Nous avions notre bocal rempli de l'élément de l'eau.
Et alors que nous prenions le chemin d'une auberge, le monstre marin disparut aussitôt que nos dos étaient tournés.
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Nous étions dans une auberge assez rustique et très conviviale. Severus, n'aimant pas ces deux adjectifs demanda sans plus attendre une chambre. Je posai mon sac et m'assis sur mon lit en enlevant mes chaussures. J'étais épuisée et je sentis mon cœur s'emballer en posant ma main sur ma poitrine. En levant la tête, mon regard croisa le sien. Il était assis face à moi et me regardait sans rien dire.
- Severus ?
Il secoua légèrement la tête et poussa un long soupire. Je continuais de le regarder, sans me rendre compte du frisson qui parcourait mon dos. Mes mains se refermaient nerveusement autour de mes genoux, alors je me levai pour regarder par la fenêtre. Une fine pluie recouvrait la vitre me rappelant l'ambiance de la Belle et la Bête.
Je sentais toujours son regard dans mon dos. Alors, pour échapper à cette atmosphère anormale, je me réfugiai dans la salle de bain. J'en profitai pour prendre une douche très chaude qui détendit mes muscles. Propre et ruisselante de gouttes d'eau, je me regardais dans le miroir. Poudlard me manquait. Ma vie d'avant me manquait. Le maître des potions devait sûrement être dans le même état.
"Je ferai mieux de lui tenir compagnie" pensai-je.
Après avoir enfilé des vêtements chauds, je retournai dans la chambre. Il était toujours assis sur le lit, son regard semblait analyser la fragilité de la pluie, de son mouvement et sa facilité à finir écrasée au sol de façon injuste.
- Cette pluie me rappelle la salle commune de Serpentard, commença Severus.
Surprise, je le regardai les sourcils froncés, l'incitant à continuer.
- Depuis notre salle commune nous pouvons voir le lac Noir, et ce rideau de pluie est comme un écho à tous ces moments passés dans cette salle.
Je m'assis face à lui, curieuse, débordant d'envie d'en savoir plus. Je me souvenais avoir lu un grand nombre de choses sur les salles communes mais Severus vint affiner mes connaissances en m'apportant des informations que je ne connaissais pas. J'étais si absorbée par son récit que je me mis à fixer ses lèvres sans m'en rendre compte. Il s'arrêta soudainement et suivi mon regard. Prise en flagrant délit, je reculai d'un seul coup m'étant rapprocher le temps d'un instant. Il tenta de reprendre en se retenant de me faire une remarque mais il ne le put. Je l'incitai à continuer mais cette fois c'est lui qui se rapprocha de moi. Je n'osais plus rien faire, comme coincée entre les griffes d'un ours. Ce moment resta en suspend pendant plusieurs minutes. Moment pendant lequel, nos souffles se mélangeaient, nos pensées fusionnaient.
"Il n'oserait pas..."
Mes pensées tourbillonnaient sans cesse dans ma tête.
"...mais moi si."
À l'instant où il allait abandonner, ma témérité vint à la rencontre de son hésitation. Ce baiser me revigora et me donna tout ce dont j'avais besoin. Je me sentais prête à continuer l'aventure, à aller au bout du monde... mais il se sépara de mes lèvres. Je me demandais "Pourquoi ?" puis ma raison me ramena à la réalité. Je baissai la tête en poussant un soupire de déception lorsque Severus attrapa mon menton pour m'embrasser à nouveau. Il avait une façon d'embrasser qui semblait dire "je t'aime" et en même temps "aime-moi". Sans prononcer le moindre mot, il passa une dernière fois une main sur ma joue et se leva pour aller se réfugier avec ses réflexions dans la salle de bain. De mon côté, j'entendais encore mon coeur raisonner contre mes tempes. C'était si intense et exaltant. Je n'arrivais pas à penser à autre chose mais pourtant il fallait que je me concentre. Malgré tout ça nous étions encore coincés dans ce monde sans magie et demain serait une nouvelle journée. Où nous irions dans une vallée, la vallée des fées. Pour y recueillir l'élément de la terre. Il nous manquerait le plus compliqué, l'élément de l'air puisqu'il impliquerait une expédition au sommet de la montagne Ben Navis. De plus, nous n'étions qu'à deux semaines du Nouvel An, ce qui signifie que dans deux semaines, après avoir récupéré l'élément du feu, nous pourrions retourner dans notre monde. La période de fin d'année, qu'est-ce que j'aimais ça. Enfant, j'étais impatiente d'ouvrir mes cadeaux et passais la semaine précédent Noël à fredonner We Wish You a Merry Christmas. Après tout, pourquoi cette année-ci devait être différente ? Puisque nous étions coincés ici jusqu'au 1 janvier, pourquoi ne pas profiter de ce moment de joie qu'est Noël pour ne serais-ce que pour réchauffer nos coeurs ?
Cette année, à défaut d'offrir un cadeau à Harry, je me disais que Severus en méritait un aussi...
Alors que je pensais à ce dernier, il sortit de la salle d'eau avec un air de renouveau. Nous nous allongeâmes de concert dans nos lits respectifs lorsque le potionniste vint briser le silence :
- Demain nous pourrions nous reposer suite à cette journée, tu ne penses pas ? Parce que chevaucher une créature mythique n'était pas forcément marqué dans notre emploi du temps.
Je me mis sur le ventre et haussai les épaules :
- Ce n'était pas dans mes plans mais un peu de repos ne nous ferait pas de mal.
Le calme reprit place. Nous étions tournés l'un en face de l'autre. Il m'était impossible de lire son regard alors mes yeux se fermèrent petit à petit...
*
Sacs sur nos dos, nous déambulions dans les rues pavées d'Edimbourg. Eh oui, se reposer ne voulait pas dire ne rien faire pour Severus et moi. Une visite de la belle ville écossaise nous semblait évidente. Ici, nous pouvions respirer la magie à pleins poumons, comme si Poudlard était là mais que nous ne pouvions pas voir le château. Peut-être était-ce le château d'Edimbourg qui me donnait cette impression. Il est vrai qu'il y avait une drôle de ressemblance avec l'école de sorcellerie. Severus me lança une sorte de regard nostalgique que je compris aussitôt car il pensait comme moi. Alors, en signe d'affection je posai une main sur son épaule puis pris sa main pour l'emmener ailleurs. Une fois au coeur de la ville édimbourgeoise, une phrase que l'ont me disait lorsque j'étais toute petite prit tout son sens. À chaque coin de rue nous pouvions entendre des espèces de chuchotements et je me dis que mes parents avaient raison, il y avait sûrement plus de fantômes que de vivants ici. Je décidai donc de me tourner vers un endroit plus chaleureux, le café The Elephant House. Severus me suivit sans broncher, regardant partout autour de lui. Assis à une charmante table, nos cafés fumant siégaient face à nous. Durant ma première gorgée, je me mis à penser à mon hospitalisation, à la deuxième c'était trop tard, je ne pouvais plus m'empêcher de cogiter sur la visite de Caïus, le cousin de Severus. Qu'était-il réellement venu faire à l'hôpital et pourquoi était-il hypocrite envers son cousin ? Severus apporta aussi sa tasse à ses lèvres mais vit que quelque chose me tracassait. Mais avant qu'il ne me pose la question je pris la parole :
- Severus, qu'a-t-il contre toi Caïus ?
Il ne répondit pas donc je continuai.
- Est-ce que ce qu'il a dit est vrai ? Ou au contraire faux ? Ton père était quelqu'un de -
- Hermione, je ne pense pas que nous en sommes au stade où je peux me confier ouvertement à toi.
Il avait comme marché sur mon coeur mais je ravalai ma peine et acquiesçai avec un sourire forcé.
- Caïus est juste un menteur, conclut-il.
*
Une fois dehors, la buée se remit à sortir de nos bouches telle une métaphore du froid qui était présent entre Severus et moi. Je marchais derrière lui, alors qu'il flânait entre les arbres dénués de feuilles. Il décida de s'asseoir sur un banc alors que je mourrais de froid. Pourtant, cela ne semblait pas l'atteindre, au contraire il avait l'air parfaitement à l'aise dans cette atmosphère refroidie. Mais paradoxalement, des rayons du soleil étaient bien présents et venaient s'écraser sur les feuilles mortes au sol. Toujours debout à essayer de me réchauffer, je ne vis pas Severus se redresser aux aguets. Il posa soudainement sa main sur mon avant-bras pour m'inciter à me pencher. Alors il me chuchota :
- Nous devons nous cacher.
Il se leva d'un bond et me tira par la main derrière un ensemble de buissons.
- Severus, que se passe-t-il ? demandai-je, paniquée.
- Lucius Malefoy.
Et comme s'il l'avait entendu, la voix de Malefoy résonna dans le parc :
- Severus !
Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien lui vouloir ! Nous devions lui échapper. Dans tous les cas nous avions toutes nos affaires sur nous grâce à nos sacs à dos ce qui nous permettait de pouvoir séjourner de partout sans retourner en arrière, alors je lui suggérai :
- Nous pouvons rester ici jusqu'à demain, nous serons plus à l'abris dans un hôtel.
Voilà que nous étions encore une fois dans un nouvel hôtel mais cette fois-ci avec Lucius Malefoy à nos trousses.
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