Chapitre V

Bon je fais ce que je veux du coup un autre chap !

Je trouve que c'est le chap de la choutesse ! tu vas fondre j'espère xD


Bonne lecture !



Entourée par des piles de dossiers et de feuilles éparpillées un peu partout sur son bureau, Elise essayait de finir ses recherches le plus vite possible. Elle était terriblement en retard. Elle entendit son portable vibrer pour ce qu'elle pensa être la dixième fois. C'était sans l'ombre d'un doute Hugo qui devait attendre en bas de l'immeuble. Elle s'était dit qu'elle terminerait d'écouter le tout récent discours de Trump avant de descendre mais voilà qu'une dizaine de minutes était passée depuis et qu'elle n'avait toujours pas bougé. Le rédacteur en chef était terriblement stressé pour le numéro du lendemain et lui faisait presque refaire entièrement l'analyse politique. Elle avait envie de l'étriper et encore plus quand il lui hurla de couper son téléphone. Quelle idée stupide. Un portable c'est bien pour recevoir des messages ou des appels. L'éteindre n'avait pas de sens. Il était un peu con parfois ce rédacteur en chef. Mais bon. Il était gentil. La plupart du temps. 

Elle se grattait nerveusement les cheveux en pensant déjà quelle excuse elle pourrait inventer pour annuler le dîner avec Hugo. Elle aurait vraiment aimer y aller mais le travail passait avant toutes choses. Elle attrapa son téléphone quand le rédacteur en chef eut le dos tourné et commença à écrire un message. Elle s'apprêtait à l'envoyer mais c'était sans compter l'imprévisibilité du journaliste. Il avait grimpé les étages de l'immeuble et restait planté devant l'entrée de son bureau. Il semblait un peu essoufflé, comme s'il avait couru pour arriver jusqu'ici. Elle rigola. Il la regardait sans comprendre.

« Tu ne répondais pas, je me suis inquiété. Tout va bien ? »

Elle fut surprise. Elle qui le prenait pour un égocentrique de première. Il se révélait être plus complexe qu'elle ne l'avait pensé.

« Tout va bien. Mais je ne vais pas pouvoir manger avec toi. »

Il soupira, terriblement déçu.

« Les problèmes de dernières minutes tu dois connaitre aussi. » rigola-t-elle tristement.

Il hocha la tête mais ne rebroussa pas chemin pour autant. C'était évident, il ne lâcherait pas l'affaire si facilement.

« On fera ça une autre fois Hugo. Je suis désolée.

- On peut faire ça après, non ? Tu auras fini vers quelle heure ? » demanda-t-il, plein d'espoir.

Elle fronça les sourcils alors que le rédacteur commençait à paniquer en ne trouvant plus ses notes.

« C'est gentil Hugo mais je vais finir très tard...

- Ca tombe bien parce que j'ai rien prévu avant très tard. »

C'était étrange, il était bien plus aimable qu'habituellement, bien plus séduisant. Qu'est-ce qui avait bien pu changer en lui pour qu'il soit si différent avec elle ? Peut-être que Martin était passé par là. Ces deux journalistes étaient très surprenants. Pas des gens sans histoire. Elle ne répondit rien mais Hugo comprit tout seul qu'elle acceptait.

« Je peux t'aider pour quoique ce soit ? »

Ce fut sur ces paroles pleines d'abnégation qu'ils commencèrent à trier des feuilles, rédiger des nouveaux articles, débrifer des discours, des interviews, suant à grosses gouttes à mesure que l'aiguille de l'horloge avançait. Hugo comme Elise tombaient de fatigue et, devant une énième prise de parole d'un politique, il s'endormit malgré lui. Elle rigola mais ne le réveilla pas. Il avait déjà fait beaucoup trop pour elle et puis, de toute façon, ils avaient presque terminé. Elle envoya tout à son rédacteur qui vola presque pour finir l'impression pour le lendemain. Mais bon. Personne n'avait prévu que Jacques Chirac mourrait dans la nuit. Petit à petit l'open space se vida et elle restait, là, épuisée, à regarder Hugo dormir, dans la pire position existante. Elle le trouva beau. Terriblement.

Et ce fut comme s'il avait entendu ses pensées puisqu'il émergea soudainement. Il la vit et paniqua. Il s'était endormi. Il n'aurait pas dû.

« Je suis désolée ! Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ? Excuse-moi ! » s'empressa-t-il de dire.

Elle ricana, amusée par la situation.

« On avait presque fini et puis tu as déjà fait beaucoup trop pour moi. »

Elle se demanda un instant si elle ne lui avait pas déjà pardonné un peu malgré elle, si sa venue à Quotidien ne changerait finalement pas vraiment la donne puisque cette nuit l'avait déjà changée.

Hugo regarda sa montre. 2H07.

« Je sais, soupira Elise, il est trop tard. C'est moi qui devrait m'excuser. Tu avais peut-être réservé un restaurent. J'ai tout fait foirer. »

Il haussa les épaules. Il avait passé une super nuit à l'observer travailler. Elle était décidément de plus en plus incroyable.

« Il doit bien y avoir un McDo d'ouvert non ? » proposa Hugo.

Il ne semblait décidément pas disposé à lâcher l'affaire.

« Tu n'es pas obligé, tu sais...

- Je ne me sens pas obligé, j'en ai simplement très envie. » assura-t-il.

Elle murmura un tant mieux alors plus pour elle-même. Elle en avait très envie aussi.

Ils rassemblèrent leurs affaires et descendirent les quelques étages pour déambuler dans les rues à la recherche d'un endroit ouvert. Ils n'avaient pas grand chose à se dire alors Hugo se lança dans une conversation pas très originale.

« Tu as souvent ce genre de travail au dernier moment ? »

Elle hocha la tête.

« C'est ce pour quoi on a signé, tu ne crois pas ? »

Il acquiesça. Elle avait raison. Il avait lui aussi passé des nuits blanches à travailler plus souvent qu'à son tour.

Il faisait froid, il ne marchait pas souvent dans les rues à une heure aussi tardive, surtout dans l'optique de manger.

« Ah, il y a un Kebab là, ça te va ?

- Je ne connais pas d'endroits plus romantiques ! » plaisanta-t-elle.

Il se sentit un peu con de l'emmener manger ici. Mais quelle importance ? Il n'était pas sûr de trouver mieux.

Ils commandèrent de quoi manger et s'installèrent à l'intérieur, complètement frigorifiés. Elle dévora littéralement son tacos, tandis qu'Hugo se contenta de frites. Il avait très faim mais était végétarien. Les convictions avant tout.

« C'est le rencard le plus absurde que je n'ai jamais eu !

- Parce que tu en as eu beaucoup ? » s'informa Hugo.

Elle lui lança un sourire énigmatique en guise de réponse. Il fit semblait d'être contrarié. Elle en avait beaucoup en effet, tout comme elle avait eu beaucoup de copains, mais elle n'avait pas très envie d'en parler, surtout elle n'avait pas envie de repenser au dernier.

« Et toi ?

- Des rencards ? Pas trop, répondit Hugo.

- T'es plus coups d'un soir ? »

La phrase était sous forme interrogative mais dans sa tête elle avait sonné comme une affirmation. Evidemment qu'il était plus porté là-dessus. Etre en couple ne l'intéressait pas une seule seconde et c'était en cela qu'ils n'étaient pas faits l'un pour l'autre. L'instabilité elle détestait ça. Mais alors que faisait-elle encore là ? A deux heures du matin dans un kebab sordide.

« Ce n'est pas que je préfère, c'est juste plus simple. »

Il baissa la tête et elle ne continua pas sur ce terrain.

« Tu avais décidé de m'emmener manger où, demanda-t-elle curieuse.

- J'avais réservé au Courtepaille. »

Elle le regarda sans comprendre. Il avait serieusement pris la décision de l'inviter dans un restaurent d'autoroute ?

« Tu me fais marcher ? »

Il rigola.

« Absolument pas. Mais je croyais que ce dîner n'avait de toute façon pas d'importance pour toi. »

Touché.

« Il ne compte pas mais ça me permet de voir combien je vaux pour toi. »

Il sourit. Toujours aussi craquant. Il n'osa pas lui dire qu'il avait réservé au Jules Verne. Quelque chose comme une centaine d'euros le menu. Il ne voulait qu'elle pense qu'il s'était un peu emballé. Il se demanda même si finalement ce n'était pas mieux que leur soirée est prise ce tourant. Elle aurait pu croire qu'il allait un peu trop vite et paniquer. Il aurait pu la faire fuir, avant même d'avoir eu la possibilité de commencer quelque chose.

Très vite, ils eurent fini leur repas. Les conversations avaient tournées autour du travail, des amis, des projets. Il n'avait jamais manqué une occasion de lui effleurer la main, ou de la regarder dans les yeux, de lui envoyer un sourire ravageur. Elle ne savait pas qu'en réalité c'était lui qui fondait à chaque geste qu'elle faisait. Il était comme il n'avait jamais été avec personne d'autres sur cette Terre. Lui.

Ils étaient l'un en face de l'autre. Il lui avait donné sa veste parce qu'elle avait froid. Elle attendait un taxi. Il avait décidé de rentrer à pied.

« Alors est-ce que j'ai marqué des points ? »

Il avait peur de la réponse.

« Disons que tu n'en as pas perdu. »

Il sourit. C'était au moins ça de gagné. Le taxi était arrivé. Elle retira sa veste mais il insista pour qu'elle la garde. Il ne voulait pas le ramener, la veste aurait gardé son odeur et il n'avait pas envie de ne penser qu'à elle cette nuit. Ca faisait trop mal. Il déposa un baiser sur sa joue et elle le remercia pour ce dîner fort distingué.

Elle s'éloigna de lui.

Il avait froid.

Il s'éloigna d'elle.

Elle avait froid.



Voilà ! 

Bonne nuit !

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