48- Frissons
Karmen trempa une énième fois sa plume dans l'encrier et la garda suspendue au dessus de sa feuille, sans savoir trop ce qu'elle voulait écrire : autrefois cela avait toujours été un bon moyen de se vider la tête, mais il semblait que cette fois ci ce ne soit pas suffisant.
Remuer le couteau dans la plaie n'était jamais bénéfique, mais lorsqu'on parlait de la mort tragique de vos parents ça l'était encore moins. Si elle avait été surprise de l'invitation du roi Étienne, elle avait bien vite déchanté en se rendant compte qu'il l'avait invitée dans sa chambre personnelle, pour lui parler comme à une amie de plus.
Elle ne savait pas où se mettre, il avait posé tant de questions personnelles auxquelles elle avait répondu du bout des lèvres ! Énervée rien que d'y repenser, elle jeta violemment la plume inutilisée dans son réceptacle et balaya d'un grand geste du bras tout ce qui se trouvait sur le bureau en poussant un grand cri : feuilles, encre et livres, ainsi qu'un grand dossier noir, tout passa par terre dans un grand bruit.
Accoudée sur le bureau et le menton posé sur ses paumes, elle sursauta lorsqu'une voix grave déclara d'un air amusé :
-En voilà une manière de ranger tiens.
Coyle se tenait devant la porte, il avait du rentrer lorsqu'elle s'était énervée, si bien qu'elle ne l'avait pas entendu. La gorge soudain sèche – beaucoup trop sèche ! – elle essaya de calmer son cœur qui s'était emballé au moment même où elle avait reconnu le timbre grave de la voix si familière, et de paraître détachée en souriant d'un air contrit.
Un sourire amusé flottant sur ses lèvres, Coyle referma la porte derrière lui et s'approcha calmement pour s'agenouiller devant le bureau en marbre, commençant à ramasser les vestiges de sa mauvaise humeur: contrariée de penser qu'il rangeait sa bêtise à elle à sa place, la jeune femme se leva en un bond et se précipita pour l'aider en repoussant sa main d'une petite tape.
-Eh !
Fuyant son regard, elle rassembla les feuilles le plus vite possible, ignorant les frissons qui avaient envahi son bras lorsqu'elle l'avait touché. Ses gestes étaient malheureusement trop secs et trop précipités pour paraître naturels, et Coyle dut le sentir puisqu'il posa doucement sa main sur la sienne pour l'arrêter :
-Calme toi, rien ne presse ! (sans le regarder, elle essaya à nouveau d'attraper une feuille isolée) Karmen ! Bon on dirait que tu ne me laisses pas le choix...marmonna-t-il.
Sans plus de cérémonie, il lui fit un croche-pattes au niveau des genoux et la rattrapa dans ses bras avant qu'elle ne s'écrase au sol comme n'importe quoi, puis la souleva comme si elle n'avait rien pesé et s'éloigna du lieu de rangement.
-Mais qu'est-ce que tu fais arrêtes ! S'écria-t-elle en rougissant.
-Vous n'avez aucun ordre des priorités mademoiselle, la sermonna-t-il d'un air faussement mécontent.
Fascinée par ses sourcils froncés que contredisait cet éclat amusé dans ses yeux bleus, la jeune femme en oublia de répondre. Elle souffla d'un air exaspéré lorsqu'il la posa sur le lit, d'où elle était surélevée et le surplombait pour la première fois. Amusée par ce revirement de situation, elle haussa fièrement le menton et fit mine de le regarder de haut avec un air hautain.
-Attention toi...la prévint-il d'un air menaçant.
-Quoi donc ?
Pour toute réponse, il lui attrapa les pieds et la fit basculer sur le dos sur le matelas : aussitôt, il grimpa au dessus d'elle, emprisonnant son corps entre le sien et le matelas. Appuyé sur ses avant-bras, il la défia du regard, savourant la vision de ses pommettes qui se tintaient de rouge, trahissant son trouble.
-L'ordre des priorités je disais donc...grogna-t-il avant de déposer un baiser dans son cou.
Karmen frémit ; bon sang il allait vraiment la rendre folle ! Il suivit le tracé de sa mâchoire, tout en continuant de déposer des baisers du bout des lèvres sur son chemin. Agacé par son jeu contre la montre, elle attrapa son menton du bout des doigts et l'inclina vers elle de sorte à ce que son prochain baiser soit destiné à ses lèvres.
Déjouant son plan, il la provoqua en embrassant le coin de celles-ci. Il s'arrêta et regarda le jeune femme....Qui lui réserva son regard le plus noir. Il éclata de rire et l'embrassa sans plus attendre. Elle avait envie de lui, c'était déjà une bonne chose.
Ses baisers possessifs et délicieusement sensuels la transportèrent ailleurs, elle ne savait pas où, mais ailleurs. Les yeux clos, elle mordilla sa lèvre inférieure avant de recommencer à l'embrasser : ils n'avaient pas du échanger plus d'une dizaine de phrases depuis qu'ils étaient entrés mais ils étaient déjà allongés sur un lit en train de s'embrasser passionnément, chacun jouant avec les nerfs de l'autre.
Comme quoi attendre beaucoup permet de griller certaines étapes embarrassantes en allant à l'essentiel. Songea-t-elle en souriant contre les lèvres de l'homme au dessus d'elle.
-A quoi est-ce que tu penses ? S'enquit-il en se détachant un peu d'elle.
-Rien d'important, revient là toi...marmonna-t-elle en l'attirant à nouveau contre elle.
Mort de rire face à l'attitude complètement différente de la jeune femme timide qu'il avait d'abord connue, il obtempéra tout de même, non mécontent de l'embrasser encore un peu. Il sentit la toile de son pantalon devenir un peu trop serrée lorsqu'elle se remit à passer ses mains dans ses boucles dans d'adorables caresses.
S'ils continuaient ainsi il ne répondait plus de rien. Embrassant une dernière fois longuement la jeune femme coincée sous son corps massif, il se finit par se relever pour s'asseoir sur le bord du lit. Lorsque Karmen s'assit à ses côtés en silence, il remarqua ses lèvres roses gonflées par leur récent moment de proximité.
Sans réfléchir il passa son pouce sur celles-ci, rivant son regard au sien. Figée, Karmen n'en revenait toujours pas de cette alchimie si particulière entre eux. De vrais aimants. Il suffisait qu'ils soient dans la même pièce pour que tout dérapes, pensa-t-elle, arrivant à la même conclusion que Coyle un peu plus tôt.
Elle embrassa furtivement le pouce qui faisait des allers-retours sur ses lèvres avant de se lever pour retourner ramasser les documents, tentant de faire abstraction du regard brûlant de Coyle dans son dos. Elle releva l'épais dossier qui n'était pas là ce matin, en interrogeant Coyle :
-C'est à toi ?
-Oui, pose-le là ça ira, lui indiqua-t-il.
Acquiesçant, elle refit des piles ordonnées avec les feuilles volantes et redressa l'encrier. Elle fit la grimace lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait fendue la plume et la brandit en direction de Coyle, l'air ennuyé.
-Oh mon dieu ma plume préférée ! S'écria-t-il se levant d'un bond.
Écarquillant les sourcils d'un air angoissé, la jeune femme sentit une boule se former dans son ventre : qu'avait-elle fait ?! Elle abaissa son bras quand il arriva à sa hauteur et contempla la plume comme s'il s'était agi d'un trésor.
-Je suis désolée, tu l'aimais vraiment beaucoup ? Bredouilla-t-elle avec un regard désolé.
-Non mais tu ne te rends même pas compte...Karmen voyons...
Devant l'air angoissée de la jeune femme, Coyle décida d'arrêter de la faire marcher et se saisit de la plume pour la rompre en deux d'un coup sec, puis en en quatre. Ébahie, la jeune femme leva un regard perdu vers lui, mais finit par saisir l'éclat de malice dans ses yeux bleus.
-Non mais toi ! Tu es vraiment....Martela-t-elle en ponctuant chacun de ses mots par un coup contre son torse endurci.
Il attrapa son poignet au vol et la fit tournoyer sur elle même pour la coller de dos contre lui. Il pencha la tête et écarta ses cheveux bouclés pour l'embrasser dans le cou sans se soucier qu'elle de débatte.
-C'est si facile de te faire marcher...marmonna-t-il contre sa peau.
-Oui oui c'est ça, moque toi, qui rira bien rire le dernier ! Bougonna-t-elle.
Faible face aux frissons qui parcouraient son échine de part en part, elle finit tout de même par offrir sa gorge en arrière pour mieux profiter des assauts de Coyle.
-Des plumes comme ça on en trouve des centaines, tu es vraiment crédule. Rajouta-t-il quand même, conscient de jouer avec le feu.
Vexée, Karmen se libéra de son emprise en le pinçant et se réfugia à l'autre bout de la pièce dans un grand éclat de rire : Coyle avait crié comme une fillette lorsqu'elle l'avait pincé ! Se massant le bras dans de grands gestes exagérés, il lui lança un regard noir auquel elle répondit par un bisous volant imaginaire. Il agita sa main d'un air menaçant, mais lorsque la jeune femme mima innocemment l'action de pincer quelque chose avec ses doigts, il recula en levant les mains en signe de reddition.
-Si douillet...susurra-t-elle en s'étirant langoureusement.
-On verra bien qui sera le plus douillet dans d'autres situations, répondit-il simplement en lui lançant un regard entendu.
Karmen se figea dans son geste interdite : il ne parlait tout de même pas...de ça ? Interloquée qu'il ait pu oser, elle lui lança un regard interrogateur auquel il répondit par un haussement d'épaules nonchalant. D'accord, elle n'avait pas mal compris il avait bien fait allusion à...des choses plus intimes.
Gênée, elle détourna le regard et ignora le petit cri vainqueur de Coyle derrière elle. Pour se donner contenance elle replia correctement les rideaux, lorsque Coyle lui demanda d'un air espiègle :
-Tu ne serais pas une petite fée du logis quand même, si ?
-Certainement pas. Mais c'était pas beau.
-Définis « Pas beau » ?
-Mal fait. Ou alors l'adjectif Coyle correspond aussi ! Rajouta-t-elle pour le provoquer.
Le jetant un regard noir il se pinça l'arête du nez sans répondre. Quel caractère difficile ce petit bout de femme décidément. Il allait reprendre la parole lorsque soudain la porte s'ouvrit sur une jeune femme, inconnue. L'air sur ses gardes, elle inclina la tête et rentra à peine dans la pièce pour parler.
-On m'envoie pour votre robe. Souffla-t-elle en fixant ses pieds.
Coyle secoua la tête d'un air pensif et sortit sans un mot. Karmen remarqua qu'il avait arrêté de parler dès l'entrée de la jeune femme, qui semblait terriblement mal à l'aise. En la détaillant un peu mieux, elle se rendit compte qu'elle ne devait pas avoir plus de 1 ou 2 ans de plus qu'elle. Des cheveux noirs de jais épais lui encadrant le visage de manière tellement serré qu'il paraissait minuscule, elle paraissait plus âgée.
-Vient approche n'aies pas peur, l'encouragea-t-elle.
-D'a..d'accord.
Bon dieu elle paraissait si craintive ! Soucieuse qu'elle se sente plus à l'aise, elle lui proposa une chaise qu'elle déclina d'un air effaré. On aurait dit qu'on venait de lui demander de se mettre nue ! Désolée de lui faire cet effet là, Karmen essaya de lui sourire gentiment mais là encore, rien à y faire, elle demeura muette.
-Tu viens du royaume de Mélandre c'est ça ? Tenta-t-elle.
-Non je suis originaire d'ici en fait. Répondit-elle en semblant soudain s'animer.
-Oh vraiment ?
-Oui j'ai grandi ici et j'ai servi au palais quelques temps et dans une hospice pour orphelins avant que je ne plaise à une maîtresse de passage du roi Étienne, qui a demandé à me ramener chez eux.
-Une maîtresse de passage...rigola Karmen en rejetant la tête en arrière.
-Pardonnez moi je n'aurais pas dû...s'excusa la jeune femme.
-Non non au contraire ; je trouve ça très drôle ! Ne t'en fais pas !
La jeune femme lui sourit d'un air timide et accepta enfin de s'asseoir. Rassurée de la voir se détendre, Karmen suivit son exemple et s'assit à son tour. Elle allait la questionner un peu plus sur ses origines lorsque la porte de la chambre s'ouvrit à nouveau, cette fois sur Lina.
-M'dame Karmen ! Aujourd'hui j'ai appris comment on pouvait arriver à...
Elle s'interrompit en avisant de la présence de la seconde jeune femme avec sa maîtresse : seulement elle ne semblait pas seulement surprise ou gênée : non elle semblait effarée, presque en état de choc.
En se tournant vers la jeune femme qui Lina fixait avec insistance, Karmen se rendit compte que la petite fille n'était pas la seule à être dans cet état là ; l'inconnue abordait une expression proche de la sienne, qui Karmen n'aurait jamais cru possible sur son visage si renfermé quelques minutes plus tôt.
-Oh mon dieu dites moi que ce n'est pas vrai...murmura-t-elle.
Elle se leva en vacillant et se précipita sur la petite qui se jeta à son cou, en larmes. Ébahie, Karmen ne comprenait plus rien ; serrées l'une à l'autre comme si leurs vies en dépendaient, elles pleuraient toutes les deux. Lina était accroché au cou de l'inconnue comme à une bouée de sauvetage.
-Julie...Julie ! Hoqueta la petite.
Karmen tiqua ; Lina avait déjà prononcé ce prénom devant elle : mais quand ? Fouillant sa mémoire, elle parvint à retrouver son souvenir : quand la petite avait raconté son histoire pour la première fois, elle avait évoqué le prénom de Julie.
« -J'ai trouvé un foyer pour les enfants comme moi, des orphelins qui volaient pour s'en sortir. Au début c'était un vieil homme qui s'occupait seul de nous, mais quelques années plus tard, une jeune femme, un peu plus grand que moi aujourd'hui, a commencé à nous rendre visite.
-Comment était-elle arrivée là ?
-Par pure gentillesse en fait... Elle nous a croisés un jour alors que nous volions quelques fruits parce que nous n'avions plus aucun sous, mais au lieu de nous dénoncer, elle a payé quelques fruits pour occuper le marchand, et nous les a même offert après.
-C'est généreux. Sans elle...
-On se serait certainement fait prendre oui. En plus de nous avoir couverts, elle est venue chaque jour après au foyer, pour nous apporter des plats qu'elle cuisinait.
Lina avait brandit la brochette de viande qu'elle tenait dans sa main, et avait précisé :
-Elle adorait nous faire des brochettes comme ça je me souviens. Son grand frère les préparait pour nous.
-C'est une bonne chose alors qu'elle ait été là.
-Oui, c'est même grâce à elle que j'ai obtenu cet emploi ici : elle a parlé de moi à une de ses amies servante au château, qui m'a obtenu un entretien avec la gouvernante du palais. Je lui ai plu, et elle m'a embauchée.
-C'est généreux de sa part.
-Mais après elle n'est jamais revenue, souffla la petite en baissant la tête.
-Tu sais pourquoi ?
-Non...Elle avait promis qu'elle reviendrait, mais je ne l'ai jamais revue. Son amie du palais non plus, personne ne sait ce qui lui est arrivée.
-C'est triste...Comment s'appelait-elle ?
-Julie. »
C'est bon, cela lui revenait maintenant ! La fameuse Julie qui avait disparue du jour au lendemain...N'était en vérité que dans le pays voisin, emmenée par la délégation royale déplacée à la capitale à cette époque ! Mais Karmen savait qu'elle avait déjà entendu ce nom autre part...Mais quand!
« -Nous survivions comme on le pouvait. Mais un jour...Ils l'ont...ils l'ont violé. Ils ont violé ma sœur de 15 ans.
-Ils ?
-Des soldats impériaux de la capitale. Je les ai retrouvé, et je leur ai tous fait la peau ; Je n'étais plus moi même. Je suis incapable de faire du mal à quelqu'un en temps normal !
-Je comprends...avait-elle acquiescé. Mais j'imagine que ce n'est pas passé inaperçu ?
-En effet. Ils m'ont attrapé quelques jours plus tard, quand ma sœur était de sortie. C'est ça qui me tue Karmen ; ne pas savoir ce qu'elle est devenue, si elle est toujours en vie... »
Qui lui avait dit ça déjà ?! Karmen sentait qu'elle touchait la réponse du bout des doigts, mais elle n'arrivait pas à sa souvenir de la personne en face d'elle à ce moment là ! Était-ce avant son arrivée au palais ? Après ? Essayant de lier les deux souvenirs entre eux, Karmen se figea : un frère qui faisait les brioches, et un frère fou de rage parce que l'on avait violé sa petite sœur...L'air craintif de Julie lorsqu'elle avait vu Coyle – un homme donc ! – dans la pièce en entrant....
Non c'était impossible ! Se pourrait-il que...
Elle se leva d'un bond et se précipita vers la porte en criant un vague « Je reviens ! » à l'intention des deux femmes restées dans la chambre. Elle courut à en perdre haleine à travers tout le palais, se perdit une ou deux fois et acheva enfin sa course à la destination voulue : les cuisines. Elle dégringola les escaliers quatre par quatre et manqua de glisser en se réceptionnant.
Sans se laisser le temps d'accommoder ses yeux à la faible luminosité des sous-sols, elle parcourut des yeux la vaste salle pleine d'agitation qui s'étendait devant elle : les ombres projetées par les torches accrochées au mur donnait au lieu un aspect presque vivant mais fantomatique à la fois. Des personnes passaient en coup de vent, une marmite à bout de bras ou alors quelques couteaux pas encore totalement essuyés entre les mains.
Incapable de repérer celui qu'elle cherchait en restant sur le seuil, la jeune femme s'avança prudemment en essayant de ne gêner personne sur son passage. Chose peu aisée étant donné l'agitation qui régnait ici bas. Elle repéra une petite porte renfoncée dans le mur qui devait certainement donner sur une réserve ou encore une salle de plonge, qu'elle décida de pousser.
Personne.
Déçue, elle poursuivit tout de même ses recherches, en priant pour que Julie et Lina restent dans la chambre en haut. Si jamais son hypothèse était la bonne... Elle n'eut pas le temps d'achever sa pensée qu'une carrure familière attira son attention au fond de la salle : jouant des coudes sans plus de précautions que ça, elle se rua vers la silhouette brièvement aperçue avant de la perdre à nouveau de vue.
-Maxime !
Le colosse de dos se retourna : gagné. A bout de souffle, Karmen posa sa main sur le coude de son ami – son épaule étant trop haute pour elle – et souffla une petite seconde avant de prendre la parole :
-Ne fais pas cette tête voyons ! Rigola-t-elle en avisant de la mine perplexe de son ami.
-Tu viens d'arriver en criant en plein milieu des cuisines, excuse moi d'être « légèrement » surpris !
-Pardon pardon c'est vrai...Il faut absolument que je te pose une question.
-Ça ne pouvait pas attendre ? Je travaille là, bougonna-t-il en délaissant son morceau de viande.
-Arrête de faire le grincheux, s'il se trouve que j'ai raison tu me remercieras pour le restant de tes jours.
-Parle vas-y.
Elle ignora l'air lassé de son ami dont les cernes renseignaient bien sur son état de fatigue et inspira longuement avant de débiter d'une traite :
-Ta sœur, elle avait les cheveux noirs ? Noir de jais ?
-Quoi ? Mais pourquoi me parles-tu de ma sœur Karmen ! S'agaça-t-il en reprenant son couteau à viande sans la regarder.
Patiemment, la jeune femme abaissa son outil de travail et le força à se tourner vers elle : plus calmement, elle répéta :
-Ta sœur, avait-elle des cheveux noirs ?
-Oui. Je ne me souvenais pas t'en avoir parlé.
-Ce n'est pas le cas.
-Mais alors comment tu....
-Chut tais-toi. Suis-moi vite !
Sans se préoccuper des protestations de son ami, elle l'arracha à son ouvrage sanglant et le traîna à sa suite dans les escaliers. C'était peut-être ma présence de son ami ou alors l'urgence de la situation, ou alors tout simplement son sens de l'orientation qui s'aiguisait enfin, mais elle ne se perdit pas dans les longs corridors sans fin.
Une fois arrivée à la chambre, elle ignora l'exclamation – de surprise cette fois – de Maxime en découvrant l'environnement luxueux et s'autorisa enfin à arrêter de courir : toujours serrées l'une contre l'autre, Julie et Lina s'étaient retournées en entendant la porte claquer contre la cloison tellement Karmen l'avait poussée fort en entrant. Si le regard de Julie s'était fait interrogateur en apercevant Karmen rouge comme une tomate à bout de souffle, il se fit incompréhensif lorsqu'il glissa sur Maxime à ses côtés, qui blêmit.
Sur les deux visages figés plusieurs émotions totalement contradictoire se succédèrent : incompréhension, méfiance, puis stupéfaction lorsqu'ils s'exprimèrent tout les deux en même temps :
-Julie...
-Maxime !
Julie se releva si vite qu'elle manqua de tomber, et se jeta en quelques pas dans les bras du colosse aux côtés de Karmen qui l'entoura de ses grands bras en murmurant trois simples mots :
-Ma petite sœur...
Hello!
Alors ce petit moment entre Karmen et Coyle? Je les laisse tranquilles un moment ils en ont assez vu de toutes les couleurs pour un petit moment là...
Je ne suis pas satisfaite de ce chapitre mais je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui cloche...
La couturière qui est la sœur de Maxime? Son lien avec Mona?
J'ai hésité à la faire revenir, mais j'avais beaucoup détaillé son personnage avant donc j'ai décidé qu'elle aurait son rôle pour les chapitres suivants...Des idées?
Petite annonce, c'était le dernier chapitre avec les dialogues en gras, j'en ai vraiment marre de le faire et ça me prend trop de temps, je préfère pouvoir publier un chapitre sans que pas de chapitre du tout!
Xoxo
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