Chapitre XLI
Heeey !
Je sais que je n'ai pas posté depuis longtemps^^ sorry ! C'est bientôt la fin de la fanfiction !
Bonne lecture !
Martin tournait en rond, se frictionnant nerveusement les mains en attendant Yann, sur le palier de son appartement. Il oscillait sans cesse entre peur et soulagement, de plus en plus épuisé à mesure que les secondes avançaient. Yann l'observait du coin de l'œil en enfilant une chemise bleue claire. Il s'observa dans le miroir pour se recoiffer légèrement d'une main distraite. Il ne voulait pas trop faire attendre Martin qui semblait déjà au bord de la crise de nerd à regarder toutes les secondes sa montre, comme pour vérifier que le temps ne s'était pas déréglé. Yann sourit tout doucement en s'approchant de son compagnon.
« Ça va bien se passer, tu verras. »
Martin lui sourit en retour mais ne répondit rien et ils quittèrent l'appartement pour se diriger vers un restaurent du 11e arrondissement de Paris. Yann conduisait et Martin regardait la fenêtre, un peu ailleurs. Le temps semblait s'étendre inlassablement. Il se demanda comment il avait pu atteindre ce point de non retour – qu'il pensait de non-retour – avec son père. Et qu'est-ce qu'il s'était passé pour que tout change du jour au lendemain alors que l'annonce publique de son homosexualité aurait dû enterrer définitivement leur relation ? Est-ce que sa mère avait fini par ne plus en pouvoir d'être au milieu d'une famille déchirée ? Il se perdit ainsi dans ses pensées pendant les longues minutes du trajet. Quand Yann se gara, il mit un peu de temps à se rendre compte que la voiture s'était enfin arrêtée. Yann posa sa main sur la sienne mais ne dit rien. Il voulait juste le rassurer. Ça ne marcha pas mais Martin ne lui en tint pas rigueur, il avait essayé et c'était bien là le plus important.
Ils sortirent et se dirigèrent vers le restaurent. Yann décida d'entrer et de s'installer. Ce n'était peut-être pas très poli mais il préférait voir Martin assis que de devoir le supporter en train de faire les cents pas dans la rue.
Le serveur les mena jusqu'à leur table réservée. C'était les parents de Martin qui avaient sélectionné le restaurent et ils remarquèrent qu'il y avait cinq places. Sa sœur serait donc parmi eux. Martin en fut ravie, si le déjeuner se révélait être un cauchemar, il aurait une troisième personne à ses côtés. Le serveur leur proposa de commander un apéritif et ils refusèrent poliment. Yann sortit son téléphone pour regarder ses messages. Il savait quelle était le problème entre Martin et Hugo et il devait malheureusement essayer de le régler. Il avait l'impression de jouer parfois au parent avec ses deux enfants mais, de ce qu'il avait pu comprendre, c'était plutôt Martin qui avait merdé sur ce coup là. Il décida de lui envoyer un message puisque Martin ne semblait pas disposé à se rapprocher de lui. C'était comme s'il pensait qu'il était allé trop loin avec Hugo, comme s'il ne méritait pas de l'avoir comme meilleur ami, comme si Hugo était trop bien pour quelqu'un comme lui.
Yann : Je sais que tu es très occupé en ce moment et que tu as des problèmes, mais tu devrais passer au bureau. On pourrait en parler. Martin s'en veut.
Il rangea son portable en espérant qu'il accepterait de venir. La porte que Martin fixait depuis quelques minutes alors s'ouvrit. Ses parents étaient arrivés. Il se redressa d'un coup, le visage stressé. Yann sourit, se retenant presque de rire. Il se leva et Martin l'imita avec une démarche si peu naturelle. Le même serveur leur montra la table. Le père de Martin avait un regard perçant et une allure un peu froide. Sa mère semblait un peu stressée, pas autant que son fils cependant. Aucun ne savait réellement comment se comporter. Ce fut la mère qui se jeta à l'eau, elle embrassa chaleureusement son fils avec un regard qui trahissait sa joie puis se dirigea du même pas vers Yann. Il lui tendit une main mais elle n'en tint pas compte et l'embrassa à son tour.
« Enchantée Yann ! Je suis ravie de te rencontrer enfin ! »
Il sourit bêtement et murmura une formule de politesse dérisoire. Il ne s'attendait pas à être aussi bien accueilli. Mais il restait le père pour lui servir de douche froide. Ce-dernier s'approcha doucement de Martin et lui fit la bise. L'ambiance était tendue. Qu'est-ce qu'ils allaient bien pouvoir se dire ? Martin s'attendait à tout sauf à ce qu'il allait lui dire.
« Martin, je sais que c'est pas avec ce déjeuner que je vais rattraper cinq ans, mais voilà, j'espère que j'arrive pas trop tard. Je suis désolé, j'ai compris que j'ai été con et qu'il est temps que je sois fier de toi. »
Martin tremblait d'incompréhension. Qu'est-ce qu'il s'était passé dans sa tête ? Son père lui sourit et se détourna de lui pour se diriger vers Yann. Il lui tendit une main et le présentateur la saisit avec chaleur. Il ne savait pas si son sourire était faux mais en tout cas ses yeux trahissaient son soulagement.
« Pierre-Alain. »
Yann se présenta à son tour.
« Je suis enchanté. »
Sur ces formules, ils s'installèrent tous. Les présentations achevées, il ne restait plus qu'à trouver des sujets de conversation pour plusieurs heures au moins. Ce fut à ce moment là que la sœur de Martin décida de débarquer dans le restaurent. Elle avait un casque de moto à la main et un sourire immense. Elle se précipita pour enlacer tendrement Martin. Ils avaient l'air d'être très proche et pourtant il ne lui en avait jamais vraiment parlé. Puis, elle en fit de même avec ses parents, avant de se tourner vers Yann. Il ne savait pas comment se comporter mais elle l'enlaça en rigolant.
« Salut ! Putain ça me fait plaisir de te voir ! Enfin mon frère est casé. »
Il lui sourit mais elle ne s'arrêta pas de parler. Elle s'assit à ses côtés.
« J'avoue que je pensais pas que ce serait avec un mec, encore moins avec son patron ! Mais putain, la dernière fois que je l'ai vu, c'était il y a deux semaines, un truc comme ça, il avait un sourire ! Je l'avais jamais vu comme ça ! Il est amoureux. »
Martin baissa la tête, un peu gêné.
« Heureusement que t'es là ! J'en pouvais plus moi de le voir pleurer parce qu'il avait personne avec qui faire sa vie ! »
Bizarrement, tout le monde rigola devant l'exubérance de sa sœur. Le serveur revint encore une fois pour proposer un énième apéritif. Ils prirent du champagne. Grande occasion, grande boisson. Ils trinquèrent et Martin croisa le regard de son père. Il avait un sourire un peu triste et des yeux qui pétillaient, des yeux qu'ils n'avaient jamais vus. Habituellement, il regardait sa femme comme ça, jamais lui, et là ce regard il alternait entre Yann et lui. Ce regard il était pour lui, pour la première fois. Il se sentit transporté, soutenu, comme jamais il ne l'avait été avant, c'était comme s'il se rendait compte que son père avait de l'intérêt pour lui, pour ce qu'il était devenu. Alors il osa poser sa question.
« Pourquoi tu m'as proposé de nous rencontrer papa ? »
Ce-dernier croisa les yeux de sa mère et déglutit tout doucement.
« Je me suis rendu compte que j'étais en train de passer à côté de mon fils. »
Martin était prêt à le croire mais quelque chose clochait.
« Mais pourquoi maintenant ? »
Il se tripota nerveusement les mains et baissa la tête comme s'il cherchait une excuse. Ce fut sa soeur qui répondit pour lui.
« C'est à cause d'Hugo. »
Tout le monde la regarda. Sa mère lui renvoya une expression accusatrice. Qu'est-ce que venait faire Hugo là-dedans ? Son père répondit à sa question.
« Il est venu à la maison. Il m'a fait comprendre que je devais arranger les choses. »
Martin échangea un regard avec Yann. Il sourirait tout seul, comme s'il savait que le meilleur ami de son copain était quelqu'un d'inroyable.
« Quand est-ce qu'il a fait ça ? »
Son père haussa les épaules.
« Je ne sais pas, il y a quelques jours. »
Il n'en fallut pas plus à Martin pour soupirer. Il l'avait fait alors qu'ils étaient en froid, alors que Martin lui avait rappelé ses cauchemars de jeunesse. Il allait avoir encore plus de mal à lui demander de le pardonner. Sa sœur rigola.
« Ah il est vraiment parfait Hugo ! Dommage qu'il soit pris, sinon j'aurai sauté dessus ! »
Martin sourit malgré lui.
« T'es pas en couple toi ?
- Si et alors ? Je peux rêver non ? »
Même ses parents rigolèrent. L'ambiance était détendue. Martin était un peu rassuré. Les choses semblaient s'arranger.
Voilàààà
Merci pour la lecture ! Bonne nuit !
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