Chapitre XLIII
Heeeey !
J'espère que ça va vous plaire ^^
Bref, bonne lecture ^^
Elise regardait fixement le bureau désordonné en face d'elle. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait là, seule, devant un homme qui allait peut-être devenir son employeur. Yann l'observait, un peu fatigué, un peu perdu. Il ne savait pas trop comment lui proposer ce poste, comment lui parler. Ils se connaissaient plutôt bien. La copine du meilleur ami de son amant. Ça crée des liens forcément. Il se demanda dans combien de temps ils se retrouveraient tous les deux, les bras l'un de l'autre, pleurant parce que leurs moitiés avaient décidé de les quitter. Il ne voulait pas y penser mais parfois, il ne pouvait pas s'en empêcher.
« Alors ? Tu veux venir travailler ici ? »
Elle leva enfin les yeux vers lui. Il y vit une mélancolie qui lui fit un pincement au cœur. C'était comme si elle portait sur elle la détresse de Hugo, comme si de toutes ses inquiétudes elle en était l'héritière à son tour, comme s'ils ne faisaient qu'un.
« Pour l'instant, je ne sais pas. Je n'ai pas la tête à penser à mon avenir. Je suis bien au Monde et je ne pense pas que travailler dans la même émission qu'Hugo puisse nous rendre service. »
Yann soupira. Il savait qu'il devait normalement insister, la production voulait la prendre comme analyste politique, mais il n'avait pas le cœur.
« Je croyais que c'était ce que tu voulais. »
Elle sourit tristement.
« C'est vrai, mais pour l'instant c'est Hugo qui compte et ce n'est pas le moment. Je suis bien au Monde. Je verrai peut-être l'année prochaine. »
Yann acquiesça, d'un air entendu. Il avait d'autres questions.
« Comment se sent Hugo ? »
Pour la première fois de cette entrevue, elle sourit sincèrement.
« Je pense que ça va. »
Il n'en était pas si sûr. Martin lui avait dit qu'il semblait preoccupé.
« Tu penses qu'on doit venir à son audience ? »
Elle réfléchit, elle ne savait pas.
« Je lui demanderai. Je t'enverrai un message. Mais je ne pense pas que toute la rédaction devrait venir. Il n'aimerait que tout le monde le sache. Juste toi et Martin c'est bien. »
Il opina et lui tendit une main pour qu'elle la serre. Il espérait sincèrement qu'elle parviendrait à le sortir de son trou noir, après tout c'était elle qui avait les cartes en main, Martin avait été obligé de passer son tour. L'important c'était que ni l'un ni l'autre ne se retrouve obligeait de recommencer à la case départ.
Hugo faisait défiler lentement la timeline de son compte Twitter d'un geste de plus en plus las. Il se demandait s'il ne devrait pas retourner au travail. Il avait déposé des RTT pour cette semaine qu'il savait délicate depuis plusieurs mois déjà. Cependant, il s'ennuyait indéniablement. Parfois sa sœur passait, parfois Elise, parfois Martin. Il adorait avoir de la compagnie. Il adorait cuisiner avec sa sœur, restait dans les bras d'Elise et jouait à Fifa avec Martin. Même si ce n'était que pour discuter, tout sauf la solitude. C'était comme s'il avait peur que quelque chose se passe et qu'il soit tout seul pour le surmonter, qu'il trébuche, qu'il abandonne. Peut-être qu'il avait une fibre de voyance en lui, puisqu'une notification attira son attention. C'était closer. Il y avait son nom. Il y avait des photos. Tout ce qu'il avait toujours redouté. A croire que le sort s'acharnait.
@hugoclément entrant et sortant du tribunal. Est-il inquiété par la justice française ?
Il faillit s'étouffer. Il ne leur faudrait que quelques heures pour découvrir son affaire. Il lâcha son téléphone qui tomba sur le sol et s'effondra sur le canapé. Sa tête traînait sur l'accoudoir, il n'arrivait plus à arrêter de trembler. Pourquoi n'avait-il pas fait attention en allant au Palais ? Pourquoi n'avait-il pas pris plus de précautions ? Pourquoi fallait-il que ces putains de torchons soient toujours dans ses pattes ? Qu'est-ce qu'il devait faire ? Est-ce qu'il devait encore témoigner ?
Il n'avait aucune réponse à ses questions. Il se leva pour ne plus avoir l'impression de tomber dans le vide. Il marcha jusqu'à la salle de bain et tomba sur lui. Il ne l'avait pas vu depuis combien de temps déjà ? Le miroir. Ce fut comme un choc. Ce reflet. C'était vraiment lui ? Des cernes, un visage pâle, un regard fatigué. Il soupira. Il n'avait pas vu ce qu'il était devenu.
Il se glissa sous la douche. Il sentit l'eau sur lui et se rendit compte qu'il n'avait pas enlevé ses vêtements. Il pensa quelques instants à les enlever puis se désista. Quelle importance ? C'était trop tard. Il préféra s'asseoir pour ne pas s'évanouir. L'eau s'infiltrait maladroitement sous son t-shirt, dans ses cheveux, nettoyant ses yeux pour ne laisser que des larmes. Il avait peut-être l'impression de se laver d'une quelconque culpabilité dans toutes ces histoires anormales auxquelles il devait faire face en ce moment. Il ne bougea pas, ne réfléchit pas pendant presque une vingtaine de minutes puis se décida enfin à couper l'eau. Mais il ne se releva pas pour autant. Il resta dans cette position et ferma les yeux pour se laisser gagner par le noir.
Hugo ?
Il n'avait pas entendu la clé dans la serrure.
Hugo ?
Peut-être que c'était elle. Non sans doute pas. Elle devait avoir du travail.
Hugo ?
Il daigna ouvrir les yeux. Et oui c'était bien elle.
« Qu'est-ce que tu fous là ? »
Il se redressa doucement.
« Closer a sorti des photos de moi au tribunal. »
Elle le regarda, choqué, la bouche presque aussi bée que ses yeux. Il baissa la tête. Il ne savait toujours pas ce qu'il devait faire. Elle le prit simplement dans ses bras.
« Je sais à quoi tu penses Hugo. »
Il enfouit son visage dans son cou. Il avait envie de pleurer.
« Il est hors de question que tu ne témoignes pas. Ce serait laisser ton père gagner. »
Il ne répondit rien. Les larmes continuaient de tomber.
« Mais s'il y a des gens qui suivent le procès et que... »
Elle le serra encore plus fort.
« Ce sera l'occasion d'encore plus enfoncer ton père. Si le procès est médiatisé c'est dans notre intérêt. »
Il n'était toujours pas convaincu.
« Ils peuvent te traîner dans la boue, t'insulter, te réduire en cendre, je m'en fous Hugo. Je ne te laisserai jamais tomber. Tu vas témoigner et tu vas pouvoir tourner la page ! »
Elle le repoussa tout doucement pour le voir. Il avait des larmes qui roulaient sur ses joues. Elle les chassa à l'aide d'un sourire.
« Est-ce que tu sais s'ils savent ton affaire ? »
Il haussa les épaules. Elle regarderait plus tard. Elle attrapa une serviette et lui demanda de se déshabiller. Il se sécha et changea de vêtements. Elle s'éclipsa, il la retint pour la plaquer contre le mur de la salle de bain. Elle rigola.
« Qu'est-ce que tu veux ? »
Il l'embrassa passionnément.
« Tu sais, j'aimerai que tu sois toujours avec moi. »
Elise le regarda sans comprendre. Ça faisait plusieurs semaines qu'il y pensait.
« Tu ne voudrais pas habiter avec moi ? »
Elle ne savait pas ce qu'elle devait répondre. Avec toutes ses affaires, elle ne pensait pas avoir à réfléchir à ça en plus. Mais en fait elle n'avait pas besoin de réfléchir. Il souriait tout seul et elle voulait le voir toutes les secondes de sa vie.
« Oui. »
Voilààààà !
J'espère que ça vous a plu ! Merci pour la lecture ^^
Bises
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