Chapitre 19 -Désir tempéré-

J'ai arrêté de compter les jours, de faire attention aux dates...Et j'ai bien fait.

La mer. Le soleil sur ma peau, l'air marin entre mes cheveux, les rires des gamins, les dunes de sable chaud. J'ai enfin un peu de sérénité. Pas besoin de parler ; ni de se justifier avec des conneries d'explications. Ce moment de calme réel. La paix. Je me tourne vers lui ; lui sourit, alors je fais de même. Malgré le soleil, il faisait frais. Mais l'eau m'appelait. Elle me hurlait de venir à elle. Alors, je lui pris la main, et l'entraîna dans l'eau. Il sembla hésiter, mais d'un baiser je réussis à le convaincre de me suivre. J'étais légèrement habillée par des vêtements prêtés par Eilean. Je ne voulais pas revoir les cicatrices de mon passé. J'avais mal à cause du sel qui était absorbé par mon jean usé. Les cicatrices se refermaient. Comme ma haine et mon désespoir. Sa main, toujours dans la sienne,  je me retournais vers lui en reculant dans l'eau fraîche.

J'avais conscience de mes gestes et des siens. Je me laissais tomber dans la mer, qui me fit de douloureuses crampes aux jambes, au bas du ventre et à la poitrine. Elle était vraiment glacée. Lorsque je fis sortir mon corps de l'eau, il était là, tout aussi trempé que moi ; son T-Shirt, collée à son corps, me dévoilant combien il avait grandit. Il y a quelques jours, je n'aurais jamais imaginé pouvoir passer autant de temps avec lui. Je l'aimais profondément, et même si parfois je ne trouvais les mot pour exprimer cet amour, je le savais, et je savais qu'il le savait aussi. 

Soudain, je sentis mon corps se paralyser sous le froid brut de la mer. Je me collais à lui, tête collée à son torse. Son cœur battait vite, mais le miens plus encore. Sa main descendit le long de ma nuque, de ma colonne vertébrale, provoquant chez moi des frissons encore plus intenses que ceux du froid. Je pus sentir son visage dans mon cou, son souffle contre ma peau. 

J'étais prête à tout affronter, même la mort, pour pouvoir me souvenir de cet instant, simple, mais fort. Lui, moi, l'eau glacée, ses gestes, son regard vrai, ses habitudes, les miennes. Nous tombâmes à nouveau dans les écumes mousseuses de la mer, qui nous ramenèrent au rivage. 

Je te désir

Je le voulais, lui tout entier. Ses mains, son cou, ses yeux, son sourire, son torse, son cœur, son corps...

Je le tirais par le poignet, remontant les marches de sa maison, quatre à quatre, le souffle court. Je l'entraînais dans la chambre et commençais à enlever mon T-Shirt, pendant qu'il me regardait perplexe. 

-Lia je...

Trop tard. Je lui agrippais la nuque, et me jetais sur ses lèvres que je savourais comme la première fois. Je parcourais de ma main, ses cheveux trempés, son visage, je fixais ses yeux et ses traits fins. Un homme. Un putain d'homme devant moi.

-Attends je reviens. , me dit-il entre un de mes baisers. 

Dépêches-toi... 

J'acquiesçais en retenant mon souffle. J'avais même failli oublier mon âge. En temps normal, j'aurais été choquée. Mais plus maintenant. Car je savais ce que le destin me réservait. 

Lorsqu'il revint, Je me jetais sur lui et commençais à le déshabiller. Mon cœur battait si vite, si fort... J'en avais même mal. Je l'embrassais, il m'embrassait. Il me déshabilla entièrement en me mettant sous les draps. J'en fis de même. J'aurais voulu ne jamais ressentir telle douleur, mais je ne regretta rien pour ce qui suivit. Ses gestes si doux, ses doigts le long de mon corps, de mes cheveux, son visage près du miens et surtout sa présence. Je l'avais pour moi, et moi seule. N'ayant jamais été réellement jalouse et possessive, je ressentais à présent tout ce que n'importe quelle personne devrait ressentir dans un tel moment : de l'amour.

Enfin, il s'allongea près de moi, en me regardant dans les yeux. Il caressa mon visage. Il ne parlait pas, je ne parlais pas. Juste un merci inaudible flottait dans la chambre. J'étais brûlante et complètement trempée par l'eau de mer et la chaleur.

-Je vais à la douche. , dis-je en remettant mes sous-vêtements

-Attends !

Il me tira par la main, ce qui me fit tomber sur le lit. Il m'embrassa une dernière fois avant de me laisser partir.

Je partis en direction de la douche. Il commençait à faire nuit dehors. Une fois sous l'eau glacée, je me laissais tomber sur le sol froid de la douche, histoire de capter ce qu'il venait de se passer. 

"Bah voilà...Tu repars de zéro maintenant"

L'eau qui coulait sur mon corps, me faisait mal.  Tantôt bouillante, tantôt glacée, je variais la température pour voir jusqu'où mon métabolisme pouvait résister. Je sortis de la salle de bain, une serviette autour de moi. Cette fois, en croisant Hugo, je ne frémis même pas. Un simple baiser, banal mais totalement différent d'avant, me permis de ressentir à nouveau de grands frissons.

-Je pars me reposer 1h ou 2h, tu me réveilles pour le feu ?

-Bien sûr !

La chambre me paraissait si différente à présent... Certes, la literie avait été renouvelée, mais je savais, au plus profond de moi, que ce n'était en rien ce qui en était la cause.

Je me laisser tomber de tout mon poids sur le matelas, afin de sombrer dans un doux sommeil. 

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