Chapitre XIII
Heey !
La suite ! la choutesse reste maître xD
Martin était assis sur sa table habituelle, dans le café en bas de chez lui, regardant simplement Maëlle servir le seul client – c'est-à-dire lui. Il était six heures du matin et l'un comme l'autre n'avait rien d'autres à faire de toute façon.
Il se demanda s'il avait eu raison de venir ici. Est-ce qu'il ne devrait pas plutôt revenir en France ? Après tout, ils n'avaient pas une réserve inépuisable de reportages, il faudrait bien rentrer un jour. Il avait peur. De tout. De la confrontation avec Yann. De la possibilité d'avoir finalement besoin de Yann pour être vraiment lui. D'avoir envoyer Hugo se perdre à la guerre à sa place.
« C'est quoi le problème cette fois ? » soupira-t-elle, visiblement agacée.
Elle avait dit ça comme s'il avait toujours des problèmes, comme s'il n'était pas capable de les affronter lui-même. C'était sans doute la vérité. Elle faisait mal cette vérité.
« C'est encore lui c'est ça ? »
Martin hocha la tête. Il avait d'ailleurs le pressentiment que ce serait encore lui pendant un très long moment.
« Tu penses que je devrais rentrer ? »
Elle sembla réfléchir en déposant un thé devant son client.
« Je pense que tu t'es caché pendant suffisamment longtemps. »
Oui. Il était temps pour lui de sortir de la forêt.
« Tu as réussi à mettre de l'ordre dans ton cerveau, non ? »
Du moins il avait essayé.
« Tu l'aimes alors ?
- Je n'en suis pas sûr. »
Elle s'installa en face de lui.
« Je vais te le dire moi ! Si tu l'aimais pas ce mec, tu ne serais pas là à paniquer à l'idée de le revoir, à stresser à chaque direct, à rêver de lui ! »
Il tira violemment sur ses cheveux. Il était tiraillé.
« Mais si ça ne marche pas ? »
Elle leva les yeux au ciel.
« Tu verras bien. C'est pas ton problème pour l'instant. Dès que tu le peux, fonces dans un putain d'avion et va le prendre dans tes bras. »
Il sourit tout doucement. Il aimerait bien être dans cet avion tout de suite finalement.
« Et n'oublies pas de le gifler de ma part... J'ai dû te supporter presque tous les jours à cause de lui ! »
Il but une gorgée de son thé en la regardant faire des grands gestes incontrôlés.
« Tu viendrais en France me voir ? »
Elle secoua la tête.
« J'aimerai bien mais je n'ai pas assez d'argent. J'ai déjà un prêt étudiant gros comme le bras, donc c'est mort. »
Il ne voulait pas la laisser. Il était si bien avec elle. Elle était si incroyable.
« Tu es en couple ? »
Elle secoua encore la tête.
« Dans ce cas, je suis sûr que tu plairais à mes amis, rigola-t-il pour la taquiner.
- C'est OK, mais, tu payes tout. Je veux baiser gratuitement moi ! »
Elle la regarda, surpris.
« C'est vrai ?
- Je viens quand ? » demanda Maëlle.
Il était aux anges.
« Quand tu veux. »
Elle rigola.
« Je te préviendrai. »
Il était ravi de pouvoir la présenter à ses amis, à Yann, à Hugo, de lui faire visiter Paris. Il finit son thé en pensant à tout ce qu'ils pourraient faire, tout ce qu'ils pourraient découvrir, à tout ce qu'ils pourraient créer.
Hugo attendait tranquillement son avion pour décoller de Charles-De-Gaulle et arriver à Ankara. Il était tôt et était seul avec Boris. Il avait son sac avec lui. Il l'avait préparé avec une précaution qu'il l'avait surpris. Il avait pris tous ses passeports. Il en fallait plusieurs pour pouvoir passer d'Israël à la Jordanie, c'était plus prudent, pour éviter de se faire interdire d'accès le pays et de ne pouvoir passer la frontière.
Il savait qu'Elise devait passer en vitesse pour lui dire au revoir. Il partait pendant deux semaines, et le deuxième jour de son voyage il savait que Martin aurait atterri sur le sol français, à croire que toute leur vie ils n'auraient faits que se croiser. Ils trouveraient bien un moyen de se parler, et surtout il trouverait bien un moyen de savoir dans quel état d'esprit son meilleur ami se trouvait et si Yann se tiendrait à carreau.
Il n'y pensa pas longtemps puisque Elise déboula dans le hall. Il se leva pour lui faire de grands gestes. Elle marcha dans sa direction, envoya un sourire et une bise à Boris et prit dans ses bras Hugo. Ils restèrent là, sans bouger, pendant plusieurs longues secondes.
« Tu fais attention, hein ? »
Evidemment qu'il ferait attention. Il avait trop à perdre. Yann le lui avait dit. Il y avait elle, Martin, l'équipe, ses parents, sa famille, sa vie ici, absolument tout.
« Je te le promets. »
Elle l'embrassa tout doucement. Il sentait bien qu'elle n'était pas rassurée.
« Tu sais, j'ai lu une interview de quelqu'un qui avait été pris en otage et... »
Il l'interrompit.
« Il ne faut pas lire ça, Elise. »
Oui, elle le savait. Il ne fallait mieux pas.
« Tout va bien se passer. On y va pas pour montrer des images sensationnelles, et puis on ne sera pas tout seul. La plupart du temps il y aura l'armée. »
Elle hocha la tête.
« Tu m'envoies régulièrement des nouvelles, d'accord ?
- Tous les jours, sourit-il
- Toutes les heures ? »
Il grimaça, l'air de dire, ce serait compliqué.
Elle rigola en se blotissant contre lui.
« Et puis, tu me verras en direct tous les soirs. Tu n'as qu'à demander à Yann de te laisser venir en coulisses. Il dira oui. »
Elle l'embrassa encore une fois.
« J'ai un service à te demander Elise. Je ne rentre pas avant deux semaines, est-ce que tu penses que tu pourrais vérifier que Martin va bien pour moi ? »
Elle rigola. Décidément, il n'arrêtait jamais de s'inquiétait.
« Je le ferai. »
Il parut rassuré, comme s'il avait une entière confiance en elle.
La voix robotique les interrompit. L'embarquement allait commencer.
« Il faut que j'y aille. »
Il la serra le plus fort possible.
« Je t'aime. » chuchota Hugo.
Elle se détacha de lui pour qu'il prenne son sac.
« Moi aussi. »
Il s'éloigna. Elle soupira. Son lit serait bien froid sans lui et ses soirées bien tristes. Elle envoya immédiatement un message à Martin pour avoir de ses nouvelles, elle se dit qu'il répondrait quand il en aurait envie. Elle en envoya un autre à Yann, pour qu'il puisse lui dire si elle pourrait venir en coulisses. Il lui répondit dans la seconde qui suivit, à croire qu'il était accroché à son téléphone, terrifié à l'idée de louper l'appel d'un certain journaliste. Elle sourit. Il avait accepté évidemment. Hugo semblait le connaître par cœur. Au moins elle ne passerait pas ses soirées seules, mais avec des journalistes qui lui rappelleraient un peu la chaleur des bras d'Hugo.
Voilà je poste peut-être un autre dans la nuit !
Bonne nuit !
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