Chapitre IX
Saluuut !
J'espère que ça va vous plaire ! C'est le chap de la dépression je trouve^^
Bonne lecture !
Elle avait éteint son ordinateur et rassembla ses affaires pour sortir manger dehors avec Hugo. Elle était intriguée par ce coup de fil très énigmatique. Il avait eu l'air paniqué. Ils avaient décidé par message de se retrouver dans la brasserie devant son bâtiment. Même si elle s'inquiétait, elle était très heureuse de pouvoir passer un peu de temps avec lui, pour savoir quelle était la nature de leurs relations, en couple ou pas en couple, amoureux ou pas amoureux.
Elle le trouva, déjà attablé, les yeux fatigués, le teint un peu trop blanc, et des gestes qui trahissaient son anxiété. Il n'était pas à l'aise, en colère et stressé à la fois. Il était un peu moins beau que d'habitude. Son élégance était gâchée par son état d'esprit actuel.
Elle passa la porte et s'assit en face de lui. Il releva doucement la tête et décocha enfin un sourire. Une douce lumière au milieu de ce visage de brume.
« Salut » murmura-t-elle.
Il ne répondit rien.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu semblais très préoccupé au téléphone. »
Il passa une main nerveuse dans ses cheveux. Elle ne comprenait pas. Est-ce qu'il regrettait la veille, est-ce qu'il allait renoncer à tenter quelque chose avec elle ? Elle avait de plus en plus peur à mesure qu'il s'apprêtait à se confier.
« J'ai besoin de toi. »
Pour l'instant, rien d'alarmant.
« Je vais essayer de faire simple. »
Quand quelqu'un commençait par cette phrase c'est que ce n'était jamais simple.
« Yann est amoureux de Martin. Martin est amoureux de Yann mais il n'en est pas sûr. Yann le lui a avoué, ils se sont disputés et Martin est parti aux Etats-Unis pour une série de reportage. »
Jusque là, rien de très grave, juste un peu compliqué.
« Yann m'a demandé de partir au Moyen-Orient. Il a écarté délibérément Martin pour ne pas l'envoyer là-bas.
- C'est dégueulasse ! »
Il hocha tristement.
« Mais le vrai problème c'est : est-ce que je le dis à Martin ou pas ? Sachant que ça les empêcherait de se mettre ensemble avant un long moment. »
Elise réfléchit quelques instants. Elle ne savait pas trop. Elle ne pensait pas que cette histoire mettrait dans un tel état Hugo. Il jouait parfois au mec indifférent mais en réalité son meilleur ami était une de ses priorités. Peut-être qu'il serait aussi inquiet pour elle un jour. Un jour peut-être.
« Tu devrais lui dire. Il vaut mieux qu'il le sache plutôt que de l'apprendre sur le tard. Ca ne ferait que le mettre en colère contre toi et ce n'est pas ce que tu cherches. Yann n'avait pas à faire ça et toi tu n'as pas à mentir. »
Hugo hocha la tête. Il était rassuré maintenant, à croire qu'il lui faisait entièrement confiance.
« Et pour tes reportages ? Tu y vas ou pas ?
- Je vais demander à Martin ce qu'il en pense. S'il ne veut pas, je n'y vais pas. »
Elle baissa la tête. Il le remarqua.
« Tu en penses quoi ? »
Elle ne savait pas vraiment. Elle n'avait pas son mot à dire dans cette histoire.
« Tu fais comme tu veux, Hugo. »
Il sourit. Un vrai sourire.
« Et ce que tu penses vraiment c'est... ?
- Que je n'aimerai pas te voir là-bas mais que je ne peux pas te dire quoi faire non plus. »
Il lui attrapa doucement la main.
« Je suis content que tu sois là. »
Elle sourit. Elle aussi.
Et le moment arriva. Celui que redoutait Hugo. Le moment du alors.
« Alors... »
Il se tendit légèrement.
« Qu'est-ce qu'on est nous deux ? » murmura-t-elle.
Il lâcha sa main pour la porter à son visage.
« J'en sais rien. Qu'est-ce que tu veux qu'on soit ? » demanda simplement Hugo.
Elle rigola.
« C'est pas comme ça que ça marche, tu sais. »
Il le savait pertinemment mais il aurait bien voulu pourtant.
« Ecoute Elise, je ne sais pas. Quand je suis avec toi, je suis plus moi, j'ai l'impression d'être quelqu'un de mille fois mieux. Mais j'ai peur que si on sort ensemble, tu me vois comme je suis vraiment et... c'est pas tous les jours beau à voir. »
Elle le comprenait un peu. Est-ce qu'elle était capable de le supporter ? Est-ce qu'il était capable de la supporter ?
« Et puis, je ne suis pas près pour tout ça, être en couple. On se connaît depuis un peu plus d'une semaine... Ca va vite pour moi. »
Pour elle aussi.
« Je comprends Hugo. Mais, je ne t'attendrai pas éternellement. »
Il le savait.
« Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour être sûr que je suis près à m'engager ? »
Elle rigola.
« Te demander si tu es amoureux. »
Est-ce qu'il l'était ? Il avait un peu peur de la réponse. Tout allait beaucoup trop vite pour son coeur.
« Te demander si tu préfères être avec moi ou une autre. »
Il la choisissait sans aucune hésitation.
« Et c'est déjà un bon début, je pense. »
Il hocha la tête.
« Et toi, c'est quoi tes réponses à ces questions ?
- Il me faut encore un peu de temps aussi. »
Il soupira. Il aurait bien aimé qu'elle l'aide un peu.
Il regarda sa montre. Il faudrait qu'il y aille. Il n'avait pas mangé finalement, juste discuté et bu un verre.
« On pourra se revoir quand même ? s'empressa-t-il de demander.
- Oui, tous les jours même, si tu veux. »
Il la prit tendrement dans ses bras et, comme la nuit de leur premier repas, déposa ses lèvres sur sa joue, avant de lui murmurer un merci. Elle fondit littéralement et grava ce geste dans sa mémoire. Cette brasserie resterait à jamais dans ses meilleures restaurants même si elle n'y avait jamais mangée. Elle l'observa s'éloigner. Elle l'aurait bien suivi mais le travail n'attendait pas.
Martin fut réveiller par une sonnerie stridente. Il jura et regarda l'écran. Il avait des yeux rougis par la fatigue, ou pas les larmes il ne savait plus trop. Hugo. Qu'est-ce qu'il avait ? Pour l'appeler à une heure aussi tardive, il devait y avoir quelque chose de très grave. Sinon, il aurait fait attention au décalage horaire.
« Oui ?
- Martin je suis désolé de te déranger aussi tard, mais il fallait que je te parle. »
Il avait une voix triste. Martin pria pour qu'il n'ait pas cassé la gueule de Yann.
« J'ai parlé avec Yann. »
Aie, pensa Martin. C'était la merde.
« Je sais pourquoi il t'a envoyé aux USA. »
Il le savait déjà, c'était pour l'éloigner de lui.
« Il m'a demandé de couvrir l'actualité dans le Moyen Orient Martin, il voulait t'empêcher d'y aller. »
Non. Yann n'aurait jamais osé. Il n'était pas comme ça.
« Je suis désolé. »
Martin se fit violence pour ne pas hurler, pour ne pas pleurer. Il avait envie de tout détruire, de ne plus rien garder, de disparaître. Comment avait-il pu ?
« Ecoute. Si tu ne veux pas que j'y ailles, je n'y vais pas d'accord ? C'est toi qui décides. »
Martin n'entendait plus qu'un mot sur deux, il était sur le point d'exploser, de se déchirer en des milliers de petits morceaux.
« Tu peux y aller » articula-t-il difficilement.
Hugo déglutit.
« Tu es sûr que ça va ? Tu veux en parler ? »
Non, il ne voulait pas.
« T'inquiètes pas. Je vais bien. Merci de m'avoir prévenu. »
Hugo pouvait presque entendre les larmes qui coulaient. Sentant bien qu'il s'apprêtait à raccrocher, Hugo se confia une dernière fois.
« Martin attends. Juste une dernière chose. Fais attention à toi s'il te plaît. Si tu as le moindre problème, tu m'appelles.
- Qu'est-ce que ça changerai ? Il y a 5000 kilomètres entre nous, répondit froidement Martin.
- Pour toi je ferai n'importe quoi. »
Martin sembla respirer à nouveau.
« Je sais, excuse moi. Je suis un peu tendu. Je ferai attention. Je te le promets. Je t'embrasse. Je vais me recoucher. »
Ils raccrochèrent. Martin s'affala sur le lit. Il pensa à Yann. Il se détestait. Il le détestait. Comment avait-il pu être aussi con pour penser être amoureux de ce type ? Il fallait qu'il l'oublie maintenant. Il fallait qu'il trouve un moyen. Une fille, un mec. Peu importe. Juste un moyen. La première personne qu'il verrait en passant la tête par la porte, à 5h du matin. Il s'exécuta. C'était une jeune fille qui passait le balais devant un café. Elle devait avoir dix ans de moins que lui, quelque chose comme une vingtaine d'années.
Ça fera l'affaire, pensa-t-il.
Tout fera l'affaire par rapport à Yann.
Tout.
voilààà
bonne nuit !
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