Chapitre 28: Le royaume de l'été
Je garde les yeux ouverts quand je tombe et découvre que je suis dans une forêt, mais pas n'importe laquelle, une forêt de guêpe. La guêpe, l'animal symbolique du royaume de l'été. Je n'ose pas bouger, car elles ne font que tourner entre elles, elles ne m'ont pas vu. Il va pourtant bien falloir que je sorte d'ici pour aller voir la reine. Je me relève et commence à marcher doucement, en essayant d'être la plus discrète possible. Mais mon pied marche sur quelque chose qui fait du bruit et elles se retournent. Paniquée, j'invoque un bouclier autour de moi pour me protéger tandis qu'elles me foncent dessus. Au loin, j'aperçois une rivière et tend la main vers l'eau pour la faire sortir. Une fontaine jaillit de la rivière et vient éclabousser les guêpes, qui partent dans tous les sens et elles font éclater mon bouclier. Voyant que la voie est libre, je ne me fais pas prier pour sortir de la forêt. J'arrive dans une clairière et voit le château au loin. Prise de curiosité, j'avance mais tombe, car il y a un bouclier qui protège la clairière juste à l'entrée de la forêt, et je ne peux pas continuer à marcher. C'est un bouclier comme un champ de force électrique, qui nous repousse dés qu'on s'en approche un peu trop. Un papillon sort alors de la forêt, il s'approche de moi, je recule.
- Qui es-tu ?
- Je ne te veux pas de mal... Pourquoi cherches-tu à briser le bouclier de protection du château ?
- Je ne cherche pas le briser, je veux entrer en contact avec la reine
- Pourquoi ?
- Parce que j'ai une mission et qu'elle doit m'aider. Et parce que je suis aussi recherché par la reine rouge.
Le papillon s'écarte pour m'observer un peu plus. Il s'attarde d'abord sur ma tenue et puis remarque alors l'épée.
- Oh mais c'est toi qui détient alors l'épée vorpaline ! Il y a une légende dans notre monde qui dit que seul une héroïne au cœur pur puisse détenir cette épée. C'est un symbole de courage, ce qui fait d'elle une fille spéciale. Oui, j'ai entendu parler de cette légende.
- On me l'a rappellé assez souvent.
Le papillon me regarde, perplexe. Je ne sais pas encore comment faire pour passer au travers de ce bouclier, mais je n'hésite pas à continuer la discussion avec lui, pour en savoir un peu plus.
- Dis-moi, connais-tu le pays des merveilles ?
- Oh oui, j'y habitais quand la reine blanche y régnait. Elle faisait régner l'équilibre, mais depuis que la reine rouge est au pouvoir, je me suis réfugié au royaume de l'été, parce que c'est la saison qui me correspond le mieux.
- Et quels sont les secrets du royaume de l'été ?
- C'est un royaume où il ne pleut jamais, il y fait bon vivre. Notre reine était le bras de droit de Mirana, la reine blanche.
- Oh.... Donc il y a bel et bien un lien ?
- Mais oui, bien sûr, il y a un lien entre chaque royaume. Ils sont tous reliés au pays des merveilles, qui maintient l'équilibre.
Je repousse une mèche de cheveux de mon visage, redoutant ce qu'il va dire ensuite. La pression sur mes épaules est de plus en plus grande et je ne veux pas y penser, parce qu'à chaque fois qu'on me le rappelle, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je m'installe en tailleur et regarde l'horizon. Le papillon s'en va et me laisse seule. Mirana, cette reine désenchantée qui était sur le trône avait et qui faisait le bien autour d'elle, inspire la bienveillance. Si nous arrivons à faire tomber la reine rouge, elle pourra rayonner à nouveau.
Je pose alors mes mains sur l'herbe et toute l'énergie de la terre remonte alors dans chacun de mes bras. Je tremble, mais je me laisse faire peu à peu. L'énergie devient de plus en plus puissante et rencontre le bouclier. Il y a comme un choc électrique qui se créer et je n'ai plus du tout le contrôle sur ce qui se passe. Mais suite au choc, une brèche s'ouvre dans le bouclier et j'en profite pour me glisser à l'intérieur avant de prendre soin de le refermer à l'aide de mes pouvoirs. Je m'approche et parviens à l'entrée du château, la porte étant ouverte, je n'ai pas de mal à me glisser à l'intérieur. Je parviens à rester discrète jusqu'à me cacher derrière une commode sur laquelle est posé un carnet ouvert avec un cœur en plein milieu, devant ce sont deux abeilles qui discutent, toujours plus curieuse, je ne bouge pas pour pouvoir écouter la conversation. L'une et l'autre se parlent en face à face.
- Tu connais la nouvelle ?
- Non, quoi ?
- Il paraît que le roi d'automne va beaucoup mieux, il était sur le point de mourir
- Quel a été son remède ?
- Je ne sais pas, il a eu la visite d'une fille bien mystérieuse, la détentrice de l'épée vorpaline
- Oh oui, j'en ai entendu parler. Il paraît qu'elle incarne le symbole du courage.
Un large sourire se dessine sur mes lèvres. Les deux abeilles s'en vont et dés que la voix est libre, je me rapproche d'une large porte. Il n'y a pas d'ordinateurs à proximité, ce qui me rassure, cela veut dire qu'il n'y a pas de contrôle. La porte s'ouvre toute seule et je me glisse à l'intérieur. Devant moi, il y a un grand trône sur lequel est assis une reine, c'est une grande femme blonde, avec une robe de la couleur du soleil et une couronne aux éclats dorés. Je la regarde, et la salue. Dés qu'elle me voit, elle me sourit.
- Bonjour Léna, je t'attendais ! Je suis Abigail, la reine de l'été
- Vous m'attendiez ?
- Oui, on m'a prévenue de ta venue et du fait que tu détenais l'épée vorpaline
- Il n'y a pas que ça, il y a quelques temps, j'ai ouvert le livre des quatre saisons, qui m'a transmis des pouvoirs surnaturels, et depuis, je ne sais pas vraiment qui je suis.
La reine se lève et vient remplir une soucoupe de Crystal avec de l'eau
- Hum... Je vois. C'est normal, c'est tout nouveau pour toi. Et qui t'a transmis l'épée vorpaline ?
- C'est Tweedle Dee, lors de mon arrivée au pays des merveilles. C'est le chat de Mélissa, elle est professeur de danse dans cet asile et elle est en charge de me protéger.
- J'entends bien. Si c'est toi qui détient l'épée et si, en plus, le livre t'a choisie, il est normal que certaines personnes te veuillent à tout prix alors d'autres ont reçus la mission de te protéger.
- La mission ?
- Oui, vois-tu, selon la légende du pays des merveilles, quand Mirana était encore reine, on faisait la fête en attendant la venue d'un preux chevalier ou d'une courageuse guerrière pour venir s'opposer à la reine rouge et au Jabberwocky.
- Qui a décrété cette légende ? Où a-t-elle été inscrite ?
- Nous l'avions inscrite dans nos ordinateurs, à l'époque, mais depuis, c'est devenu une légende orale, qu'on se raconte. Tu dois t'en douter, tous nos ordinateurs ont été volés pour ne servir que la reine rouge et son ordinateur de contrôle. As-tu entendu parler du poème Jabberwocky ?
- Oh oui, il a été interdit de réciter au pays des merveilles.
Je jette un œil à la décoration. Chaque mur possède une couleur dorée et sur chacun, il est dessiné un rayon de soleil, à côté il y a des pièces détachées d'ordinateurs. Je pose quand même la question fatidique.
- Vous n'êtes plus en connexion avec les autres royaumes, n'est-ce pas ?
- Non, plus vraiment. Tout est sous le contrôle de la reine rouge maintenant. Mais il m'arrive d'avoir quelques nouvelles de mes voisins par mes messagers.
- Alors s'il y a eu une connexion entre les mondes, c'était avant tout pour garder le contact entre les royaumes ?
- Exactement ! Nous sommes très soudés les uns aux autres, quand la reine rouge a pris le pouvoir et qu'elle a banni Mirana, nous nous sommes serrés les coudes pour rester unis et pour maintenir l'équilibre des saisons, même si un sortilège pesait sur nous. Nous maintenons le beau temps dans nos mondes après tout.
Je la regarde en souriant, et puis je vois une plante près de moi et en profite pour la faire grandir jusqu'à ce qu'elles viennent à mes pieds. Abigail sourit.
- Je vois que tu ne te débrouilles pas trop mal. Viens avec moi, nous allons nous entraîner au jardin, tu peux rester ici au temps de temps que tu veux.
- Merci
- Le temps de bien développer tes pouvoirs.
Je ressens les battements de son cœur contre le mien et sourit. Elle a le cœur pur et ça se voit. Nous marchons bras dessus, bras dessous et traversons ensemble le palais pour atterrir dans les jardins. C'est elle qui parle la première.
- Vois-tu, ici, nos jardins sont entretenus toute l'année, je m'efforce de maintenir un équilibre plus où moins stable.
- Ici, c'est aussi le soleil toute l'année
- Exactement. Mais viens avec moi, je sais où on va pouvoir s'entraîner.
Abigail m'entraîne alors vers un mur végétal sur lequel pousse des plantes. Elle me le montre du regard.
- Ce mur est fabriqué à partir des plantes du jardin, c'est l'endroit parfait pour t'entraîner.
- Tu es sûr ?
- Oui, montre-moi ce que tu sais faire.
Je fixe le mur et commence à faire des ronds avec mes mains. Les plantes commencent à bouger et à se tortiller dans tous les sens. Plusieurs viennent ensuite s'enrouler autour de mes chevilles, et ça ne m'empêche pas de perdre l'équilibre. Mais Abigail reste encourageante.
- Allez, Léna, relève-toi ! Tu peux le faire
- J'essaye
Je me relève et continue. Les plantes se mettent alors à tourner autour de moi, comme dans une danse charmante. Je me laisse gagner par la danse et la douceur de la magie. Pendant que les plantes tournent autour de moi, une douce lumière s'empare de mon corps et commence à enrouler chaque plante. Abigail est admirative.
- C'est bien, Léna, tu te débrouilles !
Après la magie, vient le tour de l'épée. Abigail me conduit vers un autre endroit du jardin où les plantes sont un peu plus coriaces, et me laisse faire. Les plantes sont carnivores, et elles n'hésitent pas à mordre, mais à l'aide de mon épée, j'arrive à les éloigner une à une et à ne pas être égratigné. Mes jambes sautent et mon corps devient élastique au fur et à mesure que j'évite les obstacles. Quand tout s'arrête et que je tombe à terre, je suis à bout de souffle et totalement épuisée. Abigail s'approche de moi et m'aide à me relever.
- C'est bien, Léna, tu te débrouilles bien !
- Merci.
- N'oublie pas que mes plantes sont gentilles à côté de ce que tu auras à affronter au pays des cauchemars.
- Je m'en doute, oui.
- Allez, viens, je vais t'offrir une tasse de thé.
Nous reprenons le chemin du château et mes forces me lâchent peu. Quand nous arrivons, deux abeilles nous attendent, et elles sont avec un invité. Je laisse éclater ma surprise.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top