Chapitre 22 : Le pays des Echecs
Quand mon corps chute, je sens que j'ai atterri près d'un buisson. J'ouvre les yeux et la surprise me prend d'un coup. Je suis au bord d'un échiquier, qui semble totalement désert. Les pions ne sont pas encore là, pourtant, ils ne devraient pas tarder. Je me relève et serre l'épée vorpaline dans ma main. Je jette un coup d'œil autour de moi, et remarque que le décor a changé : il est beaucoup plus noir, mon regard s'attarde sur l'échiquier et sur la tour qui le domine : C'est une tour composé uniquement de dominos. Et dans cette tour, il se peut que je trouve la personne que je viens voir. Alors que je ne l'ai pas remarqué, un cavalier blanc me bouscule et j'en profite pour l'interroger.
- Cette tour avec des dominos est là depuis longtemps ?
- Oui, elle fait partie intégrante de notre jeu.
- Et toi, qui es-tu ?
- Je suis l'un des cavaliers blanc du jeu d'échecs.
- Sais-tu qui vit à l'intérieur ?
- On dit que c'est une vieille femme qui lit l'avenir.
- Sais-tu comment on y va ?
- Il faut d'abord passer les obstacles de l'Echiquier
- Comment ça ?
- Tu dois jouer ta partie, si tu veux pouvoir accéder à la tour des dominos
Je recule d'un pas. Je vais devoir jouer aux échecs, donc, peut-être en y risquant ma vie. Je commence à marcher sur l'échiquier, une dame blanche s'approche de moi.
- c'est toi notre nouvelle adversaire ?
- Votre nouvelle adversaire ? Mais non....
- Que veux-tu ?
- Je veux atteindre la tour des dominos, je dois absolument aller voir la personne qui y vit.
- Ah vraiment ? Mais tu sais que tu vas devoir affronter mes cavaliers pour réussir à passer l'échiquier.
- Mais....
- Pas de mai, dans un jeu d'échecs il y a des cavaliers noirs et des cavaliers blancs, tu vas devoir éviter les deux. Et puis, je vois que tu possèdes l'épée vorpaline, tu as son courage, tu peux réussir.
Je n'ose omettre une opposition, mais je fais oui de la tête. Je regarde l'échiquier, et regarde le nombres de cases : 64. Autant dire que le chemin jusqu'à la tour domino est long.
Je me rappelle avoir déjà eu l'occasion de jouer aux échecs il y a quelques années et des souvenirs au sujet des règles me reviennent vaguement en mémoire: Le jeu oppose deux joueurs qui ont chacun deux pièces, mais là, mes adversaires sont les cavaliers blancs. Sans réfléchir, je sors vorpaline de ma ceinture et les cavaliers commencent à s'échauffer. L'un deux me fonce dessus, mais je l'évite de justesse. J'essaye de compter les pièces qu'il y a devant moi : Il y en a 16. Il faut donc que je les évite une par une. J'avance d'une case, l'un des cavaliers me devance. Je suis moi-même un pion sur ce jeu . Mon adversaire me fixe droit dans les yeux.
- Tu veux atteindre la tour des dominos ? Mais tu ne sais même pas me battre. Tu n'es qu'une nouvelle.
- Oh ! Tu crois ?
Je respire profondément, place mon épée et prend mon élan. Mon épée part d'un seul coup et le cavalier flanche, je fais une pirouette pour passer au-dessus de son corps et, quand je remets les pieds sur terre, je me retrouve face à son voisin. Il pointe son épée vers moi et cours, mais je parviens à sauter assez haut pour passer au-dessus de sa tête. Je suis encore assez loin du château de Dominos, mais je me sens assez forte pour faire tomber les cavaliers. Mon épée passe d'un cavalier à un autre, j'enchaîne les pirouettes pour les éviter et les sauts périlleux jusqu'au calme plat. Je me retourne et découvre que les cavaliers ont disparus. La voix est livre. Je m'approche du château de dominos et observe la porte, porte qui est en bois. Une porte couverte de dominos, elle semble fermer.
Je jette un coup d'œil autour de moi, il n'y a rien qui peut me permettre d'ouvrir cette porte. Je repense à l'un des conseils que m'a dit le Roi d'automne : suivre son cœur, donc pour ouvrir cette porte, il faudrait que j'écoute mon cœur ? Mais que me dit-il à l'instant ? Ici, il n'y a pas de lièvre, pas de chapelier fou, il n'y a personne pour me conseiller, je dois trouver la réponse toute seule. Je reste planté, là devant la porte, à essayer de trouver les réponses dans ma tête. Ma main touche la poignée, mais rien ne se passe, je tente de donner des coups de pieds, mais ça n'a aucun effet. Je regarde la porte et remarque qu'elle est couverte de dominos. C'est une grande porte en bois, sur laquelle des dominos sont accrochés. La poignée refuse toujours de s'ouvrir alors je me mets à compter les dominos. Il y en a seize, il y a autant de dominos sur cette porte que de cases sur l'échiquier. Alors sans réfléchir, je regarde la porte et hurle.
- Seize !
Et la porte s'ouvre enfin ! Alors, c'est donc ça, il suffisait de dire le nombre. J'entre doucement dans la salle de séjour, elle est lumineuse et une chaleur s'en dégage. Je n'ose pas appeler la maîtresse de maison. J'avance peu à peu dans la pièce et découvre un escalier. Une porte grince et je me retourne, surprise. C'est la voyante qui vient d'apparaître.
- Qui est là ?
- Madame... Je m'appelle Léna...
- Oh ! C'est donc toi la fille qui détient l'épée vorpaline ? Je m'appelle Maléfic, je suis la voyante du pays des Echecs.
- Oui. C'est donc vers vous que mon épée m'a guidé ?
- Il me semble, oui. Que veux-tu savoir ?
- On m'a dit que c'est ici que je trouverais des renseignements sur l'épée vorpaline.
- Eh bien, entre.
Elle s'avance dans son salon et s'installe dans son fauteuil.
- Que veux-tu ?
- Je suis venue vous demander des conseils au sujet de mon épée.
- Je t'écoute
- Les cartes de la reine de cœur me recherchent, mais je ne vais pas pouvoir me cacher indéfiniment.
- C'est toi qui a les cartes de ton destin en main. Pour te débarrasser des cartes de la reine de cœur, il faut que tu les touches au cœur. Pourquoi l'épée t'a choisi selon toi ? Parce qu'elle sait que tu es puissante, sa lame fait de son cavalier l'un des plus puissants. En l'occurrence, c'est toi la cavalière.
- Et je dois rompre le sortilège qui pèse sur le pays des merveilles. J'ai trouvé l'ordinateur de contrôle, mais il faut maintenant que j'aille dans les différents royaumes pour chercher des indices. Et je dois tout faire pour éviter de me faire prendre.
- Dans ce cas, tu devrais prendre avec toi une de mes potions miracle.
- Une potion miracle ?
- Oui, une potion qui te permettra de disparaître pendant une heure. Tu en auras besoin durant ton voyage.
Elle se lève et se dirige vers une fiole qui contient un liquide doré.
- Tiens, prends cette potion avec toi, et ne te laisse pas prendre par les cartes.
- Merci.
La vieille dame me donne une petite besace dans laquelle elle glisse la fiole
- C'est pour toi, protège la fiole surtout, cette boisson est précieuse.
- J'en prendrais soin.
Je suis sur le point de partir quand j'entends des gens toqués à la porte. Ce sont sans doute les cartes. La voyante me regarde.
- Va te cacher dans la tour !
Sans dire un mot, en essayant de faire le moins de bruit possible, je monte les escaliers et vais me réfugier auprès des dominos. Je ne peux rien voir au risque de me faire repérer, mais j'entends tout ce qu'ils disent. Je reconnais la voix d'une des cartes.
- Nous sommes à la recherche de la fille à l'épée, et nous savons que tu vois l'avenir alors à ton avis, ou est-elle ?
- Elle est quelque part au pays des Echecs mais pas ici.
- Peux-tu nous dire où elle est ?
- Je ne le sais pas exactement... elle est rapide.
- Comment ça ?
- Elle est aussi rapide qu'un aigle, elle file. Il faut savoir l'attraper.
- Nous le ferons, merci pour ton aide, sorcière.
Elle les raccompagne à la porte et je sors de ma cachette.
- Il faut que tu fasses attention à toi, Léna. Ne te fais pas prendre au pays des échecs, mais au contraire, fais-toi des alliés. Tu trouveras beaucoup de tes réponses à la bibliothèque d'Abraxas.
- Il faut que j'y retourne alors.
- Tu peux prendre un de mes chevaux pour traverser le pays. Et surtout, protège-toi
- Comptez sur moi
Nous sortons ensemble de la tour aux dominos et elle me présente le cheval que je peux prendre. C'est un cheval blanc, tout en bois, qui a servi au cavalier blanc sur l'échiquier. Je monte sur le dos du cheval et me sens tout de suite à l'aise. Comme si j'avais fait ça toute ma vie. Elle me salue de la main et nous partons vers le lointain du pays des échecs. Nous filons à toute allure, et j'observe le paysage en analysant assez vite chaque contrée. Les cartes ne peuvent pas nous attraper, nous sommes beaucoup trop rapide. Au bout d'un moment, mon cheval est essoufflé, et on s'arrête. Nous sommes près d'une rivière, il en profite pour boire et autour de nous, il y a des cartes qui représentent des dominos en photo. Et des bouts de machine un peu partout, ce sont des morceaux désarticulés d'ordinateurs rouillés. Je m'approche de l'un d'eux et observe, ils ont l'air rouillés par le temps. J'attrape un clavier détaché de son ordinateur et le tourne dans tous les sens. Je jette un coup d'œil à mon cheval et reviens vers lui avec le clavier.
- Je crois que ce monde tombe en ruine, il faut absolument que j'arrive à rétablir la connexion.
Le cheval me lance un regard et se met à parler
- Il n'y a que toi qui puisses faire la connexion entre les mondes.
- Mais... Tu parles ?
- Bien sûr que je parle, tu en doutais ? Il faut s'attendre à tout dans ce monde
- Comment puis-je faire la connexion entre les mondes ?
- Mais réfléchis ! Si tu as un peu de chaque royaume sur toi, tu peux rétablir la connexion. Et surtout, tu as l'épée vorpaline, elle te fait confiance.
Cette épée a vraiment quelque chose de magique, je la sors de ma ceinture et l'observe, je remonte sur le dos du cheval et nous continuons à avancer à une vitesse raisonnable. Plus on avance, plus le chemin devient sombre, et il y a de moins en moins de soleil. Mon cheval commence un monologue :
- écoute, Léna, je sais qu'il existe une bibliothèque, dans un endroit interdit qui a un lien avec le pays des merveilles. Dans cette bibliothèque, il y a un livre où tu trouveras tout ce que tu dois savoir sur le royaume de chaque saison. Le seul problème, c'est que cette bibliothèque est interdite au public.
- Je l'a connais, cette bibliothèque. Elle se trouve dans l'asile où j'ai été enfermé.
- Va dans cette bibliothèque alors. Tu y trouveras beaucoup plus de réponses qu'en restant au pays des échecs.
- Tu es certain ?
- J'en suis sûr, c'est là où tu dois aller.
- Et pour toi ? Qu'en sera-t-il du pays des échecs ?
- Ne t'en fais pas pour nous, le pays des échecs sait se défendre, toi, en revanche, tu as une mission a accomplir et surtout, tu ne dois pas te faire prendre.
Je descends du cheval et il me salue avant de repartir au galop vers l'échiquier. Un peu plus loin, j'aperçois le miroir qui scintille, et je regarde autour de moi pour voir si personne ne m'a suivi. Aucune carte en métal. Je prends mon élan et fait un bond vers le miroir, que je traverse sans difficulté. A présent, je veux pouvoir trouver des réponses.
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