- Il faut l'emmener au bloc, ordonna Douglas.
- Ça a atteint les poumons ? s'inquiéta l'infirmier.
- Oui, répondit-il d'un ton grave.
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Le docteur Douglas envoya un signal à l'aide de sa baguette, bien déterminé à ne pas perdre une vie aujourd'hui. Il ordonna de transférer mon corps en pleine bataille au bloc opératoire.
Je commençais à avoir des sueurs froides, je sentais les battements de mon coeur jusque dans mon crâne. Mentalement, j'étais prête à me battre. Pourtant, je doutais que mon corps puisse faire de même.
- Professeur, je vais vous demander de quitter cette chambre. Miss Granger sera vite prise en charge. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir, tenta d'assurer Douglas.
Severus le regarda complètement désemparé. Malgré tout, il vint poser un baiser protecteur sur mon front. Ce baiser du désespoir me glaça l'échine. Il m'avait transmis tout son courage et sa détermination.
Serait-ce suffisant ?
Tant de doutes. Je me mis même à imaginer combien de temps il pouvait encore me rester. Les infirmiers me murmurait des paroles quelque peu rassurantes. Je vis mon lit blanc circuler à travers les nombreux couloirs de l'hôpital St Mangouste. Ce chemin, long, froid, qui devait déterminer de ma (sur)vie ou de ma mort.
Je voulais survivre.
Je fus rapidement emmenée dans le bloc opératoire. Les chirurgiens semblaient sereins, un infirmier stérilisait les instruments.
Le docteur Douglas se pencha au dessus de moi et m'informa :
- Miss Granger, nous allons pratiquer une anesthésie générale.
Être en état d'anésthesie, se laisser aux mains d'étrangers. Je devais l'accepter malgré tout. Je sentis alors ma tête tourner.
Non, pas maintenant.
Ou bien étais-ce simplement l'anesthésie qui faisait effet ?
Je vis Jackson une dernière fois à mes côtés, il me rassurait.
- À toute à l'heure ! m'avait-il dit en souriant.
Pendant ce sommeil artificiel, j'eus la sensation d'être légère. Je rêvais. Je voyais. J'imaginais.
Cette fois, je ne regardais non pas vers le passé mais vers un hypothétique futur. Severus en ferait-il parti ?
Que deviendrait notre couple dans une dizaine d'années ?
Ma vision d'une vie parfaite rimait avec rire et tendresse. Je voulais m'installer, avoir une vie stable. Je n'étais pas fermée au mariage, aux enfants, aux emménagements. Cependant, j'avais cette impression que tout cela était bien trop simple pour nos vies. Severus et moi avions évolué dans un espace qui n'était magique que de façade. Dans cet espace, nous étions parmi les acteurs principaux qui faisaient avancer l'histoire. Ne plus jouer ce rôle dans notre vie future ne nous correspondrait pas.
Sa vision d'une vie parfaite pouvait rimer avec solitude et froideur. Peut-être n'avait-il pas besoin de moi pour avoir une vie stable. Il semblait fermé au mariage, aux enfants, aux emménagements. Peut-être n'étais-je que de passage. Dans dix ans, voire cinq, il se serait lassé de moi. Peut-être notre histoire n'était qu'éphémère. Nos destins s'étaient croisés mais ils pouvaient encore plus facilement diverger.
Puis je le vis. Mes doutes s'estompèrent lentement.
Oui, je le voyais.
Je le voyais ?
Il cachait un sourire triste, quelque peu désolé.
Je sentis petit à petit l'anesthésiant se dissiper. Je pus bouger mes membres et rejoindre Severus. Il était devant moi, mes yeux étaient posés sur lui. Il me tendit la main. Nos doigts s'entremêlèrent, nos regards se croisèrent.
Je ne comprenais pas réellement la situation lorsque Severus tourna la tête. Je suivis le mouvement pour me voir allongée au milieu du personnel médical.
Comment était-ce possible ?
Je reconnus Jakcson, je l'entendis même déclarer:
- Docteur Douglas, tout se passe à merveille.
Cependant, le docteur ne répondit pas, faisant preuve d'une très grande concentration. La tension semblait se dissiper.
J'étais en train d'assister à ma propre opération.
Severus, à côté de moi, posa son autre main sur ma joue passant son pouce sur ma lèvre inférieure.
- Tout est terminé, soufflai-je rassurée.
Lorsqu'il retira sa main de mon visage je vis du sang sur ses doigts. Je passai à mon tour une main contre ma bouche essuyant une coulée de sang. Je regardais en direction de mon corps inconscient. Le regard de Jackson avait changé. La concentration de Douglas s'était intensifiée. J'étais horrifiée.
Ils ne pouvaient pas me perdre.
- Elle fait une hémorragie ! cria l'infirmier.
- Nous allons parvenir à la maîtriser ! répondit Douglas. Nous allons...
Et les voix se firent de plus en plus brumeuse.
Dans ce silence de plomb, un éclair vert retentit.
- Severus ?
Il s'approcha de moi.
- Que s'est-il passé ? demandai-je la voix tremblante.
Il s'approcha encore plus puis m'enlaça en me disant :
- Nous sommes ensembles désormais.
Que venait-il de se passer ? Quelle était l'explication à tout cela ?
Pendant que je fondai en larmes il me conta à quel point il lui était difficile de s'imaginer sans moi alors qu'il venait à peine de me retrouver.
- Je ne veux plus avoir à t'oublier, avait-il ajouté.
Je venais d'assister à ma mort.
Et à celle de Severus.
- Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi ? sanglotai-je.
- J'ai été égoïste de ne pas pouvoir m'imaginer sans toi.
Mourir.
Mettre fin à sa vie pour se retrouver avec moi.
Quelle perte.
Quelle tristesse.
Pour lui qui avait encore tellement à apprendre des sentiments.
Pour moi qui ne le verrai pas heureux à nouveau.
- Je te déteste ! criai-je.
Il devait vivre !
- Je sais Hermione. Rappelle-toi « un amour né d'une haine ».
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Voilà la sad end !
Il est vachement dur d'imaginer la médecine dans le monde magique sachant que c'est quelque chose de très peu mentionné dans le monde de Rowling !
La happy end commencera au prochain chapitre et est à reprendre à partir du chapitre 23 (chapitre où les fins divergent).
(J'ai beaucoup modifié cette partie, votre avis me ferait plaisir !)
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