Ok. Là, ça dépasse vraiment l'imaginaire. C'est la réalité. J'explique : je me promenais sur la plage, qui est l'un des seuls endroits où je peux être seul, et je vois quelque chose qui brille. C'était une dague. Exactement comme celle de l'homme masqué. Sauf qu'elle ne brillait pas. Enfin, jusqu'au moment où je l'ai touchée. Dès que je l'ai effleurée, elle s'est mise à luire. J'ai reculé et elle s'est éteinte. Et quand je la retouchai, elle a recommencé à briller. On aurait dit qu'elle me reconnaissait. Je l'ai prise et c'est comme si elle faisait partie de moi. Et là, j'ai entendu dans ma tête :

« Waouh, ça fait trop longtemps que j'étais dans le sable ! Alors, ça gaze ma poule ? »

J'étais surpris, je me suis retourné en criant « qui êtes-vous ? ». Heureusement personne ne passait par là car sinon je crois qu'on se serait d'abord moqué de moi et qu'ensuite on m'aurait amené dans un hôpital psychiatrique.

« Relaaaaax mon gars, c'est moi, c'est la dague que tu tiens en main ! »

Ok. Là, mon cerveau venait de démissionner.

- Que...Quoi ?, ai-je répondu, un air idiot sur le visage.

- Bah oui, quasiment tout sur cette planète a un esprit je te ferai remarquer. Bah moi aussi. Ah oui, je sais que tu t'appelles Fabrice, et ce serait cool que tu me donnes un nom car sinon tu vas finir par m'appeler « Madame la dague » et franchement ça atteindrais ma virilité. Et surtout, tu n'es pas obligé de parler à voix haute.

-Tu es un garçon ? Et comment tu connais mon nom ? ai-je pensé très fort.

-Eeeeeeh ! Ne penses pas si fort, je t'entends tu sais ! Oui, je suis un garçon et je lis dans tes pensées c'est d'ailleurs comme ça que l'on communique Monsieur Cerveau !!!

À ce moment-là, j'ai entendu quelqu'un arriver. J'ai caché la dague (je n'avais aucune envie que l'on croit que je suis un assassin) et je me suis retourné. J'étais nez-à-nez avec une fille tout simplement superbe. On aurait dit un ange. Elle était légèrement plus petite que moi, avec de magnifiques yeux aussi bleus que ceux de Scarlett, des cheveux blonds qui descendaient comme une cascade dorée sur son épaule droite. Elle me regardait froidement et pourtant je la trouvais magnifique.

« Que viens-tu de cacher ? »me demanda-t-elle agressivement.

- Me...Moi ?, demandais-je, abasourdi par le fait que quelqu'un vienne me parler, et que ce quelqu'un soit une bombe atomique.

- Bah oui, toi crétin ! Alors, réponds vite je n'ai pas de temps à perdre !

-Je vous assure que je n'ai rien caché !

-Bien. Tu ne veux rien me dire. D'accord. Mais je t'assure que la prochaine fois, je te ferai cracher le morceau, me lança-t-elle.

Elle tourna les talons et s'éloigna, gracieuse. Je suis resté debout, avec des yeux de merlan frit, et ma bouche était tellement ouverte qu'une douzaine d'oiseau aurait pu faire leur nid dedans. C'était ce matin, la dague est toujours cachée entre mon matelas et le sommier et je n'arrive toujours pas à me sortir cette fille de la tête.