zombie dans un camp d'humains, un zombie sain d'esprit qui plus, est, ma présence fut toujours vue comme une abomination. Ils me haïssaient.

Sans cesse, il y a quelqu'un sur mon chemin pour tenter de me coller une balle dans la tête. Et mes cordes vocales ayant été rongées, parler me faisait tellement mal que je préférais éviter. Et lui, le groupe le méprisait pour m'avoir amenée en leur sein.

Mais on tenait. On s'aimait. On s'aimait vraiment.

Et je savais que le jour viendrait où on pourrait être heureux.

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Cette nouvelle rapide m'a été inspirée de "The Zombie Song", de Stephanie Mabey.

La voilà d'ailleurs en média.

Version Yansim.

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