Chapitre 36: Le But


Le chemin que nous empruntons est parsemé de ronces et d'épines. C'est la première fois que je découvre l'intérieur de cette forêt. Je fais attention aux épines, mais je n'en oublie pas ma mission : détruire l'ordinateur de contrôle et pouvoir rompre le sortilège, et quoi de mieux pour cela que demander des informations à un habitant du pays des merveilles qui le connaît mieux que moi. Je me penche vers le lièvre.

- Connais-tu l'ordinateur de contrôle ?

- Celui qui contrôle tous les mondes ? Oh oui, bien sûr que je le connais. C'est la reine rouge qui le dirige.

- Et avec quoi le dirige-t-elle ?

- Elle a une télécommande, il me semble ou quelque chose dans ce genre-là. Je sais que ton but est de le détruire, mais pour ça, il faut s'attaquer à l'ordinateur. S'il ne fonctionne plus, il ne peut plus être commandé.

- Et si je le détruisais ?

- Ce serait une solution

Nous nous enfonçons de plus en plus dans la forêt. Je marche toujours au côté du lièvre et j'observe la végétation, mon épée devant moi.

- Je n'avais jamais vu autant de ronces avant, est-ce normal ?

- Oui, elles sont là pour protéger l'entrée secrète du château, c'est là que je t'emmène

- Une entrée secrète ? Mais qui mène où ?

- En fait, c'est l'entrée des égouts, personne ne pensera à venir te chercher, tu seras discrète.

- Et ils mènent à la salle du trône ?

- Oui, et j'ai même entendu dire qu'elle gardait le Chapelier Fou prisonnier à côté d'elle.

- Dans la salle du trône ?

- Exactement

Le chemin devient long et sinistre, je finis par me poser des questions sur notre destination. Mais je n'ai pas le temps d'interroger le lièvre qu'une bête surgit devant nous et qu'il part se cacher derrière un buisson. Je brandis l'épée vorpaline, et le monstre semble reculer quand il la reconnaît. C'est un gros chat noir que je n'ai jamais vu.

- Qui es-tu, toi, le chat ?

- Je suis le gardien du château, je sais ce que tu es venue faire.

- Eloigne-toi de mon chemin !

- Tu es venue rompre le sortilège, mais tu n'y arriveras pas, une simple épée ne te protégera pas...

C'est alors qu'une colère noire monte en moi et me fait frapper le sol d'un coup tellement violent que le chat tremble et des racines viennent s'enrouler autour de celui-ci. Il tente de me mordre, mais je ne suis pas assez proche de lui.

- Qui es-tu ? Je pensais que seul l'épée vorpaline te suffisait

- Tu ne sais pas qui je suis...

Je ne lui jette pas un regard et passe devant lui avant de rejoindre l'entrée secrète, celle qui mène aux égouts. Je me glisse à l'intérieur et tombe dans de l'eau salle que j'essaye d'essorer. Mais je n'ai pas le temps de me plaindre, si je fais ça, c'est avant tout pour rompre le sortilège. Je finis par déboucher sur une entrée qui mène à l'intérieur du château. Je m'y glisse et continue à marcher. Le lièvre avait raison, quand je sors de ma cachette, je suis dans la salle du trône. La reine n'est pas là, seul le chapelier fou est là et, avec lui, les câbles qui sont reliés à l'ordinateur de contrôle. Je me précipite vers lui.

- Oh ! Chapelier, je suis désolé.

- Léna ? Que fais-tu là ?

- Je suis venue te délivrer.

Pendant que j'essaye de le libérer, il me montre les câbles du regard.

- Tu vois, ces câbles ? Il faut que tu les détruises, ce sont eux qui alimentent l'ordinateur

- Oui, je sais, c'est ce que je comptais faire.

- Et dépêche-toi ! La reine ne va pas tarder à revenir.

Je me précipite vers les câbles et commence à les couper un par un. L'énergie qui sort de mon corps s'enroule aussi autour de chacun et ça me permet de les briser. Mais ils sont nombreux, je n'aurais jamais assez de temps pour tous les couper. Le Chapelier me relève.

- Il faut que tu ailles dans la salle de contrôle, pour briser l'ordinateur. Je te couvre, ne t'en fais pas.

Ni une, ni deux, je franchis la porte et essaye de me faire la plus discrète possible pour atteindre ce fameux lieux. En chemin, je croise quelques cartes occupées à discuter, elles n'ont pas l'air de me remarquer. Je me glisse doucement dans la salle de contrôle et referme la porte. Je sors mon épée, et sa pointe commence à scintiller. Je la brandis et souhaite frapper l'ordinateur de contrôle avec, mais sa lumière frappe d'un coup l'écran d'ordinateur et le choc est tellement violent que je vacille sur mes jambes. La magie continue d'opérer, la lueur provoquée par mon épée brise un à un les câbles. Je prends mon épée et frappe l'ordinateur, une, deux, trois fois. L'image se fissure et des morceaux de verre éclatent. Un bouclier se forme autour de moi pour me protéger. Une fois que je m'assure que les câbles sont bien tous brisés et qu'il n'y a plus aucun bruit, je reprends mes esprits. Quand je sors de ce qui était la salle de contrôle, la reine rouge est désarmée et elle est tenue par deux sentinelles, qui se tiennent là juste à côté de la reine blanche. Je me précipite alors vers elle.

- Mirana, tu es de retour !

- Oui, enfin ! Et je suis prête à refaire jaillir la vie au pays des merveilles.

Un large sourire se dessine sur mon visage et je la prends dans mes bras.

- Je suis si heureuse que tu sois de retour

- Oui, moi aussi ! Le pays des merveilles avait vraiment besoin de retrouver sa belle énergie.

A côté de moi se trouve le Chapelier Fou, sa main trouve la mienne et il me sourit.

- Alors, voilà, Léna, tu as réussi, et je pense que tu peux être fière de toi.

- Et maintenant ?

- Je pense que tu peux te reposer, le pays des merveilles te doit une fière chandelle.

Mirana s'approche de nous.

- Vous semblez heureux tous les deux. Et on sent que vous êtes amoureux. Je vais vous renvoyer dans le monde réel, et Léna, tu ne seras plus prisonnière de cet asile.

- Merci

- Merci à toi pour ce que tu as fait pour le pays des merveilles. Maintenant, rentre chez toi avec lui et sois heureuse.

Elle va chercher le miroir et le met face à nous. Je commence à connaître cette surface ondulante qui ne fait que m'appeler à l'aventure, mais cette fois, c'est pour rentrer à la maison. Le Chapelier Fou me regarde et me sourit.

- Viens avec moi, Léna. On sera heureux, je te le promets.

Je lui prends la main et lui sourit. Ensemble, nous entrons dans le miroir et la reine blanche reste dans notre dos. C'est main dans la main que nous nous laissons tomber.

Quand je me réveille d'un long sommeil, je suis allongée sur un canapé. Dans la cuisine, quelqu'un est en train de faire du café, et je sens cette bonne odeur. Un jeune homme aux cheveux bruns en sort avec deux tasses.

- Bonjour Léna, je suis le chapelier fou. Tu as su me délivrer par la force de tes sentiments et de ton courage.

- Dans la vraie vie, comment t'appelles-tu ?

- Je m'appelle Romain, et être un être humain plutôt qu'un être de fiction est vraiment quelque chose d'agréable.

- Ça, je veux bien te croire.

Il se penche vers moi pour m'embrasser, avant de me déposer ma tasse. Je regarde le liquide noir et souffle dessus avant de me tourner vers lui.

- Quelle aventure tout de même !

- Tu peux le dire, oui. Mais la bonne nouvelle, c'est que je ne te laisserais pas retourner dans cet asile de fous.

- Merci. Oui, il vaut mieux.

Je bois une gorgée de café et prends le temps de savourer. Mon téléphone bipe, m'annonçant que j'ai reçu un message. Peut-être est-ce une bonne nouvelle. Je me penche pour regarder et lire le message. Pas d'émetteur. Romain se penche aussi vers mon téléphone. Le message est le suivant. « Le pays des merveilles a encore besoin de toi, Léna ». On se regarde, aussi surpris l'un que l'autre. C'est moi qui prends la parole la première.

- On doit y retourner

- Mais comment ? Le miroir est resté auprès de la reine blanche.

- On trouvera un moyen. Rien n'est définit

Je prends sa main et la serre contre mon cœur, avec le sentiment que nous allons vivre une nouvelle aventure ensemble.

FIN 

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