Chapitre 14 :
Voilà que nous étions encore une fois dans un nouvel hôtel mais cette fois-ci avec Lucius Malefoy à nos trousses.
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Notre chambre était plongée dans le noir. Mon regard fixait le plafond sans que je ne parvienne à trouver les bras de Morphée.
- Severus ?
Ma voix avait comme brisé le silence au sens propre, elle semblait peu assurée et tremblante.
- Oui ? répondit-il à moitié endormi.
- Un jour, nous rentrerons à Poudlard, n'est-ce pas ?
Mais avant qu'il ne puisse me répondre j'enchaînai :
- Et il n'y aura plus de problèmes, de sang pur ou impur ou de mangemorts ?
Il ne répondit pas tout de suite. J'avais l'impression d'avoir touché un point sensible, ou même franchit une limite mais dans un étonnant calme il murmura :
- Un jour, oui. Tu devrais plutôt arrêter de trop penser pour une fois et dormir, petite miss-je-sais-tout...
Même sans le voir je pouvais imaginer un de ses sourires si énervant. Alors que je m'endormais, je sentis ses lèvres se poser sur mon front, me plongeant un peu plus dans un sommeil profond.
*
J'entendis la porte de notre chambre se refermer brusquement, ce qui me fit sursauter comme si je venais de sortir d'un cauchemar. Mais en tournant la tête je vis Severus, les mains prises d'un plateau. Il vint le poser sur mon lit puis déclara fièrement :
- Je pense avoir réussi à utiliser la téléphone de l'hôtel.
Je le remerciai vivement en lui offrant un sourire chaleureux.
- C'est parfait, rajoutai-je.
Le plateau se vidait petit à petit de ses scones et boissons chaudes. Une dernière bouchée et il était temps de partir. Un long chemin nous attendait pour atteindre : la vallée des fées.
Nous étions déjà équipés, armés contre le froid qui s'annonçait dans la forêt écossaise.
La buée sortait alors de nos bouches lorsque je sortis ma carte d'Écosse pour vérifier notre itinéraire.
La neige commençait à tomber, et les joues de Severus se mirent à rosir tel un enfant. L'ambiance était fascinante, ces petits flocons qui tombaient d'on ne savait où, avaient l'air si frêles et légers quand ils étaient seuls et livrés à eux-mêmes mais lorsqu'ils finissaient par se rassembler avec d'autres flocons, le tout devenait solide et incassable. Ce devait être une métaphore de ma vie. Seule je me sentais impuissante, mais avec mes amis, et maintenant Severus, j'étais plus forte.
« Je... l'aime ? » me suis-je surprise à penser.
Un petit flocon atterrit sur mon nez tout rouge, Severus souffla dessus et le flocon, tout seul et si fragile, se désintégra. Le temps était comme figé, comme un souvenir capturé dans un appareil photo. Le potionniste s'était au passage rapproché de moi. À la froideur du vent vint s'ajouter son odeur boisée et chaleureuse.
Je levai mes yeux pour me perdre dans les siens. Alors que la neige tombait au ralenti et que les gens marchaient aussi vite que Neville ne mettait de temps à comprendre un sortilège, mes pensées furent coupées par la sonnerie de mon téléphone portable. Le numéro qui s'affichait m'était inconnu mais je répondis tout de même. Un « Bonjour » se fit entendre à l'autre bout du fil.
- Qui est-ce ? me demanda Severus.
-Bonjour, qui est à l'appareil ? dis-je en haussant les épaules à l'attention de Sev'.
Mais à ma grande surprise, personne ne répondit. J'attendis quelques secondes en vain avant de ranger mon téléphone et essayer d'oublier ce mystère sûrement sans importance.
- Ça doit être une mauvaise blague, me rassurai-je.
Après 10 minutes de marche, je vis apparaître sous mes yeux une rue très colorée et étroite surchargée de magasins. On pourrait presque croire que c'était le chemin de traverse. La nostalgie me donna une envie pressante de m'aventurer dans cette rue et de découvrir tous ces adorables marchés.
- Nous allons perdre du temps ! se plaignit Severus.
- Juste deux minutes, dis-je en faisant le chiffre avec mes doigts.
Il prit une longue inspiration puis soupira en ajoutant un « Fais vite ». Je le remerciai d'un baiser sur la joue ce qui le surprit puis mon regard s'attarda sur un magasin à la façade rose. Lorsque j'entrai, une cloche tintilla pour signaler ma présence. C'était une très charmante bijouterie. Severus, qui me suivait jusqu'ici, partit à mon opposé tandis que j'avais jeté mon dévolu sur la vitrine des bagues. Je vis deux anneaux de bronze, très simples qui me firent me poser des questions. Sur l'image publicitaire ils étaient entrelacés et la paroi intérieur des anneaux était gravée d'un cœur. Ma raison hésitait, mon cœur un peu moins. Ce n'était pas le prix qui me freinait - nous n'étions pas à Tiffany&Co. - mais les sentiments.
« Après tout Hermione, tu n'embrasses jamais le premier venu. Cette relation n'a donc rien d'anodine. » me fis-je comme réflexion.
Alors ma main se glissa dans ma poche pour en sortir quelques Pounds et des Livres Sterling.
« Je peux toujours négocier un prix moins cher. »
Je rangeai le cadeau discrètement dans mon sac en ayant économisé 15£ puis rejoignis Severus qui m'attendait à la sortie.
- Deux minutes, hm ? souffla-t-il en levant les yeux au ciel.
Je souris discrètement en espérant que ce cadeau lui ferait plaisir. Je me remis à marcher en inventant des excuses. Mais pendant que nous faisions demi-tour dans la rue, j'eus l'impression que quelqu'un nous observait. C'était oppressant. Étouffant. Je regardais autour de moi mais il n'y avait rien d'anormal ou de suspect. Mon téléphone se fit entendre à nouveau. Toujours ce numéro ! Cette fois-ci je pus écouter un message sur ma messagerie :
« Profitez bien de votre voyage. Une fois entrez il t'oubliera. »
« Comment ? Cette personne ne sait tout de même pas que nous venons de Poudlard ! C'est impossible... » m'inquiétai-je.
- Hermione tout va bien ?
Sans m'en être rendue compte, je m'étais arrêtée en plein milieu de la rue, la respiration accélérée et à l'affût de tout et de tout le monde. Je réfléchis un instant, me demandant si je devais lui en parler. Peut-être qu'il me ferait plus confiance si j'en faisais autant ? Alors je lui expliquai la situation la voix chevrotante, étant sur les nerfs. Il me prit le téléphone des mains et le mit dans sa poche arrière.
- J'ai toujours su que la technologie était néfaste. Maintenant n'y pense plus, me rassura-t-il en prenant ma main pour la serrer.
Les yeux brillants, je repris la marche sans lâcher la main de Severus avant de l'embarquer dans un espace vert.
- Tu as faim ? questionna-t-il.
- Mais je nous ai déjà fait perdre du temps...
- Je sens que tu en as besoin, sourit-il légèrement.
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