Chapitre XLVI
Heeeeey !
Bonne lecture ^^
C'est très court ^^ sorry
Le calme apparent de la pièce fit frissonner Hugo, le silence semblait le roi incontestable du moment. L'air était irrespirable mais il ne suffoquait pas, non il était bien trop vivant pour cela, bien trop fragile.
Il crut comprendre un moment que Elise l'avait pris dans ses bras, peut-être même qu'il y était encore. Ses yeux restaient fixés sur le sol, avec pour seul repère ses pieds, comme s'il se refusait à voir la sentence. Il s'était imaginé des centaines de fois ce moment dans sa tête. Il aurait dû durer une éternité, les secondes auraient dû s'étirer à l'infini, les battements de son cœur auraient dû battre aussi vite que les déchaînements de kalash sur une foule en panique. Mais ce ne fut rien de tout cela. Ce fut le plus rapide des moments.
L'huissier de justice annonça le retour de la Cour. Tout le monde se leva. Même lui. Il ne pensait pas que ses jambes en étaient encore capables. Le juge leur fit signe de se rasseoir. Il s'éclaircit la gorge et commença.
« La Cour a rendu son jugement et reconnait Monsieur Clément non coupable de violence envers la personne de Madame Clément, décédée il y a deux ans, compte tenu de l'absence de preuve de la défense. Elle reconnait cependant l'accusé coupable de violence envers ses enfants de façon répété. La Cour condamne l'accusé à une peine d'emprisonnement de huit ans dont 2 avec sursis, de 8 000 euros d'amende et d'une interdiction à sa libération d'approcher de ses enfants. »
Hugo se retourna vers son avocat. Il ne savait pas quoi penser. Ce-dernier hocha la tête. Oui, c'était plutôt bien. Oui, ils avaient réussi. Oui, ils ne le reverraient pas avant un petit moment. La séance avait été levée et Léna le serrait si fort dans ses bras en pleurant toutes les larmes de son corps. Hugo tremblait tout doucement tellement tout lui semblait irréaliste. Elise avait un sourire magnifique, qu'il aurait aimé voir tous les jours. Elle lui sauta dessus et pour la première fois depuis le début de ce procès, à son tour, il laissa ses lèvres de décrisper. Elle parlait fort et il ne comprenait pas tout. Martin lui remua l'épaule avec affection, pendant que Yann le félicitait en arrière plan.
Ce lieu qui, quelques instants à peine, lui semblait pareil au Styx, sorte de lien entre le monde des vivants et le monde des morts, lui apparaissait plutôt comme un instant hors du temps, ce même instant où Eurydice sortait de l'enfer, celui juste avant que Orphée ne se retourne trop tôt, juste avant, quand tout va bien.
Ils sortirent du tribunal et Hugo fut assommé par le nombre de journalistes qui les attendaient. Ils étaient déjà informés du verdict et tendaient leurs micros pour espérer recueillir un commentaire. Hugo ne voulait rien leur dire et ils essayèrent de sortir de l'attroupement le plus vite possible pour remonter dans leur voiture.
Direction un bar, n'importe lequel, boire une coupe de champagne, fêter ça, et se bourrer la gueule, pour oublier, pour panser les plaies, celles d'une enfance trop douloureuse.
Alors les souvenirs se bousculèrent dans sa tête. Il était au bar, accoudé avec plusieurs verres autour de lui, des amis qui rigolaient et une odeur de bonheur et d'allégresse. Il avait serré des corps et des cœurs contre lui mais il se souvenait de l'étreinte avec Elise, gravé dans sa tête comme un éclat de diamant se glisse dans votre mémoire à jamais.
Il ne fut pas le seul à se souvenir de ce moment, à le capturer pour ne jamais le laisser s'échapper.
Clic.
Clic.
Clic.
Voilààààà
Merci pour la lecture ! Bonne nuit !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top